Vous êtes sur la page 1sur 39

Plan de cours

Chapitre 1. Travail, technologies et organisations


1. Le marché du travail : un marché 1. Les approches sociologiques du travail
comme les autres ? 2. L’évolution des formes d’organisation
2. Pourquoi l’entreprise existe –t-elle ? du travail
3. L’entreprise : un lieu de conflits ou de 3. Les enjeux contemporains du travail
coopération ?
Chapitre
² 2. Innovations
1. Innovation et croissance 1. Qu’est-ce que la sociologie de l’innovation ?
2. Innovation et concurrence 2. Innovation et organisation : des logiques
3. Le rôle de l’Etat contradictoires ?
3. Innovation comme traduction
Chapitre 3. Innovation et transitions
1. Croissance et environnement 1. Créativité, innovation et progrès
2. Les politiques environnementales 2. Innovation et durabilité : est-ce compatible ?
3. Repenser l’économique 3. Innover différemment : innovation frugale,
lowtech…
Evaluation

CC (50% de la note) : Présentation de groupe (4 élèves).


• Première séance de TD : Méthode, choix des sujets, recherche
▪ Rendu : un enregistrement vidéo de votre exposé (slides + voix).
▪ Durée de l’exposé : 10 minutes.
• Deuxième séance de TD : 3 ou 4 groupes d’élèves passent « en live »,
discussion collective du thème

CT (50% de la note) :
• Questions de cours
• Analyse de documents
• Argumentation courte
Calendrier

Sociologie Economie

Introduction : aujourd’hui ! Introduction : aujourd’hui !

CM2 : 23.10 CM1 : 15.09


CM3 : 24. 10 CM2 : 22.09
CM4 : 7.11 CM3 : 29.09
CM5 : 13.11 CM4 : 6.10
CM6 : 16.11 CM5 : 13.10
CM7 : 20.11 CM6 : 23.10
CM 8 : 28.11 CM7: 09.11

TD 1 G1: 14.11 TD 1 G2 : 7.11 TD 1 G1 : 12.09 TD 1 G2 : 29.09


TD 2 G1 : 28.11 TD 2 G2 : 28.11 TD 2 G1 7.11 TD 2 G2 : 10.11

TD 1 G3 : 6.11 TD 1 G4 : 14.11 TD 1 G3 : 22.09 TD 1 G4 : 15.09


TD 2 G3 : 30.11 TD 2 G4 : 28.11 TD 2 G3 : 10.11 TD 2 G4 : 7.11
SOCIOLOGIE
La Prépa 2A
Octobre 2023
Objectifs du cours
• Vous faire découvrir la sociologie
Une familiarisation avec la démarche sociologique – sous ses aspects à la fois théoriques
et méthodologiques
• Vous permettre d’aborder des sociologies spécialisées – des thématiques
« à enjeux » pour de futurs ingénieurs
• Sociologie de l’innovation
• Sociologie du travail et des organisations
• Sociologie et questions de transition
• Vous donner des illustrations concrètes à travers des exemples
contemporains
Bibliographie
• P. Mocellin, Introduction à la sociologie, Ellipses, 2022
• S. Kapp, La sociologie, Nathan, 2019
• Coord par P. Cabin et J-F Dortier, La sociologie – histoire et idées,
Editions Sciences Humaines, 2000
Qu’est-ce que la sociologie ?
➢ La naissance d’une science
➢ La démarche sociologique
➢ Le grand débat en sociologie
➢ La production de connaissances
La naissance d’une science
Le fait social existe depuis que l’homme existe…
Aux origines…
• Jusqu’au 16ème siècle : analyse du fait politique ou social orientée par une dimension morale

• Changement radical avec Montesquieu au milieu du 18ème siècle


De l’esprit des lois (1748) : Montesquieu étudie non ce que le monde devrait être dans l’idéal mais
plutôt ce qu’il est concrètement. C’est un jalon essentiel pour ce qui deviendra la sociologie

• A. Comte en 1839 emploie le mot sociologie pour la 1ère fois


• La « physique du social » (A. Quételet)
Ambition : faire une véritable discipline « positive » - objective, capable de mobiliser des techniques
d’observation de la société
La sociologie étudie la réalité sociale de la même manière que les sciences de la nature scrutent la
réalité physique.
Fin du 19ème siècle : la constitution d’une science du social

