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Capteurs et instrumentations

• Chapitre I
Propriétés générales des capteurs

Cours S2 GEII
IUT Angoulême 2018-2019
I.1. Introduction
• Dans l’industrie, les capteurs servent la plupart
du temps à contrôler le bon fonctionnement de
processus et à commander les actionneurs en
fonction des mesures réalisées (asservissement
des systèmes)

Exemple :
Un capteur de température au sein d’un micro-
processeur s’intègre dans le processus de
stabilisation en température du composant de
manière à assurer son bon fonctionnement.
I.1. Introduction
• Le capteur transforme la grandeur physique à mesurer appelé le
mesurande (température, pression, position…) en un signal
facilement exploitable : tension, courant, charge, impédances,
fonction logique TOR.

• La grandeur physique que l’on veut mesurer ou « mesurande » va


intéragir sur le capteur et être son « stimulus ». La « réponse » ou le
signal de mesure que va retourner le capteur en fonction de la
grandeur physique mesurée sera exploitable car elle sera de nature
électrique, ondulatoire ou de toute autre nature choisi par
l’exploitant et variera en fonction du stimulus.

• Ainsi toute machine ou personne connaissant la façon dont le


capteur traduit le stimulus en signal, connaitront la variation de la
grandeur physique mesurée.
I.1. Introduction
• En d’autre termes, la capteur est un dispositif qui,
soumis à l’action d’un mesurande m non électrique
présente une caractéristique de nature électrique
désignée par s et qui est fonction du mesurande :
S = f (m)
- s est la grandeur de sortie ou réponse du capteur
- m est la grandeur d’entrée du capteur ou mesurande

Information Information
physique convertie
Capteur
m s
I.1. Introduction
• Pour des raisons de facilité d’utilisation, on s’efforce qu’il y ait une
relation linéaire entre les petites variations Δs de la grandeur de
sortie et les petites variations Δm de la grandeur d’entrée :
Δs = S. Δm
Où S est la sensibilité du capteur. Dans ce cas, s est
proportionnelle à m.

• La sensibilité est donc le rapport de la variation du signal de sortie s,


à la variation correspondante de la grandeur à mesurer m (soit la
pente de la courbe de réponse du capteur pour une valeur donnée).

• La sensibilité est la plus petite variation d’une grandeur physique


que peut détecter un capteur.
I.1. Introduction
• En fait, on a généralement :
Grandeurs
d’influence g1, g2…

Mesurande Grandeur
Capteur
m électrique
s
s = f(m, g1, g2…)

