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CHAPITRE 2 : LES SOURCES

DU DROIT DU TRAVAIL

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• Si le droit du travail, comme les autres matières juridiques, trouve son
origine dans la loi et les autres textes, il s’élabore aussi par un
processus de négociation des règles entre partenaires sociaux, c’est-à-
dire entre les représentants des salariés et les dirigeants d’entreprise
ou les organisations patronales.
• Les sources du droit du travail nous permet de mieux comprendre
tout cette logique du droit du contrat du travail.

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• Les sources du droit désignent les autorités habilitées à créer des
règles de droit générales, abstraites, obligatoires et sanctionnées par
la puissance publique. Il en existe un grand nombre. Elles peuvent
faire l’objet de regroupements rationnels.

• On distingue les sources internationales et les sources nationales.

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Grande richesse des sources en droit du travail
Les sources

Fondements, principes et règles

Internationale, européenne, code du


travail, professionnelle, contrat du
travail, etc…..

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•I- LES SOURCES INTERNATIONALES

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A - Les traités internationaux

— Définition : les traités sont des accords entre États en vue de produire entre
eux des effets de droit.

• — On distingue les traités bilatéraux (deux États) et les traités multilatéraux


(plusieurs États).
• — Ils ont force obligatoire pour les États signataires et suprématie sur le droit
national à condition qu’ils soient :
• Signés ;
• Ratifiés : approbation du traité par le chef de l’État (accompagné parfois de
l’autorisation du Parlement, cf. art. 53 Constitution) ;

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• Les traités signés par la France contiennent parfois des dispositions en
matière sociale.

• - Les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT),


organe de promotion de la justice sociale de l’ONU, imposent des
règles aux États qui les ont ratifiées et formulent des recommandations
non contraignantes (promotion du droit de négociation collective).

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• Remarque : La ratification nécessite parfois au préalable la révision de
la Constitution (lorsque le traité contient une disposition contraire à
la Constitution).

• appliqués par l’autre État signataire (réciprocité, art. 55


Constitution).

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• Exemple : Convention N°192 de l’OIT sur les pires
formes de travail des enfants et l’action immédiate en
vue de leur élimination.

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•B- LES SOURCES EUROPÉENNES

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1- Les Traités Européen

• Les traités européens sont des accords contraignants adoptés


par tous les États membres de l'Union européenne. Ils
définissent les objectifs poursuivis par l'UE, les règles de
fonctionnement des institutions européennes, les procédures
à suivre pour prendre des décisions et les relations entre l'UE
et les États membres.

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• le titre III du traité de Rome de 1957 instituant la
Communauté économique européenne, l’Acte unique
européen de 1986, le traité de Maastricht de 1992…
rappellent tous des règles fondamentales de la
protection sociale et l’objectif d’harmonisation au plan
européen.

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• Au sommet de Nice de décembre 2000, a été adoptée
la Charte des droits fondamentaux de l’Union
européenne, qui vise à rappeler les principes
essentiels constituant des valeurs partagées par les
États de l’Union européenne (la liberté syndicale,
l’égalité entre les hommes et les femmes, la protection
des salariés en cas de licenciement injustifié…).
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2. LE DROIT DÉRIVÉ EUROPÉEN

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a. Définition

• Le droit dérivé désigne l’ensemble des textes issus des institutions


communautaires précisant les relations juridiques entre les États
membres.

• Art. 189, al. 1, traité de Rome : « Pour l’accomplissement de leur


mission et dans les conditions prévues au présent traité, le Conseil et
la Commission arrêtent des règlements et des directives, prennent
des décisions et formulent des recommandations ou avis. »

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b. Les Actes Communautaires
➢Règlement européen : texte voté par le Conseil de l’Union sur proposition de la
Commission européenne, qui s’impose à tous les États membres et intègre
directement le droit national.

➢Exemple : Le règlement européen 987/2009 sur la coordination des


systèmes de sécurité sociale.

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• Directive : texte voté par le Conseil des ministres sur proposition de la
Commission européenne, qui s’impose à tous les États membres
auxquels elle fixe des objectifs à atteindre dans un certain délai en leur
laissant la liberté des moyens (lois, décrets, arrêtés...).

• Exemple : Directive2003/88/CE sur le temps du travail.

