Vous êtes sur la page 1sur 10

Chapitre 3 

: Les sources des droits subjectifs

I/ Les sources des droits subjectifs (doc. 1 et 2)


A/ Les actes juridiques (doc 1)

Définition selon l’article 1100-1 du code Civil:


L’acte juridique est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de droits (juridiques) c’est-à-dire à
créer des droits subjectifs et/ou des obligations au profit ou à la charge des parties concernées.
Un contrat : En droit, un contrat est un accord de volontés (rencontre de volontés) entre deux ou plusieurs
personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations.
Un testament : En droit, le testament est un acte par lequel le testateur dispose/transférer, pour le temps après sa
mort, de tout ou partie de ses biens, et qu'il peut révoquer.

Le contrat (acte multilatéral/bilatéral) est un acte juridique résultant de la rencontre de deux volontés au moins et produit des effets de droits
(des conséquences juridiques) qui sont recherchés à travers le contrat (relire la définition de contrat).
ex : contrat de vente —> droit de créance (vendeur) 
—> droit d’obtenir le bien (acheteur)

Le testament (acte unilatéral) est un acte juridique, le testament est un document rédigé par une personne exprimant de quelle façon celle-ci
souhaite distribuer ses biens après sa mort.

Un acte juridique désigne une manifestation de volonté destinée à produire des effets de droit (c’est-à-dire des droits et obligations), pour sa
naissance il faut la volonté (sans volonté il n’y a pas d’acte) et les conséquences juridiques qu’il génèrent sont recherchés et voulues.

Classification Définitions Exemples


des actes juridiques
— Acte unilatéral L’acte unilatéral résulte de la volonté d’une Un acte unilatéral : Un testament,
— Acte multilatéral (ou seule personne reconnaissance de dette, l’offre de vente
L’acte bilatéral résulte de la rencontre des Un acte multilatéral : Un contrat de vente,
bilatéral) volontés (un accord de volonté) de deux convention collective
personnes
— Acte à titre gratuit L’acte à titre gratuit est l’acte d’une Acte à titre gratuit : le prêt à usage, la
— Acte à titre onéreux personne qui consent volontairement un donation entre vifs…
avantage à une autre personne, sans Acte à titre onéreux : la vente, la location
réciprocité. (bail civil, bail commercial…), prêt à intérêt..
L’acte à titre onéreux induit une réciprocité.
— Acte d’administration L’acte d’administration est destiné à la L’acte d’administration : quittance d’un
— Acte de conservatoire gestion d’un bien, sa mise en valeur. paiement, réparation d’un immeuble, un
L’acte conservatoire est destiné à la contrat de bail, la résiliation d’un bail
— Acte de disposition conservation d’un bien, la préservation de d’habitation en tant que bailleur…
sa valeur. L’acte conservatoire : la souscription d’un
L’acte de disposition transforme le contrat d’assurance du bien, l’hypothèque
patrimoine de l’individu. sur les biens d’un débiteur du majeur
protégé, le paiement des charges du
logement…
l’acte de disposition : un contrat de vente,
de l’échange ou encore le fait de contracter
l’emprunt
— Acte sous seing privé L’acte sous seing privé est un acte passé L’acte sous seing privé : une reconnaissance
— Acte authentique entre deux particuliers sans la présence d’un de dette, de prêt entre membres d’une
officier public (notaire, huissier, maire). famille ou de proches…
L’acte authentique est celui qui est passé, L’acte authentique  : le testament, la
rédigé devant un officier public donation, les actes de naissance…

— Acte civil L’acte civil est l’acte qui a un caractère civil Acte civil : acte de mariage, acte de
— Acte commercial et non commercial. Il est passé par une reconnaissance, acte de vente (si c’est entre
personne civile ou entre deux ou plusieurs 2 civils)
— Acte mixte personnes civiles. Acte commercial : les opérations
L’acte commercial, c’est « l’acte de d’intermédiaires : mandataires, courtiers…
commerce » passé dans un but strictement les sociétés de biens ou de services, vente
spéculatif. C’est l’acte passé entre deux de marchandises (entre un commerçant et
commerçants un fournisseur)
L’acte mixte est l’acte passé entre un Acte mixte : un prêt consenti par une
commerçant et un civil banque à un particulier, acte de vente (entre
un commerçant et un civil)
— Acte translatif L’acte est translatif lorsqu’il a pour objet de Acte translatif : la vente (transfert du droit
transmettre d’une personne à une autre des de propriété), la donation…
droits pré-existants.
B/ Les faits juridiques (doc 2)

Définition selon l’article 110-2 du Code Civil  :


Le fait juridique : ce sont des agissements ou des évènements (des faits) auxquels la loi attache des effets de droit. Ce
sont des évènements ayant des conséquences juridiques ayant/créant des obligations au profit ou à la charge des
personnes concernées par cet évènement. (n’émane pas forcément de la volonté d’une/des personnes,
généralement non volontaire, mais il peut l’être !)

