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Université Paris 13 - L1 AES - A.

Revillard - Introduction à la sociologie

Chapitre 6 : Stratification et
hiérarchies sociales

I. La stratification sociale : enjeux et


théories
II. La stratification sociale en France
III. Des inégalités sociales plurielles
I. La stratification sociale :
enjeux et théories

A. Quelques définitions
1) Stratification sociale = modalité de
représentation de la société sous la forme
d’une hiérarchie entre groupes sociaux. La
désignation générique de ces groupes pourra
varier d’une représentation à l’autre :
« strates », « classes », « catégories »,
« castes », « ordres »…
 Une représentation, un modèle de la société
élaboré par le sociologue
 Insistance sur la dimension hiérarchique
La stratification sociale :
enjeux et théories

2) Reproduction et mobilité sociales


• Reproduction sociale : la hiérarchie sociale
se perpétue dans le temps, les enfants
occupent les mêmes positions sociales que
leurs parents
• Mobilité sociale : changement de position
sociale d’un individu:
• Par rapport à la position de ses parents : mobilité
intergénérationnelle
• Au cours de sa vie : mobilité intragénérationnelle
La stratification sociale :
enjeux et théories

2) Reproduction et mobilité sociales


• Dans une société d’ordres ou de castes,
reproduction sociale quasi-systématique
• Dans une société démocratique, toutes les
positions sociales sont théoriquement
accessibles à tous les individus.
 Qu’en est-il en réalité?
 Selon les sociologues, on insistera plus ou
moins sur les dimensions de la mobilité ou de
la reproduction.
I. La stratification sociale :
enjeux et théories

B. Deux visions des classes sociales


Définition a minima d’une classe sociale :
groupe de grande dimension homogène
dans ses conditions de vie matérielle, et
donc dans son style de vie.
 Présentation des représentations de la
stratification sociale selon K. Marx et L.
Warner
B.1.Karl Marx (1818-1883)

Rappel (cf chap.2) : Pour Marx, ce qui se joue dans l’ordre économique
détermine l’organisation sociale.
Moyens de production
(capital, bâtiments, outils, machines)

Force de travail Production de biens


(main d’oeuvre)

Dans le mode de production capitaliste:


• Les moyens de production sont détenus par un
Lutte
petit nombre de personnes, qui n’ont pas besoin de
travailler pour vivre : la bourgeoisie
des
• Les autres sont contraints de « vendre leur force classes
de travail » pour vivre : le prolétariat
B.1.Karl Marx (1818-1883)

Bourgeoisi
e

Lutte des classes

Prolétariat
B.2. Lloyd Warner
(Yankee city series, 1941-1949 : cf annexe 1))
B.2. Lloyd Warner
(Yankee city series, 1941-1949 : cf annexe 1))

Classe supérieure supérieure

Classe supérieure inférieure

Classe moyenne supérieure

Classe moyenne inférieure

Classe inférieure supérieure

Classe inférieure inférieure

Source : d’après BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie,


Vanves: Foucher, p.79
B. Deux représentations
des classes sociales

Bourgeoisi
e Classe supérieure supérieure

Lutte Classe supérieure inférieure


des
classes Classe moyenne supérieure

Classe moyenne inférieure

Prolétariat
Classe inférieure supérieure

Classe inférieure inférieure

Source : d’après BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie,


Vanves: Foucher, p.79
B. Deux représentations
des classes sociales

• K.Marx • L. Warner
 Contexte : Europe milieu  Contexte : Etats-Unis milieu
XIXème siècle Xxème
 Critère déterminant pour la  Critères de définition des
définition des classe : la classes : l’activité
dimension économique (la professionnelle, mais aussi le
place dans les rapports de logement, le style de vie, le
production) prestige, les normes et
 2 classes en conflit (lutte des valeurs…
classes)  6 classes aux frontières
 Pas de mobilité poreuses
 Tendance à une polarisation  Mobilité possible
accrue  Tendance à une
moyennisation de la société
(importance de la middle
class)
II. La stratification sociale en France

A. La nomenclature des professions et


catégories socioprofessionnelles (PCS)
B. L’évolution de la structure sociale
II.A. La nomenclature des PCS