• Par conception, la sensibilité S d’un capteur doit dépendre


le moins possible de :
– La valeur de m (linéarité)
– La fréquence de variation
– Du temps (vieillissement)
– D’actions extérieures (grandeurs d’influence)
I.1. Introduction
• Les grandeurs d’influence sont les grandeurs physiques, autre que le
mesurande, dont la variation peut modifier la réponse du capteur :
– Température : modifications des caractéristiques électriques,
mécaniques et dimensionnelles
– Pression, vibrations : déformation et contraintes pouvant altérer la
réponse
– Humidité : modification des propriétés électriques (constante
diélectrique ou résistivité). Dégradation de l’isolation électrique
– Champs magnétiques : création de fem d’induction pour les champs
variables ou modification électriques (résistivité) pour les champs
statiques
– Lumière ambiante : Production de bruit optique, longueur d’ondes
parasites
– Tension d’alimentation : lorsque la grandeur de sortie du capteur
dépend de celle-ci directement (amplitude ou fréquence)
I.1. Introduction
• Nécessité de :
– Réduire les grandeurs d’influences (tables anti-vibration, blindages
magnétique, salle noire…)
– Stabiliser les grandeurs d’influence à des valeurs parfaitement
connues et étalonner le capteur (régulation thermique de
l’environnement d’essai, pressurisation…)
– Compenser l’influence des grandeurs parasites par des montages
adaptés (pont de Wheastone, déportation des systèmes, montage
différentiel…)
Exemple de micro-capteur intelligent :
Capacité miniaturisée avec un diélectrique en polymère hydrophile
technologie CMOS
Changement d’humidité -> changement de capacité -> signal utile avec
compensation des grandeurs d’influence (température) et calibration
automatique
I.2. Les types de capteurs
• Les capteurs passifs : il s’agit de composants passifs (impédances)
R, L, ou C sensibles au mesurande.
• La variation d’impédance résulte :
– Soit d’une variation de dimension du capteur, c’est le principe de
fonctionnement d’un grand nombre de capteur de position,
potentiomètre, inductance à noyaux mobile, condensateur à armature
mobile.
– Soit d’une déformation résultant de forces ou de grandeurs s’y
ramenant, pression, accélération (armature de condensateur soumise
à une différence de pression, jauge d’extensométrie liée à une
structure déformable).
Exemple : certains capteurs de température utilisent le principe selon
lequel la résistance électrique d’un matériau augmente avec la
température – Métaux :
R(T) = R0(1+aT+bT2+cT3)
I.2. Les types de capteurs
Grandeur mesurée Caractéristique Types de matériaux
électrique sensible utilisés
Température Résistivité électrique Platine, Nickel, Cuivre…
Rayonnement optique Résistivité électrique Semi-conducteur
Résistivité électrique Alliage de Ni, Si dopé
Déformation Perméabilité Alliage ferromagnétique
magnétique
Matériaux magnéto-
Position Résistivité électrique résistants (Bismuth,
antimoine d’indium)
Humidité Résistivité électrique Chlorure de lithium
I.2. Les types de capteurs
• Les capteurs actifs : il s’agit de composants transformant l’énergie
propre au mesurande (énergie thermique, mécanique ou de
rayonnement) en énergie électrique : une partie de l’énergie
physique prélevée sur le mesurande est transformée directement
en une énergie électrique qui constitue le signal de sortie.

• Les signaux de sortie (courant, tension) délivré par les capteurs


actifs sont de faible puissance. Ils sont dits de bas niveau et doivent
être amplifiés pour pouvoir être ensuite transmis à distance.

• Le capteur se comporte comme un générateur de tension ou de


courant
I.2. Les types de capteurs
• Effet thermoélectrique : Un circuit formé de deux conducteurs de nature
chimique différente, dont les jonctions sont à des température T1 et T2,
est le siège d’une force électromotrice d’origine thermique e(T1, T2).
• Effet piézo-électrique : L’application d’une contrainte mécanique à
certains matériaux dits piézo-électrique (le quartz par exemple) entraîne
l’apparition d’une déformation et d’une même charge électrique de signe
différent sur les faces opposées.
• Effet d’induction électromagnétique : La variation du flux d’induction
magnétique dans un circuit induit une tension électrique (détection de
passage d’un objet métallique).
• Effet photo-électrique : La libération de charges électriques dans la
matière sous l’influence d’un rayonnement lumineux ou plus
généralement d’une onde électromagnétique.
• Effet Hall : Un champ magnétique B et un courant électrique I créent dans
le matériau une différence de potentiel UH.
• Effet photovoltaïque : Des électrons et des trous sont libérés au voisinage
d’une jonction PN illuminée, leur déplacement modifie la tension à ses
bornes
I.2. Les types de capteurs
Grandeur physique à
Effet utilisé Grandeur de sortie
mesurer
Température Thermoélectricité Tension
Température Pyroélectricité Charge
Flux de Rayonnement
Photo-émission Courant
optique
Flux de Rayonnement
Effet photovoltaïque Tension
optique
Flux de Rayonnement
Effet photo-électrique Tension
optique
Force ou pression Piezo-électricité Charge
Induction
Accélération ou vitesse Tension
électromagnétique
Position (aimant) ou
Effet Hall Tension
Courant
I.3. Capteurs et chaine de mesure
• Capteurs seuls : le capteur délivre directement une information
électrique exploitable.
• Capteurs composites : Pour des raisons de coût ou de facilité
d’exploitation, on peut être amené à utiliser un capteur, non pas
sensible à la grandeur physique à mesurer, mais à l’un de ses effets.
Le corps d’épreuve est le dispositif qui, soumis à la grandeur
physique à mesurer produit une grandeur directement mesurable
par le capteur.

