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UE7 – Sociologie – Cours n°6 – Emploi et travail – Pr Bretin

UE 7 : SOCIOLOGIE
cours n°6 – EMPLOI ET TRAVAIL

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 QCS :
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Points importants *** aux partiels :


 ….
 …..
 ….
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I. LA PLACE DU TRAVIL DANS LA SOCIETE


A. Contexte et capitalisme industrielle au 19eme siècle
B. Approche de Marx
C. Approche de Durhkeim
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II. SALARIAT ET SOCIOLOGIE DU TRAVAIL
A. Evolution concomitante du salariat et sociologie du travail
B. 2 Sources de développement de la sociologie du travail
C. Sociologie du travail en France

III. EVOLUTIONS THEMATIQUES


1. Diversification des approches et des thèmes
2. Rapport entre le travail et l’emploi
3. La tertiarisation
4. La souffrance au travail
5. L’analyse du sexe du travail

IV. DU TRAVAIL A L’EMPLOI, MUTATIONS :


SEGREGATIONS
A. Quelques définitions
B. Quelques évolutions
C. Travail et Santé

Nouveau cours de 2016 ! Très dense …


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I. LA PLACE DU TRAVIL DANS LA SOCIETE


A. Contexte et capitalisme industrielle au 19eme siècle

Contexte
 Le travail est un champ extrêmement vaste
 C’est l'activité de travail en soi, mais aussi son
Caractéristiques organisation et les relations que le travail engendre.
du travail
 Il explore des dimensions multiples.
 C'est un objet évolutif, qui se développe et évolue avec les
sociétés.
 Dimension économique
 Dimension sociologique
Développement de la sociologie du travail, de l'emploi et
Multiples
des jeunesses
dimensions
 Questions de la qualification des travailleurs, des entrées
dans la vie active, de la place des chômeurs dans la société,
du lien entre formation et emploi.
 Il existe différentes formes de travail
Formes du travail  Par exemple, la transformation du travail en temps
partiel.

Capitalisme industrielle au 19eme siècle


La Révolution industrielle
 Changement structurel des sociétés avec l'avènement de
Impact sur nouvelles catégories sociales qui n'existaient pas
les sociétés préalablement
 en France, en Allemagne et en Angleterre.

 Les propriétaires de
moyens de production

 Forme de
bourgeoisie
capitaliste selon
Marx.

 La force de travail ou main d'oeuvre


 Catégorie construite à partir de l'exode rural des
paysans
2 nouvelles  Devenant des ouvriers prolétaires
catégories  Vendant leur force de travail dans les
sociales manufactures, puis dans les industries.

 Le travail acquiert une place centrale dans les relations


Modification de sociales entendues dans leur globalité :
la place du  L’activité productive et les relations issues de cette
travail dans la activité deviennent l'élément central de la société
société capitaliste.
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 La Révolution industrielle du 19e siècle va faire émerger la


relation salariale ou rapport salarial, qui va être au coeur
des questionnements en sciences sociales.

 Dans un premier temps, le rapport salarial va concerner les


Emergence du employeurs et la main d'œuvre constituée d'hommes, de
rapport salarial femmes et d'enfants.
 la main d'oeuvre va ensuite évoluer avec les
modifications du droit du travail, en particulier
concernant le travail des enfants (délimitation de
l'âge).
 Il existe différentes approches du travail, y compris du
2 point de vue des sciences sociales et de la sociologie
approches
 Dont les approches de Marx et Durkheim : il ne
différentes
s'agit pas de les opposer, ce sont deux approches
du travail
différentes centrées sur la question du travail.

B. Approche de Marx

Ouvrage Le capital.
Rapport  Le rapport salarial et l'activité productive sont producteurs
d'aliénation et non pas d'une liberté créatrice, mais d'une aliénation :
d'exploitation  Caractérisée par un rapport d'exploitation de la force
de travail des ouvriers prolétaires.

 Ce rapport salarial est une relation dans laquelle les groupes


sociaux ne sont pas à égalité.
Approche  Marx a construit son analyse en parallèle de l'avancée des
matérialiste techniques.
 c'est une analyse matérialiste qui lie le rapport
d'aliénation et d'exploitation à l'analyse des
dimensions matérielles, les évolutions techniques de
la manufacture à l'industrie.
Objets  Les systèmes de production et d'organisation du travail sont
d'observation des objets d'observation permettant de théoriser et de
comprendre cette dimension potentiellement aliénante du
travail et du rapport salarial.

C. Approche de Durhkeim

La division du travail social (1893).

Ouvrage
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Travail
social
 La division du travail est créatrice
d'autonomie.
 mais aussi de cohésion
sociale et d'une
solidarité organique.
Le travail social est le travail qui est
produit dans la société.

Différentes sociétés

Sociétés  Division du travail très peu développée.


primitives  2 à 3 grands groupes sociaux existants, qui dépendent les uns
des autres.

Sociétés  Division du travail plus complexe.


industrielles  Division des fonctions sociales entre les groupes sociaux.

