Une publication éditée dans le cadre du projet

d’Appui aux Médias Centrafricains (PAMCA)

avec le soutien de

Mercredi 6 avril 2011 Supplément gratuit : ne peut être vendu n° 11

EDITO : COMMENT REHABILIER LE

SUFFRAGE UNIVERSEL EN LES REACTIONS POLITIQUES A LA SUITE
CENTRAFRIQUE ?

La Commission électorale indépendante

DU SECOND TOUR DES LEGISLATIVES
(CEI), s'apprête à publier les résultats du
second tour des législatives du 27 mars
dernier qui devraient confirmer la victoire du
parti Travailliste Kwa Na Kwa (KNK, au pou-
voir), la marginalisation des partis alliés du
KNK ainsi que des partis d'opposition et,
surtout, de la gent féminine qui devrait voir
sa représentation réduite à moins de 10
sièges à l'Assemblée nationale.

Mais, au-delà des chiffres de la CEI, le

spectacle affligeant d'agents électoraux
somnolant derrière leur pupitre dans des
centres de vote quasi déserts le jour du
scrutin doit préoccuper l'ensemble des
acteurs du processus électoral qui s'achève.

Il traduit en effet l'étendue du fossé qui

s'est creusé entre les électeurs et le
suffrage universel, et dont les causes sont
évoquées dans les différents rapports des
missions observation ainsi que dans les
recommandations formulées par la Cour
Constitutionnelle après l'examen des
requêtes en annulation de la présidentielle
du 23 janvier dernier.

L'examen concerté de ces documents doit

constituer une priorité pour quiconque reste
attaché au suffrage universel comme mode
d'accession au pouvoir. Réaffirmer cette
priorité valait bien, sans doute, un numéro
supplémentaire du Journal des Élections, qui
tire définitivement sa révérence.
Simon-Pierre Ndouba
LES TITRES
 Les premières réactions politiques après
le scrutin du 27 mars
 Un sondage d’opinion sera publié le
9 avril prochain sur l’opinion des Centra-
fricains sur le processus électoral
 Interview de Marguerite Kofio, présidente
de l’OFCA, sur le bilan de la participation
des femmes au processus électoral
 Chronique de la journée de vote à
Bozoum (Ouham-Pendé)
 Les reportages du JdE dans le 8ème
arrondissement, à Bimbo et à M’baïki.
 Un point sur le vote par dérogation pen-
dant le second tour des législatives
Signature des PV - Bureau de vote de l’école de Bimbo / Anselme Zoumbassa pour le Journal des Élections
Au lendemain du double scrutin du 23 janvier dernier en
République Centrafricaine, suite à la publication et à la
proclamation des résultats par la Commission Electorale
Indépendante (CEI) et la Cour Constitutionnelle, les trois
candidats malheureux, leaders de l’opposition
démocratique avaient qualifié cette présidentielle et ces
législatives de « non événement », pour de graves
irrégularités et fraudes massives. Par la suite, ces mêmes
leaders avaient retiré tous leurs candidats de la CEI et du
second tour des législatives du 27 mars 2011, tout en
appelant les électeurs à s’abstenir d’aller voter. Tous les
leaders de l’opposition, exceptés ceux des partis
centristes, ont mis sur pied une plateforme politique post-
électorale baptisée le « Front pour l’Annulation et la
Reprise des Élections de 2011 (FARE 2011) ». Ont-ils été
suivis ou l’enjeu du second tour a-t-il échappé aux élec-
teurs centrafricains?... Lire l’article page 2
Semaine du 6 avril 2011 Journal des Élections