Grandeur à Corps
Capteur
mesurer d’épreuve Grandeur Signal
intermédiaire
électrique
Capteur composite
Exemple : la mesure d’une force à partir d’un capteur de d éplacement. Dans ce cas, le
corps d’ épreuve est un ressort qui traduit la force (mesurande primaire) en élongation
(mesurande secondaire) ensuite un capteur de d éplacement traduira cette élongation
en signal électrique.
I.3. Capteurs et chaine de mesure
• Capteurs intégrés : le capteur délivre directement une information
électrique exploitable.

Alimentation
m Corps m’
Capteur Electronique
d’épreuve
Signal

Substrat de Si

• C’est un composant réalisé par les techniques de la micro-


électronique et qui regroupe sur un même substrat de silicium
commun, le capteur à proprement dit, le corps d’épreuve et
l’électronique de conditionnement.
I.3. Capteurs et chaine de mesure
• Capteurs intégrés à une chaine d’acquisition

Signal de Module Signal de


Grandeur Corps Réaction Elément de sortie électronique de mesure
physique à d’épreuve transduction électrique conditionnement
transmissible
mesurer
Alimentation
Boitier

• Corps d’épreuve : élément mécanique qui réagit sélectivement à la


grandeur à mesurer (mesurande). Il s’agit de transformer la
grandeur à mesurer en une autre grandeur physique dite
mesurable.
• Elément de transduction : élément sensible lié au corps d’épreuve.
Il traduit les réactions du corps d’épreuve en une grandeur
électrique constituant le signal de sortie.
I.3. Capteurs et chaine de mesure

• Boitier : élément mécanique de protection, de maintien et de


fixation du capteur.

• Module électronique de fonctionnement : Il a, selon les cas, les


fonctions suivantes:
– Alimentation électrique du capteur (si nécessaire),
– Mise en forme et amplification du signal de sortie,
– Filtrage, amplification,
– Conversion du signal (CAN…)
I.3. Capteurs et chaine de mesure
• Capteurs intégrés à une chaine d’acquisition

Grandeur Mémorisation et
physique à Grandeur Grandeur Données
affichage des
mesurer électrique électrique numériques
points de mesure

Unité de
Circuit de mise Carte
traitement
Capteur en forme du d’acquisition
informatique
signal (CAN)
(micro-ordinateur)

Domaine analogique Domaine numérique


I.3. Capteurs et chaine de mesure
• La structure de base d’une chaine de mesure comprend au
minimum quatre étages :
– Un capteur sensible au variations d’une grandeur physique et qui, à
partir de ces variation, délivre un signal électrique.
– Un conditionneur de signal dont le rôle principal est l’amplification du
signal délivré par le capteur pour lui donner un niveau compatible
avec l’unité de numérisation. Cet étage peut parfois intégrer un filtre
qui réduit les perturbations présentes sur le signal.
– Une unité de numérisation qui va échantillonner le signal à intervalles
réguliers et affecter un nombre (image de la tension) à chaque point
d’échantillonnage.
– L’unité de traitement informatique peut exploiter les mesures qui sont
maintenant une suite de nombre (enregistrement, affichage de
courbes, traitements mathématiques, transmission des données…).
I.3. Capteurs et chaine de mesure
• Capteurs intégrés à une chaine d’acquisition
Exploite un effet physique Traitement numérique Circuit électrique
des propriétés d’un corps par microprocesseur d’interface

Grandeur Signal Amplification, Signal Signal


physique
Transducteur Transmetteur
électrique linéarisation électrique électrique

Bas niveau Haut niveau Normé

Signal électrique de De l’ordre du mV ou μA


Signal électrique normé
l’ordre du mV ou μA
(+/- 10 V, 0..20 mA, 4..
mA) interprétable par le
circuit de contrôle
commande
I.4. Les grandes familles de capteurs
• On peut classer les grandeurs physiques en 6 familles, chaque
capteur s’associant à l’une de ces 6 familles :

