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LICENCE ADMINISTRATION ECONOMIQUE ET SOCIALE (AES)

UNIVERSITE D’EVRY VAL D’ESSONNE

COURS DE SOCIOLOGIE DU TRAVAIL


Intervenante : Innocente Félicité SATHOUD
Année 2022/2023
DÉROULÉ ET OBJECTIFS DU COURS

Le cours se décompose sur 1 semestre de l’année 2022/2023


Le semestre est validé par un examen final (partiel);

A l’issue de ce module, les étudiant(e)s seront en mesure de :


• Maitriser les principales notions théoriques relatives aux principes
de la sociologie du travail.
• Participer à la mise en œuvre d’attitudes et outils permettant
l’évolution et la transformation d’organisation.
PLAN DU COURS

INTRODUCTION
Définition et cadrage

• Qu’est-ce-que la sociologie ?
• Qu’est-ce que la sociologie du travail ?
PREMIERE PARTIE :
Le travail dans la tradition sociologique
• La révolution industrielle vue par Max Weber
• Développement de la bourgeoisie selon Karl Marx
• L’individu et la raison
• L’évolution du travail dans l’entreprise
• Taylor, innovateur dans l’organisation du travail
Bibliographie
(Liste non exhaustive)

• Aron R., Les étapes de la pensée sociologique, Paris, Gallimard, 1967.


• Courpasson D., L’action contrainte. Organisations libérales et domination, Paris, PUF, 2000.
• Crozier M., Le phénomène bureaucratique, Paris, Le Seuil, 1963.
• Crozier M., La société bloquée, Paris, Le Seuil, 1970.
• Crozier M. et Friedberg E., L’acteur et le système, Paris, Le Seuil, 1977.
• Desmarez P., La sociologie industrielle aux États-Unis, Paris, Armand Colin, 1986.
• Friedmann G., Problèmes humains du machinisme industriel, Paris, Gallimard, 1947.
• Sainsaulieu R., Sociologie de l’organisation et de l’entreprise, Paris, Presses de la Fondation nationale
des sciences politiques - Dalloz, 1987.
• Scieur Ph., Sociologie des organisations, Paris, Armand Colin, 2005.
• Segrestin D., Les chantiers du manager, Paris, Armand Colin, 2004.
• Séguin F. et Chanlat J.-F. (éd), L’analyse des organisations, Montréal-Paris, Gaëtan Morin - ESKA, t. I,
1983, t. II, 1987.
• Touraine A., Sociologie de l’action, Paris, Le Seuil, 1965.
• Weber M., Wirtschaft und Gesellschaft, Tübingen, Mohr, 1922, ; trad. : Économie et société, Paris,
Plon, 1971.
• Bourdieu P., 1996, La double vérité du travail, Actes de la recherche en sciences sociales, n°115, p. 89-90.
• Castel R., 1995, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat. Paris, Fayard.
• Durkheim E., 1967 [1893], De la division du travail social, Paris, PUF. Disponible en ligne :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/division_du_travail/division_travail.html
• Engels F., [1884], 1976, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, Moscou, Editions du
progrès, en ligne : http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_friedrich/Origine_famille_moscou/
Origine_famille_Moscou.pdf
• Friedmann G., 1946, Problèmes humains du machinisme industriel, Paris, Gallimard. (Bib. PEGE)
Friedmann G.,
• Naville P., 1961, Traité de sociologie du travail, Armand Colin, 2 tomes (Patio)
• Friot B., 1998, Puissances du salariat. Emploi et protection sociale à la française, Paris, La Dispute.
• Hughes E. C., 1996, Le regard sociologique. Essais sociologiques. Paris, EHESS (Patio-U1-U2).
• Lavialle C. (Dir.), 2012, Repenser le travail et ses régulations, Presses universitaires de Rennes (Patio)
• Linhart R., 1979, L’établi, Paris, Minuit. (Patio) Marx K., Engels F., [1845], 1952, L’idéologie allemande, 1ère
Partie Feuerbach, Paris, Editions sociales, en ligne :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_Marx/ideologie_allemande/Ideologie_allemande.pdf
• Marx K., [1847], Misère de la philosophie. Réponse à la philosophie de la misère de M. Proudhon. Trad.
française, 1948.
• Roy D., 2006, Un sociologue à l’usine, Paris, La Découverte (Patio-U1-U2). Rubin G.,
[1975] 1998, L’économie politique du sexe, https://cedref.revues.org/171 Smith A.,
[1776], 1949, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, en ligne :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Smith_adam/richesse_des_nations_extraits/
richesse_nations_extraits.html
• Stroobants M., 2007 [2002], Sociologie du travail, Paris, Nathan, Collection 128. (Patio +
U1-U2) Tripier P., 1991, Du travail à l’emploi. Paradigmes, idéologies et interactions.
Editions de l’ULB. Vatin F., 2010,
• Marx et le travail : acte créateur et instrument d’aliénation, Revue du MAUSS
permanente, 6 février 2010 [en ligne] : http://www.journaldumauss.net/./?Marx-et-le-
travailacte-createur Vatin F., (Dir.), 2007, Le salariat. Théorie, histoire et formes, Paris, La
Dispute (Patio + U1-U2)
• Weber M., [1905], 1964, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Paris, Plon,
Presses Pocket.
• Zimmermann B., 2011, Ce que travailler veut dire. Une sociologie des capacités et des
parcours professionnels, Paris, Economica
INTRODUCTION
Définition et cadrage

