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La théorie néo-institutionnelle

Plan

Introduction
Partie 1 : La théorie néo-institutionnelle:
Chapitre I : Généralité sur La théorie néo-institutionnelle :

Section1 : Introduction à l’école de la théorie néo-institutionnelle

Section 2 : L’apport des auteurs de la théorie néo-institutionnelle

Section 3 : Les fondements de la théorie néo-institutionnelle


Chapitre II : L’apport de la théorie néo-institutionnelle pour l’organisation:

Section 1 : La théorie néo-institutionnelle et la survie de l’organisation

Section 2 : Les limites de la théorie néo-institutionnelle

Conclusion
Introduction :
La sociologie des organisations apparaît en 1920. Elle naît avec les
premiers pas de l’industrialisation et le développement des entreprises et du
salariat. À partir de la seconde révolution industrielle, différentes approches de
l’organisation se sont développées, chacune correspondant en réalité à une
conception différente de l’action humaine organisée. Ces apports se rattachent à
différents courants de pensée qui se sont constitués au fur et à mesure de
l’évolution économique et sociale et du développement scientifique des
différentes disciplines de rattachement (politique, anthropologique,
psychologique, psychosociologique.etc.)
Les années 1970 et 1980 se caractérisent par une prospérité, L’ouverture des
marchés, l’informatisation des processus et la relocalisation de la production ce
qui a contribué à accélérer la croissance des entreprises qui se fait de plus en
plus à l’échelle mondiale. De plus, les questions écologiques obligent les
entreprises à revoir leurs manières de produire et de s’inscrire dans la
communauté.
La sociologie assure la continuité de la production des classiques en
revisitant les liens « environnement-structure » à partir la théorie néo-
institutionnelle

Deux époques sont marquées par des développements intensifs pour la


compréhension des relations organisation-environnement. La première se
déroula à la fin des années 1950 et au début des années 1960, lorsque le concept
d’environnement fut introduit dans l’analyse organisationnelle par une extension
de la théorie systémique. Avant cette époque, une approche par systèmes fermés
était prédominante, particulièrement dans la théorie classique du management
dans laquelle les organisations y étaient traitées, comme si les opérations
internes étaient la seule préoccupation des gestionnaires.
Les adeptes de la théorie systémique furent les premiers à défendre
l’idée que les organisations sont ouvertes sur leur environnement. C’est donc à
cette époque que la notion d’environnement fut conceptualisée
et qu’on en démontra l’importance. La seconde époque de développement
commença, quant à elle, à la fin des années 1970 et se poursuit encore
aujourd’hui. L’environnement y est supposé avoir une influence et les
théoriciens s’intéressent plus particulièrement aux façons dont cette influence
agit.
Nous nous intéresserons beaucoup plus à une théorie importante des
relations organisation-environnement de la seconde époque, à savoir la théorie
néo-institutionnelle .
La théorie néo-
institutionnelle
Chapitre 1 : Généralité sur la théorie néo-
institutionnelle :
Section 1 : Introduction à la théorie néo-institutionnelle :
1.1.1. L’origine de la théorie néo-institutionnelle :
La théorie néo-institutionnelle fait appel à une théorie ancienne ou vieille1
dite « théorie institutionnelle » qui a vu le jour avec les travaux de Selznick.
C’était en 1957 que Selznick a tenté de comprendre ce qui différencie une
organisation d’une institution. Selon cet auteur, une organisation peut être
considérée comme une institution dans la mesure où elle assure, par
l’intermédiaire de ses dirigeants, la promotion de valeurs fortes généralement
issues de la communauté. En conséquence certaines organisations développent
une identité qui assure leur pérennité au détriment des objectifs d’efficacité et de
performance économiques. la théorie institutionnelle se tient la distinction entre
l’organisation comme mécanisme rationnel et l’institution, investie de valeurs et
de besoins. Les gens construisent leur vie à partir de telles institutions. Les
organisations sont plus ou moins flexibles, selon qu’elles se laissent influencer
par des facteurs externes ou tirent toute leur identité de l’intérieur d’elles-
mêmes.
P. Selznick est à compter au nombre des quelques premiers théoriciens qui
prennent l’organisation comme unité d’analyse non seulement comme un
système technique de production mais comme un système social adaptatif
essayant de survivre dans son environnement.