– Mécanique : déplacement, force, masse, débit…


– Thermique : température, capacité thermique, flux thermique…
– Electrique : courant, tension, charge, impédance, diélectrique…
– Magnétique : champ magnétique, perméabilité, moment
magnétique…
– Radiatif : lumière visible, rayon X, micro-ondes…
– (Bio) Chimique : humidité, gaz, sucre, hormones…
I.4. Les grandes familles de capteurs
– Les capteurs optiques : photorésistance, photodiode,
phototransistor
– Les capteurs de température : thermocouple, thermométrie à
quartz
– Les capteurs de position et de vitesse : potentiomètre, capteur
digitaux, capteur à effet Hall, génératrice tachymétrique
– Les capteurs de déformations : jauge de contrainte
– Les capteurs de force (pesage, couple, accélération, vibration) :
capteurs piézoélectrique, accéléromètre à potentiomètre
– Les capteurs de fluides : Débimètre, anémomètre à fil chaud,
manomètre
– Les capteurs d’humidité : Hygromètre résistif, hygromètre à
sorption
– Les capteurs électrochimiques : Résistivimètre, pHmètre
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• Quelles sont les caractéristiques principales d’un capteur ?
– Etendue de mesure : Valeurs extrêmes pouvant être mesurée
par le capteur
– Résolution : Plus petite variation de grandeur mesurable par le
capteur
– Précision : Aptitude du capteur à donner une mesure proche de
la valeur vraie
– Sensibilité : Variation du signal de sortie par rapport à la
variation du signal d’entrée
– Rapidité : Temps de réaction du capteur. La rapidité est lié à la
bande passante
– Linéarité : représente l’écart de sensibilité sur l’étendue de
mesure
– Finesse : représente l’intrusivité du capteur
II.1. Caractéristiques des capteurs
• L’étendue de mesure : Elle définit la zone dans laquelle les
caractéristiques du capteurs sont assurées par rapport à des
spécification données. On peut cette zone en trois familles :
• Zone nominale d’emploi : Zone dans
laquelle le mesurande peut évoluer sans
modification des caractéristiques du
capteur.
• Zone de non-détérioration : Valeurs
limite des grandeurs influençant le
capteur (mesurande, température
environnante…) sans que les
caractéristiques du capteur ne soient
modifié après annulation de surcharge
éventuelles.
• Zone de non-destruction : Elle définit les
limites garantissant la non-destruction du
capteur mais dans laquelle il va y avoir
des modifications permanentes des
caractéristique du capteur.
II.1. Caractéristiques des capteurs
• L’étendue de mesure correspond au domaine de mesure pour
lequel les indications du capteur ne doivent pas être entachées
d’une erreur supérieur à l’erreur maximale tolérée. On appelle les
valeurs limites du domaine, « portée minimale » et « portée
maximale ».

• Exemple
Pour le capteur de force à sortie
fréquentielle dont les
caractéristiques sont données ici,
la portée minimum est 0N, la
portée maximum est 30 N, soit une
étendue de mesure de 30 N
II.1. Caractéristiques des capteurs
• La résolution : Il s’agit de la plus petite variation du mesurande que
le capteur est capable de déceler.
• La résolution doit être regardée avec importance lors de la mesure
d’une grandeur car celle-ci conditionne la précision du résultat
obtenu.

• Exemple
Pour une mesure de temp érature de l’ordre de 1°C, ne prene z pas un capteur avec une
r ésolution de 0.5 °C, par contre pour une temp érature d’une di zaine de °C alors ce capteur
sera assez bon.
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La précision : Elle délimite l’intervalle autour de la valeur mesurée à
l’intérieur duquel on est assuré de trouver la valeur « réelle »
• La précision d’un capteur est le pourcentage d’erreur de son signal
de sortie par rapport à la vraie valeur (mesurande)
• Plus la précision d’un capteur est grande plus son coût est
important. C’est pourquoi, il est essentiel de connaitre la précision
nécessaire pour l’application afin de réduire les coûts.
• Ne pas confondre précision et résolution (unité du chiffre de poids
le plus faible)