Brèves (Suite de la page 1) Un exemple dans le 5ème arrondis-

Incident post électoral dans
la circonscription de Mongoumba
(Lobaye)
Les rumeurs contradictoires qui ont
circulé autour des résultats provisoires
du second tour des législatives dans la
c i r c o n s c r i p t i o n d e
Mongoumba (Lobaye) ont failli dé-
boucher sur une tragédie.
Dans la soirée du 27 mars, un homme
en uniforme a ouvert le feu sur un
jeune homme d’une vingtaine
d’années, le blessant à la cage
thoracique. La victime a été trans-
portée à Bangui et se trouve au-
jourd’hui à l’Hôpital communautaire
pour des soins intensifs.
Jean-Bruno Gambi
Remerciements
La rédaction du Journal des Elections
remercie l’Institut Panos Paris pour
son soutien dans le cadre du Projet
d’Appui aux Médias Centrafricains, mis
en oeuvre avec l’appui de l’Union
Européenne et de Cordaid.
La rédaction tient également à remer-
cier les journaux participants à la
Synergie, la Maison de la Presse et des
Journalistes, les journalistes des
radios membres de l’ARC-Centrafrique
et la direction de l’Association des
Radios Communautaires pour l’appui
apportée dans le cadre de ce projet.
Le président du Mouvement de libéra-
tion du peuple centrafricain (MLPC),
Martin Ziguélé, arrivé en 3ème position à
l’issue de la présidentielle du 23 janvier
dernier, s’est exprimé sur le second tour
des législatives de ce 27 mars sur les
stations des radios nationales et interna-
tionales. Pour lui, le mot d’ordre de
« boycottage » lancé par le FARE a été
largement suivi. D’où la « faible partici-
pation » enregistrée le jour du scrutin
car l’opposition démocratique ne peut
cautionner une « mascarade électorale »
qui n’honore pas la démocratie en RCA.
C’est « faux », a répliqué le directeur
national adjoint de campagne du parti
Kwa na kwa (KNK, au pouvoir), Fidèle
Gouandjika. Selon ce dernier, ce n’est
pas un « boycottage » comme pense
l’opposition, mais une « forfaiture » car
les électeurs ont sévèrement sanctionné
les leaders de l’opposition lors du double
scrutin du 23 janvier 2011. Donc ces
leaders sont aux « abois » et ont perdu
tout « repère politique ».
Interrogés par le Journal des Élections,
les citoyens ont émis des avis partagés
sur le second tour des législatives. Pour
les uns, c’est le retrait des candidats de
l’opposition de la course qui est à l’origi-
ne de la faible participation des élec-
teurs. Mais pour les autres, les électeurs
s’en tiennent plus à la présidentielle
qu’aux législatives. Ce qui justifie cette
faible participation à ce second tour des
législatives.
sement de Bangui
En général, par rapport au premier tour
du double scrutin du 23 janvier 2011,
pour ce second tour des législatives du
27 mars dernier, il y a une amélioration
dans l’organisation des élections législa-
tives du second tour, dans les deux cir-
conscriptions du 5ème arrondissement
de Bangui que nous avons couvertes :
affichage des listes électorales 48 heures
avant, répartition des matériels électo-
raux 24 heures avant et ouverture des
opérations de vote avec 30 minutes de
retard en moyenne pour question de
nettoyage des bureaux de vote. Toute-
fois, nous avons constaté une faible
participation des électeurs et avons rele-
vé certains incidents et irrégularités,
particulièrement dans la 1ère circonscrip-
tion du 5ème arrondissement de Bangui
(lycée de Miskine et école Malimaka).
Les opérations de dépouillement se sont
bien déroulées dans la plupart des cen-
tres et ont pris fin à 18 heures 30 minu-
tes.
Mermoz Kouzoukoa
Retrouvez le Journal
des Élections sur Internet
www.journal-des-elections.net est le
site internet du Journal des Élections.
Retrouvez-y tous les articles, les
photos, les reportages radios en
provenance de province grâce aux
radios membres de l’Association des
Radios Communautaires et des dossiers
sur les candidatures et d’autres
informations sur le processus électoral.

Un niveau du vote par dérogation raisonnable

Le vote par dérogation tel que prévu par
l’art. 77 de la loi n° 09.009 du 03 août
2009 portant code électoral de la
République Centrafricaine concerne
certains électeurs retenus hors de la
circonscription administrative où ils ont
été inscrits par des obligations
professionnelles et munis de leur carte
d’électeur, leur certificat de radiation et
leur ordre de mission. Il est un des volets
sur lesquels la CEI a apporté des correc-
tions significatives lors du second tour de
scrutin.
Des hésitations lors du premier tour
Au début du vote, il y a eu des hésitations
sur le principe à adopter. Mais finalement,
le passage du coordonnateur de la CEI du
8ème arrondissement a permis aux
membres du bureau de vote d’entrer en
possession des registres de vote par
dérogation réservés uniquement aux En tenant compte de cette moyenne, on
membres des bureaux de vote et aux peut dire que les critiques concernant le
représentants des candidats dans ces vote par dérogation ont été perçues et les
bureaux de vote. erreurs corrigées. Seuls les membres des
bureaux de vote ont été autorisés à voter
Lors du premier tour, 5000 votants par par dérogation. Selon M. José Malo, Prési-
dérogation avaient été enregistrés au dent du comité local du 8ème arrondis-
8ème arrondissement. En revanche,les sement, cette nouvelle disposition permet
données relevées dans certains bureaux à la CEI de rectifier les erreurs du passé
de vote montrent que moins de 200 élec- et de permettre aux résidents de chaque
teurs ont voté par dérogation au second circonscription de désigner leur député.
tour. Dans le centre de l’école Combat- Tout compte fait, le vote par dérogation
tant, par exemple, on a relevé les don- a été correct, comparé au 1er tour du
nées suivantes : bureau de vote (BV) n° scrutin.
1=3 votants sur 111 suffrages expri-
més ; (BV) n°5= pas de dérogation ; (BV) Interrogé sur le fort taux de vote par dé-
n°7= 3 votants par dérogation ; (BV) n° rogation au 1er tour, M. Malo a justifié
9= 3 votants par dérogation, sous réserve cela par la présidentielle qui fait appel à
des résultats définitifs. chaque citoyen, contrairement aux légi-
slatives qui sont limitées à certaines
Des corrections apportées pour ce circonscriptions électorales retenues par
second tour la CEI pour le second tour.
Samuel Gopa

