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ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT

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SECRETARIAT GENERAL
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N° 23-031/ANC/ BN-SG

CONFERENCE DE PRESSE

L’ANC exige la reprise ou la prorogation des opérations de recensement électorale de la Zone A

Déclaration liminaire
La CENI, qui est en place depuis plus d’un an et qui a en charge l’organisation et la supervision des
prochaines élections, vient de lancer en catimini un recensement électoral, sans campagne d’information et
de sensibilisation suffisante, permettant aux populations de comprendre l’enjeu et le sens de ce
recensement ainsi que la nécessité de se faire inscrire sur la liste électorale. Une CENI très largement
déséquilibrée dans sa composition, au profit du RPT/UNIR. Une CENI qui n’a toujours pas rendu public le
chronogramme de ces élections.
Ce recensement, démarré le 29 avril 2023, connait une kyrielle de dysfonctionnements graves, au nombre
desquels : le retard considérable dans le déploiement des kits de recensement dans les centres
d’enrôlement, l’état défectueux, vétuste voire obsolète de ces kits, (plus de 20 ans d’âge parfois) avec des
ordinateurs et des imprimantes mal initialisés et fréquemment en panne, des opérateurs mal formés,
absents, ou en retard, ou qui désertent les sites avant l’heure réglementaire de fermeture, sans compter les
pénuries des consommables (encre, formulaires, carburant, cartes, etc.) d’où la lenteur observée dans
l’enregistrement des électeurs. Il faut parfois plus de deux heures de temps sinon toute la matinée ou toute
une journée pour obtenir sa carte d’électeur.
En outre, il y a lieu de dénoncer l’omniprésence dans les CRV, en violation du Code Electoral, de prétendus
« chefs-centres » RPT/UNIR qui organisent en toute liberté et en toute impunité des enregistrements
frauduleux de mineurs et d’étrangers. Peu scrupuleux, ils interviennent dans les CLC et imposent leurs avis.
De plus, pour pallier les manquements graves de la CENI, des CELI rajoutent dans la précipitation, par-ci
par-là des kits, créent des CLC voire des CRV supplémentaires sans informer les partis politiques et les
populations.
La cacophonie observée dans la première zone (ou zone 1 ou encore zone A), atteste de la mauvaise
préparation des opérations et de la volonté manifeste de limiter autant que possible, l’inscription des
populations de cette zone sur les listes électorales.
On croirait revivre les situations frauduleuses habituelles, où de tels dysfonctionnements relèvent de
manœuvres délibérément orchestrées par le régime en place pour gonfler ou minorer en sa faveur et sa
guise, le nombre d’inscrits sur les listes électorales.
L’ANC invite la CENI à prendre la juste mesure de la situation qui s’empire sur le terrain et à reprendre le
recensement électoral dans la zone 1 qui compte la majorité des populations togolaises ou à y proroger de
manière conséquente le délai imparti, afin que toutes les togolaises et tous les togolais de cette zone qui le
souhaitent, puissent s’inscrire sans entrave aucune sur les listes électorales.
En début d’année, le gouvernement, par la voix du chef de l’État, a annoncé sans grandes précisions, deux
échéances électorales, les régionales et les législatives. Les régionales constituent la grande inconnue pour
les populations togolaises qui n’ont jamais été appelées à un tel scrutin. Ce qui n’est pas le cas pour les
législatives qui, d’après la Constitution, doivent se tenir au moins un mois avant la fin du mandat actuel des
députés, soit au mois de novembre 2023, sauf accord politique de report consensuel.
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Alors que la classe politique togolaise et tout particulièrement l’ANC ne cesse d’exiger une réforme complète
du cadre électoral pour l’organisation d’élections justes et transparentes au Togo, le régime RPT/UNIR
s’évertue à enliser les processus électoraux dans un statu quo préjudiciable à tout scrutin puisque
consubstantiel à la fraude électorale.
Ainsi, un découpage électoral inique est maintenu avec une disparité indue entre les électeurs. De sorte
qu’aux législatives de 2007, le RPT/UNIR s’est attribué 50 sièges (sur 81), avec 900.000 voix tandis que
l’opposition était créditée de 31 sièges avec 1.200.000 voix. Ce qui est une violation flagrante de la
Constitution et du Code Electoral qui garantissent à tous les Togolais sans distinction, l’égalité devant la Loi
et l’égalité devant le suffrage.
La prétendue correction apportée en 2013, n’a fait qu’accentuer la disparité. Si bien que chaque député du
RPT/UNIR à l’Assemblée nationale est élu avec une moyenne de 14.000 voix alors que chaque député de
l’opposition est élu avec une moyenne de 28.000 voix. C’est le découpage actuel.
Les griefs sont nombreux : bourrage d’urnes, renvoi des délégués de l’opposition des centres de
recensement ainsi que des bureaux et centres de vote, divers abus d’autorité avec usage de la violence,
utilisation abusive des votes par procuration et par dérogation, proclamation de résultats fantaisistes,
préfabriqués, sont autant de travers qui doivent trouver des solutions afin de garantir un processus électoral
acceptable.
Le régime RPT/UNIR a toujours balayé du revers de la main, toutes les observations de bon sens
susceptibles d’améliorer au plan technique, juridique et opérationnel, l’organisation des élections au Togo.
Le dernier courrier en date, adressé par le Président Jean Pierre FABRE au chef de l’Etat togolais, le 24
mars 2023, sur la mise en œuvre des réformes électorales, est demeuré sans suite.
La communauté internationale, hier plutôt attentive et même scrupuleuse, a décidé de fermer les yeux sur
les graves dérives des autorités togolaises en matière de découpage électoral et d’organisation des
élections. Ce que la population, notamment la jeunesse, considère comme un soutien délibéré à la dictature
et à la mal gouvernance.
Comment ne pas comprendre alors la population qui manifeste son rejet de la communauté internationale,
notamment l’Occident, qu’elle désigne à tort ou à raison comme le protecteur du régime dictatorial en place
au Togo ?
Devant les manœuvres sibyllines du gouvernement, l’impréparation manifeste des élections par la CENI et la
caution tacite de la communauté internationale au régime, l’ANC appelle toute l’opposition à se joindre à elle
pour réclamer d’une même voix, les meilleures conditions d’organisation des élections.
En appelant solennellement le gouvernement, la CENI, et la communauté internationale à se ressaisir pour
œuvrer à la transparence des prochaines élections qui, pour une fois, doivent respecter les standards
internationaux, l’ANC demande résolument à toutes les populations togolaises en âge de voter, de
s’accrocher obstinément aux CLC de leurs lieux de résidence, pour s’inscrire sur les listes électorales, pour
obtenir leurs cartes d’électeurs et, le moment venu, pour voter avec confiance, les candidats du
changement, les candidats de l’ANC.
Il est temps d’organiser au Togo des élections propres. Il est temps de constituer au Togo un fichier électoral
fiable issu d’un recensement électoral exemplaire. Il est temps d’établir un découpage électoral équitable
reflétant l’égalité des voix des électeurs, un homme, un vote, comme consacré par le Code Electoral et la
Constitution de la République togolaise. Il est temps de mettre fin à la fraude électorale à ciel ouvert dans
notre pays le Togo.
Fait à Lomé le 04 mai 2023
Pour le Bureau National
La Vice-Présidente

Signé

Maître AMEGANVI Manavi Isabelle

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