 La division du travail plus complexe correspond à des formes


de solidarité (c'est-à-dire les formes de cohésion sociale entre
les groupes sociaux), et donc de dépendance, qui ne sont pas
mécaniques mais organiques.
Solidarité  cela renvoie au fonctionnement du corps humain : la
organique société fonctionne de manière solidaire, comme le font
entre eux les différents organes.
 La solidarité organique est une solidarité sociale complexe,
entre des fonctions sociales et des groupes sociaux de plus
en plus distincts les uns des autres.
Organisation et cohésion sociale

 La division du travail est donc une tension car :


 Elle créée de l'autonomie.
 Mais aussi de la cohésion.
Tension et
cohésion
 La difficulté de maintenir la cohésion sociale dans une
sociale
société réside dans l'équilibre de cette tension entre
l'autonomie des individus et la solidarité organique (c'est-à-
dire une cohésion, une dépendance réciproque).
 L'organisation sociale dans une société est plus complexe
Une qu'auparavant (il existait moins de catégories ou de classes
organisation sociales)
sociale  les fonctions sociales qui sont occupées par différents
complexifiée groupes sociaux sont autonomes, mais elles sont liées,
dépendantes les unes des autres.
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 La division du travail est facteur de cohésion sociale sous


un certain nombre de conditions.
Groupes
sociaux  Selon Durkheim, l'une de ces conditions est de construire des
intermédiaires groupes sociaux intermédiaires
 qui s'assurent de la régulation des relations sociales
 et qui protègent les individus de l'exploitation abusive.

II. SALARIAT ET SOCIOLOGIE DU TRAVAIL


 C'est la mise à disposition d'un employeur d'une force de
travail pendant un certain temps, au terme duquel il y a
perception d'un salaire.
Principe
du  Le rapport salarial peut se complexifier : il va alors faire
salariat l'objet d'une codification et d'un contrat.
A. Evolution concomitante du salariat et sociologie du travail

Evolution  Pour intégrer les changements salariat


concomitante  La sociologie doit évoluer avec le rapport salarial, avec
les manières dont ils se construit et évolue dans les
sociétés
Quelques exemples d’évolutions du salariat
Sous l'influence  La structure de l'emploi.
de phénomènes  Les changements et les évolutions techniques.
sociaux et
techniques  L'encadrement légal et la protection sociale.
Sous l'influence  La féminisation du salariat.
de phénomènes
plus  L'évolution du chômage :
contemporains  D’un chômage conjoncturel (dans les années 1970) à un
chômage structurel.
 La diversification des formes d'emploi.
 La mobilité sociale :
 C’est la manière dont les individus peuvent être amenés
au cours du temps (et de leur vies professionnelles), et
d'une génération à l'autre, à changer de position dans
l'espace social et professionnel
 Cette mobilité peut être ascendante, descendante ou
horizontale.

B. 2 Sources de développement de la sociologie du travail

1. Le Taylorisme et le travail à la chaine

Contexte  Période de dépression économique et de mutation


nord- industrielle importante.
américain
 Arrivée massive d'immigrants d'Europe créant une situation
de concurrence entre les ouvriers dans l'industrie.
Taylor Frederick Winslow Taylor travaille lui-même dans l'industrie.
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Technique de freinage ou « flânerie systématique »


Principe  Les personnes qui travaillent se contrôlent
mutuellement
 Il existe une organisation implicite du
contrôle
 La productivité des ouvriers est
inférieure à ce qu'elle pourrait être.
 Les ouvriers maintiennent ainsi un rythme collectif
et un équilibre leur permettant de contrôler et de
protéger le niveau de salaire, la production, leur
emploi, leur santé.
 Cela crée une force de cohésion dans le
groupe.
Interprétation  Taylor attribue la flânerie systématique à une mauvaise
de Taylor organisation du travail.

 Cette mauvaise organisation est notamment liée au fait que les


ouvriers apprennent sur le tas :
 Ils ne sont pas formés, il n’y a pas d’apprentissage
particulier des gestes de travail.

Organisation scientifique du Travail (OST)


Etudes des  Taylor travaille avec des spécialistes sur les gestes
gestes  Observation minutieuses des personnes en train de
travailler, de leurs corps, de leurs gestes
 Compréhension des postures, de l'anatomie.
 Connaissance située et précise des individus et de la manière
dont les ouvriers organisent leurs gestes et leurs postures par
rapport aux machines

Principe de  Réorganisation optimale du travail


l’OST  avec des mouvements moins coûteux physiquement et
plus économiques en termes d'espace de déplacement,
et donc de temps et de rentabilité.
Standard: le  Le « One Best Way » correspond à la manière la plus efficace de
« One Best produire en gagnant du temps.
Way »
 L'idée est de réorganiser, reconstruire la gestuelle et de la
standardiser :
 Cette méthode du « One Best Way » est standardisable
et adaptable aux différents types de travail.

 Il s'agit d'apprendre ce standard aux ouvriers pour qu'ils


l'appliquent dans leur système productif et dans leur
organisation quotidienne.
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Motivation:  Pour un salaire à la pièce : produire plus revient à gagner plus.


le salaire
 Taylor pense que le gain (le salaire) est le seul motif de
l’engagement d’un individu dans le travail.
 Pour lui, l’Homme est homo economicus

Apport du Taylorisme
Double intérêt  Double intérêt de cette réorganisation selon Taylor :
 Rationalisation du travail qui permet d'augmenter la
productivité, en économisant les gestes
 L’augmentation de la productivité se traduit par une
augmentation de salaire : système « gagnant-gagnant ».
Méthode  La mise en oeuvre de la méthode taylorienne a été
répandue extrêmement répandue dans le mode de production
 outil important du développement du mode de
production.
Outil de fin des  Taylor y voit un moyen d'en finir avec les conflits opposant
conflits les salariés :
 Entre eux
 Mais aussi face aux employeurs.
Application : le  Mise en oeuvre en pratique par Ford à Détroit avec ajout de
Fordisme chaînes de montages :
 immobilisation des ouvriers à leurs postes.
 Le travail à la chaîne est un outil important de
l'augmentation de la productivité dans la période des 30
glorieuses d'après-guerre
Critique  D’un point de vue sociologique, le standard, en tant que
sociologique solution est absurde.
 Le rapport de travail salarial est également un
rapport social, et non pas strictement
économique.

