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Principes généraux des capteurs

1. Généralités
Le contrôle industriel met en oeuvre des chaînes de mesure de plus en plus complexes dans
lesquelles les réseaux et les traitements informatiques font parfois oublier l’importance du point
de départ. Ce premier maillon de la chaîne est l'instrument qui doit convertir la grandeur
physique ou chimique que l'on veut mesurer (le mesurande) aussi parfaitement que possible en
une grandeur électrique (la mesure). On l'appelle communément " Capteur ".
Cette conversion n’est atteinte que si l’on maîtrise en permanence la réponse des capteurs qui
peut être affectée par des défauts produits par les parasites et les bruits qui se superposent
aux signaux, par les conditions d’utilisation, par le processus lui-même et par le milieu qui
l’entoure.
Le choix du type de capteur, son étalonnage, le traitement correct du signal qu'il délivre, sa
maintenance sont essentiels au bon fonctionnement de la chaîne de mesure.

2. Définitions fondamentales
Le Capteur (Transducteur)
Un capteur (Transducteur) est un organe de prélèvement d'information qui élabore à partir
d'une grandeur physique (le mesurande) notée m, une autre grandeur physique de nature
différente souvent électrique que l’on notera s. La mesure s peut être une impédance, une charge
électrique, un courant ou une différence de potentiel.
Cette grandeur représentative de la grandeur prélevée est utilisable à des fins de mesure
ou de commande.

Figure (1.1) : Le capteur


L’étalonnage
L’étalonnage du capteur
Notons par :
s = F (m ) (1.1)
La relation qui lie s à m.
Celle-ci dépend de :
La loi physique régissant le capteur
La construction pratique du capteur
L’environnement du capteur

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L'expression F (m ) est établie par une opération que l'on appelle l'étalonnage : on connaît (à
l'aide par exemple d'un étalon) différentes valeurs de m, on relève pour ces valeurs de
m (m1, m2…mi…) les signaux électriques délivrés par le capteur (s1, s2…si…) et on trace la courbe
s (m) qui est appelée courbe d’étalonnage du capteur (figure 1.2). L'utilisation du capteur
consiste à lire la valeur du signal électrique s lorsqu’on lui applique un mesurande m inconnu. La
courbe d'étalonnage permet alors d'en déduire m.

Figure 1.2 : Etalonnage d’un capteur

L’étalonnage global
On distingue l’étalonnage du capteur proprement dit et l’étalonnage global appliqué à
l'ensemble corps d'épreuve - capteur - conditionneur - chaîne de mesure.

1.3. Grandeurs d’influence


La fonction F(m) dépend souvent d'autres grandeurs physiques propres à l'environnement
(par exemple la température, l'humidité, champs magnétiques, tension d’alimentation…). Ces
grandeurs « parasites » susceptibles d’entacher la mesure d’erreurs sont appelées grandeurs
d'influence.
Par conséquent il faut réduire au maximum leurs effets en :
Protégeant correctement le capteur
Stabilisant à des valeurs bien connues
Utilisant des montages bien adaptés

1.4. La sensibilité
Cette fonction est souvent non linéaire et donc difficile à exploité c'est pourquoi on définit
la sensibilité S du capteur qui est égale aux variations du signal de sortie par rapport aux
variations du mesurande. On dit alors que l’on travail en mode « petits signaux ».

On appelle donc sensibilité S, la dérivée :

ds/dm= F'(m)

Pour que la sensibilité soit indépendante de la valeur m, il faut que le capteur soit linéaire :

F'(m) = constante = S

Soit encore s = S * m + s0 (1.2)

où s0 est la valeur du signal s pour m = 0.

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Bien entendu, on peut toujours définir une plage de valeurs de m où S est constante, c’est à dire
où le capteur est linéaire.
1.5. La chaîne de mesure
Généralement, le signal s n'est pas directement utilisable. On appelle chaîne de mesure
l'ensemble des circuits ou appareils qui amplifient, adaptent, convertissent, linéarisent,
digitalisent le signal avant sa lecture sur le support de sortie.
La structure de base d'une chaîne de mesure comprend au minimum trois étages :

Un capteur sensible aux variations d'une grandeur physique et qui, à partir de ces variations,
délivre une autre grandeur physique.
Un conditionneur de signaux dont le rôle principal est l'amplification du signal délivré par le
capteur pour lui donner un niveau compatible avec l'unité de visualisation ou d'utilisation. Cet
étage peut parfois intégrer un filtre qui réduit les perturbations présentes sur le signal.
Une unité de visualisation et/ou d'utilisation qui permet de lire la valeur de la grandeur et/ou
de l'exploiter dans le cas d'un asservissement, par exemple.

Cette structure de base se rencontre dans toutes les chaînes de mesure et ce, quelle que soit
leur complexité et leur nature.