Ex : Un accrochage en voiture
—> L’auteur du dommage sera tenu de réparer (l’obligation qui naît de l’évènement)
—> Droit de la victime du dommage d’obtenir réparation (indemniser)

Le fait juridique le critère permettant de distinguer de l’acte juridique est la volonté, l’acte juridique est toujours
volontaire et les conséquences qu’il génère sont recherchées/voulues. Le fait juridique peut être volontaire ou
involontaire et les conséquences qu’il génère ne sont pas recherchées/voulues généralement.

On distingue deux types de catégories de faits juridiques :


Les faits juridiques volontaires : l’évènement est voulu mais les conséquences ne sont pas forcément
recherchées/voulues.
Ex  : J’ai voulu tirer fort sur un ballon, j’ai cassé la vitre du voisin (évènement voulu, conséquences pas voulues)
Les faits juridiques involontaires : L’évènement n’est pas voulu et les conséquences ne sont pas recherchées/voulues
Ex  : Par inadvertance je fais tomber la tablette d’un ami (évènement non voulu, conséquences non voulues)

(Réponse question 3  doc 2)


Non car l’obligation de réparer née en dehors de lui c’est-à-dire dès la réalisation du préjudice la règle juridique, elle
ne naît pas de son auteur mais du déclenchement de la règle juridique art. 1240 qui stipule du code civil «  tout fait
quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui pour la faute duquel il est arrivé (ce dommage)
à réparer  ».

Définition et sources des droits subjectifs :


Les droits subjectifs : sont les prérogatives au pouvoir dont toute personne peut se prévaloir en application d’un
règle de droit (le droit objectif). Les droits subjectifs trouvent leur source dans les actes juridiques et les faits
juridiques qui déclenchent l’application du droit objectif (les règles de droit)

II/ La preuve des droits subjectifs

Le vendeur n’obtient pas à obtenir le paiement du prix, celui-ci dont le droit est constaté pourra saisir le juge pour
faire prévaloir son droit. En matière civil le juge a un rôle passif, le juge dira/fera appliquer le droit sur la base des
preuves qui lui sont rapportées par les parties au litige (en matière civil pas en pénal !). Il incombe donc aux partis au
litige de rapporter la preuve aux droits dont elle se prétende titulaire, la loi n’a pas a être prouvé le juge est censé la
connaître, cependant il (le juge) ignore ce qui a déclenché son application, il faudra donc lui apporter la preuve.

Qu’est ce qu’une preuve ?


La preuve (matériel ou non) est la démonstration de l’existence d’un fait ou d’un acte juridique.

La notion de prouver :

—> Quoi (que faut-il prouver ?) —> Objet de la preuve


Prouver —> Qui (qui doit prouver ?) —> La charge de la preuve
—> Comment (comment prouver ?) —> Les moyens ou preuve
A/ L’objet de la preuve
1/ Principe (doc 3)

Exercice du cours document 3  (c’est comme ça qu’il faut formuler les réponses):

Art. 9 du Code de procédure civile (CPCP)  : «  Il incombe à chaque partie de prouver, conformément à la loi, les faits
nécessaires au succès de sa prétention  ».

Exemple  : Mr Dupont a vendu un cheval à Mr Hector. Il ne parvient pas à obtenir paiement du prix. Il saisit la justice

1/ Quel est le lien juridique liant Mr Dupont à Mr Hector  ?


Un contrat de vente (entre 2 civils) par lequel Mr Dupont (vendeur) à transférer à Monsieur Hector (l’acheteur) la
propriété de son cheval moyennant le paiement d’un prix, convenu en principe lors du contrat. L’objet du contrat de
vente, le cheval qui est venu et le prix de vente.

2/ Quel est le problème juridique posé dans l’exemple  ?


Le droit de M Dupont a être payé est contesté, il ne parvient pas à obtenir le paiement du prix. Il saisit donc le juge,
comment pourra-t-il faire valoir son droit dont-il se prétend être titulaire c’est-à-dire à être payé, que devra-t-il
prouver  ?

3/ Enoncer le principe juridique en matière d’objet de la preuve  ?


