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Internationales I
Dr. Youssoufou NGAMONDI KARIE
TCHAWA NIANOU Alex Relations Internationales I
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TCHAWA NIANOU Alex Relations Internationales I
B. La théorie du système monde.............................................................................................................28
IV. Le transnationalisme..........................................................................................................................28
V. Le constructivisme..................................................................................................................................29
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INTRODUCTION
Le terme international apparait pour la première fois en 1789 dans l’ouvrage de l’anglais
Jeremy Bentham intitulé « Introduction to Principles of Morals and Legislation ». Par l’adjectif
« internationl » l’auteur qualifie « ce qui se passe entre nations ». En employant le concept de nation, il
veut en réalité désigner les États. En effet, pour Jeremy Bentham, le terme « international » renvoie aux
relations entre États souverains d’une part et entre leurs gouvernements d’autre part. En prenant l’État
comme référent, l’auteur semble ignorer les relations commerciales, sociales et politiques qui existent
déjà depuis longtemps entre les peuples. À partir des travaux des historiens, on sait désormais que les
relations internationales datent de l’Antiquité. Le traité signé entre Ramsès II et les Hittites, a instauré
pour la première fois, un contrat entre deux entités politiques basé sur le principe de réciprocité. Au IX
siècle avant J.-C., sur une période de près de 300 ans, les cités grecques d’Athènes et de Sparte ont
signé plus de dix traités et des accords de défense communs. Au XI siècle, les relations commerciales et
maritimes qui se développent entre les peuples aboutissent à la création des premières ambassades.
La pratique des relations internationales est donc antérieure à la création des États. Bien qu’elles
n’étaient pas encore appelées États, les entités politiques entretenaient déjà divers types de relations. Ce
n’est en réalité en 1648 que ces entités, désormais appelées États, ont été créées à la suite de la
signature des traités de Westphalie entre les principaux protagonistes de la guerre de trente ans et de
quatre-vingt ans. Considérés comme les textes fondateurs du droit international, ces traités posent deux
principes qui déterminent les rapports entre les États : la souveraineté et l’égalité. Durant cette
période, on désignait par relations internationales, les rapports qui existent entre les abstractions que
sont les États. Cette acception des RI va évoluer au gré des transformations de la scène internationale et
de l’apparition de la discipline des relations internationales.
Entant que discipline scientifique, les relations internationales vont se développer au lendemain
de la première guerre mondiale. Les conséquences néfastes que ce conflit mondial a entérinées, ont
suscité au sein de la communauté scientifique, un intérêt croissant pour les études internationales. Une
question centrale dominait les analyses ; comment éviter les conflits futurs et créer une société
internationale marquée par la paix et la coopération pacifique entre les États ? Les juristes notamment
les spécialistes du droit international, préconisaient la création d’institutions et d’organisation
internationales, la résolution pacifique des différends, la promotion de la démocratie, la prise en compte
de la morale dans les relations interétatiques. Cependant, l’échec de la Société des Nations qui s’est
manifesté par son incapacité à empêcher la seconde guerre mondiale a remis en question les approches
juridiques et favoriser l’émergence d’approches inspirées d’autres sciences sociales. L’idéalisme qui a
prévalu dans les approches juridiques a cédé la place au réalisme. Dominée par les auteurs comme
Edwards CARR, Hans Morgenthau, l'école américaine de relations internationales, fondée sur la théorie
réaliste, envisage une scène internationale au sein de laquelle, les États, en quête de puissance, luttent
constamment pour satisfaire leurs intérêts nationaux. L’école Anglaise quant à elle, représentée par des
auteurs comme Martin Wight, Hedley Bull, David Mitrany, John Burton, analyse les relations
internationales comme un faisceau complexe de relations entre États qui forme une « société
internationale ». Contrairement à la théorie réaliste qui prône la thèse de l’état de nature au sens
« hobbesien » du terme, l’école anglaise adopte une conception fondée sur les travaux de JOHN Locke.
L’état de nature est perçu comme un état d’égalité sans juge impartial.
Le développement des écoles confère peu à peu à la discipline des relations internationales, un
véritable statut de science sociale. Elle a un objet (l’étude des phénomènes internationaux) et une
méthode qui semble se perfectionner progressivement. La notion de théorie des relations
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internationales prend effectivement sens et se fonde sur l’observation empirique et le raisonnement
logique. Le but recherché est d’apporter « ordre et signification à une masse des phénomènes qui,
sans cela, resterait sans lien et inintelligibles ». L’étude scientifique des relations internationales
consiste, selon Daniel COLARD « à examiner positivement et globalement les phénomènes
internationaux, à mettre en lumière les liens de causalité et les facteurs déterminants de la
révolution et à tenter d’en formuler une théorie intelligible ».
Cependant, malgré cette ascension, les relations internationales ont du mal à s’affirmer comme
une discipline scientifique autonome. La première raison vient de ce qu’elles sont parfois considérées
comme une discipline de la science politique. La seconde raison s’explique par le fait que l’étude des
relations internationales a pendant longtemps été dominée par l’histoire et le droit. Aujourd’hui,
d’autres disciplines des sciences sociales comme l’anthropologie, l’économie, la géographie, la
psychologie et la sociologie revendiquent une place dans l’étude des phénomènes internationaux.
L’étude des relations internationales par les autres disciplines des sciences sociales ne constitue
pas en réalité un obstacle à l’éclosion de cette science. Celles-ci contribuent à enrichir son champ
d’investigation et son niveau d’analyse. Ainsi par exemple, la sociologie a contribué de manière
déterminante à enrichir l’objet d’étude des relations internationales. En intégrant de nouveaux
concepts à cette discipline, elle a permis de mieux saisir la complexité des relations qui se tissent dans
le champ international entre les divers acteurs. Elle analyse les évènements internationaux comme des
faits de société. Les relations internationales cessent d’être considérées comme des phénomènes
internationaux détachés de leur environnement interne, mais comme des « faits sociaux » qui
s’internationalisent.
Ainsi, grâce aux travaux de sociologues, on sait désormais que la définition qui considère les
relations internationales comme des relations entre les États et leurs gouvernements présente plusieurs
limites : elle ne prend pas en compte ni la notion d’espace, ni la pluralité des acteurs qui participent
à ces relations, encore moins la nature des flux échangés. La sociologie a le mérite de combler ces
lacunes. Non seulement elle prend en considération le critère de localisation géographique et la
multiplicité des acteurs, mais aussi, elle admet que les flux échangés ne sont pas seulement politiques,
économiques, commerciaux mais aussi, culturels. On désigne donc par relations internationales, « les
flux de toutes natures et de toutes origines qui transgressent les frontières, échappant à l’emprise
d’un pouvoir étatique unique ou auxquels participent des acteurs qui se rattachent à des sociétés
étatiques différentes ». Dans le même sens, Dario Battistella affirme que : « De nos jours, on entend
par relations internationales l’ensemble des relations qui se déroulent au-delà de l’espace contrôlé
par les États pris individuellement, quel que soit l’acteur- étatique ou non- concerné par ces
relations, et quelle que soit la nature –politique ou autre- de ces relations ».