• Qu’est-ce-que la sociologie ?
• Qu’est-ce-que la sociologie du travail ?
• Qu’est-ce que la sociologie des organisations ?
Qu’est-ce-que la sociologie ?
• La sociologie est l'étude des êtres humains dans leur milieu
social.
• Une explication sociologique est vue comme le produit d'une
démarche scientifique et/ou intellectuelle, afin de rendre
compte, expliquer ou comprendre un phénomène que le sens
commun permet aussi d'appréhender.
• C’est la science des faits sociaux humains (considérés comme
un objet d'étude spécifique), des groupes sociaux en tant que
réalité distincte de la somme des individus ...
Le Fondateur de la sociologie
• Auguste Comte (1798-1857) est considéré comme le père de la
sociologie. Sa démarche participe d’une volonté de rationalisation
scientifique de tous les champs de la connaissance.

La rationalisation se définit comme :


• L’action de rendre conforme à la raison
• Le perfectionnement d'une organisation (groupe, entreprise...) en vue de
son meilleur fonctionnement
• La justification consciente d'une attitude ou d'un acte qui relève en fait
de pulsions inconscientes
Qu’est-ce que la sociologie du travail ?
• De manière générale, le travail est observé comme un facteur d’intégration sociale.
• Cette considération est renforcée notamment avec la montée du chômage ou encore l’automatisation
de nombre de tâches.
• La compréhension des enjeux actuels du travail importe de l’appréhender de façon plus large.
• Aussi, il est indispensable de s’interroger sur la place, le rôle et les formes plurielles prises par le travail
dans nos sociétés.
• Ce cours mettra en évidence le fait que le travail est au cœur d’une dynamique productive et
reproductive en pleine évolution. Marqué depuis deux siècles par le développement industriel et la
montée en puissance du salariat, il a été pensé et organisé dans le cadre d’une conception néo-
classique du « marché du travail » et d’une division toujours plus poussée des tâches – dont le
taylorisme constitue la vision emblématique.
• La sociologie du travail s’est développée sur la base d’une critique de ces schémas dominants, sans
pour autant offrir de perspective analytique unifiée. La connaissance des différentes approches en
présence permet de dépasser les visions réductrices du travail. Cela renvoie aux débats aux débats
fondateurs pour mieux saisir leurs enjeux théoriques et pratiques contemporains.
Qu’est-ce que la sociologie des
organisations ?

• La sociologie des organisations et des entreprises est une branche de


la sociologie qui étudie comment les membres d'une entreprise,
d’une organisation (les acteurs) construisent et coordonnent des
activités collectives organisées.
Comment se définit l’entreprise en sociologie ?
En sociologie, l’entreprise se définit comme un lieu où des hommes et
des femmes coopèrent entre eux, échangent en permanence avec la
société qui les entoure.
Elle est donc à la fois un lieu de production, une organisation et une
institution.
• Un lieu de production
L’entreprise est un agent économique à la recherche l’efficacité, la productivité de ses
employés et de ses machines, produits, etc.
• Une organisation
Les individus s’organisent collectivement pour résoudre les problèmes, produire,
vendre un produit, un service, agir en vue d’un objectif commun. Ce qui implique des
relations nécessaires entre ces individus dans le respect de certaines « contraintes
organisationnelles » (règlement, procédures de travail, habitudes de travail, statuts
hiérarchiques, rôles…). En effet, cette collaboration collective n’est possible que par le
respect de la hiérarchie qui attribue à chacun un statut et un ou plusieurs rôles.
Chaque rôle se définit au sein de l’entreprise en rapport avec les autres rôles des
autres individus.
• Une institution
L’entreprise est un espace où les individus partagent des idées, intérêts, sentiments
identiques. Elle unit des groupes par le biais du travail réalisé de façon collective.
L’entreprise est également un « lieu d’identification », un lieu
« d’apprentissage de normes de relation », en complément des
apports de l’école et la famille, un lieu où naît l’amitié.

Toutefois, si le mot « institution » est valable pour les grosses


« structures », il ne l’est pour les petites entreprises familiales, car il n’y
existe pas de lien social entre les différents salariés (exemple le comité
d’entreprise).

