Vous êtes sur la page 1sur 2

Née le 13 juillet 1927, Simone Jacob est la benjamine des quatre enfants d’André et Yvonne

Jacob.
Son père est un architecte qui a décidé de s’installer dans la nouvelle ville de Nice.
Sa mère a fait de brillantes études de chimie mais a dû renoncer à les poursuivre et à travailler car
son mari souhaitait qu'elle s’occupe exclusivement de ses enfants.
Simone Jacob naît donc dans une famille bourgeoise. Installée dans les beaux quartiers de Nice,
elle doit toutefois déménager pour un quartier plus populaire lorsque la crise touche la France en
1931.
Sa famille est juive mais non-pratiquante et laïque. Son père a participé à la Première Guerre
mondiale et en garde un républicanisme très ancré, avec une grande admiration pour Jules Ferry
et Léon Gambetta.
Il transmet cet attachement pour la patrie à ses enfants qu’il a inscrit aux scouts laïcs : les
Éclaireurs de France.
Sa religion ne prend de l’importance qu’avec la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’en juin 1941,
obligation est faite aux Juifs de se faire recenser, un vif débat éclate entre Simone et son père.
La jeune lle de 14 ans refuse d’être catégorisée comme « Juive française » alors que son père
pense que se soumettre aux lois est le meilleur moyen de ne pas avoir d’ennuis.
Malgré son jeune âge, Simone Jacob se fait déjà remarquer par son fort caractère. Cela lui pose
problème lorsque, avec sa soeur Denise et ses cousins, elle entonne L’Internationale sur son
balcon. Dénoncé par un voisin, ce jeu d’enfants nit au poste de police où son père doit se porter
garant de sa moralité.
D’abord en zone libre, Nice est un des derniers territoires français à être occupé par les
Allemands. Ceux-ci envahissent toute la France... ou presque ! Nice est en e et abandonnée par
Hitler à son allié Mussolini, qui ne se soucie pas de traquer les Juifs, du moins pendant un certain
temps. Le 8 septembre 1943, la situation se retourne pour l’Italie et pour les Juifs de Nice, dont la
famille Jacob. Les Alliés débarquent en Sicile, puis acculent le régime de Mussolini à la reddition.
Nice passe alors aux mains des Allemands qui organisent des ra es très violentes.
Simone veut partir et La famille Jacob décide de se disperser dans la ville et de se cacher.
Simone se réfugie chez sa professeure de lettres, change de nom (elle devient Simone Jacquier)
et se procure de faux papiers. Malgré son renvoi du lycée à l’automne 1943 et les risques qu’elle
encourt, elle s’inscrit sous son vrai nom pour passer le baccalauréat le 29 mars 1944 (elle a alors
16 ans). Mais le lendemain, elle sort avec ses amis et est arrêtée par deux agents de la Gestapo
en civil. Pensant être protégée par ses faux papiers, elle les suit jusqu’à l’Hôtel Excelsior. C’est
alors qu’on lui fait comprendre qu’ils ont reconnu ses faux papiers, identiques à tant d’autres...
Sa priorité est de prévenir sa famille qui n’est pas en sécurité avec ces papiers. Elle demande à
son camarade, relâché, d’aller les prévenir. Mais ce dernier est suivi et c’est nalement toute la
famille qui est arrêtée. Le sentiment de sa responsabilité dans cette arrestation hantera toute sa
vie la future Simone Veil.
Elle est ensuite forcée de prendre le 71e convoi vers Auschwitz-Birkenau, tragiquement
accompagnée de sa mère et de sa sœur.
N°78651, c’est le numéro qui sera tatoué sur le bras de Simone dès son arrivée à Auschwitz. Elle
devient un numéro et assiste impuissante et traumatisée à la marche des Juifs hongrois vers les
chambres à gaz.
Dans leur malheur, la jeune lle, sa mère et sa sœur ont la « chance » d’être a ectées aux travaux
forcés dans une usine à Bobrek où elles déchargeront des camions de pierre.
Débute ensuite la « marche de la mort » pour les prisonniers d’Auschwitz, 70km à parcourir en
deux jours et deux nuits sous une température glaciale de -20°. Arrivée à Bergen- Belsen, sa
mère, épuisée, meurt du typhus. Elle ne reverra jamais son père et son frère, déportés en Lituanie,
et sa mère mourra du typhus au camp de Bergen-Belsen.
Après avoir survécu, elle et sa sœur sont nalement sauvées grâce à l'arrivée des Alliés. Mais
l’usine doit être évacuée en 1945 car l’armée soviétique se rapproche.

