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Chapitre 3

Les photodétecteurs
(Cours Optique & Matériaux)

ENSIP 1ère année


Introduction Longueur d’onde (m)

10-12 10-10 10-8 10-6 10-4 10-2 1 102 104 106 108

Rayons Micro
Rayons g X UV I.R. ondes
Ondes radio B.F. T.B.F.

1022 1020 1018 1016 1014 1012 1010 108 106 104 102 1
Fréquence (Hz)

Visible
380nm-780nm

• Détecteurs suffisamment rapides ou fréquences pas trop élevées


➔ mesure de l’amplitude E du champ elm ➔ Domaine des ondes radio

• Sinon le photodétecteur mesure une énergie ( <E²(t)> moyenne temporelle sur le temps
de réponse du détecteur) ➔ Domaine optique

2
Introduction
La lumière véhicule de l’information
➔ pour l’exploiter plus facilement, les photons doivent être convertis en signaux
électriques.

Détecteur optique : dispositif capable de détecter l’intensité ou la longueur d’onde


des photons.

➔ détecteurs thermiques : conversion photon / électron indirecte


absorption de lumière ➔ élévation de température d’un matériau absorbant
convertie en signal électrique.

➔ détecteurs photoniques (ou quantiques) : création directe de charges


électriques
- effet photoémissif : les électrons créés sont éjectés puis collectés par une anode
- semi-conducteurs : les électrons sont libérés au sein du matériau photosensible

3
Introduction
Utilisation pour détecter un grand nombre de phénomènes :
– l’intensité lumineuse,
– la chaleur (capteur pyrométrique),
– la présence,
– la couleur (et donc certains gaz ou produits chimiques)

mais aussi pour :


– acquérir des informations numériques transmises par des fibres optiques,
– des images, ...

4
Introduction
Caractéristiques métrologiques

• Mesure des capteurs optiques : généralement un courant (ou une tension).

• Performances du capteur :
définies à partir des variations du courant en fonction de différents paramètres
(paramètres du signal et paramètres de bruit).

• Choix d’un détecteur optique souvent complexe.

• Fiches techniques des constructeurs :


courant d’obscurité, sensibilité spectrale, détectivité spécifique, …

5
Introduction
• Trois facteurs à tenir compte :
- la surface active du détecteur,
- le rapport signal à bruit (SNR) minimum toléré,
- et le coût.

• Autres caractéristiques influençant un ou plusieurs de ces facteurs :


- longueur d’onde, bande spectrale
- niveau lumineux (intensité, flux, ...),
- forme et taille de la source de lumière à mesurer,
- vitesse ou fréquence du phénomène lumineux, ...

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Courant d’obscurité (dark current) (Paramètre de bruit)

En absence de tout flux lumineux : courant d’obscurité I0 (ou signal d’obscurité).

Il résulte des effets des grandeurs d’influence et notamment de la température

Il est sensible à la température ambiante et fluctue autour de sa valeur moyenne


➔ création d'un bruit fondamental limitant l’amplitude minimale détectable du flux
lumineux.

7
Sensibilité spectrale (Paramètre de signal)

• Lorsque le capteur reçoit un flux F, il délivre un courant I : I = I0 + If


I0 courant d’obscurité If courant de lumière (ou photocourant)

• La sensibilité S = dI/dF = dIf/dF ne dépend que du courant de lumière.

• La sensibilité spectrale S(l) = dIf(l) / dF(l)

• Détecteurs thermiques :
signal délivré proportionnel au flux absorbé
S(l) est uniforme dans le domaine spectral où le facteur d’absorption est constant

• Détecteurs photoniques :
signal délivré proportionnel au nombre de photons incidents
• S(l)  1/hn  l/hc pour l< lseuil (n > nseuil )

• S(l) = 0 pour l> lseuil (n < nseuil )

avec E=hnseuil =différence d’énergie entre les niveaux permis du matériau 8


Sensibilité spectrale (Paramètre de signal)

• La sensibilité totale St est définie pour un flux dont la distribution en longueur d’onde
est connue.
𝜆2
‫ 𝜆 𝑆 𝜆׬‬Φ 𝜆 𝑑𝜆
1
𝑆𝑡 = 𝜆
2
‫ 𝜆׬‬Φ 𝜆 𝑑𝜆
1

Unité :
courant/flux (A/W ou A/lumen)
courant/éclairement (A/(W m-2) ou A/lux).

ou réponse normalisée

9
Bande passante (Paramètre de signal)

• L’information à détecter peut être portée par une modulation de la lumière.