Selon l’article 9 du code de procédure civile  chaque partie doit prouver conformément à la loi les faits nécessaires au
succès de sa prétention, autrement dit le demandeur (celui qui saisit la justice) doit prouver l’acte ou le fait juridique
(la source) qui donne naissance au droit dont-il se prétend titulaire, à son tour le cas échéant le défenseur s’il se
prétend libérer de son obligation devra rapporter la preuve l’acte juridique ou le fait juridique qui le libère.
Ex  : je t’accuse de payer —> je dois prouver que tu dois me payer  ; par contre tu peux dire que t’as payé —> tu dois
prouver que tu l’as fait

4/ Appliquer ce principe au cas d’espèce  : Que doit prouver Mr Dupont  ?


Mr Dupont prétend qu’il n’a pas été payé par Mr Hector, il prétend donc d’être titulaire d’un droit de créance sur Mr
Hector. Il devra donc pour faire valoir son droit devant le juge rapporter la preuve du contrat de vente (un acte
juridique) intervenu entre lui et M.Hector qui a donné naissance à son droit de créance. A son tour Mr Hector devra
s’il prétend être libéré (s’il prétend avoir payer en gros) de son obligation, doit rapporter la preuve de l’acte juridique
ou du fait juridique qui le libère. En l’occurrence ici, il devra rapporter la preuve du paiement (fait juridique selon la
cours de cassation). La cours de cassation —> plus haute cours du droit judiciaire.

2/ Les exceptions : Les dispenses de preuves par le jeu des présomptions (doc 4)

Article 1354 du Code civil nous explique ce qu’est une présomption (Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10
février 2010 – article 4) :
« La présomption que la loi attache à certains actes ou à certains faits en les tenant pour certains dispense celui au
profit duquel elle existe d’en rapporter la preuve. Elle est dit simple, lorsque la loi réserve la preuve contraire, et
peut alors être renversée par tout moyen de preuve ; elle est dite mixte, lorsque la loi limite les moyens par lesquels
elle peut être renversée ou l’objet sur lequel elle peut être renversée ; elle est dite irréfragable lorsqu’elle ne peut
être renversée »

Cependant certaines présomptions ne sont pas établies par la loi alors dans ce cas-ci:

Article 1382 du Code Civil (Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 – article 4)
« Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi, sont laissées à l’appréciation du juge, qui ne doit pas les
admettre que si elles sont graves, précises et concordante, et dans les cas seulement où la loi admet la preuve par
tout moyen ».

La notion de présomption en général :


Il s’agit des conséquences que le juge ou la loi tire d’un fait connu à un fait inconnu, autrement dit les présomptions
consistent pour le juge ou pour la loi à conclure l’existence d’un fait à prouver par un autre fait plus facile à prouver.
—> Autrement dit le plaideur qui agit en justice va être dispenser de rapporter du fait difficile à prouver, en
rapportant d’un autre fait plus facile à prouver.
Présomptions légales : sont établies par la loi (règles juridiques), et définit à l’article 1354 du code civil : « La
présomption que la loi attache à certains actes ou à certains faits en les tenant pour certains dispense celui au profit
duquel elle existe d’en rapporter la preuve… »

Présomption de fait : définit à l’article 1382 du code civil : Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi, sont
laissées à l’appréciation du juge, qui ne doit pas les admettre que si elles sont graves, précises et concordante, et
dans les cas seulement où la loi admet la preuve par tout moyen.
Autrement dit il s’agit d’indices grave, précis et concordant sur lesquels le juge va s’appuyer pour en déduire par le
raisonnement que le fait approuvé est établi, rendant vrai semblable le fait allégué sur lesquels le juge va s’appuyer
durant son raisonnement.
NB : Les présomptions de fait ne sont t’admise que dans les cas ou la loi admet la preuve par tout moyen.

Présomptions légales, on en distingue 3 d’après l’article 1354 du Code Civil alinéa 2-3 :

— Présomptions simples : le fait approuver découle d’un autre fait plus facile à prouver mais admet la preuve
contraire peut être rapporté par tout moyen (par le défendeur).
— Présomptions mixte : le fait approuver découle d’un autre fait plus facile à prouver mais la preuve contraire peut-
être rapporté, tous les moyens de preuves ne sont pas admis, c’est la loi qui limite les moyens permettant de
rapporter la preuve contraire.
— Présomptions Irréfragable : le fait approuver découle d’un autre fait plus facile à prouver et la preuve contraire ne
peut être rapportée.

