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Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire

Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire


DISSERTATION
Il est demandé au candidat :
Il est demandé au candidat :
− de répondre à la question posée par le sujet ;
− − dedeconstruire
répondre àune argumentation
la question à partir
posée par d'une
le sujet ; problématique qu'il devra élaborer ;
− − dede mobiliser
construire des connaissances àetpartir
une argumentation des d'une
informations pertinentes
problématique pourélaborer
qu'il devra traiter le
; sujet, notamment celles
− figurant dans ledesdossier
de mobiliser ;
connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles
− defigurant
rédigerdans
en leutilisant
dossier ; le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en
organisant le développement sous la forme
− de rédiger en utilisant le vocabulaire économique d'un plan cohérent
et social qui ménage etl'équilibre
spécifique appropriédesà parties
la question, en
organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation.

SUJET
SUJET
SUJET
Ce sujet comporte trois documents
Comment les pouvoirs
Ce sujetpublics
comportepeuvent-ils favoriser l’égalité ?
trois documents
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l'égalité ?
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l'égalité ?
DOCUMENT 1
DOCUMENT 1
1881 : Les lois Jules Ferry instaurent l'enseignement primaire obligatoire, public et laïc,
ouvert aux filles comme aux garçons.
1881: :Les
1907 Lesfemmes
lois Jules Ferrypeuvent
mariées instaurent l'enseignement
disposer librement de primaire obligatoire, public et laïc,
leur salaire.
ouvert
1920 auxfemmes
: Les filles comme
peuvent auxadhérer
garçons.à un syndicat sans l'autorisation de leur mari.
1907 :: Les
1944 Les femmes
femmes mariées
obtiennent peuvent disposer
le droit librement
de vote de leur salaire.
et l'éligibilité.
1920 Le
1946: : Les femmes peuvent
préambule adhérer à unpose
de la Constitution syndicat sans l'autorisation
le principe de l'égalité dedes
leurdroits
mari.entre hommes
et1944 : Lesdans
femmes femmes
tous obtiennent
les domaines. le droit de vote et l'éligibilité.
1946:: La
1967 Le loi
préambule
Neuwirthdeautorise
la Constitution pose le principe de l'égalité des droits entre hommes
la contraception.
et femmes
1972 : Loi du dans tous les domaines.
22 décembre relative à l'égalité de rémunération entre les femrnes.
1967:: Loi
1983 La loiduNeuwirth
13 juilletautorise
dite «laloicontraception.
Roudy » portant réforme code pénal en ce qui concerne
1972 : Loi
l'égalité du 22 décembre
professionnelle relative à l'égalité de rémunération entre les femrnes.
femmes.
1983: :Loi
2000 Loi dudu613juinjuillet dite « accès
sur l'égal loi Roudydes »femmes
portant etréforme code pénal
des hommes en ce quiélectoraux
aux mandats concerne et
aux fonctions
l'égalité électives. femmes.
professionnelle
2007
2000: :Loi
Loidudu31 janvier
6 juin sur tendant à promouvoir
l'égal accès des femmes l'égal accès
et des des femmes
hommes et desélectoraux
aux mandats hommes etaux
mandats électoraux
aux fonctions et aux fonctions électives.
électives.
2011
2007: :Loi
Loi du
du 27 janvier tendant
31 janvier relativeà àpromouvoir
la représentation équilibrée
l'égal accès des femmes
des femmes et des et des hommes
hommes aux
aumandats
sein desélectoraux
conseils d'administration et de
et aux fonctions électives. surveillance et à l'égalité professionnelle.
2011 : Loi du 27 janvier relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes
au sein des conseils d'administration Source:
et de Extrait de « Regards
surveillance sur professionnelle.
et à l'égalité la parité », //INSEE, 2012.

Source: Extrait de « Regards sur la parité », //INSEE, 2012.


