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INSTRUMENTATION

MESURE DE GRANDEUR
NON ÉLECTRIQUE
Capteurs et conditionneurs associes
I - GENERALITES
Une grandeur non électrique est une grandeur qui n’est pas caractérisés par une
tension, un courant, un flux ou un paramètre électrique.
Généralement on désire mesurer ces grandeurs physiques pour les traiter et les
exploiter.
Pour plus de facilité d’exploitation des mesures, on préfère transformer ces
grandeurs à mesurer, en un signal facilement exploitable : une tension ou un
courant électrique. Pour cela on utilise chaîne de mesure.

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I-1 Chaîne de mesure


La chaîne de mesure est constituée de l’ensemble des dispositifs, y compris le
capteur, qui permettent d’évaluer de façon très précise une grandeur physique.
Cette grandeur physique s’appelle mesurande.
a) Chaîne analogique
i) Cas où on a un seul capteur
Visualisation
m Conditionneur Utilisateur
AI

Amplificateur Enregistrement
d’isolement

Le signal délivré par le capteur subit des transformations effectué par le


conditionneur des signaux.

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Au niveau du conditionneur on a :
• un amplificateur d’instrumentation ou d’isolement destiné à réduire les
tensions parasites et de mode commun ;
• convertisseurs : tension – courant, tension – fréquence lorsque le signal est
transmis à distance par câble ;
• modulateur de fréquence : dans le cas de télémesure par voie hertzienne ;
• traitement : filtrage, mise en forme…

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ii) Cas où on a plusieurs capteurs


(Plusieurs grandeurs à mesurer)
Généralement pour des raisons économiques on utilise une seule voie de
transmission. Un signal xi peut être représenté dans le domaine temporel {xi(t)}
ou dans le domaine fréquentiel { xi(f)}. Pour pouvoir transmettre les différents
signaux on doit faire un multiplexage.

- Multiplexage fréquentiel :
- Multiplexage temporel :

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- Multiplexage fréquentiel :
Généralement les signaux de mesure xi issus du capteur après conditionnement
sont de basse fréquence. Cela implique qu’ils ont le même support spectral.
Pour transmettre sur un même support on fait la transposition en fréquence de ces
signaux.

Transposition en fréquence
1.Les signaux sont filtrés de manière à avoir des signaux à spectre bornés.
2.Chaque signal filtré et borné module une sous porteuse centrée fio.
Les fréquences fio sont choisies de telle sorte que les spectres soient disjoints.
3.Sommation des différents signaux transposés en fréquence, ainsi on a un
signal multiplexé.
Dans le cas d’une transmission hertzienne une deuxième modulation est
nécessaire.

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- Multiplexage temporel :
(Modulation d’impulsion, modulation de durée d’impulsion)
Chaque signal occupe la totalité de la bande mais pendant un temps très court.
Les échantillons issus d’un signal sont intercalés avec ceux des autres, un tri se
fait à la réception.

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I-2 Les capteurs


Généralité sur les capteurs
a) Capteurs :
Le capteur est un dispositif physique, qui soumis à l’action une grandeur
physique (mesurande) non électrique, présente à sa sortie une autre grandeur
physique de nature différente (très souvent avec une caractéristique de nature
électrique (tension, courant, flux, charge, impédance, etc.).
Cette grandeur représentative de la grandeur prélevée est utilisable à des fins de
mesure ou de commande. Grandeurs Grandeurs
CAPTEUR
Physiques Electrique
(mesurande m ) Réponse
ou excitation (s)

La mesure s doit permettre de connaître la valeur de la mesurande m. la relation s=f (m)


résulte des lois physiques qui régissent le fonctionnement du capteur.
Pour faciliter l’exploitation de la réponse, on s’efforce de réaliser des capteurs dont la
relation s=f (m) est linéaire. Dans ce cas s et m sont proportionnels.
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b) Capteur composite (corps d’épreuve) :


La grandeur m peut subir une succession de transformations avant d’arriver à la
grandeur de sortie s.

m'
m Corps d’épreuve Capteur s

Capteur composite

Le corps d’épreuve est le dispositif qui est soumis au mesurande assurant la


première traduction en une autre grandeur physique.

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c) Les principes physiques mis en œuvres

Capteur passif

Capteur actif

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1) Capteur passif :
Il s’agit d’impédance quand l’un des paramètres est sensible au mesurande. Il
existe 3 types de capteur (capacitif, inductif et résistif).
La mesurande peut agir pour faire varier l’impédance soit sur :
- Les paramètres dimension ; le capteur comporte un élément mobile
déformable.
- Les propriétés physiques du matériau (résistivité, permittivité,
perméabilité…)
Capteur résistif :
Capteur à variation dimensionnelle
RT

x
RT x
Rx
m
R

xRT x
Rx = R = RT
L m
On réalise ainsi un capteur de déplacement.
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Capteur à variation des propriétés électriques


l
R=
s
Capteurs à variation de résistivité
• La résistivité d’un semi – conducteur est fonction du rayonnement lumineux
(photorésistante) ;

• La résistivité d’un matériau varie en fonction de la température (capteur de


température).

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2) Capteur actif :
Définition : En tant qu’élément du circuit électrique le capteur se présente, vu de
sa sortie, comme un générateur. Son principe de fonctionnement est fondé dans
son principe sur un effet physique qui assure la conversion en énergie électrique
de l’énergie propre du mesurande.
Exemple :
Mesurande Caractéristique électrique Types de matériaux utilisés
sensible
Température Résistivité Métaux : platine, nickel, cuivre.
Semi-conducteurs.

Très basse température Constante diélectrique Verres.


Flux lumineux Résistivité Semi-conducteurs
Déformation Résistivité Alliages de nickel, silicium dopé.

Perméabilité magnétique Alliage ferromagnétique.


Position (aimant) Résistivité Matériaux magnétorésistants
: bismuth, antimoniure d’indium.
Humidité Résistivité Chlorure de lithium.

Constante diélectrique Alumine ; polymères.