• Selon le type de capteurs, plusieurs paramètres influent sur leur temps de réponse ou
bande passante si l’on se place dans le domaine fréquentiel.

• Cette information est indiquée sur les données constructeurs.

• En général, plus la surface active est petite, plus le capteur est rapide.

10
Bande passante (Paramètre de signal)

• Bande passante : limitée par la fréquence de coupure à -3 dB (fréquence pour


laquelle l’amplitude de modulation est égale à (1/2) fois l’amplitude maximale)

A i

1 1
0.71
1/2

f
f@-3dB t t

• Temps de réponse t : temps mis par le signal pour atteindre 71 % de sa valeur


asymptotique lorsque le détecteur est soumis à une variation d’éclairement très
rapide du type fonction marche

f@-3dB= 1/(2t)

11
Bruits des capteurs optiques - Rapport signal à bruit
• Le rapport signal à bruit (signal to noise ratio, SNR) est souvent le facteur le plus
important dans le choix d’un détecteur.

• En sortie du capteur, on observe toujours des signaux aléatoires d’origines externes


ou internes au capteur qui se superposent à la mesure.

• Le bruit peut se définir comme une fluctuation imprévisible se superposant au signal


utile. On utilise en général son écart-type 𝑠² ou à sa variance 𝑠²

• L’information à extraire sera d’autant plus difficile à déchiffrer que ces variations
aléatoires ne seront pas négligeables devant le signal utile.

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Bruits des capteurs optiques - Rapport signal à bruit

Signal électrique lié au flux lumineux souvent très faible


• connaître les sources de bruit intrinsèques au détecteur
• extraire le signal recherché du bruit de fond

Le signal de bruit est un signal électrique (iB ou UB selon) systématiquement superposé


au signal physique « utile » et dû aux conditions de fonctionnement du détecteur

Bruit d’origine externe : origine artificielle


- capté, soit directement soit indirectement par l’ensemble du circuit électrique.
- possibilité de le réduire en évitant de placer le capteur dans les zones soumises à ces
parasites (➔ cages de Faraday ou blindages), en limitant la sensibilité du capteur aux
parasites.

13
Bruits des capteurs optiques - Rapport signal à bruit

Bruits ultimes ou fondamentaux


- origine : nature corpusculaire des courants électriques
➔ Variation du courant de sortie autour d’une valeur moyenne.

- sources :
 le bruit thermique ou bruit Johnson : produit dans les matériaux où les collisions de
porteurs avec le réseau sont très importantes. Il apparaît dans les composants passifs et
croît avec leur résistance. Lié à l’agitation thermique, il augmente avec la température.

Puissance : PT = R <iT2> = 4kBT f


R = Rd + RL = résistance totale (interne au détecteur + charge dans la chaîne de mesure)
Δf bande passante de la modulation d’éclairement du détecteur.

Bruit blanc (bruit uniforme  λ).


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Bruits des capteurs optiques - Rapport signal à bruit
 le bruit de grenaille ou bruit Schottky : caractérise la nature discrète du courant. Il est
présent lorsque les porteurs sont peu nombreux, c’est-à-dire dans des zones vides de
charges. Il apparaît dans les jonctions ou dans le vide.
PS = R <iS²> avec <iS²> =2q I f
et I l’intensité moyenne du courant circulant dans le détecteur pendant la mesure

Bruit blanc (bruit uniforme  λ).

