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LICENCE PROFESSIONNELLE

Environnement du Commerce
international

Enseignant : Pr BAKEHE Novice Patrick


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OBJECTIFS DU COURS

Les objectifs de ce cours se situent dans le cadre professionnel de l’apprenant et dans le


cadre global de l’entreprise et du pays.

1 – Objectif sur le plan professionnel : Ce cours permet d’acquérir les


connaissances pertinentes sur les types d’environnement international dans lesquels l’entreprise
doit se mouvoir. Un atout supplémentaire est la facilité de réflexion sur les enjeux économiques
et sociaux liés à l’activité de l’entreprise et sa place dans la société, l’économie nationale voire
internationale.

2 - Objectif sur le plan global, Ce cours permet de percevoir la pluralité des


intérêts économiques, des modes d’analyses des différents acteurs et partenaires avec qui
l’entreprise ou un pays évolue et fonctionne au jour le jour.
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Introduction

Le commerce international devient un facteur de développement économique de plus en plus


important, son rythme d’expansion étant depuis une quinzaine d’année presque deux fois plus
rapide que celui de l’ensemble des activités économiques dans le monde. La connaissance de
l’environnement constitue donc une étape essentielle dans la démarche du diagnostic
stratégique que toute équipe dirigeante effectue avant de formuler la stratégie d’ensemble de
l’entreprise pour bénéficier des opportunités et faire face aux menaces à un environnement en
constante évolution.
Un très grand nombre d’entreprises se fixent pour objectif de s’agrandir. Les raisons sont
multiples : économie d’échelle, ressources financières plus importantes, recherche des
synergies, volonté de puissance… Mais pour beaucoup, un développement national ne suffit
pas. L’exportation puis la multinationalisation constituent des stratégies dont la mondialisation
de l’économie accentue la nécessité.
Quelle est donc la problématique que soulève cette unité d’enseignement ?

Il faut reconnaître aujourd’hui que l’environnement, devenu complexe, incertain et flou, est
une source majeure d’incertitude. Comment une entreprise ou un pays arrive-t-il à concilier les
choix stratégiques dont dépend sa compétitivité à long terme avec la bonne maîtrise des
turbulences de son environnement dont dépend sa compétitivité immédiate ?

PLAN DU COURS:

Partie I : Analyse du commerce international

Chapitre I : Définition et généralité sur le commerce international

Section I : Présentation du Commerce International

Section II : Différentes mesures du commerce international et leurs limites


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Chapitre II : Gains à l’échange et théories du commerce international

Section I : Théories du libre-échange

Section II : Théories du protectionnisme

Partie II : L’internationalisation des activités de l’entreprise

Chapitre III : La logique et le problème de l’internationalisation

Section I : Les facteurs et étapes de l’internationalisation

Section II : Les problèmes posés par l’internationalisation

Chapitre IV : Les multinationales et leur influence sur les pays d’accueil

Section I : Les opportunités et les menaces des multinationales

Section II : Les cas pratiques


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PARTIE I : ANALYSE DU COMMERCE INTERNATIONAL

CHAPITRE I : Définition et généralité sur le commerce international

1- Présentation du Commerce International:


Au sens strict, le commerce international concerne les opérations d’achat et de vente de biens
réalisées entre les territoires économiques différents. La valeur des exportations moins celle des
importations constitue le solde commercial.
Au sens large, le commerce international inclut aussi les transactions internationales de services
(transports, assurance, tourisme, etc.).
Définitions des termes clés du commerce international
Protectionnisme
Le protectionnisme est une politique commerciale visant à empêcher ou limiter les importations
des biens et services.
Selon le contexte, les objectifs du protectionnisme peuvent être :
- Le maintien des emplois dans certains secteurs d’activités ;
- La protection des industries naissantes ou vieillissantes ;
- Le maintien du niveau de vie (lutte contre la concurrence déloyale).
Le protectionnisme peut être mis en place à l’aide de plusieurs instruments. On distingue les
barrières tarifaires des barrières non tarifaires.
Les barrières tarifaires
Les barrières tarifaires désignent les droits de douane qui jouent comme des obstacles à l’entrée
de marchandises étrangères sur un territoire national.
Les barrières non tarifaires
Les barrières non tarifaires désignent l’ensemble des obstacles à l’entrée de marchandises
étrangères sur un territoire national, à l’exception des droits de douane qui constituent des
barrières tarifaires. Il peut s’agir de limitations quantitatives (contingentements ou quotas) :
l’importation de tel ou tel bien ne doit pas dépasser une quantité maximale pendant une période
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donnée. Il peut s’agir également des barrières non visibles : des normes sanitaires, techniques
ou normes environnementales spécifiques pour les produits importés. Il peut s’agir enfin d’une
politique de change ou de subventions à la production ou à l’exportation protégeant les
producteurs nationaux.
Droits de douane
Un droit de douane est généralement une taxe prélevée à l’occasion de l’importation d’un bien.
On distingue :
- Les droits de douane spécifiques qui correspondent à des droits fixes par unité de
bien importé (par exemple 100 FCFA par unité)
- Les droits de douane ad valorem qui correspondent à un pourcentage de la valeur
du bien importé (par exemple 5% du prix du bien importé).
Dans les deux cas, le prix du bien importé est augmenté du droit de douane, ce qui avantage les
productions nationales.
Avant d’être un instrument de politiques protectionnistes, les droits de douanes sont d’abord
utilisés comme source de recettes fiscales.
Libre-échange
Le libre-échange est une politique commerciale qui vise à réduire tous les obstacles à la
circulation internationale des biens et des services. Il s’oppose donc au protectionnisme.
Discrimination non tarifaire
Spécialisation économique internationale
La spécialisation économique internationale désigne le fait que chaque entité économique
internationale (Etat, groupe d’Etats, etc.) tend à se spécialiser dans une ou plusieurs productions
et en exporte une partie.
Incoterms
Incoterms est l’abréviation anglophone de International Commercial Terms, traduit en français
par conditions internationales de vente (CIV). Les Incoterms sont des règles internationales, qui
sont utilisés dans le commerce. Ils définissent les obligations de chaque partie (vendeur,
acheteur), dans la transaction commerciale : livraison, assurance, transport, risques, documents
obligatoires.
Quelques incoterms
EXW – Ex-Works – À l’usine
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Le vendeur (expéditeur) met à disposition les marchandises transportées dans un endroit


convenu (obligation minimale pour le vendeur). L’acheteur supporte tous les coûts de transport
et de formalités.
FCA – Free-CArrier – Franco-transporteur
Le vendeur livre la marchandise au destinataire désigné et payé par l’acheteur. Le transfert des
risques est matérialisé lors de cette opération. Si la livraison est effectuée dans les locaux du
vendeur, il est responsable du chargement de la marchandise. Si la livraison a lieu dans un autre
endroit, le vendeur n’est plus responsable du déchargement.
CPT – Carriage Paid To – Port payé jusqu’à
La marchandise est livrée au premier transporteur à l’étranger, frais payés par le vendeur, sans
assurance pour le transport. L’acheteur assume les risques et tous les autres frais encourus par
la marchandise dès la remise de la marchandise au premier transporteur. L’acheteur prend en
charge toutes les opérations qui ont lieu à l’arrivée.
CIP – Carriage Insurance Paid to – Port payé, assurance comprise jusqu’à DAP
Règle Incoterms identique au CPT avec comme seule différence l’assurance : le vendeur prend
en charge l’assurance du transport.
DAP – Delivered At Place – Rendu au lieu de destination
Le vendeur prend en charge le transport des marchandises jusqu’au point de livraison convenu.
Il assume les coûts et les risques jusqu’à ce point. L’acheteur supporte le déchargement et le
dédouanement import.
DPU – Delivred at place unloaded, rendu au lieu de destination (ancien DAT)
Le vendeur organise le transport et paie le déchargement au lieu de destination. Une fois au
terminal l’acheteur est responsable de la marchandise et doit effectuer les formalités
d’importation et s’acquitte des droits et taxes liés.
DDP – Delivered Duty Paid – Rendu droits acquittés
Le vendeur livre la marchandise à l’acheteur en ayant tout pris en charge, y compris les
formalités douanières import et le paiement des droits et taxes (Obligation maximal pour le
vendeur).
FAS (Free alongside ship)
Le vendeur règle les frais de transport jusqu’au port d’embarquement et effectue les formalités
d’exportation. La marchandise est livrée le long du navire dans le port désigné par l’acheteur.
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Cette livraison marque le transfert des risques, des frais et des formalités à l’acheteur.
L’Incoterm FAS impose au vendeur l’obligation de dédouaner le fret à l’exportation.
FOB (Free on board)
Le vendeur livre la marchandise sur le navire au port d’embarquement convenu. Le transfert
des charges et des risques se fait lorsque la marchandise est à bord du navire. Le vendeur doit
dédouaner la marchandise.
CFR (Cost and freight)
Le vendeur se charge du transport principal jusqu’au port de destination. Il se charge des
formalités d’export et doit s’acquitter des droits et taxes liés. Le transfert de frais à lieu à
l’arrivée des marchandises au port d’arrivée, mais le vendeur n’est plus responsable de la
marchandise dès que celle-ci a été chargée sur le port de départ.
CIF (Cost, insurance and freight)
Le vendeur livre la marchandise sur le navire au port d’embarquement convenu. Le vendeur se
charge des formalités d’export et règles les droits et taxes liés. Le transfert des frais se fait au
port de destination mais le transfert des risques a lieu au port de départ. L’acheteur prend en
charge les frais à l’arrivée des marchandises au port de destination, et les formalités à l’import.