2
Semaine du 6 avril 2011
Brèves
Violences sur des journalistes
Pour avoir photographié le 27 mars
dernier, des agents électoraux en train
de remplir les procès-verbaux de dé-
pouillement, le photographe du jour-
nal des élections Anselme Zoumbassa,
s'est vu interpeller et conduire à la
Brigade de gendarmerie du PK 9
(Bimbo). Intervenue quelques heures
après le passage à tabac d'un caméra-
man de la Télévision le même jour
dans le 5ème arrondissement de Ban-
gui, cette interpellation
(heureusement sans conséquence)
vient rappeler qu'en RCA également,
le métier de journaliste est un métier
à risque, surtout en période électora-
le.
Simon-Pierre Ndouba
L’ONE exige le respect du
verdict des urnes
L’observatoire nationale des élections
(one) a indiqué, au cours d’une confé-
rence de presse, mardi 6 avril à Ban-
gui, qu’ « une menace réelle à la paix
sociale et à la cohésion nationale en-
tre les communautés » pèserait sur la
République Centrafricaine « si les ré-
sultats issus des urnes venaient à être
manipulés par les organes chargés de
les proclamer ». l’One a recommandé
la poursuite des réflexions au niveau
du gouvernement pour l’organisation
et la tenue des élections municipales
pour l’effectivité de la démocratie, la
mise en place d’un organe souple et
permanent de gestion administrative
des élections, la mise en place d’un
pool d’experts pour la relecture du
code électoral avant 2012.
Fridolin Ngoulou
Anomalies relevés par les
reporters du Journal des Élec-
tions
1- Un bureau spécial pour le vote par
dérogation a été ouvert à la mairie
d'arrondissement avant d'être fermé
par le superviseur de la CEI pour non
conformité au code électoral.
2- Les agents électoraux du 8ème
arrondissement ont laissé au supervi-
seur le soin de procéder à l'ouverture
de tous les bureaux de vote du 8ème
arrondissement.
3- Les membres des bureaux de vote
de Bozoum se sont déplacés pour vo-
ter dans d'autres bureaux avant de
revenir prendre leur poste.
4- Des conseillers de la Cour Constitu-
tionnelle qui observaient le déroule-
ment du vote dans le 7ème arrondis-
sement ont dû enjoindre aux mem-
bres des bureaux de dépouillement
d'afficher tous les résultats.
Journal des Élections
E N Q U E T E S U R L’AV I S D E S C I TOY E N S
CENTRAFRICAINS SUR LE PROCESSUS ELECTORAL
Alors que l’opposition démocratique et la majorité prési-
dentielle polémiquent sur une éventuelle annulation du
scrutin, la Maison de la Presse et des Journalistes, l’Asso-
ciation des Radios Communautaires de Centrafrique et
l’Institut Panos Paris ont cherché à connaître l’avis des
Centrafricains sur le processus électoral qui s’achève. Ré-
sultat: une enquête effectuée sur l’ensemble du territoire
centrafricain sur un échantillon représentatif de 1179 per-
Le samedi 09 avril 2011, l’Institut Panos Plus de la moitié des sondés ne croit
Paris et ses partenaires l’Association des pas à la fiabilité des opérations élec-
Radios Communautaires (ARC) et la torales
Maison de la Presse et des journalistes
Pour le premier tour de l’élection prési-
(MPJ) rendent public les résultats du
dentielle, 54 % des citoyens interrogés
sondage effectué sur un échantillon de
ne croient pas à la fiabilité des opérations
1179 citoyens centrafricains de plus de
électorales. Pour les élections législatives
18 ans à Bangui et en province (Ombella
du 23 janvier dernier, ils sont 56 %. En
M’Poko, Nana Mambéré, Ouham, Ouham
outre, une grande majorité du panel
Pendé, Kémo, Ouaka, Sangha M’Baéré,
s’est déclaré surprise par les résul-
Mambéré Kadéï et Lobaye) sur leur
tats du vote du 23 janvier : 69 %
perception du cycle électoral et du vote
pour la présidentielle et 56 % pour
du 23 janvier 2011.
les législatives. Pour ces dernières,
Il s’’agit pour les trois partenaires de l’ampleur de la victoire des candidats de
contribuer à l’amélioration de la gouver- la majorité présidentielle semble le pre-
mier motif de surprise parmi les électeurs
nance démocratique en Centrafrique en
travaillant sur les relations entre médias, interrogés.
société civile, opposition démocratique et
Plus de deux tiers du panel pensent que
autorités politiques pour améliorer la
les irrégularités et dysfonctionnements
participation civique et l’information relevés par l’opposition et les missions
électorale des citoyens. d’observations électorales ont eu un im-
pact important sur les résultats.
Cette enquête a été réalisée pendant la L’enquête montre également de fortes
campagne officielle du second tour des variations suivant les localités entre une
législatives du lundi 21 mars au vendredi forte défiance à Bangui, Berberati, Bouar,
25 mars. Les résultats n’ont pas été Carnot et au contraire une confiance
divulgués avant le second tour pour dans les résultats à Bossangoa, M’baiki
éviter toute influence sur le vote du 27 ou encore Nola.
mars. Ce sondage a été effectué dans le
Une désillusion des électeurs
cadre du projet Médias, Opinion du
Citoyen et Information Electorale
Le processus électoral souffre donc d’un
(MOCIEL) mis en œuvre par l’Institut
déficit de motivation auprès des électeurs
Panos Paris avec l’appui de l’Union centrafricains interrogés. En effet, 71 %
Européenne avec l’objectif de trouver des ont déclaré ne pas vouloir participer
pistes pour l’amélioration de l’information au second tour des législatives le 27
des citoyens dans le processus électoral mars alors que 80 % d’entre eux affir-
et d’inciter les différents acteurs à plani- maient s’être déplacés lors du vote du 23
fier des actions d’éducation civique en janvier 2011.La confiance dans les cycles
électoraux semble entamée. Les élec-
période post électorale. L’enquête
teurs interrogés ne croient pas que
comporte des recommandations pour les l’action de l’opposition visant à faire
médias, la société civile, les partis annuler les élections aboutira. Ils
politiques et les autorités gouvernemen- semblent privilégier l’apaisement :
tales afin de renforcer l’adhésion des seuls 22 % des personnes interro-
citoyens aux processus électoraux et plus gées déclarent soutenir totalement
l’action de l’opposition.
généralement au dialogue politique.
La rédaction
3
Semaine du 6 avril 2011 Journal des Élections

