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INSTITUTIONS INTERNATIONALES
(II)
Cours annuel
Polycopié
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INSTITUTIONS INTERNATIONALES
(Cours 2009-2010, Pr. Benoît KAMBOU, Professeur titulaire)
Bibliographie
I. Ouvrages généraux :
Nguyen Quoc Dinh, Alain Pellet et Patrick Daillier, Droit international public,
sais-je ? »
édition 1990
1980
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Dormoy Daniel, Droit des organisations Internationales, Dalloz 1
jurisprudence (LGDJ)
Pedole 1978
Jean-Pierre Cot et Alain Pellet, La charte des Nations Unies, Economia Bruylant
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Introduction
Les principaux acteurs des Relations Internationales sont les Etats qui
opèrent généralement entre eux par la conclusion de divers traités et accords
internationaux. Si l’Etat est le sujet originaire du droit international les
organisations internationales (OI) en sont les sujets dérivés. Elles ne sont pas
des entités souveraines comme les Etats. Elles n’ont ni territoire, ni population,
et pour exercer leurs compétences, elles concluent des accords de siège avec les
Etats hôtes. Elles sont différentes des conférences internationales par leur
caractère permanent et par le fait qu’elles accomplissent une mission de service
public international.
L’époque contemporaine est marquée par la floraison d’institutions
internationales dont il convient d’examiner la genèse.
Les organisations internationales (OI) sont constituées par les
Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Organisations
Intergouvernementales (OIG).
Les OIG sont relativement ressentes. Toutefois leurs origines sont
anciennes. On peut en effet voir dans les amphictyonies (associations de Cités ou
de Peuples) et les ligues de Grèce Antique. Mais les organisations internationales
(OI) au sens moderne du terme ont commencé à se développer avec la naissance
de l’Etat moderne. L’institutionnalisation de la société internationale (ou
communauté internationale) s’est alors manifestée par les tentatives de
dépassement de l’inter étatisme dicté par les solidarités qui sont surtout
marquées au plan régional. Ces solidarités les ont conduits à s’associer et à
coopérer étroitement dans le cadre d’institutions internationales nouvelles qu’ils
ont créées pour atteindre des objectifs et réaliser des buts communs.
Ces institutions sont les organisations internationales. Elles sont apparues
ème
au 19 siècle dans des communications sous la forme de commissions fluviales
internationales (la Commission Centrale du Rhin prévue par l’acte final du Congrès
de Vienne de 1815 et créée par la Convention de Mayenne de 1831 et la
Commission Européenne du Danube établie par le Traité de Paris de 1856). Elles
sont également apparues sous la forme d’Union Administrative et Technique
Internationale qui étaient au nombre de 14 parmi lesquelles l’Union Télégraphique
Internationale créée en 1865, l’Union Radio Télégraphique Internationale ou
Télégraphie Sans Fil créée en 1906. Ces deux Unions fusionnèrent en 1932 pour
former l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), institution
spécialisée de l’ONU.
A la même époque, d’autres institutions virent le jour. Il en est ainsi de
l’Union Générale des Postes créée en 1874 et transformée en 1878 en Union
Postale Universelle (UPU) et doyenne des organisations internationales ; l’Union
pour la Protection de la Propriété Industrielle apparue en 1883 et l’Union pour la
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Protection des Œuvres Littéraires et Artistiques fondée en 1886. Ces deux
Unions forment l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI)
depuis la Convention de 1967 devenue institution spécialisée de l’ONU en 1974.
Après la 1ère Guerre Mondiale (1ère GM), il fut créé la Société des Nations
(SDN) conformément au 14ème point du fameux message du président américain
Wilson du 8 janvier 1919. Le pacte de la SDN fut annexé au Traité de paix de
Versailles le 28 avril 1919. Mais la Société des Nations fut un échec en raison de
la non participation des Etats-Unis d’Amérique et de l’URSS. Depuis 1945, date
de la naissance de l’Organisation des Nations Unies (ONU), les gouvernements
vainqueurs de la guerre ont pris conscience de l’interdépendance des problèmes
économiques, techniques et du maintien de la paix. L’ONU compte aujourd’hui 192
Etats membres et 16 Institutions spécialisées. D’autres Organisations
Internationales, sans être qualifiées d’institutions spécialisées, font parties du
système des Nations Unies. Il s’agit de l’AIEA (Agence Internationale de
l’Energie Atomique) créée en 1970, l’Autorité Internationale des Fonds Marins
(AIFM) qui a conclut en 1997 un accord avec l’ONU, la Cour Pénale Internationale
(CPI), l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) créée en 1994 à Marrakech.
Les solidarités régionales sont marquées par l’Union Européenne (UE),
l’Organisation de Coopération pour le Développement Economique (OCDE),
l’Association de Libre Echange Nord Américain (ALENA) et l’Union Africaine
(UA). La Guerre Froide et la décolonisation vont conduire à la démocratisation
des structures institutionnelles et favorisée la naissance d’autres organisations
régionales.
Le 20ème siècle verra se développer des Organisations Internationales plus
nombreuses et plus diversifiées.
Depuis 1945, on en dénombre plus de 350. Mais les ONG sont de loin les
plus nombreuses. On en dénombre plus de 5000. Elles sont créées non par des
Etats, mais par des individus, c'est à dire des personnes privées qui partagent un
intérêt commun ou une profession commune. Ces ONG sont constituées selon les
lois des pays déterminés. La plupart de ces organisations ont une tâche
spécifique.
Exemple : en matière scientifique on a l’International Law (loi en anglais),
l’Institution de Droit International ; en matière de droits humains on a l’Amnistie
Internationale qui défend les prisonniers politiques ou d’opinions, la Human
Rights Watch, l’Association Internationale des Juges Démocrates (AIJD), la
Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), l’Union Internationale
des Droits de l’Homme (UIDH) ; en matière environnementale on a Greenpeace et
l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ; en matière
humanitaire on a Médecins Sans Frontières, Médecins du Monde et le Comité
Internationale de la Croix Rouge (CICR).
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D’autres ONG coopèrent dans des domaines très vastes comme la Chambre
de Commerce Internationale (CCI) et l’Union Internationale Parlementaire (UIP).
D’autres encore accomplissent des fonctions gouvernementales importantes,
c’est le cas de l’Organisation Internationale de Police Criminelle communément
appelée Inter Pol créée en 1923 et dont le siège est à Paris, et le Comité
Internationale de la Croix Rouge (CICR).
On a également des regroupements internationaux de syndicats comme la
Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) ou la Fédération
Syndicale Mondiale (FSM).
On assiste à une irruption d’Organisations non gouvernementales ou de la
société civile dans les relations internationales. A titre d’illustration, on peut
souligner leur activisme en Droit International de l’environnement, en droit
humanitaire surtout lors de l’adoption de la convention de 1997 sur les mines
antipersonnelles et des avis consultatifs de la Cour Internationale de Justice sur
la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires et enfin dans les
négociations sur le statut de Rome sur la Cour Pénale Internationale.
Les Organisations non gouvernementales interviennent dans les
négociations internationales dont les Etats ont le monopole de la conduite alors
qu’elles sont sans légitimité. Elle participe ainsi à la vie de la société
internationale et à la formulation de ses normes. Il n’y a pas de définition
généralement admise d’une Organisation non gouvernementale. Cependant, selon
la Résolution du e du 27 février 1950 : « Toute Organisation Internationale qui
ne sera pas créée par voie d’accords intergouvernementaux sera considérées
comme une organisation non gouvernementale internationale ». Les Organisations
non gouvernementales ne poursuivent pas de buts lucratifs mais elles possèdent
la personnalité morale. Elles ont des liens avec les Organisations
Intergouvernementales. Leurs rapports avec l’ONU sont prévus par la Charte
dont l’article 7 indique : « le e peut prendre toutes les dispositions utiles pour
consulter les Organisations non gouvernementales qui s’occupent des questions
relevant de sa compétence ». De nombreuses Organisations non
gouvernementales ont un statut consultatif auprès de l’ONU ou d’une institution
spécialisée. Il en va ainsi de la Fédération Mondiale des villes jumelées, mais
seules les Organisations Intergouvernementales possèdent la qualité de sujet
dérivé du Droit International.