2- Différentes mesures du commerce international et leurs limites

(Exposé 1)
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CHAPITRE 2 : GAINS A L’ECHANGE ET THEORIES DU COMMERCE


INTERNATIONAL

1. Théories du libre-échange

1.1. Théorie classique


C’est le prolongement du libéralisme à l’échelle internationale.

Théorie de l’avantage absolu


La théorie des avantages absolus désigne l’analyse du commerce international développée par
Adam Smith dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776).
Chaque pays doit se spécialiser en fonction de son avantage absolu, c’est-à-dire la production
pour laquelle il est plus efficient.
Elle repose sur l’hypothèse d’une mesure du coût de production en heures de travail (théorie de
la valeur travail1).
Le tableau suivant indique le nombre d’heures de travail (coûts de production) nécessaire à la
fabrication d’une unité de bien :

Cameroun Nigéria
Médicaments 10 8
Farine 15 20
Le Cameroun se spécialise dans la production de la farine et le Nigéria dans la production des
médicaments.
Les écarts de coûts absolus justifient l’échange international qui procure à chaque pays un gain
en heure de travail. En effet, en important les médicaments, le Cameroun gagne 2 heures ; en
important de la farine, le Nigéria gagne 5 heures. Le commerce international permet un gain à
l’échange pour les deux pays.

Théorie des avantages comparatifs:

1
La valeur d’échange d’une marchandise est déterminée par le temps de travail qui est nécessaire en
moyenne pour la produire.
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La théorie des avantages comparatifs (ou avantages relatifs) affirme que chaque nation a intérêt
à se spécialiser dans la production pour laquelle elle est relativement la plus efficiente.
Développée par Ricardo en 1817, elle explique l’échange international dans le cas où un pays
disposerait d’avantages absolus dans toutes les branches (au niveau de la productivité) et où un
autre pays, à l’opposé, serait totalement désavantagé.
Le tableau ci-après résume la situation avant l’échange international.

