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Théories des

organisations

Dr. S. MELLOUD
Objectif de l’unité
d’enseignement
1er objectif: pédagogique (acquérir des connaissances)
L’enseignement de cette matière permettra de décliner à travers un
certain nombre de thématiques, les principaux travaux de la discipline.
Connaitre ses grands auteurs, ses théories et ses concepts. Il s’agit de
bien comprendre la vie des organisations et des institutions (passer de
la technique proprement dite au facteur humain).
2ème objectif: pratique(mettre en pratique les connaissances)
Permettre aux « Futurs » Managers des organisations (ou des
entreprises), d’appliquer les connaissances acquises dans la gestion des
situations et des problèmes rencontrés en milieu organisationnel
(Professionnel).
3ème objectif: pragmatique: Réussir son évaluation
Pour ce faire il faut demeurer sérieux, concentrés et appliqués dans son
travail.
Programme
1. Définitions et objectifs de la sociologie des organisations.
1.1. Histoire et évolution de la discipline.
1.2. Les objectifs de la sociologie des organisations.
2. Les principaux courants théoriques des organisations.
(Ecoles classiques)
2.1. les théories rationalistes.
2.1.1.les principes de l’organisation scientifique du travail. (F.W.
Taylor)
- L’optimisation de la manière de travailler.
- L’analyse scientifique du travail.
- La décomposition des tâches et la spécialisation.
2.1.2. H. Ford et le fordisme.
- La méthode de H. Ford.
- Les principes du modèle fordiste.
Programme
2.1.3. H. Fayol et l’administration industrielle.
- Les fondements de la pensée de Fayol.
- Les concepts et les principes de commandement.
- Les apports et limites de l’administration industrielle.
2.1.4. M. Weber et la rationalisation de l’organisation
- Le fondement de l’autorité et du pouvoir dans les
organisations.
- La théorie de la bureaucratie.
2.2. L’école des relations humaines
2.2.1. Les enquêtes d’Elton Mayo entre 1924-1932
- La première enquête d’Elton Mayo sur les salaires.
- Les enquêtes à la Western Electric Company.
Programme
2.2.2. Les théories des besoins et de motivations.
- L’apport de A.H. Maslow.
- D.Mc Gregor et la dimension humaine de l’entreprise.
- F. Herzberg et la théorie des deux facteurs.
- C. Argyris et le développement du potentiel de l’individu
dans l’organisation.
3- L’Analyse stratégique et systémique des organisations.
3-1- L’analyse stratégique des organisations de M. Crozier et E.
Freidberg.
3-2- Les concepts de l’analyse stratégique.
3.2.1. le système d’action concret.
3.2.2. la zone d’incertitude.
3.2.3. le pouvoir.
3-3- R. Sainsaulieu et l’identité au travail.
Programme

4- Les nouvelles théories sociologiques des organisations.


4-1- l’école des conventions.
4-2- Réseaux, traduction et innovation
4-3- La théorie de la logique d’action de P. Bernoux.
1. Définitions et
objectifs des
théories des
organisations
Définition de l’organisation
« Le concept de l’organisation
postule l’existence de règles visant
à rendre formellement possible la
coordination d’un ensemble de
moyens divers (humains, financier,
matériels, informationnels) en vue
de la production d’un bien
matériel ou d’un service, objectif
de l’organisation. Une telle
définition générale inclut comme
objet d’études, les entreprises
industrielles mais aussi les
établissements et services médico-
sociaux , les écoles, les
universités…. Les partis politiques,
les syndicats. » (M.Foudriat,2007)
Définition de l’organisation selon
l’analyse stratégique et systémique
« …un construit humain ou un ensemble humain structuré. ….un
ensemble composé de membres qui y développent des stratégies
particulières, qui les structurent dans un ensemble de relations
régulières soumises aux contraintes changeantes de l’environnement,
est donc lui-même en mouvement permanant. ………Ceux-ci se font,
non d’abord par le biais de l’organisation formelle, mais par celui des
relations entre les membres cherchant à reconstruire l’ensemble mis
ainsi en mouvement. Mais l’organisation ne réagit pas comme un corps
humain: il n’y a jamais d’ajustements « naturels ». Ceux-ci sont
construits ». ( P. Bernoux. 2009).
Définition de la théories des
organisations