Les Organisations Intergouvernementales sont différentes de simples
Conférences internationales par leur permanence et parce qu’elles accomplissent
une mission de service public international. Ce ne sont pas des entités
souveraines. Elles n’ont ni territoire ni population. Un accord de siège conclu avec
l’Etat hôte leur permet d’exercer leurs compétences dans un cadre spécial qui
n’est pas une enclave bénéficiant de l’extraterritorialité. Elles peuvent conclure
des traités (article 6 de la Convention de Vienne de 1986) et l’expression de leur
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consentement à être lié s’appelle l’acte de confirmation formelle. Alors que
l’action des Organisations non gouvernementales est la manifestation de la
diplomatie transnationale, celle des Organisations Intergouvernementales est la
manifestation de diplomatie multilatérale. Le Droit International contemporain
est fortement marqué par l’apport normatif des organisations universelles et
régionales. A preuve, l’internationalisation croissante des problèmes a conduit à
l’extension de la compétence de l’ONU à des matières qui relevaient autre fois
du Droit International. C’est le cas des activités économiques et sociales et les
Droits de l’Homme.
Pour bien comprendre l’organisation et le fonctionnement des
Organisations Internationales, nous étudieront d’abord la théorie générale des
Organisations Internationales avant d’étudier telle ou telle Organisation
Internationale à travers la pratique de ces organisations.
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Titre 1 : La théorie générale des Organisations
Internationales
Les Organisations Internationales sont des associations d’Etats souverains
poursuivant un but d’intérêt commun aux moyens d’organes qui leur sont propres.
Elles disposent d’une organisation propre et des structures spécifiques
distinctes de celles des Etats. Elles fonctionnent selon des règles particulières
et disposent de compétences d’attribution.
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Paragraphe 1 : L’acte constitutif de l’Organisation Internationale : Acte
fondateur
L’Organisation Internationale est créée par un traité multilatéral qui peut
avoir des dénominations variées : charte (charte des Nations Unies), pacte,
constitution, accord, statut, convention, protocole, modus vivendi, mémorandum
d’accord, échange de lettres, code de conduite,…. En principe, c’est un traité en
forme solennelle qui la crée, c'est-à-dire un accord qui doit faire l’objet de
ratification. Mais le GATT (Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le
Commerce) a été créé par un accord en forme simplifiée (c’est un accord qui
entre en vigueur après signature, tel l’Exécutive Agreement aux Etats-Unis
d’Amérique) différent de l’accord en forme solennelle (c’est un accord qui entre
en vigueur après ratification).
Ce qui distingue une Organisation non gouvernementale d’une Organisation
Intergouvernementale (OIG), c’est l’absence de traité constitutif pour la
création d’une Organisation non gouvernementale (ONG). Le Traité constitutif
d’une Organisation Intergouvernementale (OIG) doit comprendre au minimum des
dispositions relatives aux buts, aux structures et aux compétences de
l’organisation. Il doit également préciser le siège de l’organisation.
L’Organisation Internationale est donc une institution permanente créée
par voie de Traité entre plusieurs Etats pour gérer leurs coopérations dans un
domaine déterminé. Elle est dotée d’organes propres chargés de mener une
action autonome. Elle fonctionne selon le Droit International, et n’est rattachée
à l’ordre juridique d’aucun Etat particulier. Elle est détachée des Etats membres
comme une Société peut l’être de ses actionnaires. C’est un sujet dérivé du Droit
International.
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lui est nécessaire pour assurer ses fonctions et atteindre ses buts (article 176
de la Convention).
Etant titulaire de Droit et d’obligation, l’Organisation Internationale a-t-
elle le Droit de présenter les réclamations internationales ? De conclure des
Traités et d’établir des relations diplomatiques ?
Dans son avis consultatif rendu le 11 avril 1949 dans l’affaire des
réparations des dommages subis aux services des Nations Unies, la CIJ (Cour
Internationale de Justice) a reconnu que l’ONU a ce Droit parce qu’elle possède
la personnalité juridique internationale, laquelle personnalité est opposable aux
Etats membres et ceux non membres de l’organisation. Cette personnalité revêt
un caractère objectif (elle est erga omnes). Cette solution dégagée par la Cour,
en ce qui concerne les Nations Unies, a été étendue et appliquée à toutes les
Organisations Internationales.
Pour la capacité de conclure des traités, l’Organisation Internationale a
également ce pouvoir, ce qui lui permet de participer à la vie internationale.
Ainsi, elle peut conclure des accords soit avec des Etats membres, soit avec des
Etats non membres, soit avec des Organisations Internationales.
Exemple : les accords sur le statut du siège et sur les privilèges et
immunités fonctionnels.
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en principe obligé, au titre de l’accord de siège d’accorder à ces missions
permanentes des privilèges et immunités.
A leur tour, les Organisations Internationales peuvent dépêcher des
représentants auprès des Etats et d’autres Organisations Internationales.
Beaucoup d’Organisations Internationales ont une représentation permanente
auprès des Nations Unies. La représentation des Etats auprès des Organisations
Internationales a un caractère universel et est régie par la Convention de Vienne
du 14 mars 1975, convention non encore en vigueur. Des Organisations
Internationales envoient des représentants auprès d’autres Organisations
Internationales pour suivre les travaux de ces organisations et éventuellement
coordonner leurs programmes.
Exemple : Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement)
accrédite des représentants résidant auprès des gouvernements des pays en
développement.
Enfin, le Droit de reconnaître de nouveaux sujets de Droit International
est une prérogative des Etats. Les Organisations Internationales n’ont que le
pouvoir d’admettre ces nouveaux sujets comme membres, mais l’admission ne
signifie pas que les Etats membres de l’organisation se reconnaissent
mutuellement.
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Section 2 : La typologie des Organisations Internationales
A cet égard, il existe plusieurs classifications. Les Organisations
Internationales sont créées conformément à des critères divers qui peuvent
être classés en plusieurs catégories. Ainsi, selon leur portée géographique on
distingue des organisations à vocation universelles et des organisations à
vocation régionales ; selon leur domaine d’activité on distingue les organisations à
vocation générale et les organisations à vocation spécialisée ; selon les pouvoirs
qui leur sont reconnus on distingue les organisations de simple coopération ou
organisations interétatiques et les organisations d’intégration ou supranationales.
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Paragraphe 2 : Les Organisations Internationales à vocation générale et
les Organisations Internationales à vocation spécialisée
Il s’agit là d’une classification des Organisations Internationales selon leur
domaine d’activité. A cet égard, les Organisations Internationales sont en
principe spécialisées et travaillent étroitement dans un domaine déterminé.
Elles sont unifonctionnelles et peuvent intervenir par exemple dans le
domaine économique, culturel, militaire ou de la santé (le Fonds Monétaire
International, la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale du Commerce). Elles
apparaissent comme des Organisations Internationales spécialisées dans le
domaine économique tout comme l’Union Européenne, la Communauté Economique
Africaine (CEA), La CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de
l’Ouest) et l’UEMOA (l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain).
Par contre, l’OTAN est une organisation spécialisée dans le domaine de la
défense tandis que le CILSS (Comité Internationale de Lutte contre la
Sècheresse dans le Sahel) est une organisation spécialisée dans le domaine de
l’environnement. Mais, l’expression « organisation spécialisée » est souvent
réservée aux institutions des Nations Unies qui sont aujourd’hui au nombre de
16.