Cameroun Nigéria
Coût de production en 1 unité de vin = 120 heures 1 unité de vin = 80 heures
heures de travail 1 unité de drap = 100 1 unité de drap = 90
heures heures
Prix relatifs 1 vin = 1,2 drap (120/100) 1 vin = 0,88 drap (80/90)
1 drap = 0,83 vin 1 drap = 1,125 vin (90/80)
(100/120)
Pour fabriquer une unité de vin et une unité de drap, le Cameroun utilise une quantité de travail
supérieure à celle du Nigéria (220 heures contre 170). Mais si, pour le vin, son désavantage
relatif est important (le Nigéria utilise 40 heures de travail en moins), pour le drap, la différence
est moindre (le Nigéria utilise 10 heures de travail en moins).
La théorie des coûts comparatifs affirme alors que le Cameroun doit se spécialiser dans le drap
(il abandonne donc la production de vin) et le Nigéria dans le vin (il abandonne la production
de drap). Après spécialisation, les deux pays échangent leurs produits. Si le Cameroun exporte
une unité de son drap au Nigéria, il obtiendra 1,125 unité de vin, contre 0,83 seulement chez
lui. Si le Nigéria exporte une unité de son vin au Cameroun, il obtiendra 1,2 unité de drap,
contre seulement 0,83 chez lui.
Au niveau mondial (ici deux pays) il y a gain à l’échange. Avant spécialisation, chaque pays
obtenait 1 unité de drap et 1 unité de vin ; le Nigéria avec 170 heures de travail et le Cameroun
avec 220 de travail. Après spécialisation, le Nigéria obtient 1 unité de vin et 1,2 unité de drap
et le Cameroun 1 unité de drap et 1,125 unité de vin. Soit au niveau mondial, un gain de 0,2
unité de drap et 0,125 unité de vin.
Remise en cause des avantages comparatifs
(Exposé 2)
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2. Théories du protectionnisme2
Les théories protectionnistes ne considèrent pas l’échange international comme nécessairement
défavorable au pays qui importent mais les importations ne doivent pas nuire la production
nationale. La récession économique, la concurrence, la croissance des nouveaux pays
industrialisés (NPI) ont redonné une certaine vigueur à ces thèses.
2.1. Théorie du protectionnisme éducateur :
Selon Friedrich List (1840), l’intervention de l’Etat instaurant un protectionnisme éducateur, à
l’abri duquel pourront se développer les forces productives, peut permettre à un pays de
participer au gain de l’échange.
Le protectionnisme éducateur est un protectionnisme temporaire et s’appliquant à certains
secteurs d’activité. Son objectif est de permettre à ces secteurs d’atteindre un niveau de
développement suffisant pour pouvoir par la suite affronter la concurrence internationale.
2.2. Théorie du protectionnisme défensif:
Face à la concurrence déloyale, le protectionnisme est nécessaire

- Pour lutter contre le dumping social, les très bas salaires des pays en développement;
- Pour lutter contre le dumping monétaire, les monnaies volontairement sous-évaluées
afin de dynamiser les exportations;
Pour lutter contre la multiplication des subventions de l’Etat dans certains pays.

2 .source : commerce international, Edition 3, 1990, page 372.


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PARTIE II : L’INTERNATIONALISATION DES ACTIVITES DE L’ENTREPRISE

CHAPITRE III : LOGIQUE ET PROBLEME DE L’INTERNATIONALISATION

La stratégie d’internationalisation des entreprises s’inscrit dans un mouvement d’intégration


économique mondiale qui est fortement amplifié depuis 1945. Elle représente en d’autres
termes l’option la plus ambitieuse de l’entreprise puisqu’elle suppose une gestion au support
géographique élargit voir planétaire. Cette stratégie donne naissance à des groupes
multinationaux qui peuvent dominer tout un secteur d’activité. Les raisons sont multiples, les
choix délicats, et les étapes à franchir progressives.
L’objectif de ce chapitre est de donc d’identifier les facteurs qui poussent les entreprises
à s’internationaliser et les étapes de cette internalisation avant d’analyser les difficultés de
financements des PME/PMI locales.

SECTION I : LES AVANTAGES COMPETITIFS ET LES ETAPES DE


L’INTERNATIONALISATION

L’internationalisation peut s’exprimer par la présence d’unité de production dans différents


pays et/ou la conquête des multiples marchés. Elle est apparue et s’est développée sous
l’impulsion de plusieurs facteurs.

A – LES AVANTAGES COMPETITIFS

A ce niveau il s’agit pour l’entreprise d’implanter les unités de production dans les pays qui
disposent d’une main d’œuvre « bon marché », dans les endroits où les ressources naturelles
sont disponibles et à moindre coût. La plupart de ces pays d’accueil accorde des avantages en
matière fiscale, financière, équipement ou environnementale.
La plupart des marchés nationaux étant limités, ils sont dans l’obligation d’internationaliser leur
distribution et par la suite leur production si elle souhaite continuer une croissance en volume.

