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LYCEE MODERNE DE RUFISQUE – Classes de Terminale – Année scolaire 2006-2007

L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (O.N.U.)


Nombre d’adhérents 192 (au 1er janvier 2005)
Lieu du Siège New York (Etats-Unis) à partir de
1950
Date de la fondation 26 juin 1945
Date d’entrée en fonction 24 octobre 1945

Introduction
L’Organisation des Nations unies (ONU) est une association internationale d’Etats,
fondée en 1945 dans le but de « maintenir la paix et la sécurité
internationales », de « développer entre les nations des relations
amicales fondées sur le principe du respect du principe de l’égalité de
droit des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes », de « réaliser
la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux
d’ordres économique, social, intellectuel ou humanitaire » et d’inciter au
« respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Comme le
formulera plus tard Henry Cabot Lodge, ambassadeur des Etats-Unis auprès des
Nations unies, l’ONU est vouée, non pas « à nous mener au paradis », mais « à
nous sauver de l’enfer ». La mise au point de l’ONU a été progressive et
laborieuse. Son action a été longtemps entravée par la rivalité opposant les Etats-
Unis à l’URSS. Ses résultats sont limités ou dévevants.
I. La mise en place de l’ONU

La Société des Nations (SDN) ayant échoué dans sa mission de maintenir la paix
mondiale, dès le 14 août 1941, Winston Churchill et Franklin Delano
Roosevelt prévoient, dans la Charte de l’Atlantique, l’instauration d’un nouveau
système de sécurité collective. L’expression Nations unies qui est due à Roosevelt,
apparut pour la première fois dans la Déclaration des Nations unies du 1er
janvier 1942, par laquelle les représentants de 26 pays s’engageaient à poursuivre
ensemble la guerre contre les puissances de l’Axe.
La Charte des Nations unies fut élaborée par les représentants de 50 pays à la
Conférence des Nations unies sur l’Organisation internationale, réunie à San
Francisco du 25 avril au 26 juin 1945. Ils prirent pour base de leurs travaux les
propositions rédigées entre août et octobre 1944 à Dumbarton Oaks par les
représentants de la Chine, des Etats-Unis et de l’URSS et approuvées à la
Conférence de Yalta. La Charte fut signée le 26 juin 1945 par les représentants
des 50 pays ; la Pologne, qui n’avait pas été représentée à la Conférence, la signa
plus tard, mais elle fait néanmoins partie des 51 Etats Membres originels.
L’Organisation des Nations unies naquit officiellement le 24 octobre 1945,
lorsqu’elle fut ratifiée par la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et
l’URSS et par la majorité des autres pays signataires. La journée des Nations unies
est célébrée le 24 octobre de chaque année. Après l’invitation officielle des Etats-
Unis en 1946, le siège de l’ONU s’établit à New York en 1950 : le centre de gravité
de la politique mondiale se déplace alors de l’Europe vers l’Amérique.
II. Les organes de l’ONU

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L’ONU fonctionne grâce à six organes principaux : l’Assemblée générale, le


Conseil de Sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de Tutelle,
la Cour Internationale de Justice de La Haye et le Secrétariat général.
1. Les principaux organes

