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l>061/11/CC
06/04/2011
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LA COUR CONSTITUTIONNELLE.
République Centrafricaine ;
Vu Le décret n° 10.224 du 30 Juillet 2010, portant Convocation du corps électoral pour les
élections générales du 23 Janvier 2011 ;
Considérant que par requête du 14 février 2011, enregistrée au greffe de la Cour Constitutionnelle
le 15 février 2011 sous le numéro 175 à 14 heures 10 mn, sieur NOUGANGA Jean Baptiste,
candidat du Parti Social Démocrate (PSD) aux élections législatives du 23 janvier 2011, dans la
circonscription du 1 arrondissement de la ville de Bangui, a saisi la Haute Juridiction aux fins
er
Considérant que selon le requérant, sieur LENGBE Christian aurait préparé la fraude en
commençant par faire enregistrer plusieurs électeurs qui habitent les 2 et 7 arrondissements,
ème ème
Considérant qu’il poursuit qu’avec l’appui du GIR, des instructions auraient été données pour que
toute personne en possession de sa carte d’électeur puisse voter, quand bien même qu’elle
n’habiterait pas dans le 1 arrondissement. C’est ainsi que de nombreux fraudeurs auraient été
er
Considérant qu’il conclu qu’il est surpris par le nombre de vote par dérogation, sans que les
responsables des bureaux de vote, certainement d’après lui, complices de sieur LENGBE
Christian, n’aient appliqué la loi en annexant les registres de vote par dérogation et certificats
d’inscription et de radiation et ce, malgré l’opposition des représentants du PSD dans les bureaux
de vote susmentionnés.
Considérant qu’il demande ainsi à la Haute Juridiction d’annuler totalement les résultats obtenus
par le sieur LENGBE Christian publié élu à tort par la CEI.
Considérant que le 30 Mars 2011, à partir de 10h, le Conseiller rapporteur à procédé à l’audition
des quelques personnes citées par le requérants comme témoins des fraudes commises dans la
circonscription du premier arrondissement de la ville de Bangui.
Considérant que le premier témoin auditionné, sieur GOUNGBANDROU Patrick affirme avoir été
militant KNK, c’est à ce titre que sieur LENGBE Christian l’a désigné dans un premier temps pour
siéger dans le comité chargé de la révision des listes électorales.
Considérant que c’est ainsi qu’il lui a fait parvenir par le truchement des nommés Crépin alias
Bokassa et Zawa une liste de plus de cent noms pour afin de les ajouter à liste des inscrits du
premier arrondissement. Sieur LENGBE Christian l’aurait alors récompensé en lui remettant un
vélo pédalé et l’aurait embauché au bureau sous fédéral KNK du premier arrondissement, mais
qu’il n’aurait jamais perçu un salaire alors même qu’il avait un problème social.
Considérant que selon ce témoin, le nombre total d’inscrits pour le premier arrondissement était
de 417, mais que grande a été sa surprise de voir qu’au jour du vote, le nombre d’inscrits était
porté à 533.
Considérant qu’il poursuit en affirmant qu à la suite d’un match de football, il aurait perçu une
somme des dix mille FCFA de la main d’un représentant du PSD. Là va commencer son calvaire
qui conduira à sa démission et son arrestation et séquestration arbitraire par sieur LENGBE
Christian.
Considérant qu’il conclut qu’il a, le 31 janvier 2011saisi le parquet de Bangui des ses faits, mais
qu’aucune suite n’y a été donnée.
Considérant que selon le témoignage des autres personnes à savoir sieurs GOUNDOUPA
Joseph, DEDANE Samuel, MADENGA Merlin, MAÏDOU GUITONGO Nestor, KOMIKA GONDA
Flavien, YEMAKO Guy Landry, BEZZO Oscar ainsi que les dames KEDY Patricia et IGNALIBO
Rosalie, il y aurait eu des fraudes massives au centre de vote de la cité Christophe, des électeurs
résidant au quartier Saïdou et Lakouanga seraient venu voter dans ce centre.
Considérant qu’il en serait de même pour le centre de vote installé au sein du Lycée Technique où
une dame et ses quatre filles habitant le septième arrondissement seraient venu voter et ont été
appréhendées et mis à la disposition de la brigade de gendarmerie territoriale.
Considérant que le même faits auraient été commis au centre de vote du BARC où un électeur
habitant dans le deuxième arrondissement aurait été appréhendé et mis à la disposition du GIR.
Considérant que conformément aux l’articles 65 de la loi n°05. 014 du 29 décembre 2005, portant
organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle et 173 du code électoral, notification
de la requête a été faite par les soins du Greffier à la CEI.
Considérant que dans son mémoire en défense enregistré au greffe de la Cour Constitutionnelle
le 7 février 2011 sous le n°223, la CEI estime que devant les révélations appuyées de preuves
produites par le PSD, il sied pour la manifestation de la vérité, de prendre une décision avant dire
droit et de procéder à une enquête.
Considérant qu’en outre que, conformément aux dispositions de l’article 100 du code électoral : «
la Cour Constitutionnelle est seule compétente pour statuer sur le contentieux des opérations
électorales. »
2. Sur la recevabilité
Considérant qu’aux termes de l’article 206 du code électoral : « Tout électeur peut, dans un délai
de dix (10) jours après la proclamation des résultats, contester l’élection d’un député de la
circonscription où il est électeur».