15
Genèse et évolution de la sociologie des
organisations

Les pères fondateurs de la sociologie avaient une vision trop large pour
s'intéresser de près au fonctionnement des entreprises.
• La sociologie des organisations coïncide d’abord avec la naissance de la
sociologie :
- l’intensification de la division du travail,
- le processus de spécialisation dans les usines et les organisations
bureaucratiques,
- les transformations des rapports sociaux et les principes sur lesquels
s’appuie la nouvelle société capitaliste industrielle et moderne…
Autant de problématiques qui sont au cœur des observations et des efforts de
théorisation d’Émile Durkheim, Karl Marx et Max Weber, figures
généralement reconnues comme fondatrices de la sociologie.
• Au XIXe siècle, Karl Marx ne voit que des étapes historiques
déterminées par l'évolution des rapports de production. Il
dénonce l’exploitation de la classe ouvrière et son aliénation en
analysant les relations entre le capital et le travail comme une
nouvelle forme de rapports sociaux.

• Au début du XXe siècle, Max Weber prend le contre-pied du


matérialisme marxiste et voit le protestantisme souffler sur
l'esprit du capitalisme. Il constate le « désenchantement du
monde » lié au processus de rationalisation croissante qui
débouche sur le capitalisme et les organisations
bureaucratiques.
• Durkheim s’inquiète, pour sa part, de la cohésion sociale, et voit dans les
interdépendances dues à la spécialisation une nouvelle forme de division
sociale du travail substituant la solidarité « organique » à la solidarité «
mécanique ». Ces réflexions ont porté également sur le développement
de l’État qui se chargeait, de plus en plus, de réguler les rapports sociaux.

En réalité, la sociologie des organisations moderne est née après la


Seconde Guerre mondiale, avec les recherches empiriques menées aux
États-Unis dans les années quarante. Il faut même attendre les années
cinquante pour voir apparaitre systématiquement de l’appellation «
sociologie des organisations », dans les revues sociologiques et les
départements de sociologie.
• L'étude empirique représente une technique de recherche qui
s'appuie sur l'observation et l'expérience. L'étude empirique
recueille des informations appelées “données empiriques”. Après
analyse, ces données doivent permettre au chercheur de tester et
répondre à une ou plusieurs hypothèses de départ
• Étude empirique : définitions, méthodes, analyse et exemple
• L’étude empirique permet de réaliser une enquête et de récolter des
données lorsqu’on est un étudiant, chercheur ou professionnel.
• L’article présente l’étude empirique sous divers aspects : sa définition,
ses techniques ou encore sa méthodologie.
• L’étude empirique : qu’est-ce que c’est ?
• L’étude empirique représente une technique de recherche qui s’appuie sur l’observation
et l’expérience.
• L’étude empirique recueille des informations appelées “données empiriques”. Après
analyse, ces données doivent permettre au chercheur de tester et répondre à une ou
plusieurs hypothèses de départ.
• Cette technique de collecte de données ne se base pas sur une approche théorique ou un
raisonnement abstrait, il s’agit de tester des hypothèses concrètement !
• Qui utilise l’étude empirique ?
• De nombreux chercheurs utilisent l’étude empirique comme technique : Durkheim utilisait
par exemple des statistiques pour analyser le suicide, alors qu’Howard S. Becker utilisait
les observations (notamment participantes) pour étudier la pratique de la consommation
du cannabis.
• Les types d’études empiriques
• Pour mener une étude empirique, le chercheur a le choix entre deux méthodes :
• L’étude qualitative : l’objectif est d’interroger un échantillon pertinent (des
experts par exemple) qui peut apporter des informations précises et de grande
qualité sur un sujet précis. L’échantillon peut être très restreint (une ou deux
personnes).
• L’étude quantitative : on recherche à collecter une grande quantité de données (
échantillon important) et repérer des régularités, afin de proposer des
conclusions scientifiquement viables.
• Chacune des deux méthodes possède plusieurs techniques pour mener l’étude
empirique.
Tableau récapitulatif

Méthode qualitative Méthode quantitative


Techniques •Les entretiens (directif, semi- •Le sondage.
directif, non directif). •Le questionnaire.
•L’observation.
•Le focus group.
•L’enquête de terrain.

Caractéristiques des données •Données d’entretien et •Données chiffrées.


d’observation. •Données statistiques.
•Données de documents (prise de
notes).
•Données écrites.
•Données audio-visuelles.

Analyse •Analyse textuelle : retranscription •Analyse statistique : l’enquêteur


et analyse écrite de l’enquêteur. reporte ses données dans un
tableau ou un graphique
statistique.

Interprétation •Interprétation écrite des •Interprétation statistique pouvant


régularités et des grands thèmes être complétée par une conclusion
observés. écrite.
PREMIERE PARTIE :
LE TRAVAIL DANS LA TRADITION SOCIOLOGIQUE

I - La révolution industrielle vue par Max Weber


• Max Weber, est considéré́ comme le père de la sociologie moderne. Fondateur de
la Société allemande de sociologie, il dirige avec Werner Sombart, la principale revue
du genre.
• Il considère que les facteurs religieux s’étaient révélés déterminants pour stimuler la
croissance économique européenne et publie «L’Ethique protestante et l’esprit du
capitalisme» (1904) dans lequel il démontre que le protestantisme a favorisé la
révolution industrielle.