Niveau Constante diélectrique
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Liquide isolants.
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1) Effet Thermoélectronique :
Un circuit formé de deux
conducteurs de nature
chimique différente dont les
jonctions sont à des
températures T1 et T2 est le
siège d’une fém. ET1,T2 (fém. de
Seebeck). Mesure de
température.

2) Effet piézoélectrique : L’application


d’une contrainte mécanique sur certains
matériaux dits piézoélectriques (quartz par
exemple) entraîne une déformation qui suscite
l’apparition de charges électriques égales et de
signes contraires sur les faces opposées.
Mesure de force ou toutes grandeurs s’y
ramenant (déplacement, accélération, pression,
amplitude…)

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3) Effet d’induction
électromagnétique : Lorsqu’un
conducteur se déplace dans un
champ d’induction fixe, il est le
siège d’un fém. proportionnel au
flux coupé par unité de temps
donc de la vitesse de
déplacement.
Mesure de vitesse, mesure de
position.

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4) Effet photoélectrique
(photovoltaïque) : Des électrons
et des trous sont libérés aux
voisinages d’une jonction PN
illuminée. Leur déplacement dans
un champ électrique modifie la
tension à ses bornes (photodiode).
Mesure de grandeurs
photoélectriques (énergie de
rayonnement, éclairage…)

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5) Effet Hall : Un matériau semi –


conducteur parcouru par un courant
I, soumis à une induction B faisant
un angle  avec I fait apparaître
dans la direction perpendiculaire à I
et à B une fém proportionnelle à I
et à B sin .
Mesure de position, mesure de
courant très fort.

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6) Effet pyroélectrique. Certains


cristaux dits pyroélectriques, le
sulfate de triglycine par exemple,
ont une polarisation électrique
spontanée qui dépend de leur
température. Application : un flux
de rayonnement lumineux absorbé
par un cristal pyroélectrique élève
sa température ce qui entraîne une
modification de sa polarisation qui
est mesurable par la variation de
tension aux bornes d'un
condensateur associé

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Mesurande Effet utilisé Grandeur de


sortie
Température Thermoélectricité Tension
Flux lumineux Pyroélectricité Charge
Photoémission Courant
Effet photovoltaïque Tension
Effet Tension
photoélectromagnétique
Force Piézoélectricité Charge
Pression
Accélération
Vitesse Induction Electromagnétique Tension
Position (aimant) Effet Hall Tension

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II - CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES :
A Réponse statique d'un capteur
La réponse est la donnée fondamentale du capteur à
partir de laquelle on peut évaluer les performances d'un
capteur et son domaine d'utilisation. Elle est représentée
par la courbe caractéristique du capteur reliant s à m.
Lorsqu'on trace cette courbe, implicitement on
suppose :
-que chaque point de la courbe correspond à une
position d'équilibre (dans le cas d'une obtention
expérimentale, la valeur de s doit être stabilisée pour
chaque valeur de m) d'où le nom de réponse statique ;
- que toutes les grandeurs d'influence sont fixes.
- on doit réaliser l'étalonnage du capteur ; nous verrons plus loin qu'il existe plusieurs
possibilités pour réaliser un étalonnage.
L'inconvénient de l'étalonnage provient de
- la nécessité de connaître le mesurande ;
- l'obligation de le refaire dès qu'une grandeur d'influence change.
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1) Etalonnage d’un capteur


L’étalonnage permet d’ajuster et de
déterminer, sous forme graphique ou
algébrique, la relation entre le mesurande et la
grandeur électrique de sortie. Très souvent
l’étalonnage n’est valable que pour une seule
situation d’utilisation du capteur.
La courbe d'étalonnage est une courbe
d'entrée-sortie d'un capteur. C'est une courbe
qui exprime la relation d’évolution de la
grandeur de sortie en fonction de la grandeur
d’entrée. Il s'agit d'une courbe en régime
permanent qui ne donne pas d’informations
sur les caractéristiques transitoires du capteur.

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Différents types d’étalonnage :


a) Etalonnage simple :
• Etalonnage direct : Les valeurs du mesurande sont fournies par des étalons
ou par des éléments de référence connus avec une grande précision.
• Etalonnage indirect : On utilise 2 capteurs dont l’un des capteurs est un
capteur de référence dont on connaît la réponse avec une grande précision et
l’autre le capteur à étalonné.

b) Etalonnage multiple :
C’est lorsque la mesurande seul ne permet pas de connaître avec précision la
réponse du capteur.
• La réponse du capteur est fonction de la fréquence ;
• La réponse du capteur est fonction des propriétés physiques du matériau avec
les quel il sera utilisé.
La chaîne de mesure qui est derrière le capteur ne doit pas changer la réponse du
capteur.

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2) Limites d’utilisation
Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est
soumis entraînent, lorsque leurs niveaux dépassent des seuils définis, une
modification des caractéristiques du capteur. Au dessus d’un certain seuil
l’étalonnage n’est plus valable, au dessus d’un autre plus grand le capteur risque
d’être détruit.

a) Etendue de mesure (EM)


Une grandeur physique à toujours une limité. L’étendue de mesure est la différence
algébrique entre les valeurs extrêmes pouvant être prises par la grandeur à mesurer, pour
laquelle les indications d'un capteur, obtenues à l'intérieur du domaine d'emploi en une
seule mesure, ne doivent pas être entachées d'une erreur supérieure à celle maximale
tolérée.
- Portés : bornes de l’étendue de mesure.
- Zéro :
o repère du mesurande
o réponse à une valeur nulle du mesurande
o si la mesurande n’a pas de valeur nulle alors le zéro se réfère à une certaine
grandeur physique.
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b) Domaine nominal d’emploi (DNE)


Elle se réfère à un capteur, c’est T°C

un domaine où le capteur donne

d’ influence
Domaine de non destruction

Grandeur
une réponse conforme à ses
Domaine de non détérioration
caractéristiques. 80
NB : il ne faut pas le confondre Domaine nominal d’emploi

avec l’étendue de mesure.


