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La baropodométrie

La baropodométrie, un outil d’analyse

de la posture et de la marche
Camille MARINI* La mesure et l’étude des pressions plantaires ont de multiples usages, tels que la détection
PhD, Data scientist de pathologies ou traumatismes ou l’aide à la conception d’orthèses. Plusieurs systèmes
Maximilien FOURNIER de mesure de pressions existent, avec différentes caractéristiques (mesures pieds nus ou
Ingénieur polytechnicien chaussés, résolutions spatiale et temporelle de capteurs plus ou moins grandes).
Différentes métriques peuvent être calculées pour extraire des informations à partir des
FeetMe,
96 bis, boulevard Raspail, pressions plantaires brutes. Pour que ces métriques soient exploitables, elles doivent
75006 Paris, France représenter ce qu’il se passe réellement au niveau du pied. Une résolution spatiale élevée
de capteurs, ainsi qu’une fréquence d’acquisition des données raisonnable sont donc
nécessaires.
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Mots clés - baropodométrie ; phase de la marche ; pression plantaire ; système de mesures de pressions

Pedobarography, a tool for analysing posture and gait. The measurement and study of foot
pressure have multiple uses, such as the detection of pathologies or traumas or aiding the
design of orthoses. Several pressure measurement systems exist, with different characteristics
(floor-based or in-shoe measurements, spatial and temporal sensor resolutions with a smaller
or larger range). Different metrics can be calculated to extract raw foot pressure data. In order
to exploit these metrics, they must represent what is really happening with the foot. A high
sensor spatial resolution, as well as a reasonable data acquisition frequency are therefore
necessary.
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Keywords - foot pressure; pedobarography; pressure measurement system; walking phase

L
*Auteur correspondant.
Adresse e-mail :
camille.marini@gmail.com
(C. Marini).
a baropodométrie permet la mesure des pressions
plantaires. La pression étant une force par unité de
surface, la baropodométrie permet d’analyser les
pressions et les forces appliquées sous le pied lorsque
la personne est à l’équilibre ou lorsqu’elle se déplace.
On parle de baropodométrie statique, quand les
mesures sont faites à l’équilibre, et de baropodométrie
dynamique lorsque le sujet est en mouvement.
Les systèmes de mesure de pressions sont composés
de capteurs qui convertissent la pression en signaux
électriques, qui peuvent ensuite être lus et traités par un
ordinateur. Les paramètres de la baropodométrie
déduits de ces mesures permettent d’évaluer la qualité
de la posture et de la démarche, et de détecter des
traumatismes et pathologies. Ces troubles sont soit la
cause soit la conséquence d’une mauvaise posture ou
démarche. Comme rapporté par la Haute Autorité de
santé, « toute perturbation du système locomoteur,
d’origine extérieure, traumatique ou pathologique, a des
conséquences sur la distribution des forces agissant sur
les surfaces plantaires d’appui. L’observation des
empreintes constitue une méthode de choix, qui révèle
certains dysfonctionnements du système locomoteur,
mais également des anomalies morphologiques du
pied » [1].
Les capteurs de pression
La mesure de pression se fait via des capteurs de pres-
sion. Ces derniers convertissent une variation de pres-
sion en tension électrique (figure 1), qui peut ensuite être
lue et traitée par un ordinateur. Il existe trois types prin-
cipaux de capteurs : résistifs, capacitifs et piézoélec-
triques. Ils sont basés sur des principes physiques
différents, ce qui leur confère des propriétés distinctes
(tableau 1).
Les systèmes de mesure de pressions
plantaires
Les systèmes de mesure de pressions plantaires sont
composés d’un ou plusieurs capteurs de pression. Il
existe plusieurs types de système : les plateformes, les
tapis de marche, les capteurs libres, et les semelles
embarquées.
Les principales caractéristiques à considérer pour choi-
sir un système sont :
• la surface active du système ;

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8 http://dx.doi.org/10.1016/j.revpod.2015.03.005 • n° 63 • mai-juin 2015 •

