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CAPTEURS EN INSTRUMENTATION INDUSTRIELLE

CHAPITRE I : INTRODUCTION AUX CAPTEURS


I. DÉFINITIONS ET CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRA LES
II. TYPES DE CAPTEURS
III. STRUCTURE D’UN CAPTEUR

CHAPITRE II: CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES DES CAPTEURS


I. INTRODUCTION:
II. CARACTERISTIQUES STATIQUES
III. CARACTERISTIQUE DYNAMIQUE
IV. TYPES DE GRANDEURS DE SORTIE
V. ETALONNAGE D’UN CAPTEUR
VI. LIMITES D’UTILISATION D’UN CAPTEUR

CHAPITRE III : LES CONDITIONNEURS DES CAPTEURS PASSIFS


I. CARACTERISTIQUES GENERA LES
II. MONTAGE POTENTIOMETRIQUE
III. MONTAGE EN PONT
IV. LES OSCILLATEURS
V. FORME ET SPECTRE DE FREQUENCE DU SIGNAL A LA SORTIE DU CONDITIONNEUR

CHAPITRE IV : LES CONDITIONNEURS DU SIGNAL


I. INTRODUCTION
II. ADAPTATION DE LA SOURCE DU SIGNAL A LA CHAÎNE DE MESURE.
III. LINEARISATION
IV. AMPLIFICATION DU SIGNAL ET REDUCTION DE LA TENSION DE MODE COMMUN.
V. DETECTION DE L’INFORMATION

CHAPITRE V : QUELQUES EXEMPLES DE CAPTEURS

CAPTEUR DE TEMPERATURE
I. INTRODUCTION
II. LES ECHELLES DE TEMPERATURE
III. TEMPERATURE MESUREE ET TEMPERATURE A MESURER
IV. THERMOMETRIE PAR RESISTANCE
V. THERMOMÉTRIE PAR THERMOCOUPLE.

CAPTEUR DE PRESSION
I. INTRODUCTION
II. PRESSION DE FLUIDE.
III. STRUCTURE DU CAPTEUR DE PRESSION

CAPTEUR DE VITESSE
I. INTRODUCTION
II. CAPTEURS DE VITESSE A SORTIE ANALOGIQUE
III. LES CAPTEURS DE VITESSE DIGITAUX.

CAPTEUR DE FORCE
I. INTRODUCTION
II. CAPTEURS A TRANSDUCTEUR DE FORCE
III. CAPTEURS DE FORCE A CORPS D’EPREUVE
IV. CAPTEUR A BALANCE DE FORCE
V. CAPTEUR DE COUPLE

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CHAPITRE I : INTRODUCTION AUX CAPTEURS

Lorsque l’on souhaite traduire une grandeur physique en une autre grandeur, on fait appel à ce que l’on nomme
classiquement « capteur ». Son rôle est de donner une image interprétable d’un phénomène physique de manière à
pouvoir l’intégrer dans un processus plus vaste.
Ainsi, un capteur de température au sein d’un micro -processeur s’intègre dans le processus de stabilisation en
température du composant de manière à assurer son bon fonctionnement. De cette mesure va dépendre la vitesse de
rotation du ventilateur.

I. DÉFINITIONS ET CARACTÉRIS TIQUES GÉNÉRALES

Le capteur :
Le capteur est un élément sensible, capable de donner une information sur les variations de paramètres physiques ou
chimiques. Sa résolution, sa sensibilité, sa fidélité … en font un mauvais ou bon capteur.
On parle aussi de transducteur, la grandeur physique d’entrée (le mesurande) étant transformée en une autre grandeur
physique de sortie ou en un signal électrique.

On s’intéressera particulièrement aux capteurs convertissant une grandeur physique quelconque en grandeur
électrique. Elle peut être soit :
- une charge,
- une tension,
- un courant,
- une impédance ( R, L, C).

Le mesurande :
C’est la grandeur physique objet de la mesure (Température, Pression, Humidité, Vitesse du Vent, Direction du Vent,….).

La résolution :
Elle correspond à la plus petite variation du mesurande que le capteur est susceptible de déceler.
Autrement, c’est la plus petite grandeur ou graduation que l’on peut lire.