Généralement on s’arrange pour 20

qu’on est DNE = étendue de


mesure.

Etendu de mesure Grandeur


à mesurer

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c) Domaine de non-détérioration
T°C
Elle est définie par le domaine

d’ influence
Domaine de non destruction
où les caractéristiques du capteur

Grandeur
ne sont pas détériorées. Domaine de non détérioration

80
Domaine nominal d’emploi

20

Etendu de mesure Grandeur


à mesurer

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d) Domaine de non-destruction T°C


Elle est définie par la valeur extrême de

d’ influence
la grandeur physique à mesurer, pour Domaine de non destruction

Grandeur
laquelle les caractéristiques risquent de Domaine de non détérioration
se détériorer d’une façon irréversible. 80
Domaine nominal d’emploi

On emploi une valeur supérieure à la


valeur max. du domaine de non-
détérioration. Si la valeur mesurée 20

revient dans le domaine d’emploi, le


capteur ne donne plus une réponse juste.
Il faut réétalonner le capteur.
Etendu de mesure Grandeur
Exemple : à mesurer

Domaine Mesurande Température


DNE (EM) 0 – 2 Pa 0° à 70°C
Non détérioration 1,5 EM - 10° à 90°C
Non destruction 4 EM - 60° à 130°C

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3) Linéarité :
Le domaine de linéarité est le domaine
pour lequel la caractéristique est une
portion de droite. Dans ce domaine, la
variation de la grandeur de sortie est
proportionnelle à la variation du
mesurande. Si le capteur est
parfaitement linéaire, la caractéristique
est une droite (ou une portion). Dans la
réalité, un capteur décrit comme
linéaire présente toujours un écart par
rapport à la linéarité.
Un capteur est dit linéaire dans une plage de mesurande si la sensibilité est
indépendante de la valeur de mi.

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4) Détermination de l’équation de la meilleure droite

Erreur quadratique :
N
J =  [ S i − (ami + b)] 2 pour que J (il faut que J (erreur quadratique) soit minimale.
i =1

J J
On détermine a et b en faisant dériver et annulée J : = =0
a b

5) Ecart linéaire :
C’est l’écart maximum entre la courbe d étalonnage et la meilleure droite
exprimé en %. Il exprime l’écart max sur les valeurs de la grandeur de sortie.

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6) Erreur de mesure
Le capteur et toute la chaîne de traitement de la mesure introduisent des erreurs :
bruit, décalage, référence, linéarité...
L’erreur globale de mesure ne peut être qu’estimée. Elle représente l’écart entre
la valeur vraie et la valeur mesurée. Une conception rigoureuse de la chaîne de
mesure permet de réduire les erreurs et donc l’incertitude sur le résultat.

On parle de : fidélité, justesse, précision, incertitude, linéarité.


a/ Erreur systématique : Pour une valeur donnée de mesurande, l’erreur
systématique est constante. Elle introduit un décalage entre la valeur vraie et la
valeur mesurée.
Cause :
- Erreur sur la valeur de la grandeur de référence ;
- Erreur sur les caractéristiques du capteur ;
- Erreur de finesse : la présence de capteur modifie la valeur du mesurande.

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b/ Erreur accidentelle : Ce sont des erreurs dont l’amplitude et le signe sont


aléatoire.
Cause :
- Erreurs liées aux indéterminations intrinsèques des caractéristiques
instrumentales ;
- Grandeurs d’influences ;
c/ Fidélité : Un appareil fidèle est un appareil dont les erreurs accidentelles sont
faibles ; c’est à dire que les résultats sont groupés autour de la valeur moyenne.
Les erreurs accidentelles sont caractérisées l’écart type .
2
1 N
Ecart type : =  (mi − m )
N − 1 i =1
d/ Justesse : Un appareil est juste si les erreurs systématiques sont réduites. La
valeur de mesure est proche de la valeur vraie.

e/ Précision : S’il est fidèle et juste. C’est à dire qu’il donne des valeurs aussi
proches que possible de la valeur vraie.

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f/ Finesse : C’est la capacité d’un capteur à donner une valeur précise sans
donner des influence sur le mesurande.
On étudie la fidélité sur un même capteur, or l’étude de la finesse se fait sur
plusieurs capteurs.
La finesse caractérise l’influence d’un capteur sur les mesurandes.

g/ La résolution : C'est la plus petite variation de mesurande que peut détecter le


capteur.
On l’exprime très souvent en pourcentage de l'étendue de mesure (ou de la pleine
échelle % P.E.).

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7) Grandeurs d’influence
Le capteur, de par ses conditions d’emploi, peut se trouver soumis non seulement
au mesurande mais à d’autres grandeurs physiques dont les variations sont
susceptibles d’entraîner un changement de la grandeur électrique de sortie qu’il
n’est pas possible de distinguer de l’action du mesurande. Ces grandeurs
physiques « parasites » auxquelles la réponse du capteur peut être sensible sont
des grandeurs d’influences.

Les principales grandeurs d’influences sont :


- la température ;
- la pression ;
- l’humidité ;
- les champs magnétiques ;
- la tension d’alimentation

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B Rapidité - temps de réponse


Jusqu'à maintenant, on ne s'est intéressé qu'au régime permanent. Or il y a
toujours un régime transitoire avant l'établissement de ce régime permanent. Il
faut donc évaluer le temps au bout duquel ce régime transitoire devient
négligeable.
La rapidité est caractérisée par le temps que met le capteur à réagir à une
variation brusque de la mesurande. Cependant la valeur finale étant le plus
souvent atteinte de manière asymptotique on retient alors comme principal critère
d’évaluation de la rapidité d’un système, le temps de réponse à n% (en pratique
le temps de réponse à 5%).