Un nombre plus restreint d’Organisations Internationales ont au contraire
un but général. Leur champ d’activités n’est pas limité à un ou plusieurs objets
spéciaux. Leur tâche est de nature générale. Elles peuvent ainsi discuter de tout
objet pour autant qu’il n’a pas été exclu. Une telle exclusion peut être expresse
comme dans le cas du Conseil de l’Europe où les questions de défense sont
exclues.
Elles ont un pouvoir de recommandation, mais rarement un pouvoir de
décision. Une exception cependant, le Conseil de Sécurité de l’ONU peut adopter
des règles obligatoires pour le maintien de la paix et de la sécurité
internationale.
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Les Etats participants ne peuvent être liés par les décisions de ces
organes que pour autant qu’ils y marquent leurs accords éventuellement par la
ratification.
En pratique, la plupart des Organisations Internationales sont des
organisations de simple coopération (ONU, Communauté Européenne ou Union
Européenne, Union Africaine).
Quant aux organisations d’intégration, ce sont des organisations dans
lesquelles les Etats membres acceptent de céder une partie de leurs
compétences au profit d’organes communautaires, appelés à agir en leurs noms
dans les domaines déterminés et en règle générale dans le domaine économique
tel le commerce, la monnaie et les finances. Elles disposent d’un pouvoir de
décision, connaissent le vote majoritaire et ont une autorité directe et
immédiate dans l’ordre interne des Etats membres.
Elles sont peu nombreuses et en raison des compétences supranationales
dont elles disposent, on les qualifie souvent d’organisations supranationales et
lorsqu’elles interviennent dans le domaine économique ont parle d’organisations
d’intégration économique. Mais elles peuvent également intervenir dans d’autres
domaines comme le domaine politique. Dans ce dernier cas, il s’agit
d’organisations de type fédéral.
Le modèle achevé de l’organisation d’intégration est sans doute le cas de
l’Union Européenne, dont tous les organes (Conseil, Commission de l’Union
Européenne, Parlement européen et Cour de Justice de l’Union Européenne)
disposent de réels pouvoirs supranationaux en matière de commerces
internationaux.
En Afrique, l’UEMOA (l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain) et
la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest), aussi la
CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale), la Communauté
Economique des Pays des Grands Lacs, l’Union du Maghreb Arabe, apparaissent
comme des organisations d’intégration économique régionales relativement
avancées.
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Chapitre 2 : Organisation et structure des
Organisations Internationales
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de droit, en raison du rôle qu’elles ont joué dans la 2 nde Guerre Mondiale contre
les forces de l’axe (Allemagne, Japon, Italie) et pour la construction de l’ONU.
Ces 5 grandes puissances sont les Etats-Unis d'Amérique, l’URSS (Fédération de
Russie), la Chine, le Royaume-Uni et la France. Il comprend en outre 10 membres,
élus par l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la base de la répartition
géographique équitable à savoir 3 Etats d’Afrique, 2 Etats d’Asie, 2 Etats
d’Amérique Latine, 1 Etat d’Europe Oriental, 2 Etats d’Europe Occidentale.
10 Etats de l’Organisation Internationale du Travail, les plus industrialisés,
ont un siège de droit dans le Conseil Exécutif de l’organisation. Enfin, au Conseil
de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), les Etats les plus
importants en matière de transport aérien et les Etats qui fournissent la plus
grande contribution en matière de facilité pour la navigation aérienne civile
internationale, ont droit à une représentation adéquate. En général, les organes
restreints sont subordonnés aux organes pléniers.
Exemple : le Conseil Economique et Social et le Conseil de Tutelle sont
placés sous l’autorité de l’Assemblée Générale de l’ONU. Il y a cependant des
exceptions. Le Conseil de Sécurité est indépendant de l’Assemblée Générale de
l’ONU et l’emporte sur elle puisque celle-ci ne peut discuter une question que le
Conseil de Sécurité est en train d’examiner, aussi longtemps que ce dernier n’a
pas rayé cette question de son ordre du jour (article 12 de la Charte des Nations
Unies).
Au titre de la jurisprudence, la Cour Internationale de Justice, dans
l’affaire de l’incident aérien de Lockerbie (en Ecosse) du 21 mars 1986 a refusé
d’ordonner des mesures conservatoires fondées sur la Convention de Montréal
relative à l’aviation civile internationale à cause de la Résolution 748 adoptée par
le Conseil de Sécurité en 1992 contre la Libye qui refusait d’extrader ses
ressortissants soupçonnés d’être à l’origine de cet incident aérien. La Cour
Internationale de Justice a estimé en effet que cette résolution a une force
obligatoire conférée par la Charte de l’ONU en son article 33.
Il ressort de ce qui précède que les organes restreints sont créés pour
des raisons d’ordre politique. Il s’agit de donner à certains Etats une
responsabilité particulière dans certains domaines, en raison de leurs intérêts
et/ou de leurs compétences spéciaux. L’existence de ces organes crée
inévitablement une inégalité fonctionnelle entre les membres. Inégalité que le
tiers monde n’hésite pas à critiquer au niveau des Nations Unies.
Au sein de l’Union Européenne, les représentants des Etats sont élus
depuis 1979 au suffrage universel direct dans le cadre de chaque Etat. Ce sont
les députés du Parlement Européen.
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Paragraphe 2 : Les organes principaux et les organes subsidiaires
La structure interne d’une Organisation Internationale ne comporte pas
seulement les organes prévus par l’acte constitutif car l’organisation, une fois
créée, est amenée à mettre sur pied, pour les besoins de son fonctionnement
régulier, d’autres organes que l’on qualifie d’organes subsidiaires pour distinguer
des organes principaux qui sont les organes originaires mis en place par le Traité
Constitutif de l’organisation.
L’article 7 § 1 de la Charte des Nations Unies, prévoit ainsi que : « il est
créé comme organes principaux de l’ONU, une Assemblée Générale, un Conseil de
Sécurité, un e, une Cour Internationale de Justice, un Secrétariat Général et un
Conseil de Tutelle ».
Les organes subsidiaires d’une Organisation Internationale sont donc ceux
qui sont créés ultérieurement par voie de Résolution adoptée par les organes
principaux. Et selon l’article 7 § 2 de la Charte de l’ONU, les organes
subsidiaires qui se révèleraient nécessaires pourront être créés conformément à
la présente Charte. Les organes subsidiaires relèvent de la compétence implicite
ou impliquée des organes principaux. L’Assemblée Générale et le Conseil de
Sécurité peuvent créer les organes subsidiaires jugés nécessaires par l’exercice
de leurs fonctions respectives (article 22 et 29 de la Charte de l'ONU). C’est
par exemple le cas des tribunaux pénaux internationaux ad Hoc que sont le
Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie et le Tribunal Pénal
International pour le Rwanda qui ont été créés par le Conseil de Sécurité par
voie de Résolution prise au titre du chapitre 7 de la Charte de l'ONU, et ce dans
le cadre de sa mission de maintien de la paix et de la Sécurité Internationale.
D’autres organes subsidiaires sont permanents. C’est le cas de la
Commission de Droit International créée par l’Assemblée Générale des Nations
Unies dans le cadre de sa mission d’élaboration du Droit International.
Il s’agit également du Tribunal Administratif des Nations Unies (TANU),
du Tribunal Administratif de l’Organisation Internationale du Travail (TAOIT),
du Tribunal Administratif de la Banque Mondiale (TABM) et du Tribunal
Administratif du Fond Monétaire International (TAFMI).
En principe, les organes subsidiaires sont placés sous l’étroite dépendance
des organes principaux. Mais il existe des organes subsidiaires qui jouissent
d’une autonomie relative. C’est le cas de la Conférence des Nations Unies pour le
commerce et le développement (CNUCED) créée en 1964 pour le Commerce
International, du HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés), de l’UNICEF pour
la protection des enfants, du PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement) et de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel). Ce dernier a été créé par voie de Résolution en 1965
et elle s’est transformée en Institution spécialisée depuis l’accord de 1979,
entré en vigueur en 1985. Ces organes subsidiaires signent des accords
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internationaux. Au plan statistique, on dénombre plus de 250 organes
subsidiaires aux Nations Unies.