DOCUMENT 2

Effets de la redistribution sur les revenus en euros des ménages

Ensemble de
(1) (2) la
Revenus moyens par unité de consommation par quantile
population
Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
Revenu avant
7 400 15 489 21 191 28 243 53 582 25 181
redistribution (A)
Revenu disponible
11 293 15 649 19 792 24 933 43 561 23 045
(après redistribution) (B)
Taux de redistribution
52,6 1,0 -6,6 -11,7 -18,7 -8,5
(B-A)/A en %
Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu est
positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Source : INSEE, 2011.
(1)
Revenu moyen par unité de consommation : revenu moyen qui tient compte de la composition des ménages.
(2) L'ensemble des ménages a été réparti dans cinq catégories de taille égale (20% des ménages) ordonnées
selon le revenu. Q1 :20% des plus modestes. Q5 : 20% des plus riches.

DOCUMENT 3

Évolution de la dépense d'éducation par l'Etat et de la réussite au baccalauréat depuis 1995


1990 2000 2005 2010
Dépenses d'éducation par l'Etat
41 116 64 363 69 654 76 582
en millions d'euros courants
Proportion de bacheliers dans
43,5 62,8 61,4 65,7
une génération en % (1)
Nombre de bacheliers admis au
baccalauréat (tous baccalauréats 383 950 516 550 506 608 531 768
confondus)
Source : « Repères et références statistiques », Ministère de l'éducation nationale, 201 1.

(1) Proportion de bacheliers dans une génération en % : par exemple, 43,5% des jeunes en âge de passer le
baccalauréat en 1990 l'ont ef fectivement obtenu.
Correction

Barème :

 Plan (6 points) : réponse claire et cohérente sous forme de plan. De l’indulgence,


notamment pour la problématique difficile à mettre en évidence pour un élève de
terminale)

 Connaissances(7 points) :

• Les différentes conceptions de l’égalité


• Les différents moyens
• Capable de relier les deux

 Docs (7 points) :
• 1 : prendre des ex pour l’égalité des droits et la discrimination
• 2 : le plus dur. Lire des quantiles, montrer que le redistribution réduit les inégalités. Valoriser ceux qui
opérent des calculs pour mesurer l’écart interdécile
• 3 : montrer la démocratisation et la massification. Valoriser ceux qui opérent des calculs pour montrer
l’évolution. Pénaliser ceux qui lisent mal les pourcentages

Lors des élections municipales des 23 et 30 mars 2014, une innovation a été mise en place .les électeurs de toutes les
communes de plus de 1000 habitants éliront leurs conseillers municipaux selon le même mode scrutin. Ce mode de
scrutin, qui impose le respect du principe de parité aux listes de candidats, était jusqu’alors réservé aux seules
communes de plus de 3500 habitants. Cette loi sur la parité vise à accorder des places aux femmes , traditionnellement
désavantagées en politique. Ainsi, hommes et femmes n’ont pas les mêmes droits.
L’objectif d’égalité s’est donc traduite par une inégalité des droits. Les pouvoirs publics disposent de nombreux
moyens pour favoriser l’égalité. Mais ces moyens ont complémentaires et différents selon la conception de l’égalité.
Quels sont les moyens utilisés par les pouvoirs publics pour favoriser quelle égalité ?. Au cours du temps, de
nouvelles inégaités ont été mises en évidence, exigeant de nouveaux moyens. On est ainsi passé de l’égalité des droits,
à celle des situations , puis àl’égalité des chances, ce a nécessité de renouverler les instruments.

I. Comment favoriser l’égalité des droits ?

Historiquement, la première forme d’égalité est l’égalité des droits.

A. Qu’est-ce-que l’égalité des droits ?

Selon l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « les hommes naissent
libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Les mêmes
règles s’appliquent à tous : c’est une égalité de droit.

B. Comment y arriver ?

La solution est donc de promulguer des lois qui donnent les mêmes droits à tous les individus. C’est ce qui a été fait
pour l’égalité hommes-femmes depuis la fin du XIX° siècle : en 1881, les filles ont le même droit à la scolarité que les
garçons, en 1994, elles ont le droit de voter et d’être élus, en 72 est réinscrit dans la loi « à travail égal, salaire égal ».
(doc1)
C. Les limites de l’égalité des droits

Cette loi paraît relativement inutile, puisqu’en 1946, « le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité des
droits entre hommes et femmes dans tous les domaines » (doc 1). Cette réinscription dans la loi montre les limites de
la conception de l’égalité des droits pour assumer une véritable égalité. Marx avait, dès le XIX° siècle, mis en
évidence les limites de cette conception. En effet, on confère au peuple des droits et des libertés précieux , mais pas les
moyens de les exercer. Ainsi, le maître de forges et son ouvrier sont libres et égaux en droit, mais le second est surtout
libre de mourir de faim s’il ne se vend pas.