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Lors de l’étude en régime transitoire, la relation entre le signal de sortie et la


mesurande dépend du temps. Le capteur peut alors se modéliser très souvent
comme un système du second ordre ou supérieur. Quelques capteurs comme les
capteurs de température peuvent souvent se modéliser par un premier ordre.
La connaissance du temps de réponse d'un capteur est un élément essentiel lors
de la réalisation de mesurages. Il permet de déterminer au bout de combien de
temps (pour une précision donnée) après un changement de mesurande la
grandeur fournie par le capteur est effectivement représentative du mesurande.

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C Sensibilité (statique et dynamique)


Il est possible de définir la sensibilité statique lors de l’étalonnage ou en régime
permanent et la sensibilité dynamique en phase transitoire ou en phase
dynamique.

Dans le cas où la courbe d'étalonnage n'est pas linéaire, ce qui est fréquent, cette
notion sera donc elle même variable selon l'endroit de la courbe d'étalonnage où
l'on se place, puisqu'elle représente très précisément la tangente en un point de
ladite courbe d'étalonnage.

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Dans le cas où cette courbe est sensiblement linéaire, on caractérisera l'écart de


linéarité comme étant le plus grand écart entre la courbe d'étalonnage réelle et la
meilleure droite obtenue par la méthode des moindres carrés. Cet écart de
linéarité s'exprime souvent en pourcentage de l'étendue de mesure
Ainsi par exemple un capteur de température qui possède un écart de linéarité de
1mV/°C et une étendue de mesure de 200°C pourrait sembler lors d'une lecture
superficielle des caractéristiques plus performant qu'un même capteur de même
sensibilité et même écart de linéarité mais d'étendue de mesure moindre (100°C
par ex.) alors qu'il n'en est rien.

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Sensibilité : définition générale


Pour une valeur donnée de la grandeur à mesurer mi , la sensibilité s'exprime par
le quotient de la variation de la grandeur de sortie S par la variation
correspondante de la grandeur mesurée autour de la valeur mi.
 Ds 
Se =  
 Dm  mi ((/°C) ; (1,5V/mm/V)50Hz)

• Sensibilité statique : la mesurande ne varie pas en fonction du temps.


• Sensibilité dynamique : la mesurande varie en fonction du temps

La réponse du capteur selon une mesurande qui varie en fonction du temps


s’appelle : réponse fréquentielle.

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Sensibilité statique
Le coefficient de proportionnalité S est appelé sensibilité statique : S = s / m
C'est la pente de la portion linéaire de la caractéristique. On peut généraliser la
définition de la sensibilité statique aux portions de la caractéristique non linéaires
par la dérivée instantanée. Dans ce cas, il faut préciser pour quelle valeur du
mesurande on a calculé la sensibilité.
Cette grandeur est à ne pas confondre avec le rapport de transfert statique défini
par : r (m)=s/m. Les deux grandeurs ne sont confondues que lorsque la
caractéristique est une droite. Si l'on cherche à mesurer non plus des grandeurs en
absolu mais leurs variations (variations de température ou de pression,
déplacements...), la connaissance de la caractéristique complète n'est plus
nécessaire, la portion réellement explorée ou balayée est suffisante.
Mais la notion de sensibilité n'est vraiment intéressante que pour le
fonctionnement linéaire du capteur. Dans ce domaine, on peut alors représenter
son fonctionnement par une seule valeur.

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INSTRUMENTATION

Souvent les constructeurs ne fournissent que la sensibilité du capteur (par


exemple : /K ou /°C pour une thermistance, µV/K pour un thermocouple...).
Attention, cette valeur n'est valable que pour la portion linéaire et il faut
absolument connaître les bornes du domaine linéaire pour contrôler si l'on utilise
de façon correcte le capteur. Par ailleurs, comme la caractéristique, la sensibilité
statique n'est valable que pour des grandeurs d'influences fixes et précisées. Au
premier ordre, l'évolution de la sensibilité est linéaire avec les grandeurs
d'influence, on peut se contenter de donner le coefficient de variation de la
sensibilité avec la grandeur d'influence (le plus souvent on se limite à la grandeur
dont l'effet est prépondérant).
Exemple des jauges de déformation : le signal de sortie est une variation de
résistance. Le constructeur fournit deux valeurs :
R
-la sensibilité K (facteur de jauge) à une température donnée T 0 = = K
R

dK
-l'évolution de la sensibilité avec la température K (T ) = K (T 0) + (T − T 0)
dT
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Sensibilité dynamique
(m0,s0) représente un point de la caractéristique statique appelé point de
fonctionnement. Dans le cas linéaire, et uniquement dans ce cas, on définit une
réponse dynamique par le rapport S(f)=s1/m1 appelé la sensibilité dynamique.
C'est uniquement dans ce cas linéaire que l'on peut utiliser facilement ces
capteurs lorsque les variations du mesurande ne sont plus sinusoïdales. L'idée de
base est de pouvoir décomposer en TF ou série de Fourier le mesurande et la
grandeur de sortie.

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INSTRUMENTATION

III - CONDITIONNEURS ASSOCIES AUX CAPTEURS


Le conditionnement de la mesure consiste à rendre exploitable la mesure issue du
capteur. L’association capteur – conditionneur détermine le signal électrique et
ses caractéristiques.
On effectue une adaptation de la source du signal à la chaîne de mesure
complète.
1 Capteurs actifs
Le capteur se comporte comme une source.
1.1 Capteur source de tension :
On peut adopter le modèle suivant pour la sortie du capteur auquel on vient
connecter une impédance correspondant à l’impédance d’entrée du
conditionneur.

Figure 1 : modèle du capteur source de tension


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INSTRUMENTATION

On utilisera des dispositifs à forte impédance d’entrée de manière à obtenir une


tension en sortie du conditionneur aussi proche que la tension en sortie du
capteur. On pourra utiliser un montage suiveur (inverseur ou non), ou un
amplificateur différentiel plus classiquement appelé amplificateur
d’instrumentation (Voir ci-dessous).

Figure 2 : exemple de conditionneur

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1.2 Capteur source de courant :


Dans ce cas, le capteur peut se modéliser par une source de courant avec une
impédance en parallèle.