« d’une façon générale, la théorie


des organisations peut être
considérée comme l’étude des
comportements individuels ou
collectifs qui peuvent être observés
au niveau du fonctionnement des
organisations. La sociologie des
organisations par exemple vise à
expliquer le s comportements et les
relations, conformes ou inattendus,
par rapport aux règles
prescriptives.
Histoire de la discipline
Le XXème est marqué par l’essor sans précédent dans les sociétés occidentales du
phénomène organisationnel, lié aux bouleversements et aux évolutions économiques
et sociales qui ont caractérisées cette période: entre autre
1. la reconstruction industrielle après la seconde guerre mondiale, la croissance
démographique….
2. la multiplication des échanges, la modernisations des entreprises dans les
dernières décennies du siècle, le développement de la consommation de
masses.
3. le contexte de croissance économique, pendant les « Trente Glorieuses »
(1947-1975), s’est caractérisé par un accroissement des activités industrielles,
commerciales et administratives et par un développement rapide des
organisations de tout genre.
4. l’augmentation constante, surtout durant la deuxième moitié du XXème siècle,
du nombre d’emplois salariés dans des organisations de plus en plus grande.
5. la concentration industrielle et le développement des grande organisations.

• Certains auteurs ont considéré le phénomène organisationnel comme une


propriété des société modernes par opposition aux sociétés traditionnelles.
Histoire de la discipline
Le rapport des individus aux organisations a également
changé durant cette période; il est devenu plus dominant.
Dans ces sociétés occidentales, les appartenances multiples,
successives et concomitantes à de nombreuses organisations
(maternité, école, lycée, administration diverses etc.)
définissent la vie des individus.
« Notre société est une société de l’organisation. Nous
sommes nées dans des organisations , nous avons été
éduqués par des organisations et la plus part d’entre
nous consacrent une grande partie de leur existence à
travailler pour des organisations. Beaucoup de nos
loisirs se passent à dépenser de l’argent, à jouer au sein
des organisations, La plus part d’entre nous mourront
dans des organisations ». (Amitaï ETZIONI. Les
organisations modernes).
2.Les principaux courants théoriques
des organisations. (Ecoles
classiques)
Les théories rationalistes
Principes de l’organisation scientifique du travail
O.S.T
Taylor Frederick Winslow, né en 1856, est mort en
1915, est d’une famille aisée. Il abandonne ses
études à l’âge de 18 ans pour des raisons de santé
(grande faiblesse des yeux) et commence à
travailler. À 22 ans, il est embauché dans une usine
aux Etats Unis comme ouvrier. Il gravit rapidement
tous les échelons professionnels, suit des cours du
soir et devient contremaître puis ingénieur. Il
effectuera une grande partie de sa carrière à la
Midvale Stell Company. Après avoir quitté
l’entreprise, il devient consultant, donne des
conférences, publie des articles, des ouvrages
(principal ouvrage : « Les principes de la direction
scientifique »
•En 1893, il publie un mémoire sur les courroies.
•1906 une ouvrage sur la coupe des aciers.
•Taylor publie en 1895 un mémoire sur les salaires
aux pièces.
• En 1903 sur la direction des ateliers.

Son ouvrage qui fera date est certainement celui


portant sur les principes de la direction
scientifiques.
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)
Les origines de la rationalisation
Les principes de base

• Dans un contexte social de révolution industrielle et de production en


grande série, l’analyse réalisée par Taylor (1856-1915) permet
d’introduire là où régnaient l’intuition et le traditionalisme, un esprit
de recherche scientifique.

• La pensée qui le guide est l’élimination des gaspillages de temps,


d’argent et de matière. Il constate en effet, par l’observation de la
manière de travailler des ouvriers, que ceux-ci fournissent un travail
d’une faible productivité ; la raison principale en est selon lui la
flânerie systématique de l’ouvrier, les traditions de métier qui le
laissent seul responsable de son travail et de son organisation
empirique. L’ouvrier est paresseux et convaincu qu’un travail
supplémentaire ne lui rapportera rien. Face à cette situation, les
employeurs qui veulent accroître leurs profits, se révèlent relativement
passifs et démunis.
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)

• Taylor cherche alors pour chaque cas la


meilleure façon de s’organiser.
L’individu et l’entreprise doivent retirer un
maximum de prospérités. Celle-ci est le
résultat de la productivité maximum, qui
elle-même dépend de l’entraînement de
chacun. À partir de ce constat, Taylor
fonde sa méthode sur plusieurs principes :
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)