• Exemple 1 : un voltmètre avec un afficheur à 4 chiffres r égl ésur le calibre 2 V pourra


afficher 1,486 ou 1,487 V. La r ésolution est donc de 1 mV. Par contre, sa pr écision ne
peut être que de 1 % de la pleine échelle, soit 20 mV.
• Exemple 2 : pour une temp érature mesur ée de 20°C, si le capteur à une pr écision de 1
%, cela signifie que la marge d’erreur de la mesure sera : 19,8°C < T(°C) < 20,2°C
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La sensibilité : C’est une spécification importante dans le choix d’un
capteur. Elle détermine l’évolution de la grandeur de sortie du
capteur en fonction de la grandeur d’entrée.
• La réponse statique est la réponse du capteur en régime
permanent, c’est-à-dire quand les grandeurs d’entrées (mesurande)
et de sortie du capteur (mesure) n’évoluent plus dans le temps
(dérivée des grandeurs d’entrées et de sortie nulles).
• La réponse dynamique est la réponse du capteur lorsque le
mesurande est une fonction du temps
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La sensibilité statique : Pour une mesurande indépendante du
temps, la sensibilité statique en un point de mesure s’exprime par le
quotient de la variation de la réponse par la variation du mesurande :
∆𝑠
𝑆=
∆𝑀

• La sensibilité peut se déterminer graphiquement à partir de la


courbe d’étalonnage. La sensibilité statique est donc égale à la pente
de la caractéristique statique au point de fonctionnement.
II.1. Caractéristiques d’un capteur

Si cette caractéristique comporte une partie rectiligne, on dit que le


capteur est linéaire. Sinon, on cherche à linéariser.
Il faut noter que la sensibilité d’un capteur peut être fonction du
conditionneur auquel il est associé.

Exemple : Pour une sonde r ésistive de temp érature, le constructeur donne la sensibilit éS =
0,37 Ω/°C à 0°C et S = 0,39 Ω/°C à 30°C.
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La sensibilité dynamique : Elle est définie lorsque le mesurande est
une fonction périodique du temps. Par exemple si :
𝑚 𝑡 = 𝑚0 + 𝑚1 cos(𝜔𝑡) 𝑠 𝑡 = 𝑠0 + 𝑠1 cos(𝜔𝑡)
• Alors
𝑠1
S=
𝑚1
• Où S(f) correspond à la fréquentielle du capteur
• La sensibilité varie alors avec la fréquence et elle dépend aussi du
point de fonctionnement
• D’une manière générale, on cherche à ce que S suive le plus
fidèlement possible m sur une plage de fréquence aussi importante
que possible. A défaut d’avoir S(f) constante sur une bande, on
défini la bande passante du capteur définie pour une valeur
(généralement -3 ou -6 dB) comme étant la plage de fréquences
𝑆(𝑓)
telle que ≤ −𝑛𝑑𝐵
𝑆𝑚𝑎𝑥
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La rapidité du capteur : Il s’agit de l’aptitude du capteur à suivre
dans le temps les variations de la grandeur à mesurer. Il faut donc
tenir compte du temps de réponse, de la bande passante et la
fréquence de coupure du capteur.
• Le temps de réponse est le temps du régime transitoire après une
variation brusque du mesurande, pour atteindre le régime
permanent.
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• tr (e%) est l’intervalle de temps qui s’écoule après une variation
brusque du mesurande jusqu’à ce que la variation de la sortie du
capteur ne diffère plus d’un écart supérieur à une limite.
• Un capteur est d’autant plus rapide que le temps de réponse est
court.
• La bande passante (domaine de fréquence dans lequel le capteur
fonctionne correctement) est inversement proportionnel au temps
de réponse.
1
𝜏=
2𝜋𝑓𝑐
0,73
𝑡𝑟 1% = 4,6 × 𝜏 =
𝑓𝑐
0,35
𝑡𝑟 (10%) = 2,2 × 𝜏 =
𝑓𝑐
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La linéarité du capteur : un capteur est dit linéaire dans une plage
déterminée du mesurande, si sa sensibilité est identique pour
toutes les valeurs du mesurande.
• Cette zone peut être définir par la définition d’une droite obtenue
comme approchant au mieux la caractéristique réelle du capteur,
par exemple par la méthodes des moindres carrés.

