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Chapitre 2 :

LES TYPES DE CAPTEURS

1. CAPTEURS À EFFET PIÉZOÉLECTRIQUE

1.1 Effet piézoélectrique

Une force appliquée à une lame de quartz induit une déformation qui donne naissance à une
tension électrique.
Le principal avantage des capteurs piezoélectriques est
leur réactivité immédiate. Ce sont des phénomènes à
l'échelle atomique/moléculaire qui sont en jeu et qui sont
ultrarapides au regard des phénomènes étudiés en
science du mouvement. Les capteurs piezo sont donc un
bon choix lorsqu'on étudie des phénomènes
dynamiques. Ils sont extrêmement sensibles aux
vibrations ce qui n'est pas toujours un avantage.
Figure 7 : Principe de l’effet
piézoelectrique

1.2 Capteurs de force


Le principe est donné par la Figure 8 suivante. La tension VS de sortie sera proportionnelle à
la force F :
VS= k.(F+F) = 2k.F avec k constante.

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Figure 8 : Principe du capteur de force Figure 9 : Exemple de


piézoelectrique capteurs de force
piézoelectrique

Typiquement l'allure d'un capteur piezoelectrique est donnée par Figure 9. Le capteur est placé
entre deux plaques de métal, l'une reposant sur le substrat, l'autre à la plaque qui recevra la
force. Le capteur livre 3 charges mesurables, chacune correspondant à une direction de l'espace.

1.3 Capteurs de pression


Lorsqu'un corps (gaz, liquide ou solide ) exerce une force F sur une paroi S (surface); on peut
définir la pression P exercée par ce corps avec la relation ci- dessous :

Unités : 1 bar = 105 Pa = 100 000 N / m2 | 10 000 kg / m2 | 1 kg / cm2

Principe :

Le capteur de force est inséré dans la paroi


d'une enceinte où règne une pression P.
Une face du capteur est soumise à la force F
(pression P) et l'autre face est soumise à la
force F0 (pression extérieure P0). Figure 10 : Principe du capteur de pression
piézoelectrique

On a : F = P.S ; F0 = P0.S et uS = k.(F+F0) (capteur de force, k = constante ).


Donc uS = k.S (P + P0 ) = k' ( P + P0 ) 
Ÿus=k’(P+P0)
Il s’agit d’un capteur de pression qui mesure la somme de la pression extérieure P0 et de la
pression de l’enceinte P.

Exemple : La figure ci-dessous montre le principe de base d'un capteur de pression réalisé à
l'aide d'un diaphragme piézoélectrique utilisé typiquement comme microphone (c'est à dire
capteur de pression acoustique). On a disposé en pratique de deux films piézo inverses, séparés
par un diaphragme métallique, ce qui accroît la sensibilité puisque l'un des éléments sera
comprimé et l'autre au contraire en extension.

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Figure 11 : Microphone piézoélectrique

1.4 Accéléromètres
Un accéléromètre est un appareil qui mesure la vibration ou l'accélération du mouvement d'une
structure. La force provoquée par les vibrations ou un changement de mouvement (accélération)
pousse la masse à « serrer » le matériau piézoélectrique qui produit une charge électrique
proportionnelle à la force qui lui est exercée. Étant donné que la charge est proportionnelle à la
force, et que la masse est une constante, la charge est donc également proportionnelle à
l'accélération.

Principe

Principales caractéristiques

 Les plus utilisés pour la mesure de chocs moyens et de vibration,


 Grande bande passante (0.2Hz-30KHz)
 Taille très variable, adaptée à la configuration d’essai (0.2g pour le plus petit)
 Technologie robuste, mature

2 CAPTEURS À EFFET HALL


Leur principe est basé sur une ancienne découverte. En 1879, le physicien américain Edwin
Herbert Hall découvre que si l'on introduit un élément conducteur de courant dans un champ
électromagnétique, il apparaît alors une force électromotrice proportionnelle au champ
magnétique appliqué et au courant qui traverse le conducteur. C'est l'effet Hall.

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Principe : Un barreau de semi-conducteur soumis à un champ magnétique uniforme B et


traversé par un courant I, est le siège d'une force électromotrice UH sur deux de ses faces.

Figure 12 : Principe de l’effet Hall

La tension de Hall UH est définie par la relation ci-dessous :

Si on maintient le courant I constant, on a donc une tension UH proportionnelle au champ


magnétique B :
UH = k.B avec k constante égale à RH.I/e.

Nous utilisons aujourd'hui cet effet pour diverses applications de détection (proximité,
position, courant, vitesse de rotation), mais également pour des applications de commutation.

L'utilisation de capteurs à effet Hall présente de nombreux avantages. Il s'agit de capteurs


statiques (sans aucun rebondissement des contacts) qui présentent une durée de vie plus longue
et qui peuvent être utilisés dans des applications haute vitesse. Ils peuvent également être
utilisés dans des conditions difficiles, avec un niveau de prix inférieur à celui d'un commutateur
mécanique.

2.1 Capteur de champ magnétique

Les capteurs à effet Hall permettent de mesurer les champs magnétiques (teslamètres). La
structure typique d'un capteur de champ magnétique est la suivante :

Figure 13 : Capteur de champs magnétique

La sensibilité de ce capteur pourra être ajustée en agissant sur I et sur A.

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2.2 Mesure de l’intensité d’un courant électrique


Étant donné qu’un courant peut générer un champ magnétique, on peut de fait s'en servir aussi
pour mesurer l'intensité des courants électriques.
Le courant I crée un champs magnétique proportionnel à ce courant :
P I
B
2S r
Le capteur donne une tension :
Us k .B k '.I avec k et k’ constantes.
C’est le principe des pinces ampèremétriques (mesure de forts courants de 1000A et plus).

Figure 14 : Principe capteur de courant à effet Hall Figure 15 : Principe ampérométrique

2.3 Capteurs de proximité


Ces capteurs sont principalement utilisés dans les systèmes séquentiels. Ils délivrent une
information sur la présence ou l’absence d’un élément. Ces capteurs sont appelés également «
capteurs TOR ».

2.4 Exemples

Capteur de Capteurs de position Capteur de courant


Capteur à effet Hall
tension LV25-P MP1005 HTA200-S

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3 CAPTEURS À EFFET PHOTOÉLECTRIQUE

3.1 L'effet photoélectrique

Un semi-conducteur est un matériau pauvre en porteurs de charges électriques (isolant).


Lorsqu'un photon d'énergie suffisante excite un atome du matériau, celui-ci libère plus
facilement un électron qui participera à la conduction.

3.2 Les photorésitances


Une photorésistance de type LDR (Light Dependant Resistance) est un capteur de lumière dont
la résistance varie en fonction du flux lumineux qu’elle reçoit.

Figure 16 : Photorésistance

Variation de résistance : 'DQVO¶REVFXULWpODUpVLVWDQFHG¶XQH/'5HVWSURFKHGH0ȍ


$YHFXQpFODLUDJHLQWHQVHODUpVLVWDQFHFKXWHIRUWHPHQW TXHOTXHV.ȍ 8QSRQWGLYLVHXU
permet de récupérer une tension qui sera directement le reflet de la lumière arrivant sur la
LDR.

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- Avantages : bonne sensibilité, faible coût et robustesse.


- Inconvénients : temps de réponse élevé, bande passante étroite, sensible à la chaleur.
- Utilisation : détection des changements obscurité-lumière (éclairage public ).

3.3 Les photodiodes


Une photodiode est un composant semi-conducteur ayant la capacité de détecter un
rayonnement du domaine optique et de le transformer en signal électrique.

Figure 17 : Symbole Photodiode


Figure 18 : Photodiode BPW 21

 Avantages : bonne sensibilité, faible temps de réponse (bande passante élevée).


 Inconvénients : coût plus élevé qu'une photorésistance, nécessite un circuit de polarisation
précis.

3.4 Applications
„ Transmission de données

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„ Roue codeuse

4 CAPTEURS À RÉSISTANCE VARIABLE PAR DÉFORMATION


4.1 Capteurs potentiométriques de déplacement

x Principe
Un capteur potentiométrique est constitué d'une résistance fixe (R). Sur cette résistance, se
déplace un curseur (c) qui relié mécaniquement à une pièce en mouvement (déplacement à
mesurer). La tension mesurée (U) entre le curseur et une extrémité de la résistance est
proportionnelle au déplacement mécanique.

Figure 19 : Principe du capteur potentiométrique de deplacement

On applique une tension E entre les extrémités A et B du potentiomètre.


La tension U en sortie aura l’expression :

x.R
U E x.E
R
La tension U en sortie est donc proportionnelle à la position x du curseur.
 Avantages : simplicité d'utilisation, faible coût.
 Inconvénient : usure mécanique (utilisation déconseillée dans les asservissements très
dynamiques).

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x Utilisations
 Mesures de déplacements rectilignes (potentiomètre rectiligne).
 Mesures d'angles de rotations (potentiomètre rotatif monotour ou mutitour).
 Mesure de débit de fluide

4.2 Capteurs à jauges d'extensométrie


4.2.1 Principe
Une jauge de contrainte est un capteur dont la résistance varie selon la force appliquée. Elle
convertit la force, la pression, la tension, le poids, etc. en une variation de la résistance électrique
qui peut ensuite être mesurée.
Lorsque des forces extérieures sont appliquées à un objet fixe, il en résulte une contrainte et
une déformation. La contrainte est définie par les forces de résistance internes de l’objet, et la
tension est définie par le déplacement et la déformation qui en découlent.
La jauge de contrainte constitue l’un des outils les plus importants des techniques de mesure
électriques appliquées à la mesure des grandeurs mécaniques.

La résistance d'un conducteur est donnée par la relation :

La déformation du conducteur (jauge) modifie la longueur l’entraînant une variation de la


résistance R. La relation générale pour les jauges est
'R 'l
K ; K est le facteur de jauge.
R0 l

4.2.2 Fonctionnement d'une jauge simple

La jauge est constituée d'une piste résistive collée sur un support en résine. Le tout est collé
sur le corps dont on veut mesurer la déformation.

1-Corps au repos (pas d'allongement)

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Figure 20 : Corps au repos

2-Corps ayant subi un étirement (effort de traction)

Figure 21 : Corps ayant subi un étirement

Remarque : Dans le cas d'une contraction, la résistance de la jauge serait R0 - ¨R.


Exemple :

Figure 22 : Jauge de déformation à variation de résistance électrique et exemple montrant deux jauge collées sur
une lamelle utilisées dans une balance aérodynamique

4.2.3 Conditionneur de signal (pont de Wheatstone)

La jauge étant un composant purement résistif, il faut l'associer à un circuit électrique pour
obtenir une tension image de la déformation. Le circuit souvent utilisé est appelé "pont de
Wheatstone". Il est constitué d'un générateur de tension associé à 4 résistances dont une est la
jauge (Figure 23).
Le pont de Wheatstone est un montage classique servant à mesurer des variations de résistance.
Il possède la grande qualité de pouvoir mesurer de façon précise de faibles variations de
résistance.

Figure 23 : Pont de Wheatstone

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La tension de sortie v du pont a l’expression suivante :

'R
v E
4 R0  'R
En général, la variation ¨R est petite devant R0; la relation se simplifie alors pour devenir quasi-
linéaire :

'R
v|E
4 R0

Remarque : On peut améliorer la sensibilité et la linéarité du dispositif en utilisant un pont


à 2 résistances et 2 jauges symétriques R0 + ¨R et R0 - ¨R. Il est même possible d'utiliser un
pont à 4 jauges symétriques pour avoir une parfaite linéarité.

5 CAPTEURS DE TEMPÉRATURE
5.1 Thermomètre à thermocouple

Un thermocouple est un capteur servant à mesurer la température. Il se compose de deux métaux


de natures différentes reliés à une extrémité. Quand la jonction des métaux est chauffée ou
réfrigérée, une tension variable est produite, qui peut être ensuite transcrite en température. Les
alliages thermocouple sont généralement disponibles en fils.

Les thermocouples sont des capteurs de température polyvalents et sont, par conséquent,
communément utilisés pour de nombreuses applications, du thermocouple à usage industriel au
thermocouple standard équipant les appareils et les équipements domestiques.

Principe : On constate que si la


température T2 est différente de T1 alors il
apparaît une tension U aux bornes des deux
fils soumis à la température T1.
Le phénomène inverse est aussi vrai : si on
applique une tension, alors il y aura un
échauffement ou un refroidissement au point
de liaison des deux conducteurs (modules à
effet Peltier ).

Types de thermocouples les plus utilisés


Il existe différents types de thermocouples, correspondant chacun à une gamme de température
ou à une plus ou moins grande précision. Leurs propriétés peuvent aussi dépendre du type

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d'isolation (gaine) utilisée pour les fils métalliques. La liste suivante donne la les types de
thermocouples les plus utilisés.

Constitution d’un thermocouple industriel

Figure 24 : Pont Constitution d’un thermocouple industriel

Figure 25 : Deskripsi 2M K Type Thermocouple

5.2 Thermistance
Les thermistances, dérivées de l'expression résiSTANCE THERMIquement sensibles, sont des
capteurs de mesure de la température très précis et économiques. Les thermistances existent en
2 types, CTN (coefficient de température négative) et CTP (coefficient de température
positive). La thermistance CTN est la plus communément utilisée pour mesurer la température.

Une thermistance est un composant dont la résistance varie en fonction de la température. En


première approximation, la relation entre résistance et température est la suivante :

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RT R0 1  aT

R0 est la résistance à la température 0°C


Rș est la résistance à la température ș
a est le coefficient de température.

ƒ si a > 0 alors on a une thermistance CTP .


ƒ si a < 0 alors on a une thermistance CTN.

La résistance des thermistances CTN chute à mesure que la température augmente. Cela
s'applique aussi aux variations de résistance par degré fournies par la thermistance.
Les applications de température relativement faibles (-55 à environ 70°C) utilisent
JpQpUDOHPHQWGHVWKHUPLVWDQFHVGHUpVLVWDQFHSOXVIDLEOH jŸ /HVDSSOLFDWLRQVGH
températures plus élevées utilisent généralement des thermistances de résistance plus élevées
VXSpULHXUHVjŸ SRXURSWLPLVHUOHFKDQJHPHQWGHUpVLVWDQFHSDUGHJUpjODWHPSpUDWXUH
requise. Les thermistances sont disponibles dans une grande variété de résistances et « courbes
». Les résistances sont normalement spécifiées à 25°C (77°F).

Figure 26 : Thermistance

Les CTN sont utilisées pour les mesures et le contrôle de la température, la suppression
d'impulsions transitoires, la mesure de flux de liquides.

Les CTP peuvent être utilisées :


 comme détecteur de température, pour protéger des composants (moteurs, transformateurs)
contre une élévation excessive de la température ;
 comme protection contre des surintensités ;
 comme détecteur de niveau de liquide : la température de la CTP et par conséquent sa
résistance, sera différente quand le capteur est dans l'air ou plongé dans un liquide.

Utilisation :
On insère la thermistance dans un pont de jauge.
On obtient ainsi une tension V en sortie du pont :V = k ( ș - ș0 ).
On peut aussi alimenter la thermistance avec un générateur de courant.
La tension à ses bornes sera donc proportionnelle à la résistance.

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