Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LICENCE PROFESSIONNELLE
Environnement du Commerce
international
OBJECTIFS DU COURS
Introduction
Il faut reconnaître aujourd’hui que l’environnement, devenu complexe, incertain et flou, est
une source majeure d’incertitude. Comment une entreprise ou un pays arrive-t-il à concilier les
choix stratégiques dont dépend sa compétitivité à long terme avec la bonne maîtrise des
turbulences de son environnement dont dépend sa compétitivité immédiate ?
PLAN DU COURS:
donnée. Il peut s’agir également des barrières non visibles : des normes sanitaires, techniques
ou normes environnementales spécifiques pour les produits importés. Il peut s’agir enfin d’une
politique de change ou de subventions à la production ou à l’exportation protégeant les
producteurs nationaux.
Droits de douane
Un droit de douane est généralement une taxe prélevée à l’occasion de l’importation d’un bien.
On distingue :
- Les droits de douane spécifiques qui correspondent à des droits fixes par unité de
bien importé (par exemple 100 FCFA par unité)
- Les droits de douane ad valorem qui correspondent à un pourcentage de la valeur
du bien importé (par exemple 5% du prix du bien importé).
Dans les deux cas, le prix du bien importé est augmenté du droit de douane, ce qui avantage les
productions nationales.
Avant d’être un instrument de politiques protectionnistes, les droits de douanes sont d’abord
utilisés comme source de recettes fiscales.
Libre-échange
Le libre-échange est une politique commerciale qui vise à réduire tous les obstacles à la
circulation internationale des biens et des services. Il s’oppose donc au protectionnisme.
Discrimination non tarifaire
Spécialisation économique internationale
La spécialisation économique internationale désigne le fait que chaque entité économique
internationale (Etat, groupe d’Etats, etc.) tend à se spécialiser dans une ou plusieurs productions
et en exporte une partie.
Incoterms
Incoterms est l’abréviation anglophone de International Commercial Terms, traduit en français
par conditions internationales de vente (CIV). Les Incoterms sont des règles internationales, qui
sont utilisés dans le commerce. Ils définissent les obligations de chaque partie (vendeur,
acheteur), dans la transaction commerciale : livraison, assurance, transport, risques, documents
obligatoires.
Quelques incoterms
EXW – Ex-Works – À l’usine
7
Cette livraison marque le transfert des risques, des frais et des formalités à l’acheteur.
L’Incoterm FAS impose au vendeur l’obligation de dédouaner le fret à l’exportation.
FOB (Free on board)
Le vendeur livre la marchandise sur le navire au port d’embarquement convenu. Le transfert
des charges et des risques se fait lorsque la marchandise est à bord du navire. Le vendeur doit
dédouaner la marchandise.
CFR (Cost and freight)
Le vendeur se charge du transport principal jusqu’au port de destination. Il se charge des
formalités d’export et doit s’acquitter des droits et taxes liés. Le transfert de frais à lieu à
l’arrivée des marchandises au port d’arrivée, mais le vendeur n’est plus responsable de la
marchandise dès que celle-ci a été chargée sur le port de départ.
CIF (Cost, insurance and freight)
Le vendeur livre la marchandise sur le navire au port d’embarquement convenu. Le vendeur se
charge des formalités d’export et règles les droits et taxes liés. Le transfert des frais se fait au
port de destination mais le transfert des risques a lieu au port de départ. L’acheteur prend en
charge les frais à l’arrivée des marchandises au port de destination, et les formalités à l’import.
(Exposé 1)
9
1. Théories du libre-échange
Cameroun Nigéria
Médicaments 10 8
Farine 15 20
Le Cameroun se spécialise dans la production de la farine et le Nigéria dans la production des
médicaments.
Les écarts de coûts absolus justifient l’échange international qui procure à chaque pays un gain
en heure de travail. En effet, en important les médicaments, le Cameroun gagne 2 heures ; en
important de la farine, le Nigéria gagne 5 heures. Le commerce international permet un gain à
l’échange pour les deux pays.
1
La valeur d’échange d’une marchandise est déterminée par le temps de travail qui est nécessaire en
moyenne pour la produire.
10
La théorie des avantages comparatifs (ou avantages relatifs) affirme que chaque nation a intérêt
à se spécialiser dans la production pour laquelle elle est relativement la plus efficiente.
Développée par Ricardo en 1817, elle explique l’échange international dans le cas où un pays
disposerait d’avantages absolus dans toutes les branches (au niveau de la productivité) et où un
autre pays, à l’opposé, serait totalement désavantagé.
Le tableau ci-après résume la situation avant l’échange international.