Figure (1.3a) : La structure d'une chaîne de mesure

Figure (1. 3b) : Structure d’une chaine d’acquisition

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Figure (1.3c) : Structure d’une chaine d’acquisition

1.6. Les Conditionneurs


Les capteurs passifs transforment le mesurande en une variation d'impédance. Ils
doivent toujours être associés à un circuit disposant d’une source de courant ou de tension et en
général de plusieurs impédances additionnelles. Ce circuit est appelé le conditionneur. Il y a deux
grands groupes de conditionneurs d'impédances. Dans le premier groupe, la variation de
l'impédance du capteur est traduite par une variation de différence de potentiel. Dans le
deuxième, la variation d'impédance est utilisée pour modifier la fréquence d'un oscillateur. La
lecture du capteur consiste alors en une mesure de fréquence. Nous ne traiterons ici que le
premier groupe.

1.7. Corps d'épreuve et Capteur composite


Le corps d’épreuve
Pour des raisons de coût ou de facilité d'exploitation on peut être amené à utiliser un
capteur, non pas sensible à la grandeur physique à mesurer, mais à l'un de ses effets. Le corps
d'épreuve est le dispositif qui, soumit à la grandeur physique à mesurer produit une grandeur
intermédiaire mesurable par d’autres capteurs.
Prenons comme exemples :
La mesure d'une force nécessite de l'appliquer à un solide déformable auquel sera fixé
un capteur de déformation.

Figure (1.4a) : Le Corps d’épreuve

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Un deuxième exemple : Mesure d'une force mécanique
On utilise comme corps d'épreuve un élément élastique en flexion.

Figure (1.4b) : Mesure d'une force mécanique

Le mesurande force est transformé en mesurande élongation.


Le capteur de force utilise ainsi les technologies des capteurs de d'élongation (jauges de
contraintes).

Un troisième exemple : Mesure d’un débit


La mesure d’un débit va s’effectuer en trois étapes :
1. Transformation du : débit en une pression différentielle,

Figure (1.4c) : Débit en une pression différentielle


2. Transformation de : la pression différentielle en la déformation mécanique d’une
membrane,

Figure (1.4d) : La pression différentielle en la déformation mécanique

3. transformation de : la déformation mécanique en une grandeur électrique (par effet


piézo-électrique par exemple).

Figure (1.4e) : La déformation mécanique en une tension

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Figure (1.4f) : Le Corps d’épreuve et capteur composite

Figure (1.4g) : Le Corps d’épreuve et capteur composite

Capteur intégré
C'est un composant réalisé par les techniques de la microélectronique et qui regroupe
sur un même substrat de silicium commun, le capteur à proprement dit, le corps d'épreuve et
l'électronique de conditionnement.

Figure (1.4h) : Le Corps d’épreuve et capteur intégré

1.8. Capteurs actifs et passifs


1.8.1. Capteurs actifs
Fonctionnant en générateur, un capteur actif est généralement fondé dans son principe
sur un effet physique qui assure la conversion en énergie électrique de la forme d'énergie
propre à la grandeur physique à prélever, énergie thermique, mécanique ou de rayonnement.

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Grandeur physique Grandeur
Effet utilisé
mesurée de sortie
Température E. thermoélectrique Tension
E. pyroélectrique Charge
Flux de rayonnement E. photoémissif Courant
optique E. photovoltaïque Tension
E. photoélectromagnétique Tension
Force
Pression E. piézo-électrique Charge
Accélération
E. d'induction
Vitesse Tension
électromagnétique
Position E. Hall Tension

Tableau (1.1) : Les effets physiques les plus utilisés

1.8.2. Les effets physiques les plus utilisés


Il est important pour la suite de rappeler quelques définitions fréquemment utilisées
quel que soit le type de capteur considéré :

Effet thermoélectrique : Un circuit formé de deux conducteurs de nature chimique


différente, dont les jonctions sont à des températures T1 et T2, est le siège d'une force
électromotrice d'origine thermique e(T1, T2), (Fig. 1.5a).

Effet pyroélectrique : Certains cristaux dits pyroélectriques, le sulfate de triglycine par


exemple, ont une polarisation électrique spontanée qui dépend de leur température.
Application : un flux de rayonnement lumineux absorbé par un cristal pyroélectrique élève sa
température ce qui entraîne une modification de sa polarisation qui est mesurable par la
variation de tension aux bornes d'un condensateur associé (Fig. 1.5b).

Effet piézo-électrique : L'application d'une force et plus généralement d'une contrainte


mécanique à certains matériaux dits piézo-électriques (le quartz par exemple) entraîne une
déformation qui suscite l'apparition de charges électriques égales et de signes contraires
sur les faces opposées. Application : mesure de forces ou de grandeurs s'y ramenant
(pression, accélération) à partir de la tension que provoquent aux bornes d'un condensateur
associé à l'élément piézo-électrique les variations de sa charge (Fig. 1.5c).

Effet d'induction électromagnétique : Lorsqu'un conducteur se déplace dans un champ


d'induction fixe (variation du flux d'induction magnétique), il est le siège d'une f.é.m.
proportionnelle à sa vitesse de déplacement. Application : (détection de passage d'un objet
métallique). La mesure de la f.é.m. d'induction permet de connaître la vitesse du déplacement
qui est à son origine (Fig. 1.5d).