La sociologie naît au carrefour de 3 révolutions :


• Politique : la révolution française
Passage d’une organisation sociale pensée comme déterminée par des forces (transcendantes ou
naturelles) à une société moderne dont le fonctionnement peut être analysée.
• Economique : la révolution industrielle
Bouleversements économiques : essor du capitalisme marchand, mécanisation, classe ouvrière,
urbanisation… Des craintes (violence, désordre), volonté de comprendre et d’accompagner les
phénomènes.
• Intellectuelle : le triomphe du rationalisme
Pensée scientifique et rationalisation. Un monde fondé sur l’explication scientifique, soumise à la
connaissance des faits et à l’expérimentation.
→ « De la tradition à la modernité » ?
Soigner, décrire, comprendre, dénoncer
La sociologie répond à des préoccupations diverses :
• Soigner
Diagnostiquer et soigner des « pathologies » et améliorer le fonctionnement de certains organises de la société.
« J’ai vu naître en 1827 (…) les souffrances sociales qui ont pris aujourd’hui un caractère si dangereux ; et comme
mes condisciples les plus éminents, j’ai tout d’abord songé au moyen d’y porter remède » (F. Le Play – pionnier de
l’enquête sociale).
• Décrire
La sociologie a pour vocation de décrire le plus fidèlement possible la société et son fonctionnement grâce à des
instruments d’enquête et de mesures fiables.
• Comprendre
Saisir au plus près les subtilités et les caractéristiques du social. Construire une connaissance scientifique et
rationnelle.
• Dénoncer
La sociologie a aussi une fonction critique. Par exemple, K. Marx a mis son œuvre au service de la dénonciation de
l’ordre social.
Quelques interrogations majeures en sociologie

• Le lien social : comment tient la société ?


• La modernité et sa nature
• La domination et le pouvoir : pourquoi les hommes acceptent-ils l’ordre
social ?
• L’action : quels sont les ressorts de l’action humaine ?
• Raison ou déraison ?
• Les structures de la société : quelle est l’architecture des sociétés ?
• Le changement : comment les sociétés parviennent-elles à changer ?
La sociologie n’est pas une science unifiée
• Sociologie naît, dans les années 1890-1900, dans 3 berceaux différents :
la France, l’Allemagne et les Etats-Unis.
o E. Durkheim et son approche explicative et objectiviste
o M. Weber et son approche compréhensive
o L’Ecole de Chicago, une vision très pragmatique – le traitement empirique de
problèmes concrets

• Impression d’émiettement accentuée par le processus de spécialisation :


sociologie de l’éducation, de la famille, des organisations, de la culture…
La sociologie et les autre sciences sociales
La démarche sociologique
Une analyse scientifique du social
L’étude scientifique de la société
• L’objet de la sociologie est l’étude des phénomènes liés à la vie collective
• Comprendre comment et pourquoi les êtres humains se comportent ainsi lorsqu’ils
interagissent au sein des groupes
• Objectif du sociologue : déterminer la part « sociale » dans tout fait humain

• Exemples de questions que peut se poser le sociologue :


- Les personnes qui votent à gauche ont-elles un profil social particulier ?
- L’école donne-t-elle des chances égales de réussite à tous les individus ?
- Quels sont les mécanismes de l’exclusion sociale ?
- Qui détient le pouvoir dans une organisation ?
La société telle qu’elle est…

• Les objets de la sociologie : TOUS (potentiellement !) – pas d’objet d’étude


interdit !

• Sauf que… tout le monde a une opinion, un avis sur les questions que se
posent le sociologue ! C’est agaçant… et passionnant !

• Mettre de côté ses convictions sur la façon dont le monde social devrait
tourner afin de bien cerner son FONCTIONNEMENT RÉEL. Réfléchir
au monde social avec objectivité sans porter de jugement.
Se méfier des prénotions…
• Une prénotion est une idée pré-conçue sur une situation de la vie ordinaire, une
sorte d’a priori qui repose sur notre imagination, une croyance populaire qui est
basée sur un point de vue estimé comme général.
• Mettre de côté les jugements de valeurs, les convictions – éviter le « prêt à
penser »
• But : produire une représentation fidèle et explicite de la réalité.