Quelques exemples :
Exemple 1  : Art. 312 du Code civil  : «  L’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari. Néanmoins, celui-ci
pourra désavouer l’enfant en justice s’il peut justifier de faits propres à démontrer qu’il ne peut être le père.
—> La loi présume que le mari est le père de l’enfant si celui-ci a été conçu pendant le mariage. Si l’enfant veut
prouver que c’est son père il suffit de rapporter sa date de naissance par exemple et que celle-ci soit dans les dates du
mariage. C’est une présomption légale simple car le père pourra désavouer être le père de cet enfant en
rapportant la preuve qu’il ne l’est pas.

Exemple 2 : Article 1282 du Code civil  :  «  La remise volontaire du titre original, sous signature privée, par le créancier
au débiteur fait preuve de libération. », établi la présomption de paiement. C’est une présomption légale
irréfragable, la preuve contraire ne pourra être ici rapportée par le créancier.

Exemple 3 : La jurisprudence a posé la présomption suivante (Civ, 1 ère 24 novembre 1954, n0-54-07171) :
Le vendeur professionnel est censé connaître l’existence des vices cachés des choses qu’il vend. Il n’est pas autorisé à
apporter la preuve contraire. Il est présumé par la jurisprudence connaître son existence de manière irréfragable
tout preuve contraire n’est pas admise. Le vendeur doit dédommager la victime dès lors que le bien avait un
défaut caché.

Exemple 4 : Un automobiliste prétend ne pas avoir vu un piéton qui circulait sur la chaussée. Le fait qu’il était minuit,
qu’il y avait un épais brouillard sont des indices qui rendent vraisemblable le fait qu’il n’ait pas vu le piéton. Le fait
établi est approuvé, le fait qu’il fasse nuit et il y’a un épais brouillard sont des indices, ce qui implique que ce qu’il
dit est vrai, sous réserve que les indices rapportés soient vrais (les indices sont vérifiables), c’est un fait
présomption.

Exemple 5 : Lors d’un accident de la route, une voiture en endommage une autre. Il est difficile de prouver l’accident
car aucun témoin n’était présent et l’auteur du dommage refuse de connaitre les faits. Il est possible de prouver les
faits par l’examen de la nature et de l’emplacement des traces de choc sur les véhicules. Le fait approuvé est difficile
(pas de témoins) à prouver, on va se baser sur d’autres faits qui sont précis et concordante pour rapporter la
preuve que l’automobiliste est responsable du dommage. C’est une présomption de fait.

Exemple 6 : L’article 653 du Code civil pose le principe de la présomption de mitoyenneté. Le législateur prévoit
qu’elle ne peut être réfutée que par un titre de propriété ou une marque de non-mitoyenneté.
Présomption légale mixte
B/ La charge de la preuve (doc 5)
—> Qui doit prouver ? Le demandeur ou le défendeur ?

Exercice (mettre le principe juridique en premier pour répondre) :


1 et 2/ Selon l’article 1353 du code civil, la charge de la preuve incombe en premier lieu le demandeur (celui qui saisit
le juge).
A son tour le défendeur s’il se prétend libéré de son obligation devra rapporter la preuve de ce qui le libère (on dit
que le défendeur devient demandeur reconventionnel)

3/ Cas 1  : A dit que B lui doit de l’argent. B se borne à répondre qu’il ne lui doit rien.
La charge de la preuve incombe en premier dans le cas d’espèce lieu à A (= le demandeur), qui prétend que B lui doit
de l’argent. Il devra prouver l’acte juridique (dette, prêt…) ou le fait juridique (un accident qui fait qu’il touche un fait
qu’il touche un dédommagement) qui donne naissance à son droit de créance sur B.
A son tour, B s’il se prétend libéré de son obligation de payer, il devra rapporter la preuve de ce qui le libère (le
paiement, le remboursement, une remise de dette…).

Cas 2  : A dit que B lui doit de l’argent. «  Je vous ai payé répond B  ».


Dans le cas d’espèce en répondant « Je vous ai payé » B reconnaît implicitement que A était son créancier, donc que
A était titulaire d’un acte de créance sur lui. Par conséquent A n’a rien à prouver, c’est à B (le défendeur) de
rapporter la preuve de l’acte ou du fait juridique qui le libère en l’occurrence ici le paiement qui est un fait juridique
(dont la preuve pourra être rapporté par tous moyens).

Exceptions : les présomptions légales (cela consiste à prouver un fait par un autre fait plus facile à prouver) vont
décharger le demandeur de la preuve dans certains cas, dans le cas des présomptions simples le demandeur est
dispensé de la charge de la preuve, il n’a rien à prouver. Le défendeur est autorisé à apporter la preuve contraire (on
parle de renversement de la charge de la preuve).