Définition du capitalisme
Le capitalisme désigne un système politique et économique reposant sur la propriété privée,
notamment des moyens de production, le libre échange sur des marchés et la libre concurrence.
• Pour Weber : «Le problème majeur de l’expansion du capitalisme moderne n’est pas
celui de l’origine du capital, c’est celui du développement de l’esprit du capitalisme».
• A l’opposé des thèses de Karl Marx qui affirmait dans «Le Capital» que «c’est l’existence
sociale des hommes qui détermine leur conscience», Weber fait valoir que «si l’on
consulte les statistiques professionnelles d’un pays où coexistent plusieurs confessions
religieuses, les chefs d’entreprise et les détenteurs de capitaux [...] sont en grande
majorité protestants».
• Son argumentation s’appuie sur le fait que dans l’Allemagne du début du XXème Siècle
les protestants :
- sont significativement plus riches que les catholiques ;
- s’orientent davantage leurs études vers des filières professionnelles, plutôt que vers les
humanités (littérature, philosophie, langues anciennes), contrairement aux catholiques.
De la corrélation entre protestantisme et capitalisme
• Weber relève des «affinités électives» entre les valeurs protestantes
et le goût pour les affaires, une éthique protestante du travail qui
expliquerait pourquoi la révolution industrielle a commencé en
Angleterre et aux Pays-Bas.
• La corrélation entre protestantisme et capitalisme viendrait aussi de
l’austérité du premier qui s’oppose a priori à l’idée d’amasser des
richesses.
• Chez les catholiques, l’activité économique n’a pas de valeur positive :
l’argent reste un tabou. Le refus de la réussite matérielle est prôné
dans la recherche du salut éternel.
• Chez les protestants, en revanche, le métier est valorisé comme une
tâche donnée par Dieu, à accomplir par les hommes. La profession
devient une vocation et le travail une valeur intrinsèque.
• Le protestantisme, tel que conçu par ses fondateurs Luther et, encore
plus, Calvin avec son dogme de la prédestination dit que : « Dieu
destine dès le départ certains hommes au paradis et en condamne
d’autres à l’enfer ».
• Ignorant s’il fait ou non partie des heureux gagnants, le fidèle est
habité par l’angoisse et va chercher toute sa vie des signes lui
permettant de s’en libérer. L’un de ces signes est justement la réussite
matérielle.
• Pour le protestant, le principal moyen de s’en rassurer est le profit,
l’enrichissement, l’accumulation de biens, mais sans ostentation
aucune. Ainsi, le statut d’élu s’acquiert donc par la réussite.
• En définitive, dans «L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme»,
Weber conclut qu’il existe une corrélation entre l’émergence d’un
marché structuré dans certains pays d’Europe au XVI e siècle et la
diffusion dans ces mêmes pays du protestantisme.
• La puissante supériorité commerciale des Pays-Bas, alors appelés
«Provinces-Unies», semble accréditer cette assertion.
• Toutefois, cette démonstration est relativisée par certains historiens, à
l’exemple de la Belgique, pourtant catholique, qui s’en sortait tout
aussi bien.

• La thèse de Weber a fait l’objet de débats très passionnés. Certains
spécialistes soulignent notamment l’influence juive comme explication à
l’émergence du capitalisme.
• Néanmoins, il est incontestable que cette analyse de l’Economie par la religion a
offert une grille de lecture essentielle permettant de mieux appréhender le
déclenchement de l’industrialisation.
• La croissance fulgurante de l’économie américaine au XXème Siècle a plutôt
conforté la thèse protestante de Weber. Aujourd’hui encore, aux Etats-Unis, où le
puritanisme des diverses branches du protestantisme fait légion, les
entrepreneurs partis de rien et parvenus au sommet, participent du rêve
américain. John Rockefeller ou Bill Gates incarne ce rêve américain.
• En plus de l’aspect religieux, Weber démontre également donne une place
cruciale à l’usage technique du savoir dans la modernisation de l’économie.
L’éloge de la Bureaucratie chez Weber

La Bureaucratie est, pour Weber, le pendant social du capitalisme (organisation


méthodique et rationnelle de la production). Elle lui parait est indispensable pour le
fonctionnement des ensembles complexes tels que l’Etat, l’Eglise, l’Armée...

Plusieurs facteurs caractérisent la bureaucratie chez Weber :


• La reconnaissance de la compétence (chaque poste doit être occupé par une seule
personne à la compétence reconnue)
• A chaque fonction sont attachées des tâches précises et impersonnelles
• Les salaires sont connus à l’avance et varient selon l’échelon hiérarchique
• Les promotions sont définies et validées par les supérieurs
• La coopération permanente entre les employés
Weber assure que la bureaucratie est un système humain efficace si, et seulement si,
ces conditions sont remplies.
II - Développement de la bourgeoisie selon Karl Marx
Définition de la bourgeoisie