La mondialisation actuelle de l’économie pousse les entreprises dans cette logique afin de se
maintenir en situation de force. Il en résulte que pour les raisons de prestige, de rentabilité, de
coût, de marchés nouveaux de contournement de mesure protectionniste et d’avantages fiscaux
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en nature que procurent certains pays, les grandes entreprises sont obligées de choisir cette
stratégie pour rester concurrentielle et performante.

Remarque : problèmes relatifs à ce choix

Le choix de l’internationalisation de l’entreprise reste délicat. Il existe des pays à risque (guerre,
nationalisation, crise politique), d’autres manquent d’infrastructure suffisante et certains ne
recèlent qu’un marché potentiel limité.
Dans de nombreux pays, l’internationalisation est freinée par les problèmes d’ordre
administratif car ces pays essayent de protéger leurs entreprises nationales en restreignant
l’accès à leurs marchés.
Du point de vue social, l’internationalisation des entreprises pose le problème des
délocalisations avec les conséquences qui en résultent sur l’emploi dans les pays d’origine.

B - LES ETAPES DE L’INTERNATIONALISATION

On distingue de multiples étapes concernant l’internationalisation des entreprises.

– L’EXPORTATION ET LA COMMERCIALISATION

La 1ère étape consiste à exporter. L’entreprise vend tout ou partie de sa production

réalisée dans son propre pays ou à l’étranger. Elle peut le faire de trois façons :

- L’exportation directe : l’entreprise se charge elle-même de vendre ses produits à


l’étranger ce qui suppose une démarche approfondie afin de bien connaître les pays
destinataires.
- L’exportation indirecte : l’entreprise exportatrice a besoin des recours aux services
spécialisés intermédiaires.
Exemple : les courtiers, les sociétés de commerce international, importateurs locaux ou les
réseaux de son pays installés à l’étranger. C’est ce que l’on appelle la technique de « piggyback
» ou partage.
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- L’exportation associée : l’entreprise se regroupe avec d’autres exportatrices


(groupement d’exportateurs) ou grand groupe installé à l’étranger. A ce stade, les
produits de l’entreprise qui ont conquis un marché suffisant peuvent permettre à
l’entreprise dans un deuxième temps d’aménager sa distribution en investissant dans les
entrepôts et les points de ventes ce qui donne à l’entreprise le privilège de créer les
filiales de distribution.

– LE STADE PRODUCTIF ET LA DELOCALISATION

A ce stade, une nouvelle option s’impose. Il ne s’agit plus d’exporter ni de commercialiser les
produits fabriqués dans les pays d’origine mais de les produire à l’étranger (stade productif).
L’entreprise peut construire de nouvelles unités de production dans d’autres pays qui assurent
une distribution locale et par conséquent mieux adapté des produits.

Cependant, la délocalisation est une technique particulière du stade productif. Elle


consiste à transférer des activités des pays d’origines vers d’autres pays à partir desquels
l’entreprise exportera ses productions.
De faits, elle s’analyse comme la fermeture de l’unité de production qui provoque
l’augmentation du chômage dans le pays d’origine.

– LA MULTINATIONALISATION

Il existe une dernière étape que l’entreprise peut franchir. Il s’agit de la multinationalisation qui
consiste à mettre en place une stratégie planétaire de production et de distribution. A ce stade,
on ne raisonne plus en termes de nation, l’implantation du siège social étant de nature
secondaire. C’est la terre entière qui sert de base stratégique à l’entreprise.
Dans ce contexte, les choix de l’entreprise pour mettre en œuvre ce type de stratégie planétaire
résulte des possibilités propres à chacun des pays dans lesquels elle s’implante et qui sont inter
changeables en fonction des situations conjoncturelles.
Les principales formes de cette distribution à l’échelle mondiale sont les suivantes :

- La cession des licences (autorisation d’exploitation d’une technologie, d’une marque ou


d’un modèle dans un espace géographique et pour une période donnée concédé à 1/3
moyennant le versement d’une redevance).
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- La franchise internationale (c’est un contrat entre le franchisé et le franchiseur portant


sur la mutualisation du savoir-faire.