2. L’école des ressources Humaines d’E.Mayo

Contexte  Contexte américain des années 1930 :


 Convergence des approches de la psychologie et de la
sociologie pour mieux saisir le facteur humain au
travail, au délà des machines.
Elton Mayo  Elton Mayo est un psychologue américain.
 Il étudie sur plusieurs années (4-5 ans) les facteurs humains et
les relations humaines au travail, en prenant en compte la
satisfaction au travail
 travail avec des sociologues et des anthropologues.

Effet Hawthorne
Origine du nom  Etude de Mayo menée dans les ateliers Hawthorne : ateliers
de câblage et de montage des postes de téléphone qui
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dépendent de la Western Electric.


Méthodologie  Mayo et son équipe ont comparé des ateliers (ou des groupes),
formés de personnes volontaires :
 étude de groupes tests (soumis à des changements) et
de groupes témoins (non soumis aux changements)
 variation des conditions concrètes de travail
(conditions matérielles)
 Éclairage, changements de productivité avec
augmentation ou baisse des cadences.
Observations  Accroissement du rendement productif à la fois dans les
groupes tests et témoins, c'est-à-dire même sans
changement des conditions de travail
 effets paradoxaux et contre-intuitifs.
Entretiens avec  Le facteur déterminant est en fait la nature des
les ouvriers relations sociales construites :
 entre ouvriers
 entre les ouvriers et la hiérarchie.
« Effet  Le fait de s'être intéressé à ce travail, d'être amené à devenir
Hawthorne » un témoin ou un test dans une expérience, valorise le travail
des personnes en question, qui se mettent à produire plus
 À partir du moment où l'on va s'intéresser à l'activité en
train de se faire, cela va avoir un impact sur la production
et l'augmenter.

 Ce ne sont pas tant les changements matériels, mais le


contexte social (dans lequel ils sont construits) et la
signification sociale qui comptent et expliquent ces résultats.
Différence avec  Pour Mayo, le « One Best Way » de Taylor n'a pas de sens :
Taylor  il faut comprendre le contexte social et les relations
sociales des ateliers
 ce qui se joue ne se joue qu'à un endroit, ce n'est pas
standardisable.

Point de vue sociologique


Apports des RH  L’école des Ressources Humaines met en avant la dimension
humaine de travail et les relations informelles
 elle apporte également des correctifs : amélioration
de la situation et donc de la production
 mais sans qu'il existe une remise en cause de cet
objectif de production améliorée.
La sociologie  Critique de certains sociologues français .
directoriale  possibilité de créer une sociologie directoriale.
 La sociologie directoriale donne des « recettes » aux
employeurs pour favoriser une meilleure productivité
 la productivité est favorisée par une bonne ambiance
de travail d'où l'intérêt de laisser se développer des
systèmes de relations.

Les relations sociales


Double système  Relations formelles : définies par les règles d'entreprise
de relations prévues dans le cadre du contrat de travail.
sociales dans le
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travail  Relations sociales informelles : développement de formes


de solidarité et d'échanges qui ne sont pas visibles et qui ne
sont perceptibles que lorsqu'on s'intéresse de près aux
individus en question.

Importance des  Les relations vont jouer entre les individus et favoriser
relations l'amélioration de la production
sociales
 ces relations, qu'on construit dans le travail avec
les collègues, sont fondamentales.

 Ce système est extrêmement efficace : il ne faut pas


l'exclure de l'analyse ni de la pratique.

C. Sociologie du travail en France

1. G.Friedmann

Objet d'étude  Etude de l'incidence de la technique sur le travailleur.


Ouvrage  Le travail en miettes (1956)
 travail chez les ouvriers de l'industrie.

Evolution des tâches


Dans le monde  Diminution progressive des tâches d'exécution
du travail en  et développement des tâches d'analyse et de
général documentation.
Chez les  La rationalisation et le taylorisme sont un moyen de
ouvriers déqualification progressive.
 Le travail ouvrier perd sa partie de responsabilité créatrice
et active
 émiettement du travail :il ne reste que des « miettes
de travail » d'exécution de consignes pratiques et
écrites.
Conséquence  Or la responsabilité créative correspond à ce qui fait la liberté
dans l'activité de travail des individus,
 Les ouvriers sont dépossédés de cette responsabilité créative,
transposée, repoussée vers les techniciens
 ils sont aussi dépossédés car ils ont moins le contrôle
des machines-outils qu'auparavant.