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➢Décision : acte individuel obligatoire qui s’impose aux
destinataires qu’elle désigne (États membres, entreprises ou
individus).

➢Avis et recommandation : résolution issue d’un organe


européen (ex. : Comité économique et social...) sans force
obligatoire.

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3. LA JURISPRUDENCE EUROPÉENNE

• Ensemble des décisions (arrêts) et interprétations de


la législation communautaire, issues de la Cour de
justice des communautés européennes (CJCE) et du
Tribunal de première instance, qui s’imposent aux
États membres et aux juridictions nationales.

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4. AUTRES SOURCES

• - Convention de sauvegarde des droits de l’homme et


les libertés fondamentales ( 1950)
• - Charte sociale européenne ( 1961)
• - Charte communautaire des droits sociaux
fondamentaux (1989)

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•II- LES SOURCES NATIONALES

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•A. LES SOURCES PUBLIQUES

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•– La Constitution comporte, dans son préambule,
l’énoncé de quelques droits fondamentaux, tels que le
droit au travail, le droit à l’assistance en cas de
chômage, l’égalité professionnelle entre les hommes
et les femmes, l’interdiction de toute discrimination,
le droit de grève, la liberté syndicale…

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•– Les lois et les ordonnances énoncent les
principes juridiques applicables au monde du
travail, comme la durée du travail, les droits au
repos, à un salaire minimum, aux institutions
représentatives du personnel dans
l’entreprise…
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• – Les règlements adoptés par le gouvernement,
décrets et arrêtés, sont nombreux en droit du travail.
Ils précisent les modalités d’application des textes
législatifs. Par exemple, c’est le gouvernement qui fixe
l’augmentation du SMIC, et non le Parlement.

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•B. LES SOURCES PROFESSIONNELLES

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• – Les usages professionnels : leur rôle est de compléter une
source écrite du droit, soit de façon implicite, soit sur renvoi
exprès de la loi.
• – Le règlement intérieur d’entreprise : document écrit,
rédigé par l’employeur, il ne peut contenir que les règles en
matière de santé et de sécurité dans l’entreprise, et celles
relatives à la discipline et aux sanctions ainsi qu’aux
harcèlements moral et sexuel et aux agissements sexistes.
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• – La jurisprudence : les hypothèses d’interprétation
divergentes de la loi ne manquent pas en droit social
car les points de vue de l’employeur et du salarié sont
souvent opposés. Les décisions des conseils de
prud’hommes et des cours d’appel, mais plus encore de
la chambre sociale de la Cour de cassation éclairent sur
l’interprétation d’une règle et parfois sur son évolution.

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• – Le droit négocié : la négociation collective permet de
donner aux acteurs de la vie sociale les instruments
juridiques leur permettant de construire le cadre des
relations de travail : cela passe par l’élaboration de divers
accords entre les syndicats de salariés et le patronat dans le
but d’aménager les rapports sociaux et d’adapter les règles
du Code du travail aux spécificités et besoins d’une branche
ou de l’entreprise.
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• – Le niveau le plus élevé de la négociation collective est le
niveau national : la négociation peut porter sur un accord
national interprofessionnel (ANI), qui traite de sujets
d’intérêt commun : le chômage, la formation
professionnelle, les aménagements du temps de travail… Ce
type d’accord a vocation à s’appliquer aux salariés de toutes
les branches professionnelles mais en ne traitant que
certains aspects de la vie sociale.

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• À la différence d’un ANI, la convention collective de
branche détermine l’ensemble des conditions de
travail et de la protection sociale des salariés d’une
branche déterminée. Elle se conclut en général au
niveau national.

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• – Au niveau de l’entreprise ou de l’établissement, les
partenaires sociaux négocient des accords d’entreprise ou
d’établissement, dont la fonction est de favoriser l’adaptation
des règles de droit aux spécificités de l’entreprise, à sa taille
ou aux problèmes qu’elle connaît.

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• L’accord collectif, qu’il s’agisse d’un ANI ou d’un accord
d’entreprise ou d’établissement, a une portée moindre
qu’une convention collective puisqu’il ne traite qu’un ou
plusieurs sujets déterminés (par exemple, la durée du travail,
les congés payés, la politique salariale).

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