• Bruit global : Les puissances des différents bruits s’additionnent. Les signaux de
bruit s’ajoutent donc quadratiquement.
PB = PT + PS + … donc iB = iT² + iS² +…

• Rapport Signal/Bruit (SNR) : SNR = 10 log10 (Fe / PB ) en dB


Usuellement utilisé pour un rapport de puissance en W, donc un signal
de « flux énergétique » Fe
15
Détectivité & NEP

Puissance équivalente de bruit (N.E.P. : "noise equivalent power") ou flux équivalent


au bruit (FEB)
= flux énergétique qui fournit en sortie du capteur un photocourant de même valeur
efficace que le courant spectral de bruit iB à la longueur d’onde l, par unité de bande
passante 𝑖𝐵 ²
NEP= Unité W/Hz
Δ f Sλ

Détectivité = 1/ NEP
- introduite par les constructeurs
- grandeur plus commerciale pour caractériser leurs détecteurs.
- dépend généralement de la racine carrée de la surface du détecteur (en particulier
pour les détecteurs dans l’IR lointain).
Unité Hz /W

16
Exercice

Détectivité & NEP

Par souci de normalisation et de comparaison équitable, une dernière grandeur est


généralement utilisée : la détectivité spécifique D*.

Elle s’exprime en cm.Hz /W (ou Jones).

D* est la détectivité pour une surface de 1 cm² dans un circuit de bande passante 1Hz.

D*=D A Avec A la surface active en cm²

17
Exercices

Efficacité quantique
Pour certains types de détecteurs, la qualité du détecteur est caractérisée par son
efficacité quantique .

L’efficacité Qe représente le pourcentage de photons qui contribuent au courant


photonique par la création de paire électrons/trous.
nb moyen de photoelectrons
Qe =
nb moyen de photons incidents

Dans le cas parfait (Qe = 1), chaque photon reçu par le détecteur crée une paire de
porteurs libres.

Dans la pratique pour les photodiodes au silicium par exemple, l’efficacité quantique
est limitée par:
• la réflexion à la surface du silicium
• la largeur de la zone de déplétion
• les recombinaison en surface et en profondeur

18
Détecteur passif Photorésistance ou cellule photoconductrice

Le plus simple des capteurs optiques mettant en œuvre les semi-conducteurs.

un photon ➔ électron de la BV BC


➔ augmentation de la conductivité ➔ diminution de la résistance.

matériau semi-conducteur généralement déposé en serpentin


sur une plaquette de céramique

symbole

19
Détecteur passif Photorésistance ou cellule photoconductrice

R0 : résistance d’obscurité R0 c F−g


RF =
R0 + c F−g
Rp = c F-g avec 0.5 < g < 1

• En l’absence de lumière, la conductivité du matériau est très faible : la résistance


d’obscurité R0 peut atteindre plusieurs MW.
Elle dépend de la nature physico-chimique du matériau photoconducteur.
ex: 104 à 109W pour PbS, CdS, CdSe et 10 à 103 W pour SbIn, SbAs, CdHgTe

• Cas habituel : Rp << R0 ➔ RF  F-g

• RF sous éclairement dépend de la température : sa sensibilité thermique est


d'autant plus faible que son éclairement est grand.

20
Détecteur passif Photorésistance ou cellule photoconductrice

Notice
constructeur

la variation de la conductivité n’est pas


linéaire avec le flux

Min-Max: variation avec la température

21
21
Détecteur passif Photorésistance ou cellule photoconductrice

Applications multiples, mais le plus souvent utilisation dans des structures ne


nécessitant pas une grande précision et où l’encombrement n’est pas un critère
essentiel.

large gamme de flux mesurable, sensibilité élevée.

non-linéarité de la réponse en fonction du flux, temps de réponse généralement


élevé, instabilité des caractéristiques (vieillissement), sensibilité thermique, nécessité
de refroidissement pour certains d’entre eux.
Ne convient pas pour la détection de flux à variation rapide

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Détecteur passif Photorésistance ou cellule photoconductrice

Applications :
commande, commutation d’un dispositif, comptage d’objets, mesure de la vitesse de
rotation d’un disque tournant.

Souvent employé dans des montages permettant de détecter des seuils d’éclairement:
- allumage de l’éclairage public,
- flash automatique des appareils photos,
- surveillance de flamme dans les installations de chauffage,
- détection d’intrusion...

23
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

se comporte comme un générateur de courant ou de tension dont l’amplitude de la


grandeur de sortie dépend de la grandeur à mesurer.

Emission d’e- depuis la surface d’un matériau sous l’effet du rayonnement :


hn > W

• Electrons  courant de mesure.