1
P. Selznick (1996), « Institutionalism old and new »,Administrative Science Quarterly,vol. 41, p. 270-277.
Section 2 : L’apport des auteurs de la théorie néo-
institutionnelle :
1.2.1. Apport de Meyer et Rowan :
L’évolution majeure de la théorie, proposée par les pionniers Meyer et
Rowan 2(1977), met en exergue la prédominance du mythe et du symbolisme
dans la construction des organisations. Meyer et Rowan (1977) proposent l’idée
que les structures, les règles et les procédures organisationnelles véhiculent un
ensemble de croyances.. C’est grâce à eux la théorie institutionnelle fait à
nouveau surface et, contrairement au vieil institutionnalisme qui
met l’accent sur le caractère institutionnel de l’organisation, les néo-
institutionnalistes s’intéressent plutôt au caractère répétitif de l’action dans les
organisations.
1.2.2.Apport de DiMaggio et Powell :
DiMaggio et Powell (1983) ont prolongé les travaux sur le néo-
institutionnalisme par la question suivante : Pourquoi les organisations
deviennent-elles similaires ?
L’institutionnalisation est alors définie comme le résultat des processus par
lesquels les actions sont constamment répétées dans les organisations. Les
auteurs montrent que les organisations tendent à l’homogénéisation et non à la
différenciation pour garantir leur survie dans le système social .

2
I. Huault (2004),Institutions et gestion, Paris, FNEGE/Vuibert.
Section 3 : Les fondements de la théorie néo-institutionnelle :
1.3.1 Les principes de la théorie néo-institutionnelle :

a)- La propriété symbolique des structures formelle : Meyer et Rowan


(1977) démontrent que les structures formelles ont des dimensions symboliques.
L’adoption de règles et de procédures n’est pas toujours rationnelle.
b)- Soumission aux pressions d’environnement Les théoriciens fondateurs de
la théorie néo-institutionnelle mettent en évidence l’homogénéisation des
structures organisationnelles, sous l’influence d’institutions coercitives,
cognitives et normatives, parfois indépendamment de la question de l’efficacité
interne de ces structures (DiMaggio & Powell, 1983). La pression de
l’environnement3 institutionnel implique de la part des organisations :
1-« Un isomorphisme coercitif» : Une organisation plus puissante ou un
ensemble d’organisations peut exercer des pressions vers un certain changement.
Le changement est la conséquence de pressions produites par la force, la
persuasion et la collusion. C’est l’existence d’un environnement légal commun
qui affecte de nombreux aspects du comportement et la structure de
l’organisation. C’est le cas des obligations en matière de communication
d’informations financières.
2-« Un isomorphisme mimétique » : Une organisation émule les cadres des
organisations les plus talentueuses même lorsque le lien entre le succès et le
cadre n’est pas établi.
Face à une incertitude les organisations se modèlent les une aux autres. Il y a
aussi un aspect rituel. Cette pratique est adoptée car elle accroît la légitimité.
3-« Un isomorphisme normatif » : La pratique d’une organisation est légitimée
par la généralisation de la pratique, généralisation soutenue par des autorités

3
Linda Rouleau, « Théorie des organisations, Approches classiques contemporaines, et de l’avant-garde
»,2007,Edition Presses de L’Université du Québec,page 84
intellectuelles qui formulent les règles et lois, ces dernières deviennent des
normes et sont adaptées en interne. Elles servent de ligne de conduite de la vie
sociale. Le degré de conformité à cette ligne de conduite constitue une
justification des actions et une base de comparaison des différentes structures
existantes
c)- La recherche de la légitimité : En quête de légitimité, les organisations
s’ajustent à la société selon une rationalité collective. Cette tendance vers la
conformité, nommée isomorphisme, est un élément central de la théorie
institutionnelle. Les organisations peuvent copier les cadres des autres
organisations pour au moins trois raisons citées en haut : Isomorphisme :
coercitif, normatif et mimétique.
d)- Adopter les règles institutionnelles : L’adoption des règles et des
procédures n’est pas toujours rationnelle, visant une optique économique de
performance mais fans une vue cérémoniale.
e)- Homogénéité de mode d’action : L’adoption des structures
organisationnelle des entreprises les plus réussies afin de surmonter les
problèmes rencontrer dans un laps de temps réduit.