—> L’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari de sa mère (c’est la loi qui le dit), autrement dit s’il a été
conçu par le mariage on en déduit le fait (conçu pendant le mariage) approuvé (que le mari de sa mère est son père),
l’enfant n’a donc pas a prouvé que le mari de sa mère est son père, toutefois ce dernier (le mari) pourra désavouer
l’enfant s’il rapporte la preuve qu’il ne peut en être le père. Le demandeur (l’enfant) n’a rien à prouver, cependant le
père (le défendeur) oui.

Exceptions : les présomptions irréfragables le demandeur est déchargé de la preuve, la preuve est établi par la
présomption légale, le défendeur n’est pas autorisé la preuve contraire.

Exemple :
—> Ne s’applique pas (si les vendeurs vendent la même chose, s’ils ont la même spécialité)
Le consommateur/acheteur que son vendeur professionnel connaissait l’existence de(s) défaut(s) caché(s) de la
chose qu’il a vendu. Le vendeur (le défendeur) a son tour n’est pas autorisé à apporter la preuve contraire qu’il
ignorait l’existence du défaut. La loi qu’il est présumé de manière irréfragable connaître l’existence des vices cachés
des choses qu’il vend.

Exceptions : les présomptions mixtes le demandeur est déchargé de la preuve, le défendeur est autorisé à rapporter
la preuve contraire mais les moyens sont limités, ils sont définis par la loi et donc sont limités par la loi.

Exemple :
Le principe de mitoyenneté remonter un peu dans le cours il y est l’exemple.
C/ Les moyens de preuve (doc 6 et 7)
—> Comment prouver ?

Les différents types de preuves :


— L’écrit
— Témoignages
— Les présomptions de fait (constat, l’expertise) les présomptions légales sont des règles pas des moyens de preuves
— Le serment décisoire et serment supplétoire
— L’aveu judiciaire et l’aveu extra-judiciaire

L’écrit est définit dans l’article 1365 du Code civil (à connaître la définition) :
L’écrit consiste en une suite de lettres, de caractères, des chiffres ou de tous autres signes ou symboles dotés d’une
signification intelligible, quels que soient leur support (électronique ou papier).

L’écrit peut être rédiger sur support papier ou sur support électronique, de même la signature peut être manuscrite
(papier) ou électronique selon l’article 1366 du Code civil.

Conditions de validité de l’écrit & signature en s’appuyant sur le Code civil 1366 et 1367 :
L’écrit sous forme électronique doit permettre d’identifier celui dont-il émane (possibilité de l’identification de
l’auteur) et il doit être établit et conserver dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité (on ne peut pas le
modifier). La signature est un élément essentiel de la validité d’un écrit, car elle permet d’identifier la personne qui la
pose et traduit son consentement à l’acte (acceptation du contenu de l’acte).
NB : La fiabilité de ce procédé de la signature électronique est présumé jusqu’à preuve du contraire.
Si l’écrit est vérifié, on le qualifie de preuve parfaite, le juge n’a pas de pouvoir « d’appréciation », il est lié
(menottes).

Le témoignage : est une déposition de personnes non parties au procès qui relatent devant le juge les faits auxquels
elle a personnellement assisté, sous la foi du serment (elle jure que c’est vrai). C’est une preuve imparfaite, le juge
n’est pas lié (menottes) garde un pouvoir « d’appréciation », il pourra la (preuve) garder ou pas.

On admet les moyens de preuve à priori, car en cas d’impossibilité à fournir une preuve écrite authentique, par
exemple en cas de force majeur (un incendie à détruit la preuve), des liens affectifs (contrat d’emprunt entre 2 amis,
donc pas d’écrit car moralement incorrecte)…, la loi doit donner la possibilité de pouvoir faire valoir son droit dans
l’éventualité ou la preuve écrite est impossible à fournir.

Les autres moyens de preuve : 


—> Témoignage (la définition est en haut)
—> Présomptions de fait (la définition est en haut)
—> L’aveu : la reconnaissance volontaire par l’une des parties de l’exactitude d’un fait qui lui est défavorable, et qui
est allégué par son adversaire.
L’aveu judiciaire : est une preuve parfaite (assume devant le juge l’exactitude des faits), le juge est lié (menottes).
L’aveu extra-judiciaire : est une preuve imparfaite (assume pas devant le juge, il assume autre part(n’importe ou
dehors mais pas durant le procès —> Il peut contredire ce qu’il a dit durant le procès) le juge a un pouvoir
« d’appréciation », pas lié (menottes)

—> Le serment : c’est l’affirmation solennelle par l’une des parties que ce qu’elle dit est vraie.
Le serment décisoire : est déferré par l’une des parties qui ne dispose pas de suffisamment de preuves, elle va
demander à son adversaire de jurer que ce qu’il dit est vrai, si ce dernier prête serment la preuve est faite en sa
faveur, à défaut de ne pas faire serment la preuve est faite contre lui. C’est une preuve parfaite, le juge n’a pas de
pouvoir « d’appréciation », il est lié (menottes).
Le serment supplétoire : est déferré par le juge qui ne dispose pas de suffisamment de preuves pour prendre sa
décision. C’est une preuve imparfaite, car le juge n’est pas lié donc conserve son pouvoir « d’appréciation).