II. Comment favoriser l’égalité des situations ?

L’égalité des droits se heurte donc à l’inégalité réelle des situations. Pour assurer une égalité des droits, il faut donc
tendre vers une réduction des inégalités de situation .

A. Qu’est-ce-que l’égalité des situations?

C’est l’égalité selon les besoins qui énonce que tous les hommes doivent être traités de la même manière. Elle consiste
à traiter les individus de la même manière à l’arrivée. R Boudon écrit ainsi : «aujourd’hui, ce n’est pas seulement
l’égalité de départ qui est revendiquée, c‘est aussi l’égalité des résultats. Ce n’est plus seulement le privilège de la
naissance qui est scandaleux, c’est l’existence même d’un écart entre les performances des divers concurrents qui est
tenue pour suspecte. ».

B. Comment y arriver ?

Pour diminuer l’inégalité de revenus, la solution passe par la redistribution.

1. Redistribution horizontale/verticale

La redistribution représente « l'ensemble des opérations de répartition secondaire par l'intermédiaire desquelles une
partie des revenus est prélevée sur certains agents économiques ou catégories sociales pour être reversées au profit
d'autres ou eux même. […] son but est de réduire les disparités de revenus entre agents telles qu'elles résultent de la
répartition primaire » (A. Silem, lexique d'économie, Dalloz, 11ème édition 2010)
La redistribution est verticale lorsque cette redistribution aboutit à une réduction des inégalités. c’est-à-dire
redistribuer l’argent des plus riches vers les plus pauvres. Elle est horizontale lorsqu’ elle se contente de couvrir les
risques sociaux quel que soit le niveau des revenus, y compris donc lorsque cette couverture se fait au sein d'un groupe
d'individus ayant le même niveau de revenu ou au bénéfice d'individus ayant les revenus les plus élevés .Cette
redistribution est indépendante du revenu des personnes.
Cette distinction est toutefois à relativiser. L’impôt sur le revenu qui relève de la redistribution verticale a aussi un
aspect horizontal : il tient compte dans son calcul du nombre de personnes dans le ménage Les prestations familiales
relèvent de la redistribution horizontale, mais elles ont un aspect vertical : le poids des prestations familiales dans le
revenu diminue avec la hausse du revenu .

2. Les mécanismes de la redistribution

Les deux grands moyens pour assurer la redistribution sont de jouer sur la fiscalité et les transferts.
Pour réduire les inégalités de revenus, les impôts doivent être progressif, c’est-à-dire que le taux
d’imposition quand le revenu augmente. C’est le cas de l’impôt sur le revenu qui devrait alors avoir le poids
le plus grand dans les recettes fiscales.
Les transferts doivent, quant à eux être affectés prioritairement aux plus pauvres. C’est le cas de la logique
d’assistance de la protection sociale. Dans ce type de système, tous les individus sont couverts quelle que
soit leur situation professionnelle (c’est le principe d’universalité) ; les prestations dépendent des besoins et
non du montant des cotisations, elles sont même parfois « sous condition de ressources », c’est-à-dire que la
prestation décroît avec le niveau de revenu, ce qui accroît l’effet redistributif du système : les plus riches
cotisent plus et perçoivent moins

3. Les résultats

En France, cette redistribution est efficace car elle réduit les inégalités de revenus. En 2011, le revenu moyen par UC
des 20% les plus riches était 7 fois plus grand que celui des 20% les plus pauvres avant redistribution ; après
redistribution l’écart n’est plus que de 4.
Le système français est donc bien redistributif : pour les 40% les plus pauvres, la redistribution se traduit par une
hausse des revenus (de 52.6% pour les 20% les plus pauvres, de 1% pour les 20% suivants). En revanche, pour les
60% les plus riches, la redistribution entraine une baisse des revenus (de 6% pour leQ3), de 20% pour les 20% les plus
riches (doc 2)

C. Les limites de l’égalité des situation

La réduction des inégalités de revenus a donc été obtenue, au moins en partie. Or , ces résultats sont
aujourd’hui critiqués. La réduction des inégalités de revenu serait inefficace économiquement et injuste
socialement.

