Mesure de température
I. NOTIONS
I.1 Définition de Température
Qualitativement, la température d'un objet détermine la sensation de chaud ou de froid ressentie en le
touchant. Plus spécifiquement, la température est une mesure de l'énergie cinétique moyenne des
particules d'un échantillon de matière, exprimée en unités de degrés sur une échelle standard.
Il est possible de mesurer la température de plusieurs façons différentes qui se distinguent par le coût
des équipements et la précision ainsi que le temps de réponse.
I.2 Concept physique de temperature
La température est une grandeur intensive, qui peut être mesurée de deux façons :
A l'échelle atomique, elle est liée a l'énergie cinétique moyenne des constituants de la
matière ;
Au niveau macroscopique, certaines propriétés des corps dépendant de la température
(volume massique, résistivité électrique, etc...) peuvent être choisies pour construire des
échelles de température.
I.3 Les échelles de température
La plus ancienne est l'échelle centésimale (1742), attribuant arbitrairement les valeurs 0 et 100
degrés a la glace fondante et a l'eau bouillante, sous la pression atmosphérique normale. La
température ainsi définie dépendant du phénomène choisi (la dilatation d'un fluide) pour constituer le
thermomètre étalon, on utilise de préférence l'échelle Celsius, définie a partir de l'échelle Kelvin par :
Cette dernière échelle, qui est celle du système international, ne dépend d'aucun phénomène
particulier et définit donc des températures absolues.
à P = cte ; V = V0( 1 + λ .t )
avec
V : volume du liquide à t °C
V0 : volume du liquide à 0 °C
λ : Coefficient de dilatation du liquide en °C-1
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2. Description
Il est constitué d’un réservoir rempli d’un liquide appelé liquide thermométrique, surmonté d’un
canal capillaire de section faible et régulière (diamètre de l’ordre de 0,2 mm ) se terminant par une
ampoule de sécurité ( utile lors d’un dépassement de la température admissible ). L’ensemble
réservoir et capillaire son réalisés en verre ou silice, la nature du matériau dépend de la température à
mesurer.
Sous l’effet des variations de température le liquide se dilate et monte dans le tube capillaire. Son
niveau est repéré à l’aide d’une échelle gravée sur l’enveloppe. Ces thermomètres sont généralement
remplis de mercure ou d’alcool, Cependant le mercure actuellement commence à être interdit pour
ses risques d’agression sur l’environnement en cas de rejet.
Les thermomètres à mercure sont utilisables pour des rangées de température allant de -39°C (point
de solidification du mercure) à + 350°C. Pour des températures plus élevées jusqu’à environ +600°C,
le tube capillaire au-dessus du mercure doit être rempli d’azote sous une pression de 20 bars.
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3. Liquides thermométriques
Pentane -200 à 20
Alcool éthylique -110 à 100 1,17
Toluène -90 à 100 1,03
Créosote - Alcool éthylique -10 à 200
Mercure -38 à +650 0,182
Mercure - Thallium -58 à +650
Mercure - Gallium 0 à 1 000
Remarques
- La température critique, c'est la température maximale à laquelle un gaz ou une vapeur peut
être liquéfié par variation de pression uniquement.
- La différence de hauteur entre la sonde sensible et la spirale de mesure est sans effet, puisque
la masse du gaz est négligeable.
- Le gaz doit être soigneusement séché avant l'emploi et être utilisé dans des conditions qui le
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rapprochent de l'état parfait.
- L'avantage des thermomètres à gaz est leur précision, 1% en mesures industrielles. Mais leur
sonde est d'assez grande dimension. Ils permettent le repérage des très basses températures.
Quelques valeurs de λ :
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2- Bilame
Une bilame thermique est constituée de deux bandes d'alliage dont les coefficients de dilatation sont
très différents, soudées à plat sur toute leur surface (fig. 3). Lorsqu'une telle bande est soumise à une
variation de température, les dilatations différentes des deux faces provoquent des tensions, il en
résulte une incurvation de l'ensemble. La soudure des deux constituants doit être suffisamment
intime pour que la zone de jonction soit mécaniquement aussi résistante que chacune des deux lames.
Figure3 : Bilame
-3 Pyromètre linéaire
La sonde est formée d'une gaine de silice dans laquelle est placé un barreau métallique dilatable. Une
tige en élinvar (Ferronickel dérivé de l'invar auquel on a ajouté du chrome pour assurer un module
d'élasticité constant) transmet la dilatation du barreau à un système amplificateur permettant la
lecture (ou la transmission) (fig. 4).
1. principe
La résistance électrique d’un conducteur métallique croit avec la température. Cette variation est
parfaitement réversible. On peut donc établir une relation R = f (t) entre la résistance R et la
température t, et repérer ainsi t par des mesures de R. On constitue pour cela des sondes appelées
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thermosondes à résistance, ou sondes à résistance. Elles sont incluses dans un ensemble de mesure,
et éventuellement de régulation, qui constitue un thermomètre à résistance
t : la température en °C
Ro : la résistance à 0 °C (en Ω)
R : la résistance à t °C (en Ω)
a, b et c : des coefficients positifs spécifiques au métal
2. Les sondes RTD
Les sondes RTD (en anglais Resistance Temperature Detectors), sont des capteurs de température à
résistance.