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Section 2 : La composition des Organisations Internationales
Il s’agit ici de voir qui sont les membres des Organisations
Internationales. A cet égard, les statuts des Organisations Internationales
distinguent généralement les membres qui sont parties à l’Acte Constitutif (au
Traité). Ce sont les membres originaires, et les autres qui ont le statut de
membres associés ou d’observateurs.
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l’ONU, l’admission se fait par la décision de l’Assemblée Générale sur
recommandation du Conseil de Sécurité. Et ne peuvent être admis que les Etats
pacifiques qui acceptent les obligations de la Charte, et qui sont capables de les
remplir, et disposer à le faire (article 4 §1 de la Charte de l'ONU). Mais pendant
la Guerre Froide, l’admission a fait l’objet de blocage, et les admissions se
faisaient au compte goutte. Cela a donné lieu à deux avis rendus par la Cour
Internationale de Justice le 28 mai 1948 et en 1950. Aujourd’hui, l’admission est
quasi automatique et ce fut le cas pour les nouveaux Etats y compris les micro-
Etats issus de la décolonisation. Ce fut également le cas pour les Etats nés de
l’effondrement de l’Union Soviétique et de la République Socialiste Fédérative de
Yougoslavie.
Pour les organisations fermées, la procédure d’admission est plus
complexe. Exemple : Pour l’Union Européenne, l’organe compétent de
l’organisation doit se prononcer à l’unanimité sur la demande d’admission. C’est
donc une procédure sélective et une fois acquise la qualité de membre, l’Etat
parti peut sortir de l’organisation soit en dénonçant le Traité constitutif, soit en
s’y retirant à condition que le Traité offre ces possibilités.
Exemple : Le Maroc s’était retiré de l’OUA (Organisation de l’Unité
Africaine), à la suite de l’admission par son Secrétaire Général, le togolais Edem
Kodjo, de la République Saharaouie.
Les Etats-Unis d'Amérique ont quitté l’Organisation Internationale du
Travail (OIT) en 1977, pour y revenir en 1982. Ils se sont également retirés de
l’UNESCO de même que la Grande Bretagne et Singapour, pour y revenir en 1995.
Par ailleurs, le retrait massif des Etats membres du Pacte de Varsovie a
entraîné sa disparition en 1992.
A la suite des accords du Camp David (1978-1979), l’Egypte a été
suspendue de la Ligue des Etats Arabes en 1979 pour y revenir 10 ans plus tard.
Enfin, l’Acte Constitutif de l’Union Africaine prévoit en son article 31 une
close de retrait, mais son article 30 prévoit que des gouvernements qui accèdent
au pouvoir par des moyens anti-constitutionnels ne sont pas admis à participer
aux activités de l’Union.
Exemple : La Guinée Conakry, la Mauritanie, le Madagascar.
Dans les mêmes conditions, un Etat peut être expulsé ou exclu, ou
suspendu des droits et privilèges inhérents à la qualité de membres ou du droit
de vote. Ces sanctions sont cependant rarement appliquées. On note toutefois un
seul cas d’exclusion : l’Union Soviétique a été exclue de la SDN en 1939 pour
agression contre la Finlande.
Enfin, la perte du statut de membre peut résulter de la dissolution de
l’Organisation Internationale. Ce fut le cas de l’OCAM (Organisation Commune
Africaine et Malgache) et de la CEAO.
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Paragraphe 2 : les autres participants
Ce sont les membres associés, les membres partiels, les observateurs et
ceux qui ont le statut consultatif.
Les membres associés sont ceux qui ne remplissent pas les conditions pour
devenir membre à part entière. Ils ont en principe les mêmes droits que les
membres à part entière, à l’exception du droit de vote.
Les membres partiels sont les Etats qui participent à certains organes
d’Organisations Internationales sans être membre de l’organisation elle-
même. La Suisse par exemple participait au Programme des Nations Unies
pour le Développement (PNUD) et à divers autres Programmes des Nations
Unies. Elle était aussi partie statut de la Cour Internationale de Justice bien
qu’elle n’était pas membre de l’ONU. Mais depuis le référendum organisé en
mars 2002, la Suisse est devenue membre de l’ONU, après avoir refusé par la
voie référendaire d’adhérer à sa Charte.
Quant à ceux qui ont le statut d’observateur, il est accordé aux Etats non
membres, à des mouvements de libération nationale et à d’autres
organisations nationales. La plupart des institutions spécialisées,
l’Organisation des Etats Américains (OEA), l’Union Africaine (UA) et l’Union
Européenne (UE) envoient fréquemment des observateurs aux organes de
l’ONU. Les observateurs ont en général des droits limités, mais ils ont le droit
de recevoir la documentation de l’organisation et de participer à ses activités
lorsqu’ils sont directement concernés. Enfin, de nombreuses Organisations
Internationales accordent un statut d’observateurs à des ONG. Exemple : le
Comité Internationale de la Croix Rouge, qui bénéficiait d’un statut
consultatif, s’est vue accordé le 17 octobre 1990, par l’Assemblée Générale
des Nations Unies, le statut d’observateur.
Les droits qui dérivent d’un statut consultatif sont généralement un peu
moindres que ceux des observateurs. En effet, les consultants ne reçoivent
qu’une partie seulement de la documentation de l’organisation et ne peuvent faire
des suggestions qu’à certains organes de l’organisation.
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Chapitre 3 : Le fonctionnement et les compétences
des Organisations Internationales
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Paragraphe 2 : La pondération des voix
Ici le principe un Etat une voix, est non pas écarté, mais aménagé afin
d’introduire une certaine différenciation entre les Etats, laquelle différenciation
aboutit à la reconnaissance d’un statut privilégié au plus importants d’entre eux.
Le vote pondéré permet d’atteindre ce résultat, car tous les Etats n’ont pas le
même poids dans l’adoption des décisions. Il y a deux types de votes pondérés :
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Cette formule de pondération a pour résultat de conférer aux 5 membres
permanents un droit de veto et de maintenir à leur profit la règle de
l’unanimité. Ce droit de veto est source de blocage dans une société
internationale hétérogène et divisé. Aussi, appelle-t-on à sa suppression ou à
son élargissement à d’autres Etats, dans le cadre d’une réforme global de la
charte.
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Section 2 : Les moyens de fonctionnement
Il s’agit des ressources humaines et des ressources financières.
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que sont le Tribunal Administratif de Nations Unies, le Tribunal Administratif de
l’OIT, le Tribunal Administratif de la Banque Mondiale et le Tribunal
Administratif du Fond Monétaire International. Ces Tribunaux sont compétents
pour la défense de leurs droits et aussi pour connaître des recours intentés
(assignés, ester) par des fonctionnaires d’autres organisations internationales.
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La détermination des contributions dues par chaque Etat membre, est
réalisée par un barème périodique mis à jour qui détermine la quote-part
incombant à chaque Etat. Aux Nations Unies, ce barème prévoit actuellement que
les Etats-Unis d’Amérique contribue à 25% de l’organisation, l’URSS (Fédération
de Russie) 11,10%, le Japon 9,58%, la RFA 8,31%, et la France 6,28%. Les 10
Etats membres les plus riches, contribue au total à auteur de 72% du budget de
l’ONU, tandis que les autres Etats les plus pauvres, ne contribue chacun que pour
0,01%, soit 0,78% au total. En règle général, aucun Etat ne devrait payer plus de
25% du total des coûts, ni moins de 0,01%. Les Etats-Unis d’Amérique ont
menacé de réduire leurs contributions de 20% du budget annuel total de l’ONU à
cause de la tyrannie exercée au sein de cette organisation universelle par les
pays du tiers monde, qui disposent d’une majorité automatique à l’Assemblée
Générale.