• Le matériau photoémissif disposé sur un support conducteur constitue la
photocathode placée dans une enveloppe vide (cellule à vide, photomultiplicateur) ou
remplie de gaz (cellule à gaz).
• Une anode collecte les charges.

• Efficacité quantique Qe < 30 % (souvent < 10 %)


C’est la valeur de Qe dans le domaine spectral d’utilisation qui est le critère de
24
sélection des matériaux employés
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

• effet photoémissif puis génération d’e- secondaires par bombardement électronique.


• constitué d’un tube à vide contenant une photocathode, une succession de n dynodes
et enfin une anode
Gain M
- Tous les e- émis par la cathode n’atteignent pas la première
dynode ➔ Efficacité de collection : hc
- Tous les e- issus d’une dynode n’atteignent pas la dynode
suivante ➔ Efficacité de transfert : ht
- Chaque e- frappant une dynode libère plusieurs e- secondaires
➔ Coefficient d’émission secondaire : 

𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑎𝑛𝑜𝑑𝑖𝑞𝑢𝑒
M = 𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑐𝑎𝑡ℎ𝑜𝑑𝑖𝑞𝑢𝑒= hc (ht )n

= 5 à 10 , n = 5 à 15 , hc et ht >90% ➔ M de 106 à 108

Réalisation amplification : ddp entre chaque dynode (de


0.1 V à 100 V) ➔ haute tension (HT) qui fixe le gain
25
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

26
Exercices

Détecteur actif Capteurs photoémissifs

• photodétecteurs les plus sensibles (détection


d’un seul photon possible).
Notice PM

Notice Alim PM • cathodes photoémissives disponibles sont sensibles


dans l’UV, le visible et l’IR proche, typiquement de
100 nm à 1700 nm.

:
sensible, rapide, faible bruit.
:
encombrement, fragile, sensible aux OEM.
:
télémétrie par laser, spectrométrie gamma.

27
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Les photodiodes sont des diodes au silicium qui exploitent l’effet photoélectrique

Exposée à un éclairement la photodiode émet un courant qui est en général proportionnel


à l'éclairement incident.

Zone P+ très fine : f(z)=f0exp(-az)

28
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

• Quand l < seuil photoélectrique du matériau de la jonction,


➔ création de paires e- -trous dans la zone de charge d’espace
• Une différence de potentiel apparaît aux bornes de la jonction, facilitée par l’action
de la polarisation (si Vp , dZCE ) ;
• Si le composant est inséré dans un circuit électrique, un courant inverse (donc négatif)
peut ainsi se créer, que l’on appelle courant photogénéré If.
29
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

L’efficacité de détection traduit la qualité du rendement lumière – courant.


photons incidents ➔ η0 photons absorbés dans la ZCE( η0<1)
photons absorbés ➔ ηe électrons (ηe < 1) .

➔ Efficacité quantique = Qe = η0 ηe=(1-R)e-az ηe


Pour obtenir une bonne efficacité quantique, il faut
minimiser les pertes:
- par réflexion sur la surface
Flux - par absorption dans la couche P
énergétique
Fe
S(l)
Flux de
photons Fp
= Fe/hn

Courant
photogénéré
lseuil
If = q Qe (l/hc )Fe = S(l) Fe 30
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Deux modes d'utilisation selon que l'on polarise ou non la photodiode par une tension
externe :

• mode photovoltaïque : aucune source externe de polarisation n'est utilisée. La


photodiode fonctionne en convertisseur d'énergie. Elle est équivalente à un
générateur autonome

• mode photoconducteur : une source de tension polarise la photodiode en inverse. Le


courant est proportionnel au flux est converti en tension par une résistance

I
Sans intérêt
courbes
confondues

V
Récepteur Générateur
Mode Mode
photoconducteur photovoltaïque

31
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

• Le courant circulant dans une photodiode polarisée en inverse est proportionnel au


flux lumineux reçu.
• Il est pratiquement indépendant de la tension de polarisation

I
• lorsque le flux lumineux est nul : courant généré =
courant d’obscurité.
• lorsque le flux lumineux augmente, le courant
photogénéré augmente proportionnellement et se
Flux  rajoute au courant d’obscurité
• la polarisation ne doit pas être trop importante (tension
de claquage)
V
qU
nk T
I=I0 e B −1 -IF

32
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Mesure du courant à l’aide d’une résistance de charge


Ir
I=-Ir
E Vdiode (f)

I
E+Vdiode+ RLI = 0
RL VL
-E

-E/RL
V

Droite de charge VL
I = - (Vdiode+E)/RL Saturation aux
forts flux
linéarité
f
33
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Flux faible ➔Augmenter RL pour augmenter VL La tension de polarisation E de la photodiode


Mais augmenter RL accélère le phénomène de influe sur le phénomène de saturation.
saturation : la plage où le courant est linéaire avec Plus E est grand, plus la saturation est
le flux est réduite retardée.