Cameroun Nigéria
Coût de production en 1 unité de vin = 120 heures 1 unité de vin = 80 heures
heures de travail 1 unité de drap = 100 1 unité de drap = 90
heures heures
Prix relatifs 1 vin = 1,2 drap (120/100) 1 vin = 0,88 drap (80/90)
1 drap = 0,83 vin 1 drap = 1,125 vin (90/80)
(100/120)
Pour fabriquer une unité de vin et une unité de drap, le Cameroun utilise une quantité de travail
supérieure à celle du Nigéria (220 heures contre 170). Mais si, pour le vin, son désavantage
relatif est important (le Nigéria utilise 40 heures de travail en moins), pour le drap, la différence
est moindre (le Nigéria utilise 10 heures de travail en moins).
La théorie des coûts comparatifs affirme alors que le Cameroun doit se spécialiser dans le drap
(il abandonne donc la production de vin) et le Nigéria dans le vin (il abandonne la production
de drap). Après spécialisation, les deux pays échangent leurs produits. Si le Cameroun exporte
une unité de son drap au Nigéria, il obtiendra 1,125 unité de vin, contre 0,83 seulement chez
lui. Si le Nigéria exporte une unité de son vin au Cameroun, il obtiendra 1,2 unité de drap,
contre seulement 0,83 chez lui.
Au niveau mondial (ici deux pays) il y a gain à l’échange. Avant spécialisation, chaque pays
obtenait 1 unité de drap et 1 unité de vin ; le Nigéria avec 170 heures de travail et le Cameroun
avec 220 de travail. Après spécialisation, le Nigéria obtient 1 unité de vin et 1,2 unité de drap
et le Cameroun 1 unité de drap et 1,125 unité de vin. Soit au niveau mondial, un gain de 0,2
unité de drap et 0,125 unité de vin.
Remise en cause des avantages comparatifs
(Exposé 2)
11
2. Théories du protectionnisme2
Les théories protectionnistes ne considèrent pas l’échange international comme nécessairement
défavorable au pays qui importent mais les importations ne doivent pas nuire la production
nationale. La récession économique, la concurrence, la croissance des nouveaux pays
industrialisés (NPI) ont redonné une certaine vigueur à ces thèses.
2.1. Théorie du protectionnisme éducateur :
Selon Friedrich List (1840), l’intervention de l’Etat instaurant un protectionnisme éducateur, à
l’abri duquel pourront se développer les forces productives, peut permettre à un pays de
participer au gain de l’échange.
Le protectionnisme éducateur est un protectionnisme temporaire et s’appliquant à certains
secteurs d’activité. Son objectif est de permettre à ces secteurs d’atteindre un niveau de
développement suffisant pour pouvoir par la suite affronter la concurrence internationale.
2.2. Théorie du protectionnisme défensif:
Face à la concurrence déloyale, le protectionnisme est nécessaire
- Pour lutter contre le dumping social, les très bas salaires des pays en développement;
- Pour lutter contre le dumping monétaire, les monnaies volontairement sous-évaluées
afin de dynamiser les exportations;
Pour lutter contre la multiplication des subventions de l’Etat dans certains pays.
A ce niveau il s’agit pour l’entreprise d’implanter les unités de production dans les pays qui
disposent d’une main d’œuvre « bon marché », dans les endroits où les ressources naturelles
sont disponibles et à moindre coût. La plupart de ces pays d’accueil accorde des avantages en
matière fiscale, financière, équipement ou environnementale.
La plupart des marchés nationaux étant limités, ils sont dans l’obligation d’internationaliser leur
distribution et par la suite leur production si elle souhaite continuer une croissance en volume.
La mondialisation actuelle de l’économie pousse les entreprises dans cette logique afin de se
maintenir en situation de force. Il en résulte que pour les raisons de prestige, de rentabilité, de
coût, de marchés nouveaux de contournement de mesure protectionniste et d’avantages fiscaux
13
en nature que procurent certains pays, les grandes entreprises sont obligées de choisir cette
stratégie pour rester concurrentielle et performante.
Le choix de l’internationalisation de l’entreprise reste délicat. Il existe des pays à risque (guerre,
nationalisation, crise politique), d’autres manquent d’infrastructure suffisante et certains ne
recèlent qu’un marché potentiel limité.
Dans de nombreux pays, l’internationalisation est freinée par les problèmes d’ordre
administratif car ces pays essayent de protéger leurs entreprises nationales en restreignant
l’accès à leurs marchés.
Du point de vue social, l’internationalisation des entreprises pose le problème des
délocalisations avec les conséquences qui en résultent sur l’emploi dans les pays d’origine.
– L’EXPORTATION ET LA COMMERCIALISATION
réalisée dans son propre pays ou à l’étranger. Elle peut le faire de trois façons :
A ce stade, une nouvelle option s’impose. Il ne s’agit plus d’exporter ni de commercialiser les
produits fabriqués dans les pays d’origine mais de les produire à l’étranger (stade productif).