Premier principe
La séparation entre deux fonctions favorise la
spécialisation.
• « La fonction de la conception du travail » est une opération intellectuelle
réservée à l’encadrement et à la direction. Ces spécialistes définissent les
processus opératoires les plus économiques. Ils donnent la qualité de travail que
doit fournir un ouvrier placé dans des conditions optimales. Ils indiquent à
l’ouvrier comment faire, quel est le geste le plus efficace, c'est-à-dire le plus
rapide et le moins coûteux en effort. Il y a toujours une « One best way » c'est-à-
dire une meilleure façon de faire quelque chose : c’est celle-là qu’il faut utiliser car
c’est la plus fonctionnelle.
• « La fonction d’exécution, opération manuelle », est réservée aux ouvriers qui
sont délivrés du souci d’organiser leur travail. Ils peuvent ainsi consacrer toutes
leurs forces et leur énergie à produire.
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)
« L’une des premières
caractéristiques d’un homme
qui est capable de faire le métier
de manutentionnaire de gueuse
de fonte est qu’il est si peu
intelligent et si flegmatique
qu’on peut le comparer, en ce
qui concerne son aptitude
mentale, plutôt un bœuf qu’à
toute autre chose. L’homme qui
a un esprit vif et intelligent est
pour cette raison même inapte à
exercer ce métier en raison de la
terrible monotonie d’une tâche
de ce genre. ». Extrait de la
direction scientifique des
entreprises. F.W. Taylor.
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)
Deuxième principe
L’analyse scientifique du travail permet la
parcellisation des tâches.
Les connaissances, les gestes traditionnels sont décomposés,
enregistrés, classés. Ils sont transformés en « gestes unitaires ». Ils
sont ensuite recomposés dans le meilleur ordre rationnel pour
définir des règles, des lois scientifiques, régissant les manières de
travailler. Il existe un temps minimal dans lequel un ouvrier doit
exécuter une tâche donnée. C’est ce que Taylor appelle le « temps
normal » pour le travail considéré. Sa détermination repose pour
les tâches simples, sur l’observation des bons ouvriers, sur la
mesure de l’effort, sur le chronométrage des opérations.
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)
Troisième principe
les ouvriers sont sélectionnés et
scientifiquement entraînés
afin d’exécuter leur travail le plus
rapidement et le plus facilement possible.
L’application de ce principe permet aux
ouvriers de devenir excellent à au moins
un poste de travail. Le chef d’entreprise
peut ainsi avoir « the right man in the
right place ».
Principes de l’organisation scientifique du
travail (O.S.T)
Quatrième principe

La rémunération doit être une rémunération


au rendement.
L’homme est toujours motivé par l’argent et cherche à maximiser
son intérêt, ses gains. Ainsi s’il est bien entraîné à un poste de
travail, il est plus rapide. Il accroît son rendement donc son salaire.
Ce système repose sur l’équité des rémunérations. Celles-ci sont
fixées en fonction du poste et du travail réalisé sur ce poste. La
détermination du salaire, du ressort de l’employeur, est fondée sur
des critères réputés objectifs (mesure du rendement, salaire à la
pièce). La productivité maximum peut être obtenue par un système
de primes au rendement s’appuyant sur le travail individuel.
Les théories rationalistes

Ford et le fordisme
Les principes de l’organisation scientifique du travail

Sa vie
Industriel américain au
début du XXᵉ siècle,
Henry Ford est né en
1863 et décédé en
1947. Ford est devenu
célèbre pour avoir
introduit dans les usines
le travail à la chaine en
adoptant à l’automobile
les principes de
rationalisation de Taylor.
Les théories rationalistes
Les principes du modèle fordiste

La notion de modèle fordiste d’organisation


de la production s’est imposée du fait de son
caractère pragmatique et innovant au début
du siècle. On peut distinguer trois principales
innovations apportées par Ford dans la
construction automobile aux États-Unis.
Les théories rationalistes
1- Le travail à la chaine
Ford poursuit l’œuvre de Taylor en accentuant la division
horizontale du travail. Cette parcellisation, facteur de
déqualification du travail, se traduit pour l’ouvrier de base par
une répétition sans fin des mêmes gestes. De plus, Ford
introduit très vite dans ses usines la mécanisation. Alors que
Taylor propose de rationaliser les outils et l’activité de travail,
Ford a recours de plus en plus souvent à la machine. En
substituant le capital au travail, il remplace progressivement
le travail vivant par le travail mort.
Les théories rationalistes