Pour permettre une meilleure compréhension de la complexité des relations internationales,
nous avons organisé ce cours d’initiation en cinq chapitres inter-reliés portant sur les thèmes suivants :
- L’évolution du système international ;
- La société internationale ;
- Les acteurs des relations internationales ;
- La puissance dans les relations internationales ;
- Les théories des relations internationales.
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énoncé les règles régulant les relations entre ces derniers. Ils consacrent la territorialité, l’égalité, la
souveraineté absolue des États comme principes fondamentaux du droit international.
B. Le congrès de vienne : la redéfinition du système westphalien
Le congrès de Vienne est une conférence des représentants diplomatiques des grandes
puissances européennes qui s’est tenu à Vienne du 1er novembre 1814 au 9 juin 1815, à la suite de la
défaite de Napoléon Ier, pour redistribuer les territoires jadis conquis par ce dernier. Outre les grandes
puissances qui nourrissaient des appétits territoriaux, ce congrès regroupait aussi les groupes de
pressions notamment les abolitionnistes et les lobbys juifs.
À l’issue du Congrès, les quatre grandes puissances victorieuses, Russie, Prusse, Autriche,
Grande Bretagne se taillent la part du lion. La Russie s’étend jusqu’à la Pologne. La Prusse obtient
Westphalie. L’Autriche obtient l’Italie du Nord et la Dalmatie. Une Confédération germanique
comprenant 36 États est constituée avec à sa tête l’empereur d’Autriche. La Sainte alliance des trois
souverains chrétiens est ainsi instaurée entre la Russie, l’Autriche et la Prusse. La Grande Bretagne qui
n’a rien réclamé en Europe, ni pour elle ni pour ses alliés, le Portugal et l’Espagne, obtient la création
du royaume des Pays-Bas afin que son partenaire et concurrent potentiel commercial, Anvers, reste à
l’abri des convoitises françaises. D’autres États ont eux aussi tiré profit de cette conférence. Le
royaume de Sardaigne se restitue le Piémont (Turin), ainsi que le Savoie. La France bien que défaite a
néanmoins réussi à réintégrer le cercle des grandes puissances en obtenant le départ des troupes
étrangères sur son territoire.
Outre la redéfinition de l’ordre territoriale européen, l’Acte finale du Congrès de Vienne signé
le 9 juin 1815, entraine deux conséquences majeures sur les relations internationales : la redéfinition
de l’État et l’équilibre des puissances.
La redéfinition de l’État s’opère à travers la redéfinition non pas de son rôle, mais des acteurs
qui le représentent à l’échelon international. Contrairement au traité de Westphalie qui consacre le
passage d’un ordre autoritaire de type pastoral vers celui de l’établissement progressif d’une
gouvernance fondée sur une rationalité politique, le congrès de Vienne restaure le règne des monarques
dont le pouvoir est fondé sur la naissance et sur la grâce.
Aussi, le congrès de Vienne met sur pied « un concert européen », composé d’États puissants, à
l’intérieure duquel l’équilibre des forces devrait contribuer à maintenir une paix durable. La recherche
de cet équilibre européen est renforcée par la réintégration de la France dans le cercle des grandes
puissances que sont la Prusse, la Russie, l’Autriche et la Grande Bretagne.
La redéfinition de l’ordre international par l’acte de Vienne n’a pas résisté au temps. Le retour
des monarchies au pouvoir, a jeté les bases des révoltes libérales qui, en 1848, secoueront l’Europe
entière lors du Printemps des peuples. La paix par l’équilibre des forces n’a pas empêché l’avènement
de la première guerre mondiale qui a opposé les puissances européennes en 1914-1919.
1
D’autre États se sont joint à l’entente : Royaume de Serbie, Royaume de Monténégro, Empire du Japon,
Royaume de Belgique, Royaume d’Italie, République portugaise, Royaume de Roumanie, États-Unis, Royaume
de Grèce.
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première fois, l’idée de mettre sur pied les mécanismes garantissant la sécurité collective a été adoptée
dans le concert des Nations comme un impératif.
Les empires austro-hongrois, russe, ottoman et allemand se sont effondrés. Le territoire
allemand a été considérablement réduit. Au même moment, les monarchies ont cédé la place aux États
communistes ou aux républiques démocratiques.
En 1919, la conférence de Versailles qui réunissait principalement les puissances victorieuses
se tient à Paris avec pour but de trouver les voies et moyens pour garantir la sécurité de l’Europe et
redéfinir l’ordre mondial. À l’issue de la guerre, la Société des Nations (SDN) est créé dans le but de
prévenir les guerres. La création de cette institution, sans précédent dans l’histoire, marque dans les
relations internationales, la constitution d’un ordre Westphalien fondé sur la sécurité collective.
Cependant, le nouvel ordre Westphalien défini après la signature de traité de Versailles va
s’effondrer progressivement. Les mesures prises à l’encontre de l’Allemagne constituent la cause
majeure. Le traité impose l’effondrement du grand empire allemand et austro-hongrois, par la
création de nouveaux États tels que la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Hongrie, la
Lituanie, la Lettonie et l’Estonie. Il impose aussi à l’Allemagne, la restitution de l’Alsace-Lorraine à
la France et la création du « couloir de Dantzig » donnant à la Pologne un accès à la mer, entrainant
ainsi la séparation de la Prusse du reste de l’Allemagne. Humiliée, l’Allemagne refuse cette paix
qu’elle considère comme un diktat (traité ou convention imposé par un pays vainqueur à un pays
vaincu). Cela nourrit chez les Allemands un sentiment de vengeance. C’est cet instinct de patriotisme,
qui s’exprimera par un désir ardent de vengeance que le Reich Adolph Hitler, va matérialiser en
provoquant la deuxième guerre mondiale.
l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, elle oppose le
camp des alliés2 à celui de l’axe3. Cette guerre a entrainé trois conséquences principales sur les relations
internationales : la consolidation de l’ambition des nations de réaliser la sécurité collective, la fin du
colonialisme et l’émergence de deux superpuissances que sont les États-Unis (EUA) et l’Union de
Républiques Socialistes Soviétiques (URSS).
