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La RDC, notre pays, va mal, très mal. Et les évènements récents ne sont pas de
nature à rassurer notre peuple. L’environnement politique continue encore et
toujours à être volontairement crispé.
Ni le Président de la République, ni le Gouvernement, ni aucune institution de l’Etat
n’ont daigné relever les erreurs graves et volontaires enregistrées sur le fichier
électoral, le Président et le Gouvernement continuent à fermer les yeux sur
l’entêtement qu’affiche la CENI à imposer la machine à voter, les harcèlements de
l’opposition pour l’empêcher de tenir des Meetings dans les espaces publiques ou
privées s’accentuent.
Ajouter à cela les nombreuses déclarations sur l’éventualité d’une troisième
candidature du Président Kabila, et nous comprendrons que nous cheminons
sûrement vers un désordre absolu très probablement planifié par la Majorité.
« ENSEMBLE pour le changement » est très préoccupé par cette situation et vient
vous donner ici sa position :
1. Dans la nuit du 31 mai au 1er juin, des militaires ont attaqué le siège du PND à
Lubumbashi. Après avoir tiré à balles réelles, paniquant le quartier, les assaillants
ont concentré le feu sur le mur qui portait l’effigie du Président KATUMBI où ils ont
mis le feu, se faisant auteurs d’une attaque armée, d’une tentative de meurtre des
occupants des lieux et d’une destruction méchante ;
Nous exigeons qu’une enquête sérieuse contre ces exactions soient menée et que
les coupables soient traduits en justice.
Comble de ces harcèlements, l’acharnement s’accroit sur Moïse KATUMBI. Procès
après procès, le pouvoir ne cesse d’inventer grossièrement des affaires à sa charge
afin d’obtenir sa condamnation et ainsi son élimination de la course à la
présidentielle. De l’affaire farfelue de recrutement des mercenaires aux
accusations graves et ridicules de préparation d’une rébellion à partir du territoire
d’Aru en Ituri, en passant par celles de prétendues escroquerie immobilière et de
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Nous ne reviendrons pas sur toutes les erreurs graves qui ont été relevées par la
mission d’audit conduite par l’O.I.F d’autant plus que les forces politiques de
l’opposition les avaient déjà dénoncées bien avant.
Pour cela, nous exigeons que ces erreurs soient corrigées, que les responsabilités
soient dégagées et les coupables volontaires ou non, soient sanctionnés.
Raison pour laquelle, nous en appelons à la responsabilité du Président KABILA,
de considérer qu’il est de son devoir, en tant que garant du bon fonctionnement
des institutions d’interpeller la CENI pour incompétence et négligence graves.
Nous l’interpellons également sur la responsabilité du Gouvernement et de la CENI
dans les troubles qui peuvent subvenir suite aux erreurs planifiées, volontaires et
bien organisées pendant l’enrôlement pour corrompre le fichier électoral.
L’entêtement à vouloir imposer la « machine à voter » qui n’est rien d’autre qu’un
« vote électronique, une technologie décriée par tous les partenaires y compris son
pays de fabrication, la République de Corée du Sud, cache à peine les mauvaises
intentions du pouvoir en place, pour qui, le détournement des votes deviendrait
désormais aisé. Cette technologie n’a d’ailleurs plus de raison d’être d’autant plus
que le principe du seuil et du paiement de la caution lors du dépôt des candidatures
retenu dans la loi électorale, a résolu le problème de bulletins kilométriques et
volumineux par le regroupement des partis politiques tout en impactant
positivement sur le budget des élections.
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Cette Cour est prévue par la Constitution comme l’organe compétent pour la
gestion du contentieux des candidatures et du résultat de vote pour les élections
présidentielle et législatives nationales. A cet effet, elle peut, en dernier ressort,
invalider des candidatures et rectifier les résultats de vote.
Malheureusement, en référence à certaines décisions iniques intervenues dans le
cadre du processus électoral, cette haute Cour a administré la preuve de son
instrumentalisation par le régime Kabila, comme le témoignent ses arrêts
autorisant respectivement la nomination des Gouverneurs de province
(Commissaires Spéciaux) (septembre 2015) et la prorogation de fait du mandat du
Président de la République (octobre 2016), rendus en violation flagrante de la
Constitution, de sa loi organique et son règlement intérieur.
Cette situation sociale plonge une majeure partie de la population dans la précarité
la plus abjecte.
Pour notre plate-forme « Ensemble pour le Changement » cette situation exige que
l’on aille le plus rapidement possible aux élections afin de doter le pays des
institutions légitimes stables pour que le peuple congolais se mette enfin au travail
afin de produire les richesses et combattre la pauvreté.
C’est ainsi que nous invitons nos amis de la Majorité à la lucidité, à la retenue, à la
sagesse et au bon sens car les problèmes de ce pays ne vont pas se résoudre par la
violence ni par la haine. Ils ne se résoudront pas, non plus, par l’exclusion de
certains de ces enfants a participé aux prochaines élections sur base des prétextes
fallacieux fabriqués dans des officines politiques obscures.
Nonobstant tout ce qui a été planifié par la Majorité au pouvoir pour biaiser le
processus électoral, le peuple congolais ne tolérera plus aucun report ; le 23
décembre 2018 prévue pour des élections combinées (présidentielle, législatives
et provinciales) est une date ultime pour tous et ne doit plus être dépassée quelles
qu’en soient les circonstances.
Je vous remercie
Kinshasa, le 04 juin 2018
Pierre LUMBI OKONGO