Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Chapitre IV : Capteurs de température

Table des matières

IV.1. Introduction : ........................................................................................................................................... 1
IV.2. Les échelles de température : .................................................................................................................. 2
IV.2.1 Echelle Kelvin ................................................................................................................................... 2
IV.2.2 Echelle Rankine : .............................................................................................................................. 2
IV.2.3 Echelle Celsius .................................................................................................................................. 2
IV.2.4 Echelle Fahrenheit :........................................................................................................................... 2
IV.3 Etendue de mesure de quelques thermomètres : ...................................................................................... 3
IV.4 Température mesurée et température à mesurer ...................................................................................... 3
IV. 4 Thermomètres à dilatation : .................................................................................................................... 4
IV. 4 .1 Thermomètre à dilatation de liquide : ............................................................................................. 4
IV. 4 .2 Thermomètre à dilatation de solide : ............................................................................................... 4
IV. 4 .2.1 Pyromètre linéaire .................................................................................................................... 5
IV. 5. Thermomètres électriques : .................................................................................................................... 5
IV.5.1 Thermomètres à résistance ................................................................................................................ 5
IV.5.1.a Thermomètre à résistance métallique : ....................................................................................... 5
IV.5.1.b Thermomètre à thermistance : .................................................................................................... 6
IV.5.1.c Montages de mesure de résistance : ........................................................................................... 7
IV.5.2 Thermocouple : ................................................................................................................................. 9
IV.5.2.1 Principes des phénomènes thermoélectriques ............................................................................ 9
IV.5.2.2 Les différents types de thermocouples : ................................................................................... 11

IV.1. Introduction :
De toutes les grandeurs physiques, la température est certainement l'une de celles dont la mesure
est la plus fréquente. En recherche comme dans l'industrie, la mesure précise et le contrôle très
strict des températures sont indispensables. Du nombre important de propriétés de la matière et

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 1

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière
de phénomènes physiques sensibles à la température résulte une grande diversité de méthodes de
mesure :
- Méthodes optiques basées sur la répartition spectrale du rayonnement émis ou l'élargissement de
raies spectrales par l'effet Doppler dû à l'agitation thermique ...
- Méthodes mécaniques fondées sur la dilatation d'un solide, d'un liquide ou d'un gaz à pression
constante, sur la pression d'une vapeur saturante ou sur la célérité du son ...
- Méthodes électriques reposant sur la variation thermique de la valeur d'une résistance ou de son
bruit de fond, sur l'effet Seebeck ou sur la sensibilité thermique de la fréquence d'oscillation d'un
quartz ...

IV.2. Les échelles de température :

IV.2.1 Echelle Kelvin: L'unité est le Kelvin (K) ; elle résulte de la fixation à 273,16 de la valeur de
la température du point triple de l'eau (température d'équilibre eau-glace-vapeur). Le zéro
thermodynamique ou absolu (°K) correspond à l’absence de tout mouvement moléculaire.

IV.2.2 Echelle Rankine :

L'unité est le degré Rankin (°R), qui est égal à 5/9 de Kelvin ; la température du point triple de l'eau
a donc pour valeur : 491,69 °R.

IV.2.3 Echelle Celsius: Appelé aussi échelle centésimale. Les températures de références sont
:
- La température de fusion de la glace à 0°C, sous la pression atmosphérique normale.
- La température d’ébullition de l’eau distillée à 100°C, sous la pression atmosphérique normale.
- T(°C) = T(°K) - 273.15

IV.2.4 Echelle Fahrenheit :

Elle s'obtient par décalage des valeurs de l'échelle absolue de Rankin, son unité, le degré
Fahrenheit (° F), étant égale à un degré Rankin : T (°F) = T (°R) - 459,67

(1) Zéro absolu

(2) Température d'équilibre du mélange eau-glace sous pression atmosphérique normale (p.a.n.
(3) Point triple de l'eau.
(4) Température d'ébullition de l'eau sous p.a.n.

