Secteur de la distribution d’eau /

électricité et de l’assainissement liquide

au Maroc
Accompagnement dans l’étude de l’existant, le benchmark international et
l’analyse des leviers de développement

Mai 2022

Etude sur le secteur de l’eau, électricité et assainissement au Maroc 1 © BFIVE Consulting 2022.All rights reserved
 Sommaire

Un aperçu sur l’historique du secteur de la distribution d’eau, électricité et assainissement

1 liquide au Maroc.

2 Panorama sur le cadre légal régissant la gestion déléguée au Maroc .

3 Les principaux acteurs du secteur (délégataires et régies de distribution).

4 Un aperçu sur les impacts de la gestion déléguée.

5 Les limites / dysfonctionnements de la gestion déléguée au Maroc.

6 Les perspectives d’évolution du secteur dans le cadre des Sociétés Régionales multiservices.

7 Principales leçons du benchmark d’expériences de gestion déléguée à l’international.

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 Un aperçu synthétique sur l’historique et les principaux faits marquants du
secteur de la distribution d’eau, électricité et assainissement liquide au Maroc

1906 Conclusion des premiers contrats de concessions. 1995 Promulgation de la loi n 10-95 sur l’eau.

1914- Conclusion du premier contrat de le gestion

Recours à l’entreprise privée SMD. 1997
1920 déléguée au niveau de la distribution .

A partir Lancement du Programme National

de Rachat massif et passage à la gestion publique. 2005 d’Assainissement (PNA).
1956

1956 Création de l’ONE (Office National de 2006 Promulgation de la loi sur la gestion
l’électricité). déléguée.

1972 Création de l’ONEP. 2009 Promulgation de la loi 40-09 portant sur le

regroupement stratégique entre l’ONEP et l’ONE.

Création du PAGER (Programme Mise en place de la réforme concernant les

1995 d’approvisionnement groupé en eau potable des 2021
Sociétés Régionales Multiservices (SRM).
populations rurales).
Source : Rapport sur la gestion déléguée des services publics
locaux , Cour des Comptes ,2014

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 Panorama sur le cadre légal régissant la gestion déléguée au Maroc

Un cadre juridique quasi-inexistant caractérisé par …D’ où la nécessité de mettre en place un arsenal
plusieurs insuffisances.. juridique et des instances de gouvernance

Le cadre juridique de la gestion déléguée (GD) a été quasi- Textes de lois

Inexistant jusqu’en 2006 , les décisions législatives étaient
anciennes et dataient du protectorat, se caractérisant par leur
rigidité .Les principales insuffisances relevées par le cadre,
prévalant avant l’entrée en vigueur de la loi sur la GD concernent:
Le régime juridique était complexe et offrant peu de clarté.
La précarité du contrat du fait des risques comme l’imprévision
et la force majeure.
• la loi n° 78-00 portant charte communale ;
• la loi n° 45-08 relative à l’organisation des finances des collectivités
locales et de leurs groupements ;
• la loi n° 79.00 relative à l’organisation des collectivités préfectorales et
provinciales ;
• la loi n°47-96 sur la région ;
• la loi n° 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics,
promulguée par le Dahir n° 1-06-15 du 15 moharrem 1427 (14 février
2006) ;
• le décret n° 2-06-362 du 14 rejeb 1427 (9 août 2006) pris pour
l’application des articles 5 et 12 de la loi précitée

La difficulté de mettre en œuvre des montages innovants en

raison notamment du régime juridique des biens relevant du Instances de gouvernance
domaine public.
La collectivité : autorité garante
du service public.
Inexistence de jurisprudence et la quasi-inexistence d’une
doctrine en la matière .
l’opérateur : exploitant du
service public.
Lourdeur de l’appareil administratif.
la tutelle : autorité qui approuve
des actes des collectivités.
• La Direction Générale des
Collectivités Locales (DGCL)
• la Direction de l’Eau et de
l’Assainissement (DEA)
• la Direction des Régies et des
Services Concédés (DRSC)
• Direction de la Planification et
de l'Equipement (DPE).