34
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Rs
Schéma équivalent :
Ir Cj
Rsh RL

Rsh : résistance dynamique de la jonction (résistance de shunt) , valeur élevée en mode


photoconducteur  1010 W
Rs : résistance des contacts ohmiques, qqs dizaines de W
Cj : capacité de la jonction, dépend de la surface ( qd A ), de dZCE ( qd dZCE )
dizaine de pF en l’absence de polarisation, et décroît lorsqu’on applique Vd

Si on utilise une résistance de charge RL pour visualiser le photocourant, l’ensemble du


montage est comparable à un filtre RC du 1er ordre:
➔ bande passante à la fréquence de coupure fc = 1/(2 RLCj )
35
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Avantages :
• linéarité, temps de réponse court, grande bande passante, très bonne répétabilité,
• grande stabilité, faible encombrement, coût réduit.
• peuvent être utilisées pour des niveaux lumineux beaucoup plus élevés que PM,
• plus robustes que PM.

Inconvénients :
• sensibilité à la température.
• courant produit en général petit ➔ amplification ➔ introduction de bruit ➔ pas
d’utilisation pour mesurer des très faibles niveaux lumineux .

36
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Matériaux de base
• Si, Ge, GaAsP, InGaAs pour le visible et le proche IR
• GaAs, InAs, InSb, HgCdTe pour l'IR .
• Leur réponse spectrale varie de 180 nm à 2600 nm selon le matériau.

Notice – détecteur IR

Notice – détecteur UV-visible

Notice – détecteur lumière ambiante

37
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Applications (nombreuses)

• commande ,
• photométrie (luxmètres...),
• mesure d'impulsions rapides (lasers déclenchés)

Remarques

• photodiode à avalanche : sensibilité 100 fois meilleure que les photodiodes

• Les phototransistors : courant beaucoup plus important.


– Avantage : courant de mesure intense, temps de réponse court
– Inconvénient : non-linéarité, sensibilité à la température
– Application : commande, photométrie (luxmètres si régime linéaire)

38
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Montage généralement utilisé : montage trans-impédance (convertisseur courant-tension)

+VR
Cf En général, rajout d’une capacité Cf
en parallèle pour supprimer des
instabilités temporelles : filtre
passe-bas
RL

Vout= - i RL

Quelques exemples de circuits


39
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

On mesure directement la tension aux bornes


de la photodiode, le courant est nul :
qU
nk T
I=I0 e B −1 -If = 0

nkB T If
U= ln 1+
q I0

Réponse fortement non linéaire

40
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Aucune source externe de polarisation n'est utilisée. La photodiode fonctionne en


convertisseur d'énergie : lumière → courant.

I
Dans l’obscurité

La puissance électrique P=UI


est négative : la diode fournit
V de l’énergie
Générateur
Mode photovoltaïque Sous éclairement

La diode est équivalente à un


générateur autonome
41
Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Aucune source externe de polarisation n'est utilisée. La photodiode fonctionne en


convertisseur d'énergie.
qU
nk T
I=I0 e B −1 -If

• La résistance de charge doit être ajustée


pour absorber le maximum de puissance.
(cf TD)

• En période de plein ensoleillement , la puissance lumineuse reçue sur terre PL par m²


est au maximum de 1000 W/m2;
Pmax (W) = h . PLmax avec h = rendement des cellules solaires
42
Exercices

Détecteur actif Capteurs photoémissifs

Montage généralement utilisé


La photodiode est RL
en court circuit
RL

V = RL i

RL trop élevé :
régime non linéaire et saturation
RL trop faible :
tension trop faible mais régime linéaire

