une conscience francaise

5/11/023 RANIA EL BOUKARAI DIMANCHE

Depuis des temps immémoriaux, l'histoire a été façonnée par
des femmes qui ont osé briser les chaînes de l'oppression et de
l'injustice pour réclamer leurs droits. Parmi ces courageuses
pionnières, il est essentiel de mettre en lumière la vie et
l'héritage de Simonne Veil, comme icône de la lutte contre la
discrimination des femmes en France.

la ou tout a commencé

Rescapée de la Shoah, féministe engagée, femme politique populaire,

européaniste convaincue, membre du Conseil constitutionnel, de
l'Académie française... Simone Veil, qui est née le 13 juillet 1927 a
Nice et s'est éteinte à l’âge de 89 ans le 30 juin 2017, a profondément
marqué la vie politique française. Femme de convictions et
d'engagement, elle s'est construit une carrière dont la légitimité n'a
jamais été contestée, et nous allons vous raconté son histoire .
Son histoire débute avec la grande Histoire. Le 30 mars 1944, Simone
Veil, qui est alors Simone Jacob, fille d'un architecte juif français, est
arrêtée par la Gestapo à Nice, avec sa famille.
Après avoir transité par Drancy, elle est déportée avec sa mère
et sa sœur Madeleine dans le camp de concentration
s d'Auschwitz. "Le convoi s'est immobilisé en pleine nuit, raconte
Simone Veil dans son autobiographie, ‘Une vie’. Nous avons été
assaillis par les cris des SS et les aboiements des chiens. [...] On
nous arrachait à l'horreur du voyage pour nous précipiter en
plein cauchemar. Nous étions au terme du périple, le camp
d'Auschwitz-Birkenau.

Quelques instants plus tard, une femme lui murmure à l'oreille :

"Surtout dis bien que tu as 18 ans". Simone, qui n'a que 16 ans et
demi, suit ce conseil. Elle est alors dirigée, avec sa mère et sa
sœur, dans la "bonne file" des femmes, qui sont mobilisées pour
travailler. Celles de l'autre file sont gazées.

En 1945, Simone, sa sœur et sa mère sont emmenées au camp de Bergen-Belsen. sa mère décède du typhus,
une maladie que contracte également Madeleine. Son père et son frère sont eux, déportés en Lituanie, d'où ils
ne reviendront jamais. À la Libération, Simone doit apprendre à "revivre". Dans son livre ‘Une vie’ elle écrit , “
Seule Denise [son autre sœur] et moi rentrions en France à peu près indemnes. Notre foyer était détruit. Nous,
nous étions jeunes. Nous avions notre vie à construire."
Simone Veil sera tout le long de sa vie pour la reconnaissance du rôle des Justes, qui ont permis de sauver des juifs
pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle devient, en 2000, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire
de la Shoah.

SES ACCOMPLISSEMENT EN TANT
QUE FEMINISTE DEVOUE ; LOI VEIL
ET ET ENGAGEMENT EUROPEEN
À la tribune de l’Assemblée nationale, lors de la présentation du projet de loi sur l’interruption volontaire de
grossesse loi, le 26 novembre 1974
De retour à Paris après la guerre, Simone Jacob
obtient une licence en droit, épouse Antoine
Veil en 1946, fonde une famille et abandonne sa
carrière d'avocate et entamera sa carrière dans
la magistrature. Après que Valéry Giscard
d'Estaing ait été élu président en 1974, elle se
lance en politique et devient ministre de la
Santé dans le gouvernement Chirac.
Elle ne se fait pas choisir par hasard , Valérie
Giscard d’Estaing connait son avis sur
l’interdiction de l’avortement en France et la
soutiens pleinement .Mais l’assemblé National
s’oppose a la législation de l’avortement . Il s’en
suit ensuite insultes , menaces , provocations,
manifestations ……
Seule au milieu d'une marée d'hommes, les
larmes aux yeux, Simone Veil ne lâche pas et
finit par faire adopter le projet de loi sur
l'interruption volontaire de grossesse (IVG), qui
dépénalise l'avortement. Le texte de loi, qui
porte son nom, entre en vigueur le 17 janvier
1975.
RANIA EL BOUKARAU
Le 19 juillet 1979, l'Union démocratique française
(UDF, centre), menée par Simone Veil, remporte
les premières élections européennes au suffrage
universelles. Elle est devenue la première
présidente du Parlement européen et en a été
députée jusqu'en 1993. Après l'élection de
François Mitterrand en 1981, elle est freinée par
une opposition modérée et revient au
gouvernement en 1993 . le Premier ministre
Edouard Balladur la nomme oficiellement
ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la
Ville. Cette fois, elle est devenue la première
femme ministre d’État.
Présidente du Haut conseil à l'intégration en
1997, puis membre du Conseil constitutionnel de
1998 à 2007, elle annonce son soutien à la
candidature de Nicolas Sarkozy en 2007, tout en
conservant sa liberté de ton. Elle critique
notamment la création d'un ministère de
l'Immigration et de l'Identité nationale, plutôt
qu'un ministère de l'Immigration et de
l'Intégration.