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A Madame la présidente du tribunal de première instance de Bouaké

Bouaké, le 13-09-2022

Affaire : Mairie de Djébonoua contre société Funérarium de Côte d’Ivoire dit SFU-CI

NOS REFERENCES
Maître Touré Gisèle inscrite au barreau ivoirien ayant son cabinet sis à Bouaké quartier
commerce non loin de SOCOCE ; BP 302 Bouaké 02 ; TEL : 07-09-71-85-33.

CONCLUSIONS EN REPLIQUE

Pour :
La société Funérarium de Côte d’Ivoire dit SFU-CI SARL, société à responsabilité limitée, au
capital social de 1.000.000 FCFA, immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier
sous le numéro CIABJ-2004-B 8209compte contribuable N°1323535 N, dont le siège social
est sis à Anyama Blanco extension, 13 BP 992 Abidjan 13, représentée par son gérant,
monsieur YAO KOUAKOU François, majeur de nationalité ivoirienne, domicilié au siège
social de ladite société.
Défenderesse
Ayant pour conseil
Maître Touré Gisèle inscrite au barreau ivoirien ayant son cabinet sis à Bouaké quartier
commerce non loin de SOCOCE ; BP 302 Bouaké 02 ; TEL : 07-09-71-85-33.

Contre :
La mairie de Djébonoua, commune de Djébonoua sise à Djébonoua ; TEL : 34-76-39-27 ; 02-
80-19-96 ; Email : Taig.edjkoff@gmail.com, agissant aux poursuites et diligences de son
maire TAIGAIN KOFFI Edmond, ingénieur agronome et maire de Djébonoua, de nationalité
ivoirienne, demeurant en cette qualité à la Mairie de Djébonoua
Représenté par son 3ième adjoint au maire Monsieur KANGAH KOFFI ISIDORE, maire
résident, majeur de nationalité ivoirienne, domicilié à Djébonoua ; CEL : 07-79-10-64-61
Demanderesse

PLAISE AU TRIBUNAL
Par acte délivré le jeudi 23 décembre 2021, la mairie de Djébonoua a assigné la société
Funérarium de Côte d’Ivoire dit SFU-CI SARL à comparaitre devant le tribunal de première
instance de Bouaké.
I- LES FAITS
Attendu que la commune de Djébonoua dans sa mission d’administration de la collectivité
territoriale et d’intérêt général convenu par le biais de la municipalité sortante, avec la société
Funérarium de Côte d’Ivoire dit SFU-CI SARL, la construction d’une morgue pour éviter que
sa population ait toujours recours à la morgue de Bouaké ;
Que par la construction de ladite morgue, la commune de Djébonoua a offert un terrain à la
société SFU-CI SARL pour la réalisation du projet ;
Que la mairie de Djébonoua et la société SFU-CI SARL ont passé en décembre 2016, une
convention de partenariat dans laquelle ladite mairie s’engageait à concéder un espace d’une
contenance de 1600 m2 pour le stationnement des véhicules extérieurs à la société
susmentionnée ;
Qu’en contrepartie, la société SFU-CI SARL était tenue de verser la somme de 50.000 FCFA
à la mairie de Djébonoua au cours de la première année, révisable dès la deuxième année soit
à partir de décembre 2018 ;
Pièce n°1 : Convention de partenariat
Attendu qu’un protocole d’accord avait été rédigé le 22 mai 2017 dans lequel les obligations
des parties étaient bien définies comme l’obligation de la société SFU-CI SARL, de façon
bénévole, d’enlever tout corps sur le territoire de la commune et sous-préfecture de
Djébonoua, à les conserver et à procéder, le cas échéant, à l’inhumation des corps non
réclamées pendant un délai d’un mois, après accord des autorités communales et judiciaires.
Que la société SFU-CI SARL a refusé de signer ledit protocole.
Pièce n°2 : Protocole d’accord du 22-05-2021
Attendu que la Mairie de Djébonoua n’a pas cessé sa relation contractuelle avec la société
SFU-CI SARL.
Que, même dans leur relation contractuelle notoire, la société SFU-CI SARL a développé
l’habitude de prendre en charge gratuitement la conservation des corps d’indigents, sans
propriétaire et les cas sociaux ;
Que, vu la société SFU-CI SARL a adressé le 10 janvier 2020 une facture d’un montant de
cent quarante et un mille neuf (141.009) FCFA pour la conservation du corps d’un indigent ;
Pièce n°3 : bordereau récapitulatif de la facture n°001-2020
Que la société SFU-CI SARL a fait comprendre à mainte reprises qu’elle n’est plus disposée
à prendre en charge les cas sociaux et que cela revenait à la mairie de Djébonoua ;
Que la mairie a décidé, lors de la première réunion de la municipalité au titre de l’année 2020
qui s’est tenue le 6 juin 2020 en présence du maire, monsieur TAIGUAIN KOFFI EDMOND
et ses adjoints, que désormais la mairie pendra en charge la conservation et l’inhumation des
corps d’indigents et que par conséquent, il était mis fin à la faveur d’occupation forfaitaire de
l’ODP de ladite morgue qui paiera désormais le coût réel de l’ODP
Pièce n°4 : procès-verbal de la première réunion de la municipalité au titre de l’année
2020
Attendu que la mairie de Djébonoua a adressé la société SFU-CI SARL, plusieurs courriers
l’informant qu’elle devait s’acquitter d’une taxe d’occupation du domaine public de l’année
2021 fixé à 1.600.000 FCFA ;
Qu’étant donné qu’elle s’est déjà acquittée de la somme de 600.000 FCFA, la Mairie réclame
le reliquat de 1.000.000 FCFA à ladite société ;
Pièce n°5 : ordre de recette des taxes sur l’occupation du domaine public au titre de
l’année 2021
Qu’en réponse au courrier de la mairie, la société SFU-CI SARL a souligné que les partiez
sont liés par un accord préalable concernant le paiement pour l’occupation de l’espace
aménagé pour le parking et la société SFU-CI SARL a signifié ne pas pouvoir satisfaire la
demande de la Mairie car ayant plusieurs charges.
II- DISCUSSION
Considérant que le tribunal de première instance de Bouaké sera déclaré incompétent pour
statuer en la matière (A) et de constater l’irrégularité de la modification unilatérale du contrat
faite par la Mairie de Djébonoua (B).