La sensibilité :
La sensibilité s’exprime par le quotient de la variation de la grandeur de sortie par la variation correspondante de la
grandeur mesurée et ceci pour une valeur donnée de la grandeur mesurée. Ce paramètre doit dépendre aussi peu que
possible du temps (vieillissement) et des grandeurs d’influence. En un point P de la caractéristique du capteur elle est
définie comme étant la dérivée partielle de la grandeur de sortie (f) par rapport à la grandeur d’entée (g) au point
considéré. Si la caractéristique du capteur est linéaire, sa sensibilité est constante.

P S = (f/g)P

g
g 2
La précision :
Qualité qui caractérise l’aptitude d’un capteur à donner des indications proches de la valeur vraie de la grandeur
mesurée.
Elle définit l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur réelle et la valeur obtenue en sortie du capteur. Ainsi un
capteur précis aura à la fois une bonne fidélité et une bonne justesse.

La finesse :
Qualité exprimant l’aptitude d’un capteur à donner la valeur de la grandeur à mesurer sans modifier celle-ci par sa
présence. Cela permet d’évaluer l’influence du capteur sur la mesure. On la définit non seulement vis à vis du
capteur mais aussi vis à vis de l’environnement d’utilisation du capt eur.
Par exemple, dans le cas d’une mesure thermique, on cherchera un capteur à faible capacité calorifique vis à
vis des grandeurs l’environnant.
Finesse et sensibilité sont en général antagonistes. Il peut y avoir un compromis à faire.
Pour un capteur d’induction B, un capteur à forte perméabilité sera très sensible, par contre sa présence aura
tendance à perturber les lignes de champ et la mesure de l’induction ne sera pas celle sans capteur, d’où une
mauvaise finesse. Mais cette erreur peut être évaluée en vue d’une correction post-mesure et ainsi faire abstraction de
la présence du capteur.

La linéarité
Zone dans laquelle la sensibilité du capteur est indépendante de la valeur du mesurande. Cette zone peut être définie
à partir de la définition d’une droite obtenue comme approchant au mieux la caractéristique réelle du capteur, par
exemple par la méthode des moindres carrés.
On définit à partir de cette droite l’écart de linéarité qui exprime en % l’écart maximal entre la courbe réelle et la
droite approchant la courbe.
f
Caractéristique réelle

+max
Caractéristique linéarisée

-max

g
Exemple de linéarisation de caractéristiques

La fidélité :
Qualité qui caractérise l’aptitude d’un capteur à donner pour une même valeur de la grandeur mesurée, des
indications concordantes entre elles ie qui ne sont pas entachées d’erreurs fortuites (systématiques).
Une mesure répétitive est délivrée sans erreurs par le capteur. L’erreur de fidélité correspond à l’écart type obtenu
sur une série de mesures correspondant à un mesurande constant.

La justesse
C’est l’aptitude d’un capteur à délivrer une réponse proche de la valeur vraie et ceci indépendamment de la notion de
fidélité. Elle est liée à la valeur moyenne obtenue sur un grand nombre de mesures par rapport à la valeur réelle.

Le mesurage :
C’est toutes les opérations expérimentales pour la connaissance de la valeur numérique du mesurande. Le capteur
s’inscrit dans une chaîne de mesure. Cette chaîne peut avoir diverses structures.

La chaîne de mesure :
Suite d’éléments transducteurs et d’organes de liaison d’un instrument de mesure allant du capteur, premier élément
de la chaîne, au dispositif indicateur de stockage ou de traitement qui en est le dernier élément .

T RAITEMENT1 T RANSMISSION
MILIEU CAPTEUR T RAITEMENT2
g f

MENT 2
3
Par exemple, la mesure d’un débit peut se faire en plusieurs étapes :
- transformation du débit en une pression différentielle,
- transformation de la pression différentielle en la déformation mécanique d’une membrane,
- transformation de la déformation mécanique en une grandeur électrique (à l’aide d’un piézo-électrique) via
un circuit électronique associé.
L’ensemble de ces étapes constitue la chaîne de mesure.

L’étendue de mesure :
L’étendue de mesure d’un capteur est le domaine de variation de la grandeur mesurée dans lequel le capteur assu re la
conversion de cette grandeur suivant ses spécifications. Ce domaine est toutefois limité par l’apparition d’un défaut
de précision ; ce qui implique la prise en compte des différentes sources d’erreurs (chapitre II).