L’entreprise peut construire de nouvelles unités de production dans d’autres pays qui assurent
une distribution locale et par conséquent mieux adapté des produits.
– LA MULTINATIONALISATION
Il existe une dernière étape que l’entreprise peut franchir. Il s’agit de la multinationalisation qui
consiste à mettre en place une stratégie planétaire de production et de distribution. A ce stade,
on ne raisonne plus en termes de nation, l’implantation du siège social étant de nature
secondaire. C’est la terre entière qui sert de base stratégique à l’entreprise.
Dans ce contexte, les choix de l’entreprise pour mettre en œuvre ce type de stratégie planétaire
résulte des possibilités propres à chacun des pays dans lesquels elle s’implante et qui sont inter
changeables en fonction des situations conjoncturelles.
Les principales formes de cette distribution à l’échelle mondiale sont les suivantes :
Endettement important
Frais financier
HUMAINES Adaptation au personnel
Formation
HIERARCHIQUES Décentralisation de l’autorité
Perte de pouvoir
Nouvel organigramme
Distance importante
STRATEGIQUES Secteur oligopolistique très concurrentiel
Choix risqué
Si les causes d’implantation des PME, PMI à l’étranger sont identiques à celles des grandes
entreprises, les difficultés à la mettre en œuvre sont plus importantes.
16
Le problème financier se pose avec plus d’acuité. Les PME, PMI généralement éprouvent
beaucoup de mal à trouver des fonds pour s’internationaliser. Elles doivent faire face à de lourds
investissements pour y parvenir et convaincre des banques de leur octroyer les crédits
nécessaires.
Le personnel généralement peu qualifié comparé à celui des grandes entreprises et le manque
de structures très spécialisées sont un frein à une internationalisation efficace.
CAS DE MULTINATIONALISATION DES ENTREPRISES
- Augmentation du chômage
- Baisse du PNB
- Pollution généralisée
Les entreprises qui produisaient et se concurrençaient autrefois sur le marché national agissent
désormais au niveau mondial. La plupart des grandes entreprises sont multinationales. Elles
conçoivent, produisent et commercialisent leurs produits comme si le monde était un seul pays.
Les stratégies d’implantation de ces multinationales passent par les IDE dont les conséquences
économiques sont importantes aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine.
Apple est le prototype de la firmes multinationale: Son produit phare, l’Iphone est conçu en
Californie, il est assemblé en Chine par une entreprise taïwanaise (Foxconn) à partir de
composants fabriqués dans différents pays (Japon, Corée du Sud, Allemagne, Etats Unis...). Les
exportations d’Iphone à partir de la Chine viennent gonfler l’excédent chinois et le déficit
américain (-1,9 milliard $par an)!
Nous verrons d’abord la montée en puissance de ce genre de firmes, puis les déterminants de
leur localisation à travers le monde, pour enfin nous intéresser aux conséquences de cette
mondialisation productive.
I. LA MONDIALISATION DE LA PRODUCTION :
L’un des principaux acteurs de la mondialisation sont les FMN. Leur nombre dans le monde
s’élevait à environ 82 000 en 2008 (7000 à la fin des années 60!) Elles possédaient 8 100 000
filiales dont les ventes représentaient 30 milliards de $.
19
Une FTN, en produisant et en vendant simultanément sur plusieurs territoires, acquiert une
dimension de firme globale : elle a le monde comme champ d'activité. Il est dès lors parfois
difficile d'attribuer à ces firmes une nationalité, économiquement parlant. Il n'en reste pas moins
que l'histoire ou la culture de ces entreprises s'ancrent encore largement dans un territoire. Ainsi,
si Apple est effectivement une firme transnationale, elle reste toujours attachée aux USA dans
l'imaginaire collectif.
Pour s’internationaliser, les firmes font des investissements directs étrangers (IDE). Depuis une
vingtaine d’années, ces IDE ont explosés. L’IDE (investissements directs à l’étranger) c’est: -
Création ou acquisition d’une unité de production située à l’étranger. Ou -Acquisition d’au
moins 10% du capital social d’une entreprise étrangère;
B. DÉTERMINANTS DE LA DELOCALISAT I O N
20
Pour améliorer leur compétitivité-prix, les FMN cherchent à minimiser leurs coûts.
✓ Coût du travail faible
✓ pas ou peu de cotisations sociales
✓ Réglementation plus souple (sécurité, environnement...)
✓ Faible prix des terrains et de la construction
✓ Faible fiscalité sur les bénéfices
✓ Proximité des matières premières
✓ Faibles coûts de transport
✓ Faibles droits de douanes ou même contournement des droits de douanes
Exposé 3