2- La standardisation des biens de production (le


modèle T, les mêmes pièces avec les mêmes normes)

Il s’agit de réaliser en milieu industriel une production de


grandes séries grâce à des pièces interchangeables et
standardisés. L’accroissement de la production par
l’amélioration de la productivité conduit également à
l’abaissement des coûts unitaires de production et donc à
la réalisation d’économies d’échelle. Suivant, cette logique,
la première voiture produite en en grande série, la Ford T peut
être commercialisée à un prix compétitif grâce à l’obtention
d’économies d’échelle. Cela va conduire H. Ford à un
célèbre adage suivant lequel « tout le monde aura une
voiture de la couleur qu’il souhaite, pourvu qu’elle soit
noire ».
Les théories rationalistes

3- Le principe du five dollars a day


À partir du 1er janvier 1914, Ford innove au niveau salarial en
doublant quasiment les salaires de l’époque par
l’instauration d’une rémunération journalière de cinq
dollars par jour. Face à une certaine instabilité ouvrière dans
les usines, il s’agit alors de fidéliser les travailleurs par un
système de rémunération attractif pour l’époque.
Le second objectif poursuivit par ce système de rémunération
est de permettre aux ouvriers de pouvoir acquérir
progressivement les voitures qu’ils produisent par l’élévation
de leur pouvoir d’achat. Dans cette perspective, on peut dire
que l’idée fondamentale de Ford est d’avoir cherché à
associer la production de masse à une consommation de
masse.
Les théories rationalistes
Portée du modèle fordiste de production

La logique du fordisme repose avant tout sur la recherche de


l’augmentation de la productivité dans les unités de production.
Cela passe par trois effets complémentaires : la baisse des
prix de vente, la hausse des salaires et l’élévation des
profits. Ce mécanisme a favorisé l’avènement d’une
production de masse favorisée par une consommation de
masse.

- le compromis salarial fordiste associe acceptation de la


rationalisation, de la mécanisation de la production et
l’institutionnalisation d’une formule salariale stable
garantissant une progression du niveau de vie en relation
avec la productivité.
Les théories rationalistes
Limites du modèle fordiste de production
La crise économique, révélée par les deux chocs pétroliers
successifs de 1973 et de 1979 ; à mis en évidence l’incapacité
du modèle fordiste à s’adapter aux nouvelles règles de
l’environnement concurrentiel et à la donne mondiale
émergente. Les entreprises ont progressivement cherché à
développer l’automatisation et la robotisation pour
accroître la productivité et éliminer les tâches les plus
pénibles. L’impératif de la compétition les a incités à
baisser les coûts de production par le recours à une main
d’œuvre peu qualifiée (des salaires bas) et à amorcer un
mouvement de délocalisation vers des pays où les coûts
salariaux sont plus faibles.
Les théories rationalistes

enfin le modèle fordiste porte trop sur la


baisse des coûts de production alors que
dans le même temps apparaissent de
nouvelles attentes chez les
consommateurs en termes de qualité,
sécurité, variété de l’offre et des
prestations de services associées aux
produits.
Henry Fayol et l’administration
industrielle
Sa vie
Ingénieur français, diplômé de
l’École de mine de Saint-Étienne,
Henri Fayol (1841-1925) est considéré
comme le premier théoricien à s’être
préoccupé de l’administration des
entreprises et des problèmes de
commandement. En ce sens, sa
pensée est complémentaire à celle
de Taylor puisqu’il analyse la nature
de la fonction de direction dans les
entreprises. Il formule ainsi une
théorie complète à l’usage des
dirigeants en se fondant sur sa
propre expérience à la direction
d’une compagnie minière.
( Commentry-Fourchambault)
Biographie
Administration industrielle et
générale, publié en 1916.
Les fondements de la pensée de
H. Fayol

Pour H. Fayol, le fonctionnement de l’entreprise repose


sur l’exercice de six fonctions (06) principales:
technique, commerciale, financière, de sécurité, de
comptabilité et d’administration. Les cinq premières
fonctions concernent principalement les activités
relatives à « la matière et aux machines ». Mais la
fonction d’administration n’agit que sur le personnel.
Fayol précise qu’ « elle n’ a pour organe et pour
instrument que le corps social » . La fonction
administrative regroupe cinq éléments:
Fonctions de l’entreprise
TECHNIQUE
(Production,
fabrication,
transformation)
ADMINISTRATION
(Prévoyance,
organisation, COMMERCILAE
(Achats, ventes,
commandement, échanges)
coordination et
contrôle)