• A la fin du Moyen âge la bourgeoisie représente la Classe moyenne


intermédiaire entre la Noblesse et la paysannerie. Implantée dans les villes dont
elle a contribué à l’essor, la bourgeoisie se trouve dans les métiers du
commerce, de la finance, de l’artisanat.
• Elle est constituée d'hommes libres, possédant des droits et une propriété
privée, la bourgeoisie s'est développée avec l’industrialisation.
• A l'origine de la Révolution française et de l’Etat de droit tel qu'il existe à l'heure
actuelle, la bourgeoisie est parvenue à abolir les privilèges (droit spécial,
exceptionnel ou exclusif accordé à une personne, à un groupe ou à une
collectivité, de pouvoir faire quelque chose ou de bénéficier d’un avantage) de la
noblesse et à l'écarter du pouvoir, devenant ainsi la nouvelle classe dirigeante.
La théorie marxiste de la bourgeoisie
• Selon la théorie marxiste, la bourgeoise est la classe dominante qui, dans un pays capitaliste, détient
les moyens de production et exploite le prolétariat en minimisant au plus bas le cout de la main
d’œuvre.

Engels définit ainsi la bourgeoisie du point de vue économique :


• « Par bourgeoisie, on entend la classe des capitalistes modernes, qui possèdent les moyens de la
production sociale et emploient du travail salarié ; par prolétariat, la classe des travailleurs salariés
modernes qui, ne possédant pas en propre leurs moyens de production, sont réduits à vendre leur force
de travail pour vivre. »
• « Des serfs du moyen âge naquirent les bourgeois des premières agglomérations urbaines; de cette
population municipale sortirent les premiers éléments de la bourgeoisie. La découverte de l'Amérique, la
circumnavigation de l'Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d'action. Les
marchés des Indes Orientales et de la Chine, la colonisation de l'Amérique, le commerce colonial, la
multiplication des moyens d'échange et, en général, des marchandises donnèrent un essor jusqu'alors
inconnu au négoce, à la navigation, à l'industrie et assurèrent, en conséquence, un développement rapide
à l'élément révolutionnaire de la société féodale en dissolution. »
Karl Marx et Friedrich Engels - Le Manifeste du parti communiste
• Par sa formation intellectuelle et son influence politique liée à son poids
économique, la bourgeoisie domine la société.

Il existe 3 sortes de bourgeoisie :


• la haute bourgeoisie, classe la plus riche, qui possède les moyens de production (les
capitalistes).
• - la moyenne bourgeoisie constituée des cadres supérieurs, des professions
libérales et de ceux disposant d'un patrimoine et de revenus importants,
• - la petite bourgeoisie composée des cadres moyens ou inférieurs, les petits
commerçants, les petits propriétaires agricoles et tous ceux qui par leur mentalité
se distinguent du prolétariat.
• La moyenne et petite bourgeoisie forment ce que l'on appelle communément la
classe moyenne.
Il y a aussi :
• La bourgeoisie passive ayant des placements dans l'immobilier ou
vivant de rentes.
• La bourgeoisie active constituée des entrepreneurs et des capitalistes
qui créent, mettent en valeur ou financent des entreprises
industrielles ou bancaires.
III - L’Individu et la Raison

1 - L’Individu
Définitions courantes
Qu’est-ce-que l’individu en sociologie
La notion d’individu chez Durkheim : « le culte de l'individu »
2 - La Raison
Définitions
De la notion de la Raison en philosophie et en sociologie
Qu'est-ce que la Raison en philosophie ?
La raison selon Descartes
La raison selon Kant
du lien étroit entre Raison et Rationalité
III - L’INDIVIDU ET LA RAISON
• 1 - L’INDIVIDU

Définitions courantes :
• L’individu se définit comme un être vivant ou végétal, distinct et délimité.
• C’est aussi un être humain, personne par opposition au groupe, à la société, à la collectivité,
à la masse (exemple : les rapports de l'individu et de l'État).
• Ainsi, la notion de l'individu tire son origine de celle du sujet occidental, en tant que
personne ayant un corps et une identité uniques. Parmi ses caractéristiques principales sont :
• L’autonomie
• La réflexion
Les deux notions étant combinées à une conception de l'action, où l'individu est en interaction
avec un monde qui lui est extérieur.
Qu’est-ce-que l’individu en sociologie
L'individu s'emploie en sociologie à la fois dans le sens commun d'humain,
mais aussi en tant qu'objet d'analyse conceptualisé dans les
approches individualistes.
Il fait aussi référence au processus d'individuation (« distinction d'un individu
des autres de la même espèce ou du groupe, de la société dont il fait partie /
un processus social apporté par Georg Simmel pour expliquer la formation de
l'individu et de son individualité par l'entrecroisement des cercles sociaux qui
s'accroît avec la modernité.
• Historiquement, se considérer comme un « individu » n'est pas une réalité
qui s'est retrouvée à chaque époque ni dans chaque culture. La notion
d'individu inclut une vision de l'humain comme étant autonome et
indépendant.
• Dans certaines cultures les gens se considèrent au contraire comme
interdépendants et liés les uns aux autres.
• Par exemple, durant l'époque féodale en Europe, les gens se
considéraient comme des « sujets » et non comme des individus. Aussi,
ils s'exprimaient davantage à la première personne du pluriel (« nous »)
qu'à la première personne de singulier (« je »).
• De même dans les sociétés traditionnelles africaines, l’appartenance
collective primait sur l’individu.
• Dans son œuvre majeur La Méthode, Edgard Morin consacre le
cinquième tome (L'Humanité de l'humanité, L'Identité humaine) à la
question de la trinité humaine : Individu - Société - Espèce.