Quant à Simone et sa sœur, elles sont en n libérées en avril 1945 par les troupes britanniques.
Elles font partie des rares rescapées de la Shoah, le génocide juif de la Seconde Guerre Mondiale.
Le retour en France se fait dans l’indi érence et la culpabilité.
Les rescapés doivent trouver une place dans une société qui cherche, elle aussi, à se reconstruire
après des années de guerre et d’inhumanité.
Simone choisit de se réfugier dans les études et s’inscrit à la Faculté de droit et à Science-Po où
elle y rencontre celui qui sera son futur mari et le père de ses trois ls. Ayant toujours en tête le
conseil de sa mère, Simone est résolue à entreprendre une carrière, ce qui était encore très rare
fi
fi
ff
fi
fi
fi
fl
fi
fi
ff
ff
pour une femme à son époque et dans son milieu social. Le concours de la magistrature est
accessible aux femmes depuis 1946, elle s’y inscrit et entre dans la haute administration
publique.
Elle est la première femme à rejoindre le corps des magistrats en 1957.
Elle est nommée attachée titulaire à la Direction de l’administration pénitentiaire. Simone va se
battre avec détermination pour l’amélioration du sort des détenus pendant sept années. La
dignité humaine est donc au cœur de son investissement professionnel de par son passé.
Brillante et audacieuse, elle enchaine les postes dans l’administration publique française. Son
ascension professionnelle la propulse dans le monde politique très fermé des hommes.
Elle est nommée ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (élue en
1974) et dans le gouvernement de Jacques Chirac et le restera jusqu’en juillet 1979.
Elle est la première femme ministre de plein exercice sous la Ve république.
Fervente de La Défense des libertés individuelles, elle parvient, en 1975, à faire entrer en vigueur
la loi sur l’interruption volontaire de la grossesse dans un contexte politique hostile et même
violent à l’égard d’une telle législation. Cette loi sera alors couramment désignée comme la « loi
Veil » et la rendra encore plus populaire en France. Ce texte rentre en vigueur le 17 janvier 1975.
Simone Veil devient alors le porte-parole d’une génération, une gure emblématique du droit des
femmes à disposer librement de leur corps. Femme de caractère, elle participe activement à la vie
politique de l’époque. Elle apparaît dès lors comme icône de la lutte contre la discrimination des
femmes en France. En 1979, elle devient la première présidente du Parlement Européen, puis
devient ministre des A aires Sociales, de la Santé et de la Ville en 1993.
En 1998, elle devient un membre actif du Conseil Constitutionnel jusqu’en 2007. De façon
générale, elle est considérée comme l'une des promotrices de la réconciliation franco-allemande
et de la construction européenne. Depuis, Simone Veil a encore fait beaucoup parler d’elle. Elle
publie ses mémoires sous le titre de l’œuvre « Une Vie », qui se vendra à plus de 500 000
exemplaires. Elle est maintenant « immortelle » et reste une des personnalités les plus populaires
en France. Elle est décédée le 30 juin 2017. Sur décision du président Emmanuel Macron, Simone
Veil fait son entrée au Panthéon avec son époux le 1er juillet 2018
Une maison des femmes, en l’honneur de Simone Veil, a été inauguré le 9 novembre 2022 par la
sous Préfète de l’arrondissement de Calais et la Maire de Calais. Simone Veil est un exemple pour
les femmes d’aujourd’hui.
En e et l’ancienne Miss France Camille cerf est devenue la marraine de cette association.
Cette maison sera un espace dans lequel les femmes qui en ont besoin pourront trouver de l’aide,
du soutien et un accompagnement médical ou encore administratif.
ff
ff
fi

Vous aimerez peut-être aussi