Entreprise

COMPTABILITE
FINANCE
(Inventaire,
(Recherche et
bilan, prix de
gérance des
revient,
capitaux)
statistique, etc.,)
SECURITE
(Protection des
biens et des
personnes)
1- Prévoir et planifier (Prévoyance), c'est-à-dire préparer de manière
rationnelle l’avenir ;
2- Organiser (Organisation), c'est-à-dire allouer différentes ressources
indispensables au fonctionnement de l’entreprise : les matériaux, l’outillage, les
capitaux et le personnel ;
3- Commander (Commandement), c'est-à-dire tirer le meilleur parti possible
des agents qui composent l’entreprise ;
4- Coordonner (Coordination), c'est-à-dire synchroniser l’ensemble des
actions de l’entreprise pour garantir cohérence et efficacité ;
5- Contrôler (Contrôle), ce qui revient à vérifier si tout se passe
conformément au programme adopté, aux principes admis.
Raison principale:

Ces principes d’administration et de commandement


ont été édictés par H. Fayol car il est parti du constat
que la très grande majorité des dirigeants de
l’époque ont été formés dans les grandes écoles
françaises d’ingénieurs. Les programmes et les
cours sont alors exclusivement consacrés à l’étude
des mathématiques et des aspects techniques et
algorithmiques. Il souhaite que l’administration, le
commerce et la finance puissent être intégrés
dans les programmes de formation des dirigeants.
Concepts et principes de commandement

H. Fayol est parti du constat qu’il n’existait pas en France de véritable


doctrine administrative ce qui le conduit à formuler des propositions
en vue d’élaborer une théorie de l’organisation qui puisse être
utilisable par les grands dirigeants de grandes organisations.

Selon ses principes d’administration, une organisation élabore un


plan stratégique et définit ses objectifs, met en place une structure
adaptée à la réalisation de ses plans et progresse grâce au contrôle
de l’activité. La finalité des travaux de H. Fayol est de montrer
qu’un dirigeant peut obtenir les meilleures performances de son
personnel par ses qualités de commandement des hommes et
d’administration des choses. Dans cette optique il formule
quatorze principes (14) généraux d’administration.
les concepts et les principes
d’administration (commandement )

Principes Principes Principes Principes


1- La division du 5- L’unité de
9- La hiérarchie
travail direction
13- L’initiative

2- L’autorité
6- La 10- L’ordre
subordination
7- La
3- La discipline 11- L’équité
rémunération
14- L’union du
personnel
4- L’unité de 8- La 12- La stabilité du
commandement centralisation personnel
Concepts et principes d’administration
(commandement )
• 1° Division du travail.
• La division du travail est d’ordre naturel:
elle s’observe dans le monde animal
où plus l’être est parfait, plus il
possède d’organes chargés de
fonctions différentes ; elle s’observe
dans les sociétés humaines où, plus
le corps social est important, plus le
rapport entre la fonction et l’organe
est étroit. A mesure que la société
grandit, de nouveaux organes
surgissent destinés à remplacer
l’organe unique primitivement chargé
de toutes les fonctions.
• La division du travail a pour but
d’arriver à produire plus et mieux
avec le même effort.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
2. Autorité
• c’est le droit de commander et le pouvoir de
se faire obéir.
• On distingue, dans un chef, l’autorité
statutaire qui tient à la fonction, et l’autorité
personnelle faite d’intelligence, de savoir,
d’expérience, de valeur morale, de don de
commandement, de services rendus, etc.
Pour faire un bon chef, l’autorité
personnelle est le complément
indispensable de l’autorité statutaire.
• On ne conçoit pas l’autorité sans
responsabilité, c’est-à-dire sans une sanction
— récompense ou pénalité — qui
accompagne l’exercice du pouvoir.
• La responsabilité est un corollaire de
l’autorité, sa conséquence naturelle, sa
contrepartie nécessaire. Partout où une
autorité s’exerce, une responsabilité
prend naissance.
Concepts et principes d’administration
(commandement )