• La sociologie de l’individu n’est pas aujourd’hui un domaine bien
défini. En réalité, elle est davantage un chantier.
• Les sociologues n’ont cessé d’être embarrassés par la question de
l’individu tant cette notion n’en est pas moins chargée d’une profonde
ambivalence, malgré l’apparente évidence de l’expérience immédiate.
La notion d’individu chez Durkheim : « le culte de l'individu »

• Émile Durkheim, considéré comme le fondateur institutionnel de la sociologie


française a abondamment employé le terme « individu », et fait la promotion
d’un certain individualisme « abstrait » dont l’objet est « la glorification, non
du moi, mais de l’individu en général.
• En effet, durant le XVIIIe et XIXe siècles, la société occidentale est marquée
par :
- une forte division du travail
- la croissance des villes
- l'industrialisation
• Cela a eu pour effet d'individualiser de plus en plus la population. Durkheim
nomme cette individualisation « le culte de l'individu », avec une sacralisation
l’individu (dieu).
• Durkheim explique, « Ce culte de l'homme a pour premier dogme
l'autonomie de la raison et pour premier rite le libre examen »
(“L’Individualisme et les intellectuels.” Ed. Marcelle Bergeron, 1898).
• On trouve donc déjà, dans le culte de l'individu selon Durkheim, plusieurs
caractéristiques d'une religion :
- objet sacré : s'inscrit dans des rites et des cérémonies.
- communauté morale : des individus, des peuples qui ont des principes
(cultures, valeurs etc.), différents pourraient s'arranger sur des normes
communes sans pour cela former une communauté substantielle de valeurs et
de visions partagées (ou une communauté morale).
- cosmologie : science des lois physiques de l'Univers, de sa formation
2 - La Raison
• Définitions
• La Raison est la faculté intellectuelle par laquelle l’homme connaît, juge et se conduit.
Elle est pour les hommes ce que l’instinct est pour les animaux.
• Les spécialistes affirment qu’un enfant atteint l’âge de raison à sept ans accomplis.
• La raison repose donc sur la capacité qu'aurait l'être humain de faire des choix en se
basant sur son intelligence, ses perceptions et sa mémoire tout en faisant abstraction
de ses préjugés, ses émotions ou ses pulsions. Cette faculté a donc plusieurs emplois :
scientifique, éthique et technique.

• Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :


- la raison comme un ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de
l'action ;
- la raison comme un principe de création et de mise en ordre de ces principes.
De la notion de la Raison en philosophie et
en sociologie
• Il faut bien distinguer la sociologie (qui est une science) de la
philosophie (qui n’en est pas une).
• Toutefois, la sociologie s’est constituée à l’intérieur des cadres de la
philosophie occidentale, que les sociologues ont tous reçu, dans les
facultés, une solide culture métaphysique.
• Aussi, certains d’entre eux se sont interrogés sur la manière dont leur
jeune science pouvait répondre à quelques-unes des difficultés que
soulevait la « théorie kantienne de la Raison pure », sous son double
usage théorique et pratique.
• Kant peut dans ce sens être considéré, dans une certaine mesure,
comme un précurseur de la sociologie.
Qu'est-ce que la raison en philosophie ?
• La raison est la faculté de penser logiquement.
• C'est une faculté mentale : la capacité de bien juger.

• Il faut être en capacité de 2 éléments essentiels à savoir :


- Distinguer le vrai du faux - une personne RATIONNELLE
- Distinguer le bien du mal - une personne RAISONNABLE.

Deux philosophes ont particulièrement étudié notion de la Raison :


Descartes et Kant.
La raison selon Descartes

• Pour Descartes (fondateur du rationalisme moderne), le bon sens (ou la raison) est
cette faculté de l'esprit qui permet de produire des jugements, de discerner, de
distinguer, de discriminer entre ce qui est vrai et ce qui est faux.

• Le premier principe de la philosophie cartésienne est "je pense donc je suis"


(Discours de la méthode). On peut croire que le "donc" de cette affirmation ne
traduit pas une déduction. Toutefois, il faut aussi considérer que "je pense" et le "je
suis" sont simultanés.

• Ainsi, il faut comprendre ici que dans l'exercice de la pensée, j'ai conscience d'être
"une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser et qui pour
être, n'a besoin d'aucun lieu, ni d'aucune chose matérielle". (Discours de la
méthode)

La Raison selon Kant
• Chez Kant, la Raison, au sens large, désigne tout ce qui, dans la pensée, est a priori
et ne vient pas de l'expérience. Elle est :
- Théorique (raison pure) ou spéculative lorsqu'elle concerne la connaissance.
- Pratique (raison pratique) lorsqu’elle est considérée comme contenant la
règle de la moralité. Cette Raison, au sens large, se distingue, chez Kant, de la Raison,
au sens étroit du terme, comme faculté humaine visant à la plus haute unité.