« (Les prénotions) sont comme un voile qui s’interpose entre les choses et nous et qui
nous les masque d’autant mieux qu’on le croit transparent » (E. Durkheim, Les Règles
de la méthode sociologique, 1894)
Un exemple : l’homogamie sociale
• La mise en couple : généralement associée dans la société française contemporaine
à un choix libre, au phénomène du « coup de foudre », à une affinité entre deux
personnalités, deux individualités…

• Dans les faits : la foudre ne tombe pas au hasard. Les études sociologiques montrent
une forte tendance à se mettre en couple avec une personne d’un milieu social
identique ou proche du sien (homogamie sociale) → un choix en réalité contraint
par l’appartenance sociale.

GIRARD, A. (1964). Le choix du conjoint, Paris: Presses universitaires de France.


BOZON, M. et HERAN, F. (2006). La formation du couple: textes essentiels pour la
sociologie de la famille, Paris: Découverte.

Introduction à la sociologie, A. Revillard


La sociologie : une ambition scientifique

• La sociologie cherche, à travers les régularités constatées, une logique


dont elle pourrait expliquer le déroulement
• Reconstituer le fonctionnement social et en préciser les mécanismes
• Mais le modèle n’est pas prédictif… et il n’existe pas de « loi » générale
du fonctionnement d’une société
La Covid-19, regards sociologiques
• Comment la sociologie peut-elle s’emparer d’un sujet tel que la Covid-19 ?
• L’étude des conditions sociales de diffusion des maladies infectieuses
• Les conséquences de la mondialisation à travers les flux de personnes (tourisme,
migration…)
• Multiplication des maladies dans les pays développés // le développement des
maladies telles que le diabète, l’obésité // le vieillissement des populations…
• Notre rapport à la science, à la médecine, à notre santé
• L’organisation du systèmes de soins : hôpitaux…
• Le recours au télétravail et ses conséquences
• Télétravail comme révélateur d’inégalités sociales et professionnelles (P.M Menger)
• Conséquences de la Covid sur la santé mentale
• A. Ehrenberg se demande comment une société peut être qualifiée de déprimée et de fatiguée.

P. Mocellun, Introduction à la sociologie, Ellipses, 2022


Le grand débat en sociologie
Les sociologues n’ont jamais été tous d’accord sur les façon d’étudier la société...
La société comme un tout ou la société des
individus ?
• La société comme un tout – une sociologie holiste, déterministe
Les comportements sociaux s’expliquent par le fait que nous sommes
influencés par notre environnement social – environnement que nous
ne choisissons pas (milieu d’origine, lieu où nous habitons, école
fréquentée…)
• Une influence presque mécanique sur nos conduites ordinaires
• Des caractéristiques nous déterminent en tant qu’individus
L’étude sur le suicide d’E. Durkheim (1897)

• Le suicide, un phénomène psychologique mais également social.


• 1897, E. Durkheim montre que le suicide s’explique également comme un phénomène
social, lié à l’environnement de l’individu.
• Derrière l’acte individuel se cachent une forme de conscience collective, et la possibilité
pour le sociologue de comprendre comment l’individu conçoit le « vivre ensemble ».
• Constat : le suicide dans les sociétés modernes // enquête sur les statistiques
• On ne se suicide pas de la même façon, au même endroit, au même moment, selon
que l’on est marié, célibataire, au chômage ou au travail, à la campagne ou en ville
L’étude sur le suicide d’E. Durkheim (1897)
• Comment expliquer le suicide ?
• Des régularités liées aux caractéristiques sociales des individus
• Le suicide est lié à l’intégration d’un individu dans la société
• Si cette intégration fait défaut (personne âgée, isolée…) – suicide égoïste
• Si cette intégration est excessive et que celui-ci ne parvient plus à se distinguer du groupe
auquel il appartient – suicide altruiste
• Le suicide est lié à la régulation – à l’impact des règles de fonctionnement de la société sur
l’individu (pression insupportable)
• Dans une société en plein bouleversement, certains individus se sentent désemparés au
point de commettre des suicides anomiques (=liés à l’absence de normes et de repères /
perte brutale d’un statut social ou d’une place dans la société – ex : EU et crise de 29)
• Suicide fataliste (« la mort vaut mieux que le déshonneur »)
La société comme un tout ou la société des
individus ?
• La société des individus – une sociologie individualiste, sociologie de
l’action, une démarche compréhensive