Tableau IV.1 : La correspondance des valeurs de quelques températures importantes exprimées

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 2

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière
dans les différentes échelles.

IV.3 Etendue de mesure de quelques thermomètres :

Thermomètres EM (°C)

Thermocouple -270 à 2700

Résistance métallique -200 à 1400

Thermistance -100 à 1400

Pyromètre optique 300 à 3000

Thermomètre à dilatation du gaz -100 à 600

Thermomètre à dilatation -55 à 600

liquide
Tableau IV.2 : Etendue de mesure de quelques thermomètres.

IV.4 Température mesurée et température à mesurer

La température mesurée à l'aide d'un thermocouple ou d'une résistance thermométrique est celle
Tc du capteur ; elle dépend certes de la température Tx du milieu dans lequel il est plongé mais
elle est en fait déterminée par l'ensemble des échanges d'énergie dont le capteur est le siège (figure
IV.1).

Dans le cas général, les diverses énergies mises en jeu sont les suivantes :

- énergie échangée entre le capteur et le milieu dont on mesure la température ;

- énergie échangée entre le capteur et l'environnement externe à la température ambiante ;
- énergie dissipée dans le capteur lorsqu'il est parcouru par un courant de mesure.

(a) (b)

Figure IV.1 : Schéma de montage d'un capteur thermométrique dans son enveloppe

(a) Réalisation (b) Modèle simplifié.

Des deux premiers types d'échange, il résulte entre le capteur et le milieu de mesure un écart de
température ΔTc1. C'est cet écart de température qui s'établit dans le cas d'un thermocouple dont
on mesure la f.é.m. en circuit ouvert et qui n'est donc le siège d'aucune énergie dissipée.

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 3

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière
Lorsque le capteur est le siège d'une énergie dissipée, comme cela est le cas des résistances
thermométriques du fait du courant de mesure qui les parcourt, cette énergie dissipée provoque
un échauffement ΔTc2 du capteur, dit auto-échauffement.

Dans ce cas, l'écart de température ΔTc résulte des deux mécanismes précédents :

ΔTc= ΔTc1+ ΔTc2.

IV. 4 Thermomètres à dilatation :

La variation de la température d’une masse donnée de solide, de liquide ou de gaz provoque

une variation de volume ou de masse.
IV. 4 .1 Thermomètre à dilatation de liquide :
Il est constitué d’un réservoir surmonté d’un capillaire de section faible et régulière (ordre de
grandeur : Ø = 0, 2 mm) se terminant par une ampoule de sécurité (utile lors d’un dépassement
de la température admissible). Il est réalisé en verre. Sous l’effet des variations de température,
le liquide se dilate plus ou moins. Son niveau est repéré à l’aide d’une échelle thermométrique
gravée sur l’enveloppe.

Figure IV.2 : Thermomètre à dilatation de liquide.

La loi de variation du volume du liquide en fonction de la température est : V= Vo (1 + α × θ)

Avec :
- Vo : volume du liquide à 0 ˚C ;
- V : volume de liquide à θ ˚C ;
- α : coefficient de dilatation du liquide en ˚C−1.

IV. 4 .2 Thermomètre à dilatation de solide :

Lorsqu’une tige métallique est portée à la température θ sa longueur L varie. La relation entre sa
longueur L et θ est : L = Lo (1 + α θ)

- L la longueur de la tige à la température θ ;

- Lo la longueur de la tige à 0 ˚C ;
- θ la température en ˚C ;
- α le coefficient de dilatation linéaire du métal.

La dilatation linéaire du métal peut servir de grandeur thermométrique. Quelques valeurs de α :

- 9×10−6 ˚C−1 pour le platine ;
- 30×10−6 ˚C−1 pour le Zinc ;

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 4

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

IV. 4 .2.1 Pyromètre linéaire

La sonde est formée d’une gaine de silice dans laquelle est placé un barreau métallique dilatable.
Une tige en l’invar (Ferronickel dérivé de l’invar auquel on a ajouté du chrome pour assurer un
module d’élasticité constant) transmet la dilatation du barreau à un système amplificateur
permettant la lecture (ou la transmission) (figure IV.3)

Figure IV.3 : Pyromètre linéaire.