• La Raison pure se dit par opposition à Raison pratique, de la connaissance intuitive


des vérités nécessaires.

La critique de la raison chez Kant

• La Critique de la Raison pure est l’ouvrage fondamental de Kant, publié en


1781, dans lequel il analyse les différentes facultés de l’esprit, afin d’établir
que notre connaissance ne saurait dépasser les limites de l’expérience.
• Il entreprend de montrer que la métaphysique (recherche rationnelle ayant
pour objet la connaissance de l'être - esprit, nature, Dieu, matière -…), des
causes de l'univers et des principes premiers de la connaissance) ne peut
représenter une vraie science et qu’elle doit laisser place à la croyance.
• Kant opère un examen concernant l’usage, l’étendue et les limites de la raison.
• Il étudie les Idées de la raison (âme, Dieu, liberté) la Dialectique
transcendantale dévoilant la « trompeuse apparence » des prétentions de la
raison quand elle se positionne, en dehors de l’expérience, dans une approche
de la pensée pure.
Du lien étroit entre Raison et Rationalité
• Les notions de Raison et de Rationalité illustrent parfaitement le lien
étroit et parfois confus qui existe entre la sociologie et la philosophie.
De plus ces deux mots qui peuvent être pris comme synonymes, mais
qui dans l’usage savant, ont souvent des significations différentes.

Raison = c’est d’abord une qualité de l’être humain que l’on dit
doté de raison et capable de raisonnement (et donc de rationalisation,
i.e. la justification logique et consciente d’une conduite qui relève d’une
motivation inconsciente).
Rationalité = relève stricto sensu d’une théorie de l’action : la
rationalité de l’acteur.
• Weber distinguait divers types d’action, dont deux sont
rationnelles : en finalité (rationalité instrumentale) et en valeur
(rationalité axiologique).
• La rationalisation est aujourd’hui au centre de toute organisation
– on dit souvent modernisation – plus efficace des choses, avec
recours à la science.
• La rationalité axiologique, ou rationalité en valeur, oriente les actions
selon des valeurs subjectivement retenues comme raisons légitimes
ou fins ultimes pour agir. L'acteur ne se préoccupe alors pas des
résultats de l'action, ni des moyens utilisés.
• Elle oriente les actions selon des valeurs subjectivement retenues
comme raisons légitimes ou fins ultimes pour agir. L'acteur ne se
préoccupe alors pas des résultats de l'action, ni des moyens utilisés. Il
recherche la valeur pour elle-même : la justice pour la justice, le beau
pour le beau...
• La rationalité instrumentale caractérise des agents guidés dans leurs
choix par la recherche égoïste d'une utilité personnelle.
• Elle ordonne les objectifs et les moyens les mieux adaptés aux buts
poursuivis. Il s'agit pour l'acteur d'atteindre les buts qu'il s'est donné
avec une efficacité optimale ou de croire, avec les informations dont il
dispose, qu'il emprunte une méthode efficace.
• En définitive
• Dans le champ des sciences sociales, les travaux de Max Weber
occupent encore aujourd’hui une place centrale. Bien que s’inspirant
de travaux antérieurs, Max Weber fut en effet l’un des premiers à
construire un véritable cadre d’analyse de la rationalité ainsi qu’à en
apporter une définition. De plus, s’il explicite sa théorie de la
rationalité essentiellement dans Économie et Société (1922), ce
concept apparaît constamment au cœur de ses travaux, aussi bien sur
la politique que sur les religion
IV - L’évolution du travail dans l’entreprise

Objectif : Identifier et caractériser les différentes phases de l’organisation du travail.


Analyser les mutations des mondes ouvriers.

L’évolution du travail et ses conséquences dans le monde industriel depuis le milieu du XIXe
siècle
• La grande entreprise mécanisée du début du XXe siècle
• La succession de trois systèmes techniques : Innovations, système technique et
industrialisation
• Le premier système technique : l’invention de la machine à vapeur
• Le deuxième système technique : l’invention du moteur à explosion;
• Le troisième système technique : les innovations dans l’informatique et la communication
• Les ouvriers dans le processus de production
• Taylor, innovateur dans l’organisation du travail
Taylorisme et Fordisme
La redistribution du travail dans le monde : les stratégies de délocalisation
• L’évolution du travail et ses conséquences dans le monde industriel
depuis le milieu du XIXe siècle

À partir des années 1880, l’industrialisation entre dans une nouvelle


phase :
 Domination de la grande usine en tant que structure de la production
 Concentration des hommes et des machines en espace de plus en
plus important et rationnel.
• Désormais, l’organisation de la production industrielle est centrée sur
les machines qui utilisent comme source d’énergie la vapeur ou
l’électricité selon le secteur industriel.
• 3 grandes étapes vont marquer cette industrialisation :