La preuve préconstituée : est la preuve par écrit, c’est-à-dire un document rédigé sur support papier ou électronique
vérifiant les conditions de validité (pouvoir identifier de qui il émane, son intégrité on ne peut pas le modifier et
signer). On dit que la preuve est préconstituée lorsque l’écrit est rédigé en vue de faire preuve. La preuve
préconstituée est exigée en principe, pour les actes juridiques car l’acte juridique étant volontaire, les parties à l’acte
ont les moyens de se ménager un moyen de preuves à fin de faire valoir leurs droits lors d’un litige éventuel.
La preuve a postériori : sont des moyens de preuves constituées « après-coup » (après le litige), vont servir à prouver
les faits juridiques, en effet les faits juridiques étant volontaires ou involontaire ils sont donc imprévisibles pour au
moins l’une des parties. Par conséquent il est impossible de se ménager des moyens de preuves à l’avance, le juge
admet donc la production de preuves après la survenance de l’évènement et tous les moyens de preuves sont en
principe admis.
Remarque : Les moyens de preuves à postériori peuvent également servir à prouver les actes juridiques lorsque la
preuve par écrit n’est pas exigée (actes juridiques inférieur à 1500€, ils peuvent servir également à prouver les actes
juridiques lorsque la preuve par écrit exigée mais qui ne peut être rapporter, mais seulement lorsqu’il s’agit d’un cas
dérogatoire admettons la preuve par d’autres moyens que l’écrit, impossibilité morale ou matériel de produire un
écrit, s’il existe un début de preuve par écrit, sans oublier que cela est laissé à l’appréciation du juge).
Moral —> Les liens unissant les deux parties (affectifs, amicaux, familiaux…)
Matériel —> Cas de force majeur (incendie…)

D/ Les procédés de preuves (cours polycopié, applications du document 8)

Deux système de preuves coexistent, le système de la preuve libre et le système de la preuve légale :
Le système de la preuve libre : la preuve peut être rapporté par tout moyen et le juge dispose d’un large pouvoir
d’appréciation relativement aux moyens de preuves imparfaits (témoignages, présomptions…).
Le système de la preuve légale : la loi impose des procédés de preuves (c’est-à-dire qu’on admet pas tout moyen de
preuves), c’est la loi qui détermine les moyens de preuves recevables, le juge a généralement un pouvoir
d’appréciation très limité.

L’objet de la preuve peut être un acte juridique ou un fait juridique :


— L’acte juridique est par essence volontaire, donc les parties à l’acte ont les moyens de se ménager une preuve par
écrit (preuve préconstituée). En effet l’écrit est exigée pour les actes juridiques supérieur à 1500€ sauf pour cas
dérogatoires pour lesquels la preuve libre peut être rapportée.
— Les faits juridiques peuvent être volontaires ou involontaires, mais imprévisible pour au moins une des parties
difficile dans ce cas de se ménager un moyen de preuve à l’avance, par conséquent tous les moyens de preuve sont
admis, mais le juge garde un pouvoir d’appréciation notamment sur les preuves imparfaites.

Les faits juridiques étant imprévisible pour au moins un des parties, comment pouvoir apporté une preuve
préconstituée, cela est impossible, d’où l’existence de ces 2 systèmes de preuve.

1. Actes civiles
Un acte juridique entre personnes civiles (= acte civile), pour l’acte juridique inférieur ou égal à 1500€ la preuve est
admise par tous moyens, si l’acte juridique est supérieur à 1500€ nécessite d’une preuve par écrit (preuve littérale),
un document rédigé sur support papier ou électronique vérifiant les conditions de validité posées par la loi, la valeur
probante est identique (électronique et papier) sous réserve que puisse être identifier les personnes (identification,
signature) dont-il émane et qu’il soit établit et conserver de manière à en garantir l’intégrité. La signature est un
procédé fiable d’après le législateur, présomption simple (preuve contraire pouvant être rapporté).