• Outil descriptif permettant une analyse quantitative de


la stratification sociale
• Nomenclature mise en place par l’INSEE (1954 : les
CSP, puis 1982 : les PCS; dernière révision en 2003)
• Classe la population selon une série de critères centrés
sur l’activité professionnelle :
 Profession individuelle (métier)
 Statut (situation juridique de l’actif, salarié ou non)
 Qualification
 Place dans la hiérarchie
 Taille de l’entreprise
 Secteur d’activité
II.A. La nomenclature des PCS

Groupes
socioprofessionnels
8

Catégories 24
socioprofessionnelles
42

Professions et catégories
486 postes
socioprofessionnelles
II.B. L’évolution de la structure sociale
en France

1) La situation actuelle (données 2006)


Catégorie socioprofessionnelle %

Agriculteurs exploitants 2,5


Artisans, commerçants et chefs d'entreprises 6,3
Cadres et professions intellectuelles supérieures 15,4
Professions intermédiaires 23,5
Employés 29,5
Ouvriers 22,8
Catégorie socioprofessionnelle indéterminée 0,0
Ensemble 100,0
II.B. L’évolution de la structure sociale
en France
II.B. L’évolution de la structure sociale
en France

1) La situation actuelle (données 2006):


• Place résiduelle des agriculteurs
• Les salariés représentent plus de 90% des actifs
• Ouvriers, employés et professions intermédiaires
représentent plus des 3/4 des actifs
• Les employés représentent le groupe le plus
nombreux
• Place importante des salariés très ou assez qualifiés
: cf « cadres et al. » et « prof. Interm. »
II.B. L’évolution de la structure sociale
en France

2) Les grandes évolutions


• Sur tout le XXème siècle
• Baisse continue du nombre d’agriculteurs, artisans,
commerçants et chefs d’entreprise (tous indépendants)
• Montée des qualifications (cf « prof. Interm. » et « cadres et
al. »)

• Depuis les années 1970:


• Tertiarisation de l’économie et donc des emplois
• Conséquence : Croissance du groupe des employés (qui
dépasse les ouvriers au cours des années 1990)
III. Des inégalités sociales plurielles

A. Les critiques adressées à la


nomenclature des PCS
B. L’exemple des inégalités
hommes/femmes
III.A. Les critiques adressées à la
nomenclature des PCS

1) Critiques ponctuelles : une représentation


des situations professionnelles qui
pourrait être améliorée :
 Une représentation faussée du chômage
 Insuffisante prise en considération de l’enjeu
de la stabilité ou précarité de l’emploi : pas
de distinction CDD/CDI
 Pas de distinction temps partiel/temps
complet
III.A. Les critiques adressées à la
nomenclature des PCS

2) Critiques plus générales


• Trop grande importance donnée au travail
dans la définition de la position sociale des
individus:
 Allongement des études et de la durée de vie 
allongement de la période hors vie « active »
(études et retraite)
 Importance des loisirs, de la vie associative…
• Illusion d’une société fluide
III.A. Les critiques adressées à la
nomenclature des PCS

2) Critiques plus générales (suite)


• D’autres distinctions sociales sources de hiérarchie
entre groupes sociaux ne sont pas reflétées dans cette
représentation de la stratification sociale. Par ex. :
 Lieu d’habitat et de vie sociale
 Origine ethnique (discriminations raciales)
 Inégalités hommes/femmes
 Handicap
 Orientation sexuelle
 Mode de vie familiale
 Religion…
III.B. L’exemple des inégalités
hommes/femmes

• Des inégalités professionnelles (cf annexe 3)


 La répartition des hommes et des femmes parmi les
différentes PCS est inégale : ex.77% des employés
sont des femmes, 85% des ouvriers sont des
hommes
 Les femmes sont moins nombreuses dans les
catégories les plus valorisées socialement : 16,6%
des chefs d’entreprises (de 10 salariés ou +), 36,6%
des cadres et prof. intell. sup.)
 Le temps partiel est une forme d’emploi à 82%
féminine.
III.B. L’exemple des inégalités
hommes/femmes

• Inégalités dans de nombreux autres domaines : ex. sport, culture,


prise en charge du travail domestique, politique…
• Ex. de la sphère politique : cf annexe 4

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