SECTION II : LES PROBLEMES POSES PAR L’INTERNATIONALISATION

A – LES DIFFICULTES STRATEGIQUES DES GRANDES ENTREPRISES


DIFFICULTES Exemples
FINANCIERES Trouver les capitaux nécessaires

Endettement important

Frais financier
HUMAINES Adaptation au personnel

Formation
HIERARCHIQUES Décentralisation de l’autorité

Perte de pouvoir

Dilution des responsabilités


TECHNIQUES Adaptation à de nouveaux investissements

Problème de logistique et d’approvisionnement


ORGANISATIONNELLES Restructuration des services

Nouvel organigramme

Distance importante
STRATEGIQUES Secteur oligopolistique très concurrentiel

Choix risqué

Environnement économique mondial à maîtriser.

B – LES DIFFICULTES DES PME, PMI

Si les causes d’implantation des PME, PMI à l’étranger sont identiques à celles des grandes
entreprises, les difficultés à la mettre en œuvre sont plus importantes.
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Le problème financier se pose avec plus d’acuité. Les PME, PMI généralement éprouvent
beaucoup de mal à trouver des fonds pour s’internationaliser. Elles doivent faire face à de lourds
investissements pour y parvenir et convaincre des banques de leur octroyer les crédits
nécessaires.
Le personnel généralement peu qualifié comparé à celui des grandes entreprises et le manque
de structures très spécialisées sont un frein à une internationalisation efficace.
CAS DE MULTINATIONALISATION DES ENTREPRISES

PREOCCUPATIONS : LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE CE CHOIX

A – LES CONSEQUENCES AU NIVEAU DES PAYS D’ORIGINE

- Augmentation du chômage

- Baisse des rentrées fiscales

- Baisse du PNB

- Diminution des cotisations sociales

- Difficultés d’appliquer les politiques économiques nationales

B – LES CONSEQUENCES AU NIVEAU DES AUTRES ENTREPRISES

- Il peut avoir des comportements oligopolistiques

- Diminution des possibilités de sous-traitance et d’approvisionnement

- Désinvestissement dans certains secteurs pour en financer d’autres

- Les effets en chaine sur l’emploi et le commerce

C – LES CONSEQUENCES AU NIVEAU DES PAYS D’ACCUEIL

- La concurrence sévie dans les pays d’accueil

- Les pressions fiscales sont exercées sur la fonction publique

- Moins de contrôle de la pollution dans les pays en développement


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D – LES CONSEQUENCES AU NIVEAU MONDIAL

- Pollution généralisée

- Perte de contrôle sur l’économie

- Les capitaux apatrides

- Des puissances occultes exerçant des pressions

- La concentration excessive mettant en péril les principes de la libre concurrence dans


certains secteurs.
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Chapitre VI : LES MULTINATIONALES ET LEUR INFLUENCE SUR


LES PAYS D’ACCUEIL

Les entreprises qui produisaient et se concurrençaient autrefois sur le marché national agissent
désormais au niveau mondial. La plupart des grandes entreprises sont multinationales. Elles
conçoivent, produisent et commercialisent leurs produits comme si le monde était un seul pays.
Les stratégies d’implantation de ces multinationales passent par les IDE dont les conséquences
économiques sont importantes aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine.

Section 1: FONDEMENTS DE L’INTERNATIONALISATION DE LA


PRODUCTION

La mondialisation n’est pas seulement commerciale, sa deuxième dimension est productive.


Lorsque les firmes produisent de plus en plus à l’extérieur ce qu’elles exportaient, on se trouve
en face de firmes multinationales.

Apple est le prototype de la firmes multinationale: Son produit phare, l’Iphone est conçu en
Californie, il est assemblé en Chine par une entreprise taïwanaise (Foxconn) à partir de
composants fabriqués dans différents pays (Japon, Corée du Sud, Allemagne, Etats Unis...). Les
exportations d’Iphone à partir de la Chine viennent gonfler l’excédent chinois et le déficit
américain (-1,9 milliard $par an)!
Nous verrons d’abord la montée en puissance de ce genre de firmes, puis les déterminants de
leur localisation à travers le monde, pour enfin nous intéresser aux conséquences de cette
mondialisation productive.

