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Chapitre 3

Le litige et la preuve

L’essentiel

1. Les éléments d’un litige


Un litige est un désaccord entre deux ou plusieurs personnes (physiques ou morales) concernant
l’exercice d’un droit. Celui qui introduit une action en justice afin de faire reconnaître ses droits est
appelé le demandeur. Son adversaire est alors appelé le défendeur.
Depuis la loi 2 015-282 en date du 11 mars 2015, les parties à un procès doivent justifier d’une tenta-
tive de résolution amiable du litige afin de saisir le juge. En effet, le fait de trouver un accord amiable
entre les parties présente de nombreux avantages car le recours à la justice est souvent long et coûteux.

2. La preuve des actes et des faits juridiques


Il incombe aux parties d’établir en justice les faits nécessaires au succès de leurs prétentions (c’est
l’objet de la demande et de la défense en réponse). Ils ne doivent pas prouver l’existence des règles de
droit mais apporter des éléments de preuves selon qu’il s’agit d’un fait ou d’un acte juridique. Les
modes de preuve diffèrent selon qu’il s’agit d’un acte ou d’un fait juridique.

A. Le mode de preuve des faits juridiques


Un fait juridique est un événement, volontaire ou non, qui va produire des effets de droit, sans que les
intéressés les aient volontairement recherchés (l’exemple type est l’accident).
En tant qu’événement dont les effets ne sont pas voulus, il peut être prouvé pas tous moyens (témoi-
gnages, présomptions…).

B. Le mode de preuve des actes juridiques


Un acte juridique a pour origine la volonté des parties de créer, transmettre, modifier ou éteindre un
droit ou une obligation. Il a donc pour objectif de produire des effets juridiques. L’exemple type est le
contrat.
Un acte juridique peut en principe être prouvé par tous moyens mais lorsque l’acte porte sur une
somme dépassant 1 500 euros, une preuve écrite est exigée.
Toutefois, dans certains cas, la loi considère que l’absence d’écrit est excusable. La preuve devient
alors libre même pour établir l’existence d’un acte juridique d’une valeur excédant 1 500 euros. Il
s’agit principalement des situations suivantes : l’écrit a été perdu par force majeure, ou il a été maté-
riellement ou moralement impossible de rédiger l’acte par écrit, ou bien l’acte contesté est un contrat
conclu par un commerçant (acte de commerce si les parties sont des commerçants).

3. La force probante d’un élément de preuve


La charge de la preuve pèse sur les parties au procès. Il appartient à chaque partie de prouver con-
formément à la loi les faits nécessaires au succès de ses prétentions. Traditionnellement, il existe deux
types de preuves : les preuves parfaites et les preuves imparfaites.

A. Les preuves parfaites

© Nathan Chapitre 3 Le litige et la preuve / 35


Les preuves parfaites sont les preuves écrites (et l’aveu judiciaire). Ces dernières lient le juge qui n’a
pas de pouvoir d’appréciation. Il existe :
– L’acte authentique qui est rédigé par un officier ministériel (notaire, huissier). Il est obligatoire
dans certains cas et sa remise en cause est très complexe.
– L’acte sous seing privé : écrit par une personne privée.
Depuis 2000, l’écrit électronique a la même force probante que l’écrit sous format papier.

B. Les preuves imparfaites


Les preuves imparfaites (les témoignages et les présomptions judiciaires) laissent au juge la liberté de
les apprécier et de les interpréter afin de se forger son intime conviction.
– Les témoignages : déclarations émanant de tiers non parties au procès.
– Les présomptions judiciaires : déductions qu’un juge tire des faits connus afin d’établir des faits
inconnus.

C. Les présomptions légales


Certaines présomptions légales existent afin de faciliter l’établissement de la preuve par le deman-
deur. Ses affirmations sont considérées par défaut comme établies.
– Les présomptions irréfragables empêchent au défendeur d’apporter la preuve contraire.
– Les présomptions simples permettent d’apporter la preuve contraire.
– Les présomptions mixtes permettent d’apporter la preuve contraire mais seulement par des moyens
prévus par la loi.

Ressources numériques
 www.justice.gouv.fr/
Ce site permet de faire découvrir les notions essentielles du thème, notamment le rôle de la concilia-
tion avec de nombreuses vidéos et ressources interactives.
Exemple : Vidéo : La conciliation, une autre solution que le procès pour mettre fin au conflit – 9’27
min.
www.mediatheque.justice.gouv.fr/direct/1212-8142e4b57596bbf9d9874069cfc7ef7098bff689-
1548348045-direct
 www.legifrance.gouv.fr/
En consultant « La jurisprudence judiciaire », on peut guider les élèves vers un arrêt de la Cour de
cassation et notamment des arrêts sur l’admissibilité de la preuve ou plutôt sur le caractère illicite ou
licite de cette dernière.
 Article de presse, « Réforme de la justice : l’Assemblée vote la fusion des tribunaux
d’instance et de grande instance », Le Monde.fr
www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/06/reforme-de-la-justice-l-assemblee-vote-la-
fusion-des-tribunaux-d-instance-et-de-grande-instance_5393252_1653578.html
Ce n’est pas au programme mais le législateur a décidé de supprimer les tribunaux d’instance, ce qui
va certainement développer la médiation car la justice de proximité est remise en cause. La médiation
va certainement permettre d’éviter des trajets fastidieux aux justiciables.

36 / Thème 2 Comment le droit permet-il de régler un litige ? © Nathan

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