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MESURE DE TEMPERATURE

I. INTRODUCTION
1. La température
Parmi les grandeurs physiques, la température et certainement l’une des plus importantes.
Elle détermine en effet les propriétés de la matière. C’est pourquoi, en recherche comme en
industrie, la mesure précise et le contrôle très strict des températures sont indispensables.
Seulement pour mesurer n’importe quelle quantité, il est nécessaire de fixer une échelle.

La température (variable intensive) n'est pas une grandeur au sens strict du terme (variable
d’état), comme le sont la plupart des autres unités de mesure.
Une grandeur est directement mesurable quand nous pouvons définir le rapport ou l'égalité ou la
somme de deux valeurs de cette grandeur. Une longueur, une surface sont des grandeurs
mesurables. En revanche, une température repérée au moyen de l'échelle thermométrique
Celsius n'est pas une grandeur mesurable; nous pouvons définir l'égalité de deux températures
mais nous ne pouvons pas en faire la somme.
On devrait donc dire : évaluer, comparer, marquer, indiquer les températures et non pas
les mesurer au sens propre du terme

2. Domaines d’application
 Santé, Industrie pharmaceutique, Génie chimique ;
 Industries agro-alimentaire ;
 Analyse de fonctionnement : aéronautique, automobile, robotique, navettes spatiales
 Gestion de bains de peinture,….

3. Les échelles de température


Il existe actuellement, dans le Système International, deux unités de température :
Le kelvin, symbole K, degré de l'échelle thermodynamique des températures absolues dans
laquelle la température du point triple de l'eau est 273,16 K et le degré Celsius, symbole (°C).
La température Celsius θ correspondant à la température thermodynamique T est définie par
l'équation θ = T - T0 dans laquelle T0 = 273,15 K.
Un intervalle ou une différence de température peut aussi s'exprimer en degré Celsius.

Il faut noter que le kelvin doit être utilisé ni avec le mot degré, ni avec le symbole ° ; on dit
"un kelvin" et non pas un degré kelvin.

Dans les siècles passés, plusieurs unités (échelles de mesure) des températures furent définies :
 Le degré Celsius
 Le kelvin
 Le degré Fahrenheit
 Le degré Rankine
 Le degré Réaumur
Une échelle définie sur la base des caractéristiques d’un matériau reste arbitraire puisque liée à
une propriété particulière d’un matériau particulier, c'est-à-dire quelle n’a pas de sens
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intrinsèque. Cependant les échelles universelles ont été défies à partir des lois de la
thermodynamique.
a) Les échelles thermodynamiques ou absolues
Elles sont définies de façons identiques à partir du théorème de Carnot ou des propriétés du gaz
parfait.
1) Échelle de Kelvin (K)
L’unité est le Kelvin (K), elle résulte de la fixation à 273,16 de la température du point triple de
l’eau (température d’équilibre : eau + glace + vapeur).

2) Échelle de Rankine (R)


L’unité est le degré Rankine (°R), qui est égale à 5/9 de Kelvin, la température du point triple de
l’eau a donc pour valeur 491,69°R.

b) Les échelles dérivées des échelles thermodynamiques


1) Échelle Celsius (°C)
Définie à partir de l’échelle absolue Kelvin, son unité le degré Celsius est égale à Kelvin.

T (°C) = T (K) – 273,15


2) Échelle Fahrenheit (°F)
Déduite de l’échelle absolue de Rankine, son unité est le degré Fahrenheit (°F) est égale au
degré Rankine.
T (°F) = T (°R) – 459,67

3) Conversion entre Échelles de Celsius et de Fahrenheit


 T (°C) = 5/9 [T (°F) –32]
 T (°F) = 9/5 [T (°C) +32]

Exemple : trouver dans les différentes échelles, la correspondance des valeurs de la


température du point triple de l’eau sous pression atmosphérique normale.