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• l’ergonomie du système, c’est-à-dire la facilité et la
rapidité de mise en place et d’utilisation, ainsi que
l’encombrement du système ;
• le type de mesures possibles : statique ou dyna-
mique, pieds nus ou système embarqué dans la
chaussure. Les pressions plantaires mesurées pieds
nus en cabinet informent sur les postures et démarche
“naturelles”, mais elles ne correspondent pas aux
“conditions réelles”, c’est-à-dire sur des terrains plus
ou moins accidentés et lorsque le pied est chaussé ;
• la densité de capteurs, c’est-à-dire le nombre de cap-
teurs de pression par centimètre carré (cm2). Ce nombre
varie de 1 à 4 capteurs par cm2 dans les systèmes
actuels. Un nombre élevé permet une étude détaillée des
zones d’appuis sollicitées. Un nombre trop faible de
capteurs limite la couverture de l’étude, au risque de
manquer certaines caractéristiques importantes ;
• la fréquence de la mesure (figure 2). Une fréquence
élevée permet d’avoir plus de finesse dans l’analyse
temporelle des données. Une fréquence d’acquisition
© C. Marini
© C. Marini
Figure 1. Fonctionnement d’un capteur de pression : il conver-
tit la pression en tension électrique. Ce signal est transmis
à un ordinateur et les données peuvent être visualisées sur
l’écran.
Tableau 1. Avantages et inconvénients des différents types de capteurs de pression.
Avantages
Capteurs résistifs Électronique simple
Peu coûteux
Capteurs capacitifs Bonne précision des mesures
Réponse rapide des capteurs
Fiabilité de longue durée
Mesures dépendant peu de la température
Capteurs piézoélectriques Bonne précision des mesures
Réponse rapide des capteurs
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d’au moins 100 Hz est nécessaire lors d’une course,
tandis qu’une fréquence de 50 Hz suffit pour une
marche normale. Les pressions doivent être échan-
tillonnées à 40 Hz (voire 5 Hz) pour étudier les
métriques de posturologie, ce qui peut aussi être cal-
culé a posteriori à partir de données échantillonnées
avec une plus haute fréquence ;
• le prix du système. Les coûts varient significative-
ment d’un système à l’autre (de 200 à 60 000 euros) ;
• le type de capteurs : piézoélectrique, résistif, ou
capacitif (voir tableau 1).
Certaines caractéristiques sont spécifiques à un type de
système (surface active, ergonomie, et type de
mesures), d’autres peuvent varier au sein d’un même
type de systèmes (nombre de capteurs par cm2, fré-
quence de la mesure, prix et type de capteurs).
Plateformes
Les plateformes sont des systèmes posés au sol et
munis d’une surface de capteurs de pression d’environ
Figure 2. Illustration de l’importance de la fréquence de mesure. Les cercles bleus correspondent
à une fréquence d’échantillonnage de 100 Hz, tandis que les cercles rouges de 25 Hz. On constate
qu’une telle fréquence ne permet pas de suivre l’évolution de la courbe, on croirait que les valeurs
mesurées sont constamment égales à 1.
Inconvénients
Mesures dépendant de la température
Peu fiable pour les hautes pressions
Électronique coûteuse
Mesures dépendant de l’humidité
Ne peuvent pas être utilisés pour faire des mesures
statiques
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40-50 cm2, avec généralement un nombre de capteurs
au cm 2 et une fréquence d’acquisition élevés
(tableau 2). Elles permettent de faire des enregistre-
ments statiques et dynamiques. Toutefois, comme la
surface ne peut contenir qu’un seul pas, l’analyse
dynamique ne peut se faire sur plusieurs pas succes-
sifs. Afin d’obtenir des pas semblables, la méthode
“Two Step” est recommandée. Cette méthode
consiste à effectuer un premier pas en dehors de la
plateforme et un second sur la plateforme.
Toutes les plateformes doivent être étalonnées pour
pouvoir réellement mesurer la pression. Si la plate-
forme est fiable, la pression mesurée ne doit pas
dépendre du poids du patient renseigné dans le logi-
ciel. Si le fait de changer le poids du patient dans le
logiciel modifie la pression mesurée, alors la plate-
forme ne mesure qu’une répartition de pression et pas
une pression effective.
Tapis
Les tapis de marche sont des plateformes de plus
grande dimension (longueur supérieure à 1,5 m) qui
permettent d’enregistrer plusieurs pas (2 à 4 pas pour
une longueur de 1,5 m). Ils permettent donc de faire des
analyses statiques et dynamiques. Les mesures restent
toutefois limitées à quelques pas et ne sont pas effec-
tuées en “conditions réelles”.
La seule façon de mesurer la pression directement sous
le pied du patient est de le faire marcher pieds nus sur
le tapis. Cependant, cela exclut l’influence des chaus-
sures et éventuellement des semelles du patient. En
effet, si le patient court avec ses chaussures sur le tapis,
vous mesurez la pression sous les chaussures, qui est
bien différente de la pression sous les pieds.
Capteurs libres
Les capteurs libres sont des capteurs de pression isolés
que l’on peut disposer dans la zone d’intérêt du pied.
Des enregistrements statiques et dynamiques peuvent
ensuite être réalisés. Ils ont l’avantage d’être peu
encombrants et de prendre des mesures en conditions
réelles. Cependant, ils ne permettent pas de suivre les
pressions plantaires sous l’ensemble du pied, mais
seulement à des points isolés. De plus, il est parfois
difficile de fixer les capteurs sur les pieds du patient, ce
qui rend les mesures précises plus difficiles.
Semelles embarquées
Les semelles embarquées sont des semelles consti-
tuées de capteurs de pressions, qui peuvent se porter
dans la chaussure. Elles possèdent les avantages de
capteurs libres et permettent de plus de mesurer les
pressions plantaires sous l’ensemble du pied pourvu
que la résolution spatiale des capteurs soit suffisante.
Les semelles embarquées permettent de mesurer la
pression réelle sous les pieds des patients, contraire-
ment aux tapis. Elles permettent ainsi de prendre en
compte l’influence du chaussant et des éventuelles
semelles orthopédiques. Elles peuvent également
contenir beaucoup plus de capteurs que des systèmes
de capteurs libres.
On trouve actuellement sur le marché deux types de
semelles embarquées :
• le premier type est principalement destiné à un