• On définit à partir de cette droite


l’écart de linéarité qui exprime en %
l’écart maximale entre la courbe
réelle et la droite approchant la
courbe.
II.1. Caractéristiques d’un capteur
• La finesse : C’est une spécification qui permet à l’utilisateur
d’estimer l’influence de la présence du capteur sur la valeur du
mesurande. On parle alors d’intrusivité du capteur.
Exemple : Il faut que la résistance d’entrée d’un voltmètre soit la plus
grande possible pour ne pas perturber le fonctionnement du montage
• Elle est définie non seulement vis-à-vis du capteur mais aussi vis à
vis de l’environnement d’utilisation du capteur
Exemple : dans le cas d’une mesure thermique, on cherchera un
capteur à faible capacité calorifique vis-à-vis des grandeurs
l’environnant.
• Finesse et sensibilité sont en général antagoniste. Il peut y avoir un
compromis à faire.
II.2. Etalonnage d’un capteur
• La caractéristique statique est la courbe qui représente la réponse
statique en fonction du mesurande, on l’appelle aussi courbe
d’étalonnage.
• L’étalonnage permet d’ajuster et de déterminer, sous forme de
graphique ou algébrique, la relation entre le mesurande et la
grandeur électrique de sortie.

• On peut dire qu’un étalonnage est correct lorsqu’il est


reproductible.
II.2. Etalonnage d’un capteur
• La courbe d’étalonnage peut être définie par une relation
fonctionnelle
• Cas 1 : la loi est connue physiquement
Exemple : sonde de température type thermistance
1 1
𝐵(𝑇−𝑇 )
𝑅𝑇 = 𝑅0 𝑒 0

• Cas 2 : la loi est une approximation polynomiale déterminée par


régression
Exemple : sonde de température type pt100
𝑅𝑇 = 100(1 + 3,9083𝑇 − 5,775 × 10−7 𝑇 2 )
• L’inversion de la relation fonctionnelle n’est pas un problème trivial
II.3. Sources et type d’erreurs
• Bien évidemment, le capteur présente des limites dans son
utilisation

• En effet, l’utilisateur doit se poser la question suivante :


Quelle confiance puis-je avoir dans le signal électrique délivré par le
capteur ?
II.3. Sources et type d’erreurs
• Une erreur est une différence entre la valeur « vraie » de la mesure
et celle obtenue à partir de la réponse du capteur.
– L’erreur absolue est la valeur de l’erreur directement liée à la
mesure. Par exemple : pour une valeur nominale de 100 Ω,
l’erreur absolue est : ± 0,2 Ω
– L’erreur relative est le rapport en pourcentage entre l’erreur
absolue et le résultat de la mesure. Pour le même exemple,
l’erreur relative est :
(0,2 Ω/100 Ω)x100 = 0,2%
• Une incertitude est un écart évalué statistiquement par rapport à la
valeur vraie. Généralement, on suppose que la distribution des
résultats est « normale », c’est-à-dire gaussienne. On parle
d’incertitude (absolue), d’incertitude relative, ou de précision sur les
résultats de la mesure.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Les erreurs systématiques sont celles qui n’ont aucun caractère aléatoire.
La mesure, dans des conditions identiques, donne toujours la même
erreur par rapport à la valeur vraie.
• Pour une valeur donnée du mesurande, une erreur systématique est soit
constante soit à variation lente par rapport à la durée de la mesure. Il y a
donc un décalage entre la valeur vraie et la valeur mesurée. Cette erreur
peut être facilement corrigée en fonction du type d’erreur systématique.
• Les erreurs systématiques peuvent être éliminées par :
– Un ré-étalonnage périodique du capteur,
– Un meilleur choix de capteur
– Une utilisation optimale du capteur
• Les sources usuelles d’erreurs systématiques sont :
– Mauvais étalonnage du zéro, de la pleine échelle,
– Prise en compte d’un facteur de gain erroné,
– Erreur lié au principe même du capteur (non-linéarité intrinsèque…)
– Erreur lié à l’emploi du capteur (par exemple, mauvaise jonction
thermique d’un thermomètre avec le corps à mesurer)
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreur d’offset
• L’erreur d’offset ou décalage est la différence entre la valeur
« vraie » de la mesure et celle obtenue à partir de la réponse du
capteur pour la borne inférieure de l’étendue de mesure.