a) L’Assemblée générale
Constituée de 50 Etats au départ, puis de 117 en 1965, l’Assemblée générale compte
aujourd’hui 191 membres dont chacun dispose d’une voix. Elle se réunit en
sessions plénières et sept grandes commissions. L’Assemblée générale
ordinaire annuelle a lieu en septembre. L’Assemblée générale vote le budget,
l’admission de nouveaux membres et des recommandations concernant la paix et la
sécurité transmises au Conseil de Sécurité. Elle examine les rapports des autres
organismes dépendants de l’ONU. Elle vote des résolutions, à la majorité des deux
tiers pour les résolutions obligatoires (décisions) ou à la majorité simple pour les
résolutions non obligatoires (recommandations).
b) Le Conseil de Sécurité (Security Council)
Organe décisif et exécutif de l’ONU, le Conseil de sécurité regroupe 15 membres
depuis le 1er janvier 1966 (11 membres en 1945). Ce Conseil compte cinq
membres permanents disposant du droit de veto : la Chine (qui a pris la place
de Taiwan en 1971), les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie (qui
a pris le siège de l’URSS) ; les dix autres non permanents sont élus pour deux ans
par l’A.G. Le Conseil de Sécurité a pour rôle essentiel le maintien de la paix et de
la sécurité internationales. Il détermine si la paix est menacée ou s’il y a rupture
de la paix ou encore s’il y a agression. Il peut décider l’envoi de troupes armées (les
« Casques Bleus »). Les décisions sont prises à la majorité de neuf voix avec la
règle de l’unanimité entre les cinq membres permanents. Toutefois, la
« résolution Acheson » de 1950 prévoit qu’en cas de paralysie du Conseil de
sécurité, celui-ci peut saisir l’Assemblée générale des problèmes de sécurité. C’est par
exemple par ce biais que, malgré l’absence de l’URSS, l’Assemblée générale put
décider l’envoi de troupes en Corée en 1950.
c) Le Conseil économique et social ou ECOSOC (Economic and Social
Council)
Il coordonne les activités économiques et sociales des Nations unies, la coopération
internationale et les progrès sociaux. Il regroupe 50 membres (depuis 1973), élus
pour 3 ans par l’Assemblée générale. Il compte plusieurs organes subsidiaires
(comités permanents – commissions économiques régionales).
d) Le Conseil de Tutelle de l’ONU (Trusteeship Council)
Il supervise l’administration des territoires sous tutelle dans le but de favoriser leur
évolution progressive vers l’autonomie et l’indépendance. Ce Conseil n’a plus saz
raison d’être car le dernier pays sous tutelle est indépendant le 1 er octobre 1994 (les
Îles Palau ou Belau).
e) La Cour Internationale de Justice de La Haye (International Court of
Justice)
Elle règle les différends juridiques entre Etats dont elle est saisie. Elle se compose de
15 magistrats indépendants des pays et élus pour 9 ans (et rééligibles) par
l’Assemblée générale et le Conseil de Sécurité.
f) Le Secrétariat général

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Secrétaires généraux Mandats


Trygve Halvdan LIE 1946-1952 Favorable à l’intervention militaire de l’ONU en Corée, il dut
(1896-1968) / Norvégien démissionner sous la pression de l’URSS.
Dag Hjalmar Agne Carl 1953-1961 Médiateur écouté dans plusieurs crises internationales, il mourut
HAMMARSKJÖLD dans un accident d’avion en Afrique. Prix Nobel de la Paix en 1961à
(1905-1961) / Suédois titre posthume
Sithiu U THANT 1961-1971 Démissionna en décembre 1971. Sa dépouille mortelle devint
(1909-1974) / Birman l’objet d’une lutte entre les étudiants birmans et le gouvernement
militaire de Ne Win, qui s’en empara et l’inhuma dans une tombe
scellée.
Kurt WALDHEIM 1972-1981 Chercha un 3e mandat en 1978 mais dut se retirer face au veto de la
(né le 21 décembre 1918 / mort le Chine. Président d’Autriche de 1986 à 1992.
14 juin 2007) / Autrichien
Javier Pérez DE CUELLAR 1982-1991 Très attaché au rôle de maintien de la paix de Conseil de Sécurité
(né en 1920) / Péruvien de l’ONU. Réussit à négocier le cessez-le-feu qui mit fin à la guerre
entre l’Iran et l’Irak (1981-1988), dirigea également, en 1991, les
négociations qui aboutirent à la fin de la guerre du Golfe.
Boutros Boutros GHALI 1991-1995 Diplomate avisé, il accompagna Anouar al-Sadate lors de son
(né en 1922) / Egyptien voyage historique en Israël en 1977 ; il joua également un rôle
primordial dans les négociations de Camp David qui aboutirent, en
1979, à l’accord de paix israélo-arabe.
Kofi ANNAN Depuis 1995 Premier secrétaire à avoir effectué l’ensemble de sa carrière au sein
(né en 1938 / Ghanéen des Nations unies.
Le Secrétariat général assume les fonctions administratives, sous la direction d’un
Secrétaire général nommé par l’Assemblée générale sur recommandations du
Conseil de Sécurité pour une période de 5 ans. Le Secrétaire général joue un rôle de
coordination et peut avoir un rôle décisif dans la préparation de l’évolution
diplomatique des affaires (ce fut le cas de Trygve Lie favorable à l’intervention
militaire de l’ONU en Corée en 1950 ou Dag Hammarskjöld dans l’affaire de la
sécession katangaise de 1960-1961ou de Javier Pérez De Cuellar dans guerre Iran
– Irak de 1981-1988 et dans la guerre du Golfe de 1990-1991, etc.). Le Secrétaire
général travaille avec une administration de 5 000 fonctionnaires originaires de
toutes les nations mais théoriquement indépendants de leurs gouvernements.
2. Les autres organes
ORGANES Date de la Lieu du
fondation siège
CMA (Conseil mondial pour l’Alimentation) ou WFC (World Food Council) 1974 Rome
(Italie)
CNUCED (Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement) 1964 Genève
ou UNCTAD (United Nations Conference on Trade and Development) (Suisse)
FNUAP (Fonds des Nations unies pour les Activités en matière de Population) ou 1967 New York
UNFPA (United Nations Population Fund) (Etats-Unis)
Haut Commissariat des Nations unies pour les Droits de l’Homme ou 1993 Genève
High Commmissioner on Human Rights (Suisse)
HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés) ou UNHCR 1951 Genève
(United Nations High Commissioner for Refugees) (Suisse)
PAM (Programme Alimentaire Mondial) ou WFP (World Food Program) 1963 Rome
(Italie)
PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement) ou UNDP 1965 New York
(United Nations Development Program) (Etats-Unis)
PNUE (Programme des Nations unies pour l’Environnement) ou UNEP (United 1972 Nairobi
Nations Environment Program) (Kenya)
TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda) ou ICTR (International 1994 Arusha
Criminal Tribunal for Rwanda) (Tanzanie)
TPIY (Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie) ou ICTY 1993 La Haye
(International Criminal Tribunal for Former Yugoslavia) (Pays-Bas)
UNICEF (United Nations Children’s Emergency Fund) ou FISE (Fonds des 1946 New York
Nations unies de secours d’urgence à l’Enfance) (Etats-Unis)
UNITAR (United Nations Institute for Training and Research) ou Institut des 1965 Genève
Nations unies pour la Formation et la Recherche (Suisse)
UNU (Université des Nations unies) ou UNU (United Nations University) 1976 Tokyo
(Japon)
UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the 1949 Amman