2. P.Naville

Objet d'étude  Etude des interactions entre le mode de production et les


rapports sociaux dans la construction de la société.
Ouvrage  Essai sur la qualification du travail (1956).
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Réflexion de  Réflexion qui va au-delà du travail productif, pour s'intéresser à


Naville l'organisation sociale de la production
 Prisme de réflexion plus large.
L'automation  Etude de l'automation :
 Contexte de production avec dissociation (quasi) totale
entre l'organisation humaine du travail et
l'organisation technique.
Les industries  Process : procédés techniques qui ne sont pas des tapis de
de process chaînes
 dans lesquels l'activité humaine est en soutien mais
sans intervention directe
 exemples : industrie chimique, industrie de
transformation du pétrole.
La qualification du travail
Salariés de  Les salariés travaillant le jour répondent à une certaine
jour qualification, avec des tâches précises, des interventions
ponctuelles, principalement en soutien.
Salariés de  Les salariés travaillant la nuit composent un « noyau dur » de
nuit personnes, car du fait des process qui sont continus (dans les
fourneaux, en chimie), ils doivent être capables :
 de suppléer, de répondre à des urgences, d'être
polyvalents, de contrôler le process dans sa globalité
 ils ont donc des compétences plus diversifiées.
Séparation  Par la suite, on retrouvera cette séparation entre salariés et
des salariés et intérimaires dans le cas de la sous-traitance du travail
sous-traitants  par exemple, sous-traitance par EDF pour l'entretien des
centrales nucléaires.

3. Evolution des travaux sociologiques

Multiplication  A partir des années 1950, multiplication des monographies et


des travaux des recherches de terrain dans l'industrie.
 Etudes sur l'évolution parallèle du travail et des techniques
 sur la parcellisation des tâches et l' automation.
Sociologie  Des débats ont lieu sur la sociologie qui est appelée selon les
industrielle ou sociologues :
du travail ?  « sociologie industrielle »
 ou « sociologie du travail ».
Emergences  Parallèlement, des branches de la sociologie s'autonomisent,
de ou émergent du moins :
nouvelles
 la sociologie des organisations, notamment des
branches
entreprises, des organisations humaines observables et
intéressantes par excellence (Crozier)
 la sociologie du travail, notamment de l'incidence des
politiques patronales sur l'organisation sociale (Naville).
M. Crozier
Les systèmes  Michel Crozier a par exemple mis en évidence les systèmes de
de pouvoir pouvoir qui se jouent dans une organisation (université,
entreprise, lieu de travail ou non).
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 Le type de pouvoir varie en fonction de l'endroit dans


l'organisation, des interactions.
Exemples  Portier : profession qui place dans une position entre le «
dehors » et le « dedans ».
 Gate keeper : celui qui « garde la porte » entre ce dehors et ce
dedans.
La méthodologie de A. Touraine
Terrain et  Alain Touraine, dans les années 50, allie pratique sur le terrain
pensée et corpus théorique.
théorique  il a lui-même travaillé chez Renault et observe ce qui s'y
passe
 à cette époque, en sociologie du travail, certains chercheurs
travaillent sur le terrain, tandis que d'autres pensent en
n'étant pas sur le terrain.
Schéma  Touraine élabore un schéma d'évolution, de transformation du
travail qui mène aux sociétés post-industrielles.
Evolution de  Touraine adopte un point de vue très matérialiste et technique
la production (influence de Marx)
industrielle  il observe l'évolution de la machine-outil dans le contexte
de la production industrielle chez Renault et les
différentes phases historiques qui se succèdent.
 Phase A : caractérise le travail ouvrier,
dit « professionnel »
 l'ouvrier a encore le choix des outils,
des méthodes et des gestes
 forme d'autonomie (l'autonomie créatrice dont Friedmann
disait qu'elle disparaissait)

 Phase B : correspond au fordisme, c'est-à-dire au taylorisme


mis en acte avec le travail à la chaîne.

 Phase C : système technique de travail


 plus à proprement parler de production matérielle, mais
surtout des tâches de surveillance, de contrôle et d'entretien
pour les ouvriers
 c'est le cas à l'époque dans l'industrie de transformation du
Les 3 phases pétrole.
Idée d'Alain  Ces observations du travail renseignent sur l'état du
Touraine système économique et social
 le travail est en réalité un état des rapports sociaux
à un moment donné
 pour Touraine, c'est l'ensemble des relations, bien au-
delà de la relation salariale.

 Lorsqu'on est dans une phase de système technique de travail,


les conflits du monde du travail tiennent surtout à des enjeux
de capital intellectuel et de contrôle de l'innovation.
 Idée encore parlante aujourd'hui.
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III. EVOLUTIONS THEMATIQUES


A. Diversification des approches et des thèmes

D’autres  Contrairement aux premiers travaux, les recherches ne se


recherches limitent plus à l’industrie.
Recherches  Le sociologue Daniel Bertaux s’interesse à un certain type de
longitudinales travail et de travailleurs, notamment des artisans-
biographiques boulangers.
 Il va reconstituer une biographie professionnelle pour les
populations qu’il va suivre longtemps
 Pour voir la transformation et l’évolution du travail.

Analyse  Analyse inspirée de la sociologie américaine


interactionniste interactionniste :
des professions  Construction de carrières : comment se construit la
et carrières légitimité sociale de la profession, y compris dans ses
interactions et frictions avec un autre segment
professionnel
 Education et socialisation des individus à un métier
dans le cadre d’un apprentissage (ce qui suppose de faire
des observations de longue durée).

B. Rapport entre le travail et l’emploi

Contexte de  Recherches dans le contexte français à


chômage partir des années 1970
 Apparition d'un chômage structurel,
qui ne se résorbe pas.