En dehors de ces contributions obligatoires des Etats membres, il existe
aussi un système de contributions volontaires pour le financement de certaines
opérations spécifiques. A l’ONU par exemple, c’est de cette façon que sont
financés de nombreux programmes d’aide et d’assistance dont les plus
importants sont le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement),
le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), le PAM
(Programme Alimentaire Mondial), le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés) qu’il faut distinguer de l’Office de Secours et de Travaux
pour les Réfugiés de Palestine appelé UNWRA et l’UNICEF.
L’Organisation Internationale peut également avoir des ressources
propres, c’est le cas par exemple de l’Union Européenne où les Etats membres
doivent reverser un certain nombre de prélèvements perçus par leurs
administrations nationales. La Communauté Economique du Charbon et de l’Acier
(CECA) est habilitée à recevoir directement le produit d’un prélèvement
spécifique sur les entreprises, relevant du secteur du Charbon et de l’Acier. Ce
pouvoir fiscal qui reconnu à une Organisation Internationale est exceptionnel.
Enfin, les Organisations Internationales peuvent recevoir un appui financier de
sources privées ou faire des placements bancaires. L’UNICEF et le HCR ()
reçoivent beaucoup de donations. Les organisations du groupe de la Banque
Mondiale (BIRD, SFI, AIB) fondent leurs ressources sur leurs activités
bancaires.
- 27 -
Section 3 : La compétence des Organisations Internationales
En tant que sujet dérivé du Droit International, une Organisation
Internationale ne dispose en principe que de compétences d’attribution. Elle ne
peut mettre en œuvre que les pouvoirs qui lui ont été attribués par les Etats
fondateurs dans son acte constitutif. Depuis l’avis de la Cour Internationale de
Justice du 11 avril 1949, on considère cependant qu’une Organisation
Internationale ne possède pas uniquement des droits qui sont expressément
énoncés dans son acte constitutif mais qu’elle peut également mettre en œuvre
ceux qui sont impliquer par cet acte constitutif (c'est-à-dire les pouvoirs ou les
droits qui sont impliqués par l’acte constitutif), afin de lui permettre d’accomplir
les fonctions que les Etats fondateurs ont entendues lui confier. C’est
l’application de la théorie des pouvoirs implicites ou impliqués. Cette théorie a
été développée aux Etats-Unis d’Amérique pour justifier l’exercice par les
autorités fédérales, des pouvoirs qui ne leur étaient pas formellement reconnus
par la Constitution Fédérale. Du reste, dans l’affaire de la répartition des
dommages subis au service des Nations Unies (avis de la Cour Internationale de
Justice du 11 avril 1949), la Cour a écrit que : « ces pouvoirs se limitant à ceux
qui, s’ils ne sont pas expressément énoncés dans le statut d’un organe, sont, par
une conséquence nécessaire, conférés à cet organe en tant qu’essentiel à
l’exercice de ces fonctions ». D’une manière générale, les compétences d’une
Organisation Internationale sont limitées par le principe de spécialité (chaque
organisation est créée pour un objectif déterminé et n’a donc pas à sortir de cet
objectif). Une organisation internationale ne peut exercer d’autres compétences
que celles pour lesquelles elle a été créée. On parle alors de compétences
fonctionnelles, cela veut dire que l’organisation n’a pas une compétence plénière
comme l’Etat, parce que c’est un sujet fonctionnel. C’est en vertu de ces
compétences fonctionnelles que l’Organisation Internationale peut exercer sa
protection fonctionnelle au profit de ses agents tout comme un Etat a le droit
d’exercer sa protection diplomatique au profit de ses nationaux se trouvant à
l’étranger.
Le principe de spécialité est fondé, comme dans la Théorie des
Etablissements publics en droit interne, sur l’idée que les Organisation
Internationale constituent des moyens pour la poursuite en commun d’objectifs
d’intérêt général.
Cela dit, toutes les Organisations Internationales exercent des
compétences normatives, ne serait ce que pour assurer leur propre
fonctionnement. Elles secrètent ainsi leurs droits internes. A titre d’illustration,
dans le droit dérivé de l’Union Européenne, on distingue les règlements, les
décisions, les directives, les recommandations ou les avis.
Les règlements s’appliquent directement sur les territoires des Etats
membres. Quant aux directives, elles sont obligatoires quant aux objectifs. Les
- 28 -
Organisations Internationales ont également des compétences opérationnelles,
ainsi, elles peuvent participer à des procédures de règlement de différends,
saisir la Cour Internationale de Justice selon la procédure consultative, pour lui
demander un avis qui en principe n’est pas obligatoire.
- 29 -
Titre 2 : Les Organisations Internationales à
vocation Universelle et les Organisations
Internationales à vocation Régionale
- 30 -
janvier 1942. Les puissances invitantes à cette Conférence devaient être les
Etats-Unis d’Amérique, le Royaume Uni, l’URSS, la Chine et le gouvernement
provisoire de la République française. Mais ce dernier s’y refusa parce qu’il n’a
pas été associé aux travaux préparatoires, et le 26 juin 1945, la Charte de l’ONU
fut adoptée par 51 pays membres originaires à San Francisco. Son siège est à
New York. Elle entra en vigueur le 24 octobre 1945.
- 31 -
Section 1 : La configuration du système de l’ONU
L’ONU est une véritable constellation d’organisations et d’organismes
divers dont le champ d’activité couvre tous les aspects de la coopération
internationale. C’est une organisation intergouvernementale à vocation
universelle. Elle comprend aujourd’hui 192 Etats et pour adhérer à la Charte, il
faut être un Etat pacifique qui s’engage à respecter les obligations de la Charte,
et capable de les remplir, et disposer à le faire. Pendant la Guerre Froide, la
procédure d’admission était marquée par l’usage du Droit de veto par les Etats-
Unis d’Amérique et par l’URSS. Aujourd’hui, elle est quasi automatique. Le
système des Nations Unies comprend, 6 organes principaux qui peuvent créer
des organes subsidiaires et 16 institutions spécialisées. Parmi ces institutions
spécialisées, certaines comme la BIRD (Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement), le Fond Monétaire Internationale, la SFI
et l’AID, ne sont pas proches de l’universalité car les pays de l’Est s’étaient
toujours tenus à l’écart. Leurs attitudes a évolué aujourd’hui (la Chine est à
l’OMC). D’autres comme le GATT et L’AIEA font partie de la famille des Nations
Unies sans avoir le statut d’institutions spécialisées. L’institution spécialisée est
une Organisation Internationale autonome, mais qui entretient avec l’ONU des
liens de coordination. En effet, elle est créée par un traité international qui est
indépendant de la charte, sa composition est différente de celle de l’ONU (elle
ne comprend pas nécessairement les membres de l’ONU et elle comprend des
entités non membres de l’ONU. Exemple : la Cité du Vatican). Elle est également
autonome du point de vue de sa structure et de ses ressources, en ce sens qu’elle
a un budget propre. Le statut juridique de l’institution spécialisée dépend de
l’accord conclu avec l’ONU, c’est cet accord qui précise la nature et le contenu
des liens noués. Mais c’est le Conseil Economique et Social qui coordonne leurs
activités. L’ONU peut cependant provoquer la création d’une institution
spécialisée. C’est ce qu’elle a fait en transformant l’ONUDI (Organisation des
Nations Unies pour le Développement Industriel) d’organe subsidiaire en
institution spécialisée.
- 32 -
Section 2 : Les organes principaux de l’ONU
L’ONU comprend 6 organes principaux qui sont l’Assemblée Générale, le
Conseil de Sécurité, le e, le Conseil de Tutelle, la Cour Internationale de Justice
et le Secrétariat Général.