Tableau 2. Comparatifs entre les différents systèmes de mesure des pressions plantaires.

Type Plateforme Tapis de marche Capteur libre Semelles embarquées

baropodométrique

Résolution spatiale 1-4 capteurs par cm2 1-4 capteurs par cm2 1 capteur De 8 à plus de 1 800
capteurs

Surface active 40-50 cm x 40-50 cm 40-50 cm x 150- Zone couverte par Zone couverte par
300 cm (voire plus le capteur les capteurs (si bonne
long) résolution spatiale,
l’ensemble du pied)

Fréquence 100-500 Hz 100-500 Hz 25-100 Hz 25-750 Hz

d’acquisition

Prix 2 000-15 000 € 7 000-20 000 € 4 000 € (système 200-20 000 €

rassemblant plusieurs
capteurs)

Type de mesures Statiques et dynamiques, Statiques et Statiques et dynamiques, Statiques et dynamiques,

pieds nus dynamiques, pieds nus pieds chaussés pieds chaussés

Avantages Non encombrant Enregistrement avec Mesures en “conditions Mesures en “conditions

plusieurs pas possibles réelles” ; choix de la réelles”
localisation du/des
capteurs

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usage de recherche, avec des semelles à haute réso- Les paramètres/métriques

lution spatiale (jusqu’à plus de 1 800 capteurs par
semelle) et temporelle (jusque 750 Hz), mais avec un
coût élevé (autour de 20 000 euros +60 euros par paire
de semelles consommables). De plus ces semelles
ont une durée de vie de l’ordre de la centaine de pas.
Elles ne sont donc pas utilisables en cabinet ;
• le deuxième type vise un usage quotidien par des
particuliers, avec des semelles à basse résolution
spatiale et temporelle (autour de 8-10 capteurs, avec
une fréquence d’acquisition faible, de l’ordre de 25 Hz).
Les mesures effectuées avec ce genre de dispositif ne
permettent pas d’obtenir une précision suffisante pour
être utilisables par un professionnel de santé.
Il serait ainsi intéressant de pouvoir utiliser une semelle
embarquée avec une résolution spatiale et temporelle
suffisante (plus de 50 capteurs par semelle et une fré-
quence d’au moins 50 Hz) avec une durée de vie des
capteurs correcte et à un prix abordable pour pouvoir
être utilisée en cabinet.
© C. Marini
de la baropodométrie
De manière générale, les mesures de pressions plan-
taires permettent d’évaluer la qualité de la posture et de
la démarche. Cette évaluation a de multiples applica-
tions : la détection de pathologies ou traumatismes,
l’aide à la conception d’orthèses, l’analyse de perfor-
mances sportives, la prévention de blessures, etc.
Afin d’extraire des informations à partir des mesures
brutes de pressions, différentes métriques peuvent être
calculées par des logiciels allant de pair avec les instru-
ments de mesure de pressions. Les principales
métriques utilisées sont détaillées ci-dessous.
Phases de la marche
La marche peut se découper en cycles de mouvements
des membres inférieurs, un cycle correspondant à deux
pas. Par convention, un cycle débute à l’instant où le
talon se pose au sol et se termine quand ce même talon
est de nouveau posé au sol. Il dure environ 1 seconde

Figure 3. Cycle de la marche. 1 : phase de mise en charge ou taligrade, 2 : phase plantigrade, 3 : pré-oscillation ou phase
digitigrade (d’après Perry J, Davids JR. Gait analysis : normal and pathological function. Journal of Pediatric Orthopaedics.
1992;12(6):815).
© C. Marini

Figure 4. Pressions plantaires moyennées sur l’ensemble du pied au cours d’un cycle de marche.