I. LA MONDIALISATION DE LA PRODUCTION :

A. POIDS CROISSANT DES FIRMES MULTINATIONALES

L’un des principaux acteurs de la mondialisation sont les FMN. Leur nombre dans le monde
s’élevait à environ 82 000 en 2008 (7000 à la fin des années 60!) Elles possédaient 8 100 000
filiales dont les ventes représentaient 30 milliards de $.
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Une FTN, en produisant et en vendant simultanément sur plusieurs territoires, acquiert une
dimension de firme globale : elle a le monde comme champ d'activité. Il est dès lors parfois
difficile d'attribuer à ces firmes une nationalité, économiquement parlant. Il n'en reste pas moins
que l'histoire ou la culture de ces entreprises s'ancrent encore largement dans un territoire. Ainsi,
si Apple est effectivement une firme transnationale, elle reste toujours attachée aux USA dans
l'imaginaire collectif.

B. EXPLOSION DES I.D.E

Pour s’internationaliser, les firmes font des investissements directs étrangers (IDE). Depuis une
vingtaine d’années, ces IDE ont explosés. L’IDE (investissements directs à l’étranger) c’est: -
Création ou acquisition d’une unité de production située à l’étranger. Ou -Acquisition d’au
moins 10% du capital social d’une entreprise étrangère;

C. L’EVOLUTION DU COMMERCE INTRA-FIRMES ET LA DIPP

La recherche de l’efficacité a conduit les firmes à fractionner le processus de production ; C’est


ce qu’on appelle la division internationale des processus productifs (DIPP). Les firmes
spécialisent leurs filiales à l’étranger sur des segments de produits les mieux adaptés aux
conditions locales (coûts, productivité...). Cette organisation implique de nombreux échanges
entre les filiales d’une même firme localisées dans des pays différents: c’est la commerce intra-
firmes.
Les prix de transfert (prix de vente entre les entreprises d’une même firme) ne sont pas les prix
du marché. Ils sont souvent manipulés pour faire apparaître les bénéfices dans les pays où les
impôts sont les plus faibles.
Le commerce intra-firme représentait en 2011, 48% des importations des Etats Unis et 29% de
leurs exportations. Au niveau mondial, il représente au moins 1/3 des échanges.

B. DÉTERMINANTS DE LA DELOCALISAT I O N
20

✓ Accès à des salaires plus faibles


✓ Se rapprocher des clients
✓ Accès à une réglementation plus souple
✓ Accès à une imposition plus avantageuse
✓ Opérer dans une autre devise que la monnaie nationale ✓ Accès à des ressources
supplémentaires (matières premières,…)
✓ Développement d’un nouveau business model
✓ Accès à des compétences ou technologies nouvelles
✓ Evolution du capital de l’entreprise
Cette liste fait apparaitre deux types de compétitivité recherchée : la compétitivité prix (grâce à
la faiblesse des coûts) et la compétitivité hors prix.

a) Déterminants de la délocalisation par les coûts : recherche de la compétitivité-prix.

Pour améliorer leur compétitivité-prix, les FMN cherchent à minimiser leurs coûts.
✓ Coût du travail faible
✓ pas ou peu de cotisations sociales
✓ Réglementation plus souple (sécurité, environnement...)
✓ Faible prix des terrains et de la construction
✓ Faible fiscalité sur les bénéfices
✓ Proximité des matières premières
✓ Faibles coûts de transport
✓ Faibles droits de douanes ou même contournement des droits de douanes

b) Déterminants de la délocalisation hors coûts : recherche de la compétitivité– hors prix

La compétitivité-prix n’est pas le seul déterminant. Les consommateurs réclament aussi la


qualité, l’originalité, l’innovation, un bon service après-vente, une bonne image de marque....les
FMN recherchent donc aussi la compétitivité hors-prix grâce à:
✓ La proximité du marché pour s’adapter aux spécificités
✓ l’image de marque internationale du produit
✓ La compétence et productivité de la main d’œuvre
✓ De bonnes infrastructures
21

✓ La proximité de services high tech aux entreprises (finances) ✓ La proximité d’un


environnement motivant (ex: la silicone Valley)

II. EFFETS DE LA MONDIALISATION DES FIRMES

Section 2: LES OPPORTUNITES ET LES MENACES DES


MULTINATIONALES

Exposé 3

Risques liés à l’exportation/l’importation (exposé 4)

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