L’ambition de consolider la sécurité collective à l’échelon de la planète est réaffirmée par la
création en 1945 de l’Organisation des Nations Unies qui remplace la SDN. Au terme de l’article 1
alinéa 1 de la Charte, il est affirmé qu’en vue de maintenir la paix et la sécurité internationale, les
Nations Unies doivent « prendre des mesures collectives efficace en vue de prévenir et d’écarter les
menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou rupture de paix…. ».
Aussi, en condamnant la colonisation, la charte des Nations Unies a-t-elle encouragé, l’accès à
l’indépendance, des peuples sous domination étrangère. Cela a permis à de nombreux pays africains et
asiatiques d’accéder à l’indépendance. La conséquence immédiate a été l’augmentation du nombre
d’États sur la scène internationale. Cette prolifération étatique modifie une fois de plus la configuration
du système Westphalien.
Enfin, la fin de la deuxième guerre mondiale a permis l’émergence d’un nouveau concept
dans les relations internationales : la superpuissance. Inventé en 1944 par William Thornton
2
Union soviétique, États-Unis, Royaume-Uni, France, Pologne, Canada, Australie, République de Chine,
Royaume de Yougoslavie, Royaume de Grèce, Belgique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Union
d’Afrique du Sud, Brésil, Mexique, Tchécoslovaquie.
3
Allemagne, Empire du Japon, Royaume d’Italie, Hongrie, Royaume de Roumanie, Royaume de Bulgarie.
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Rickert Fox pour désigner les EUA, l’URSS, et l’Empire Britannique, ce concept sera beaucoup plus
utilisé, durant la guerre froide, pour désigner les EUA et l’URSS, principaux vainqueurs de la guerre. Il
désigne « une nation dont le rayonnement économique, culturel, politique et militaire, est
prééminent à travers le monde ».
La Seconde Guerre mondiale propulse les États-Unis et l’URSS, principaux vainqueurs, au rang
de superpuissances concurrentes qui vont vivement s’opposer sur les plans idéologiques et politiques
pendant près de 45 ans. Elle scelle le déclin des puissances impériales d’Europe et ouvre le processus
de décolonisation qui s’accélère après la guerre en Asie, dans le monde arabe et en Afrique.
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s’affrontent désormais dans la guerre froide et l’on vit désormais dans la crainte d’un nouveau conflit
mondial.
En 1948, suite à l’échec des négociations diplomatiques, le conflit se radicalise. Plusieurs crises
menacent la paix et accélèrent la formation des blocs. Citons parmi celles-ci : le « coup de Prague » qui
scelle la prise de pouvoir par les communistes en Tchécoslovaquie, la division de l’Allemagne en deux
républiques (1949), la victoire communiste en Chine en octobre 1949, la Guerre d’Indochine (1946-
1954) et la guerre de Corée. Au même moment, dans chaque camp, on assiste au raffermissement
des relations par la signature des accords et la création d’institutions multilatérales. Dans le bloc
occidental, on note la naissance de l’Organisation des États américains (1948), la signature du traité de
l’Atlantique Nord le 4 avril 1949 qui va se doter en 1950, d’une structure militaire, l’Organisation du
traité de l’Atlantique Nord (OTAN), la création de l’Organisation européenne de coopération et de
développement économiques (OCDE), la création du Conseil de l’Europe, la création de la
Communauté Économique Européenne (CEE) en mars 1957, aujourd’hui Union Européenne (UE).
Dans le camp soviétique, on assiste à la signature du Pacte de Varsovie en 1955 et l’institution du
Conseil d’Assistance Économique Mutuel (CAEM) ou COMECON en 1949.
Cependant, en 1953, la tension entre les deux blocs diminue brusquement. Plusieurs évènements
majeurs y ont contribué : la mort de Staline, le 5 mars 1953 ; l’armistice (convention conclu entre des
belligérants pour suspendre les hostilités sans mettre définitivement fin à l’état de guerre) en Corée en
juillet 1953 ; la reprise des sommets entre les dirigeants américains et soviétiques reprennent après 10
ans d’interruption, notamment entre Khrouchtchev et Kennedy en 1961 à Vienne ; la tenue des
conférences à Genève (1954) en vue de trouver une solution à la guerre d’Indochine.
B. La coexistence pacifique
La coexistence pacifique traduit une période durant laquelle les relations entre les deux supers
grands sont marquées par le dégel et l’équilibre de la terreur. En effet, la reprise des relations entre les
deux puissances n’a pas pour autant mis un terme aux tensions sporadiques. Le règlement des rapports
entre les deux grandes obéit désormais à deux principes tacites : ne pas intervenir dans la zone
d’influence directe de l’autre ; éviter la guerre nucléaire. Durant cette période, le bloc capitaliste se
contente de condamner verbalement les actes agressif de l’URSS à l’intérieur de son bloc, sans pour
autant intervenir : ni en 1953 lorsque les chars soviétiques écrasent une révolte ouvrière à Berlin Est, ni
en 1956 lorsque les chars soviétiques écrasent l’insurrection populaire de Budapest en Hongrie.
Cependant, la méfiance persiste toujours, comme en témoigne la crise de Cuba d’octobre 1962.
Cette crise tire ses origines des changements de la donne politique à Cuba. En janvier 1959, Fidel
Castro renverse le régime de Fulgencio Batista, soutenu par les États-Unis. Il se rapproche de l’URSS
et entreprend la nationalisation des entreprises américaines. En représailles, le gouvernement
américain, met Cuba sous embargo économique, rompt ses relations diplomatiques aces l’île le 02
janvier 1961, et envahit l’île, au mois d’avril. Moscou qui a signé un accord d’assistance militaire avec
la Havane au mois de juillet, déclare que toute attaque contre Cuba provoquerait une riposte nucléaire.
En novembre, les États-Unis déploient 15 missiles Jupiter en Turquie et 30 autres en Italie, menaçant
ainsi la sécurité soviétique. En réaction l’URSS installe des rampes de lancement pour missiles
nucléaires à moyenne portée (IRBL et MRBM), et envoie 24 cargos transportant des fusées et des
bombardiers Iliouchine. Face à la menace sérieuse d’une confrontation entre les deux grands, un
compromis est trouvé : le Kremlin propose le retrait de ses armes offensives. En contrepartie, les
Américains devraient s’engager à ne pas renverser le régime cubain et à retirer leurs missiles nucléaires
installés en Turquie, et pointés vers l’URSS.
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Cette crise, tout en montrant les limites de la coexistence pacifique à failli entrainer un
affrontement direct entre les deux supers puissances. Plutôt que de raviver le conflit, la crise de Cuba,
va permettre le passage de la coexistence pacifique à la détente.