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et il est composé de deux phases : une phase d’appui pouvant témoigner d’un
(60 % du cycle) et une phase oscillante (40 % du cycle) manque de stabilité.
[2].
F La phase d’appui est subdivisée en trois périodes Pic de pression
[2] (figure 3) : Le pic de pression cor-
• phase taligrade, ou phase de contact initial du pied respond au maximum
au sol et mise en charge (“initial contact and loading de pression sur une
response”). Cette étape est une phase d’appui en période de marche ou
double support et a pour but de transférer le poids sur de course donnée.
une seule jambe. Le pied doit absorber les chocs, Cette période peut être
assurer la stabilité et la progression du transfert de un pas ou un enchaîne-
poids. Elle représente environ 10 % du cycle de ment de pas. Le pic de
marche ; pression peut être cal-
• phase plantigrade. Cette phase correspond à une culé en chaque point du
phase d’appui unipodal. Elle est divisée en deux par- pied suivant la résolu-
ties : tion spatiale des cap-

© C. Marini
– le milieu de la phase d’appui (“mid-stance”). Cette teurs. Il renseigne sur les
phase se situe dans l’intervalle 10 %-30 % du cycle zones du pied qui subis-
de marche. Elle se termine lorsque le poids du corps Figure 5. Pic de pression sent des contraintes
est aligné avec l’avant du pied, au cours d’un pas (en kg/cm2). maximales et la valeur
– la fin de la phase d’appui (“terminal stance”). Cette de ces contraintes.
phase se situe dans l’intervalle 30 %-50 % du cycle Cette métrique ne
de marche. Le poids du corps avance au-delà de donne pas d’indication
l’avant du pied. Cette phase se termine lorsque le sur la temporalité de
talon du pied qui n’est pas en appui touche le sol ; cette contrainte, elle
• phase digitigrade ou pré-oscillation (“pre-swing”). peut être appliquée sur
Cette phase correspond à un appui en double support un temps très court ou
et se situe dans l’intervalle 50 %-60 % du cycle de tout au long de la
marche. Elle a pour but de préparer et débuter le marche.
déplacement vers l’avant du membre inférieur. L’autre Des pics de pression
jambe est dans sa phase de mise en charge, les orteils trop élevés peuvent
du pied de référence exercent une poussée et le pied entraîner des blessures
se décharge rapidement. sous le pied. Les per-
F La phase oscillante a pour but l’avancement de la sonnes diabétiques
jambe de référence (en bleu dans la figure 3). Elle peut atteintes de neuropa-
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aussi être subdivisée en trois sous-phases, qui sont thies subissent des
fonction du niveau d’avancement de la jambe de réfé- déformations qui entraî-
rence. Figure 6. Intégrale pression/ nent l’apparition de sur-
F On peut suivre en continu l’évolution de la phase temps au cours d’un pas pressions plantaires.
d’appui en observant les pressions plantaires. Pendant (en kg/cm2). (Calculs effectués Comme ces personnes
avec les mêmes données
la phase de mise en charge, la moyenne des pressions perdent la sensibilité au
que figure 5).
plantaires sur l’ensemble du pied augmente (figure 4, niveau des pieds, elles
phase 1). La pression moyenne diminue pendant la ne vont pas adapter leur
première moitié de l’appui unipodal, puis augmente à marche pour éviter de stimuler ces zones de surpres-
nouveau jusqu’au début de la phase de pré-oscillation sions, et un ulcère peut rapidement se former [3].
(figure 4 phase 2). Pendant la phase d’oscillation, les La figure 5 montre le pic de pression au cours d’un pas,
pressions plantaires sont nulles. Mesurer les pressions pour cette personne et ce pas, les pressions maximales
plantaires permet donc d’évaluer la qualité du cycle de sont exercées sous les métatarses, ainsi que sous l’hallux.
marche. On peut notamment étudier si les temps passés
dans chaque sous-phase d’appui correspondent à la Intégrale pression/temps
normale, si on observe une asymétrie entre les deux L’intégrale pression/temps correspond à la pression
pieds, ce qui peut témoigner d’un dysfonctionnement intégrée sur une période de marche ou course donnée.
anatomique. On peut aussi étudier la variabilité de ces Comme pour le pic de pression, cette période peut être
sous-phases d’un pas à l’autre, une forte variabilité un pas ou un enchaînement de pas. L’intégrale pression/