- 33 -
le cas par exemple des élections des membres des autres organes principaux,
et en matière de nomination ou d’élection des membres des organes
subsidiaires.
D’une manière générale, l’Assemblée Générale adopte des textes sans
portée juridique. Ce sont les résolutions de recommandations, mais certaines
résolutions comme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ont une
valeur coutumière. Comme tout organe principale, l’Assemblée Générale peut
créer des organes subsidiaires (PNUD, PAM, HCR, UNICEF, CDI).
- 34 -
Paragraphe 2 : Le Conseil de Sécurité
C’est un organe restreint qui comprend 15 membres dont 5 sont membres
de droit ou membres permanents et 10 sont élus.
Les 5 membres permanents sont : la Chine, la France, l’URSS (Fédération
de Russie), le Royaume Uni et les Etats-Unis d'Amérique. Ils ont une position
dominante résultant de la fin de la 2nde Guerre Mondiale. Il s’agit du droit de
veto, privilège historique que les Etats acceptent de moins en moins bien de nos
jours.
Les membres élus le sont par l’Assemblée Générale pour un mandat de
deux ans conformément aux dispositions de l’article 23 de la Charte de l’ONU.
Cet article prévoit des conditions cumulatives mais hiérarchisées pour qu’un
pays soit élu comme membre non permanent. L’Assemblée Générale tient
spécialement compte :
En premier lieu de la contribution des membres de l’organisation au
maintien de la paix et de la sécurité internationale et aux autres fins de
l’organisation.
En deuxième lieu, l’Assemblée Générale tient compte aussi de la
répartition géographique équitable.
Le premier critère est un critère déterminant, puisque l’article 23
privilégie la contribution au maintien de la paix.
Le 2nd critère est un critère neutre. Il permet d’assurer l’équilibre entre
les diverses régions représentées au Conseil de Sécurité, à savoir l’Asie qui a 2
sièges, l’Amérique Latine 2, l’Europe Occidentale 2, l’Europe Orientale 1, et
l’Afrique 3. Ce critère signifie qu’un Etat, même dépourvu de richesse peut
prétendre à un siège comme membre non permanent au Conseil de Sécurité,
pourvu qu’il appartienne à une région déterminée. Il permet ainsi, de
démocratiser les Relations Internationales.
C’est en application de ses critères que le Burkina Faso a été élu par
l’Assemblée Générale le 16 octobre 2007 avec 185 voix « pour » comme membre
non permanent en même temps que la Libye, et le Vietnam pour un mandat de 2
ans. Rappelons que le Burkina Faso a déjà siégé en tant que membre non
permanent en 1984-1985, sous l’appellation de Haute Volta (Upper Volta en
anglais), et a présidé le Conseil une deuxième fois à la faveur de l’alphabet, car la
présidence est assurée selon le principe de la rotation alphabétique, dans l’ordre
alphabétique anglais. Il a été élu à une forte majorité de 145 contre 155 voix, le
31 octobre 1983, en remplacement du Togo, et devant l’Inde et l’Egypte.
Le Conseil de Sécurité ne tient pas de session à des dates fixes, mais se
réuni immédiatement lorsque les circonstances l’exigent sur convocation de son
Président. Les délégués qui en font partie doivent donc être en permanence à
New York.
- 35 -
Peuvent le saisir, tout membre et non membre de l’ONU, l’Assemblée
Générale et le Secrétaire Général.
Pour les questions de procédures, on exige une majorité de 9 voix sur 15.
Mais pour les autres questions (fond), les 9 voix doivent comprendre celles des 5
membres permanents (article 27 de la Charte de l’ONU). Au sein du Conseil de
Sécurité, on applique en effet, une règle majoritaire particulière, l’unanimité des
membres permanents leur confère un droit de veto, c'est-à-dire le pouvoir que
détient chaque membre d’empêcher toute décision, par son seul vote négatif.
L’abstention n’empêche pas l’adoption d’une décision. Cela signifie que la règle
fondamentale de l’égalité des Etats n’est pas appliquée au Conseil de Sécurité.
Lorsque le Conseil de Sécurité est bloqué par l’usage d’un membre permanent de
son droit de veto, il y a transfert de compétences du Conseil à l’Assemblée
Générale en vertu de la Résolution 377 V du 3 novembre 1950. Cette résolution
qui modifie l’équilibre établit par la Charte entre les deux organes principaux les
plus importants, a été adoptée à l’occasion de la Crise Coréenne (Nord et Sud).
Sa constitutionalité est contestée surtout par les Etats socialistes parce qu’ils
estiment qu’elles modifient la Charte sans recours à la procédure normale
d’amendement de l’article 108 de la Charte. Elle a été appliquée en janvier 1980 à
la situation en Afghanistan après l’intervention soviétique.
- 36 -
Police Internationale. En effet, le Conseil de Sécurité a été conçu comme un
organe de réaction rapide, « un gendarme international ». Il doit prendre des
décisions rapides et efficaces, dans le cadre de situations concrètes qui
menacent la paix et la sécurité internationale. Ce chapitre 7 comprend 13
articles allant des articles 39 à 51. Mais les articles 41 et 42 ne lui
reconnaissent pas un quelconque pouvoir judiciaire. Il n’a donc pas le pouvoir
de trancher un différend étatique dans une perspective juridique.
Il n’a pas aucune compétence de dire le droit tel un Juge, car il a
essentiellement des pouvoirs de police.
Dans l’affaire Lockerbie le Conseil de Sécurité par sa Résolution 748 de
1992 a imposé à un Etat, en l’occurrence la Libye, l’extradition de ses nationaux,
tranchant ainsi à la faveur des Etats-Unis d'Amérique et de la Grande Bretagne,
et écartant implicitement l’application d’une Convention Internationale invoquée
par la Libye, à savoir la Convention de Montréal de 1971, qui ne fait pas obligation
a un Etat d’extrader ses propres nationaux.
L’article 41 de la Charte permet par conséquent au Conseil de Sécurité de
prendre des mesures qui excluent l’emploi de la force, et qui s’analyse en des
sanctions de caractères économiques ou politiques. Exemple : l’embargo.
Ces mesures s’opposent à celles prises en vertu de l’article 42 car il s’agit
là de mesures de caractères militaires qui n’excluent pas le recours aux forces
aériennes, navales ou terrestres.
La charte prévoit en son article 46, que le Conseil établit un Comité d’état
Major qu’il n’a jamais pu constituer. C’est pourquoi l’ONU utilise les forces
nationales fournies par les Etats membres, notamment les membres permanents.
Depuis 1990, les Nations Unies ont connu un renouveau qui s’est traduit par une
activité intense du Conseil de Sécurité dans le cadre du Chapitre 7, en témoigne
les Résolutions 678 adoptées à l’occasion de l’invasion du Koweït par l’Irak, et la
Résolution 748 imposant un embargo à la Libye au lendemain de l’affaire de
Lockerbie, et la Résolution 1572 du 15 novembre 2004 sur la Côte d’Ivoire (sur
l’importation des armes).
Depuis quelques années, le Conseil de Sécurité participent à une
production normative générale, en appliquant l’article 16 du statut de Rome de la
Cour Pénale Internationale, en créant des juridictions pénales internationales
(TPIY, Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie, TPIR,Tribunal Pénal
International pour le Rwanda), et enfin par la Résolution 1373 prise au lendemain
des évènements du World Trade Center, en 2001 où il impose aux Etats de
nouvelles normes obligatoires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme
mondial.
Le Conseil de Sécurité peut intervenir en vertu de l’article 94 de la Charte
lorsque la Cour Internationale de Justice rend un arrêt favorable à une partie
que l’autre refuse d’exécuter. Mais c’est à la demande de cette partie. Dans ce
- 37 -
cas, le Conseil de Sécurité peut faire des recommandations, ou décider des
mesures à prendre pour faire exécuter l’arrêt. Enfin, dans le cadre du maintien
de la pax, le Conseil de Sécurité a adopté le 31 juillet 2007, une résolution
prévoyant un déploiement d’une force ONU-UA (Union Africaine) dénommée
UNAMID au Darfour.