• 1ère étape : le machinisme


• 2ème étape : Une main-d’œuvre ouvrière abondante et qualifiée
• 3ème étape : La révolution informatique
1ère étape : le machinisme

La première étape de l’industrialisation est symbolisée par :


- les machines,
- la transmission de l’énergie par les courroies,
- la présence d’une machine à vapeur.
2ème étape : Une main-d’œuvre ouvrière abondante et qualifiée

Dans de la deuxième étape :

• la grande entreprise mécanisée du début du XXe siècle emploie une


main-d’œuvre ouvrière abondante soumise à des cadences de travail
chronométré.
• De nouveaux ouvriers qualifiés émergent, comme les tourneurs, les
fraiseurs et les ajusteurs.
• Les ouvriers non qualifiés sont à des postes interchangeables et
servent les machines après une formation sur place.
3ème étape : La révolution informatique

• La révolution informatique caractérise la troisième étape de


l’industrialisation.
• Les circuits intégrés sont montés par un robot dans une pièce où
l’atmosphère est contrôlée. Seul un robot peut effectuer ce type
d’opération.
• La recherche-développement constitue un enjeu stratégique pour les
entreprises de haute technologie.
La succession de trois systèmes techniques : Innovations, système technique et
industrialisation

• Les innovations issues de la première révolution industrielle


perdurent et se perfectionnent pendant l’ensemble du XIXe siècle et
une partie du XXe siècle.

• Les années 1880 voient l’émergence d’un nouveau système technique


(fondé entre autres sur l’électricité et le moteur à explosion).

• Ce nouveau système ne remplace pas le premier mais va susciter le


développement de la deuxième industrialisation qui s’épanouit
jusqu’à la fin des années soixante.
• Le début du XXe siècle est décisif pour la modernisation du système de
production qui se poursuit pendant l’entre-deux-guerres.
• Cela entraîne l’utilisation de plus en plus massive de l’électricité et la
concentration des entreprises en grosses unités.
• Ce processus touche également les secteurs plus anciens comme le textile
avec une mécanisation accélérée ou la sidérurgie.
La mutation de la sidérurgie
La mutation de la sidérurgie est particulièrement remarquable :
- regroupement des activités, et donc fin des forges de campagne,
- apport de nouveaux procédés techniques comme le convertisseur
Bessemer qui améliore la qualité de l’acier.

La sidérurgie profite des apports du nouveau système technique.


• Elle se modifiera à nouveau avec la troisième révolution technique :
l’ordinateur a pénétré le cœur du processus de production.
• Désormais, pour ce secteur industriel comme pour tous les autres,
automatisation et robotisation aboutissent à des « usines sans
hommes », c’est-à-dire avec une main-d’œuvre réduite au minimum.
Le 1er système technique :

• Le premier système technique est dominé par l’invention de la


machine à vapeur; le charbon en est l’énergie dominante. Le
développement du chemin de fer et celui d’une industrie textile
mécanisée sont deux conséquences de ces innovations.
• En France, dans les années 1860, l’usine du Creusot est l’entreprise la
plus moderne. Elle combine les différentes caractéristiques du
premier système technique :
- la vapeur, pour actionner un marteau-pilon,
- le charbon, l’énergie utilisée dans la fonderie,
- le chemin de fer, pour transporter les matières premières.
Le 2ème système technique :

• Le deuxième système technique se caractérise par l’invention du


moteur à explosion; l’électricité est la nouvelle source d’énergie.
De nouveaux secteurs industriels se développent, comme la chimie et
la construction automobile. La production industrielle est réalisée dans
des unités plus vastes : c’est le temps de la grande usine.
Le 3ème système technique

• Le troisième système technique repose sur des innovations dans


l’informatique et la communication.
• Il a conduit au développement d’industries de haute technologie.
Les ouvriers dans le processus de production

Les ouvriers occupent donc une place déterminante dans le processus


de production. Leur travail nécessite :
- force,
- endurance,
- savoir-faire technique.
On passe d’une industrie qui a besoin d’une main-d’œuvre ouvrière
nombreuse, pour mener à bien le bien le processus de production, à
une industrie dans laquelle les tâches liées à la production mobilisent
moins de main-d’œuvre du fait de l’utilisation de robots dans certains
cas.
Aujourd’hui la présence des ouvriers est plus discrète. Ils sont moins directement
en contact avec la matière.
Aussi, pour de nombreux secteurs industriels (sidérurgie, construction automobile,
construction, mécanique…) la main-d’œuvre assure des activités de :
- pilotage
- programmation
- entretien
- surveillance…
• En définitive, le premier système technique permet la mise en place
d’industries nouvelles qui fondent la première industrialisation.

• Les multiples applications de la machine à vapeur vont entraîner de


nouvelles inventions qui, dans les années 1870, vont donner
naissance à un deuxième système technique.

• Tout cela est un processus cumulatif : premier, deuxième et troisième


systèmes techniques se sont développés en étroite liaison.

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