La participation des femmes au processus électoral de 2011: interview de

Marguerite Koffio, présidente de l'OFCA
Qu’elles se présentent en tant que KNK, parti au pouvoir, comme indépendante ou sous la bannière de l’opposition, les femmes
centrafricaines ont été largement sous représentées aux législatives des dimanches 23 janvier et 27 mars 2011 à cause de l’im-
placable et dure loi des hommes. Leur place à l’Assemblée nationale à venir risque d’être réduite à une portion congrue. Une chu-
te brutale : c’est le principal enseignement des scrutins au regard des élections de 2005. Déjà au 1er tour, sur un total de 35 ou
36 députés élus, l’on ne comptait que 4 femmes. L’issue du 2e réserve à coup sûr des surprises désagréables. L’élection de Fran-
cine Dérant Lakoué, candidate du Parti social démocrate (PSD) dans la 2e circonscription du 5e arrondissement de Bangui au 2e
tour, pourrait être l’exception qui confirme la règle. Pourtant, trois choses sont certaines. Primo, le Comité national de suivi de la
Conférence des Grands Lacs espère atteindre au moins 30% de femmes au parlement. Secundo, la ‘section Genre’ du BINUCA
(Nations unies) a initié une série d’ateliers avec les femmes leaders de Centrafrique en vue d’améliorer leur participation quantita-
tive et qualitative aux instances de décision nationales. L’Association des femmes professionnelles de la communication (AFPC)
avait elle-même organisé des activités pour encourager leurs congénères à voter en faveur des femmes candidates. Tertio, le
gouvernement du professeur Faustin Archange Touadera a toujours affirmé faire de cette question l’une de ses priorités… Com-
ment en est-on arrivé là ? A quels facteurs cela est-il dû ? Comment y remédier ? Telles sont les questions auxquelles nous ten-
tons d’apporter des réponses dans l’interview ci-après. Mme Marguerite Kofio est Conseillère au Haut conseil de la communication
(HCC). Elle est aussi présidente de l’Organisation des femmes de Centrafrique (OFCA) ; c’est à ce titre qu’elle a accepté de répon-
dre à nos questions mercredi 30 mars. Elle venait de boucler une vaste tournée en provinces pour rencontrer ses ouailles. Notons
enfin que certaines femmes leaders contactées par nos soins ont gentiment souhaité ne pas s’exprimer sur ces questions.

Journal des Élections : Par rapport à

la législature 2005-2010, à cette
heure, le nombre de femmes dans le
parlement futur aurait-il, selon vous,
augmenté ou diminué ?

Marguerite Kofio : Dans la dernière

législature, il y avait dix femmes sur 105
députés, un nombre insuffisant car infé-
rieur au quota de 30% fixé par les Na-
tions unies. Nous avons sensibilisé nos
sœurs et nos concitoyens pour les
conscientiser quant à l’entrée des femmes
dans les instances de prise de décisions
de notre pays. Nous avons encouragé les
femmes à aller massivement aux législati-
ves de 2011 et avions l’impression que
notre message était passé. Malheureuse-
ment, après le 1e tour, il n’y avait que
quatre femmes sur plus de trente députés
élus. Cela nous a laissées perplexes. Au
2e tour, nous étions convaincues que les
seize candidates seraient élues. Hélas, les
premières tendances nous laissent sans
voix !