Effets photoélectriques : on en compte plusieurs, qui différent par leurs manifestations


mais qui ont pour origine la libération de charges électriques dans la matière sous l'influence

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d'un rayonnement lumineux ou plus généralement électromagnétique, dont la longueur d'onde
est inférieure à une valeur seuil, caractéristique du matériau.

o Effet photoémissif : Les électrons libérés sont émis hors de la cible éclairée et forment
un courant collecté par application d'un champ électrique.

o Effet photovoltaïque : Des électrons et des trous sont libérés au voisinage d'une
jonction PN illuminée, leur déplacement modifie la tension à ses bornes.

o Effet photoélectromagnétique : L'application d'un champ magnétique perpendiculaire


au rayonnement provoque dans le matériau éclairé l'apparition d'une tension électrique
dans la direction normale au champ et au rayonnement. Applications. Les effets
photoélectriques sont à la base de méthodes de mesure des grandeurs photométriques
d'une part, et ils assurent d'autre part, la transposition en signal électrique des
informations dont la lumière peut être le véhicule (Fig. 1.5e).

Effet Hall : Un matériau, généralement semi-conducteur et sous forme de plaquette, est


parcouru par un courant I et soumis à une induction B faisant un angle θ avec le courant. Il
apparaît, dans une direction perpendiculaire à l'induction et au courant une tension VH qui a
pour expression :
VH = KH . I . B . sin θ

Où KH dépend du matériau et des dimensions de la plaquette. Application : un aimant lié à


l'objet dont on veut connaître la position détermine les valeurs de B et θ au niveau de la
plaquette : la tension V qui par ce biais est fonction de la position de l'objet en assure donc
une traduction électrique (Fig. 1.5f).

Figure (1.5) : Les effets physiques les plus utilisés

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1.8.3. Capteurs passifs
Les capteurs dont le signal électrique délivré est une variation d'impédance sont dits
passifs car ils nécessitent une source d'énergie électrique pour que l'on puisse lire s. Le
circuit dans lequel ils sont incorporés s'appelle le conditionneur.

Il s'agit généralement d'impédance dont l'un des paramètres déterminants est sensible
à la grandeur mesurée. La variation d'impédance résulte :

Soit d'une variation de dimension du capteur, c'est le principe de fonctionnement d'un grand
nombre de capteur de position, potentiomètre, inductance à noyaux mobile, condensateur à
armature mobile.
Soit d'une déformation résultant de force ou de grandeur s'y ramenant, pression
accélération (armature de condensateur soumise à une différence de pression, jauge
d'extensomètre liée à une structure déformable).

Grandeur physique Caractéristique Type de matériaux


mesurée électrique sensible utilisés
Température Résistivité Métaux : Platine, Nickel,
Cuivre, Semi-conducteurs.

Très basse Température Constante diélectrique Verres


Flux de rayonnement
Résistivité Semi-conducteurs
optique
Résistivité Alliage de Nickel, Silicium
Déformation dopé.
Perméabilité électrique Alliages férromagnétiques
Matériaux
magnétorésistants :
Position (Aimant) Résistivité
Bismuth, antimoniure
d’indium.
Résistivité Chlorure de lithium.
Humidité
Constante diélectrique Alumine ; Polymères.
Niveau Constante diélectrique Liquides isolants.

Tableau (1.2) : Les Caractéristiques électriques sensibles

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1.9. Quelques capteurs

Capteurs de température Capteurs tachymétriques (de


1. Varistances vitesse)
2. Thermocouples 1. Génératrice à courant continu
3. Capteurs au silicium 2. Capteur à reluctance variable
4. Thermistances CTN 3. Tachymètre optique
5. Thermistances CTP Capteurs optiques
Capteurs de position et de 1. Photorésistances (LDR)
déplacement 2. Phototransistors
1. Potentiomètre résistif 3. Photodiodes
2. Capteurs inductifs 4. Diodes électroluminescentes
3. Capteurs capacitifs 5. Fibre optique
4. Capteurs de proximité Capteurs de pression
Capteurs de déformation, de force, Capteur de niveau
de pesage, de couple Capteurs d’humidité
1. Jauges d’extensiométrie Capteurs magnétiques….
2. Capteurs piézoélectriques

1.10. Quelques domaines d’application 2. ECG


3. Mesures d'impédance
Capteurs de mesures physiques 4. Instrumentation ambulatoire
1. Pression force accélération 5. Imagerie médicale
2. Température 6. Posturologie
3. Champ magnétique 7. Tissus biologiques
4. Radioactivité Capteurs pour l'automobile
5. Débit (liquide ou gaz) 1. Contrôle de combustion
Capteurs chimiques 2. Sécurité et aide au pilotage
1. Humidité relative de l'air 3. Le pilotage assisté
2. Capteurs de gaz 4. Hypovigilance et sécurité
3. Capteurs électrochimiques 5. Gadgets contemporains
4. Biocapteurs 6. Bus et système décentralisé
Capteurs multimédia Capteurs pour la climatologie
1. Capteurs optiques et d'image 1. Capteurs de pluie
2. Son 2. Les capteurs de vent
Applications médicales 3. Capteurs d'ensoleillement
1. Génie Biomédical

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