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 La gestion déléguée au Maroc est gérée par un écosystème diversifié
d’acteurs Les régies autonomes de Eau-Nombre de clients : 4,9 millions
Les délégataires L’ONEE (2012)
distribution

Les régies autonomes de L’ONEE gère en tant, que

distribution sont des délégataire, les services
Les quatre sociétés ayant 36% 33%
établissements publics locaux à publics locaux de la
conclu des contrats de
caractère commercial et industriel, distribution de l’eau et
gestion déléguée des
créés par les communes, dotés de de l’assainissement
services publics locaux de
la personnalité morale et de liquide et, en tant
distribution sont : Lydec à
l’autonomie financière. qu’établissement public
Casablanca, Redal à Rabat-
national, en vertu de ses
Salé, Amendis à Tanger et 31%
textes institutifs, la
Amendis à Tétouan.
distribution de
RADEEF RADEEMA l’électricité. ONEE Régies autonomes
Délegataires privés

RAK RADEES Electricité-Nombre de clients : 7,7

Lydec Casablanca millions (2012)

RADEM RAMSA
Redal Rabat-Sale 25%
RADEEL RADEEJ
Amendis Tanger
RADEEO RADEEC
14% 61%
Amendis Tetouan RADEET RADEETA
ONEE Régies autonomes Délegataires

Source : Rapport sur la gestion déléguée des services publics

locaux , Cour des Comptes ,2014

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 La gestion déléguée au Maroc présente un ensemble d’avantages sur
plusieurs niveaux…
Une panoplie d’investissements et de capitaux propres …ce qui offre plusieurs possibilités aux collectivités et
apportés par la gestion déléguée au Maroc… stimule l’écosystème marocain

400 2349 Moyens financiers supplémentaires : La collectivité peut ainsi

disposer rapidement d’un équipement ou mettre un service à
800 niveau, selon ses propres impératifs de calendrier.

Accès aux financements internationaux : Les grands groupes

400
privés ont accès au marché mondial des capitaux et peuvent
mobiliser et mettre en œuvre les moyens des principales
1914 4437 institutions financières internationales .
LYDEC REDAL Amendis Tanger ONEE
400
Amendis Tetouan Régies autonomes Solutions d’investissement adaptées au contexte local: Le
Délegataies privés
recours à un partenaire spécialisé permet de mieux allouer les
Capitaux propres apportés par les Investissements par catégorie ressources.
délégataires en 2012 (en MDH) d’opérateurs en 2012 (en MDH)

une nouvelle marge de manœuvre grâce au transfert du

Indicateurs financiers
Sur la période 2010 à 2013, les délégataires ont versé à l’Etat un
montant cumulé de 1 580 MDH au titre de la TVA, 617 MDH au
titre de l’IR, et 912 MDH au titre de l’IS. Ils ont distribué une masse
salariale de 5 406 MDH dont 832 MDH de charges sociales. Ils ont
versé des dividendes à leurs actionnaires qui s’élèvent à 754 MDH
sur la même période.
financement et de la gestion de services publics à un tiers, la
collectivité publique peut consacrer ses moyens à d’autres
priorités .
Un moteur pour l’emploi et l’économie locale : En 2012, les
délégataires ont employé un effectif de 7 270 cadres et agents
dont 4 965 issus des ex-régies intercommunales de distribution
et ont servi une masse salariale de 362 MDH.

Source : Rapport d’activité du ministère de l’intérieur 2014

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 …mais elle souffre de dysfonctionnements et des limites qui présentent des
risques pour l’ensemble des acteurs
La gestion déléguée présente un ensemble de
…Ce qui en découle plusieurs risques
dysfonctionnements et des limites…

L’absence d’un organe indépendant, chargé des fonctions

Le risque réglementaire : il découle d’une décision légale de
d’expertise et de veille, n’a pas permis l’instauration d’une
l’autorité impactant l'économie générale du contrat de gestion
synergie de l’ensemble des acteurs intervenant dans les
déléguée.
services publics locaux.

Le risque financier : il incombe d’abord au concessionnaire.