1. Une inefficacité économique

Pour assurer un décollage économique, il faut accroître très fortement le taux d’investissement (cf la thèse
de Rostow), ce qui nécessite « au départ pour que cette accumulation fut possible, une extrême inégalité des
richesses, seule à même de dégager l’épargne nécessaire ». Or ce sont les plus riches qui ont la propension à
épargner la plus forte
Les inégalités produisent des incitations qui poussent les individus à faire des efforts.Comme tous les
individus adoptent le même comportement, la croissance apparaît. C’est donc conforme à la main invisible
d’A.Smith. En revanche, la réduction des inégalités par le biais des prélèvements obligatoires crée des effets
négatifs. Laffer a repris une vieille tradition libérale : qui remonte à A.Smith . Celui-ci écrivait dès 1776
dans son livre « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » : « l’impôt peut entraver
l’industrie ( travail ) du peuple et le détourner de s’adonner à certaines branches de commerce et de travail
qui fourniraient de l’occupation et des moyens de subsistance à beaucoup de monde . Ainsi, tandis que d’un
côté il oblige le peuple à payer, de l’autre il diminue ou peut-être anéanti quelques- unes des sources qui
pourraient le mettre plus aisément dans le cas de le faire » L’aide aux plus pauvres développe une culture de
l’assistance, de faire perdre aux individus les sens de leur responsabilité. Dès lors que la société procure une
aide en cas de difficulté, on n’a plus à se soucier de risques que l’on court, on se repose sur l’idée que la
collectivité interviendra en cas de malheur.

2. Une absence d’équité

La réduction des inégalités est aussi considérée comme injuste car elle déconnecte le revenu du travail et des mérites

III. Comment favoriser l’égalité des chances ?

C’est justement pour assurer la justice sociale que depuis une vingtaine d’année est mise en évidence l’égalité des
chances, même si ce concept apparaît dès le XIX° siècle.. A de Tocqueville considérait que « les idéaux
démocratiques dont était porteuse la révolution de 1789 ne pouvaient s’arrêter à l’exercice formel d’une égalité
politique (…) ainsi à l’égalité politique du citoyen devait pouvoir correspondre une égalité sociale, non pas des
situations elles-mêmes, mais des conditions de leur accès ».

A. Qu’est-ce-que l’égalité des chances ?


L’égalité des chances ou méritocratique considère que les rétributions que l’individu retire de la participation à la
société doivent être proportionnelles aux contributions qu’il lui apporte. R Boudon écrit ainsi : « il ne serait pas juste
que celui qui n’a pas travaillé reçoive autant que celui qui s’est beaucoup efforcé ». Elle consiste à traiter tous les
individus de la même manière au départ et à accepter les différences de situations. Le principe est « à chacun selon
ses mérites ». L’égalité consiste à mettre les individus dans la même situation de départ. C’est une égalité des
chances : deux enfants disposant de talents identiques et fournissant un même effort, obtiendront des récompenses
égales. Il y a égalité des chances au départ, mais à l’arrivée inégalités de situations
Aussi cette forme d’égalité s’en prend- elle d’abord aux diverses modalités de l’héritage, non pas seulement au
patrimoine, mais aux divers avantages que les privilégiés souvent dans leur berceau.

B. Comment y arriver ?

Les moyens pour atteindre cette égalité ont ainsi changé depuis le XIX° siècle.