Figure 3 : Modèle du capteur Figure 4 : convertisseur


type source de courant courant-tension
On fait appel dans ce cas à un convertisseur courant-tension de manière à obtenir
une tension proportionnelle au courant de sortie du capteur.

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INSTRUMENTATION

1.3 Capteur source de charge


Le capteur en tant que générateur présente une
impédance interne capacitive. C’est le cas d’un
cristal piézo-électrique. Il faut faire attention dans
le cas où l’on vient brancher une impédance
équivalente résistive à ses bornes. Cette résistance
peut engendrer une décharge trop rapide de la
capacité empêchant toute mesure.
Figure 5 : modèle du capteur
type source de charge

Dans ce cas, il est préférable d’utiliser un amplificateur de charge dont le


principe est présenté ci-dessous.

Figure 6 : amplificateur de charge


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INSTRUMENTATION

2 Capteurs passifs
Ce capteur donne une image du mesurande par l’intermédiaire d’une impédance.
On associe donc toujours une source externe de tension ou de courant au capteur.
Deux grands principes de conditionneurs peuvent être employés :
▪ Montage en pont : on récupère alors une tension proportionnelle au
mesurande.
▪ Montage oscillant : la fréquence du signal de sortie est modulée par le
mesurande.

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INSTRUMENTATION

2.1 Montage potentiométrique


a/ Cas des résistances
On utilise un simple pont diviseur alimenté par une source de tension continue
Ve.
L’impédance interne de la source (Rs) et l’impédance de l’appareil de mesure
(Rd) doivent être prises en compte. Le capteur est modélisé par la résistance Rc.

Figure 7 : modèle du montage


potentiométrique

Rc
Vm = Ve
En négligeant Rs et Rd, on obtient : Rc + R1

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INSTRUMENTATION

La relation qui lie la tension de sortie (Vm) au paramètre image du mesurande


(Rc) n’est pas linéaire. La sensibilité du montage n’est donc pas constante.
On peut néanmoins faire une étude en petites variations du mesurande (étude
petit signaux).
Ainsi si l’on se place aux petites variations R  Rc + R1
Rc → Rc 0 + R et Vm → Vm 0 + Vm
alors on obtient :
( R1 )R
Vm = Ve
( R1 + Rc 0 ) 2
C’est une relation linéaire d’où on peut directement extraire la sensibilité du
capteur Vm/ Rc .
Ve
Vm = R
Cette sensibilité est maximum pour R1=Rco soit : 4 R1

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INSTRUMENTATION

Remarque : Cas d’une alimentation en courant :

Figure 8 : Capteur alimenté en courant

L’utilisation d’une source de courant I rend le montage directement linéaire si


l’on néglige l’impédance interne de la source, c’est à dire : Vm = I . Rc

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INSTRUMENTATION

b/ Cas des impédances complexes (Zc)


Le capteur est capacitif (détecteur de niveau par exemple) ou inductif (détecteur
de position). On utilise alors une source d’alimentation sinusoïdale associée à
pont diviseur.

Figure 9 : Montage en pont dans le cas d’impédances complexes

Ve
Vm = Z c
En supposant R1< |Zc| , on obtient aux petites variations : R1
De même en utilisant une source de courant I : Vm = I . Zc

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INSTRUMENTATION

2.2 Montage en pont


L’utilisation d’un montage potentiométrique
présente le défaut d’avoir en sortie la présence
d’une tension continue, et ceci en l’absence de
variations du mesurande. L’emploi d’un
montage en pont présente l’avantage de
s’affranchir de cette tension continue.

Figure 10 : montage en pont


Calcul des potentiels :
R4
VA =
Rc
E VB = E
En A : Rc + R1 En B : R4 + R3
On obtient une tension de mesure encore appelée tension déséquilibre du pont :
Rc R3 − R1 R4
Vm = VA − VB = E
( R1 + Rc )( R4 + R3 )

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INSTRUMENTATION

Si on veut une tension nulle en l’absence d’évolution du mesurande (cas stable


Rc=Rco), on trouve la condition d’équilibre d’un pont de Wheastone :
RcR3=R1R4
Cas Rc=R1=R2=R3=R :
cela correspond à une sensibilité maximum pour le cas du diviseur
potentiométrique, et l’on suppose que le mesurande évolue autour d’une valeur
Rco : Rc = Rco + R, avec Rco=R.
On obtient alors pour :
E (1 + R / R) E R / R
VA = et VB=E/2
V =
Soit m 4 (1 + R / 2 R)
2(1 + R / 2 R)
On peut alors tracer l’évolution de la tension de déséquilibre en fonction du
rapport R / R :

Figure 11 : Valeur de la tension de décalage du pont de Wheatstone


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INSTRUMENTATION

Calcul pour de très faibles variations de Rc :


En faisant une étude autour du voisinage de zéro (R / R <<1), on peut linéariser
E R
la relation entre Vm et R : Vm = 4 R

Figure 12 : Evolution de la tension de déséquilibre du pont pour de très faibles variations de Rc


On obtient ainsi une mesure avec une sensibilité constante autour du point
d’équilibre.
51
INSTRUMENTATION

2.3 Montage oscillant


Un circuit oscillant (LC) présente une fréquence de résonance Fo telle que :
1
F0 =
2 LC

Si on insère un capteur capacitif ou inductif dans un tel circuit, ses variations


entraîneront une variation f de la fréquence d’oscillation du circuit. En
supposant des petites variations on obtient une évolution :
F L F C
=− = −
F0 2L0 ou F0 2C0

Figure 13 : Schéma électrique d’un montage astable à circuit R-C.