La gestion déléguée se trouve également handicapée par une
Le concédant peut être amené à le partager lorsque
vision principalement locale ne prenant pas suffisamment en
l’économie du contrat est bouleversée pour le
compte la dimension inter-communale, voire régionale.
concessionnaire par suite d’aléas économiques imprévisibles.

Les risques industriels : la prise en charge par le délégataire

Les contrats de la gestion déléguée sont élaborés sans schémas
des dépenses d’exploitation, d’entretien et de la maintenance
directeurs d’électricité, d’eau et d’assainissement liquide pour la
des installations et des équipements mis à sa disposition par
distribution.
l’autorité délégante.

Les risques d’asymétrie d’information : l’information n’est pas

L’intervention des autorités de tutelle, notamment au niveau de
uniformément distribuée. Certaines informations sont
la passation, de l’exécution et du contrôle des contrats n’est pas
possédées en propre par l’un ou l’autre des partenaires, ce
uniforme et s’effectue, en général, au cas par cas.
qui a pour conséquence l’apparition de conflits.

Les réajustements périodiques des contrats de distribution, L’incomplétude du contrat de gestion déléguée : les parties
devant survenir tous les cinq ans, se transforment dans la contractantes ne peuvent prévoir toutes les contingences
pratique en révisions décennales, compromettant l’équilibre pouvant avoir des répercussions et la façon dont elles
financier et économique de la gestion déléguée. devraient y faire face sur toute la durée de la relation.

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Les perspectives d’évolution du secteur de la distribution d’eau, électricité et
de l’assainissement liquide dans le cadre des Sociétés Régionales multiservices
Aperçu Objectifs et perspectives d’évolution

• Le nouveau système va éviter les doublons , garantir plus Ajouter plus d’efficience et d’efficacité dans la gestion des
d’efficacité à l’action publique , professionnaliser la gestion réseaux.
et la moderniser sur l’ensemble du territoire .
• Les sociétés Régionales Multiservice (SRM) auront le statut Remédier aux difficultés découlant de la pluralité des acteurs
d’une société anonyme avec un actionnariat ( collectivités impliqués dans la gestion de certains services publics communaux.
locales , régions… ).
• Les SRM hériteront des actifs et des ressources ainsi que
du personnel estimé à 20000 personnes. Assurer une couverture équitable du territoire national,
notamment dans le monde rural.
Les dates à retenir
-29 juillet 2021: signature d’un mémorandum d’entente Améliorer la qualité des infrastructures et du service rendu aux
entre trois ministres (Abdelouafi Laftit, Mohamed usagers en permettant l’optimisation des investissements et des
Benchaâboun et Aziz Rabbah) et le DG de l’ONEE ressources .
(Abderrahim Hafidi).
– Juillet /aout 2021 : les textes législatifs seront placés dans Enjeux juridiques
les circuits pour donner une assise juridique .
-1er janvier 2022 : les nouvelles SRM seront Le transfert du personnel affecté aux Services Publics de
opérationnelles, dans quatre régions pilotes, Casablanca- Distribution devra respecter les droits acquis du personnel
Settat, Marrakech-Safi, Guelmim Oued Noun et Souss- transféré.
Massa.
– 1er janvier 2023 : les SRM seront opérationnelles dans les L’inventaire du patrimoine des gestionnaires actuels et la
12 régions du Maroc. définition préalable des modalités techniques, financières,
– 2026-2027 : Les contrats des délégataires Lydec, Amendis juridiques et fiscales de la mise à disposition des actifs aux SRM.
et Redal prendront fin et ne seront pas renouvelés. Les régies devront être dissoutes.
Source :  ’’ Sociétés régionales multi-services : les enjeux juridiques de la réforme’’ ,
Gide Loyrette Nouel , 2021

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Principales leçons du benchmark d’expériences de gestion déléguée à
l’international…
En France, forte tradition d’intervention du secteur privé dans la gestion de ses services publics locaux
La France a une longue tradition en matière de concessions et représente un des marchés les plus porteurs dans le monde pour les
projets de gestion déléguée. La loi du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République emploie pour la première fois
l’expression « contrat de délégation de service public » définissant des conditions procédurales à la passation de ces contrats. Avec la loi
Sapin qui a fait émerger en 1993 le régime juridique de la délégation de service public, cette évolution réglementaire sera parachevée .