La preuve par écrit est en principe exigée (car l’acte juridique est supérieur à 1500€), le législateur (la loi) autorise le
plaideur qui ne dispose pas de l’écrit alors même qu’il est exigé a rapporté la preuve par d’autres moyens dès lors
qu’un cas dérogatoire pourrait être évoqué sans oublier qu’il faut pouvoir prouver celui-ci, les cas dérogatoires :
— Impossibilité matériel ou morale de produire un écrit
— Commencement de preuve par écrit

Cas de force majeur (impossibilité matériel) : un événement imprévisible et irrésistible (on ne peut pas l’empêcher)
Cas d’impossibilité morale : Liens qui unissent les parties et qui a rendu difficile pour l’un comme l’autre l’exigence
d’un écrit (famille, subordination, amitié…)
Un commencement de preuve par écrit : est un document rédigé (mails, lettres…) n’ayant pas la valeur juridique de
l’écrit, émanant de la personne contre qui la demande est formée, que son contenu rend vraisemblable le fait
allégué (par le demandeur).
La copie de l’écrit peut être considéré comme une preuve parfaite, à la même valeur que l’écrit (preuve parfaite) si
celle-ci est conforme et durable.
2. Actes de commerce
Les actes juridiques conclus entre 2 commerçants sont qualifiés d’actes de commerces.

Les actes de commerce peuvent être prouvés par tous moyens que l’acte soit inférieur ou supérieur à 1500€, la
preuve écrite n’est pas exigée pour les actes de commerce supérieur à 1500€, tous les moyens de preuves sont
admis (bien évidemment, chaque moyen de preuve garde son pouvoir probatoire). C’est le système de la preuve
libre qui s’applique.

3. Actes mixtes
L’acte mixte est un acte juridique conclu entre un commerçant et un civil.

Première hypothèse :
Si le défendeur est une personne civile, alors le commerçant (demandeur) doit appliquer les règles civiles (cité au 1).

— Si l’acte juridique est supérieur à 1500€, la preuve doit être rapporté par l’écrit (preuve littérale), c’est-à-dire à un
acte sous sein privé ou authentique, sauf si cas dérogatoire ou l’on peut déroger.
— Si l’acte juridique est inférieur ou égal à 1500€, la preuve peut être rapporté par tous moyens.

Deuxième hypothèse :
Si le défendeur est une personne commerçante, alors le civil (demandeur) doit appliquer les règles commerciales
(cité au 2).

Tous les moyens de preuve sont admis, quelque soit le montant de l’acte.

4. Les faits juridiques


Un fait juridique c’est un agissement/événement volontaire ou involontaire ayant des conséquences juridiques non
recherchées, ce sont des droits et/ou des obligations à la charge ou au profit des parties concernés.

Les faits juridiques sont involontaires et imprévisibles pour au moins l’un des deux parties, par exemple : la victime
en l’occurrence peut prouver par tout moyen, le système de la preuve libre s’implique.
TOUJOURS DIRE LE PRINCIPE JURIDIQUE PUIS LA SOLUTION AU CAS D’ESPECE
Application 1 :
Pierre et Louis, proches parents, conviennent verbalement de la transaction suivante  : Pierre prête à Louis la somme
de 11 000€ remboursable le 30/09/N.
A l’échéance, Pierre prétend ne pas avoir reçu le paiement.

Questions :
a) Sur qui pèse la charge de la preuve ?
La charge de la preuve incombe en premier lieu au demandeur, elle incombera ensuite au demandeur si ce dernier
se prétend libérer. Dans le cas d’espèce, Pierre a prêté une somme à Louis, il ne parvient pas à obtenir le
remboursement. La charge de la preuve pèse sur Pierre (le demandeur), puis la charge de la preuve incombera Louis
s’il se prétend libérer.

b) A quelle catégorie juridique appartient cette transaction ?


L’acte juridique : est une manifestation de volonté destiné à produire des effets juridiques, c’est-à-dire des droits et
ou des obligations au profit ou à la charge des parties concernées. Un contrat est un accord de volontés destiné à
créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations.
Un prêt est un contrat qui fait naître (entre 2 personnes) l’obligation pour l’emprunteur de rembourser la somme
empruntée à son prêteur à l’échéance prévu dans le contrat. (Les obligations de l’un sont les droits de l’autre, ex :
l’emprunteur doit rembourser (obligation), droit de créance du prêteur)
Dans le cas d’espèce Pierre a prêté 11 000€ à Louis qui doit donc le rembourser le 30 septembre, de nature civile
avec une somme excédant 1500€.

c) Que devra prouver chacun des parties et par quels moyen ?