3. Discipline.
• La discipline, c’est
essentiellement
l’obéissance,
l’assiduité, l’activité, la
tenue, les signes
extérieurs de respect
réalisés conformément
aux conventions
établies entre
l’entreprise et ses
agents.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
4.Unité de commandement.
• Pour une action quelconque, un agent
ne doit recevoir des ordres que d’un
seul chef.
• Telle est la règle de « l’unité de
commandement », règle d’une
nécessité générale et continuelle, dont
l’influence sur la marche des affaires
est au moins égale, à mon avis, à celle
de n’importe quel principe ; si elle est
violée, l’autorité est atteinte, la
discipline compromise, l’ordre
troublé, la stabilité menacée… Cette
règle me paraissant fondamentale, je
l’ai mise au rang des principes.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
5. Unité de direction.
• Ce principe a pour expression : Un seul
chef et un seul programme pour un
ensemble d’opérations visant le
même but.
• C’est la condition nécessaire de l’unité
d’action, de la coordination des forces,
de la convergence des efforts.
• Un corps à deux têtes est, dans le
monde social, comme dans le monde
animal, un monstre. Il a de la peine à
vivre.
• Il ne faut pas confondre Unité de
direction (un seul chef, un seul pro-
gramme) avec Unité de commandement
(un agent ne doit recevoir des ordres que
d’un seul chef).
Concepts et principes d’administration
(commandement )
6. Subordination de l’intérêt
particulier à l’intérêt
général.
• Ce principe rappelle que,
dans une entreprise, l’intérêt
d’un agent, ou d’un groupe
d’agents, ne doit pas
prévaloir contre l’intérêt de
l’entreprise ; que l’intérêt
de la famille doit passer
avant celui de l’un de ses
membres ; que l’intérêt de
l’Etat doit primer celui d’un
citoyen ou d’un groupe de
citoyens.
Concepts et principes d’administration
(commandement )

7. Rémunération du
personnel.
• La rémunération du
personnel est le prix du
service rendu. Elle doit
être équitable et,
autant que possible,
donner satisfaction à la
fois au personnel et à
l’entreprise, à
l’employeur et à
l’employé.
Concepts et principes d’administration
(commandement )

8.Centralisation.

• Comme la « division du travail »,


la centralisation est un fait
d’ordre naturel ; celui-ci consiste
en ce que dans tout
organisme, animal ou social,
les sensations convergent
vers le cerveau ou la
direction, et que du cerveau
ou de la direction partent les
ordres qui mettent en
mouvement toutes les parties
de l’organisme.
Concepts et principes d’administration
(commandement )

9. Hiérarchie.
• La hiérarchie est la série de chefs
qui va de l’autorité supérieure
aux agents inférieurs.
• La voie hiérarchique est le chemin
que suivent en passant par tous
les degrés de la hiérarchie, les
communications qui partent de
l’autorité supérieure ou qui lui
sont adressées.
• Ce chemin est imposé à la fois par
le besoin d’une transmission
assurée et par l’unité de
commandement. Mais il n’est pas
toujours le plus rapide ; il est parfois
même désastreusement long dans
les très grandes entreprises,
notamment dans l’Etat.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
Concepts et principes d’administration
(commandement )

10. Ordre.
• On connaît la formule de l’ordre matériel :
Une place pour chaque chose et chaque
chose à sa place. La formule de l’ordre
social est identique : Une place pour
chaque personne et chaque personne à
sa place.
1. Ordre matériel. D’après la définition
précédente, pour que l’ordre matériel
règne, il faut qu’une place ait été
réservée à chaque objet et que tout objet
soit à la place qui lui a été assignée.
2. Ordre social. Pour que l’ordre social
règne dans une entreprise, il faut, d’après
la définition, qu’une place soit réservée
à chaque agent et que chaque agent
soit à la place qui lui a été assignée.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
11. Équité.
• Pourquoi équité et non justice ?
• La justice est la réalisation des
conventions établies. Mais les
conventions ne peuvent tout prévoir ; il
faut souvent les interpréter ou suppléer
à leur insuffisance.
• Pour que le personnel soit encouragé à
apporter dans l’exercice de ses
fonctions toute la bonne volonté et le
dévouement dont il est capable, il faut
qu’il soit traité avec bienveillance
(bonté, indulgence) l’équité résulte
de la combinaison de la
bienveillance avec la justice.
• L’équité n’exclut ni l’énergie ni la
rigueur. Elle demande, dans
l’application, beaucoup de bon sens,
beaucoup d’expérience et beaucoup
de bonté.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
12. Stabilité du personnel.