JdE: Quelle analyse faites-vous de

cette situation ? A quels facteurs Marguertite Kofio, présidente de l’OFCA et conseillère du Haut Conseil à la Communication
cela serait-il dû ? Nicolas Ndagiyé pour le Journal des Elections
elles-mêmes doivent se mobiliser à tra-
MK: Il existe plusieurs facteurs. Entre vers les associations féminines comme
autres le faible pouvoir économique des JdE: Quelles actions faudrait-il initier l’OFCA. Il faut faire beaucoup de
femmes matérialisé par l’inaccessibilité au dans un proche avenir, y compris du plaidoyer, gagner à la cause les leaders
crédit bancaire, l’insuffisante préparation côté du prochain gouvernement, communautaires. Le gouvernement doit
des femmes candidates, les pesanteurs pour corriger pareils dysfonctionne- respecter et faire appliquer tous les textes
socioculturelles, la non appropriation du ments ? nationaux et internationaux parlant de la
concept genre par la population, les protection de la femme et tendant à
pressions (quasi violences) sur des MK: Les femmes représentent 50,2% de donner à la femme la place qui lui revient
femmes candidates, les partis politiques la population centrafricaine. Il faut une dans la société. Il doit prendre en compte
accordent peu de places aux femmes, le forte mobilisation, une solidarité ferme le concept Genre dans les faits, pas seule-
manque de soutien aux femmes par la des femmes pour que la lutte puisse ment dans les discours.
population locale, les partenaires et la aboutir. Il faut respecter le quota de 30%
communauté. Les gens font plus et faire appliquer le concept Genre dans Propos recueillis par Nicolas Ndagiyé
confiance aux hommes qu’aux femmes. tous les domaines. Les femmes

4
Semaine du 6 avril 2011 Journal des Élections

Entre les deux tours des législatives : ordre et désordre à Bimbo (Ombella M'poko)
Le second tour des élections législatives semble s’être globalement bien déroulé ce 27
mars 2011 dans l'ensemble des circonscriptions concernées. Seulement, cette finale élec-
torale semble également avoir drainé moins de monde qu'en janvier dernier à l’occasion
du premier tour des élections présidentielle et législatives. Parallèlement, on a noté une
nette amélioration dans l’organisation du scrutin.
Le vote s’est globalement déroulé dans le
calme et on a noté une nette amélioration
du mode d’organisation pratique : les
matériels sont arrivés à l’heure dans les
bureaux de vote, les kits électoraux
étaient bien empaquetés avec des enve-
loppes pré-timbrées comportant les noms
des destinataires et leur contenu, les an-
ciens bureaux de vote surchargés ont été
fractionnés pour faciliter le vote de
tous, les frais de collation et indemnités
de prestation payés à temps aux mem-
bres des bureaux de vote, etc... Il y a eu
moins de plaintes du côté de l’intendance,
contrairement au 1er tour du 23 janvier
2011. Cependant l'organisation du scrutin
à Bimbo (Ombella M'poko) ne semble pas
avoir suivi la tendance générale au niveau
de l'organisation.

On a noté peu d’engouement du côté des

électeurs pour le vote. Même dans les
fiefs réels ou supposés du parti travailliste
(KNK, au pouvoir), les électeurs ont mani-
festé peu d’intérêt pour le vote. C’est le
cas dans Bimbo 1 où les candidats Ghi-
slain Samba-Mokamanèdé, indépendant,
affrontait Rufin Molomadon(MDD).

Au centre de vote du lycée de Bimbo, le

nombre de votants dépassait péniblement
100 entre 6h et 13h, soit après la moitié
du tems imparti pour les opérations de
vote.

Au centre de vote de l’école privée Source

du savoir situé dans Bimbo 3, la participa-
tion a été extrêmement faible. A l’ouver-
ture des opérations à 6h jusqu’à 10h, les
bureaux de vote enregistraient
péniblement 25 votants. Pour Sylvie Aga-
the Léssoua habitant le quartier Guitan-
gola, ce vote est inutile parce que les
"vrais résultats ne sont pas ceux qui ont Bureaux de vote à Bimbo le 27 mars / Anselme Zoumbassa pour le Journal des Elections
été annoncés par la CEI". Il ne sert donc
à "rien d’aller voter dès l’instant" où les le même raisonnement qu’a tenu Emma- Saboingo-Maka), les kits n’ont pas été
voix des électeurs ne sont pas prises en nuel Yackanga, président du bureau de préparés pour ce secteur et il a fallu
compte. vote numéro 3 du bâtiment annexe du "toute une gymnastique" pour rentrer en
commerce à Bimbo centre. Ici, on n’a possession des matériels électoraux.
enregistré que 33 votants entre 6h et
"La faible participation au vote le matin 13h10 . C’est avec les larmes aux yeux que
montre déjà la tendance de la journée", Maurice Kazo, président du comité local
indique Mme Célestine Djamba, présiden- Les plus grandes difficultés ont été de la CEI de Bimbo, constate les carences
te du bureau de vote numéro 7 à l’école rencontrées dans le secteur Bimbo Forêt craignant que la situation soit pire dans le
préfectorale de Bimbo centre. "Les gens BC où les matériels électoraux n’étaient secteur Landja-Mboko qu’il n’a pu visiter à
ne viendront pas voter l’après-midi parce pas disponibles jusqu’à 13 heures. Selon cause des problèmes de transport et de
que c’est le temps des rendez-vous et Paterne Dolaoko, Commissaire supervi- finances.
déplacements pour la consommation du seur local de Bimbo du secteur qui com-
vin de palme à Bimbo", note-t-elle. C’est prend deux axes (Thalo-Salanga et Cyrus Emmanuel Sandy