• Les erreurs absolues s’évaluent soit dans l’unité du mesurande, soit


dans l’unité de mesure.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreur de gain
• L’erreur de gain est l’erreur de la pente de la courbe caractéristique
du capteur. Elle est visible essentiellement pour la borne supérieure
de l’étendue de mesure.

• Certains capteurs intègrent une procédure interne de ré-étalonnage


(étalon interne) du zéro et de la pleine échelle.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreur de linéarité
• L’erreur de linéarité est l’erreur entre le comportement linéaire
théorique du capteur et sa réponse réelle.
• L’erreur de linéarité est l’écart maximal divisé par la pleine échelle
de sortie, soit 𝜀 = 𝛿𝑦𝑖 /𝑦𝑚𝑎𝑥

• L’erreur de linéarité maximale sur l’étendue de mesure est souvent


appelée erreur de linéarité intégrale.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreur d’hysteresis
• L’erreur d’hysteresis correspond à la différence de mesure entre le
signal de sortie d’une même mesurande si elle est prise lors d’une
valeur montante ou descendante.
• L’hysteresis est la différence maximale entre les deux grandeurs de
sortie obtenue pour un même mesurande. L’hysteresis est souvent
donné en % de l’étendue de mesure.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreur de quantification
• La caractéristique liée à une erreur de quantification est en escalier,
cette erreur est souvent due à la numérisation du signal et incombe
au convertisseur numérique.
• Cette erreur de quantification est aussi appelée distorsion.
II.3. Sources et type d’erreurs
• L’Erreur aléatoire peut se situer de part et d’autre de la valeur vraie.
• Les erreurs aléatoires peuvent être dues :
– Aux caractéristiques intrinsèques (présence de bruit thermique, frottement,
seuil…)
– A des signaux parasites d’origine électriques
– Aux grandeurs d’influences (température, tension d’alimentation, pH…)
– Au mode d’emploi de l’appareil (erreur de lecture sur un appareil à aiguille,
numérisation de la sortie, …)
• Même si leur origine est connue, on peut pas connaitre leur valeur ni leur
signe. Pour les évaluer, on fait appel à des méthodes statistiques.
• Bien que celle-ci soit difficile à déterminer, des solutions existent pour
réduire ces erreurs comme par exemple effectuer cette mesure un grand
nombre de fois afin que la valeur moyenne se centre autour de la valeur
vraie, ou en empêchant les dérives en protégeant la chaine de mesure de
l’environnement extérieur.
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreurs liées aux grandeurs d’influence
• De nombreux phénomènes physiques dépendent de plusieurs
grandeurs physiques.
Exemple : la résistance d’une photorésistance dépend de la lumière
reçue mais aussi de la température. On parle alors de « dérive
thermique ».
II.3. Sources et type d’erreurs
• Erreurs liées à la stabilité

• La stabilité (long term drift) d’un capteur quantifie l’importance de


sa dérive dans le temps. Cette stabilité est souvent exprimée en
unité du mesurande par unité de temps, par exemple par jour, par
an…

• La stabilité d’un instrument de mesure conditionne la fréquence de


son étalonnage. C’est l’un des points sur lesquels les capteurs ont
le plus progresser ces dernières années.
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Rappel : Soit n mesure effectuées sur un mesurande, on définit à
partir de ces n mesures :
– La valeur moyenne :
σ𝑖 𝑚 𝑖
𝑚 =
𝑛
– L’écart type (dispersion des résultats autour de la valeur
moyenne):

σ 𝑚𝑖 − 𝑚 ²
𝜎=
𝑛−1
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Fidélité – C’est l’aptitude d’un capteur à délivrer, pour une même
valeur de la grandeur mesurée, des indications voisines entre elles,
même si la valeur moyenne de cette réponse est éloignée de la valeur
vraie, c’est-à-dire attendue compte tenu des caractéristiques du
capteur.