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Exemple:
Cette relation semble relativement linéaire, mais un ajustement de courbes est souvent le moyen
le plus précis pour relever une mesure RTD avec précision.
La sonde « Pt100 » est une sonde platine qui a une résistance de 100 Ohms pour une température de
0 °C
3. Thermistance
Une thermistance est un agglomérat d'oxydes métalliques frittés, c'est-à-dire rendus compacts par
haute pression exercée à température élevée, de l'ordre de 150 bars et 1000 °C. En général les
thermistances sont constituées d’un matériau semi-conducteur d’oxyde métallique encapsulé dans
une petite bille d’époxy ou de verre.
La loi de variation est de la forme :
b
R ae T
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Symbole :
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Les caractéristiques de la thermistance sont résumées dans le tableau suivant :
Tableau 2.2 : Caractéristiques de Thermistance
Désignation : Caractéristiques :
Encombrement : Faible :
petits cylindres (d = 1 à 12 mm, L = 5 à 50 mm),
disques (diamètre 5 mm ; épaisseur 3 mm),
bâtonnets (diamètre 3,2 mm de et longueur 11mm),
perles.
4. Thermocouple
Un thermocouple est un capteur de température, constitué en deux conducteurs de métaux différents
connectés entre eux à une extrémité, de sorte que le point de connexion est le point (ou jonction) de
mesure.
Deux matériaux
a différents
Conducteur A
m
Conducteur B
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4.2. Principe de fonctionnement :
Un conducteur génère une tension lorsqu'il est soumis à une variation de température ; cette tension
thermoélectrique est appelée tension Seebeck. La mesure de cette tension nécessite l'utilisation d'un
second matériau conducteur générant une tension différente pour une même variation de température
(sinon la tension générée par le deuxième conducteur qui effectue la mesure annule tout simplement
celle du premier conducteur).
En s'appuyant sur le principe de Seebeck, il est clair que les thermocouples ne peuvent mesurer que
des différences de température entre le point de référence (soudure froide) et le point de mesure
(soudure chaude). Ceci nécessite que la température de référence soit connue.
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Tableau 2.3 : Les différents types de thermocouples:
Métaux non rares et/ou non précieux (-200°C" 1200°C)
Type K Chromel-alumel
Type J fer-constantan
Type E Chromel-constantan
Type N Nicrosil-nisil
Thermocouples platine-rhodium (0°C" 1600°C)
Type S : platine rhodié 10% Rh-platine
Type R : platine rhodié 13% Rh-platine
Type B : platine rhodié 30% Rh-platine rhodié 6% Rh
Thermocouples tungtène-rhénium (0°C" 2200°C)
Version C Tungtène-rhénié 5% Re-tungtène-rhénié 25% Re
Version D Tungtène-rhénié3% Re-tungtène-rhénié 25% Re
5. Détecteurs infrarouge
Comme son nom le decrit, un détecteur de rayonnement infrarouge IR est un capteur qui transforme
ce rayonnement incident en un signal électrique. On distingue deux types de détecteurs:
- Les détecteurs thermiques qui ne sont sensibles qu’à l’énergie du rayonnement
- Les détecteurs quantiques qui transforment les photons incidents en charges électriques
Pour les détecteurs thermiques, sujet de notre cours, on peut trouver une variété. En effet les
radiations IR incidentes élèvent la température du détecteur et modifie ainsi une caractéristique
physique de celui ci:
• Bolomètre, variation de conductivité
• Pyro-électrique, modification de la polarisation électrique
• Thermo-voltaïque, apparition d’une tension
• Thermo-pneumatique, effet mécanique dû à la dilatation d’un gaz
On appelle réponse d’un détecteur le rapport entre la grandeur de sortie, courant I ou tension V, et le
flux énergétique incident F:
RI= I/F (en A/ W) ou RV= V/F (en V/ W)
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II.3 Les pyromètres
II.3.1 Notions
La pyrométrie optique est une méthode de mesure de la température basée sur la relation entre la
température d'un corps et le rayonnement optique (infrarouge ou visible) que ce corps émet. Les
capteurs utilises sont donc des capteurs optiques, photo-electriques ou thermiques.
II.3.2 Description du pyromètre
Le pyromètre est composé d’une lentille qui focalise l’énergie des radiations infrarouges émises par
l’objet sur un détecteur puis convertit cette énergie en un signal électrique lui même converti en
température.
II.3.3 Principe de fonctionnement du pyromètre
Son principe est basé sur le fait que chaque corps ou objet émet des radiations. Le pyromètre mesure
alors l’énergie correspondant aux radiations émises par un objet dans le domaine de l'infrarouge.
Cette énergie est convertie en un signal électrique lui- même transformé en une valeur de
température. Un pyromètre est donc un appareil de mesure de température sans contact.
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NB : Précautions d’emploi : Le pyromètre disposant d’une visée laser, éviter de le pointer en
direction des yeux d’une personne. Pour optimiser la qualité des mesures, éviter tous les
rayonnements parasites.
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