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Une société politique est fondée sous ce nom à Paris le 27 avril 1790 pour défendre et développer les principes des
droits de l'homme. Elle est plus connue sous l'appellation de club des Cordeliers, à cause de l'ancien couvent où
elle tenait ses réunions à Paris.
La Déclaration française peut être rapprochée du préambule de la Déclaration d'indépendance des États-Unis de
1776, en particulier « tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits
inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur »". De son côté, la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pose dans son article 1 que « tous les hommes naissent libres et
égaux » et dans son article 2 que « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. » On a
bien dans les deux textes la déclaration de droits inaliénables ou imprescriptibles, c'est la même chose, il y a un
droit qui est commun : la liberté, mais en Amérique il y a deux autres droits qui sont le droit à la vie et le droit au
bonheur qui sont ignorés dans la déclaration française qui en propose trois autres : la propriété, la sûreté et la
résistance à l'oppression.
Les députés américains n'ont pas semblé plus gênés que leurs homologues français par l'inégalité de naissance que
constitue la condition de l'esclavage.
Philippe Joutard souligne plus particulièrement la ressemblance entre les trois premiers articles de la Déclaration
des droits de l'homme et du citoyen, « les plus célèbres », et les deux premiers articles de la Déclaration des droits
de l'État de Virginie, qui a elle-même « directement et clairement inspiré les débuts de la Déclaration
d'indépendance américaine ». Il souligne également que « si de multiples expressions et concepts évoquent les
droits virginiens, la tonalité générale est différente. Osons le dire, la Déclaration française est beaucoup plus
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timorée en matière d'affirmation d'une liberté qui doit être soigneusement encadrée » .
Par ailleurs, la révolution américaine présente de nombreuses différences avec la Révolution française. Elle
recouvre principalement les événements liés à l'indépendance américaine vis-à-vis de la monarchie britannique,
dont le principal facteur déclenchant est un refus du montant de taxes jugées injustes selon le slogan « No taxation
without representation ». Les treize colonies à l'origine de la guerre d'indépendance ne sont unifiées que depuis
1775. Lorsque la première constitution américaine est rédigée, celle de Virginie, elle s'inspire, de la déclaration des
droits de 1689, et des travaux des philosophes britanniques (John Locke, Henry Home, Thomas Hobbes) ainsi que
des philosophes des lumières (Charles de Montesquieu), qu'ont lu les acteurs de la révolution américaine, tels que
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Benjamin Franklin ou Thomas Jefferson . La constitution fédérale américaine de 1787, qui a rejeté
l'incorporation d'une déclaration des droits, est une première application limitée de ces nouveaux principes
philosophiques. C'est en ce sens pratique qu’elle a pu influencer la déclaration française. La fin de sa ratification
par les treize États américains date du 29 mai 1790, soit après la date de la déclaration des droits de l'homme et du
citoyen. L'incorporation des principaux droits individuels à la constitution des États-Unis fait l'objet d'une
déclaration des droits, qui a été incorporée à la constitution sous forme d'amendements en 1791 (date de la
ratification), soit deux ans après la déclaration française des droits de l'homme. De plus, ces droits sont
spécifiquement énoncés, pour contrebalancer le pouvoir du gouvernement fédéral, ils ne concernent pas les États
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américains . Ce n'est qu'au XXe siècle que cette position de principe a été revue. La perspective américaine (qui se
réfère à la Common law Britannique) est assez différente de la perspective positiviste et globalisante
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française [pas clair].