• La « société » est largement produit par l’ensemble des attitudes des


individus qui la composent. Les phénomènes sociaux s’expliquent avant
tout par des choix personnels.

Cette sociologie s’intéresse aux façons dont nous concevons,


individuellement, le monde dans lequel nous vivons et comment nous y
agissons.
L’esprit du capitalisme et l’éthique protestante de M. Weber

• Refus du déterminisme prôné par Durkheim – pas de lois absolues mais des
tendances qui laissent toujours place au hasard et à la décision individuelle
• Expliquer le social = rendre compte de la façon dont les hommes orientent leur
action.
• L’esprit du capitalisme et l’éthique protestante
Congruence entre l’éthique protestante (valeur travail et épargne) et le capitalisme
L’esprit du capitalisme et l’éthique protestante de M. Weber

M. Weber observe une corrélation entre des professions (chefs d’entreprise, banquiers) et une
confession, le protestantisme

• L’esprit du capitalisme est un idéal type construit autour de 2 valeurs – le travail et l’épargne – qui
lui paraissent caractéristiques de la mentalité des capitalistes modernes.
- Le travail : valeur fondamental du capitalisme. C’est un but autour duquel l’individu doit
organiser sa vie
- L’épargne et son corollaire l’investissement : autre valeur centrale du capitalisme puisqu’une
partie conséquente de la richesse doit être épargnée afin d’élargir la base productive
• Ethique protestante trouve son origine dans la solitude de l’homme face à Dieu. Pour les
calvinistes, l’homme est prédestiné. Comment savoir si l’on est élu ? Les protestants répondent
que la réussite professionnelle est un signe d’élection.
L’esprit du capitalisme et l’éthique protestante de M. Weber

Que retenir ?
L’éthique protestante a transformé la conception du travail.
• Dans l’éthique traditionnelle : une activité nécessaire mais douloureuse
• L’ascèse est née dans le calvinisme au travers du travail comme vocation (à la
gloire de Dieu)
• Les valeurs du protestantisme ont favorisé le développement de l’esprit du
capitalisme
Un exemple contemporain : l’école
L’école : égalité des chances ou reproduction sociale ?
Approche individualiste versus approche holiste : calcul des familles versus
choix guidé par la structure sociale ?

P. Bourdieu – l’égalité des chances est une R. Boudon – poursuivre des études est un choix
illusion stratégique
Ecole = lieu de reproduction des inégalités Sociétés méritocratiques – pouvoir donné à ceux
qui font preuve de mérite
Classes dominantes régissent son Acteurs du système font des choix rationnels
fonctionnement – programmes et conditions
d’accès
Enfants des couches supérieures connaissent – Des calculs coûts / avantages
grâce à leurs parents – les rouages du système Études = investissement ou sacrifice ?
La production de connaissances
La sociologie, une science pas comme les autres ?
L’enjeu : rendre compte de pratiques réelles

• Le sociologue ne procède pas par expérience :


- Pas éthique de tester des hypothèses sociales sur des personnes
- Variables tellement nombreuses dans une situation donnée : impossible d’en
isoler une pour en mesure l’impact individuel
• Par contre, on peut observer des expériences que les acteurs font de leur
propre initiative.
• Comparer différentes expériences pour donner un caractère un peu général.
→ Pas de dimension systématique (comme dans les sciences exactes). Pas de
lois en matière de phénomènes sociaux….
Comment accéder au réel… ?
• 3 types d’enquêtes de terrain

• Observation de ce que les individus font concrètement


• Les entretiens avec des individus afin de comprendre le sens donné aux
actions
→Les démarches qualitatives

• Recours à des outils de mesure chiffrée – les statistiques


→ Les démarches quantitatives
Confronter des niveaux d’analyse
2 préalables :
- La vie sociale ordinaire peuplée de phénomènes incompréhensibles…
Ex : les accros du tabac fument malgré le risque de cancer, les usagers du métro ne laissent pas descendre les
voyageurs avant de monter… ! Irrationnel et tellement habituel.