5
Semaine du 6 avril 2011 Journal des Élections

Vote et enjeux à M'baiki (Lobaye)

La ville de M’baïki est située dans la préfecture de la Lobaye, à 107 km de la capitale Ban-
gui. Dans la circonscription électorale de M’Baïki I, le scrutin de dimanche dernier mettait
en compétition trois candidats. De l’avis général, la région est le bastion du parti au pou-
voir, le Kwa Na Kwa (KNK). Les opérations se sont déroulées assez rapidement et dans la
sérénité…
Deux bureaux de vote (BV) étaient instal-
lés près les locaux de la Mairie et la Cen-
trale thermique de M’baïki de la compa-
gnie publique d’électricité ‘ENERCA’. Ou-
verts à temps, ils étaient logés au Centre
pédagogique régional (CPR). L’on voyait
les listes électorales adossées aux murs
près l’entrée. Peu ou pas de files d’atten-
te. Les femmes devisaient ou cajolaient
les bébés. Nombre de jeunes gens et des
plus âgés sont venus, mais les filles et
femmes étaient les plus enthousiastes à
accomplir leur ‘devoir civique’. Elles exhi-
baient bien fièrement leur carte d’électri-
ce. Surtout les Musulmanes. Au passage
d’un électeur, « A voté ! » retentissait
d’un BV. Vers dix heures, un soleil radieux
régnait sur marché ouvert. Les buveurs
de vin de palme s’en donnaient à cœur
joie. Pourquoi pas de longues attentes
comme au premier tour ? Trois raisons à
cela : certains considèrent l’élection prési-
dentielle comme la plus importante ;
d’autres préfèrent aller prier et voter
après; les autres auraient perdu leur échangé avec quelques cadres, dont
carte. Dans un BV, M. Timothée Timoléon Emmanuel Wilikon, correspondant de la
Fehimona, chef du quartier Bornou, assis radio rurale de la Lobaye, Michel Martial
sur un tabouret, se tenait tranquillement Boboya, correspondant de Radio Ndèkè
dehors. Luka à M’baïki et superviseur régional des
observateurs, Suzanne Malonga, gérante
Les enjeux du scrutin du bar-restaurant ‘Tue-moi ce soir’ et
présidente fédérale de l’OFCA
(Organisation des femmes centrafricai-
L’après-midi, les gens arrivaient à compte
nes), et Jean-de-Dieu Pombot, ingénieur
-gouttes et les BV ont fermé comme pré-
des travaux en bâtiment. Celui-ci s’est
vu. Les décomptes ont commencé… Il
inquiété que l’accord liant les partis de la
nous a été confié que dans la Lobaye, le
majorité présidentielle n’ait pas fonction-
KNK avait sept candidats au 1er tour et
né. Les candidats du MDD et du PNCN
qu’aucun n’est passé. Le président Bozizé
devaient se désister en faveur du KNK qui
était venu dernièrement à M’baïki recom-
était le mieux placé au 1er tour… A l’issue
mander aux électeurs de choisir les candi-
des décomptes, Gary Mamadou
dats ‘orange’, couleur du parti au pouvoir.
l’emportait. Le dernier mot reste à la Cour
A M’baïki I, le vote opposait trois candi-
constitutionnelle après la Commission
dats : Alice Rousseau, du PNCN (Parti
électorale indépendante (CEI).
national pour un Centrafrique nouveau),
Louis Papeniah, du MDD (Mouvement
pour la démocratie et le développement),
Nicolas Ndagiyé
et Gary Mamadou, du KNK. Nous avons

Législatives du 27 mars dans le 8ème arrondissement de Bangui : les militaires ont voté
dans la dignité et le calme

C'est à la mairie du 8ème arrondissement

de Bangui, au service de l'état-civil
qu'était implanté un bureau de vote
réservé spécialement aux militaires,
surtout ceux qui ont été recensé à la base
aérienne de Bangui M'poko. Conformé-
ment aux textes en vigueur, les militaires
devaient voter 48 heures avant le jour du
scrutin. C'est ainsi que ce bureau a été
aménagé pour les accueillir. Interrogé sur
le non respect de cette disposition par nos
confrères du magazine des armées, le
président du comité local de la CEI,
M. Malo, a déclaré que c'est pour des
raisons techniques que le vote des
militaires a été reporté au dimanche 27
mars 2011.
D'ailleurs, le bureau de vote a été prévu à
cet effet, mais les autres dispositions pra-
tiques n'ont pas suivi. Evoquant
l'ambiance dans ce bureau, il a déclaré
que les militaires ont voté dans la dignité
et le calme, bien qu'il n'y ait pas de fort
engouement pour le scrutin du 27 mars
dernier comme chez les civils.
Toutefois, la journée du 27 mars s'est
terminée sans incident dans ce bureau de
vote où les militaires ont montré aux yeux
du monde qu'ils sont des citoyens comme
les autres.
Centre de vote—St-Jean de Galabajda (8ème arrondissement) le 27 mars / Anselme Zoumbassa pour le Journal des Elections
Samuel Gopa