Comprendre  Pendant très longtemps, on a analysé le travail sans penser à


le chômage s'intéresser au chômage.
grâce aux
trajectoires de  En réalité :
travail  On peut observer et reconstituer des trajectoires de travail
et d'emploi, en repartant du chômage et en questionnant
l'expérience de travail qui a précédé
 Les conditions de travail et des formes d'usure
professionnelle contribuent petit à petit à exclure du
monde du travail et à expliquer la situation de chômage.
 On se sert donc du chômage pour analyser le travail, le
rapport emploi—travail.

Exemple : les  Etude de trajectoire de femmes ouvrières en chômage de


femmes longue durée(CLD) :
ouvrieres en  Début de leur arrière : emplois très pénibles et difficiles,
Seine Saint- dont elles partaient très vite (« changer de travail pour se
Denis protéger »)
 Progressivement : désindustrialisation, tensions sur le
marché de travail, avec un travail usant, mais plus de
moyen de trouver un autre emploi
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 Donc nécessité de « tenir » , avec des problèmes de


santé, qui contribue à les exclure du monde du
travail.

Lutte  Série de travaux publiés en 2014 dans la revue Travail et


collectives et Emploi :
enjeux  Manière dont les ouvriers s’engagent dans la lutte au
moment de la restructuration de leur entreprise.

C. La tertiarisation

Développement  Entre la fin du 20eme siècle et le début du 21eme siècle :


récent
 Perte de l'importance de l'industrie
 Développement du secteur tertiaire : activités de
services.
Activités de  Analyse des activités de service qui ne sont pas centrées
service uniquement sur les ouvriers :
 Exemples : les facteurs, les aides ménagères (C.Avril
2015), les aides-soignantes, les caissières, le télétravail,
l'emploi des cadres.
Recomposition  La classe ouvrière ne disparaît pas
de la classe  mais elle se recompose entre les ouvriers et les
populaire employés (Beaux et Pialoux).
ouvrière
 On peut parler désormais des « ouvriers du tertiaire »
 et non plus des ouvriers de l'industrie, même s'il y en a
toujours.

D. La souffrance au travail

Rapprochement  L’organisation du travail et les grandes mutations


des employés et d’organisation du travail des années 1990-2000 se
ouvriers caractérisent par un rapprochement de la situation des
ouvriers et employés.

Intensification  Les employés font face à un processus d'intensification du


du travail travail de la même manière que les ouvriers auparavant.
 Il existe des formes d'organisation du travail issues du
monde ouvrier qui se déploient finalement dans celui des
employés (notamment de l'administration, du commerce) :

 nécessité d'une activité productrice et processus


d'évaluation
 exemple : évaluations des Caisses d'Allocations
Familiales (traitement d'un certain nombre de dossiers
en un temps restreint)
 volume de travail plus important à l'origine de
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phénomènes de souffrance.
Dans les  Les sciences sociales se ré-intéressent aux conditions de
différentes travail dans les différentes catégories
catégories socioprofessionnelles (CSP)
socioprofession  En 2006, deux numéros (n°3 et n°5) des « Actes de la
nelles recherche en sciences sociales » furent par exemple
consacrés à la question de la santé au travail, avec la
participation de sociologues, d'ergonomes et de
psychologues.

E. L’analyse du sexe du travail

Ouvrage  Le sexe du travail : structures familiales et système productif


collectif (1984)
 Ouvrage écrit par un collectif de chercheuses (économistes,
sociologues)
Dépasser le  La plupart des analyses (y compris celles de Touraine, Naville et
modèle Friedman) s’intéressent à un modèle d’analyse masculin de
masculin de référence :
référence  L’homme adulte, ouvrier qualifié de l’industrie.

 Or ce modèle est en décalage avec la réalité du monde du travail


des années 1970 et 1980.
Trajectoires  Etude des trajectoires et de la place des hommes et des
et places des femmes face au salariat
deux sexes  Pour montrer qu’hommes et femmes n’ont pas le même
face au rapport au travail et à l’emploi.
salariat
 Distinctions entre les 2 groupes concernant également les
questions de santé.
Les femmes  Seulement 21% des femmes étaient actives et salariées
salariées de  Faible proportion qui s’est accrue formidablement à partir
1920 à 1969 des années 1970.

 Activité discontinue de la carrière d’une femme


 Sortie de l’entreprise (pour avoir des enfants)
 Avec souvent une déqualification à la clé lors du retour en
entreprise
A partir de  A partir des années 1970, les modèles de comportement (ou de
1970 rapport au travail et à la l’emploi) vont changer pour les
femmes :
 Les sociologues vont alors s’intéresser à l’articulation du
travail domestique et du travail professionnel dans le
rapport au travail et à l’emploi.

Evolution de l’emploi  Depuis les années 1970 et jusqu’aux années 2011 :


salarié  L’emploi non salarié reste une minorité
 Le modèle de l’emploi reste celui du salarié
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dans notre société.


IV. DU TRAVAIL A L’EMPLOI, MUTATIONS :
SEGREGATIONS
A. Quelques définitions

Secteur  Ce secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui


tertiaire s'étend du commerce à l'administration, en passant par les
transports, les activités financières et immobilières, les
services aux entreprises et services aux particuliers,
l'éducation, la santé et l'action sociale.

 Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par


complémentarité avec les activités agricoles et
industrielles (secteurs primaire et secondaire).
Population  Elle regroupe les personnes ayant un emploi et les
active chômeurs selon les définitions du Bureau International du
Travail (BIT).
Taux d’activité  C'est la proportion de
personnes actives, c'est-à-dite
 Les actifs occupés
 Les chômeurs.

 Ce taux peut être calculé au sein de différentes sous-


populations
 Notamment selon le sexe et la classe d'âge.
Personnes  Les personnes employées (au sens du BIT) sont celles ayant
employées travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce
qu'une heure, au cours d'une semaine dite de référence.

 Cette notion est différente de celle de l'emploi, au sens du


recensement de la population qui elle, concerne les personnes
ayant déclaré avoir un emploi dans le formulaire du
recensement.
Taux de
 Part des chômeurs dans la population active.
chômage
Chômeur  Définition internationale du BIT (1982) : un chômeur est une
personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond
simultanément à trois conditions :
 être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé au
moins une heure durant une semaine de référence
 être disponible pour prendre un emploi dans les 15
jours,
 avoir cherché activement un emploi dans le mois
précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins
de trois mois.
Chômage  Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de
partiel l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son
activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de
travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au
chômage partiel.

 Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de


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gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et


ayant pour cadre l'année civile.

B. Quelques évolutions
Sources de  Enquête Emploi de l’INSEE
données  Données en France sur les 30 dernières années : de 1970
à 2011

1. Croissance de l’emploi salarié et non salarié


Emploi salarié Emploi non salarié
 Forme d’emploi dominante :  Regroupe différents statuts :
 90% de l’emploi en France  Artisans, commerçants,
est salarié en 2011 professions libérales

 En progression depuis 1970 :  Evolution :


 Avec une phase de stagnation  En baisse de 1970 jusqu’à 2006
lors de la crise économique de  En hausse depuis 2006 suite au
2008 développement du statut
d’autoentrepreneur

2. Croissance par secteur d’activité


La tertiarisation :  C’est le développement de la société des services.
secteur en
hausse  L’emploi tertiaire est en hausse de 1970 à 2011
 De 56% à 78%
 C’est le secteur majoritaire en termes d’emplois.

 Hausse de l’emploi dans le secteur tertiaire


 Chez les hommes et les femmes
 Mais la hausse est plus importante chez les femmes.
Secteur d’activité  Emploi par secteur d’activité entre 1975 et 2012 :
en baisse  Agriculture : de 9% à 2%
 Industrie : de 26% à 13% : phénomène de
désindustrialisation
 Construction : de 9% à 6%

 La baisse de l’emploi dans ces secteurs concerne les


hommes et les femmes

3. Croissance de la population active


Données en 2012  28,6 millions d’actifs en France (au sens du Bureau
International du Travail) dont :
 25,8 millions en emploi
 2,8 millions au chômage.

Evolution de la population active de 1982 à 2012


Effet  La population active a augmenté en valeur absolue
démographique  Augmentation de 4,7 millions

 Cette augmentation n’est pas due à une augmentation des


possibilités d’emploi mais à l’augmentation de la
population des 15-64 ans
 C’est un effet démographique.
UE7 – Sociologie – Cours n°6 – Emploi et travail – Pr Bretin

Taux d’activité  Le taux d’activité chez les 15-64 ans reste stable aux
stable alentours de 70%.
Contribution  Les femmes sont beaucoup plus actives qu’il y a 30 ans :
majoritaire des  La hausse de la population active est majoritairement
femmes due à l’augmentation de l’activité des femmes
 Exception des 15-24 ans qui sont en baisse.
Baisse chez les  Tendance générale en baisse relative
hommes  Quelle que soit la classe d’âge.
Chez les 15-24  Massification scolaire et démocratisation scolaire :
ans : en baisse maintien des jeunes (hommes et femmes) dans le système de
scolarisation, études plus longues
 Un diplôme élevé permet de protéger et de se préserver
des effets du chômage.
Chez les 50-64  Dégradation marquée chez les hommes : chute à partir des
ans années 2980 correspondant à la mesure d’abaissement de
l’âge de la retraite à 60 ans et politique de départ en pré-
retraite.

 Actuellement la tendance s’est inversée à la hausse, chez


les hommes comme chez les femmes
 Depuis les années 2000 en particulier, suite à la
réforme des retraites (recul de l’âge)
 Surtout chez les hommes.

4. Augmentation des formes particulières d’emploi


Le CDI : la  Le Contrat à Durée Indéterminé constitue la norme
« norme sociale et la norme d’emploi en France
d’emploi »
 Le CDI est en baisse, contrairement aux autres formes
particulières d’emploi
 De 94% en 1982 à 87% en 2013 chez les hommes
 Même tendance chez les femmes : de 93% à 86%
Le CDD  Le Contrat à Durée Déterminée est en hausse chez les 2
sexes

 Chez les femmes :


 Forte augmentation dès 1985, souvent non choisi
 Le CDD chez les femmes a presque doublé : de 6% en
1982 à 11,5% en 2012

 Chez les hommes :


 Même tendance que chez les femmes mais en plus
faibles proportions.
Le recours à  Formes d’emplois
l’intérim et  Qui caractérisent plus d’emploi des hommes que des
l’apprentissage femmes
 Qui augmentent plus chez les hommes que les femmes
Effet de l’âge et  CDD : les cibles privilégiées sont les femmes et les jeunes :
du sexe 27% des salariés de moins de 25 ans sont en CDD.