C. La détente (1962-1975)
La détente désigne la volonté des deux superpuissances, EUA et URSS, de promouvoir le
dialogue commencé en 1963 après la crise des missiles de Cuba de 1962. Après la crise, le « téléphone
rouge », ligne directe entre le Kremlin et la Maison Blanche, est mise en place afin que les dirigeants
des deux pays puissent communiquer directement en cas de crise grave. La détente repose sur les
consensus suivants :
- L’application d’une coopération minimum sur des sujets d’intérêts communs ;
- La délimitation des sphères d’influence exclusives de chacun ;
- La prévention des conflits directs entre les deux camps ;
- Le resserrement des blocs (EST et OUEST) par des nouveaux mécanismes de solidarité.
Durant cette période, les deux vont parvenir à s’entendre, sur la question du nucléaire, et sur une
politique d’apaisement à mettre en œuvre en Europe et en Asie. Ainsi, pour limiter la course aux
armements, ils vont négocier et signer plusieurs accords. Citons à titre d’illustration, le traité de
Moscou d’août 1963 qui interdit les essais nucléaires atmosphériques et sous-marins, le traité de non-
prolifération des armes nucléaires de juin 1968, les accords SALT I (Strategic Armaments Limitation
Talks) de mai 1972, limitant les armements défensifs anti-missiles (ABM) à deux sites pour chacun des
deux pays et gelant pour une durée de cinq ans les armes nucléaires offensives. À la même période, on
assiste à l’apaisement de la tension en Asie. Cet apaisement est dû à la fin de l’intervention américaine
au Vietnam, au rapprochement entre Pékin et Washington, à l’entrée de la Chine à l’ONU comme
membre du Conseil de Sécurité, avec le soutien des EUA.
Cette période de relations apaisées entre les deux camps va durer jusqu’en 1975. En effet, après
cette date, on assiste à un regain de tension entre les deux camps : c’est la nouvelle guerre froide.
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A. La thèse de l’unipolarité
Pour certains internationalistes, depuis la chute de l’URSS en 1991, le monde est désormais
unipolaire avec l’émergence des États-Unis comme seule puissance globale. La disparition de l’URSS,
l’effondrement de l’empire soviétique et la fin de l’affrontement Est/Ouest ont eu pour effet de libérer
les États-Unis des lourdes contraintes que faisaient peser sur eux, la nécessité de maintenir l’équilibre
entre les deux blocs. Dotés de la puissance militaire, de la puissance économique, de la capacité à
produire et à diffuser de l’information en direction de l’opinion mondiale, les États-Unis font
effectivement figure d’hyperpuissance. D’après le réaliste Wohlforth, les États-Unis sont le premier
hégémon à jouir d’une prépondérance décisive dans chacune des composantes de la puissance :
économique, militaire, technologique et géopolitique. D’après lui, le monde étant déséquilibré au profit
des États-Unis depuis plus de vingt ans maintenant, nous sommes même passés d’un « moment »
unipolaire à un « système » unipolaire. Depuis 1990, ils occupent une place prépondérante et détiennent
une puissance sans égale qui se concrétise par le rôle de « gendarme » de la planète. Ils connaissent en
effet un essor économique et une expansion stratégique spectaculaires tandis que les autres puissances
éprouvent des difficultés. Le Japon subit le contrecoup de la crise asiatique. L’Allemagne est aux prises
avec la réunification allemande. L’Union européenne ne parvient pas à se mettre d’accord ni sur une
politique étrangère commune, ni sur une armée commune. Aucun pays dans le monde n’est donc
capable de remettre en cause la prééminence des E.U. notamment sur le plan militaire
B. La thèse de la multipolarité
D’autres internationalistes pensent que le système international contemporain est multipolaire.
Ils proposent deux arguments pour soutenir leur thèse : la fragilité du leadership américain dans le
monde et l’émergence de puissances contemporaines.
L’effritement progressif du leadership des États-Unis dans le monde est perceptible à travers
leur incapacité à influencer les relations internationales. Sur le plan stratégique, ils connaissent de rudes
échecs. En 1993, leur intervention en Somalie remet en cause leurs ambitions de la pax americana.
L’armée la plus puissante au monde est alors obligée de faire retraite. Leur prétention à vouloir établir
un ordre mondial en s’appuyant sur l’ONU est également mis à mal. L’enlisement de la FORPRONU
en ex Yougoslavie en 1993 en constitue un exemple. L’adoption par Washington d’une opposition à
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l’hégémonie américaine dans le monde. L’intervention militaire américaine, dans la deuxième guerre
contre l’Irak en 2003, qui s’est faite au mépris du droit international, sans tenir compte de l’avis d’alliés
importants (France, Allemagne) a permis la montée de l’antiaméricanisme dans l’opinion publique
internationale, et la recrudescence (intensification) du terrorisme.
En plus de leur impopularité grandissante, les EUA, doivent faire face à la concurrence des
puissances émergentes en Europe et en Asie et en Amérique. En Europe, l’Union Européenne, grâce à
ses élargissements et approfondissements successifs (forte de 27 pays), est devenue une entité politique
forte capable de rivaliser avec les États-Unis. La Russie, bien que fragile, est un État en recomposition,
capable de s’appuyer sur le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), pour
imposer une alternative à la domination américaine. Bien que les BRICS réunis, représentent une
véritable puissance alternative à la domination américaine, il importe de noter, la capacité de chaque
pays membre à exercer une véritable influence sur les échiquiers politiques, économiques, et militaires.
C. La thèse de la « turbulence »
L’auteur de cette thèse est l’internationaliste américain James Rosenau. Dans son ouvrage
intitulé, Turbulence in world politics theory of change and continuity, il montre que la politique
international ne serait plus désormais ce que des siècles durant elle avait été. Elle connait un
changement radical. La nouveauté de la situation présente résulte d’un phénomène sans précédent
depuis plus de trois siècles : la modification récente importante et rapide de l’ensemble des paramètres
régulateurs qui rend désormais les fluctuations politiques mondiales difficilement prévisibles; ce qui
justifie l’appellation de « turbulence ». En effet, le système interétatique établi depuis le traité de
Westphalie a été fortement ébranlé à partir des années 1950 à telle enseigne qu’un monde nouveau
marqué par le développement d’interdépendance, la prolifération des loyautés des individus, a vu le
jour. Condamné aux turbulences, ce monde est sous l’emprise d’une scission entre les logiques
compétitives entre un monde étatique et un monde « multicentré » qui s’influent mutuellement sans
jamais pouvoir véritablement se réconcilier. Les États et les acteurs hors souveraineté entretiennent des
relations faites de connivence tacite de conflit larvé ou de méconnaissance mutuelle. La compétition
entre les deux mondes entraine une crise d’ordre planétaire qui se solde par la prééminence des acteurs
non étatique sur les acteurs étatiques. Le rétrécissement des compétences effectives des gouvernements
nationaux érosion des autorités internationales et la prolifération des groupements partiels de toute
nature composent ici par touches successives et hétérogènes le paysage un peu convenu d’un monde
chaque jour plus transnational et plus difficile à gouverner.