1. Les moyens traditionnels

Le moyen le plus fréquemment utilisé concerne les transferts en nature des services publics. Ce sont les services
collectifs : services mis au service de tous par l’Etat afin de créer une égalité entre les individus. C’est notamment le
cas pour la santé, l’éducation, et le logement social.
La France a ainsi mis en place un système scolaire à objectif méritocratique. La conception méritocratique considère
que le statut d’arrivée ne doit pas dépendre de son statut d’origine mais de ses propres capacités; l’école doit donc être
neutre et unique. Cela signifie une éducation gratuite et universelle jusqu’à un certain niveau minimal, une distribution
à tous d’un savoir identique, une égalité des ressources scolaires : même matériel, même enseignant, une composition
sociale et ethnique identique.
Jusqu’au XIX° siècle, l’éducation reproduisait fidèlement la stratification sociale : d’une part des écoles privées et
payantes réservées aux classes supérieures, d’autre part des écoles publiques financées par l’Etat ou par les
collectivités et destinées aux classes populaires. A partir des lois de Jules Ferry en 1881 (doc 1), plusieurs lois créent
une démocratisation du système scolaire.
Cette démocratisation va prendre deux formes : une démocratisation qualitative qui va se traduire par une réduction
des inégalités d’accès au diplôme selon l’origine sociale. E la seconde forme est une démocratisation quantitative :
c’est le développement de la scolarisation : il signifie qu’un nombre croissant d’élèves poursuit des études plus
longues. on peut alors parler de massification scolaire. Celle-ci a bien eu lieu (doc 3) puisque les dépenses de l’Etat
ont fortement augmenté depuis 1990 : elles ont presque été multiplié par 2 entre 1990 et 2010 . Cela a entraîné une
augmentation du nombre de bacheliers : il est passé de 383950 en 1990 à 531768 en 2010, ce qui a généré une
augmentation de près de 20 points de la part de bacheliers dans une génération.

2. Les limites des moyens traditionnels

Il y a eu certes développement de la scolarisation : le nombre de personnes scolarisés augmente. Mais celle- ci n’a pas
véritablement permis d’assurer un égalité des chances . Encore aujourd’hui, le lien entre origine sociale et diplôme
reste présent. Il y a donc translation vers le haut des inégalités .On parle alors de massification plutôt que de
démocratisation

3. De nouvelles méthodes : la discrimination positive

Ces mesures d’égalité des chances en donnant à tous les mêmes possibilités n’atteignent pas leur objectifs. Car
Certains groupes sociaux ne bénéficient pas objectivement des mêmes chances que les autres. C'est le cas des
minorités visibles, des femmes, des handicapés, etc. Ces discriminations sont souvent difficiles à prouver car elles se
cachent sous des raisons qui semblent objectives (moindre performance de l’individu, logement déjà loué…).
Ainsi depuis quelques années en France des politiques de discrimination positive ont été mises en place : il s’agit
d’instituer des inégalités pour promouvoir l’égalité, en accordant à certains un traitement préférentiel. On espère de la
sorte rétablir une égalité des chances compromise par deux phénomènes : la généralisation ou la persistance de
pratiques racistes ou sexistes d’une part, une accentuation des inégalités socio-économiques d’autre part.
En France, deux grands types de mesures ont été prises. Pour favoriser l’accès des femmes en politique, les lois de
2000 et 2007 sur la parité obligent les partis à présenter un même nombre de candidates et de candidats dans les
communes de plus de 3500 habitants Pour réduire les inégalités d’accès aux études supérieures, l’IEP a mis en place
un système de convention avec certains lycées classés en ZEP afin de prendre en charge des élèves méritants et de les
amener sans concours à Sciences-Po Paris pour qu’ils puissent suivre des études qui ne leur étaient pas accessibles ou
envisageables.
Favoriser l’égalité est donc difficile, car il n’existe pas une seule conception de l’égalité, mais plusieurs : l’égalité des
droits, des chances et des situations. Le problème est que quand on essaye de favoriser une forme d’égalité, on
s’éloigne d’une autre. La discrimination positive assure une égalité des chances, mais elle rompt le principe d’égalité
de droit inscrit dans la Constitution. Assurer une égalité des situations peut être considéré comme injuste par certains,
car le travail et les mérites ne sont plus récompensés.
Arriver à une égalité parfaite est de toute manière impossible, comme le pensait déjà Tocqueville au XIX° siècle : les
pouvoirs publics ont du mal à lutter contre les inégalités naturelles.

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