En Tunisie : Une pratique de la délégation de service public orientée « concession »

Le cadre juridique et institutionnel tunisien n’est pas particulièrement adapté aux partenariats entre acteurs public et privé, jusqu’à
l’adoption en 2008 de la loi n°2008-23, relative au régime des concessions. De 1998 à 2008, les concessions sont donc traitées au cas
par cas, en s’appuyant sur des lois, décrets, cahiers des charges et arrêtés ministériels. s. C’est pourquoi, la définition d’un cadre
réglementaire dédié aux concessions est devenu nécessaire, en vue notamment de garantir la concurrence et la transparence des
procédures liées à ce type de contractualisation.

En Côte d’Ivoire : L’implication réussie d’un opérateur étranger

La Côte d’Ivoire a choisi un modèle d’organisation et de gestion original de ses services urbains : l’eau dès 1973, puis l’électricité
depuis 1990 sont gérés par deux entreprises privées, filiales de l’entreprise française SAUR (groupe Bouygues). Elles disposent chacune
sur son secteur d’un monopole national. Le pays a donc choisi de dépasser ses problèmes de gestion des secteurs de l’eau et de
l’électricité à partir de la dévolution de l’ensemble des services à un seul groupe privé, privilégiant ainsi la constitution de rapports
privilégiés et d’un partenariat durable .

En Espagne : une pratique de la délégation de service public spécifique du fait de l’organisation

territoriale du pays
L’Espagne présente une expérience originale en matière de délégation de service public du fait de l’organisation territoriale du pays.
Certaines régions autonomes et municipalités espagnoles ont adopté la délégation de service public pour accélérer le rythme de
réalisation des infrastructures ainsi que l’offre de services publics locaux.

Source :  ’’Gestion déléguée des services publics au service de l’usager’’ , rapport du

Conseil économique, social et en environnemental , 2015

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 ….il en découle des points essentiels à tirer ainsi que des recommandations
pour améliorer la gestion déléguée au Maroc
Points essentiels
La plupart des pays disposent d’un arsenal juridique pour
les contrats de la GD.
la GD précède la réglementation des partenariats, dont le
besoin vient lorsque les projets en GD deviennent nombreux
et nécessitent un encadrement juridique.
Il convient de noter que dans certains pays, il y a eu
remunicipalisation de certains grands contrats de GD,
notamment dans la distribution.
Recommendations
Choix du mode de gestion des services
publics locaux
•Adopter la Charte Nationale du Service Public
dans le cadre d’une approche participative
impliquant l’ensemble des acteurs .
•Introduire l’obligation de la réalisation
d’études préalables sur le mode de gestion du
service public.
Etude sur le secteur de l’eau, électricité et assainissement au Maroc
La GD fait le plus souvent l’objet de textes législatifs séparés et les
concessions sont historiquement plus anciennes .
Le périmètre de la loi inclut généralement les collectivités locales, qui
dans certains pays où la décentralisation est avancée, sont les
principaux acteurs ayant recours a la GD.
Les partenariats portent le plus souvent sur des programmes de
construction d’infrastructures de base, mais d’autres secteurs peuvent
être concernés, tels que les équipements numériques des territoires.
Analyse du mode de gestion déléguée le Critères et conditions de réussite d’un
plus approprié contrat de gestion déléguée
Entreprendre une analyse sur le mode le plus •Mettre en place une réglementation globale,
approprié de GD du service public parmi les harmonisée et cohérente de la commande
formes suivantes : concession, affermage, publique.
contrats de gestion et de service pour •Elaborer des études préalables sur l’évolution
examiner, l’opportunité de créer une Société des besoins et les programmes
de Développement Local en charge du service d’investissement nécessaires à leur
public et qui doit recourir à un opérateur privé satisfaction, adossées à un schéma directeur
pour l’exploitation du service. d’aménagement.
Source :  ’’Gestion déléguée des services publics au service de l’usager’’ , rapport du Conseil
économique, social et en environnemental , 2015
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