52
INSTRUMENTATION

La période des oscillations est directement reliée à la valeur de la capacité par la


relation :
2 R1
T = 2 RC log(1 + )
R2

53
INSTRUMENTATION

IV AMPLIFICATEUR D’INSTRUMENTATION
Les signaux électriques issus de capteurs (thermocouple, ponts de mesure …)
sont généralement de faible niveau. Si l’on souhaite travailler avec une bonne
précision, il est nécessaire de les amplifier. Mais cette amplification ne doit
concerner que le signal utile. Or ce dernier côtoie bien souvent une tension
parasite (souvent du même ordre de grandeur que le signal utile) ainsi qu’une
tension de mode commun due au conditionneur associé au capteur (cas d’un pont
de Wheatstone). Il faut donc faire une amplification « sélective » qui élimine ou
atténue fortement tout signal ne contenant pas d’information pour ne garder que
le signal capteur.
On fait appel pour cela à l’amplificateur d’instrumentation qui adapte le signal
utile à la chaîne d’acquisition de manière la plus précise. C’est un amplificateur
différentiel à fort taux de réjection de mode commun.

54
INSTRUMENTATION

A Notion de tension de mode commun et d’amplificateur différentiel


A.1 Définition de la tension de mode commun
La tension de mesure (Vm) issue d’un capteur est une tension différentielle entre
deux conducteurs (a et b) : Vm=Va-Vb.
On définit la tension de mode commun VMC comme étant la tension commune à
Va et Vb, qui ne contient aucune d’information. Ainsi en posant :
Va − Vb
VMC =
2
on obtient ainsi les tensions :
V Vm
Va = VMC + m et Vb = VMC −
2 2

Figure 1 : représentation des tensions issues d’un capteur

55
INSTRUMENTATION

La tension Vmc est commune à Va et Vb. Elle peut être très supérieure à Vm. Faire
une mesure de bonne précision revient à éliminer ou réjecter cette tension de
mode commun de manière à extraire la tension Vm (tension différentielle de
mesure) tout en étant indépendant de Vmc (tension de mode commun).
Cette tension de mode commun Vmc peut avoir plusieurs origines comme nous
allons le voir.
A.1.1 Tension de mode commun due à l’alimentation : cas du
montage en pont
Soit un capteur résistif placé dans un montage en pont de Wheatstone :

avec Va  E / 2 + E R / 4 R0 et Vb = E / 2
Figure 2 : Montage en pont de Wheatstone

56
INSTRUMENTATION

On a dans ce montage une tension de mode commun (VMC) qui vaut : VMC = E / 2
Ainsi qu’une tension différentielle (Vd) qui vaut : Vd = E R / 4 R0

On peut ainsi adopter une représentation permettant de faire apparaître la tension


de mode commun Vmc et la tension différentielle Vd vis à vis des deux tensions
Va et Vb :

Figure 3 : Modèle équivalent d’une tension différentielle

Ici, la tension de mode commun est liée à l’alimentation du montage en pont, la


tension différentielle est l’information issue du capteur.

57
INSTRUMENTATION

A.1.2 Tension de mode commun de masse (transmission


unifilaire)
Lors de la transmission du signal capteur, si celui-ci se fait sur un fil, la présence
d’un courant de masse peut entraîner une f.e.m. de masse qui va se superposer à
la tension capteur.
Cette tension de masse sera amplifiée de la même manière que le signal capteur
sans possibilité de l’éliminer.

Figure 4 : Capteur à sortie unifilaire

C’est pour cette raison que l’on cherche la plupart du temps à transmettre un
signal capteur de manière différentielle afin de s’affranchir de cette tension de
masse.
58
INSTRUMENTATION

A.1.3 Tension de mode commun de perturbations


(transmission bifilaire)
La transmission de l’information sur deux fils, donc de manière différentielle,
permet de limiter très fortement le problème lié à la f.e.m. de masse vue
précédemment. De plus si des signaux parasites se superposent au signal utile
durant la transmission, l’amplification différentielle aura pour effet de les
éliminer. A noter, que les deux fils de transmission sont les plus proches l’un de
l’autre de manière à obtenir la même tension de mode commun due aux
perturbations sur les deux fils.

Figure 5 : Transmission bifilaire

La tension de mesure est une tension différentielle entre deux points de sortie (d1
et d2) du capteur : Vm = Vd1 - Vd2
59
INSTRUMENTATION

La transmission engendre des tensions parasites qui se retrouvent de manière


commune sur les deux fils de transmission, on appelle Vmc cette tension de
perturbation.
Ainsi en entrée de l’amplificateur on retrouve :
Va = Vd1 + VMC et Vb = Vd2 + VMC
Avec Vd1 et Vd2 de l’ordre de (µV au mV). Pour VMC, cela peut aller de (0 –
200V ) en DC ou bien alternatif (50 Hz) dans le cas d’un couplage avec le réseau.

60
INSTRUMENTATION

A.2 Amplificateur différentiel et Taux de Réjection de Mode Commun


L’utilisation d’un amplificateur différentiel est souvent rendue nécessaire lors de
la présence d’une tension de mode commun. Son rôle est de fournir en sortie, une
tension proportionnelle à la différence des deux tensions d’entrée.
On peut le représenter selon la figure suivante :

Figure 6 : Structure élémentaire de l’amplificateur différentiel

On dispose de deux entrées :


Entrée inverseuse de gain A1 et Entrée non-inverseuse de gain A2
La sortie est un sommateur.
61
INSTRUMENTATION

Ainsi la tension de sortie s’écrit : Vo = A2 V+ + A1 V-


et V d = V + − V − . On peut réécrire Vo sous la forme
V+ + V−
En posant : VMC =
2
:
Vo = Ad Vd + AMC VMC Où Ad est le gain différentiel et AMC le gain de mode
commun avec
A + A2
Ad = 1
2 et AMC = A2 − A1
On caractérise un amplificateur différentiel par son taux de réjection de mode
commun  avec :
Ad
=
AMC
Ainsi l’expression de la tension de sortie d’un amplificateur différentiel s’écrit :
 1 
Vo = Ad Vd + VMC 
  
On peut alors le représenter selon la figure qui suit :

62
INSTRUMENTATION

Figure 7 : Modèle équivalent de l’amplificateur d’instrumentation (Ampli.


Différentiel)

On retrouve sur cette figure des notions déjà rencontrées dans les amplificateurs
opérationnels qui sont (ni plus ni moins) des amplificateurs différentiels.