Types de grandeur physique :


On peut classer les grandeurs physiques en 6 familles, chaque capteur s’associant à l’une de ces 6 familles :
- Mécanique : déplacement, force, masse, débit etc…
- Thermique : température, capacité thermique, flux thermique etc...
- Electrique : courant, tens ion, charge, impédance, diélectrique etc…
- Magnétique : champ magnétique, perméabilité, moment magnétique etc…
- Radiatif : lumière visible, rayons X, micro-ondes etc...
- (Bio) Chimique : humidité, gaz, sucre, hormone etc…

Durée de vie :
Un capteur doit conserver dans le temps ses caractéristiques métrologiques . Sa durée de vie peut se définir outre les
impératifs que peut impliquer son stockage, par le nombre de cycles correspondant à son étendue de mesure, pouvant
être appliqué sans altération de la précision (résistance à la fatigue).
Le développement de l’instrumentation s’explique par le développement de l’électronique :
*La possibilité d’amplifier considérablement le signal électrique de sortie du capteur permettant de réaliser
la conversion de la grandeur physique à un très faible niveau de puissance.
*La grande rapidité d’amplification et de traitement que confère l’instrumentation électronique permet de
réaliser ces opérations en limitant les altérations dynamiques du signal du capteur. (C’est a insi que les
performances dynamiques d’une chaîne de mesure électronique comprenant des dispositifs électroniques de
traitement de signal sont les plus souvent limitées par le capteur lui-même).
*La transmission de la grandeur électrique est souvent indispensable lorsque la mesure doit être faite à
distance. Il peut s’agir d’une transmission par fils conducteurs ou par rayo nnement électromagnétique. Mais
en présence de perturbations importantes, la transmission de signaux électriques dans les conducteurs est
parfois remplacée par celle de signaux lumineux dans des fibres optiques.

Les grandeurs d’influence


Le capteur de par ses conditions d’emploi, peut se trouver soumis non seulement au mesurande mais à d’autres
grandeurs physiques parasites dont les variations sont susceptibles d’entraîner un changement de la grandeur
électrique de sortie qu’il n’est possible de distinguer de l’action du mesurande. Ces grandeurs physiques ‘’parasites’’
auxquelles la réponse du capteur peut être sensible sont les grand eurs d’influence (influence de la T, P, H…).

II TYPES DE CAPTEURS
On peut distinguer deux types de capteurs suivant leur mode de fonctionnement: les capteurs actifs et les capteurs
passifs.

II.1.Les capteurs actifs :


Ils produisent (comme un générateur) un signal de sortie électrique par conversion de l’énergie fournie par la
grandeur d’entrée ou ses variations.

g f
CAPTEUR

Malgré leur caractère actif, ces capteurs sont souvent associés à des amplificateurs électroniques, la puissance
prélevée à la mesure affectée du rendement étant en général insuffisante pour assurer le fonctionnement de la chaîne
de mesure.

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Le principe physique de quelques capteurs actifs est consigné dans le tableau suivant :

MESURANDE EFFET UTILIS E GRANDEUR DE SORTIE

TEMPÉRATURE THERMOÉLECTRICITÉ TENSION

FLUX DE RAYONNEM ENT PHOTOEMISSION COURANT


OPTIQUE EFFET PHOTOVOLTAÏQUE TENSION
EFFET PHOTO ELECTROMA GNETIQUE TENSION
PYROÉLECTRICITÉ CHARGE
FORCE, PRESSION, PIEZOELECTRICITE CHARGE
ACCELERATION
VITESSE INDUCTION ELECTROMA GNETIQUE TENSION

POSITON (aimant) EFFET HALL TENSION

Tableau 1 : Capteurs actifs et leur principe physique de base

Précision sur les effets utilisés :


Thermoélectricité ou effet thermoélectrique :
Elle utilise l’effet SEEBECK pour la production d’une f.e.m. fonction de la différence de température entre la sonde
et une jonction de référence.
L’effet SEEBECK (1822), c’est le passage de courant, déterminé par la différence d e température entre deux
Soudures de conducteurs métalliques de nature différente faisant partie d’un circuit fermé .
C’est l’exemple des thermocouples. Chromel-Alumel (--1200C).
Effet pyro électrique : (cas des températures très élevées).
Il se fonde sur la connaissance de la relation qui lie la température d’un corps et l’énergie monochromatique (loi de
Planck) ou totale (loi de Stefan) qu’il rayonne (E= h avec h = 6.625 10 ).

