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UNE FEMME AU TEMPS DE LA SHOAH

Durant la seconde guerre mondiale les femmes, les hommes et les enfants juifs sont
durement touchés par l’antisémitisme présent en Europe. Ils ne sont pas les seuls, parmi les victimes
de cette extermination de masse, on compte aussi des handicapés, des homosexuels et des étrangers
comme des tziganes. La personne à l’origine de cette haine est Hitler, dictateur allemand, il est suivi
par Mussolini en Italie. Il parvient à exterminer environ 6 millions de personnes. Parmi les
personnes victimes mais ayant survécu : Simone Veil, née Simone Jacob est née le 13 Juillet 1927 à
Nice, elle est de famille juive non pratiquante et très laïque. Elle devient magistrate et femme d’État
française après avoir été déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans. Après avoir décrit le contexte
historique en Europe, nous analyserons comment Simone Veil s’est engagée politiquement pour nos
sociétés, en particulier féminines. Pour finir on montrera que cet engagement a encore des
répercussions sur notre société française mais aussi internationale.

Durant la seconde guerre mondiale Hitler est désigné comme Führer, son autorité est donc
absolue et le peuple lui doit fidélité. Il mène en Allemagne une politique de terreur et créé des
polices comme la Gestapo (Geheime Staatspolizei) ou la SS (qui à l’origine assure protection
d’Hitler et devient la principale organisation du régime national-socialiste). L’antisémitisme éclate
avec violence durant la « Nuit de Cristal » en 1938 en Allemagne, avec le pogrom (émeute
antisémite tolérée et encouragée par les autorités). C’est en 1933 que le premier camp de
concentration ouvre à Dachau où les prisonnier y subissent le travail forcé. Alors, le 3 septembre
1939, lorsque le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne, la jeune Simone
Jacob n'a que 12 ans. En octobre 1940, le régime de Vichy promulgue le premier statut des Juifs qui
oblige ces derniers à se déclarer aux autorités et leur interdit d'exercer toute une série de métiers.
Dans le sud de la France, où les enfants Jacob vivent, d'abord près de Carcassonne et ensuite à Nice,
la menace devient de plus en plus présente puisque les Allemands ont pris le contrôle de la Côte
d'Azur en remplacement des Italiens à partir de septembre 1943. Simone circule donc dans la rue
sous le nom de Jacquier mais va passer son « bachot » (baccalauréat) la veille de son arrestation
avec sa vraie carte d’identité. Le 30 mars 1944 elle est arrêtée par un SS avec sa fausse carte
d’identité et donne une adresse à son ami pour qu’il aille prévenir sa famille cachée de son côté.
Mais ce jeune garçon a été poursuivit, alors, la mère et la sœur de Simone sont elles aussi arrêtées.
A ce moment là la mère de Simone Veil est affaiblie car elle vient de subir une lourde opération.
Elles sont ensuite amenées à l’hôtel Excelsior où les juifs été mis en attente au départ de Drancy,
qui se faisait une fois par semaine. Deux semaines après son arrestation elle transite par le camp de
Drancy avant d’être envoyée à Auschwitz-Birkenau. Là bas elle fera parti d’un sous-camp, Bobrek,
et travaillera pour les usines Siemens.

