MESURE DE GRANDEUR
NON ÉLECTRIQUE
Capteurs et conditionneurs associes
I - GENERALITES
Une grandeur non électrique est une grandeur qui n’est pas caractérisés par une
tension, un courant, un flux ou un paramètre électrique.
Généralement on désire mesurer ces grandeurs physiques pour les traiter et les
exploiter.
Pour plus de facilité d’exploitation des mesures, on préfère transformer ces
grandeurs à mesurer, en un signal facilement exploitable : une tension ou un
courant électrique. Pour cela on utilise chaîne de mesure.
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INSTRUMENTATION
Amplificateur Enregistrement
d’isolement
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INSTRUMENTATION
Au niveau du conditionneur on a :
• un amplificateur d’instrumentation ou d’isolement destiné à réduire les
tensions parasites et de mode commun ;
• convertisseurs : tension – courant, tension – fréquence lorsque le signal est
transmis à distance par câble ;
• modulateur de fréquence : dans le cas de télémesure par voie hertzienne ;
• traitement : filtrage, mise en forme…
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INSTRUMENTATION
- Multiplexage fréquentiel :
- Multiplexage temporel :
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INSTRUMENTATION
- Multiplexage fréquentiel :
Généralement les signaux de mesure xi issus du capteur après conditionnement
sont de basse fréquence. Cela implique qu’ils ont le même support spectral.
Pour transmettre sur un même support on fait la transposition en fréquence de ces
signaux.
Transposition en fréquence
1.Les signaux sont filtrés de manière à avoir des signaux à spectre bornés.
2.Chaque signal filtré et borné module une sous porteuse centrée fio.
Les fréquences fio sont choisies de telle sorte que les spectres soient disjoints.
3.Sommation des différents signaux transposés en fréquence, ainsi on a un
signal multiplexé.
Dans le cas d’une transmission hertzienne une deuxième modulation est
nécessaire.
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INSTRUMENTATION
- Multiplexage temporel :
(Modulation d’impulsion, modulation de durée d’impulsion)
Chaque signal occupe la totalité de la bande mais pendant un temps très court.
Les échantillons issus d’un signal sont intercalés avec ceux des autres, un tri se
fait à la réception.
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INSTRUMENTATION
m'
m Corps d’épreuve Capteur s
Capteur composite
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INSTRUMENTATION
Capteur passif
Capteur actif
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INSTRUMENTATION
1) Capteur passif :
Il s’agit d’impédance quand l’un des paramètres est sensible au mesurande. Il
existe 3 types de capteur (capacitif, inductif et résistif).
La mesurande peut agir pour faire varier l’impédance soit sur :
- Les paramètres dimension ; le capteur comporte un élément mobile
déformable.
- Les propriétés physiques du matériau (résistivité, permittivité,
perméabilité…)
Capteur résistif :
Capteur à variation dimensionnelle
RT
x
RT x
Rx
m
R
xRT x
Rx = R = RT
L m
On réalise ainsi un capteur de déplacement.
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2) Capteur actif :
Définition : En tant qu’élément du circuit électrique le capteur se présente, vu de
sa sortie, comme un générateur. Son principe de fonctionnement est fondé dans
son principe sur un effet physique qui assure la conversion en énergie électrique
de l’énergie propre du mesurande.
Exemple :
Mesurande Caractéristique électrique Types de matériaux utilisés
sensible
Température Résistivité Métaux : platine, nickel, cuivre.
Semi-conducteurs.
1) Effet Thermoélectronique :
Un circuit formé de deux
conducteurs de nature
chimique différente dont les
jonctions sont à des
températures T1 et T2 est le
siège d’une fém. ET1,T2 (fém. de
Seebeck). Mesure de
température.
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INSTRUMENTATION
3) Effet d’induction
électromagnétique : Lorsqu’un
conducteur se déplace dans un
champ d’induction fixe, il est le
siège d’un fém. proportionnel au
flux coupé par unité de temps
donc de la vitesse de
déplacement.