1.3.2. Le processus d’institutionnalisation: Selon :Tolbert


et Zucker4 :
La forme générale du processus d’institutionnalisation comporte quatre grandes
étapes :
1-Innovation  : L’influence des facteurs externes :des changements
technologiques, législation,forces du marché qui agissent à des moments clés,les
organisations adoptent des comportement et des structures pour s’adapter à ces
facteures et pour résoudre les problèmes.
2-Habituation  : Etape de pré-institutionnalisation, pendant laquelle
les organisations s’adaptent aux différentes structures adoptées
4
P.S. Tolbert et L.G. Zucker, 1996, p. 182.
3-Objectification : Etape de semi-institutionnalisation, durant laquelle
des structures organisationnelles ou des pratiques de gestion sont en voie
d’institutionnalisation, les pratiques institutionnelle sont propagées et partagées
par l’ensemble des organisations.
4-Sédimentation  : Une fois les arrangements structurels sont partagés,
ils sont facilement transmissibles aux nouveaux venus au sytème social
1.3.3 Les trois piliers d’institutionnalisation :Selon Scott :

Les piliers institutionnels5 sont les trois aspects constitutifs des institutions :

C'est un pilier qui renvoie à la prescription


Régulateur des règles de comportements appropriés

C'est un pilier qui définit les normes et les


Normatif valeurs à atteindre,les droits et les
responsabilités de chacun.

Ce pilier fait référence aux représentations


Cognitif symboliques que les individus adoptent et
auxquelles il se référent.

Les trois piliers constituent une base de légitimité pour l’institution, ce dont elle
a besoin pour étre reconnue dans un système social.

Chapitre II : L’apport de la théorie de néo-


institutionnelle pour l’organisation:
Section 1 : La théorie néo-institutionnelle et la survie de
l’organisation :
5
Linda Rouleau, « Théorie des organisations, Approches classiques contemporaines, et de l’avant-garde
»,2007,Edition Presses de L’Université du Québec,page 87
2.1.1. La légitimité organisationnelle et la survie des
organisations :

les institutions cherchent la légitimité pour avoir accès à plus de ressources et


survivre, les institutions cherchent à adopter des structures organisationnelles
dans une optique cérémoniale au détriment d’une vue économique cherchant
profit et rentabilité.
Les organisations cherchent à devenir légitimes, pour éviter le rejet de la part du
système social dans lequel les organisations évoluent, une fois les organisations
sont institutionnalisées, il est difficile d’introduire des changements, et elles
arrivent à obtenir beaucoup de ressources de la part de leur système social et par
conséquent, elles cherchent à atteindre leurs objectifs économiques sans pour
autant oublier à s’adapter aux différents changements ultérieurs qui peuvent
survenir à tout moment.
Section 2 : Les limites de la théorie néo-institutionnelle :
La théorie néo-institutionnelle a connu plusieurs critiques, on peut citer :
Son déterminisme : C’est-à-dire qu’on reproche à cette théorie pas assez de
place aux changements, son incapacité à prendre en compte l’action et leur trop
grande action préoccupations pour les structures et l’environnement.
Sa vision statique : Peu d’intérêt aux différents changements dus aux pressions
environnementales.
Son application cloisonnée : L’ensemble des applications de cette théorie se
sont faites dans le secteur privé, il faut avoir beaucoup plus d’application dans le
secteur public pour pouvoir généraliser les résultats.
Conclusion :
La théorie néo-institutionnelle offre une nouvelle vision de l’environnement
Celui-ci n’est plus un environnement dans le sens économique du terme, défini
exclusivement par des concurrents, des fournisseurs et des clients, mais
comprend aussi d’autres organisations qui, par les règles et les normes qu’elles
imposent, contraignent l’organisation et ses composantes structurelles.
Cette théorie a en commun de regarder l’organisation en examinant les
contraintes environnementales qui la structurent, elle définit la relation à
l’environnement en matière de survie et en fonction du concept central de
légitimité .

Bibliographie :
 Laurent Bélanger, Jean Mercier « auteurs et textes classiques de la
théorie des organisations », 2006, Edition: Presses Université Laval
 Linda Rouleau, « Théorie des organisations, Approches classiques
contemporaines, et de l’avant-garde », 2007, Edition Presses de
L’Université du Québec.
 Paul J. Di Maggio, Walter W. Powell, «Le néo-institutionnalisme
dans l'analyse des organisations », Quatrième trimestre 1997. pp.
113-154.

Webographie :
 http://hal.archivesouvertes.fr/docs/00/48/10/67/PDF/113_Pesque
ux. pdf
 http://masteremanagement.unblog.fr/files/2011/01/lenoinstitutio
nnalismedanslanalysedesorganisationspauljdimaggioetwalterwpow
ellarticlepolix1997num1025.pdf
 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_02
95-2319_1992_num_5_20_1556

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