IV. 5. Thermomètres électriques :

Les capteurs de température électrique ont l’avantage d’une plus grande souplesse d’emploi
(information transmissible, enregistrement) tout en gardant une précision suffisante pour les
emplois industriels et beaucoup d’emplois de laboratoire.

IV.5.1 Thermomètres à résistance

Le fonctionnement des thermomètres à résistance et thermistances est basé sur le même
phénomène physique ; l’influence de la température sur la résistance électrique d’un conducteur.
La mesure d’une température est donc ramenée à la mesure d’une résistance.

IV.5.1.a Thermomètre à résistance métallique : La résistance d’un conducteur électrique

croit avec la température. Cette relation est parfaitement réversible. On peut donc établir R = f(T)
entre la résistance R et la température T :
- R = RO (1 + aT + bT2 + cT3 )
Avec : T la température en °C, R0 : la résistance à 0 °C et a, b et c des coefficients positifs,
spécifiques au métal. C’est le platine qui est le matériaux le plus utilisé. Cette relation
s’utilise pour les températures au-dessus de 0°C.

Tableau IV.3 : Métaux utilisés pour les thermomètres à résistance

Un exemple d’élément sensible est donné pour une sonde de platine, sur la figure IV.4.

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 5

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Figure IV.4 : Sonde PT100

Exemple : La sonde PT100 est une sonde platine qui a une résistance de 100 Ohms pour une
température de 0°C (138.5 Ohms pour 100°C).
Pour les sondes industrielles, la valeur des coefficients est :
A = 3,90802 ×10−3 °C−1 ; B = −5,80195 ×10−7 °C−2 ; C = −4,27350 ×10−12 °C−4.
En utilisant la formule précédente formule, on peut calculer la résistance à 50°C :
RT / R0 = 1 + (3.9082*10-3*50) + (-5.80195*10-7)*(50)2 + (−4,27350 ×10−12) *(50)3
RT = {1 + 3.9082*10-3*(50) + -5.80195*10-7*(50)2 + (−4,27350 ×10−12) *(50)3 }*100Ω
Soit RT = 119.54 ohms.

IV.5.1.b Thermomètre à thermistance :

Une thermistance est un agglomérat d’oxydes métalliques frittés, c’est-à-dire rendus compacts
par haute pression exercée à température élevée, de l’ordre de 150 bars à 1000°C (figure IV.5).

Figure IV.5 : Une thermistance

La composition d'une thermistance peut-être, par exemple :
• Fe2O3 (oxyde ferrique),
• MgAl2O4 (aluminate de magnésium),
• Zn2TiO4 (titane de zinc).
La propriété primordiale de ce type de résistance est une sensibilité thermique très supérieure, de
l'ordre de 10 fois, à celle des résistances métalliques (figure IV.6) ; et leur coefficient de
température dépend fortement de T. Il existe deux types de thermistance, les CTN à coefficient
de température négatif, et les CTP à coefficient de température positif.

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 6

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

(a) CTP (b) CTN

Figure IV.6 : Résistance en fonction de la température pour une thermistance et une sonde
platine Pt100.
La relation résistance-température d’un CTN est de la forme :

- T température en Kelvin.
- B est compris entre 3000 K et 5000 K.
La sensibilité thermique d’une thermistance est donnée par la formule suivante :

IV.5.1.c Montages de mesure de résistance :

La mesure de la température se ramène donc à une mesure de résistance.
- Montage deux fils : La méthode la plus simple (figure IV.7), consiste à alimenter la résistance
avec un courant I et de mesurer la tension aux bornes de la résistance (on rappelle : U = R× I).

