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ET EXPRESSION POLITIQUE
CHAPITRE 2
Introduction
Dans une démocratie représentative, les citoyens doivent régulièrement voter, notamment pour choisir
leurs représentants. La participation électorale est alors la forme la plus importante de participation
politique des citoyens. La mesure de cette participation électorale va donc permettre d’analyser les
choix effectués par les électeurs et leur implication dans le système politique. Nous verrons ainsi que
la participation électorale n’est pas homogène d’un électeur à l’autre et qu’elle varie selon différents
facteurs.
Ensuite, nous allons nous intéresser au vote plus spécifiquement. En effet, voter est une décision
individuelle, néanmoins, cet acte individuel est influencé par les appartenances sociales diverses du
votant qui exprimera alors différemment son choix selon les groupes auxquels il appartient. Le vote est
donc également, d’une certaine manière, un acte collectif car il exprime une appartenance sociale. Enfin,
nous constaterons qu’il existe aujourd’hui une plus grande volatilité électorale et nous en donnerons
quelques causes.
© CNED
L’acte électoral devient un rituel civique. Un rite est une pratique codifiée, obéissant à des règles
précises, souvent de caractère sacré ou symbolique. On parle de rituel électoral à propos du vote parce
qu’il a été progressivement encadré par des règles précises, qui s’apparentent à un cérémonial, et lui
donnent un caractère sacré : Le bureau de vote est installé dans un lieu républicain (mairie, école) ce qui
donne un caractère solennel à l’acte électoral.
Electeurs potentiels
Votes nuls (annotés, déchirés, …) Votes blancs Suffrages exprimés → En % des votants
1. Le taux de participation est-il calculé par rapport à tous les électeurs potentiels ?
2. Quelle est la différence entre le vote blanc et l’abstention électorale ?
3. Quand on dit qu’un candidat a été élu avec 70 % des suffrages exprimés, cela signifie-t-il que 70 %
des électeurs inscrits ont voté pour lui ?
www.lemonde.fr, le 07/05/2017
1. Pour quelles élections le taux d’abstention est-il le plus élevé ? Justifiez avec les données chiffrées.
2. Comparez les taux d’abstention pour les élections présidentielles de 2017 et les européennes de 2019
(50 % en France).
• Objectif : Comprendre que les enjeux associés à l’élection peuvent être importants.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
« A quoi bon ? » Ce sont trois petits mots qui reviennent au fil de presque tous les témoignages. Trois
petits mots qui éclairent en partie le taux d’abstention historique au premier tour des législatives (51,29 %)
et racontent, en creux, la résignation qui habite de nombreux électeurs. A quoi bon voter à ces élections
là alors que beaucoup estiment que La République en marche (LRM), la formation d’Emmanuel Macron,
est assurée de l’emporter. […]
Même sentiment que « les dés sont jetés pour les cinq prochaines années » pour Erwann M., 21 ans,
étudiant à Sciences Po. « La proximité des législatives et de la présidentielle place tout le débat avant
[cette dernière], juge-t-il. Dans ces conditions, quel intérêt pour les législatives ? » […] « Malgré les
arguments sur un possible renversement de situation » et les impératifs à aller voter, les législatives
Vote au premier tour des présidentielles 2017 selon la religion (en % des suffrages exprimés)
Catholique 13 23 28 22 14 100
Dont pratiquant
8 20 51 11 10 100
régulier
Autre religion 23 23 21 15 18 100
Sans religion 28 25 7 23 17 100
Ensemble 19,2 23,7 19,7 21,9 15,5 100
Sondage réalisé par Ipsos du 19 au 22 avril 2017.
• Objectif : Comprendre que le côté individuel du vote peut entraîner plus de volatilité électorale.
• Consigne : Après étude du document, répondez aux questions posées.
www.publicsenat.fr
A : Aucune
FN : Front national
D : Droite
G : Gauche
Thierry Fabre, « Les Français rejettent les partis traditionnels : une aubaine pour Macron », Challenges, 4 novembre 2016. Données Viavoice.
1. Comment évolue la part des électeurs déclarant n’avoir aucune proximité partisane ? Justifiez à l’aide
de données chiffrées.
2. Comparez la situation de 2008 avec celle de 2016. Que constatez-vous ?
1. Quels facteurs peuvent expliquer le niveau de participation plus ou moins élevé pour certains scrutins ?
Conclusion
→ D’une part, il est important de comprendre qu’il existe une distinction entre le taux d’inscription,
le taux de participation et le taux d’abstention électorales. En effet, ces notions recouvrent des
significations différentes et afin d’interpréter correctement les chiffres liés au vote, il est essentiel
d’en connaître les définitions.
Une fois cette distinction faite, il est intéressant de se pencher sur la participation électorale et donc
son pendant, l’abstention électorale. Celles-ci dépendent de différents facteurs. Il y a d’un côté des
variables contextuelles qui sont liées au type d’élection mais aussi à l’enjeu de cette élection. Par
exemple, la participation électorale va être plus élevée pour une élection présidentielle que pour une
élection locale ; et une élection pour laquelle les enjeux perçus par les électeurs sont importants va
également davantage mobiliser.
Par ailleurs, nous pouvons distinguer l’abstention « hors du jeu politique » qui va désigner les
électeurs présentant un défaut d’intégration sociale et un sentiment d’incompétence politique ; et
l’abstention « dans le jeu politique » qui va concerner les électeurs qui sont intéressés par la politique
mais qui utilisent l’abstention comme une forme de protestation.
→ D’autre part, le vote en lui-même peut être analysé de deux manières. On peut considérer que
celui-ci à un caractère collectif. On peut alors expliquer le vote par ce que l’on appelle les « variables
lourdes » du comportement électoral qui désignent donc les caractéristiques socio-économiques
des électeurs qui déterminent leurs choix électoraux. Ainsi, la religion et la classe sociale sont des
« variables lourdes » du comportement électoral.
Par ailleurs, le vote est aussi un acte individuel. Le poids des déterminismes sociaux semble s’affaiblir
et on peut dès lors considérer l’électeur comme un agent rationnel et libre de ses choix, qui voterait
selon le contexte et les enjeux du moment. Or, cela implique aussi davantage de volatilité électorale.
Cette volatilité électorale plus importante aujourd’hui peut prendre des formes diverses : on peut la
constater grâce à l’ampleur prise par le vote intermittent, mais aussi par les changements de préférences
électorales. Cette volatilité électorale peut enfin s’expliquer de différentes manières : il peut s’agir d’un
affaiblissement ou d’une recomposition des variables sociales. Ainsi, le vote des femmes diffère moins
aujourd’hui de celui des hommes qu’auparavant. Le déclin du clivage gauche / droite peut être une autre
cause de la volatilité électorale, de même que le renforcement du rôle du contexte politique.