• Il faut du temps à un agent pour


s’initier à une fonction nouvelle et
pour arriver à la bien remplir en
admettant qu’il soit pourvu des
aptitudes nécessaires.
• Si, lorsque son initiation s’achève
ou avant qu’elle soit achevée,
l’agent est déplacé, il n’aura pas
eu le temps de rendre un service
appréciable.
• Et si la même chose se répète
indéfiniment, la fonction ne sera
jamais bien remplie.
Concepts et principes d’administration
(commandement )
13. Initiative.

• Concevoir un plan et en assurer


la réussite est l’une des plus
vives satisfactions que puisse
éprouver l’homme intelligent ;
c’est aussi l’un des plus
puissants stimulants de l’activité
humaine.
• Cette possibilité de concevoir
et d’exécuter est ce qu’on
appelle l’initiative. La liberté de
proposer et celle d’exécuter sont
aussi, chacune de leur côté, de
l’initiative.
Concepts et principes d’administration
(commandement )

14. L’union du personnel.


• L’union fait la force.
• Ce proverbe s’impose à
la méditation des chefs
d’entreprise.
• L’harmonie, l’union dans
le personnel d’une
entreprise est une
grande force dans cette
entreprise. Il faut donc
s’efforcer de l’établir.
Les apports de l’administration industrielle

§ La pensée de H. Fayol est souvent associée à tord à celle de


Taylor. Dans son livre, il consacre pourtant plusieurs pages à une
discussion du système taylorien. Il critique en particulier la violation
par Taylor du principe d’unité de commandement.

§ Selon lui, Taylor commet une erreur considérable en recommandant


plusieurs autorités d’experts au-dessus des ouvriers et regrette
l’abandon de l’ancienne méthode qui consiste à passer par le chef
d’équipe. De plus, Fayol ne partageait pas l’idée d’une nécessité d’un
contrôle étroit du travail. Au contraire, il estimait que rien ne valait
l’organisation libre des équipes d’ouvriers et qu’il fallait leur
laisser le choix de la méthode de l’outillage. Il voyait même dans
tout cela une salutaire autoséléction des ouvriers et une source
supplémentaire de bonne entente et d’émulation.
Les apports de l’administration industrielle

§ Taylor et Fayol, se complètent largement, l’un étudiant et organisant le


travail depuis le poste de l’ouvrier, et l’autre faisant la même chose
depuis le directeur.

§ l’apport de Fayol, est d’avoir introduit la notion de prévoyance, c'est-à-dire


la planification stricte, générale, autoritaire et contrôlée.

§ Dans son œuvre, H. Fayol, fait preuve d’un remarquable modernisme, en


particulier par ses mises en garde contre l’excès de spécialisation et
d’organisation du travail, ses appels à motiver par l’initiative et ses
encouragements à la communication directe.
Max Weber et la rationalisation de
l’organisation
Sa vie, ses œuvres
Sociologue Allemand et juriste de
formation, Max Weber (1864-1920)
fit ses études à l’université de Berlin
avant de devenir professeur
d’économie politique. Les textes de
Weber sont très largement utilisés
en sciences humaines et sociales.
De manière générale, on peut
considérer que l’Ethique
protestante et l’esprit du
capitalisme, publié en 1905 ou
encore Le savant et le politique
1917 et 1919, intéressent
principalement les sociologues des
organisations. C’est surtout
Economie et société (1922) qui
concerne le champ du management.
Les fondements de l’autorité et du pouvoir dans les
organisations

Le point de départ de l’apport de Weber à la théorie des organisations réside


dans une analyse des formes administratives au sens large du terme. Ces
travaux s’intéressent à la manière dont les hommes gouvernent, en
particulier pour imposer une autorité et faire en sorte que la légitimité
de celle-ci soit reconnue par tous. Selon Weber on peut distinguer trois
formes d’autorités légitimes : l’autorité à caractère rationnel, de laquelle se
rapproche le plus l’administration moderne, l’autorité traditionnelle et le
l’autorité à caractère charismatique.
L’autorité traditionnelle

Celle-ci est davantage liée à la personne qu’à la fonction en particulier au


sein d’entreprises familiales. Le nouveau leader se voit confier son mandat
par son prédécesseur. Ce concept de tradition peut également se trouver
dans les cultures de certaines entreprises où l’attitude dominante consiste à
dire « nous avons toujours fait comme cela ». Cette forme d’autorité
repose ainsi sur l’adhésion au bien-fondé de dispositions transmises par
le temps. L’obéissance est fondée sur une relation personnalisée et le
droit est un droit coutumier.
L’autorité charismatique