43
Dispositifs utilisant des effets optiques

Barrière optique

• Principe: association d’un émetteur et d’un récepteur contrôlant la continuité d’un faisceau
lumineux qui peut être interrompu par un obstacle

• Rayonnement infrarouge le mieux adapté (sensibilité du photodétecteur + invisibilité)

• Emetteur : diode IR (ou diode laser pour une portée + grande)


Récepteur: phototransistor au silicium

• Emetteur à rayonnement continu ou à rayonnement modulé (pour éviter l’influence


du rayonnement ambiant)

44
Dispositifs utilisant des effets optiques
Barrière optique par transmission
Barrière optique par transmission avec réflecteur

Barrière optique à réflexion Barrière déportée par fibre optique

45
Dispositifs utilisant des effets optiques

Détecteurs moulés

Association d’un photoémetteur et d’un photodétecteur dans une configuration fixe

Détecteur à fente ou fourche optique Détecteur à réflexion

destiné à détecter une marque


Détection d’objets minces :
réfléchissante placée sur un objet
feuille de papier, disque

46
Dispositifs utilisant des effets optiques

Tachymètre optique

Destiné à mesurer la vitesse de rotation de l’arbre d’une machine tournante


Associe: - une source lumineuse (Led),
- un détecteur optique (phototransistor ou photodiode)
- un système de transmission fonctionnant en tout ou rien

La fréquence f du signal électrique issu du capteur est


proportionnelle à la vitesse de rotation w
2𝜋f
Pour un disque comportant M trous: 𝜔=
M

47
Dispositifs utilisant des effets optiques

Capteur de position et de déplacement : codeur optique

Associe: - une source lumineuse (diode IR),


- un détecteur optique (phototransistor ou photodiode)
- un disque solidaire de l’arbre dont on veut mesurer la position et présentant des
zones transparents et des zones opaques

n pistes pour obtenir la position angulaire


m secteurs angulaires (résolution 2/m)

48
Détecteurs thermiques

Conversion de l’énergie lumineuse IR absorbée en énergie d’agitation thermique :


•  température du matériau
• modification des propriétés électriques

49
Détecteurs thermiques

Conversion de l’énergie lumineuse IR absorbée en énergie d’agitation thermique :


•  température du matériau
• modification des propriétés électriques

Relation entre l'échauffement (T-Ta) et le flux incident F


température ambiante
dT
C =hF −G(T−Ta)
dt
capacité thermique (J/K)
conductance thermique entre
le détecteur et le milieu (W/K)
G=1/R
R=résistance thermique (K/W)
fraction du flux transformée en énergie thermique

50
Détecteurs thermiques
dT Si F=F0ejwt
C =hF −GT
dt Solution:
ηF0 Gt/C G
ΔT= G+jωC e− exp jω − C t −1

• Flux constant (w=0) :

ηF0 t
ΔT= 1− exp(− τ )
G
T Constante de temps thermique : t = -C/G
ηF0
G Capteur performant si :
T fort ➔ conductance G faible ,
t est faible (rapide) ➔ capacité calorifique C faible
t t

51
Détecteurs thermiques
dT Si F=F0ejwt
C =hF −GT
dt Solution:
ηF0 Gt/C G
ΔT= G+jωC e− exp jω − C t −1

• Réponse harmonique:
|T|
ηF0 t = -C/G ηF0
ΔT= G(1+jωτ) ejwt
G

w
1/t

52
Détecteurs thermiques
• pas de seuil en fréquence ➔ avantage pour la détection des grandes longueurs
d’onde.
• sensibilité qui varie peu avec la longueur d’onde,
• domaine spectral de fonctionnement étendu
• permettent de mesurer des puissances lumineuses sur de larges gammes de longueur
d’onde sans réétalonnage.

Inconvénients :
• faible détectivité par rapport aux détecteurs photoniques
• temps de réponse relativement élevé

Partie sensible recouverte d’une couche noire


• à fort coefficient d’absorption
• ayant une réponse uniforme sur la plus grande gamme spectrale possible
• dont l’épaisseur est contrôlée pour limiter la masse thermique (une grande masse
thermique allonge le temps de réponse et augmente le NEP)
53
Détecteurs thermiques

C'est un composant passif en matériau semi-conducteur.