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I. La thèse de la régulation
Pour les tenants de cette thèse, la société internationale peut être régulée de deux manières : par
la mise en place d’un droit international commun aux États, garantissant les intérêts de tous d’une part,
et par la construction des dynamiques de coopération multilatérale à l’échelon international et régional,
notamment la création des régimes internationaux d’autre part.
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d’assurer la coopération interétatique dans des aspects précis des relations international, l’Organisation
maritime internationale, l’Organisation internationale de l’aviation civile, l’Agence Internationale de
l’énergie atomique, etc.
En s’appuyant sur les exemples susmentionnés, les institutionnalistes libéraux, affirment que les
régimes internationaux représentent un moyen de régularisation de la société internationale. Ils
permettent aux acteurs de la scène internationale d’atteindre des objectifs communs dans des domaines
divers. Ils sont nécessaires à la résolution des problèmes engendrés par la structure anarchique du
système international. En effet, même dans un monde anarchique composé d’États dotés de pouvoirs
inégaux, la coopération est toujours possible. Le rôle des institutions internationales est de faciliter la
coopération par la création d’un ensemble de règles ou de normes communes. Les régimes remplissent
un rôle similaire. Selon le théoricien néolibéral, Robert Keohane les régimes :
- Facilitent la communication entre les États et évitent ainsi les risques d’incompréhension et de
conflit ;
- Dissuadent les États de rechercher les gains unilatéraux par les mécanismes de sanction ;
- Augmentent la probabilité de la coopération ;
- Encouragent l’interdépendance entre les États.
En somme, selon les internationalistes libéraux, les régimes se mettent en place sous la pression
des États qui poursuivent chacun leur propre intérêt tout en concourant à l’intérêt collectif. Ces régimes
permettent, grâce aux informations qu’ils contribuent à diffuser, de réduire les incertitudes et favoriser
dès lors la coopération entre les États dans un environnement anarchique.
A. Les raisons
Selon les réalistes, deux raisons expliquent pourquoi le système international est anarchique :
l’absence d’une puissance stabilisatrice d’une part et la faiblesse du droit international à maintenir
l’ordre sur la scène internationale d’autre part.
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scène internationale, il n’existe pas une telle autorité. C’est pourquoi, l’anarchie devient son mode de
fonctionnement.
B. Les conséquences
Deux conséquences peuvent être relevées : la permanence des conflits et leur dissémination à
l’échelon mondial.
2. La dissémination de la violence
Si le conflit est inhérent à la vie internationale, il ne s’exprime pas en tout lieu de la même
façon. Ainsi, on distingue, les conflits majeurs, les conflits de basses intensités et les conflits
spécifiques. Souvent qualifié de conflits conventionnels, les premiers mettent généralement en scène
deux ou plusieurs États qui utilisent des armes lourdes. (Chars, avions, etc.). Ces conflits dans certains
cas, peuvent se transformer en conflits non conventionnels ; c’est-à-dire ceux dont les acteurs utilisent
des armes interdites, comme les armes chimiques, bactériologiques ou nucléaires. Les conflits de basse
intensité sont ceux qui se déroulent souvent de manière sporadiques, ou ceux dont les principaux
protagonistes s’affrontent sur le territoire d’un allié. Souvent qualifiés de nouveaux conflits, les conflits
spécifiques sont ceux qui opposent un État aux groupes particuliers : groupes rebelles, groupes politico-
militaires, guérillas etc. L’objectif visé est de renverser ou déstabiliser l’État.
Toutefois, les formes de conflits que nous venons de présenter, ne représentent pas à eux seuls
toutes les types de violence qui se déroulent sur la scène internationale. De plus en plus aujourd’hui, le
terrorisme apparait comme l’une des formes d’expression la plus prisée par les acteurs non étatiques.
Le terrorisme, quoique sa définition ne fasse pas l’unanimité, peut être définit comme le fait de
recourir à la violence pour atteindre des objectifs visés. La violence vise le plus souvent à créer une
émotion au sein de la population ou de la communauté internationale afin que celle-ci exerce une
pression sur le gouvernement. Pour les terroristes, plus l’émotion est grande, plus leurs réclamations
seront prisses en compte. Cependant, il convient d’éviter ici de ne considérer comme terroriste que les
acteurs non étatiques. Le terrorisme est aussi le fait des États. En effet, il arrive souvent que certains
États fassent usage d’une violence inouïe pour terroriser leurs propres populations.
A. La géographie
La géographie a souvent été considérée par la plupart des scientifiques comme le premier
facteur qui influence la politique étrangère d’un État. Elle constitue en même temps un enjeu et un
révélateur de puissance. L’histoire montre que les rivalités pour le contrôle de l’espace et de ses
ressources ont constitué la principale source de conflits entre les États. La géographie permet également
de mesurer la puissance de l’État. Plus un État est vaste, plus il peut posséder des ressources capables
de lui permettre de s’imposer sur la scène internationale. C’est pourquoi elle doit être mise en relation
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avec d’autres éléments comme la superficie, la maitrise de l’espace et des réseaux de communication,
la configuration du territoire, les ressources naturelles, agricoles, ou océaniques.
Ces éléments montrent l’intérêt de la cartographie pour les États. La cartographie est à l’origine
de la naissance de la géopolitique. Terme employé pour la première fois par le Suédois Rudolf Kjellen
en 1899, la géopolitique est, selon lui, « l’étude de l’État considéré comme un organisme
géographique ou encore comme un phénomène spatiale c’est-à-dire comme une terre, un espace,
un État ». Son successeur Ratzel, va enrichir la pensée géopolitique allemande. Il considère que la
frontière des États est extensible ou rétractables selon le dynamisme des peuples. Karl Haushofer, va
quant à lui développer la notion d’«espace vital ». L’école géopolitique anglo-saxonne, contrairement à
l’école géopolitique allemande, fonde sa pensée géopolitique sur le contrôle des mers. Pour les auteurs
comme MacKinder, Mahan et Spikman, la puissance maritime est toujours plus importante que la
puissance terrestre.