II. LES DIFFÉRENTS TYPES DE CAPTEURS DE TEMPÉRATURE


Il ya divers effets et phénomènes dont on tire profit pour effectuer des mesures de
température, mais en général, on peut diviser les capteurs thermiques en :
Les capteurs à contact, qui effectuent la mesure en étant en contact direct avec l’objet ou
l’environnement testé ;
 Les thermomètres de contact mécanique
 Les thermomètres de contact électrique

Les capteurs sans contact, qui effectuent la mesure de l’émission des rayonnements
infrarouges de l’objet à partir d’un endroit distant de cet objet.
 Les pyromètres (Optiques)
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A. LES CAPTEURS DE CONTACT


a. Les thermomètres de contact mécanique
Ils sont soit :
 à dilatation de liquide
 à dilatation de gaz
 à dilatation de solide

i. Thermomètres à dilatation de liquide (En verre)


Le plus utilisé est le thermomètre à mercure [-30°C, 750°C], on emploi aussi comme liquide
thermométrique le pentane [-200°C à 30°C], le Toluène [-80°C, 100°C] et l’alcool [-80°C à
70°C]. Ces derniers ont été souvent remplacés par les thermomètres à cadran, pour une plus
grande facilité de lecture et une meilleure résistance mécanique. Leur précision dépend de la
qualité de la tige, du diamètre du capillaire, du coefficient thermométrique (rapport du volume
du capillaire compris entre deux divisions successives au volume du réservoir) de l’hystérésis de
dilatation de l’enveloppe et de la dérive du zéro qui peut être corrigé comme suit :

Figure 1 : Thermomètre à dilatation de liquide

Correction du zéro :
Soit un thermomètre à mercure qui après un usage prolongé marque (-2°C) quand il est dans
la glace fondante (0°C) et (99°C), quand il est placé dans la vapeur d’eau bouillante la figure(1)
montre la variation du volume vrai du mercure.
Solution :
A une température T° quelconque comprise entre 0° et 100°C, le volume vrai est V, et
l’indication est t’ au lieu de t, d’où l’équation :
V= b.t = a’ +b’.t’

V0 = 0 = a’ - 2*b’
V100 = 100*b = a’ + 99*b’ → a’ = 2*b’ et 100*b = 101*b’, la température ° Celsius t est

donc reliée à la température t’ définie par le thermomètre par :

Si on lit par exemple 40°C, la température correspondante est 41,6°C.

ii. Thermomètres à dilatation de gaz


L'équation d'un gaz parfait est :
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,
Avec :
 n : Nombre de moles ;  T : Température en K ;
-1 -1
 R = 8,31 J.mol .K ;  P : Pression en Pa.

On voit donc que, si l'on enferme une certaine quantité de gaz dans une enveloppe de volume
constant V, la pression développée par le gaz est proportionnelle à la température absolue :

avec le rapport {nR}/{V} constant.


Sous une forme schématisée, un thermomètre à gaz est composé d'une sonde (A), formant une
enveloppe dans laquelle est enfermé le gaz thermométrique figure (2). Sous l'effet de la
température du milieu dans lequel la sonde est placée, la pression du gaz va varier, ce qui
modifiera l'équilibre de l'extrémité libre du tube de Bourdon. Cette variation de pression se
traduira par un mouvement de rotation de l'index indicateur qui se déplacera devant un cadran
portant des graduations thermométriques.

Figure 2 : le thermomètre à tube de Bourdon

 Avantages :
 Construction plus au moins facile ;  Fonctionne sans source d’énergie
 Mesure à distance ;  Moins chère
 Inconvénients :
 Grande inertie (mesures lentes)  Tube capillaire cassable
 Précision limitée

b. Thermomètres à dilatation de solide (métal)


Ces thermomètres utilisent généralement une bilame, enroulé en spirale, le signale ainsi transmis
directement à une aiguille ou à un mécanisme indicateur. L’appareil est bon marché, robuste
donne une bonne précision et résiste très bien aux vibrations (mesure de température au
refoulement des compresseurs. Ce sont des appareils locaux de classe de précision 2,5.

1) Principe
Lorsqu'une tige métallique est portée à la température T sa longueur varie. La relation entre sa
longueur L et T est :

Avec :
 L : la longueur de la tige à la T° T ;  α : le coefficient de dilatation linéaire du
 Lo : la longueur de la tige à 0° C ; métal.
 T : la température en °C ;
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La dilatation linéaire du métal peut servir de grandeur thermométrique. Quelques valeurs de α :


-6 -6
 9 * 10 pour le platine ;  0,5 * 10 pour l'Invar ;
-6
 30 * 10 pour le Zinc ;  ……..