- 38 -
Condition de la Femme. Son action est décentralisée puisqu’il comprend 5
commissions économiques régionales :
- 39 -
de 1960 a joué un rôle important dans l’évolution de ces territoires. Le seul
problème qui demeurait sans solution était celui du territoire du Sud Ouest
Africain ou Namibie (appelé aussi la Rhodésie du Sud), ancienne colonie allemande
qui avait été placée sous mandat C. L’Afrique du Sud, on se souvient, avait refusé
de le soumettre au régime sous tutelle. Deux avis de la Cour Internationale de
Justice rendus en 1950 et en 1971, et un arrêt rendu en 1966 n’y ont rien fait.
L’ONU n’en a pas moins cessé d’œuvrer à l’indépendance de ces territoires
qui est survenu le 21 mars 1990 grâce au GANUPT (Groupe d’Action des Nations
Unies pour la Période Transitoire). De ce fait, le Conseil de Tutelle n’a plus sa
raison d’être. Il est composé seulement de 4 membres permanents, la Chine
refusant d’y siéger pour des raisons idéologiques.
- 40 -
contentieuse est fondée sur le consentement des Etats, consentement qui peut
s’exprimer par un compromis lorsque les partis n’ont pas reconnu la compétence
obligatoire de la Cour avant la survenance du litige, par une déclaration
unilatérale, dans un traité bilatéral ou multilatéral, en application de la close
facultative de juridiction obligatoire, prévu à l’article 36 §2 du statut de la Cour
Internationale de Justice. Il y a enfin une forme d’acceptation tacite de la
compétence obligatoire de la Cour, appelée Forum Prorogatum.
Au plan consultatif, la Cour Internationale de Justice émet des avis qui ne
sont pas obligatoires. Même saisie d’une demande d’avis consultatif par une
Organisation Internationale, la Cour peut refuser de se prononcer si cette
demande d’avis revêt en réalité un caractère contentieux ou consultatif. Elle a en
la matière un pouvoir discrétionnaire. Les demandes d’avis ne doivent porter que
sur toute question juridique. Il y a une similitude cependant entre l’avis et
l’arrêt, car l’avis a une forme semblable à celle d’un arrêt puisqu’il peut être
assorti d’opinion individuelle ou d’opinion dissidente.
- 41 -
Section 3 : Le fonctionnement de l’ONU
La structure de l’ONU est complexe et ses actions sont diversifiées. Pour
les accomplir, il lui faut d’importants moyens d’action (les moyens financiers,
juridiques). S’agissant des ressources de l’ONU, elles comprennent des
contributions obligatoires et des contributions volontaires. Pour les
contributions obligatoires c’est l’Assemblée Générale qui détermine la quote-part
qui incombe à chaque Etat membre. La participation aux dépenses de
l’organisation, est une obligation dont la sanction est la privation du droit de vote
en cas de retard dans le paiement. S’agissant des moyens juridiques, les organes
de l’ONU n’ont pas le pouvoir d’imposer une décision aux Etats membres. Mais en
matière de maintien de la paix et de la sécurité internationale, le Conseil de
Sécurité dispose au titre du chapitre 7 de la charte d’un réel pouvoir, puisqu’il
est habilité à prendre des décisions obligatoires. La charte lui confère un pouvoir
de contrainte qu’il a tenté d’exercer dans l’affaire de la guerre de Corée en
1950, mais celui-ci n’a pas abouti en raison du veto de l’URSS. De même, des
sanctions économiques ont été adoptées dans le passé contre l’ancienne Rhodésie
du Sud (actuel Zimbabwe) en 1936. En effet, le Conseil de Sécurité en
application des articles 39 et 41 de la charte a ordonné des ruptures
diplomatiques et interdit toutes relations économiques et sociales avec les
autorités de Rhodésie.
Mais l’ONU a d’autres moyens d’action nés de la pratique. Il s’agit des
opérations de maintien de la paix qui ce sont développées et revêtent plusieurs
formes. Les forces des Nations Unies sont la forme la plus connue communément
appelée casques bleus. Il y a d’autres formes dont le groupe d’observateurs des
Nations Unies pour par exemple superviser les élections.
Les opérations de maintien de la paix sont une technique inédite non
mentionnée dans la charte de l’ONU. Il ne s’agit pas ici de réprimer un agresseur
à l’instar des mesures de sécurité collectives ou de polices internationales. Il
s’agit plutôt d’une interposition des forces des Nations Unies entre les
belligérants pour faciliter une éventuelle négociation. 5 principes régissent les
opérations de maintien de la paix :
Le déploiement des forces de l’ONU en tant que force tampon entre
belligérants en cas de conflit armé international.
L’autorisation préalable du Conseil de Sécurité et le placement des forces
sous la direction du Secrétaire Général.
Le consentement des parties au conflit et la fourniture des troupes par les
Etats sur une base volontaire.
L’impartialité des troupes de l’ONU
Le non recours à la force par ces dernières sauf en cas de légitime défense
- 42 -
L’évolution du fonctionnement des OMP (Opération de Maintien de la Paix)
se caractérise par leur multiplication, par la diversification de leurs missions et
de leurs moyens et par l’usage de la force. Ainsi, leur déploiement en cas de
conflit interne est fréquent. Leur mandat s’est élargi aux acticités relevant des
compétences étatiques : reconstruction étatique au Salvador, en Somalie, et au
Rwanda, assistance électorale, supervision des opérations électorales, formation
des forces de police, et assistance humanitaire, etc. On parle alors d’opérations
de 2nde génération, c'est à dire les opérations de maintien de la paix dans les
conflits internes. Cette évolution entraîne une remise en cause du principe de
non intervention, car la plupart des opérations de maintien de la paix sont
déployées sur le territoire d’Etats où les structures étatiques se sont
effondrées, et prennent en charge les domaines traditionnellement réservés à
l’Etat. Ce phénomène est courant en Afrique. En effet, le Conseil de Sécurité de
l’ONU a adopté la résolution 794 du 3 décembre 1992 en application du chapitre
7 de la charte pour l’ONUSOM II (Organisation de Nations Unies pour la
Somalie). C’est la première fois qu’une OMP est fondée sur le chapitre 7 dans
l’histoire des Nations Unies en assurant un déploiement unilatéral en dehors du
consentement des parties au conflit. Le Conseil de Sécurité a recouru à la force
en Somalie pour garantir la distribution de l’assistance humanitaire. Il l’avait fait
dans la crise congolaise avec l’ONUC (Organisation des Nations Unies pour le
Congo) pour réduire la Sécession Katangaise et en Bosnie-Herzégovine en 1992
pour acheminer l’aide humanitaire. Nous assistons par conséquent à une
redéfinition du mandat des OMP due à l’émergence de l’humanitaire. En 1992
trois opérations mises sur pied sont investies d’un mandat humanitaire, il s’agit
de l’ONUSOM (Organisation des Nations Unies pour la Somalie) et de
l’ONUMOZ (Organisation des Nations Unies pour la Mozambique). On assiste
également à une redéfinition des moyens d’action, avec le recours à des mesures
coercitives. Initialement, les OMP () comportaient des tâches spécifiques de
nature militaire, confiées à des contingents militaires. De nos jours, à côté de
ces tâches militaires, figurent des tâches de nature civile. Il en résulte un
accroissement des responsabilités de la Société internationale, et une limitation
de l’exercice par les Etats des leurs. Il y a plus d’une cinquantaine d’opérations
de maintien de la paix dans le cadre de l’ONU.