B. La démographie
Tout autant que la géographie, la démographie constitue une ressource à la domination des
intérêts d’un État sur la scène internationale. Plus un État est peuplé, plus il a des chances de regorger
en son sein, des personnes qualifiés capables de lui permettre d’avoir une prépondérance dans les
relations internationales. Cependant, pour qu’elle joue le rôle de facteur de puissance, la démographie
doit être mise en relation avec certains éléments comme, le nombre d’immigrant, la dimension du
marché intérieur, le niveau de vie, la qualité des hommes, le degré d’instruction des populations. Tous
ces éléments, lorsqu’ils ne sont pas mobilisés à bon escient peuvent faire de la démographie un obstacle
à l’épanouissement extérieur d’un pays. À titre d’illustration, lorsque la population d’un État est
inégalement répartie la vie se concentre dans les grandes villes et il devient difficile de contrôler les
antagonismes communautaires. Le Rwanda constitue à ce titre un exemple probant.
Par ailleurs, la démographie a souvent été considérée, par certains auteurs comme une source de
conflits armés. Selon ces derniers, plus il y’a des hommes, plus le risque de conflit s’accroit. Jusqu’à la
Seconde Guerre Mondiale, on a considéré une population nombreuse comme un atout, car un pays à
forte population peut avoir une arme importante. Au milieu du XXème, la technologie prend le dessus.
On constate que des pays très peuplés ne sont pas forcément des forces militaires importantes.
C. L’économie
Pour certains auteurs, l’économie représente le facteur de puissance le plus important. Les États
les plus riches sont ceux qui, le plus souvent, dominent les relations internationales. C’est donc
pourquoi les États sont en permanence dans la quête des ressources capables d’augmenter la richesse
nationale. Cette quête permanente explique en même temps la compétition et les conflits pour l’accès
aux ressources, le contrôle des routes commerciales, et l’accès aux matières premières. La colonisation
européenne était motivée par des causes économiques : la recherche des matières premières.
Aujourd’hui, on parle de guerres commerciales pour expliquer la compétition entre les États pour le
contrôle des règles de l’économie internationale.
Toutefois, l’économie ne constitue pas seulement un facteur de conflit. Elle représente aussi un
facteur de coopération. L’interdépendance entre les économies nationales a poussé les États à créer des
ententes commerciales et des alliances. Pour éviter que les relations internationales économiques
deviennent conflictuelles, le GATT a été créé en 1947 par les EU. L’OMC a remplacé le GATT. Son
rôle est de régler les conflits transnationaux. Dans les régions et les sous-régions, les Organisations
régionales à vocation économiques sont créées pour renforcer la coopération entre les États. On peut
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citer comme exemple : l’Union Européenne (ancienne CEE), la CEMAC, la CEDEAO, l’ASEAN, le
MERCOSUR, etc.
L’autre idéologie souvent mobilisé en relations internationales est le messianisme. Il s’agit ici
pour un État de prétendre apparaitre comme une puissance moralisatrice. La morale étant utilisée ici
comme un outil à la domination de leurs intérêts. La colonisation a souvent été considérée comme une
mission civilisatrice, comme le fardeau de l’homme blanc. Le colon prétendait sortir les noirs de leur
barbarie pour les conduire vers la civilisation, le développement. Aujourd’hui le messianisme
américain est porté vers la défense de la démocratie, des libertés fondamentales et des droits de
l’homme. John Kennedy affirmait à cet effet que « En ce qui concerne le reste du monde, notre
ambition doit être non seulement de défendre l’intégrité de cette société démocratique, mais de
travailler à faire progresser la cause de liberté humaine et du droit, la cause universelle d’une paix
solide et juste ».
B. La technologie
Les progrès technologiques, produits de l’ingéniosité humaine, ont transformé la politique
internationale dans trois domaines : la politique étrangère (diplomatie), la stratégie militaire, et le
champ culturel.
En ce qui concerne la diplomatie, les progrès accomplis dans le domaine de la communication
ont modifié les conditions d’exercice des relations diplomatiques. Après la création des missions
diplomatiques au XVI siècle, les États recouraient aux diplomates pour communiquer entre eux.
Aujourd’hui, grâce à la création du téléphone, ils peuvent échanger sans passer par ces derniers. Aussi,
grâce au développement des moyens de transport, ils peuvent se rencontrer aussi souvent dans le cadre
des échanges de visite ou des conférences internationales.
Dans le domaine de la stratégie militaire, les progrès techniques ont transformé la relation
espace puissance militaire. Aujourd’hui, pour atteindre sa cible, il n’est plus toujours nécessaire de se
déplacer sur le champ de bataille avec tout son arsenal militaire. Grâce aux armes perfectionnées, les
objectifs adverses peuvent être atteints en un laps de temps dans n’importe quelle partie du globe. La
modernisation des armes a également apporté un élément nouveau dans la diplomatie militaire : la
dissuasion. La possession par certains États d’armes nucléaires susceptibles d’anéantir toute trace de
vie sur la surface du globe a amené les États à restreindre leur utilisation. En revanche, celles-ci sont
utilisées par certains États pour dissuader les ennemis potentiels d’en faire usage au risque de plonger
l’humanité vers un carnage.
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Enfin, dans le domaine culturel, les progrès techniques ont accéléré les échanges d’informations
entre les hommes à l’échelle mondiale. La création des informations a atteint un degré d’universalité et
d’instantanéité sans précédent dans l’histoire. C’est la mondialisation. Le monde est devenu un village
planétaire. D’après Anthony Giddens, la mondialisation implique « l’intensification des relations
sociales autour du monde qui relient des localités distantes de telle façon que ce qui se passe dans un
coin du monde affecte ce qui se produit ailleurs à des milliers de kilomètres et vice-versa ». Sous l’effet
des progrès technique, elle implique la compression du temps et de l’espace qui intensifient les
interactions entre les acteurs de la scène internationale.
C. La culture
La culture joue un rôle ambivalent sur la politique étrangère des États : elle peut contribuer à
renforcer son action ou à l’affaiblir. L’État est affaibli lorsqu’à l’intérieur du territoire, les particuliers
tendent à prendre le dessus sur le sentiment d’unité nationale. Dans cette perspective, les replis
identitaires tendent à s’affirmer avec acuité. On assiste soit aux conflits intercommunautaires, soit aux
revendications irrédentistes. Ce qui conduit souvent aux guerres civiles pour le contrôle du pouvoir ou
alors aux guerres d’indépendance.
La culture renforce l’action de l’État lorsqu’elle tend vers la formation des universalismes
culturels. Ainsi, de nombreuses organisations régionales sont créées à la base des solidarités culturelles.