Mesure de vitesse, mesure de
position.
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INSTRUMENTATION
4) Effet photoélectrique
(photovoltaïque) : Des électrons
et des trous sont libérés aux
voisinages d’une jonction PN
illuminée. Leur déplacement dans
un champ électrique modifie la
tension à ses bornes (photodiode).
Mesure de grandeurs
photoélectriques (énergie de
rayonnement, éclairage…)
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INSTRUMENTATION
II - CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES :
A Réponse statique d'un capteur
La réponse est la donnée fondamentale du capteur à
partir de laquelle on peut évaluer les performances d'un
capteur et son domaine d'utilisation. Elle est représentée
par la courbe caractéristique du capteur reliant s à m.
Lorsqu'on trace cette courbe, implicitement on
suppose :
-que chaque point de la courbe correspond à une
position d'équilibre (dans le cas d'une obtention
expérimentale, la valeur de s doit être stabilisée pour
chaque valeur de m) d'où le nom de réponse statique ;
- que toutes les grandeurs d'influence sont fixes.
- on doit réaliser l'étalonnage du capteur ; nous verrons plus loin qu'il existe plusieurs
possibilités pour réaliser un étalonnage.
L'inconvénient de l'étalonnage provient de
- la nécessité de connaître le mesurande ;
- l'obligation de le refaire dès qu'une grandeur d'influence change.
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b) Etalonnage multiple :
C’est lorsque la mesurande seul ne permet pas de connaître avec précision la
réponse du capteur.
• La réponse du capteur est fonction de la fréquence ;
• La réponse du capteur est fonction des propriétés physiques du matériau avec
les quel il sera utilisé.
La chaîne de mesure qui est derrière le capteur ne doit pas changer la réponse du
capteur.
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INSTRUMENTATION
2) Limites d’utilisation
Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est
soumis entraînent, lorsque leurs niveaux dépassent des seuils définis, une
modification des caractéristiques du capteur. Au dessus d’un certain seuil
l’étalonnage n’est plus valable, au dessus d’un autre plus grand le capteur risque
d’être détruit.
d’ influence
Domaine de non destruction
Grandeur
une réponse conforme à ses
Domaine de non détérioration
caractéristiques. 80
NB : il ne faut pas le confondre Domaine nominal d’emploi
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c) Domaine de non-détérioration
T°C
Elle est définie par le domaine
d’ influence
Domaine de non destruction
où les caractéristiques du capteur
Grandeur
ne sont pas détériorées. Domaine de non détérioration
80
Domaine nominal d’emploi
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d’ influence
la grandeur physique à mesurer, pour Domaine de non destruction
Grandeur
laquelle les caractéristiques risquent de Domaine de non détérioration
se détériorer d’une façon irréversible. 80
Domaine nominal d’emploi
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3) Linéarité :
Le domaine de linéarité est le domaine
pour lequel la caractéristique est une
portion de droite. Dans ce domaine, la
variation de la grandeur de sortie est
proportionnelle à la variation du
mesurande. Si le capteur est
parfaitement linéaire, la caractéristique
est une droite (ou une portion). Dans la
réalité, un capteur décrit comme
linéaire présente toujours un écart par
rapport à la linéarité.
Un capteur est dit linéaire dans une plage de mesurande si la sensibilité est
indépendante de la valeur de mi.
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Erreur quadratique :
N
J = [ S i − (ami + b)] 2 pour que J (il faut que J (erreur quadratique) soit minimale.
i =1
J J
On détermine a et b en faisant dériver et annulée J : = =0
a b
5) Ecart linéaire :
C’est l’écart maximum entre la courbe d étalonnage et la meilleure droite
exprimé en %. Il exprime l’écart max sur les valeurs de la grandeur de sortie.
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6) Erreur de mesure
Le capteur et toute la chaîne de traitement de la mesure introduisent des erreurs :
bruit, décalage, référence, linéarité...