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Semaine du 6 avril 2011 Journal des Élections

Le vote à Bozoum : les raisons d’une faible participation

Le dimanche 27 mars 2011, jour du second tour des élections législatives, ne semble pas
différent des dimanches ordinaires. De l’homme de la rue à la Commission électorale indé-
pendante (CEI) en passant par les observateurs électoraux, tout le monde est unanime
pour reconnaître qu’à l’inverse du premier tour, la population n’a pas participé massive-
ment au vote à Bozoum. Malgré le climat tendu pendant la dernière journée de campagne
entre Ambroise Zawa et Corneille Sérékoïssé, deux des trois candidats restés en lice, l’é-
lection s’est déroulée sans incident à Bozoum centre.
Les bureaux de vote (BV) ont ouvert en-
tre 6h 40 et 9h10 , dans les centres de
vote du Centre Social, l’École Saint Michel,
de la Maison des jeunes, de la Mairie, et
l’École Plateau et préfectorale mixte. Dans
les 17 Bureaux qui constituent la commu-
ne de Bozoum centre, le problème était le
même : pas d’électeur cette fois-ci. La
cour était déserte. Au total, dans les 17
Bv, seuls 2512 électeurs sur les 8129 ins-
crits ont voté et 5617 ont manqué au
rendez-vous.

La compétition s’est faite entre les partis

de la majorité présidentielle : Corneille
Sérékoïssé du Kwa Na Kwa (KNK),
Ambroise Zawa du Mouvement pour la
Démocratie et le Développement (MDD)
et Songolowane Germaine, candidate
indépendante, proche du parti KNK. Cette
circonscription qui a été depuis 1993 fief
du Mouvement de Libération du Peuple
Centrafricain (MLPC), a basculé cette Bureau de vote de l’école Plateau de Bozoum le 27 mars / Fridolin Ngoulou pour le Journal des Elections
année dans le camp de la mouvance
présidentielle. Cela serait l’une des raisons
de la faible participation. D’autre part, le
candidat du KNK n’aurait pas observé les
termes de l’accord politique signé avec les
partis de la majorité.

Les raisons de ce faible taux de participa-

tion sont différentes. Pour Christophe
Ngandandé, entraîneur arbitre de football,
la population est fatiguée du vote. Les
jeunes préfèrent s’occuper de leur chan-
tier d’extraction d’or ce dimanche. Clau-
dia Goféi (environ 27 ans), vendeuse de
soupe au marché central de Bozoum, esti-
me pour sa part que malgré les multiples
votes, les conditions de vie des jeunes
filles ne se sont pas améliorées. Selon les
observateurs nationaux de l’Observatoire
Nationale des Élections (ONE), la raison
serait liée au jumelage de certains BV et
les électeurs ne sachant où voter sont
rentrés. Cette désaffection a étonné Jo-
seph Yadada, superviseur de la CEI loca-
le, qui rappelle qu’il y avait du monde aux Observateur électoral au bureau de vote de la mairie de Bozoum le 27 mars / Fridolin Ngoulou pour le Journal des Elections
meetings des candidats lors de la campa-
sentés au second tour. D’autres refusent avait promises pour 5 jours avant le
gne pour le second tour à Bozoum. Pour
volontairement, bien qu’ils aient leurs scrutin. Le déploiement tardif des maté-
d’autres personnes, il y a eu moins de
cartes, jugeant inutile de voter pour des riels électoraux, la non maîtrise de la ges-
sensibilisation autour du second tour. Par
gens qui oublieront les problèmes de la tion d’un centre et d’un bureau de vote
ailleurs, d’autres personnes avancent que
population dès le lendemain du vote. figurent également parmi les anomalies
la méconnaissance du rôle des députés
constatées.
par rapport au président de la République
a sûrement eu une influence sur la forte Concernant l’organisation, aucune liste n’a
abstention. Certains électeurs pensent été affichée au préalable, contrairement Fridolin Ngoulou
que leurs candidats ne sont pas repré- aux assurances données par la CEI qui les