A- De l’incompétence du tribunal de première instance de Bouaké

Attendu que l’article 55 de l’ordonnance du 3 août portant occupation du domaine public


dispose que : « Sous réserve de l’épuisement des voies de recours non juridictionnelles, sont
portés devant la chambre administrative de la cour suprême les litiges relatifs aux
autorisations ou contrats comportant occupation du domaine public quelle que soit leur forme
ou dénomination, accordées ou conclues par les personnes morale de droit public ou privé
mentionnées à l’article 1. »
Qu’en l’espèce, la Mairie de Djébonoua a adressé une assignation à la société SFU-CI SARL
lui demandant de se présenter le 5 janvier 2022 devant le tribunal de première instance de
Bouaké pour des faits relatifs à l’occupation du domaine public ;
Considérant qu’au terme de l’article précité, la juridiction compétente en matière de litiges
relatifs à l’occupation du domaine public à un contrat comportant occupation du domaine
public est le conseil d’état ;
Qu’il s’en suit de déclarer le tribunal de première instance de Bouaké incompétent.

B- De l’irrégularité de la modification unilatérale du contrat liant la Mairie de


Djébonoua à la société SFU-CI SARL
Il est de principe que l’administration peut modifier unilatéralement les clauses d’un contrat
auquel elle est partie, en imposant à son cocontractant des obligations nouvelles différentes de
celles initialement prévues dans le contrat.
Cependant, le pouvoir de modification unilatérale est une prérogative de l’administration
assortie de quelques garanties au profit du cocontractant. En effet, les modifications ne
doivent pas dépasser certaines limites quantitatives. Il est ainsi interdit que la modification
unilatérale porte atteinte à ce qui constitue l’essentiel de la convention, convention en vertu de
laquelle les parties ont consenti à signer ledit contrat. Il ne peut toucher ni aux clauses
financières du contrat, ni à son objet. Par exemple, la modification ne doit pas dépasser un
certain pourcentage ou un seuil d’augmentation ou de réduction de la prestation sous peine
que le cocontractant soit fondé à demander la résiliation du bail : (CE, 17 mars 1932,
Mourier).
Attendu qu’au terme de l’article II de la convention de partenariat liant la Mairie de
Djébonoua à la société SFU-CI SARL, la société SFU-CI SARL s’est engagée à verser la
somme de 50.000 FCFA à la Mairie chaque mois pour l’occupation de l’espace concédé au
cours de la première année soit 600.000 FCFA / AN ; somme dont s’est acquittée la société
SFU-CI SARL ;
Que par délibération du conseil municipal en date du 12 décembre 2020, il a été décidé par
ledit conseil que l’ODP est de 1000 FCFA / m2, soit annuellement la somme de 16.000.000
FCFA ; somme que la société SFU-CI SARL se voit imposée de payer ;
Que face à cette augmentation, la société SFU-CI SARL a fait savoir à la mairie qu’elle serait
dans l’impossibilité d’honorer le paiement d’une telle somme en raison de ses nombreuses
charges financières ;
Pièce n°6 : la lettre de la société SFU-CI SARL adressée à la Mairie de Djébonoua en date
du 28 octobre 2021
Qu’en l’espèce, il y a l’existence d’une modification unilatérale par la mairie dépassant la
limite quantitative ;
Qu’il en résulte que cette modification unilatérale est irrégulière.

PAR CES MOTIFS :


- Déclarer la Mairie de Djébonoua irrecevable en son action
- L’y dire mal fondée
- Se déclarer incompétent pour connaitre du litige
- Constater, le cas échéant, l’irrégularité de la modification unilatérale du contrat
- Ordonner l’exécution provisoire de la décision
- La condamner aux dépens
Le 13-09-2022

SIGNATURE DE L’AVOCAT
SOUS TOUTES RESERVES ET
A CE QU’IL EN IGNORE
BORDEREAU DE COMMUNICATION DES PIECES

Pièce n°1 : Convention de partenariat


Pièce n°2 : Protocole d’accord du 22-05-2021
Pièce n°3 : bordereau récapitulatif de la facture n°001-2020
Pièce n°4 : procès-verbal de la première réunion de la municipalité au titre de l’année
2020
Pièce n°5 : ordre de recette des taxes sur l’occupation du domaine public au titre de
l’année 2021
Pièce n°6 : la lettre de la société SFU-CI SARL adressée à la Mairie de Djébonoua en
date du 28 octobre 2021

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