Celle-ci repose sur les qualités personnelles d’un individu est ne


peut se transmettre car elle tient exclusivement à sa personnalité. Il
s’agit d’une relation de prophète à adeptes qui implique la révélation
d’un héros et sa vénération. Cependant celle-ci est assez instable car
si le détenteur du pouvoir est abandonné par la grâce, son autorité
s’effrite.
L’autorité rationnelle ou légale

Il considère cette forme d’autorité comme la forme dominante des sociétés


modernes. Celle-ci repose sur un système de buts et de fonctions étudiés
rationnellement, conçu pour maximiser la performance d’une organisation et
mis à exécution par certaines règles et procédures. L’essentiel des décisions
et des dispositions est écrit. C’est la fonction plutôt que l’individu qui est
investi d’autorité. Ce système impersonnel correspond pour Weber à la
bureaucratie qui est pour lui la forme d’administration des choses la plus
efficace car elle ne tient pas compte des qualités personnelles des
individus.
La théorie de la bureaucratie

Selon Max Weber, le système rationnel est le pilier d’une administration


efficace. Les grandes caractéristiques de la direction bureaucratique le
rapproche fortement de l’idéal type de l’autorité à caractère rationnel-
légal. Weber indique que cette forme d’organisation se retrouve dans
toutes sortes d’entreprise. Il pense qu’une telle forme d’organisation
présente une logique de fonctionnement la plus rationnelle sur le plan
formel, de par son exigence de conformité réglementaire, de sa
prévisibilité et en raison de sa précision technique. La nécessité
d’une administration de masse tant des biens que des personnes, rend
la bureaucratie inévitable. Selon lui une bureaucratie performante
applique principalement les idées suivantes :
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

1
Les agents sont personnellement libres, soumis à
une autorité seulement dans le cadre officiel de
leur fonction
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

2
Ils sont organisés dans une hiérarchie d’emploi
clairement définie
Principales idées d’une bureaucratie performantes

3
Chaque emploi a une sphère de compétences légales
formellement définie
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

4
L’emploi est occupé sur la base d’une libre
relation contractuelle
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

5
Les candidats sont sélectionnés sur la base de
leurs qualifications techniques
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

6
Ils sont rémunérés par un salaire fixe et ont droit à
une retraite
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

7
La promotion dépend de l’ancienneté et du jugement des
supérieurs
Principales idées d’une bureaucratie
performantes

8
Chaque agent est soumis à une discipline et un contrôle strict
et systématique de son travail
Principales idées d’une bureaucratie
performantes
1- les agents sont personnellement libres, soumis à une autorité
seulement dans le cadre officiel de leur fonction ;
2- ils sont organisés dans une hiérarchie d’emploi clairement définie ;
3- chaque emploi a une sphère de compétences légales formellement
définie ;
4- l’emploi est occupé sur la base d’une libre relation contractuelle ;
5- les candidats sont sélectionnés sur la base de leurs qualifications
techniques ;
6- ils sont rémunérés par un salaire fixe et ont droit à une retraite ;
7- la promotion dépend de l’ancienneté et du jugement des
supérieurs ;
8- chaque agent est soumis à une discipline et un contrôle strict et
systématique de son travail.
Définition de la bureaucratie
Elle est l’organisation permanente de la coopération entre de
nombreux individus, dont chacun exerce une fonction spécialisée. Le
bureaucrate exerce un métier séparé de la vie familiale, détaché,
pourrait-on dire, de sa personnalité propre. Quand nous sommes en
relation avec un fonctionnaire des postes derrière son guichet, nous
ne sommes pas en relation avec une personne, mais avec un
exécutant anonyme. Nous sommes quelque peu choqués lorsque le
buraliste échange avec sa voisine des remarques à caractère
personnel. Le bureaucrate doit faire son métier qui n’a rien à voir
avec les enfants ou les vacances. Cette « impersonnalité » est
essentielle à la nature de la bureaucratie, où théoriquement chacun
doit connaître les lois et agir en fonction des commandements
abstraits d’une réglementation stricte. Enfin la bureaucratie assure à
tous ceux qui travaillent en son sein une rémunération fixée selon les
règles, ce qui exige qu’elle dispose de ressources propres.
(Raymond Aron, les étapes de la pensée sociologique, p 659).

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