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Semaine du 6 avril 2011
Vox pop : paroles de citoyens dans les deux circonscriptions
du 5ème arrondissement de Bangui sur le second tour des législatives
Wilfried, électeur au centre de vote n° 2
du Lycée de Miskine, « du coté de l’orga-
nisation, présentement, les choses se
passent un peu bien. Mais ce qui fait mal
dans les bureaux de vote, c’est que les
candidats sont entrain de remonter leurs
représentants ainsi que les membres des
bv. Ce qui crée du désordre. Pourtant, il
n’y a pas du monde car les électeurs ne
viennent qu’à compte-goutte d’eau pour
voter. Il y a eu des bagarres et ça ne fait
pas du bien. Heureusement, les forces de
l’ordre sont intervenues à maintes repri-
ses pour mettre de l’ordre ».
Parfait Mbongo, président du bv n°3 à
l’école Benz-vi. « Nous avons démarré à
partir de 6h 45mn. Le scrutin a bien
débuté par rapport au temps, malgré que
pour ce 2eme tour les gens ne soient pas
venus massivement. Néanmoins, nous
avons passé un vote vraiment meilleur. Le
second tour était très bien passé par
rapport au premier, car il n’y a pas assez
de monde et ça concerne que les législati-
ves. Donc les électeurs viennent voter
librement. C’est la différence ».
Frank, commissaire de la CEI locale du
5eme arrondissement et superviseur du
centre de vote école Benz-vi. « Au niveau
de l’organisation, le second tour est très
bien organisé. Il n’y a pas de frottement
sur le terrain, mais il y a lieu de déplorer
qu’il n y a pas une masse des électeurs
par rapport à ce que nous avions constaté
Journaux participants:
L’Agora
Centrafrique Matin
Le Confident
Le Défi
Médias Plus
Rédaction:
Rédacteur en chef: Simon-Pierre N’Douba
Rédacteurs:
Jean-Bruno Gambi (l’Agora)
Mermoz Kouzoukoa (Centrafrique Matin)
Nicolas N’dagiyé (Le Confident)
Fridolin Ngoulou (Le Défi)
Cyrus Emmanuel Sandy (Médias Plus)
Ont également participé à la rédaction: Privat
Gobolo, Elian Kpamanda et Samuel Gopa
Photos: Anselme Zoumbassa
Expert international: Karim Bénard-Dendé
Ce journal a été réalisé avec la collaboration de la
Maison de la Presse et des Journalistes (MPJ) et de
l’Association des Radios Communautaires (ARC).
Retrouvez le Journal des Elections sur www. journal-des-
elections.net
Imprimerie: Imprimerie Saint Paul, Bangui (République
Centrafricaine)
Centre de vote Lycée Miskine de Bangui - Anselme Zoumbassa pour le Journal des Élections
lors du 1er tour. Les Centrafricains vi-
saient plus la présidentielle et c’est ce qui
justifie le faible taux de participation à ce
second tour des législatives, sans oublier
le retrait des candidats de l’opposition
démocratique ».
Azer Gomayassi, représentant du candidat
du RDC à l’école Malimaka « Vu l’aspect
général du vote, tout s’est déroulé dans le
calme. Mais le taux de participation est
très faible et les gens ne sont pas nom-
breux. C’est dans la cour qu’il y a des
tiraillements entre les agents de sécurité
des candidats en lice. Le retrait des candi-
dats de l’opposition, le manque de
Déclaration des principales missions d’observation électoraux
concernant le second tour des élections législatives du 27 mars
La Mission d’observateurs de l’Union
africaine donne sa déclaration
préliminaire sur le 2e tour des
législatives
Le mardi 29 mars 2011 à 16 heures, les
observateurs électoraux de l’Union
africaine (UA), au siège de la représen-
tation de l’institution continentale à
Bangui, ont donné à la presse
nationale leur déclaration préliminaire
au sujet du 2e tour des élections légi-
slatives. La mission était conduite par
M. Boussoukou Boumba (Congo Brazza-
ville). Par rapport au 1e tour en
rapport avec l’organisation, les obser-
vateurs ont noté des améliorations,
tout en constatant ‘’la persistance de
certaines défaillances’’. Malgré la
‘’faible affluence des électeurs’’, la
mission a noté ‘’que le scrutin s’est
déroulé dans le calme et la sérénité’’.
Elle préconise ‘’le dialogue inclusif et
la concertation dans l’intérêt supé-
rieur de la nation’’.
Nicolas Ndagiyé
Journal des Élections
campagne de sensibilisation et la timidité
de propagande ont été à l’origine de la
démotivation des électeurs ».
Maxime Kongbo, électeur à l’école
Malimaka : « En tant que bon citoyen, je
suis venu accomplir mon devoir civique
comme tout autre citoyen centrafricain.
J’ai constaté aujourd’hui un faible taux de
participation du à un cas de décourage-
ment sur le plan national. C’es ce qui est
réel et pour le cas d’espèce, il y a des
irrégularités totales, des tracasseries de
part et d’autre, et des cas de tiraillement
entre les sympathisants des candidats ».
Propos recueillis par Mermoz Kouzoukoa
Déclaration préliminaire de la Mission
d’observateurs électoraux d’EISA
pour le 2e tour des législatives
La Mission de l’Institut Electoral pour
une Démocratie Durable en Afrique
(EISA), de vingt membres, était
conduite par M. Vincent Tohbi Irié.
Outre Bangui, elle s’est rendue à
Bambari, Berbérati, Kaga-Bandoro,
M’baïki, Nola et Sibut. Elle a noté un
certain nombre de dysfonctionne-
ments. Elle a émis dix recommanda-
tions, tout en précisant que celles
‘’formulées au premier tour demeu-
rent d’actualité’’. En conclusion,
‘’EISA voudrait exhorter tous les ac-
teurs politiques centrafricains à plus
de dialogue et de consensus. Les évé-
nements politiques… devraient inspirer
les Centrafricains pour plus de
compromis, de tolérance et d’un sens
de la responsabilité politique’’.
Elian Kpamanda et Samuel Gopa