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Références
[1] Haute Autorité de santé.
Analyse baropodométrique de
la marche. 2007. www.has-
sante.fr/portail/upload/docs/
application/pdf/synthese_
baropodometrie.pdf
[2] Perry J, Davids JR.
Gait analysis : normal and
pathological function. Journal
of Pediatric Orthopaedics.
1992;12(6):815.
© C. Marini

[3] Ledoux WR, Shofer JB,

Cowley MS, Ahroni, JH,
Cohen V, Boyko EJ. Diabetic
foot ulcer incidence in relation
Figure 7 (a,b). a : trajectoire du centre de pression au cours d’un pas (courbe noire). b : force latérale et médiale de part et to plantar pressure magnitude
d’autre de la ligne du centre de pression (en haut), indice de forces latérales/forces médiales (en bas). (Calculs effectués avec les and measurement location.
mêmes données que figure 5). J Diabetes Complications.
2013 Nov-Dec; 27(6): 621-6.

temps est calculée en chaque point du pied suivant la
résolution spatiale des capteurs. Cette métrique pondère
la pression appliquée par le temps sur lequel elle est appli-
quée. Une même valeur d’intégrale pression/temps peut
être obtenue avec une valeur de pression moyenne appli-
quée tout au long de l’enregistrement ou bien une pression
faible appliquée la majeure partie de l’enregistrement et une
pression forte le reste de l’enregistrement.
La figure 6 montre l’intégrale pression/temps au cours
du pas, ce calcul a été effectué avec les mêmes données
qu’en figure 5. Bien que le pic de pression soit peu impor-
tant dans le talon, l’intégrale pression /temps est grande,
témoignant d’un appui prolongé sur le talon (par rapport
à l’hallux par exemple).
Centre de pression
Le centre de pression est le barycentre des pressions.
Il est calculé à chaque instant de la phase d’appui.
L’étude des trajectoires du centre de pression donne
des informations sur le déroulé du pied en général, et
permet en particulier de déterminer si le pied est prona-
teur, supinateur ou universel. La variabilité des trajec-
toires informe de la stabilité des appuis du pied.
Comparaison des forces latérales
et forces médiales
Les forces médiales et latérales sont définies par rapport
à la ligne de trajectoire du centre de pression. Il permet
d’étudier la répartition des forces sous le pied, et d’étu-
dier notamment l’évolution en varus-valgus de l’arrière-
pied et la prono-supination du médio- et de l’avant-pied.
On peut quantifier les différences entre forces médiales
et latérales par l’indice de force latérale/médiale, défini
comme le rapport entre la différence de la force latérale
et médiale et la somme des forces.
Dans l’exemple donné par la figure 7 a et b, on observe
que les appuis sont légèrement plus à l’extérieur du pied
au début du pas (LMFI positif), et plus à l’intérieur à la fin
du pas (LMFI négatif).
Conclusion
La mesure et l’étude des pressions plantaires a de mul-
tiples usages, tels que la détection de pathologies ou
traumatismes, l’aide à la conception d’orthèses, l’ana-
lyse de performances sportives, ou la prévention de
blessures. Il existe plusieurs systèmes pour mesurer ces
pressions, qui présentent différentes caractéristiques
(mesures limitées en intérieur ou en conditions réelles
en extérieur et avec pieds chaussés, résolutions spa-
tiales et temporelles plus ou moins grandes, divers
degrés d’encombrement, prix).
Plusieurs métriques peuvent être calculées pour extraire
des informations à partir des pressions plantaires brutes,
telles que le pic de pression, l’intégrale pression/temps,
les trajectoires du centre de pression, ou la décompo-
sition du cycle de marche.
Pour que ces métriques soient exploitables, elles doivent
représenter ce qu’il se passe réellement au niveau du
pied. Une résolution spatiale élevée de capteurs, ainsi
qu’une haute fréquence d’acquisition des données rai-
sonnable sont donc nécessaires. De plus, il est intéres-
sant d’avoir un système embarqué tel que des semelles
connectées qui reflètent les “conditions réelles” de la
marche ou de toute autre activité chaussée. w
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent les
conflits d’intérêts suivants
en rapport avec cet article :
ils travaillent dans la start-up
FeetMe qui développe des
semelles connectées à
capteurs de pressions.

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