• Un capteur est fidèle si l’écart type sur les réponses à une même
valeur du mesurande est faible.
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• La mesure de la fidélité est basée sur l’écart type de
l’histogramme.
• La fidélité est la probabilité cumulée que la mesure soit incluse
dans un intervalle donné.
• Pour la loi gaussienne de
moyenne 𝑚 ഥ et d’écart type σ,
la confiance à x% est par
exemple :

𝑃 𝑚
ഥ ± 𝜎 = 68,3%
𝑃 𝑚
ഥ ± 𝜎 = 95,5%
𝑃 𝑚
ഥ ± 𝜎 = 99,7%
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Justesse – La justesse est l’aptitude à donner des indications égales
à la grandeur mesurée, les erreurs de fidélité n’étant pas prise en
considération.
• Un capteur est juste si l’écart entre la moyenne des résultats et la
valeur vraie est faible, même si l’écart type est grand.

• Un capteur est juste si la réponse moyenne est proche de la


valeur vraie.
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Précision – Elle définie l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur
réelle et la valeur obtenue en sortie du capteur. Ainsi, un capteur précis
aura à la fois une bonne fidélité et une bonne justesse.
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Evaluation de la précision :
𝑃= 𝐽² + 𝐹²
Avec J : erreur de justesse et F : erreur de fidélité.
II.4. Caractéristiques statistiques d’un
capteur
• Un capteur est fidèle si la dispersion de ses résultats est faible.
• Un capteur est juste si son erreur systématique est négligeable
• Un capteur est exact s’il est à la fois juste et fidèle
• Fidélité – Aptitude d’un instrument de mesure à donner des indications
très voisines pour une même valeur du mesurande dans des conditions
d’essais raisonnablement constantes.
• Justesse – Aptitude d’un instrument de mesure à donner des
indications exemptes d’erreur systématique.
• Exactitude – Aptitude d’un instrument de mesure à donner des
indications proches de la valeur vraie d’une grandeur mesurée.
• Classe d’exactitude – Classe d’instruments de mesure qui satisfont à
certaines exigences métrologique destinées à conserver les erreurs
dans des limites spécifiées.
Conclusions
• Bien évidemment, le capteur n’est jamais seul. Il est intégré à une
chaine de mesure qui permet par exemple :
– D’afficher la valeur du mesurande sur un écran,
– De tenir compte automatiquement de la valeur du mesurande
pour asservir le processus.
Exemple : Asservissement d’un chauffage dans une enceinte

• De plus, dans la plupart des cas, le signal délivré par le capteur


n’est pas directement exploitable : il faut utiliser un conditionneur
de signal qui a pour principaux objectifs :
– D’amplifier le signal,
– De linéariser le signal,
– D’extraire l’information relative au mesurande.
Conclusions
• Le choix d’un capteur approprié s’effectue en vérifiant que ses
caractéristiques métrologique sont compatibles avec les conditions
imposées par le cahier des charges. Ces conditions sont de deux types :
– Conditions sur le mesurande,
– Conditions sur l’environnement de mesure.
MESURANDE CAPTEUR
Conditions imposées Caractéristiques métrologiques
Plage de variation Etendue de mesure
Variation minimale à mesurer Résolution
Spectre de fréquence ou vitesse de rotation Bande passante
Précision de mesure Erreur de linéarité, Erreur d’hysteresis
Plage de température de fonctionnement Dérive thermique du zéro, Tenue en température
Localisation Encombrement
Composition de l’atmosphère Inertie chimique, Protection
Parasites Blindage
Isolement ou non par rapport à la masse

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