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 7

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Figure IV.7 : Montage deux fils avec source de courant

- Montage quatre fils : Dans ce montage à deux fils, la tension V dépend aussi des résistances de
ligne r. Pour éviter cela, on ajoute deux fils aux bornes de la résistance, on utilise alors une
résistance avec quatre fils (figure IV.8)

Figure IV.8 : Montage quatre fils avec source de courant

- Montage avec pont Weatstone :

Les deux montages précédents ne permettent pas de supprimer simplement la composante

continue R(0˚C) de la résistance de mesure R. On préfère généralement utiliser un montage
utilisant un pont de Weatstone (Figure IV.9)

Figure IV.9 : Montage avec pont Weatstone à deux fils

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 8

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Dans la condition d’équilibre du pont ou Vs = 0, On trouve : R1×R3= R2×(Rt + r1 + r2)

On suppose que R1=R2 et r1 = r2 = r

R3 = Rt + r1 + r2 = Rt + 2×r
Rt = R3 – 2×r
On remarque que ce montage introduit une erreur sur la valeur de la résistance mesurée qui est la somme
(Rt + r1 + r2), il est donc déconseillé si la distance entre la thermo-sonde et l’appareil de mesure est
importante.

Pour diminuer l’influence des résistances de ligne, on utilise un montage trois fils (figure IV.10) :

Figure IV.10 : Montage avec pont Weatstone à trois fils

Dans la condition d’équilibre du pont ou Vs = 0.

On trouve : R1×(R3+r2)= R2×(Rt + r1)

On suppose que R1=R2 et r1 = r2 = r

R3 + r= Rt + r.
Donc, Rt = R3

IV.5.2 Thermocouple :

IV.5.2.1 Principes des phénomènes thermoélectriques

Les phénomènes thermoélectriques dans les chaı̂nes de conducteurs métalliques ou semi-conducteurs décrivent
les conversions d’énergie qui s’opèrent en leur sein, effet Joule mis à part, entre éénergie d’agitation
thermique et énergie électrique des charges en mouvement.
- Effet Peltier :
A la jonction de deux conducteurs « A » et « B » différents mais àla même température, s’établit une
différence de potentiel qui ne dép end que de la nature des conducteurs et de leur température θ (figure
IV.11).

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 9

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Figure IV.11 : Effet Peltier

La f.é.m. de Peltier est :

- Effet Thomson :

Entre deux points « M » et « N » à température différente, à l’intérieur d’un conducteur homogène

« A » s’établit une force électromotrice qui ne dépend que de la nature du conducteur et des températures
au points « M » et « N « (figure IV.12 ) :

Figure IV.12 : Effet Thomson

C’est la force électromotrice de Thomson ; hA coefficient de Thomson du conducteur «A » est une

fonction de la température.
- Effet Seebeck :
Soit un circuit fermé, constitué de deux conducteurs «A» et «B» dont les jonctions sont àdes
températures θ1 et θ2. Ce circuit constitue un couple thermoélectrique (figure IV.12). Ce couple est
le siège d’une force électromotrice dite de Seebeck qui résulte des effets de Peltier et de Thomson qui
s’y produisent.

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 10

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Figure IV.13 : Effet Seebeck

Si on coupe le circuit, la tension apparaissant est fonction de la température et de la composition
des deux métaux (figure IV.14).

Figure IV.14 : Principe de fonctionnement du thermocouple.

IV.5.2.2 Les différents types de thermocouples :
Pour la réalisation d’un couple thermoélectrique on choisit des fils utilisables dans la zone de
température attendue pour la mesure et présentant des caractéristiques de précision et de
sensibilité convenables. On tient compte également de l’action corrosive du milieu ambiant
(atmosph`ere oxydante, réductive, sulfu- reuse, etc...) sur les constituants du couple pour arrˆeter
son choix. Le tableau IV.4 donne les caractéristiques simplifiées des thermocouples les plus
courants définies par la norme CEI 584.1.

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 11

Chaines de mesure et Capteurs : Chapitre 4 L3-Instrumentation pétrolière

Tableau IV.4 : Caractéristiques simplifiées de thermocouples

Figure IV.15 : FEM en fonction de la température de thermocouples

Chargé du module : Mr. B.BENARABI 12