- Le monde social n’est pas transparent : des implicites, des normes…


Être capable de s’interroger sur l’habituel

Distinguer 3 niveaux d’analyse :


✓ Ce que les gens font (pas forcément observable)
✓ Ce que les gens pensent (et qui nous échappe)
✓ Ce que les gens disent (que l’on peut recueillir) mais qui ne correspond pas toujours ni à ce qu’ils
font, ni à ce qu’ils pensent !
L’enquête par observation
• La méthode la plus impliquante… Aller à la rencontre des gens sur le
terrain (hôpital, école…)
• 3 types d’observations :
• L’observation simple (lieux publics, par exemple)
• L’observation participante (s’intégrer dans le groupe que l’on veut étudier)
• L’observation clandestine (l’observateur ne révèle pas sa position d’enquêteur.
Ex : l’observation du trafic de drogue)
• Les limites de la méthode : place de l’observateur et son impact sur ce
qu’il observe
L’effet d’observation,
dit « effet Hawthorne »
La grille d’observation

Observer des classes de lycées


L’enquête quantitative par questionnaire
• Statistiques / les questionnaires
• Usages principaux : consommation, sondages politiques, moral des
ménages, statistiques de population

• Les limites des sondages : la fabrication de l’opinion publique


• Les sondages partent du principe que tout le monde est à même de fournir
une opinion sur tout…
• Les sondages considèrent que toutes les opinions ont la même valeur…
• Les questions sont choisies par l’enquêteur, pas l’enquêté. Le schéma est pré-
établi.
P. Bourdieu (1972), « L’opinion publique n’existe pas »
L’entretien qualitatif
• Entretien individuel – grâce à un guide d’entretien
Entretien compréhensif : recueillir le sens que les interviewés donnent
à leurs propres pratiques ou à celles des autres.
« – Si vous le voulez bien, j’aimerais qu’on commence par votre parcours et l’histoire de l’entreprise.
– Alors l’entreprise, c’est une entreprise d’origine familiale, qui a été créée par mes parents, en 1954, dans laquelle je suis rentré en
1968, et que je n’ai pas quittée depuis. Donc j’ai travaillé pendant 16 ans avec mon père, et pendant un peu plus longtemps avec ma
mère – puisque mon père est décédé un peu prématurément à mon gré – et je dirige [l’entreprise] tout seul depuis 15 ans. En termes
de formation, je n’ai pas de formation particulière, j’ai toujours été dans le commerce, puisque mes parents étaient commerçants et
que lycéen j’avais déjà une activité commerciale avec eux pendant les vacances. J’ai un bac philo, c’est pas spécialement adapté [il rit],
mais on va dire que ça donne une ouverture d’esprit. J’ai par contre développé l’apprentissage des langues, je parle espagnol, italien et
anglais – les deux premières langues couramment. […] Ma première action dans l’entreprise ça a été de développer l’importation,
l’importation directe, puisque mes parents travaillaient déjà des produits d’importation mais à travers des importateurs. C’était quand
je suis venu travailler avec eux, d’un commun accord, mais surtout on m’a dit : « Ton développement, notre développement avec toi,
devrait se faire sur l’importation ». Donc je suis allé faire un stage en Espagne, et puis j’ai attaqué le marché espagnol en tant que
fourniture, et puis après l’Italie, deux pays avec lesquels on travaille beaucoup, que je connais bien, et, à vouloir travailler avec ces
pays j’ai pensé que c’était mieux de connaître leur langue pour mieux comprendre leur culture, leurs comportements. Voilà pour les
origines, donc je ne sais pas si vous voulez en savoir plus ».
Source : BERNARD DE RAYMOND, A. (2003). "Le marché aux fruits et légumes de Rungis (entretien)." terrains & travaux, n.4, p. 91.

Vous aimerez peut-être aussi