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Near East) ou Office de Secours et des Travaux des Nations unies pour les (Jordanie) et
Réfugiés de Palestine au Proche-Orient) Gaza (Palestine)
depuis 1996

3. Les institutions spécialisées


a) Le Groupe Banque Mondiale et ses démembrements

INSTITUTIONS Date de la Lieu du


Fondation Siège
GROUPE BANQUE MONDIALE (World Banking) 1944
BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) ou 1945
IBRD (International Bank for Reconstruction and Development)
AID (Association Internationale pour le Développement) ou IDA (International 1960 Washington
Development Association) (Etats-Unis)
SFI (Société Financière Internationale) ou IFC (International Finance 1956
Corporation)
AMGI (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements) ou MIGA 1988
(Multilateral Investment Guarantee Agency)

b) Les autres institutions spécialisées


INSTITUTIONS Date de la Lieu du
Fondation Siège
FAO (Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) 1945 Rome (Italie)
ou (Food and Agriculture Organization of the United Nations)
FIDA (Fonds International de Développement Agricole) ou IFAD 1977 Rome (Italie)
(International Fund for Agricultural Development)
FMI (Fonds Monétaire International) ou IMF (International Monetary 1945 Washington
Fund) (Etats-Unis)
OIT (Organisation Internationale du Travail) ou ILO (International Labour 1919 Genève
Organization) (Suisse)
OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) ou ICAO 1947 Montréal
(International Civil Aviation Organization) (Canada)
OMI (Organisation Maritime Internationale) ou IMO (International 1975 Londres
Maritime Organization) (Roy.-Uni)
OMM (Organisation Météorologique Mondiale) ou WMO (World 1950 Genève
Meteorogical Organization) (Suisse)
OMPI (Organisation Mondiale pour la Propriété Intellectuelle) ou WIPO 1967 Genève
(World Intellectual Property Organization) (Suisse)
OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ou WHO (World Health 1948 Genève
Organization) (Suisse)
ONUDI (Organisation des Nations unies pour le Développement) ou 1967 Vienne
UNIDO (United Nations Industrial Development Organization) (Autriche)
UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural 1945 Paris (France)
Organization) ou (Organisation des Nations unies pour l’Education, la
Science et la Culture)
UPU (Union Postale Universelle) ou UPU (Universal Postal Union) 1874 (Institut Berne
spécialisée depuis (Suisse)
1948)
UIT (Union Télégraphique Internationale) ou ITU (International 1865 (Institution Genève
Telegraphic Union) spécialisée depuis (Suisse)
1947)

c) Organisations à statut spécial


ORGANISATIONS Date de la Lieu du
fondation Siège
AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) ou IAEA (International 1957 Vienne
Atomic Energy Agency) (Autriche)
OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) ou WTO (World Tourism 1977 Madrid
Organization) (Espagne)