63
INSTRUMENTATION

B Rappel sur l’amplificateur opérationnel


C’est un amplificateur différentiel de très fort gain qui, utilisé sans contre-
réaction, est inexploitable pour un montage linéaire (instabilité, gain trop
important (saturation)).

Figure 8 : représentation de l’amplificateur opérationnel

64
INSTRUMENTATION

B.1 Caractéristiques principales


Les caractéristiques principales des Amplificateurs Opérationnels sont résumées
dans le tableau suivant :

65
INSTRUMENTATION

B.2 Modélisation classique des défauts


De manière à prendre en compte les défauts des Amplificateurs Opérationnels, on
fait appel à des représentations équivalentes.

B.2.1 Défauts statiques


Dans les défauts statiques on prend en compte les courants de polarisation et la
tension d’offset de l’étage d’entrée de l’amplificateur opérationnel.

Figure 9 : représentation des défauts statiques

66
INSTRUMENTATION

B.2.2 Défauts Dynamiques


Les défauts dynamiques caractérisent les limitations de fonctionnement de
l’A.Op. On
y retrouve les impédances d’entrée et de sortie de l’A.Op, le taux de réjection de
mode
commun ainsi que le comportement fréquentiel.

Figure 10 : Défauts dynamiques de l’amplificateur Opérationnel.

67
INSTRUMENTATION

B.2.3 Définition du Taux de réjection de mode commun (TRMC)


Il caractérise le rapport entre l'amplification différentielle et l'amplification du
mode commun d'un amplificateur différentiel :
 V+ + V− 
VS = Ad (V+ − V− ) + AMC  
 2 
On définit le TRMC (en dB) par l'expression :
 Ad 
 dB = 20 log 
 AMC 
L'expression de la tension de sortie devient :
 1 V + V− 
VS = Ad  (V+ − V− ) + ( + )
  2 
1 V+ + V−
La quantité  ( 2 ) est aussi appelée tension de Mode Commun ramenée en
entrée différentielle. Cette tension introduit une erreur sur l'amplification
différentielle.

68
INSTRUMENTATION

B.3 Spécifications des différentes technologies


Suivant la technologie de fabrication de l’A.Op. on obtiendra des performances
différentes. Les caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :

Elles reprennent le fait que la technologie bipolaire offre une meilleure bande
passante et peu de bruit, la technologie Jfet donne de très faible courant d’entrée
et de grande impédance d’entrée. Il est en de même pour la technologie CMOS.

69
INSTRUMENTATION

C L’amplificateur d’instrumentation
C.1 Caractéristiques idéales d’un amplificateur d’instrumentation
Il doit réaliser la fonction : VS = Gd (V+ -V-)
Avec comme caractéristique :
▪ une impédance d’entrée infinie
▪ une impédance de sortie nulle
▪ un TRMC infinie
▪ un Gain différentiel Gd réglable.
La réalisation d’amplificateur d’instrumentation se base sur l’utilisation de
l’amplificateur opérationnel. Il existe différents montages.

70
INSTRUMENTATION

C.2 Montage 1 : l’amplificateur de différence


Le montage est représenté ci dessous :

Figure 11 : L’amplificateur de différence


C.2.1 Calcul des performances dans le cas parfait
Dans le cas où l’on considère l’amplificateur opérationnel comme parfait, nous
pouvons écrire, au niveau des tensions d’entrée de l’amplificateur opérationnel :
R2 R4V2 + R3VS
V+ = V
V1 et − =
R1 + R2 R3 + R 4
Comme l’amplificateur opérationnel est en contre réaction négative (régime non
saturé) :
V+ = V-
71
INSTRUMENTATION

Soit pour la tension de sortie :


1  R3 + R4 
VS =  R2V1 − R4V2 
R3  R1 + R2 

Ainsi si l’on souhaite avoir un amplificateur différentiel « parfait », en prenant


R1= R3 et R2 = R4, on obtient :
R2
VS = (V1 − V2 )
R1
R2
donc un gain différentiel : Gd = R1
Mais il faut noter que le réglage du gain n’est pas possible directement car il
nécessite la modification de deux résistances qui doivent rester rigoureusement
identiques.

72
INSTRUMENTATION

C.2.2 Influence des résistances sur les performances


Pour voir l’influence de l’incertitude des résistances sur le TRMC du montage,
on se place dans le cas le plus défavorable vis à vis des résistances, (cas où les
gains associés à chaque entrée sont les plus éloignés) :
Pour calculer l’influence sur la tension de mode commun, on va prendre comme
tension d’entrée V1=V2=V.

Figure 12 : Influence des résistances


1 4 R2 x
Dans ce cas, la tension de sortie vaut : VS = V
(1 + x) R1 (1 − x) + R2 (1 − x)
Gd
Pour x petit : VS  4 x V
Gd + 1
73
INSTRUMENTATION

Gd
= 4x
Nous obtenons donc un Gain de mode commun non nul : G MC Gd + 1
En considérant que les résistances n’influent pas sur le gain différentiel, nous
Gd + 1
obtenons alors un TRMC :  diff =
4x
Nous voyons donc que plus les résistances seront précises plus le TRMC sera
important. Ce qui est logique.

74
INSTRUMENTATION

C.2.3 Influence de l’A.OP.