L’OUA a été sous l’influence des débats qui ont porté sur le panafricanisme. Aussi, l’islam a-t-elle été
le catalyseur de la création de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
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A. L’État
1. La définition sociologique
L’État est « une collectivité qui se compose d’un territoire, d’une population soumise à un
pouvoir étatique organisé et qui se caractérise par la souveraineté ». On distingue donc trois éléments
de l’État : la population, le territoire et le gouvernement.
a. Le territoire
Le territoire est un espace composé de terre, d’eau et d’air sur lesquelles vit une population où
s’exerce l’autorité de l’État. C’est le lieu où s’exprime le pouvoir exclusif de l’État. Il importe de
prendre en compte certains critères :
- La dimension des territoires importe peu, puisque les micros États ne sont pas contestés ;
- La notion de territoire fait appel à celles de population et de gouvernement,
- La forme des États, leur situation géographique, détermine leur manière d’exercer le commerce et
de mettre en place leurs relations internationales.
b. La population
La population est l’ensemble des personnes vivant sur un même territoire. Cependant, il faut
distinguer les termes de population et de nation. Il y a nation quand il existe une certaine homogénéité
économique, politique, historique, linguistique et une volonté de la part des hommes de vivre ensemble.
D’où l’idée de la nationalité. La nationalité est un lien qui créée une allégeance des individus envers
l’État.
c. Le gouvernement
L’État est une abstraction, c’est-à-dire qu’il est immatériel. Il n’existe que par les institutions et
le gouvernement qui le représentent. Le Droit international n’impose pas une forme particulière de
gouvernement puisque le Pacte International Civil de 1966 affirme que tous les gouvernements
déterminent seuls leur statut politique, mais il exige seulement qu’il y ait une autorité qui possède un
pouvoir suprême.
Pour qu’un gouvernement existe, il doit être effectif. C’est-à-dire qu’il doit montrer sa capacité
réelle à exercer le pouvoir, à imprimer son autorité sur son territoire. Il doit aussi être reconnu
impérativement par ses pairs.
b. Souveraineté
C’est l’élément qui distingue l’État des autres sujets des Relations internationales. Selon Carré
de Malberg : « la souveraineté désigne le caractère suprême d’une puissance pleinement
indépendante ». Cela se vérifie tant sur le plan interne et qu’externe. Sur le plan interne : l’État a une
puissance totale et générale alors que les collectivités territoriales par exemple ont un pouvoir limité.
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Sur le plan international, l’État est souverain, il n’a au-dessus de lui aucune autorité qui le domine. La
souveraineté de l’État a trois conséquences :
- La plénitude : l’État a tous les pouvoirs et exerce toutes ses compétences sur le territoire ;
- L’exclusivité : l’État est le seul à pouvoir exercer ses pouvoirs sur son territoire ;
- L’Égalité : en droit international, tous les États sont égaux. Selon l’article 2 § 1 de la Charte des
Nations Unies : « l’ONU est fondé sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres »
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1. Les FMN
La première FMN créée au XVIème siècle est la Compagnie des Indes. Souvent appelées firmes
transnationales, entreprises transnationales, les FMN exercent leurs activités dans plusieurs pays à
travers des filiales qui dépendent du siège social. Dotées d’un pouvoir financier important (elles
contrôlent 1/3 de la production mondiale) les FMN, ont souvent une influence décisive sur la politique
des États. Dans certains pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, elles ont abusé de leur puissance pour
renverser les gouvernements. En Afrique centrale il convient de mentionner le rôle joué par ELF dans
la chute du régime de Pascal Lissouba.
2. Les ONG
Marcel Merle définit une ONG comme « tout groupement, association ou mouvement constitué
de façon durable par des particuliers appartenant à différent pays en vue de la poursuite d’objectifs
non lucratifs ». Créées par des individus ou des mouvements internationaux, les ONG se sont
multipliées ces dernières années (de 25 000 dans le monde) au point de s’imposer comme des acteurs
incontournables dans la politique internationale des États. Bénéficiant des faveurs de l’opinion publique
veulent peser sur les États ou modifier leur comportement.
On peut les classer en 6 catégories :
- Les ONG religieuses (ex : le Congrès juif mondial, le Conseil islamique mondial)
- Les ONG sportives (le CIO, la FIFA)
- Les ONG politique et idéologiques (ex : l’Internationale socialiste)
- Les ONG scientifiques et culturelles
- Les ONG écologiques (ex : Greenpeace)
- Les ONG humanitaires (ex : Médecins du Monde, Médecins sans frontières, l’AICR)
Citons quelques exemples d’ONG les plus puissantes en Afrique centrale :
Amnesty International s’oppose aux États en dénonçant toute atteinte aux droits de l’homme,
soutient les prisonniers politiques pour faire pression sur leur gouvernements et publie des rapports
annuels.
Médecins sans frontières a été créée après la guerre du Biafra en 1969 pour dénoncer le silence
officiel de la Croix-Rouge face au comportement de l’armée nigériane qui avait très brutalement réduit
la sécession de cette région. Aujourd’hui, elle mène de nombreuses actions humanitaires dans les
conflits dans le monde en général et en, Afrique en particulier.
Greenpeace lutte contre les essais nucléaires.
b. Les mafias
D’origine sicilienne, la mafia désigne une organisation criminelle très structurée fondée sur des
solidarités familiales, claniques ou ethniques dont les activités soumises à une collégialité occulte
prospèrent grâce à la corruption. Cette organisation a diversifié ses activités : piratage informatique,
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blanchissement d’argent, immigration clandestine, fraude aux cartes de crédit, trafic d’armes, trafic de
matériel nucléaires.
Trois grands centres existent : Italie, Colombie, Russie. L’Italie est le berceau de ce type
d’organisation, ce sont les plus anciennes et les plus organisées. Des liens se créent aussi entre les
guérillas entre les groupes criminels (ex : les FARCS et les narcotrafiquants).
L’Afrique centrale est quant à elle sous l’emprise des mafias de toutes sortes qui tirent leurs
profits des transactions frauduleuses d’armes, des produits miniers, (l’or, le diamant) du trafic d’enfants
et d’organes humains.
4. Les individus
L’individu est devenu acteur des relations internationales par le biais de la défense des droits de
l’homme. Échappant de plus en plus à la compétence exclusive de la souveraineté étatique, l’individu
est de plus en plus protégé par le droit international.
L’émergence de l’individu dans les RI est examinée à travers la protection de ses droits
fondamentaux. C’est ainsi que plusieurs traités ont été signé dans ce sens : Déclaration universelle des
droits de l’homme (10 décembre 1948). Il y a aujourd’hui une cinquantaine d’instruments
internationaux concernant la protection de l’individu. Doté d’une reconnaissance internationale,
l’individu qui se distingue beaucoup plus en Afrique centrale par un statut de migrant ou de réfugié est
devenu un acteur important dont les activités influencent le comportement des États de la sous-région.