2) La bilame thermique
Une bilame thermique est constituée de deux bandes d'alliage dont les coefficients de
dilatation sont très différents, soudées à plat sur toute leur surface figure (3). Lorsqu'une telle
bande est soumise à une variation de température, les dilatations différentes des deux faces
provoquent des tensions, il en résulte une incurvation de l'ensemble.
La soudure des deux constituants doit être suffisamment intime pour que la zone de jonction
soit mécaniquement aussi résistante que chacune des deux lames.

Exemple de constitution :

 Métal très dilatable : Alliage de fer ;


 Métal peu dilatable : Invar

Figure 3 : Une Bilame

3) Pyromètre linéaire
La sonde est formée d'une gaine de silice dans laquelle est placé un barreau métallique dilatable.
Une tige en élinvar (Ferronickel dérivé de l'invar auquel on a ajouté du chrome pour assurer un
module d'élasticité constant) transmet la dilatation du barreau à un système amplificateur
permettant la lecture (ou la transmission) figure (4)

Figure 4: Pyromètre linéaire

c. Thermomètres de contact électriques


Présentation
Les capteurs qui précèdent sont à lecture directe et sont peut utilisés dans les
régulations industrielles. De plus, à l'exception du thermomètre à gaz l'indication de
température est proche du lieu de mesure.
Les capteurs électriques qui suivent auront l'avantage d'une plus grande souplesse d'emploi
(information transmissible, enregistrement) tout en gardant une précision suffisante pour les
emplois industriels et beaucoup d'emplois de laboratoire. On les rencontrera dans le milieu
industriel avec une structure proche de la canne pyrométrique figure (5)
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Figure 5: Une canne pyrométrique

On décompose les capteurs de température en deux sous catégorie :

 Les capteurs passifs, à résistance ou thermistance ;


 Les capteurs actifs, à couple thermoélectrique.

i. Les capteurs passifs à résistance ou à thermistance


Le fonctionnement des thermomètres à résistance et thermistances est basé sur le
même phénomène physique ; l'influence de la température sur la résistance électrique d'un
conducteur. La mesure d'une température est donc ramenée à la mesure d'une résistance.
Comme la caractéristique résistance/température est de nature différente pour un métal et un
agglomérat d'oxydes métalliques, deux cas sont distingués. On parlera de thermomètre à
résistance d'une part et de thermistance d'autre part.

a) Thermomètres à résistance
Le principe de mesure repose sur la variation de résistance de fils métalliques en fonction
de la température. Les matériaux employés le plus fréquemment sont le platine et le nickel.
Le platine offre une grande plage de température et une très bonne linéarité. Sa pureté et son
inertie chimique garantissent une remarquable stabilité des éléments sensibles.
La relation de la résistance de platine avec la température est exprimée selon la norme CEI 751
par la fonction suivante :

Avec T la température en °C, Ro la résistance à 0 °C, A, B et C (C = 0 pour les températures


positives) des coefficients, spécifiques au métal, déterminés par l'étalonnage. C'est le platine
qui est le matériau le plus utilisé.

Coefficient de température
Le coefficient de température normalisé DIN 43760 du fil de platine est : α = 0.00385. Pour une
résistance de 100 Ω à 0 °C, ceci correspond à + 0,385 Ω /°C (α européen) qui est la pente
moyenne de 0°C à 100°C. Il existe une grande variété de RTD qui ont des coefficients α
différents et des valeurs ohmiques à 0°C précisés dans leurs caractéristiques techniques. La
RTD la plus utilisée est celle ayant un coefficient α de 0.00385 et une valeur ohmique à 0°C de
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100 Ω. Elle est dénommée Pt100 et c'est elle qui sera l'objet de toute notre attention.

Cuivre 7 1 083 -190 à 250 1,427


Nickel 6,38 1 453 -60 à 180 1,672
Platine 9,81 1 769 -250 à 1100 1,392

Tableau (1) : Métaux utilisés

Un exemple d'élément sensible est donné pour une sonde de platine, sur la figure Pt100

Figure 6 : La Sonde Pt100

b) Thermomètres à thermistance
Une thermistance est un élément semi-conducteur thermosensible dont la résistance électrique
varie énormément avec la température. La composition d'une thermistance peut-être, par
exemple :
 Fe2O3 : (oxyde ferrique) ;  Zn2TiO4 : (titane de zinc) ;
 MgAl2O4 : (aluminate de magnésium) ;  NiO,MnO,…..