• résistances CTN (coefficient de température négatif)
• résistance CTP (coefficient de température positif)

Si l'auto-échauffement par effet Joule est négligeable, la résistance varie avec la


température selon la loi :
1 1
R(T) = R(T0). exp B −
T T0

• CTN : à base d'oxydes de métaux de transition (Mg, Co, Cu, Ni), large plage de
températures (de -200 °C à + 1 000 °C)
• Résistances nominales : de qqs W à une centaine de kW.
• Temps de réponse dépend du volume de matériau utilisé.

54
Détecteurs thermiques

: Voir article des Techniques de l’ingénieur


Thermoélectricité Principe et applications

Effet Seebeck : polarisation de tout élément de conducteur placé dans une zone de
température où le gradient est non nul.

Diffusion d’ e- de l’extrémité la plus chaude vers l’extrémité la plus froide


Les e- chauds étant plus rapides que les e- froids, l’extrémité chaude se charge
positivement et l’extrémité froide négativement

T(x) < T(x+dx)

Création d’un champ électrique interne ➔ e- chauds sont ralentis et e- froids sont
accélérés ➔ Etablissement d’un équilibre dynamique : diffusion des e- chauds
compensée par diffusion des e- froids .
55
Détecteurs thermiques

L’élément de conducteur de longueur dx peut être assimilé à un générateur de


tension élémentaire dont la f.e.m. est dE et dont la résistance interne est r (x).dx

T(x) < T(x+dx)

La f.e.m dE est donnée par la relation : dE = S x ∇T.dx

S(x) = « coefficient de Seebeck » ou pouvoir thermoélectrique absolu à la température T


de l’élément conducteur (relié à sa conductivité s).
²k²B T d lnσ
S x =− EF
3q dE Unités µV/°C
56
Détecteurs thermiques

Thermocouple

• formé d’une séquence A-B-A de 2 conducteurs ou semi-conducteurs différents A et B.


• À l’équilibre thermodynamique, la température est uniforme, mais les distributions des
e- (et des trous) dans les bandes permises de part et d’autre des 2 jonctions sont
différentes.
•  température de l’une des jonctions par irradiation lumineuse ➔ changement local de
la distribution des e- ➔ déplacement de charges ➔ différence de potentiel entre les
extrémités de la séquence.

• Les thermopiles sont les seuls détecteurs thermiques sensibles à un signal continu.

Notice – thermopile
57
Détecteurs thermiques

Thermopile
- Signal de mesure : faible tension ≈ continue, directement générée par des
thermocouples montés en série.
- Soudures « chaudes » au contact d’une plaque noircie absorbant le flux de lumière
- Soudures « froides » à température ≈ constante, au contact du corps du capteur à forte
inertie thermique.

Présence éventuelle d’un concentrateur de lumière placé devant l’absorbeur

Applications
• Thermopiles « lentes » (τ > 1 s ) à forte capacité calorifique (≈ taille d’une pièce de
monnaie) ➔ Mesures de flux continu puissant (laser …)
• Thermopiles « rapides » (τ ≈ 4 à 10 ms) à très faible capacité calorifique (partie active:
≈ mm3) ➔ Suivi de présence humaine, mesure de polluant gazeux, capteur de caméra
thermique
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Photodétecteurs

Photorésistance Photodiode Thermopile PM


Sensibilité mA/lux 0.1 mA/lux 0.16 mV/W 1 µA/lux
Temps de 10-2 s 10-5 s 2-5 s 10-9 s
réponse
Réponse Visible + proche Visible + Non sélectif Dépend de la
spectrale IR proche IR photocathode
Encombrement H = 10 mm H = 7 mm H = 60 mm H = 100 mm
D = 10 mm D = 5 mm D = 30 mm D = 30 mm
Prix 1€ 1à5€ 600 € 300 à 600 € +
alimentation
(400 €)

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Dispositifs utilisant des effets optiques

Photocoupleur

• Composant destiné à transmettre des informations analogiques ou numériques avec un


isolement électrique, obtenu grâce à un couplage optique entre entrée et sortie (opto-
coupleur ou opto-isolateur)

• Association d’un photoémetteur et d’un photorécepteur dans un boîtier opaque

•Rayonnement infrarouge le mieux adapté

• Deux types d’utilisation:


• Fonctionnement linéaire
• Fonctionnement en commutation

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Emulsion photographique

• Applications nombreuses (holographie, détection de radiation, astronomie,


photographie, radiographie, cinématographie, reprographie, etc.).
• Elément principal : halogénure d’argent.
• Autres éléments : gélatine (servant de liant), des colorants sensibilisateurs élargissant le
domaine spectral des sensibilités, des coupleurs destinés à former les colorants de la
reproduction des couleurs.

