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l>188/11/CC
26/10/2011
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LA COUR CONSTITUTIONNELLE
portant publication des résultats des élections législatives partielles du 04 Septembre 2011;
Considérant que par requête du par requête du 13 Septembre 2011, enregistrée au greffe de la Cour
Constitutionnelle le 15 Septembre 2011, sous le n°349 à 15h 08mn, sieur DIMBELET NAKOE Mathurin,
candidat du Parti KNK aux élections législatives partielles du 04 Septembre 2011, dans la circonscription de
Sosso – Nakombo, a saisi la Cour aux fins d’annulation des résultats desdites élections.
circonscription de Sosso – Nakombo, quatre dossiers de candidature avaient été sélectionnés par
la Commission Electorale Indépendante (CEI),
Il s’agit de :
Candidat n° 4 : MAGNAGUELEMBE
- Considérant que les résultats partiels des élections ont été proclamés donnant vainqueur
NAKOMBO YANI Blaise, malheureusement, ce dernier décéda peu de temps après la
proclamation des résultats, ce qui a permis a son suppléant de siéger en ses lieu et place jusqu à
l’annulation par la Cour de l’élection du député défunt.
- Considérant que lors des élections législatives partielles, un tiers s’est irrégulièrement
substitué à l’un des candidats du 1 tour déclarés éligibles au second tour par la Cour
er
Constitutionnelle.
Considérant qu’il en conclut que les résultats desdites élections sont entachés de nullité pour cause de
l’inéligibilité dudit candidat.
1/ Sur le moyen tiré de la nullité des résultats pour cause d’inéligibilité du sieur NAKOMBO
ACHANGA Bertrand.
Considérant que le requérant soutient que, pour être éligible au second tour des élections législatives, tout
candidat doit nécessairement avoir participé au 1 tour et avoir obtenu au minimum 10% des suffrages
er
exprimés dans sa circonscription. Ce qui suppose que soient réunies les conditions cumulatives des articles
45, 46, 47,202 et 203 du code électoral.
Qu’il demande ainsi à la Cour de déclarer nuls les résultats desdites élections.
Considérant que selon le requérant, les bulletins de vote sont imprimés par les soins de la CEI qui se charge
de les faire parvenir aux comités locaux en commençant par ceux plus éloignés, quinze (15) jours au moins
avant le scrutin.
Considérant que le fait que l’impression des bulletins de vote de la circonscription de Sosso- Nakombo n’a
pas été réalisée par les soins de la CEI a permis l’intrusion sur la liste de candidature, des personnes n’ayant
pas la qualité de « candidat au second tour ».
Qu’il prie la Cour de déclarer nuls tous les bulletins des bureaux de vote imprimés par un organe extérieur à
la CEI.
Considérant que selon les dispositions de l’article 65 de la loi n°05.014 du 29 Décembre 2005, portant
Organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, notification de la requête a été faite par les
soins du greffier en chef de la Cour Constitutionnelle au sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand et au
Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), Président du Comité
Transitoire des Elections
Considérant que dans son mémoire en défense, sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand déclare qu’il
conteste fermement tous les moyens excipés par le requérant pour contester la validité des résultats des
législatives partielles du 04 Septembre 2011, dans la circonscription de Sosso-Nakombo « pour cause
d’irrégularités substantielles ayant entaché de nullité, les opérations électorales dans ladite
circonscription ».
Considérant que le défendeur dit fonder sa contestation d’une part, sur les dispositions pertinentes des textes
applicables : les articles 5,19,49 et suivants de la Constitution du 27 Décembre 2004 et les articles
89,90,91,95 et 96 de la loi n°05.014 du 29 Décembre 2005 portant Organisation et fonctionnement de la
Cour Constitutionnelle, ainsi que les articles 10,21,22,45,46,92,94,98,100,105,169,192 et 200 du code
électoral, et d’autre part, sur les résultats sans équivoque du scrutin du 04 Septembre 2011, le créditant
vainqueur avec 65,42% et sur tous les autres moyens largement développés et les démonstrations contenues
dans son mémoire.
Considérant qu’il prie donc la Cour de se déclarer incompétente pour prononcer son inéligibilité et de
déclarer irrecevable la requête en annulation des élections partielles du 04 Septembre 2011, et le déclarer
définitivement vainqueur desdites élections.
Considérant que le 20 Août 2011, le Comité Transitoires des Elections (CTE) a publié la liste des candidats.
Considérant que selon le Ministre, sieur DIMBELET NAKOE Mathurin aurait dû agir conformément aux
dispositions de l’article 98 al 1 du code électoral, ce qu’il n’a pas fait ; sa demande dès lors tombe sous le
coup de la forclusion.
Considérant d’autre part, que selon le Ministre, les cas d’inéligibilité sont expressivement et strictement
définis à l’article 200 du code électoral et la candidature de sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand ne
rentre pas dans ces catégories.
