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Partie 2. Sociologie et science politique.

Thème 2-1. Comment est structurée la société


française actuelle ?
Objectifs d’apprentissage :
 Savoir identifier les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social
(catégorie socioprofessionnelle, revenu, diplô me, composition du ménage, position dans le cycle
de vie, sexe, lieu de résidence).
 Comprendre les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle en France depuis la
seconde moitié du XXe siècle (salarisation, tertiarisation, élévation du niveau de qualification,
féminisation des emplois).
 Connaitre les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique
(Marx, Weber) ; comprendre que la pertinence d’une approche en termes de classes sociales
pour rendre compte de la société française fait l’objet de débats théoriques et statistiques :
évolution des distances inter- et intra- classes, articulation avec les groupes sociaux de genre,
identifications subjectives à un groupe social, multiplication des facteurs d’individualisation.

Section 1. L’espace social est structuré et hiérarchisé par de multiples facteurs


§1. Les facteurs liés à la position socioéconomique : revenu, profession, diplôme
 Différents facteurs liés à la position socio-économique structurent et hiérarchisent l’espace
social : la catégorie socio-professionnelle, le revenu, le diplô me
 Ces facteurs sont souvent liés entre eux : un cadre supérieur possède généralement un revenu et
un diplô me supérieur à ceux d’un ouvrier

§2. Les autres facteurs : sexe, position dans le cycle de vie, lieu de résidence
 Dans de très nombreux espaces sociaux, au travail, dans la sphère privée, dans les médias, dans
l’espace public, dans le sport, les femmes occupent des positions sociales moins avantageuses
que les hommes.
 Selon la position occupée dans le cycle de vie (enfance, adolescence, â ge adulte, vieillesse), les
individus ont des comportements et pratiques différents, ou encore font face à des situations
inégales.
 Le sexe et le cycle de vir sont donc bien des critères de hiérarchisation sociale.
 La composition des ménages, le lieu de résidence, l’origine ethnique ou encore le handicap sont
aussi des dimensions structurantes de nos sociétés.
 L’ensemble des dimensions qui structurent la société ne se superposent pas, elles sont en
relation les unes avec les autres et interagissent.

§3. L’évolution de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXe


siècle.
 La salarisation = la hausse de la part des emplois salariés par rapport aux emplois non-salariés
 La tertiairisation = la hausse de la part des activités de services dans l’économie
 L’élévation du niveau des qualifications, avec l’allongement des études ; mais les emplois non
qualifiés ne disparaissent pas => polarisation des emplois avec les emplois très qualifiés et ceux
qui ne le sont pas du tout
 La féminisation des emplois : féminisation importante mais variable selon les métiers et le
niveau de responsabilité des emplois

Section 2. L’analyse en termes de classes sociales en France aujourd’hui est-elle encore


pertinente ?
§1. Les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique
 Chez Marx, c’est la place dans les rapports économiques de production qui définit l’appartenance
à la classe sociale : les ouvriers vendent leur force de travail aux propriétaires capitalistes qui
détiennent les moyens de production sur lesquels ils travaillent.
 Une vision des classes sociales conflictuelle : de la classe en soi à la classe pour soi, conscience de
classe et lutte des classes pour mettre fin à l’exploitation capitaliste
 Chez Weber, les classes sociales ne sont qu’une dimension de la stratification sociale ; il y a aussi
la dimension du prestige qui détermine l’appartenance à des groupes de statut, et la dimension
du pouvoir politique qui détermine l’appartenance à des partis politiques.

§2. Les évolutions des distances inter- et intra- classes brouillent les frontières entre les classes
sociales.
 Depuis les années 1950, les évolutions de la structure sociale se sont traduites par une
diminution des distances inter classes et une augmentation des distances intra classes. On peut
illustrer ce double phénomène avec les classes populaires
 Mais certains auteurs soulignent la pertinence de l’analyse en termes de classes sociales en
France aujourd’hui à partir des inégalités économiques et socioculturelles

§3. Les groupes sociaux de genre s’articule avec les classes sociales.
 On peut faire un parallèle entre lutte des classes et lutte des genres en considérant su’hommes et
femmes représentent deux classes occupant des positions inégalitaires. Les femmes subissent
notamment l’inégale répartition des tâ ches domestiques et des inégalités dans la sphère
économique
 La position occupée par un individu dans les rapports sociaux de classe s’articule avec la position
qu’il ou elle occupe dans les rapports sociaux de genre.

§4. Les identifications subjectives à un groupe social sont inégalement réparties.


 Le sentiment subjectif d’appartenance à une classe sociale est moins important aujourd’hui que
du temps de Marx ou des années 1960. Une majorité de Français s’identifie à la classe moyenne,
qui elle-même difficile à identifier.
 La haute bourgeoisie par contre correspond bien à la définition de a classe en soi (partage des
mêmes conditions objectives d’existence) et pour soi (conscience d’appartenir à une même
classe) de Marx

§5. La multiplication des facteurs d’individualisation remet en question l’existence des classes
sociales.
 Selon certaines théories, des évolutions récentes, comme l’essor des nouvelles technologies,
conduiraient au renforcement du processus d’individualisation
 Ce processus tend à donner plus d’importance à l’individu et à l’isoler des groupes auxquels il
appartient. Il peut donc se traduire par un affaiblissement des logiques de classes.

NOTIONS :

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