On considère l’amplificateur opérationnel comme non parfait en prenant en
compte son taux de réjection de mode commun, ainsi la sortie de l’amplificateur
opérationnel s’écrit :
 V+ + V− 
VS = Ad (V+ − V− ) + AMC  
 2 
On obtient, après calcul, pour l’amplificateur de différence une tension de sortie :
Ad K 2 AMC K 2 / 2  V1 + V2 
VS = (V1 − V2 ) +  
1 + ( Ad − AMC / 2) K 1 1 + ( Ad − AMC / 2) K 1  2 
R1 R2
avec K1 = et K2 =
R1 + R2 R1 + R2
En considérant que Ad>>AMC, on aboutit finalement à :
 A 
VS  Gd  (V1 − V2 ) + MC (V1 + V2 ) 
 2 Ad 
On obtient donc pour le montage différentiel un taux de réjection de mode
commun :
2 Ad
 diff = =  A.Op.
AMC
75
INSTRUMENTATION

Les performances en terme de TRMC de ce type d’amplificateur de différence


vis à vis de l’amplificateur opérationnel sont identiques. Le défaut de
l’amplificateur opérationnel se retrouve directement dans le montage, et ceci
quelque soit le gain Gd du montage.
Ex : Ad=106 V1-V2=0,1mV VS=100 mV + 50mV !
AMC=10 V1+V2=10V
Gd=1000
Ce type de montage ne convient pas pour des tensions de mesures très faibles (<
mV).
C.2.4 Impédance d’entrée
Chaque voie d’entrée voit une impédance différente :
Entrée non inverseuse : Ze1 = R1 + R2 .
Entrée inverseuse : Ze1 = R1.
L’impédance d’entrée n’est pas symétrique, de plus elle dépend de la valeur des
résistances employées, qui pour des limitations de bruit thermique et de réponse
en fréquence sont en général de valeurs bien inférieures au MΩ.

76
INSTRUMENTATION

C.3 Montage 2 : amplificateur d‘instrumentation à deux étages


Le montage est représenté ci dessous :

Figure 13 : L’amplificateur d’instrumentation à deux étages

77
INSTRUMENTATION

C.3.1 Cas parfait


On considère tous les éléments comme parfait, ainsi :
R1 R2
Va = (1 +
R1
)V 2 V1 = VS + Va
R2 R1 + R2 R1 + R2
 R 
D’où VS = 1 + 2 (V1 + V2 )
 R1 
 R2 
Gd = 1 + 
Le gain différentiel est donc :  R1 
On obtient une amplification différentielle mais dont le gain est lié à quatre
résistances (identiques deux à deux). Par contre, les impédances d’entrées sont ici
très grandes et uniquement liées aux amplificateurs opérationnels.

78
INSTRUMENTATION

C.3.2 Influence des résistances


Pour l’étude sur la précision des résistances, on utilise le schéma suivant, où x représente la
précision des résistances :

Figure 14 : Influence des résistances sur le taux de réjection de mode commun (TRMC)
On se place en tension de mode commun (V1=V2=VMC)

R2 (1 + x) + R1 (1 + x)
Ainsi le potentiel en A vaut : Va = VMC
R2 (1 + x)
 1 − x 2 
Vs MC = 1 −   V MC
La tension de sortie devient :  1 + x  
 
En considérant que x<<1 on aboutit à : VsMC  4xVMC
Gd
Soit un TRMC :   4 x où Gd est le Gain différentiel.
79
INSTRUMENTATION

C.3.3 Impédance d’entrée


Elle est ici infinie. C’est la principale amélioration vis à vis du montage
précédent.
Par contre, le gain n’est toujours pas réglable directement.

C.3.4 Astuce de contrôle de gain


Le montage est représenté ci dessous :

Figure 15 : Contrôle du gain à un seul paramètre

80
INSTRUMENTATION

En faisant appel au montage ci-dessus, on obtient une tension de sortie Vs :


R2 R
Vs = (1 + + 2 2 )(V1 − V2 )
R1 R3
On peut ainsi agir sur le gain différentiel à partir d’une seule résistance (R3). Par
contre l’évolution du gain n’est pas linéaire avec la résistance.

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INSTRUMENTATION

C.4 Montage 3 : L’Amplificateur d’instrumentation à trois étages


Le montage est représenté ci dessous :

Figure 16 : L’Amplificateur d’instrumentation à trois étages

82
INSTRUMENTATION

C.4.1 Cas parfait


Il associe un amplificateur de différence (en général de gain 1) à un étage
d’entrée différentiel symétrique.
En faisant une étude du circuit, par superposition, on obtient :
R
Vs = (1 + 2 )(V1 − V2 )
Ro
On a donc un gain réglable à l’aide d’une seule résistance (Ro). Ce circuit est
réalisé de manière intégrée permettant ainsi une très grande précision sur les
résistances R ainsi qu’une très bonne stabilité thermique.
Le gain est réglé par l’intermédiaire de la résistance Ro qui peut venir se
connecter aux bornes du C.I. ou bien être intégrée.
On remarquera que le premier étage de l’amplificateur d’instrumentation ne
génère pas d’erreur de mode commun de par sa symétrie. Si V1=V2=V, on
retrouve V en entrée de l’amplificateur de différence (cas amplificateur
opérationnel parfait).

83
INSTRUMENTATION

C.4.2 Défaut du à l’amplificateur opérationnel de sortie


Si on prend en compte le défaut de l’amplificateur opérationnel au niveau de
l’amplificateur de différence, la tension de sortie devient :
R 1
Vs = (1 + 2 )(V1 − V2 ) + (V1 + V2 )
Ro  A.OP.
Cette fois le taux de réjection de l’A.I. est amélioré vis à vis du TRMC de
l’A.Op.
R
 AI =  A.OP. (1 + 2 )
Ro
Cela permet d’obtenir des taux de réjection de mode commun supérieurs à
100dB, contrairement aux montages précédents.

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INSTRUMENTATION

D amplificateurs d’isolements
Dans le cas de très fortes tensions de mode commun (>2kV) ou de tensions de
mesure très faibles (<µV), on est amené à utiliser des amplificateurs d’isolement
qui présentent des TRMC supérieurs à 160dB :

Figure 17 : l’amplificateur d’isolement


Une isolation « physique » est réalisée entre l’entrée différentielle et la sortie. La
réalisation de cette isolation peut être de différent type :
▪ isolation par transformateur : Basse fréquence (<20kHz) et haute tension
(10kV),
▪ isolation optique : Haute fréquence (100kHz) et basse tension (1kV),
▪ isolation capacitive : entre les deux !

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INSTRUMENTATION

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