L’erreur globale de mesure ne peut être qu’estimée. Elle représente l’écart entre
la valeur vraie et la valeur mesurée. Une conception rigoureuse de la chaîne de
mesure permet de réduire les erreurs et donc l’incertitude sur le résultat.
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e/ Précision : S’il est fidèle et juste. C’est à dire qu’il donne des valeurs aussi
proches que possible de la valeur vraie.
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f/ Finesse : C’est la capacité d’un capteur à donner une valeur précise sans
donner des influence sur le mesurande.
On étudie la fidélité sur un même capteur, or l’étude de la finesse se fait sur
plusieurs capteurs.
La finesse caractérise l’influence d’un capteur sur les mesurandes.
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INSTRUMENTATION
7) Grandeurs d’influence
Le capteur, de par ses conditions d’emploi, peut se trouver soumis non seulement
au mesurande mais à d’autres grandeurs physiques dont les variations sont
susceptibles d’entraîner un changement de la grandeur électrique de sortie qu’il
n’est pas possible de distinguer de l’action du mesurande. Ces grandeurs
physiques « parasites » auxquelles la réponse du capteur peut être sensible sont
des grandeurs d’influences.
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Dans le cas où la courbe d'étalonnage n'est pas linéaire, ce qui est fréquent, cette
notion sera donc elle même variable selon l'endroit de la courbe d'étalonnage où
l'on se place, puisqu'elle représente très précisément la tangente en un point de
ladite courbe d'étalonnage.
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Sensibilité statique
Le coefficient de proportionnalité S est appelé sensibilité statique : S = s / m
C'est la pente de la portion linéaire de la caractéristique. On peut généraliser la
définition de la sensibilité statique aux portions de la caractéristique non linéaires
par la dérivée instantanée. Dans ce cas, il faut préciser pour quelle valeur du
mesurande on a calculé la sensibilité.
Cette grandeur est à ne pas confondre avec le rapport de transfert statique défini
par : r (m)=s/m. Les deux grandeurs ne sont confondues que lorsque la
caractéristique est une droite. Si l'on cherche à mesurer non plus des grandeurs en
absolu mais leurs variations (variations de température ou de pression,
déplacements...), la connaissance de la caractéristique complète n'est plus
nécessaire, la portion réellement explorée ou balayée est suffisante.
Mais la notion de sensibilité n'est vraiment intéressante que pour le
fonctionnement linéaire du capteur. Dans ce domaine, on peut alors représenter
son fonctionnement par une seule valeur.
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dK
-l'évolution de la sensibilité avec la température K (T ) = K (T 0) + (T − T 0)
dT
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Sensibilité dynamique
(m0,s0) représente un point de la caractéristique statique appelé point de
fonctionnement. Dans le cas linéaire, et uniquement dans ce cas, on définit une
réponse dynamique par le rapport S(f)=s1/m1 appelé la sensibilité dynamique.
C'est uniquement dans ce cas linéaire que l'on peut utiliser facilement ces
capteurs lorsque les variations du mesurande ne sont plus sinusoïdales. L'idée de
base est de pouvoir décomposer en TF ou série de Fourier le mesurande et la
grandeur de sortie.
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2 Capteurs passifs
Ce capteur donne une image du mesurande par l’intermédiaire d’une impédance.
On associe donc toujours une source externe de tension ou de courant au capteur.
Deux grands principes de conditionneurs peuvent être employés :
▪ Montage en pont : on récupère alors une tension proportionnelle au
mesurande.
▪ Montage oscillant : la fréquence du signal de sortie est modulée par le
mesurande.