Considérant enfin, qu’il convient de souligner que le contentieux de candidature ne relève pas de la
compétence de la Cour Constitutionnelle, mais plutôt du Tribunal Administratif.
Considérant qu’en ce qui concerne la nullité des bulletins de vote imprimés par le Comité Transitoire des
Elections (CTE), il s’agit, selon le Ministre des allégations non fondées au regard du code électoral.
A- EN LA FORME
Considérant en outre, que l’article 100 du code Electoral dispose : « La Cour Constitutionnelle est seule
compétente pour statuer sur le contentieux des opérations électorales… ».
Considérant que le recours du sieur DIMBELET NAKOE Mathurin, relatif à l’annulation des élections
législatives partielles dans la circonscription de Sosso-Nakombo du 04 Septembre 2011, relève de la
compétence de la Cour.
2- Sur la recevabilité
Considérant qu’aux termes de l’article 206 du code électoral : « Tout électeur peut, dans un délai de dix
(10) jours après la proclamation des résultats, contester l’élection d’un député de la circonscription où il
est électeur… ».
Considérant que par ailleurs, selon l’article 207 du même code : « Les requêtes doivent, à peine
d’irrecevabilité, comporter les noms et prénoms, l’adresse du requérant ainsi qu’un bref exposé des faits
et d’un mémoire ampliatif développant les points de droit sur lesquelles il se fonde ».
Considérant que la requête du sieur DIMBELET NAKOE Mathurin, a satisfait aux conditions de forme
édictées par les textes ci-dessus, la Cour déclare ladite requête recevable.
B- AU FOND
1/ Sur le moyen tiré de nullité des résultats pour cause d’inéligibilité du sieur NAKOMBO
ACHANGA Bertrand.
- Les personnes condamnées à une peine d’emprisonnement pour vol, escroquerie, abus de confiance,
détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption et de trafic d’influence, infractions
aux lois sur les mœurs et stupéfiants, infractions économiques, financières et douanières ;
- Les faillis déchus non réhabilités dont la faillite a été déclarée soit par les tribunaux centrafricains,
soit par un jugement rendu à l’étranger mais exécutoire en République Centrafricaine ;
Considérant en outre, que l’article 98 al 1 du code électoral dispose : « Tout intéressé qui estime qu’un
er
dossier ne remplit pas les conditions prévues, peut, dans les soixante douze (72) heures qui suivent la
publication de la liste des candidats, saisir le Tribunal Administratif qui statue dans les cinq (5) jours ».
Considérant que le requérant soutient que sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand se serait substitué
irrégulièrement à l’un des candidats déclarés éligibles par la décision n° 188/11/CC de la Cour
Constitutionnelle du 03 Juin 2011, pour se faire élire député de la circonscription de Sosso-Nakombo.
Que ce fait constitue, selon le requérant une cause d’inéligibilité dudit candidat.
Considérant qu’il sollicite donc de la Cour l’annulation pure et simple de la décision du Comité
Transitoire des Elections (CTE) donnant élu sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand.
Considérant que de la lecture combinée de ces deux textes, il ressort que, non seulement les allégations
du requérant ne peuvent justifier une nullité des résultats desdites élections pour cause d’inéligibilité, mais
surtout que ce dernier aurait dû, comme le lui permet la loi, saisir le Tribunal Administratif dès la
publication de la liste des candidats par le Comité Transitoire des Elections (CTE) pour contester la
candidature du sieur NAKOMBO ACHANGA Bertrand.
Considérant qu’aux termes de l’article 52 al 1 du code électoral : « Les bulletins de vote sont imprimés par
er
les soins de la CEI qui se charge de les faire parvenir aux comités locaux en commençant par ceux plus
éloignés, quinze (15) jours au moins avant le scrutin. Il en sera donné décharge ».
Considérant que selon le requérant, l’impression des bulletins de vote du second tour du scrutin dans la
circonscription de Sosso-Nakombo n’aurait pas été réalisée par les soins de la Commission Electorale
Indépendante (CEI), ce qui a permis l’intrusion sur la liste de candidature, des personnes n’ayant pas la
qualité de « candidat au second tour ».
Considérant que l’organisation des élections, aux termes de l’article 10 du code électoral est confiée à la
Commission Electorale Indépendante (CEI), en relation avec le Ministère de l’Administration du Territoire
et de la Décentralisation (MATD).
Considérant que l’Administration ayant, pour ces élections partielles créée par un acte administratif un
Comité Transitoire des Elections en lieu et place de la Commission Electorale Indépendante (CEI), il ne
revient pas à la Cour Constitutionnelle d’apprécier la validité d’un tel acte.
DECIDE
Art. 3 : la requête de sieur DIMBELET NAKOE Mathurin est rejetée comme non fondée.
Bertrand, au second tour du scrutin législatif du 04 Septembre 2011, dans la circonscription de Sosso-
Nakombo.
Ainsi délibéré et décidé par la Cour Constitutionnelle en sa séance du 26 Octobre 2011, où siégeaient :