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III. L’action de l’ONU


1. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales
Ce rôle appartient avant tout au Conseil de Sécurité et plus particulièrement des
« Cinq Grands ». Mais l’Assemblée peut voter des « recommandations » et peut être
directement saisie des affaires en cas de paralysie du Conseil (résolution Acheson) :
- des recommandations concernant le désarmement ou toute autre question
touchant la paix (exemple : La question palestinienne). ;
- des condamnations : les interventions soviétique en Hongrie et franco-
britannique à Suez, par exemple, furent condamnées par l’Assemblée générale ;
- des interventions armées : Les troupes de l’ONU se sont dressées contre les
« agresseurs » nord-coréens et chinois en 1950. Les « Casques Bleus » se sont
interposés entre les combattants israéliens et égyptiens dans le Sinaï en 1956 et ont
réussi à réduire à néant la sécession katangaise. ;
- l’arme diplomatique : le Conseil de Sécurité propose des solutions aux
adversaires éventuels (les « bons offices » du secrétaire général ou de ses envoyés.

2. Les progrès politiques


a)La décolonisation
L’ONU proclame dans sa Charte « le droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes ». L’indépendance est ainsi accordée à des territoires sous mandat de la
SDN : la Syrie et le Liban en 1947, le partage de la Palestine et la création de l’Etat
d’Israël en 1948. L’ONU s’est également attelée à la surveillance des territoires non
encore autonome en réclamant surtout des « renseignements » aux puissances
coloniales et en vérifiant si les progrès vers l’aptitude à l’indépendance sont réalisés.
En 1957, l’ONU s’est penchée sur le problème algérien, malgré les protestations de la
France qui fit valoir que les « départements algériens » ne relevaient que des
« affaires intérieures » françaises. Par sa déclaration anticolonialiste de
1960, la majorité de l’Assemblée générale réclame l’indépendance immédiate pour
les territoires encore sous tutelle coloniale.
b) Les droits de l’homme
Dans ce domaine, l’ONU a adopté la Déclaration universelle des droits de
l’Homme le 10 décembre 1948 (droits à la vie, à la liberté, interdiction de
l’esclavage, des détentions et arrestations arbitraires, condamnation de l’apartheid).
Mais les grands principes se heurtent le plus souvent à la mauvaise volonté des Etats
soucieux d’éviter l’ingérence de l’ONU dans ce qu’ils appellent leurs « affaires
intérieures ».
Des droits économiques et sociaux sont reconnus par la Charte, concurremment aux
droits politiques, droits à la sécurité sociale, au travail, au repos, à l’éducation, à un
niveau de vie suffisant, à la liberté syndicale. L’ONU a souvent montré son
impuissance évidente à les faire appliquer mais dispose d’une base juridique qui
justifie les efforts de certains organismes comme le BIT, l’UNESCO, etc.
c) Le désarmement
Dans ce domaine, l’échec est encore patent, le désarmement ne pouvant se
concevoir qu’accompagné de l’établissement de la sécurité collective assurée par

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les Nations unies. La fusion entre les commissions de l’Energie atomique et des
Armements classiques – dans l’impasse depuis leur création en 1946-1947 – donna
naissance en 1952 à la Commission du Désarmement composée des membres du
Conseil de Sécurité. En avril 1954, fut désigné un sous-comité du désarmement
siégeant à Londres et comprenant des délégués des Etats-Unis, de l’URSS, de la
Grande-Bretagne, de la France et du Canada. Les difficultés pour trouver un accord
conduisirent à l’élargissement du sous-comité. Ainsi un comité de désarmement
siégea à Genève depuis 1961 mais dut abandonner ses travaux à partir de 1964.
Les trois « Grands » (États-Unis, Grande-Bretagne et Union soviétique)
entament alors des négociations ayant permis la signature de plusieurs accords :
- interdiction des explosions atomiques (sauf les explosions souterraines) en 1963 ;
- utilisation pacifique de l’espace en 1967 ;
- traité de non prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1968 ;
- traité de non nucléarisation des fonds marins en 11 février 1971 ;
- accords SALT 1 (26 mai 1972) et SALT 2 (18 juin 1979).
Depuis 1979, à l’initiative de la France, un nouveau comité de désarmement a
recommencé à fonctionner.
d) Le progrès économique
L’ECOSOC est appuyé par divers organismes : BIRD, BAT (Bureau d’Assistance
Technique), FAO, PNUD, etc. Son action concerne :
- l’assistance technique : des experts, des bourses d’études, des crédits
d’assistance, etc. ;
- une aide financière ;
- des recommandations pour que les pays riches augmentent leur aide aux pays en
développement (objectif : 1 % de PNB) ;
La CNUCED, fondée en 1964 tient des réunions périodiques pour promouvoir un
nouvel ordre économique international (NOEI).

3) Les insuffisances
L’ONU a été tournée en dérision depuis sa création notamment par les dirigeants des
grandes puissances : du « nid d’agents de l’impérialisme » de Staline, à la
« Maison des morts » du Président Reagan, en passant par le « machin » raillé
par le général De Gaulle (Claire Tréan, Le Renouveau des Nations unies, Le Monde
– dossiers et documents, janvier 1989). Pendant la guerre froide, l’action de l’ONU a
été souvent paralysée par l’utilisation abusive du droit de veto de la part des deux
Grands. Selon Daniel Colard, « de 1945 à 1985, les Etats-Unis ont recours
au veto 42 fois, la Grande-Bretagne 23 fois, la France 15 fois, la Chine 4
fois ; l’URSS détient le record absolu avec 116 veto » (Les Cinquante ans de
l’ONU, un bilan contrasté, Paris, Défense nationale, 1994).
L’Onu a également montré son incapacité à remplir la première de ses missions : la
résolution des conflits. C’est que Claire Tréan constate : « L’Assemblée générale
n’avait cessé d’adopter des résolutions, de dépêcher des médiateurs,
mais ici le sang continuait de couler ». En effet, depuis 1945 plus de 130
conflits ont éclaté dans le monde sans que l’ONU ait été capable d’arrêter les va-t-en-
guerre.
Même si la fin de la guerre froide a permis de lever le blocage du système, l’ONU est
affaiblie par la disparition du contrepoids que constituait l’URSS. Aujourd’hui,
l’Amérique, unique superpuissance, agit souvent de manière unilatérale.
L’intervention des Etats-Unis en Irak en mars 2003 sans l’aval du Conseil de

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Sécurité en est une parfaite illustration. Richard Perle, néoconservateur américain,


affirme : « La réticence du Conseil de Sécurité à entériner l’usage de la
force (en Irak) pour appliquer ses propres résolutions (…) a sonné le
glas du fantasme vieux de plusieurs décennies qui considérait l’ONU
comme le fondement de l’ordre international » (Le Figaro, 11 avril 2003).
Richard Gardner, secrétaire adjoint aux affaires internationales, expliquera
franchement : « Nous, à Washington, nous considérons les Nations unies, de façon
réaliste et pratique, comme un moyen de promotion de notre intérêt national. »
L’action de l’ONU continue d’être suspendue à la volonté politique des Etats-Unis. La
composition du Conseil de Sécurité ne reflète plus les rapports de forces
internationaux actuels. Aussi certains pays réclament-ils avec insistance et à juste
titre le statut de membres permanents : c’est le cas du Japon (2e contributeur de
l’ONU), l’Allemagne (3e bailleur) ou du Brésil.
Entre autres problèmes de l’ONU, André Lewin mentionne, dans le journal Jeune
Afrique/L’Intelligent (n° 2205, du 13 avril 2003), « les réunions répétitives et
les ordres du jour interminables » de même quel « la prolifération des
tâches et des programmes de sorte qu’il est impossible de se concentrer
sur les priorités ».

Conclusion
Après une soixantaine d’années d’existence, l’ONU présente un bilan mitigé.
Certaines critiques sont fondées mais il faut reconnaître que l’Organisation a fait
des efforts réels (aides, subventions, soutien aux mouvements de décolonisations,
solutions de certains conflits, etc.). Aujourd’hui, une réforme de fond s’impose. Face
aux nombreuses difficultés de l’ONU, il est nécessaire de prendre des mesures
susceptibles d’insuffler une vigueur aux Nations unies car, comme l’affirme
Samantha Power (Le Monde diplomatique, septembre 2005), « même si l’ONU
a échoué à bannir la guerre, elle demeure indispensable à la recherche
de la paix. »

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