Il existe trois types de thermistance, les CTN à coefficient de température négatif(les plus
utilisées), les CTP à coefficient de température positif et les RTC. La loi de variation de la
résistance en fonction de la température est exprimée généralement sous la forme condensée

Avec B une constante dont la valeur "dépend’’ de la température ; elle est généralement comprise
entre 3000 et 5000 K. Dans ces conditions la sensibilité thermique a pour expression :

Exemple : La valeur de B pour la thermistance UUA 32 J4 est : 3200 K à -80 °C et elle croit à
4150 K pour 150 ° C. Mais cette valeur peut être considérée comme constante dans une plage
étroite de température, cas fréquent d’utilisation de telles thermistances. C’est ainsi pour la
thermistance considérée :
B = 4111 K à 100 °C et B = 4130 K à 110 °C.
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Figure 7 : Résistance en fonction de la température pour une thermistance


de type CTP BH et une sonde platine Pt100

Un second avantage des thermistances est leur faible encombrement. On les fabrique sous forme
de petits cylindres (d = 1 à 12 mm, L = 5 à 50 mm) de disques, de perles. La variation de résistance
des thermistances dépend des matériaux utilisés. Leur domaine d'utilisation va de -80°C à +700°C
avec une précision de 0,1 à 0,5 degré. Les thermistances ne présentent pas le phénomène de
polarisation et peuvent être traversées indifféremment par un courant continu ou alternatif.

Figure 8 : Quelques thermistances


L'emploi des thermistances a donc des avantages de sensibilité et de faible encombrement, mais
la loi de variation de la résistance en fonction de la température reste non linéaire.

Les thermistances RTC

C’est une catégorie de thermistances dont la résistance bascule rapidement d’une valeur à
l’autre (résistance qui varie dans un rapport de plus de 100, autour de 70°C) lorsque la
température atteint une valeur seuil. C’est un véritable commutateur de température. Ces
thermistances sont utilisées dans les alarmes de température, les détecteurs à infrarouges, les
mesures de points de température spécifiques, etc.

Figure 9 : Variation de la Température / Résistance


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c) Montages de mesure
1. Les schémas de connections
D'après la norme CEI 751 les schémas de connections des RTD sont donnés sur le tableau 2

Tableau (2) : Schémas de connections d'après la norme CEI 751

a. Montage 2 fils
Montage le plus simple, mais la précision est influencée par la résistance de ligne.

b. Montage 3 fils
Montage le plus couramment utilisé dans l'industrie. Ce montage permet de minimiser les erreurs
systématiques dues aux résistances de lignes.
c. Montage 4 fils
Montage le plus précis permettant de supprimer totalement les erreurs dues à la résistance de
ligne ainsi qu'aux variations de température des conducteurs. Montage utilisé dans les
laboratoires

2. Les montages de mesure


La mesure de la température se ramène donc à une mesure de résistance. La méthode la
plus simple figure (10), consiste à alimenter la résistance avec un courant I et de mesurer la
tension aux bornes de la résistance (on rappelle : U = R * I).

Figure 10 : Montage deux fils avec source de courant

Mais, dans ce montage, la tension V dépend aussi des résistances de ligne r. Pour éviter cela, on
ajoute deux fils aux bornes de la résistance, on utilise alors une résistance avec quatre fils figure
(11)
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Figure 11 : Montage quatre fils avec source de courant

Ces deux montages ne permettent pas de supprimer simplement la composante continue R (0°C) de
la résistance de mesure R. On préfère généralement utiliser un montage utilisant un pont de
Wheatstone figure (12)

Figure 12 : Montage avec pont de Wheatstone

Si on néglige les résistances r et si on note : R(T) = R (0°C) + α .T

On démontre : (8)

Pour diminuer l'influence des résistances de ligne, on utilise un montage trois fils figure (13), ou
mieux un montage quatre fils figure (14).

Figure 13 : Montage trois fils

Figure 14 : Montage quatre fils

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