L’exposition des cristaux d’halogénures à la lumière donne une image latente.


Développement par un révélateur.
But : réduction les cristaux insolés en argent métallique sans modification des cristaux
non insolés.

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Emulsion photographique

L’émulsion photographique est un processus intégrateur dans le temps.

La mesure quantitative la plus usuelle du signal obtenu par photographie est la


densité optique DA définie par : DA = ln (Ie / Is)
où Ie est l’intensité lumineuse incidente et Is l’intensité transmise.

La géométrie du système de mesure est essentielle, car les couches photographiques


donnent une quantité importante de lumière diffusée.

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Rappels Fonction F périodique

• Valeur instantanée : F(t)

1 T
• Valeur moyenne : F𝑚𝑜𝑦 t = F t = න F t dt
T 0

• Valeur crête : valeur max que la fonction peut atteindre par rapport à sa
valeur moyenne

1 T
• Valeur efficace : F𝑒𝑓𝑓 t =F𝑅𝑀𝑆 t = න F² t dt
T 0

1 T
න F² t dt = F² t = F𝑅𝑀𝑆 t ²
T 0

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Exercice 1

La détectivité spécifique, D*, d’un détecteur HgCdTe opérant jusqu’à l = 10 μm est 5.1010cm.Hz ½/W à
77 K.
Ce détecteur fait partie d’une matrice de détecteurs utilisée dans une caméra qui opère avec une
largeur de bande de 100 Hz. La surface du détecteur est de 10−4 cm2.
Calculez la puissance minimale qui peut être détectée.

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Exercices - 2

Une cellule photoémissive à vide est éclairée par un rayonnement de fréquence 5.5 1014Hz.
A l’aide d’un générateur, on applique une tension UAC = 20 V qui accélère les électrons émis par effet
photoélectrique.
On observe une intensité de saturation Is = 2.0 mA lorsque la puissance P reçue par la photocathode
vaut 0.360 W.

1. Déterminer la sensibilité, s, de cette cellule.


2. Calculer le rendement quantique h de la cellule.

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Exercices - 3

On éclaire la zone de transition d’un jonction PN au Si avec une lumière monochromatique de


longueur d’onde 1µm. La jonction est polarisée en inverse. On suppose que chaque photon est
absorbé et donne naissance à une paire électron-trou.
1- Calculer le nombre de créations de paire, par seconde, donnant un courant I0= 10 nA.
2- En déduire la puissance lumineuse nécessaire à la création de ce courant.
3- Déterminer la sensibilité de la photodiode à cette longueur d’onde
4- La sensibilité mesurée vaut en fait 0.45 A/W. Que peut-on en déduire ?

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Exercices - 4

Un tube photomultiplicateur comporte k dynodes.


Chaque électron frappant une dynode provoque l’arrachement de m électrons secondaires.
La photocathode reçoit une puissance de 10-9 W sous la forme d’un rayonnement de longueur d’onde
500 nm.
Sachant que le rendement quantique est de 1%, déterminer l’intensité du courant débité par le
photomultiplicateur en fonction de k et m et du courant délivré par la cathode.
Calculer ce courant pour k=16 et m=3.

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Exercices - 5
On donne la caractéristique I(U) d’une photodiode recevant une
puissance lumineuse de 0.2 mW.
1- La photodiode est d’abord polarisée en inverse à l’aide d’un
générateur. Que vaut le courant ? En déduire la sensibilité.
2- La photodiode est utilisée en photopile et débite directement dans
une résistance R=3 kW. Déterminer le point de fonctionnement.
3- Calculer la puissance fournie par la diode à la résistance puis le
rendement énergétique du dispositif.

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