C. La « puissance structurelle »
Le concept de puissance structurelle a été inventé par l’anglaise Susan Strange. Ce concept
intègre aussi bien les critères traditionnels de la domination que les critères économiques et financiers,
sensibles à la mobilité des facteurs de production. La « puissance structurelle » s’entend alors comme
« le pouvoir conféré par la capacité d’offrir, de refuser ou de menacer la sécurité (…), la capacité
d’offrir, de refuser ou de demander des crédits (…), la capacité de déterminer la localisation, le
mode et le contenu de la production manufacturière (….), la capacité d’influencer les idées et les
croyances ». L’auteur combine ainsi, dans sa perception de la puissance les facteurs politiques,
économiques, culturelles et militaires ».
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I. Le réalisme et le néoréalisme
La théorie réaliste tire ses origines chez les précurseurs tels Thucydide, Machiavel et Hobbes.
Ces auteurs ont développé l’idée d’un monde au sein duquel les valeurs morales comme l’amitié, la
paix devraient être délaissées au profit de la recherche d’intérêts égoïstes. L’historien Edward Car, le
géographe Nicolas SPYKMAN, le théologien Reinhal NIEBUHR et le politiste Hans MORGENTHAU
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apparaissent comme les penseurs les plus représentatifs de cette théorie. Les principales affirmations du
réalisme sont :
- L’État est l’acteur unitaire, rationnel et monolithique des relations internationales ;
- L’anarchie du système international, due à l’absence d’un supérieur commun conduit les États à
rechercher leurs intérêts nationaux, à préserver leur sécurité et à maximiser leur puissance ; la scène
internationale est à leurs yeux, un état de nature où prime le droit de la force ;
- Les normes internationales sont aussi fragiles que les États les méprisent ;
- L’intérêt national comme but ultime de la politique internationale ;
- La permanence du conflit entre États, d’où le dilemme de sécurité ; la survie
- La puissance et l’équilibre des puissances sont au cœur du système international.
Les néoréalistes ne sont pas, dans le fond, complètement détachés des travaux de leurs
prédécesseurs. Ils les ont tout simplement enrichis en prenant en compte les changements en cours sur
la scène internationale. Ainsi, ils reconnaissent que :
- L’État n’est plus le seul acteur des relations internationales, mais il demeure l’acteur centrale ;
- Les institutions internationales existent certes, mais elles ne peuvent pas mettre un terme à
l’anarchie du système international ; seuls les États recherches, non pas les gains absolus, mais les
gains relatifs ;
- La sécurité et la quête de la puissance demeurent au cœur du système international.
A. La théorie de la dépendance
Développée dans les années 1960, la première explique le sous-développement par la
dépendance de la périphérie vis-à-vis du centre. Cette dépendance est :
- Commerciale : il existe une détérioration structurelle des termes de l’échange entre les pays
pauvres qui exportent les matières premières vers les pays industrialisés et les pays riches qui
exportent, vers les pays pauvres, les produits manufacturés ;
- Financière : les pays riches exploitent les richesses des pays pauvres du sud et rapatrient les
produits réalisés chez eux, plutôt que de les investir dans ces pays ;
- Technologie : les pays riches ne veulent pas véritablement transférer leur technologie vers les pays
du sud. Ce qui contribue à les maintenir dans le sous-développement ;
- Culturelle : les firmes multinationales produisent des biens culturels que seuls les privilégiés du
centre peuvent s’offrir ;
- Sociale : au sein de la périphérie elle-même, émerge une élite économique et politique qui sert de
relai aux intérêts de la bourgeoisie occidentale.
IV. Le transnationalisme
Le transnationalisme est un courant théorique qui s’est développé sous l’influence dees travaux
de James Rosénau. Dans son ouvrage intitulé « Turbulence in world politics », ilemploi la notion de
turbulence qui est une métaphore pour désigner le désordre incontrôlable qui apparaît dans un ensemble
de choses ordonnées. Ces désordres affectent la vie interne de l’État.
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Le transnationalisme soutient l’idée selon laquelle sur la scène internationale, prolièrent de
nouveaux acteurs qui tendent à prendre le pas sur les États, acteurs traditionnels des relations
internationales.
Le transnationalisme regroupe quatre écoles opposées : le fonctionnalisme, l’Ecole de
l’interdépendance complexe, le mondialisme et l’impérialisme.
L’École de l’interdépendance complexe est animée principalement par deux auteurs : Robert
O. KEOHANE et Joseph NYE. Dans leur ouvrage, Transnational Relations and World Politics, ils
montrent qu’il y a des interactions réciproques entre le monde des États et les acteurs transnationaux.
Ces interactions qui structurent la société internationale peuvent être divisée en quatre pôles :
l’information, le commerce d’objets physiques, les flux financiers, la libre circulation des hommes et
des idées.
L’école du mondialisme a été créée par John Burton. Il structure son étude autour du concept
de la société mondiale. Ainsi, il affirme que :
- Progressivement, vont se développer un très grand nombre de relations transnationales, qu’il
qualifie de « toile d’araignée »
- Tous les acteurs vont être liés par des interactions de nature diverse (humanitaire, politique,
économique, informationnelle).
Cela ne signifie pas que le système va stagner. Mais à un moment l’acteur principal des RI ne
sera plus l’État mais l’individu lui-même.
V. Le constructivisme
Le constructivisme est né d’une fusion de différentes disciplines des sciences sociales comme la
philosophie, l’histoire, l’anthropologie, la sociologie. Ce courant théorique a été influencé par des
auteurs comme Max Weber, Jürgen Habermas, Michel Foucauld, Berger et Lukman, Anthony
Gyddens, Nicolas Onuf, Alexander Wendt, et bien d’autres. Le constructivisme analyse la réalité
sociale comme une construction permanente, d’où l’expression de construction sociale de la réalité.
- Cette réalité n’est ni objective (déjà donné) ni subjective (en fonction de légitimation), elle est
intersubjective (elle est ce que les croyances partagées des acteurs en font) : « les gens font la
société et la société fait les gens ». Il existe en effet des interactions entre les agents et les
structures. Les acteurs exercent une influence sur les normes et les institutions en même temps que
celles-ci influencent leur comportement.
Cette théorie a été appliquée aux RI grâce à Nicolas Onuf. Ses principales propositions sont :
Les structures sont déterminées par les idées partagées plutôt que la force matérielle ;
Les identités et les intérêts des acteurs sont construits par les idées partagées
L’identité nationale est le fruit d’une construction faite de valeurs, d’idées et de croyances des
États et des valeurs et des normes partagées internationalement ;
Les identités fondent l’intérêt national et orientent de ce fait, les objectifs de la politique
étrangère : « Les identités sont à la base des intérêts ».
Elles sont donc intersubjectives, car, elles résultent de la représentation que les États se font
d’eux-mêmes et de la représentation qu’ils se font du monde qui les entoure. Elles est construite à la
fois par les États et par leur environnement international.
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