L’activité de l’ONU est donc multiforme car outre le domaine de la
sécurité (maintien de la paix et désarmement), l’ONU intervient en matière de
décolonisation. En effet, grâce à son action, il ne reste guerre de territoire à
décoloniser (la Namibie est indépendante, l’apartheid est démantelée). L’ONU
s’est opposée à la naissance de nouvelles entités étatiques lorsqu’elle les
considère irrégulières, c’est le cas des Bantoustans. Par ailleurs, l’ONU
intervient en matière économique, sociale et humanitaire par divers organismes
- 43 -
tels le PNUD, le PAM, l’ONUDI, l’UNICEF, les Volontaires des Nations Unies, et
elle développe une activité normative en matière de Droits de l’Homme.
Conclusion :
La tendance a politisé tous les problèmes est cependant croissante à
l’ONU. On peut enfin regretter que ses résolutions soient souvent sans
conséquences pratiques, ou soient soumises à la politique de deux poids, deux
mesures.
- 44 -
Sous-titre 2 : Les Organisations Internationales à
vocation Régionales
- 45 -
et a expiré en 2002. Elle (CECA) était fondée sur le plan SCHUMANN qui
proposait de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et
d’acier sous une haute autorité commune. Le Traité instituant cette communauté
était signé par 6 pays, l’Allemagne, la Belgique, la France Italie Luxembourg, les
Pays Bas. La Grande Bretagne étant restée à l’écart. Puis le 25 mars 1957, les
mêmes Etats signèrent les Traités de Rome instituant la Communauté
Européenne de l’Energie Atomique (CEEA) appelée également EURATOM
(initiative de SCHUMANN) et la Communauté Economique Européenne (CEE), à
l’initiative de Jean MONNET parce que l’arme nucléaire ne pouvait rester le seul
monopole de l’URSS et des Etats-Unis d'Amérique. Mais l’objectif poursuivi par
la Communauté Economique Européenne était la création d’un vaste marché
commun permettant la libre circulation des personnes et des biens, aux moyens
d’une union douanière, c'est-à-dire l’abolition des barrières douanières entre les
Etats membres.
Chacune de ces 3 organisations possédait des organes propres. Seules
l’Assemblée et la Cour de Justice, créées dans le cadre de la CECA (Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier) étaient communes. Aussi, une unification
des institutions s’imposait elle. C’est ce qui est arrivé avec le Traité conclu à
Bruxelles le 8 avril 1965. Ce Traité fusionne les organes des 3 organisations.
En 1972, les Communautés Européennes ont enregistré l’entrée de 3
nouveaux membres. Il s’agit du Danemark, de la Grande Bretagne et de l’Irlande.
Ce qui portera leur nombre à 9. La Norvège aurait pu, à cette époque en faire
partie, mais les résultats du référendum organisé sur son adhésion ont été
négatifs.
Le 28 Mai 1979, la Grèce fit son entrée et l’Espagne et le Portugal furent
admis le 11 juin 1985. En 1986, l’Acte unique européen fut adopté. Il prévoit des
modifications aux 3 traités fondateurs dans le sens de la construction
européenne au-delà de l’économie. C’est dans ce contexte que fut adopté le
Traité de Maastricht aux Pays Bas le 7 février 1992, Traité instituant un
système monétaire européen, avec la création de l’ECU puis de l’Euro le 1 er
janvier 1999. Ce Traité supprima les entraves à la libre circulation des
marchandises et des personnes. A long terme, ce Traité permet la réalisation
d’une Europe politique, mais en attendant, le respect par l’Union des droits
fondamentaux (droits de l’Homme, droits humains) a une place de choix. Par
ailleurs, il annonce des valeurs communes de paix, de développement, de la
démocratie, de sécurité, d’où la Politique Etrangère et de Sécurité Commune
(PESC). Il institue la citoyenneté européenne qui se superpose aux citoyennetés
nationales et qui se traduit par le droit de vote et le droit d’être éligible aux
élections municipales dans tout Etat membre. Mais bien avant ce Traité
instituant l’Union Européenne (UE), certains Etats sont liés aux Communautés par
des accords d’association. Il s’agit de certains pays et territoires, qui
- 46 -
entretiennent des relations particulières avec certains Etats membres, tels que
la Belgique, la France, l’Italie, les Pays Bas et le Royaume Uni. Ainsi, des accords
d’association ont été conclus avec ces pays.
C’est la Convention de Yaoundé signée le 20 juillet 1963 et prorogé
(prolongé) de 5 ans, ce qui donna Yaoundé 2 en 1969. Puis vint le système de
Lomé désigné sous le nom de Convention de Lomé. Ainsi, la 1 ère Convention de
Lomé a été signée le 28 février 1975. Elle lie 46 Etats ACP (Afrique – Caraïbes -
Pacifique). La 2ème Convention, Lomé 2, fut signé le 31 octobre 1979, et lie 51
Etats ACP. Cette Convention mit en place un Conseil des ministres, un Conseil des
Ambassadeurs, et une Assemblée consultative. Le STABEX qui était créé est
maintenu, et un nouveau système est établit, le SYSMIN (Système Minier), suivi
du protocole sucrier. La Convention de Lomé 3 a été signé le 8 décembre 1984.
Elle lie 66 Etats et conserve le STABEX, le SYSMIN, et renouvelle le protocole
sucrier. Pour la 1ère fois, elle comporte des dispositions relatives aux Droits de
l’Homme. La Convention de Lomé 4, fut signé le 15 décembre 1989 pour 10 ans.
Elle lie 68 Etats, et établit en son article 5 une corrélation entre l’aide public au
développement et l’instauration de la démocratie dans les pays ACP. Cette
Convention a été révisé à l’île Maurice en 1995, entre 15 pays Européens et 68
pays ACP. La dimension politique du partenariat prend ici un relief particulier. Il
n’y a pas eu de Lomé 5. A la place, c’est l’accord de partenariat entre les pays
d’Afrique, les Caraïbes et du Pacifique, et la Communauté Européenne et ses
Etats membres, qui a été signé à Cotonou le 23 juin 2000. C’est un Traité
multilatéral à caractère multidimensionnel. Il définit le cadre juridique du
partenariat ACP – Union Européenne pour une période de 20 ans entre les
membres du groupe des Etats ACP d’une part, et la Communauté Européenne et
ses Etats membres d’autre part. Ce partenariat est centré sur l’objectif de
réduction, et à terme, d’éradication de la pauvreté en liaison avec les objectifs
du développement durable et d’une intégration progressive des pays ACP dans
l’économie mondiale. Ce partenariat implique l’abandon du principe des
préférences non réciproques, et l’intégration progressive de la réciprocité dans
les échanges ACP – Union Européenne.
Sur le plan des structures institutionnelles, après la fusion des organes
intervenue le 8 avril 1965, les communautés comprennent désormais :
La Commission qui remplace la Haute autorité de la CECA (Communauté
Européenne du Charbon et de l’Acier) et les 2 commissions de la CEE
(Communauté Economique Européenne) et de la CEEA (Communauté
Européenne de l’Energie Atomique). Ces membres sont des fonctionnaires
internationaux.
Le Conseil des ministres, appelé depuis 1974 le Conseil Européen.
Ces deux organes sont des organes exécutifs, mais à côté il y a des
organes de contrôle qui sont l’Assemblée, appelée Parlement Européen. Elle est
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formée de parlements nationaux, dont les membres sont élus au suffrage
universel direct depuis 1979. Le scrutin s’opère selon des modalités propres à
chaque Etat.
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Section 2 : Le Droit Communautaire
Il ne s’aurait y avoir d’espace économique intégré qui ne soit pas fondé sur
une espace juridique unifié, d’où la nécessité d’un droit communautaire. Le droit
communautaire comprend 2 catégories de normes juridiques, à savoir le droit
communautaire originaire et le droit communautaire dérivé ou institué.
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