 Intérim : les cibles privilégiées sont les hommes jeunes :


Cela représente 6% de l’emploi salarié des jeunes.
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5. Croissance du chômage
Tendance globale  Globalement tendance en hausse depuis 1975, avec des
valeurs actuelles élevées
 1985 : effets des chocs pétroliers
 Le chômage conjoncturel devient un chômage
structurel.
Chez les jeunes  Chez les 15-24 ans, le taux de chômage a triplé
 De 7% en 1975 à 21% en 2012.

 Or il y a peu d’Actifs dans cette tranche d’âge


 Le taux de chômage des 15-24 ans ramené à la
population active des 15-24 ans (et non pas toutes
classes d’âges) est d’environ 9,8% (proche du taux de
chômage dans la population totale).

6. Evolution genrée du travail à temps partiel


Temps partiel  Mesure phare pour lutter contre le chômage
 Forte développement à la fin des années 1990.

 Actuellement : en hausse mais la tendance est moins


marquée
 En 2013, le taux d’emploi à temps partiel a doublé chez
les hommes et les femmes par rapport à 1975.
Dominante  Proportion de femmes plus élevée que d’hommes
féminine  L’administration, le commerce, tous les emplois à temps
partiels ont été plus fortement des emplois féminins

 En 2013, près de 30% des emplois des femmes sont des


emplois à temps partiel, contre environ 6% chez les
hommes.

 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des


femmes.
Réduction de  La probabilité pour un actif de travailler à temps partiel
l’écart hommes-  Etait 9 fois plus élevée chez les femmes en 1981
femmes  En 2012, elle n’est plus que 5,7 plus élevée.
Effet de l’Age  Chez les femmes, la fréquence du temps partiel augmente
avec l’Age, en fonction des charges familiales et de la
présence des enfants.

 Chez les hommes, le temps partiel est plus important aux


extrêmes, c’est-à-dire chez les jeunes et chez les vieux.
Le sous-emploi  Le sous-emploi prend en compte
 Le temps partiel subi, c’est-à-dire les individus
travaillant à temps partiel ayant déclaré vouloir travailler
plus (par exemples les hôtesses de caisse dans la grande
distribution)
 Et le chômage technique ou chômage partiel

 En 2013, 9,7% des femmes et 3,5% des hommes étaient en


sous-emploi.
UE7 – Sociologie – Cours n°6 – Emploi et travail – Pr Bretin

 Le temps partiel subi concerne 9,4% des emplois


féminins et 2,8% des emplois masculins.

C. Travail et Santé
1. Les conditions de travail

Source : Volkoff et  Collaboration d’un statisticien ergonome et d’un


Gollac 2007 sociologue
 Publication d’un ouvrage de synthèse sur les
conditions de travail.
La sociologie du  Développement de la sociologie du travail et de la
travail question de la santé au travail
 Pour saisir les mutations de l’activité de travail et des
effets sur la santé
 Dans une optique de protection des individus et de
prévention des risques professionnels (accidents,
maladies), ainsi que des phénomènes de dégradation
de la santé au travail et de la dégradation des
conditions de travail.
Evaluer les effets du  Comprendre le travail à l’aide de différentes disciplines
travail qui se complètent :
 L’ergonomie, les sciences sociales et humaines,
l’histoire.
Caractéristiques des conditions de travail
Connues au travers  Les conditions de travail se manifestent à travers leurs
de leurs conséquences : on les connait de manière indirecte, par
conséquences leurs effets sur la santé ou sur la productivité par
exemple.

 Il faut distinguer l’activité de travail et certains aspects du


travail (par exemple le contexte, les circonstances)
 Par exemple l’activité de couvreur et le risque de
chuter d’un toit.

Difficiles à décrire  Distinction du travail réel du travail prescrit (travail


et à verbaliser formel que l’individu est supposé effectuer).

 Les individus intériorisent leurs conditions de travail et


les normalisent
 D’où la nécessité d’une intervention extérieure pour
parvenir à décrire et verbaliser :
 Des ergonomes : observateurs des conditions de
travail qui proposent des mesures de
réorganisation du travail permettant de moins
souffrir au travail,
 Des psychologues du travail,
 Des préventeurs, qui s’occupent des risques
professionnels.
Mauvaises ou  Conditions de travail mauvaises :
bonnes  Porteuses d’effets négatifs qui vont entrainer des
troubles de la santé.

 Conditions de travail bonnes :


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 Pas de création de troubles de la santé et surtout


conférant aux individus la liberté de construire une
activité de travail favorable à la santé(physique et
mentale).