Sa vie dans les camps et rempli de faits marquants. Elle dit que « l’humiliation, c’était la
chose qui était voulue en plus, gratuite ». Elle arrive donc le 15 avril 1944 à Auschwitz au milieu de
la nuit après 2 ou 3 jours de voyage dans des wagons à bestiaux. Elle se rappelle être sortie du train
par des hommes en pyjama rayé, des juifs employés par les nazis, ainsi que l’aboiement des chiens
loups des nazis. Elle dit que tout est très brusque et rapide, on leur dit de laisser les bagages dans les
trains car ils les récupéreront plus tard. Ensuite les gens sont triés par le Docteur Mengele (« L’ange
de la mort ») un SS qui faisait des expériences sur les jumeaux. Elle reçoit alors le matricule 78651.
Il faut savoir que ce convoi était très grand car le camp venait de vivre une vague de typhus il fallait
donc le remplir. Par ailleurs, au-delà de 35 ans ou en dessous de 18 ans on avait de grandes chances
d’être envoyés dans les chambres à gaz. Alors Simone menti sur son âge et a donc pu rester avec sa
sœur et sa mère. Quand à son père et son frère elle apprit après la guerre qu’ils avaient pris un
convoi dans lequel presque personne n’a survécu.
Les conditions de vie sont aussi déplorables. Leur dignité était atteinte par cette volonté
d’humiliation. Tout le monde a faim, froid, soif, et manque de sommeil. Au moment des repas les
SS donnaient des coups de pieds dans les gamelles rouges dans lesquelles des groupes de 3 avaient
le droit à de la soupe le midi et le soir à une portion de confiture et un morceau de pain. En ce qui
concerne la météo elle aussi était très rude, il faisait très chaud l’été et très froid l’hiver. Simone
travaillait dans un commando de terrassement et les sacs de ciment étaient lourds et il fallait aller
vite quand il faisait froid pour pas qu’il gèle. Les juifs étaient totalement déshumanisés ils ne
pouvait se laver que 5 minutes grâce à un conduit percé, sans savon ni serviette. Ils étaient habillés
de haillons volontairement déchirés ou tachés par les nazis. Les toilettes étaient des murets avec des
fausses en dessous sans papiers et les uns à côté des autres. Enfin les juives été mises au courant dès
leur arrivée par les autres détenues que les cheminées étaient le résultat des chambres à gaz où été
tués les enfants et les malades graves en incapacité de travailler. Simone Veil nous raconte d’ailleurs
que les Françaises on été lynchées, mal placées dans les postes de travail et mal vues des autres
détenues car elles étaient considérées comme des « précieuses » qui ont toujours eu un certain
confort de vie pas comme celui des allemandes après la première guerre mondiale .
Peu de temps avant la libération d'Auschwitz qui s'est déroulée le 27 janvier 1945, elle fait
partie d'une marche de la mort jusqu'au camp de Bergen-Belsen. Elle travaillera dans la cuisine du
camp. Les marches de la mort étaient organisées par les Nazis, à la fin de la seconde guerre
mondiale, quand les Alliés se rapprochaient des camps de concentration. Les SS transféraient leurs
prisonniers, déjà affaiblis et malades, pour les dissimuler aux yeux des Alliés. Suite à cela elle est
évacuée avec sa sœur et sa mère ainsi que d’autre prisonnières à Gleiwitz avec des trains
complètement ouverts, des plateaux à bois. Elles étaient entassées au point de se jeter par dessus la
rambarde pour se faire de la place et rester en vie. La sœur de Simone avait des traces de griffures
sur ses deux bras. Il faut savoir que le camp de Gleiwitz est au sud-est de la Pologne mais ils sont
passés par la Tchécoslovaquie et les faubourgs de Prague. Les trains passaient près des maisons et
les Tchèques qui avaient pu voir plusieurs trains passer ont envoyé du pain ou d’autre denrées qu’ils
pouvaient donner. Simone nous raconte que lorsque le train s’est arrêté dans une gare les habitants
sont venus amener des seaux d’eau. Une fois arrivées la mère de Simone Jacob meurt du typhus en
mars 45 mais sa sœur est sauvée de justesse grâce à l'arrivée des Alliés. Le camp de Bergen-Belsen
est libéré par les Britanniques la même année.

Finalement toute l’histoire de Simone Veil comme celle de millions de juifs doit être
conservée, transmise, racontée mais surtout pas oubliée. Simone Veil devient alors une grande
européenne, féministe convaincue et une mémoire de la Shoah. De plus, sa réussite lui permet
d’occuper le poste de haut fonctionnaire au ministère de la justice. Elle est ensuite chargé d’affaires
judiciaires pour l’administration pénitentiaire. Il faut pas oublié qu’à cette époque les conditions de
détention en France étaient rudes et elle est une des premières à aller sur le terrain et avoir une
approche humaine par rapport à tout cela. Elle joue aussi un rôle important lors de la guerre
d'Algérie en rendant possible le retour en France de plusieurs prisonniers que l'on soupçonnait d'être
exposé à de mauvais traitements, en parallèle de quoi elle se bat pour les conditions carcérales
féminines et les combattantes de la guerre d'Algérie. En 1974 Jacques Chirac lui confiera le poste
de ministre de santé dans lequel elle excelle pour la cause féminine de l’époque. Elle permet le
remboursement de la pilule contraceptive par la sécurité sociale et obtient la dépénalisation de
l’avortement. Cependant son combat pour les droits de la femme lui vaudra à plusieurs reprises des
menaces de l’extrême droite. Elle quittera finalement le gouvernement en 1979 et sera élue
présidente du gouvernement européen la même année.
On se rend bien compte que la vie de Simone Veil dans les camps a renforcé sans doute ses
idéologies et lui a permit d’atteindre ses objectifs et de mener ses combats qui sont encore
bénéfiques dans nos sociétés contemporaines. Elle est l’exemple parfait d’une femme forte se
battant seule dans un monde d’hommes pour les femmes. Toute son histoire a finalement eu
d’énormes répercussions sur les sociétés française et européenne. Se rajoute à cela la mémoire de la
Shoah qu’elle tient absolument à conserver pour les générations futures qui ne doivent pas oublier
ce sombre passé pour éviter de reproduire le même. Au crépuscule de sa vie, débarrassée de toute
fonction politique, elle avait choisi de consacrer l'essentiel de son énergie à la Fondation pour la
mémoire de la Shoah créée en 2000. "Soixante ans plus tard, je suis toujours hantée par les images,
les odeurs, les cris, l'humiliation, les coups et le ciel plombé par la fumée des crématoires", racontait
Simone Veil dans un entretien télévisé diffusé à l'occasion du 60ème anniversaire de la libération
des camps. "Comme tous mes camarades, je considère comme un devoir d'expliquer inlassablement
aux jeunes générations, aux opinions publiques et aux responsables politiques, comment sont morts
six millions de femmes et d'hommes dont un million et demi d'enfants, simplement parce qu'ils
étaient nés juifs", expliquait-elle sobrement devant l'Assemblée générale de l'Onu en 2007.

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