Objet de la preuve :
Le demandeur doit prouver l’acte ou le fait juridique qui donne naissance au droit dont-il se prétend titulaire, à son
tour le défendeur s’il se prétend libérer doit prouver l’acte ou le fait juridique qui le libère.
Dans le cas d’espèce, Pierre doit pour prouver son droit de créance sur Louis apporter la preuve du prêt, à son tour
Louis s’il se prétend libérer doit apporter la preuve du remboursement.

Les moyens de preuves :


L’acte juridique entre 2 civils supérieur à 1500€ doit être prouver par un écrit (preuve littérale) sauf cas dérogatoires
tels que une impossibilité matérielle ou morale ou un commencement de preuve par écrit.
S’agissant de l’impossibilité morale de produire un écrit, celle-ci peut être invoqué lorsque les liens qui unissent les
parties les ont empêché l’une ou l’autre la rédaction d’un écrit, si tel est le cas le juge (s’il retient l’impossibilité
morale) pourra autoriser le plaideur à apporter la preuve par d’autres moyens que l’écrit.

Dans le cas d’espèce, Pierre (le demandeur) doit en principe prouver le prêt de 11000€ à Louis par un écrit car la
somme est supérieur à 1500€ or l’écrit n’a pas été établit la transaction/l’accord s’est fait verbalement toutefois
Pierre et Louis sont proches parents, Pierre pourra donc invoquer devant le juge l’impossibilité en raison de ce lien
l’impossibilité morale de produire un écrit. Si ce motif est retenu par le juge, ce dernier pourra autoriser Louis à
rapporter la preuve par d’autres moyens (témoignages, présomptions de faits, l’aveu, le serment)

Imaginons la suite :
Si la Pierre parvient à faire la preuve de son droit, Louis s’il se prétend libérer, il devra rapporter la preuve à son tour
du remboursement. Le remboursement (comme le paiement) est un fait juridique (selon la cour de cassation), par
conséquent tous les moyens de preuves sont admis.
Application 2 :

a) Rappeler les faits

M. Noël (ne disposant de l’écrit) devant la cour d’appel produit deux lettres à titre de commencement de preuve par
écrit, ces lettres émanants non pas de mademoiselle Weber mais de son père (M. Weber), la cour d’appel a retenu ce
qualificatif en se bornant à énoncer « Que M. Weber agissait comme le porte-parole de sa fille ».

b) Pourquoi les deux lettres émanant de M. Weber ne constituent-elles pas des commencements de preuve par
écrit ?

Principe juridique : Un commencement de preuve par écrit est un document rédigé, émanant de la personne contre
qui la demande est formée, rendant vraisemblable le fait allégué (article 1357 du Code Civil), si ces 3 éléments sont
vérifies la partie qui produit le commencement de preuve par écrit sera autorisé par le juge à mobiliser d’autres
moyens de preuves que l’écrit pour attester de son droit.
Solution : Dans le cas d’espèce, l’une des trois conditions n’est pas vérifiée, en effet même s’il s’agit d’un document
rédigé rendant vraisemblable le fait allégué, ces 2 lettres émanent non pas de Mademoiselle Weber contre qui la
demande est formée mais de son père sans qu’il soit établi que ce dernier a reçu mandant de sa fille ou si celle-ci les
avait ratifiés ultérieurement. La cour de cassation première chambre dans son arrêt 24 novembre 1969 casse l’arrêt
de la cour d’appel de Colmar rendu le 6 décembre 1967 pour défaut de base légal. Selon la cour de cassation la cour
d’appel de Colmar n’a pas correctement appliquée la loi en retenant les deux lettres comme des commencements de
preuve par écrit alors même qu’elles n’émanent pas de Mademoiselle Weber mais de son père. Elle renvoie donc les
parties à nouveau devant la cour d’appel de Colmar pour que soit établi le cas échéant la preuve du mandant de
mademoiselle Weber à son père pour établir les 2 lettres ou de leurs ratifications par mademoiselle Weber.

c) Si la cour d’appel de renvoi de Colmar établit la réalité du mandat entre Mr Weber et sa fille, quelle sera la valeur
de ces deux lettres ? Quel en sera l’intérêt ?

Si la réalité du mandat entre Mr Weber et sa folle est établi devant la cour d’appel de renvoi de Colmar, alors ces 2
lettres seront réputés émaner de Mademoiselle Weber et pourront ainsi être qualifiées de commencement de
preuve par écrit permettant à M.Noël de rapporter la preuve du contrat de vente intervenu entre lui-même et
mademoiselle Weber par tous moyens et en l’occurrence par d’autres moyens que l’écrit.

Vous aimerez peut-être aussi