2. Mesurer les effets


Relation travail-  La relation entre le travail et la santé n’est pas :
santé  Une relation univoque (elle ne va pas que dans un
seul sens)
 Ni immédiate
Effet retard  L’effet retard correspond à l’apparition de pathologies
professionnelles longtemps après l’exposition au
risque qui les a provoquées.
 Par exemple les cancers liés à l’exposition à
l’amiante se déclarent 30 ans après l’exposition
 Difficulté pour les individus d’apporter la
preuve de l’exposition 30 ans auparavant.
1 caractéristique  Cas d’un travailleur exposé à des bruits élevés
pour plusieurs (supérieurs à 80 décibels) :
conséquences  Développement d’une surdité totale ou partielle
 Effets indirects : par exemple le stress, qui a un
impact sur l’appareil cardiovasculaire.
Causes  Cas des troubles du sommeil : causes multiples
professionnelles et  Cause professionnelle : pathologie fréquente chez les
non salariés soumis à une pression temporelle par
professionnelles exemple : problèmes d’horaires décalés, travail de
nuit.
 Cause non professionnelle : conditions de trajet, vie
familiale.
Impact de la santé  Par exemple en cas de douleur articulaire : compensation
sur le travail physique, pour moins souffrir, qui crée à son tour une
fatigue, à l’origine d’une baisse de vigilance.
Effet travailleur  Sélection par la santé : effet travailleur sain ou Healthy
sain worker effect

 Souvent dans les milieux de travail pénible


 Les personnes les moins résistantes à une situation
de travail sont rapidement écartées ou s’auto-
marginalisent.
 Seules restent les personnes en bon état de forme.

3. Des enquêtes importantes

Enquête SUMER : SURveillance MEdicale des Risques


Cadre  Coordonnées par la Direction de l’Animation de la
Recherche et des Etudes Statistiques (DARES-DGT).

 Enquête menée tous les 7 ans depuis 1987 (dernière : en


2010)
 Questionnaire technique et pointu
Objectif  Saisir les expositions professionnelles des salariés
 Conduite par des médecins du travail
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 Lors des visites annuelles de surveillance


SUMER 2010  SUMER 2010 : représentative de 22 millions de salariés
(92%)
 Couverture importante du monde salarial.
Enquête Conditions de travail
Cadre  Coordonnée par l’INSEE et la DARES

 Enquête menée tous les 7 ans depuis 1978 (dernière en


2013)
 Qui prend en compte de plus en plus de secteurs
d’activité
 Questionnaire factuel et évolutif :
 Certaines questions de 1978 ont été
supprimées
 Des questions portant sur des thématiques
actuelles (sur les technologies de l’information
et de la communication par exemple) ont été
ajoutées.
Objectif  Etudier les conditions de travail perçues par les
travailleurs :
 Conduite par des enquêteurs, qui viennent à
domicile (en dehors du lieu de travail).
Enquête 2013 2013 : 27 000 actifs occupés.

4. Intensification du travail
D.Cartron et  Sociologues qui ont publié l’ouvrage : intensité et conditions
M.Gollac 2003 de travail.

 L’intensification est un phénomène qui a commencé à


ressortir des enquêtes de conditions de travail dans les
années 1990, malgré l’amélioration des conditions de
travail depuis 1950
 Intensification du travail comme source de pénibilité
et risques.
Différentes formes  La production s’accroit mais les effectifs restent constants.
d’intensification
 La production se maintient mais les effectifs baissent.

 Changements organisationnels du travail


 Exemple : combinaison d’une organisation du travail
industrielle (régularité de production) et en même
temps marchande (réactivité de la production)
 C’est le cas chez Amazon

 Formes évènementielles : réponse à des situations


d’urgence.

Lien reconnu entre l’intensification et la dégradation des conditions de travail


Mécanisme  Les contraintes de temps créent des situations
d’urgence.
 Qui vont à leur tour générer des atteintes à
l’organisme plus ou moins fortes en fonction de
l’attention apportée au travail.
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Nouvelles  Avec les NTI, il existe de plus en plus de situation où se


technologies combinent l’urgence et l’attention, avec des effets
d’information physiques et psychiques.
(NTI)  Exemples le travail par ordinateur, les téléopérateurs.
Standardisation  La standardisation se base sur le rythme le plus rapide.

 Or cela peut entrer en contradiction par rapport à la


qualité du travail telle que les individus la perçoivent, par
rapport à leur propre éthique ou à des procédures qu’ils
ne trouvent pas fiables par exemple.
Conséquences de L’intensification peut se traduire potentiellement par des atteintes
l’intensification physiques et psychologiques

Effets sur le présent mais aussi sur la temporalité à venir


 Car les situations d’urgence ne permettent pas d’avoir un
temps de réflexion pour adapter/réadapter ni anticiper
 Nécessite d’une réflexion sur l’adaptation et sur
l’anticipation.

Enquêtes Conditions de travail sur l’intensification du travail


Evolution de  Enquête de 2005 : ralentissement de l’intensification
l’intensification repérée en 1998.

 Enquête de 2013 : reprise de l’intensification.


Evolution des  Accroissement important des contraintes :
contraintes sur le  Cumul de contraintes marchandes et industrielles
rythme de travail  Accroissement de suivi informatisé entre 2005 et
de 1978 à 2013 2013(non étudié avant 2005) qui participe au
processus d’évaluation du salarié (surveillance heure
par heure de la production).

 Le rythme de travail est déterminé par au moins 3


contraintes :
 6% des salariés déclarait cela en 1995
 Ils étaient 35% en 2013.

 Les 3 premières contraintes sont des contraintes


industrielles
 Les autres sont des contraintes marchandes
 Le suivi informatisé est exclu de ce calcul car cet
indicateur n’est pris en compte qu’à partir de l’enquête
de 2005.

Conclusion  D’un point de vue sociologique, deux questions se


complètent :
 Comment la société traite le travail ?
 Comment le travail et les différentes formes de travail
« travaillent » la société ?

 Enjeux de fond pour les sciences humaines et sociales.

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