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Rc
Vm = Ve
En négligeant Rs et Rd, on obtient : Rc + R1
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Ve
Vm = Z c
En supposant R1< |Zc| , on obtient aux petites variations : R1
De même en utilisant une source de courant I : Vm = I . Zc
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IV AMPLIFICATEUR D’INSTRUMENTATION
Les signaux électriques issus de capteurs (thermocouple, ponts de mesure …)
sont généralement de faible niveau. Si l’on souhaite travailler avec une bonne
précision, il est nécessaire de les amplifier. Mais cette amplification ne doit
concerner que le signal utile. Or ce dernier côtoie bien souvent une tension
parasite (souvent du même ordre de grandeur que le signal utile) ainsi qu’une
tension de mode commun due au conditionneur associé au capteur (cas d’un pont
de Wheatstone). Il faut donc faire une amplification « sélective » qui élimine ou
atténue fortement tout signal ne contenant pas d’information pour ne garder que
le signal capteur.
On fait appel pour cela à l’amplificateur d’instrumentation qui adapte le signal
utile à la chaîne d’acquisition de manière la plus précise. C’est un amplificateur
différentiel à fort taux de réjection de mode commun.
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La tension Vmc est commune à Va et Vb. Elle peut être très supérieure à Vm. Faire
une mesure de bonne précision revient à éliminer ou réjecter cette tension de
mode commun de manière à extraire la tension Vm (tension différentielle de
mesure) tout en étant indépendant de Vmc (tension de mode commun).
Cette tension de mode commun Vmc peut avoir plusieurs origines comme nous
allons le voir.
A.1.1 Tension de mode commun due à l’alimentation : cas du
montage en pont
Soit un capteur résistif placé dans un montage en pont de Wheatstone :
avec Va E / 2 + E R / 4 R0 et Vb = E / 2
Figure 2 : Montage en pont de Wheatstone
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On a dans ce montage une tension de mode commun (VMC) qui vaut : VMC = E / 2
Ainsi qu’une tension différentielle (Vd) qui vaut : Vd = E R / 4 R0
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C’est pour cette raison que l’on cherche la plupart du temps à transmettre un
signal capteur de manière différentielle afin de s’affranchir de cette tension de
masse.
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La tension de mesure est une tension différentielle entre deux points de sortie (d1
et d2) du capteur : Vm = Vd1 - Vd2
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On retrouve sur cette figure des notions déjà rencontrées dans les amplificateurs
opérationnels qui sont (ni plus ni moins) des amplificateurs différentiels.
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Elles reprennent le fait que la technologie bipolaire offre une meilleure bande
passante et peu de bruit, la technologie Jfet donne de très faible courant d’entrée
et de grande impédance d’entrée. Il est en de même pour la technologie CMOS.
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C L’amplificateur d’instrumentation
C.1 Caractéristiques idéales d’un amplificateur d’instrumentation
Il doit réaliser la fonction : VS = Gd (V+ -V-)
Avec comme caractéristique :
▪ une impédance d’entrée infinie
▪ une impédance de sortie nulle
▪ un TRMC infinie
▪ un Gain différentiel Gd réglable.
La réalisation d’amplificateur d’instrumentation se base sur l’utilisation de
l’amplificateur opérationnel. Il existe différents montages.
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Gd
= 4x
Nous obtenons donc un Gain de mode commun non nul : G MC Gd + 1
En considérant que les résistances n’influent pas sur le gain différentiel, nous
Gd + 1
obtenons alors un TRMC : diff =
4x
Nous voyons donc que plus les résistances seront précises plus le TRMC sera
important. Ce qui est logique.
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Figure 14 : Influence des résistances sur le taux de réjection de mode commun (TRMC)
On se place en tension de mode commun (V1=V2=VMC)
R2 (1 + x) + R1 (1 + x)
Ainsi le potentiel en A vaut : Va = VMC
R2 (1 + x)
1 − x 2
Vs MC = 1 − V MC
La tension de sortie devient : 1 + x
En considérant que x<<1 on aboutit à : VsMC 4xVMC
Gd
Soit un TRMC : 4 x où Gd est le Gain différentiel.
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D amplificateurs d’isolements
Dans le cas de très fortes tensions de mode commun (>2kV) ou de tensions de
mesure très faibles (<µV), on est amené à utiliser des amplificateurs d’isolement
qui présentent des TRMC supérieurs à 160dB :
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