Considérant que le Sieur NOUGANGA Jean Baptiste est non seulement candidat au premier tour
du scrutin législatif dans la 2 circonscription du 1 arrondissement de la ville de Bangui, mais
ème er
aussi électeur dans ladite circonscription, à ce titre, il a qualité pour saisir la Cour et sa requête
doit être déclarée recevable.
A- Sur le fond
Considérant que l’article 25 du code électoral dispose : « Sont inscrits sur la liste électorale d’une
circonscription administrative, les personnes de nationalité centrafricaine des deux sexes
âgées de 18 ans révolus, résidant depuis six mois au moins, dans la circonscription au 31 mars de
l’année en cours. Elles doivent jouir de leurs droits civiques et ne pas tomber sous le coup des
interdictions prévues par la loi ou prononcées par le juge ».
Considérant que selon le requérant, sieur LENGBE Christian aurait préparé la fraude en
commençant par faire enregistrer plusieurs électeurs qui habitent les 2 et 7 arrondissements,
ème ème
Qu’il s’agit donc d’une question d’organisation qui a amené la CEI à faire voter les militaires dans
les bureaux avoisinant leurs casernements.
Que ces militaires, loin d’être en mission, étaient autorisés par la CEI à voter dans les bureaux de
vote avoisinant leurs casernements. Ils pouvaient non seulement voter pour l’élection du
Président de la République, mais aussi pour celle du député de la circonscription du 1 er
arrondissement.
Considérant que selon l’article 63 du code électoral : « Le bureau de vote est composé d’un (1)
président et de deux (2) assesseurs nommés quarante cinq jours avant le début de la campagne
électorale par le Ministre chargé de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, sur
proposition de la CEI, parmi les électeurs inscrits sur la liste électorale du bureau de vote, sur la
base des critères de compétence, d’intégrité morales et de civisme ».
Considérant que selon le requérant, sieur LENGBE Christian a fait désigner un certain nombre de
personnes faisant partie de son équipe de campagne et ne résidant pas dans le 1 er
Considérant qu’il s’agit notamment des sieurs KOGALAMA Fabrice, TAPANDJI Macias,
NDOYAMA Lucien, MBOT ABEI Désiré, KOY-DEMBA Didier et MAGNA Jean Charles.
Considérant que ce qui, à son avis a permis à sieur LENGBE Christian de contrôler certains
bureaux de vote par l’entremise des fraudeurs instrumentalisés avec l’appui du GIR. Il poursuit en
affirmant que certains de ses fraudeurs ont été appréhendés dans le bureau de vote du Lycée
Technique, et mis à la disposition de la brigade de la gendarmerie avant d’être transférer le
lendemain à la SRI.
Considérant que convoqués le 30 mars 2011, les témoins cités par le requérant ne se sont pas
prononcer sur cette question ce grief doit être rejeté comme non fondé.
Considérant que le rapporteur propose à la Cour de rejeter ce grief comme non fondé.
3- Sur le moyen tiré de l’annulation des résultats du scrutin législatif du 23 janvier 2011
dans la circonscription du 1 arrondissement de la ville de Bangui.
er
Considérant que l’article 177 du code électoral : « L’invalidation de l’élection est prononcée si des
irrégularités avérées sont susceptibles d’inverser les résultats eu égard à leur ampleur et au faible
écart de voix qui sépare les candidats ou si les circonstances du déroulement des opérations
électorales ont eu pour effet d’empêcher l’exercice de tout contrôle sur la sincérité du scrutin».
Considérant que le requérant estime que les différentes irrégularités dénoncées sont suffisantes
pour justifier l’annulation du scrutin du 1 tour dans ladite circonscription.
er
Considérant que les investigations faites par la Cour et portant sur la totalité des procès-verbaux
en sa possession, il n’en ressort aucune irrégularité de nature à justifier une de nature à justifier
une annulation du scrutin.
Considérant par ailleurs que, les témoins cités par les requérants n’ont fait état que de quelques
cas de fraudes dans les centres du Lycée Technique (5 cas), du BARC (1 cas) et de l’Ecole
Assana (1 cas), ce qui au vu des résultats obtenus par sieur LENGBE Christian ne sont pas de
nature à inverser les chiffres sortis des urnes.
Considérant cependant que, lors de la supervision du scrutin du 23 janvier dernier, les Conseillers
ont été confrontés à un cas de fraude dénoncée par les témoins dans le centre de vote de la Citée
Christophe, il s’agissait des résidants du 2 arrondissement qui s’étaient rendus dans ledit centre
ème
afin de voter.
Considérant que conformément au texte susvisé, la Cour devra invalider les résultats issus du
centre de vote de la Cité Christophe.
Considérant que les résultats globaux ainsi redressés se présentent comme suit :
INSCRITS: 5784
VOTANTS 4222
EMARGEMENTS 3518
DEROGATIONS 704
TAUX DE PARTICIPATION: 72,99%
SVE: 3710
ONT OBTENU:
1- NOUGANGA Jean Baptiste (PSD) 1205 32,48%
2- BORNOU Nathalie (IND) 27 0,73%
3- LENGBE Christian Serge (KNK) 2003 53,99%
4- SIOTENE Juda-Christine (IND) 48 1,29%
5- DARLAN Ghislain Louis E. (NAP) 49 1,32%
6- DACKO Isabelle Lucie (MDD) 111 2,99%
7- SAMA Armond Dieudonné (IND) 93 2,51
DECIDE
est recevable.
annulés.
Ainsi délibéré et décidé par la Cour Constitutionnelle en sa séance du 06 Avril 2011, où siégeaient
: