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Chapitre III

Capteurs et Chaîne de mesure

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I) Chaîne de mesure
Généralement, le signal de sortie d’un capteur n’est pas directement utilisable. Il faut passer
par certaines transformations pour pouvoir le lire. On appelle chaîne de mesure l’ensemble
des circuits ou appareils qui amplifient, adaptent, convertissent, linéarisent, digitalisent
le signal avant sa lecture sur le support de sortie.

Mesurande
Signal S
m

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I) Chaîne de mesure

 La structure de base d'une chaîne de mesure comprend au minimum quatre étages :


- Un capteur composant sensible aux variations d'une grandeur physique et qui, à partir de
ces variations, délivre un signal électrique.
- Un conditionneur de signal dont le rôle principal est l'amplification du signal délivré par
le capteur pour lui donner un niveau compatible avec l'unité de numérisation ; cet étage peut
parfois intégrer un filtre qui réduit les perturbations présentes sur le signal.
- Une unité de numérisation qui va échantillonner le signal à intervalles réguliers et affecter
un nombre (image de la tension) à chaque point d'échantillonnage.
-L'unité de traitement informatique peut exploiter les mesures qui sont maintenant une
suite de nombres (enregistrement, affichage de courbes, traitements Mathématiques,
transmissions des données.).
 De nos jours, compte tenu des possibilités offertes par l'électronique et l'informatique, les
capteurs délivrent un signal électrique et la quasi-totalité des chaînes de mesure sont des
chaînes électroniques et informatiques.
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II) Les capteurs

 Les capteurs sont les premiers éléments rencontrés dans une chaîne de mesure. Ils
transforment (convertir) les grandeurs physique (mécanique, physiques, chimiques…) d’un
processus en grandeurs électriques toujours analogiques.
Cet objectif n’est atteint que si l’on maîtrise la réponse (fonction de transfert) des capteurs
qui peut être affectée par :
 Les parasites (grandeurs d’influence) qui se superposent au mesurande
 Par les conditions d’utilisation ou par le processus lui-même

 L'expression F est établie par une opération que l'on appelle étalonnage.
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II) Les capteurs

 Etalonnage : pour des valeurs bien déterminées des grandeurs d’influence gi, on fixe
différentes valeurs de m (m1, m2…mi…) et on relève pour ces valeurs les signaux
électriques délivrés à la sortie du capteur (s1, s2…si…). La courbe donnant la variation de S
en fonction de m est appelée courbe d'étalonnage du capteur.

 L'utilisation du capteur consiste à lire la valeur du signal électrique Si lorsque est


appliqué un mesurande mi inconnu. La courbe d'étalonnage permet alors d'en déduire mi.

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III) Constitution d’un capteur

Elément Signal de
Grandeur Signal Module
Corps mesure
physique Réaction de de sortie électronique
à mesurer d'épreuve électrique de
transduction transmissible
conditionnement

Alimentation
Boîtier

 Corps d'épreuve : élément mécanique qui réagit sélectivement avec la grandeur à


mesurer pour transformer la grandeur à mesurer en une autre grandeur physique mesurable.
 Elément de transduction (transducteur): élément sensible lié au corps d'épreuve.
Il traduit les réactions du corps d'épreuve en une grandeur électrique constituant le signal de
sortie.
 Boîtier : élément mécanique de protection, de maintien et de fixation du capteur.
 Module électronique de conditionnement : il a, selon les cas, les fonctions suivantes :
 Alimentation électrique du capteur (si nécessaire)
 Mise en forme et amplification du signal de sortie
 Filtrage, amplification
 Conversion du signal (CAN,...) 6
IV) Grandeur d’influence

 Les grandeurs d'influence sont des grandeurs étrangères qui, selon leur nature et leur
importance, peuvent provoquer des perturbations sur les capteurs. C'est donc une cause
d'erreurs agissant sur le signal de sortie.
Exemple :
 la température, la pression environnante, l'humidité
 les vibrations mécaniques ou acoustiques
 la position du capteur et sa fixation
 les ambiances corrosives
 les perturbations électromagnétiques
 l'alimentation électrique du capteur.

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V) Mode de fonctionnement des capteurs

 Selon la nature du signal électrique de sortie, les capteurs fonctionnent suivant les
deux principes de base suivants :
 les capteurs actifs fonctionnant en générateur
 les capteurs passifs fonctionnant en impédance

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V-1) Les capteurs actifs :

 Le mesurande est transformée directement en une énergie électrique qui constitue le


signal de sortie.
 Ce signal est un courant, une tension ou une charge électrique.
 Un capteur actif est généralement fondé dans son principe sur un effet physique qui
assure la conversion de l'énergie propre à la grandeur physique à prélever en énergie
électrique.

Grandeur électrique : Tension,


Mesurande m Capteur
Courant, charge

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V-1) Les capteurs actifs :

 Le tableau suivant donne les principes physiques que peut avoir un capteur actif :

Grandeur physique à
Effet utilisé Grandeur de sortie
mesurer
Thermoélectricité Tension
Température
Pyroélectricité Charge
Photo-émission Courant
Flux de rayonnement
Effet photovoltaïque Tension
optique
Effet photo-électrique Tension
Force
Piézo-électricité Charge
Pression
Accélération Induction
Tension
Vitesse électromagnétique
Position (Aimant)
Effet Hall Tension
Courant

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V-1) Les capteurs actifs :
Effet d'induction électromagnétique : La variation du flux d'induction magnétique dans
un circuit électrique induit une tension électrique (détection de passage d'un objet
métallique).

 Effet photovoltaïque : Des électrons et des trous sont libérés au voisinage d'une jonction
PN illuminée, leur déplacement modifie la tension à ses bornes.
V-1) Les capteurs actifs :

 Effet thermoélectrique : Un circuit formé de deux conducteurs de nature chimique


différente, dont les jonctions sont à des températures T1 et T2, est le siège d'une force
électromotrice d'origine thermique e(T1,T2).

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V-1.1 Capteurs de température
a- Thermomètre à thermocouple

 On constate que si la température T2 est différente de T1 alors il apparaît une tension


U aux bornes des deux fils soumis à la température T.
 Le phénomène inverse est aussi vrai : si on applique une tension, alors il y aura un
échauffement ou un refroidissement au point de liaison des deux conducteurs (modules
à effet Peltier).
Application : Mesure des hautes températures ( 900 → 1300°C ).
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b- Thermistance

 Une thermistance est un composant dont la résistance varie en fonction de la température.


En première approximation, la relation entre résistance et température est la suivante :

R(T) est la résistance à la température T


R(T) = R0 ( 1 + a T ) R0 est la résistance à la température 0°C
a est le coefficient de température

 Remarque :
 si a > 0 alors on a une thermistance CTP (Coefficient de Température Positif)
( R  quand T  )
 si a < 0 alors on a une thermistance CTN (Coefficient de Température Negative)
( R  quand T  ).

 Utilisation :
On insère la thermistance dans un pont de jauge. On obtient ainsi une tension V en sortie
du pont V = k (  - 0 ). Si on prend 0 = 0°C , on obtient V = k. . 14
V-1) Les capteurs actifs :

 Effet piézo-électrique : L'application d'une contrainte mécanique à certains matériaux


dits piézo-électriques (le quartz par exemple) entraîne l'apparition d'une déformation et d'une
même charge électrique de signe différent sur les faces opposées.
V-1.2 Capteurs Effet piézoélectrique

1- Effet piézoélectrique
Une force appliquée à une lame de quartz induit une déformation qui donne naissance à une
tension électrique.

2- Capteur de force

La tension VS de sortie sera


proportionnelle à la force F :
VS = k.(F+F) = 2k.F avec k
constante.
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3- Capteur de pression
Définition : Lorsqu'un corps (gaz, liquide ou solide ) exerce une force F sur une paroi S
(surface); on peut définir la pression P exercée par ce corps avec la relation ci-dessous :

On rappelle que 1 kg = 9,81 N.


Unités : 1 bar = 105 Pa = 100 000 N / m2 10 000 kg / m2  1 kg / cm2

 Le capteur de force est inséré dans la paroi d'une enceinte où règne une pression P.
Une face du capteur est soumise à la force F (pression P) et l'autre face est soumise à la
force F0 (pression extérieure P0).

On a F = P.S ; F0 = P0.S et uS = k.(F+F0)


( capteur de force, k = constante ).
Donc uS = k.S ( P + P0 ) = k' ( P + P0 )
⇒ uS = k' ( P + P0 ) .

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4- Capteur d'accélération

L'augmentation de vitesse V du véhicule donne une accélération a qui induit une


force F exercée par la masse sur le capteur. On a donc :

F = m.a mais uS = 2k.F


Donc uS = 2k.m.a

5- Récepteur à ultrason
La réception d'un son engendre une variation de pression à la surface du récepteur. Un
capteur de pression sur cette surface donnera donc une tension image du signal
ultrasonore.
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V-1) Les capteurs actifs :
 Effet photo-électrique : La libération de charges électriques dans la matière sous
l'influence d'un rayonnement lumineux ou plus généralement d'une onde électromagnétique.

1- L'effet photoélectrique
 Un semi-conducteur est un matériau pauvre en porteurs de charges électriques (isolant).
 Lorsqu'un photon d'énergie suffisante excite un atome du matériau, celui-ci libère plus
facilement un électron qui participera à la conduction.
2- Les photorésitances
Une photorésistance est une résistance dont la valeur varie en fonction du flux lumineux
qu'elle reçoit.
Exemple :
Obscurité ------------> R0 = 20 M ( 0 lux )
Lumière naturelle ------------> R1 = 100 k ( 500 lux )
Lumière intense ------------> R2 = 100 ( 10000 lux ).
Avantages :

 bonne sensibilité
 faible coût et robustesse.

Inconvénients :

 temps de réponse élevé


 bande passante étroite
 sensible à la chaleur.

Utilisation :
détection des changements obscurité-lumière ( éclairage public ).

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3- Les photodiodes
Une photodiode est une diode dont la jonction PN peut être soumise à un éclairement
lumineux.
Courbe :
Le graphe I = f(U) pour une photodiode dépend de l'éclairement ( Lux ) de la jonction PN.

On constate que lorsque la diode est éclairée, elle peut se comporter en générateur
( I = 0 ⇒ U » 0,7V pour 1000lux ). On a donc affaire à une photopile (effet photovoltaïque).

Avantages :
 bonne sensibilité
 faible temps de réponse (bande passante élevée).

Inconvénients :
 coût plus élevé qu'une photorésistance
 nécessite un circuit de polarisation précis. 21
Utilisations :
 Transmission de données

⇒ télécommande IR
⇒ transmission de données
par fibre optique
⇒ détection de passage

 Roue codeuse

⇒ mesures d'angle et de vitesse


⇒ comptage d'impulsions ( souris de PC )

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V-1.3 Capteurs à effet Hall
 Effet Hall: Un barreau de semi-conducteur soumis à un champ magnétique uniforme B
et traversé par un courant I, est le siège d'une force électromotrice UH sur deux de ses
faces.

 La tension de Hall UH est définie par la relation ci-dessous :

RH : constante de Hall (dépend du semi-conducteur)


I .B
U H  RH I : intensité de la source de courant (A)
e B : intensité du champ magnétique (T)
e : épaisseur du barreau de silicium

 Si on maintient le courant I constant, on a donc une tension UH proportionnelle au


champ magnétique B : UH = k. B. I avec k constante
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2- Capteur de champ magnétique :

 La structure typique d'un capteur de champ magnétique est la suivante :

 La sensibilité de ce capteur pourra être ajustée en agissant sur I et sur A.

3- Autres applications

 Capteur de proximité

Le capteur détecte l'approche de l'aimant placé au préalable sur un objet.

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 Mesure de l'intensité d'un courant électrique sans "ouvrir " le circuit

0 I
Le courant I crée un champ magnétique proportionnel à ce courant : B
2 r
Le capteur donne une tension US = k.B = k'.I avec k et k' constantes.
C'est le principe des pinces ampèremétriques (mesure de forts courants de 1000A et
plus).

Avantages :
 plus de détérioration des ampèremètres "classiques".
 pas de danger car le fil reste isolé (pas besoin d'ouvrir le circuit).
 rapidité d'intervention 25
V-1) Les capteurs actifs :
 Effet pyroélectrique: Certains cristaux dits pyroélectriques, ont une polarisation
électrique spontanée qui dépend de leur température. Application : un flux
de rayonnement lumineux absorbé par un cristal pyroélectrique élève sa température ce qui
entraîne une modification de sa polarisation qui est mesurable par la variation de tension aux
bornes d'un condensateur associé
Détecteur de présence infrarouge
 La pyroélectricité est la propriété de certains cristaux qui sont naturellement polarisés
électriquement , et ont la capacité de générer une tension lorsqu’ils sont chauffés ou
refroidis. Le changement de température modifie légèrement la position des atomes à
l’intérieur de la structure cristalline, de sorte que la polarisation du matériau change. Ce
changement de polarisation provoque une tension à travers le cristal.

 Lorsque les deux plaquettes détectent la même quantité d’IR, le capteur est inactif. Il
s’agit de la quantité d’IR ambiante rayonnée dans la pièce ou par des murs à l’extérieur.
Lorsqu’un corps chaud passe, il modifie d’abord la quantité d’IR sur la moitié du capteur
PIR, ce qui crée une différence entre les deux plaquettes du capteur et une impulsion
positive. Lorsque le corps chaud quitte la zone de détection, l’inverse se produit et le
capteur génère une variation négative. Ce sont ces impulsions générées lors des
changements qui sont détectées.
•V-2) Les capteurs passifs :

 C'est l'impédance du capteur qui est sensible aux variations du mesurande.


 Ces variations d'impédance ne sont mesurables que par l'intermédiaire d'un circuit
électronique de conditionnement.
 La variation d'impédance résulte de :
 Soit d'une variation de dimension du capteur, c'est le principe de fonctionnement d'un
grand nombre de capteur de position, potentiomètre, inductance à noyaux mobile,
condensateur à armature mobile.
 Soit d'une déformation résultant de force ou de grandeur s'y ramenant, pression
accélération (exp : armature de condensateur soumise à une différence de pression).

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Capteur passif : principe
 Les capteurs passifs utilisent les variations d’impédance. L’impédance
présente dans l’élément de transduction réagit aux variations du
mesurande aux travers des effets du mesurande sur le corps d’épreuve.
Cette variation d’impédance peut être le résultat d’un changement de
résistivité, de capacitance ou d’ inductance.
 Dans l’expression littérale d’une impédance sont présents des termes
liés:
 d’une part à sa géométrie et à ses dimensions
 d’autre part aux propriétés électriques des matériaux:
 résistivité  (matériaux conducteurs)
 constante diélectrique ε (condensateurs à plaques ou cylindriques)
 perméabilité magnétique µ (métaux ferromagnétiques)
 La variation d’impédance peut donc être due à l’action du mesurande :
 soit sur les caractéristiques géométriques ou dimensionnelles
 soit sur les propriétés électriques des matériaux
 soit plus rarement sur les deux simultanément
 Le tableau suivant donne les caractéristiques électriques sensibles d’un capteur passif :
Caractéristique Type de matériaux
Grandeur mesurée
électrique sensible utilisés
Métaux : platine, nickel,
Température Résistivité
cuivre ...
Très basse
Constante diélectrique Verre
température
Flux de
rayonnement Résistivité Semi-conducteur
optique
Alliage de Nickel,
Résistivité
silicium dopé
Déformation
Perméabilité magnétique
Alliage ferromagnétique

Matériaux magnéto
Position (aimant) Résistivité résistants : bismuth,
antimoine d'indium
Humidité Résistivité Chlorure de lithium
Remarque :
 Ces modes de fonctionnement (actif et passif) correspondent à des principes physiques et
s’adaptent essentiellement aux capteurs à sortie analogique.
 Le capteur passif dispose toujours d’un conditionneur, alors que le capteur actif peut en
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avoir besoin dans certains cas.
VI) Familles de capteurs :

VI-1) capteurs analogiques : Ils fournissent un signal analogique en fonction d'une


grandeur physique, électrique, mécanique,.... C'est la catégorie la plus importante.
Une relation mathématique existe entre la grandeur d'entrée m et le signal de sortie S
S = f (E). On peut décomposer cette famille en deux groupes :

 les capteurs physiques caractérisés par l'existence d'une relation permanente (loi) entre la

grandeur à mesurer et le signal de sortie du capteur.


 les capteurs chimiques impliquent une réaction physico-chimique entre le capteur et
l'environnement qu'il est chargé de capter.

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Capteurs Physiques Capteurs Chimiques

capteurs optiques capteurs de gaz

capteurs de déformation ( force, pression,


capteurs d'humidité
accélération, etc.)

capteurs de température capteurs ioniques

capteurs magnétiques capteurs biochimiques

capteurs acoustiques
rayonnements nucléaires

débit volumique ou massique

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VI-2) capteurs logiques : capteurs présentant deux états (0 et 1) dont le modèle est le
contact ouvert ou fermé. Ils interviennent le plus souvent en tant qu'éléments de sécurité.
S = 0 ou 1.

VI)-3) capteurs numériques : qui fournissent un signal fréquentiel, c'est à dire un certain
nombre d'impulsions par unité de temps en fonction de la grandeur mesurée m. Leur intérêt
majeur réside dans leur facilité d'emploi puisqu'ils peuvent être directement couplés à un
compteur. S = n avec n = km, k entier.

VI-4) capteurs digitaux : il s'agit de dispositifs qui donnent directement des informations
binaires combinatoires. Leur concept est très intéressant puisqu'il s'agit de dispositifs qui
peuvent être directement couplés au système informatique sans la nécessité d'un système
d'amplification puis de conversion analogique numérique.
Dans ce cas S est un code en base 2 en relation linéaire avec m.

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VI) Caractéristiques métrologiques des capteurs :
Les liens entre un capteur et la grandeur qu’il mesure sont définis par ses caractéristiques
d’emploi.
 1. Etendue de mesure
La gamme de mesure, c'est l'ensemble des valeurs du mesurande pour lesquelles un
instrument de mesure est supposé fournir une mesure correcte. L'étendue de mesure
correspond à la différence entre la valeur maximale et la valeur minimale de la gamme de
mesure. On appelle « portée minimale » et « portée maximale » les valeurs limites du
domaine.

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 2. Sensibilité

C’est le rapport de la variation du signal de sortie à la variation correspondante de la


grandeur à mesurer. En d’autre terme c’est la pente de la courbe de réponse du capteur
pour une valeur donnée :
 ds 
S   
 de mi

ds : variation de sortie
de : variation de l'entrée

Signal de sortie

 
sensibilité = tg
ds

Grandeur à mesurer
mi
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 3. Précision
C’est l’aptitude du capteur à donner des indications proche de la vraie valeur de la grandeur
mesurée. L'erreur de précision est la somme de l'erreur de justesse et de l'erreur de fidélité.

 4. Fidélité et justesse
La justesse est la qualité d’un capteur à donner des indications égales à la grandeur mesurée.
La fidélité est la qualité d'un capteur à fournir des indications identiques pour une même
valeur de la grandeur à mesurer.
5. Rapidité
C’est l’aptitude du capteur à suivre dans le temps les variations de la grandeur à mesurer. Il
faut donc tenir compte du temps de réponse, de la bande passante et la fréquence de coupure
du capteur.
 6. Stabilité
La stabilité qualifie la capacité d'un capteur à conserver ses performances pendant une longue
durée (problème de dérive du zéro par exemple).
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 7. Répétabilité et Reproductibilité
La répétabilité est quasi-identité entre les résultats de mesures successifs d'une même
grandeur effectuée avec la même méthode, par le même observateur, avec les mêmes
instruments de mesure et à des intervalles de temps assez courts.
La reproductibilité est la quasi-identité de l'accord entre les résultats de mesures successifs
d'une même grandeur dans le cas où les mesures sont effectuées dans des conditions
différentes.
 8. Résolution
C’est la plus petite variation de la grandeur d’entrée que le capteur est susceptible
d’identifier. (Quantum)

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V) Conditionneurs
 Définition : C’est un dispositif qui assure la conversion de la grandeur électrique
de sortie du capteur en une grandeur électrique exploitable par l’organe de
traitement.
 Cette définition nécessite la connaissance des capteurs.
 Le conditionneur est un montage électronique qui d’une manière plus générale
englobe toute la chaîne instrumentale.
V.1) Rôle du conditionneur
 Dans la réalisation d’un ensemble de mesure, l’association capteur +
conditionneur détermine le signal électrique.
 Les capteurs passifs ont besoin d’une alimentation, et les capteurs actifs ont
besoin d’un circuit d’adaptation pour délivrer un signal transmissible.
 La constitution du conditionneur dépend un certain nombre de performances de
l’ensemble de la mesure:
 sa sensibilité
 sa linéarité
 son insensibilité aux grandeurs d’influence
 En plus de fournir si nécessaire une alimentation au transducteur, le
conditionneur permet d’obtenir la meilleure sensibilité globale possible, en ayant
un comportement quasi linéaire au moins dans une plage limitée de
fonctionnement, et en compensant au maximum les grandeurs d’influence.
V.2) Les conditionneurs du signal
 sont des dispositifs de traitement dont la fonction est en rapport direct avec les
conditions de mesure et avec la nature du signal.
 Les objectifs recherchés :
 Alimentation d’un capteur passif
 Adaptation de la source de signal délivrée par un capteur actif grâce au
type d’interface adéquat entre la source du signal et le reste de la chaîne de
mesure, selon que cette source est une tension, un courant ou une charge.
 Filtration du signal primaire
 Linéarisation du signal analogique
 Amplification du signal analogique
 Isolation galvanique
 Extraction de l’information relative au mesurande
 Et pour certains transmetteurs, d’autres fonctions comme :
 Multiplexage
 Conversion du signal sous forme numérique
VI) Conditionneur associé :
 Le conditionnement de la mesure consiste à rendre exploitable la mesure issue du capteur.
 L’association capteur-conditionneur détermine le signal électrique et ses caractéristiques.
 On effectue une adaptation du signal à la chaîne de mesure complète.

VI.1) Capteurs actifs :


Le capteur se comporte comme une source (tension, courant, charge)

VI.1.1) Capteur source de tension :


On peut adopter le modèle suivant pour la sortie du capteur auquel on vient connecter une
impédance correspondant à l’impédance d’entrée du conditionneur.

Zc : impédance de sortie du capteur.


Vm : tension d’entrée du conditionneur.
Zi : impédance d’entrée du conditionneur

Modèle du capteur source de tension

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VI.1.1) Capteur source de tension :
 On utilisera des dispositifs à forte impédance d’entrée (Zi) de manière à obtenir une
tension en sortie du conditionneur aussi proche que la tension en sortie du capteur. On
pourra utiliser un montage suiveur (inverseur ou non), ou un amplificateur différentiel
classiquement appelé amplificateur d’instrumentation.

Montage suiveur Montage non Inverseur

Amplificateur Différentiel (Amplificateur d’Instrumentation) 42


VI.1.2) Capteur source de courant :
 Dans ce cas, le capteur peut se modéliser par une source de courant avec une impédance en
parallèle.

im : courant de sortie du capteur.


Zi : impédance d’entrée du conditionneur.

Modèle du capteur type source de courant

 On fait appel dans ce cas à un convertisseur courant-tension de manière à obtenir une


tension proportionnelle au courant de sortie du capteur :

Convertisseur courant-tension 43
VI.1.3) Capteur source de charge :
 Le capteur en tant que générateur présente une impédance interne capacitive. C’est le cas
d’un cristal piézo-électrique. Il faut faire attention dans le cas où on branche une impédance
équivalente résistive à ses bornes. Cette résistance peut engendrer une décharge trop rapide
de la capacité empêchant toute mesure :

Modèle du capteur type source de charge

 Dans ce cas, il est préférable d’utiliser un amplificateur de charge :

Amplificateur de charge 44
VI.2) Capteurs passifs :
 Ces capteurs donnent une image du mesurande par l’intermédiaire d’une impédance. On
associe donc toujours une source externe de tension ou de courant au capteur.
Deux grands principes de conditionneurs peuvent être employés :
Montage en pont : on récupère alors une tension proportionnelle au mesurande.
Montage oscillant : la fréquence du signal de sortie est modulée par le mesurande.

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VI.2.1) Montage potentiométrique :
A/ Cas des résistances :
On utilise un simple pont diviseur alimenté par une source de tension continue Vs = eS.
L’impédance interne de la source (Rs) et l’impédance de l’appareil de mesure (Rd) doivent
être prises en compte. Le capteur est modélisé par la résistance Rc.

Modèle du montage potentiométrique

Dans le cas où on néglige Rs et Rd, on obtient :

la relation n’est pas linéaire. On peut utiliser pour ça une alimentation en courant :

 L’utilisation d’une source de courant I rend le montage


directement linéaire si on néglige l’impédance interne de la
source, c’est à dire : ΔVm = I.ΔRc

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