Thermoélectricité et pyroélectricité

Effet photovol taï que :


C’est l’apparition d’une différence de potentiel entre deux couches d’une plaquette de semi conducteur dont les
conductivités sont opposées ou entre un semi conducteur et un métal sous l’effet d’un flux lumineux. Le capteur ou
convertisseur photovoltaïque convertit la grandeur lumineuse (éclairement) en courant.
Effet photo électromagnétique :
C’est la libération de charge électrique dans la matière sous l’influence d’un rayonnement lumineux ou plus
généralement électromagnétique, dont la longueur d’onde est inférieure à un seuil, caractéristique du matériau.
Effet piezo électrique :
La piézoélectricité est la propriété que présentent certains diélectriques cristallins de se charger électriquement
lorsqu’ils sont soumis à une contrainte mécanique (effet direct) ou polarisés par l’action d’un champ électrique
extérieur (effet inverse), leurs dimensions se modifient (quartz SiO2 ).
Effet électromagnétique :
Le capteur (électromagnétique) est un dispositif convertisseur d’énergie utilisant le couplage électromagné tique par
l’effet d’un champ magnétique ou champ électrique. Ce sont des capteurs de vitesse essentiellement.

Piézoélectricité et Induction électromagnétique


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Photo émission ou effet photoémissif :
Les électrons libérés sont émis hors de la cible éclairée et forment un courant collecté par application d’un champ
électrique.
Effet Hall :
Un matériau (généralement s.c.) sous forme de plaquette, parcouru par un courant I et soumis à une induction B
faisant un angle  avec le courant I, fait apparaître une tension V perpendiculaire à B et à I.
V = k.I.B.sin Où k est une constante du matériau et des dimensions de la plaquette.

Photoélectricité et et Effet Hall

II.2.Les capteurs passifs :


Contrairement aux capteurs actifs ce sont des capteurs auxquels une puissance électrique doit être fournie, pour
assurer leur fonctionnement.
Ce sont des transducteurs à impédance variable (dans l’expression littérale d’une impédance sont présents des
termes liés d’une part à sa géométrie et à ses dimensions, d’autre part aux propriétés électriques des matériaux à
savoir la résistivité, la perméabilité magnétique, la constante diélectrique).

g CAPTEUR f

Énergie

Tableau 2 : Capteurs passifs : principe physique et matériau utilisé

II.2.1.Résistance variable
*potentiomètre rotatif ou linéaire ;
*thermistance : il en existe de deux sortes
- les métalliques (notamment les thermistances platine (Pt )) permettant des mesures très précises de la
température.
- puis les semi-conducteurs avec une sensibilité élevée et dont la variation est monotone en fonction de la
température dans une plage réduite (CTP, CTN)
*photorésistance: C’est une résistance constituée de matériau semi-conducteur dont la valeur varie avec le
rayonnement électromagnétique.

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II.2.2.Inductance variable
C’est une variation d’inductance propre ou mutuelle due au déplacement d’un noyau magnétique ou a u
mouvement relatif de circuits couplés magnétiquement (capteur de position, de force)
II.2.3.Capteur capacitif
Il se présente sous forme de condensateur dont la capacité peut être modifiée par le déplacement relatif de
leurs armatures ou par changement de propriétés (permittivité, angle de perte du milieu diélectrique).

III. STRUCTURE D’UN CAPTEUR


Le capteur n’est pas en soi un dispositif élémentaire. En réalité sa structure peut être complexe et
comprendre divers éléments.

CORPS T RAITEMENT1 T RANSDUCT EUR


MILIEU SONDE
D’EPREUVE

ACT IONNEUR T RAITEMENT 2 F’

F’’’ F’’
Structure d’un capteur
La sonde :
C’est un dispositif de transmission de la grandeur physique mesurée

Le corps d’épreuve :
C’est un dispositif qui, soumis au mesurande étudié en assure une première traduction en une autre grandeur
non électrique, appelée mesurande secondaire, grandeur à laquelle le transducteur électrique est sensible.

mesurande mesurande CAPT EUR Signal


CORPS D’ÉPREUVE
primaire secondaire ACT IF ou PASSIF électrique
Figure : Structure d’un capteur composite

La structure même du corps d’épreuve est un dispos itif permettant parfois d’amplifier la déformation et
donc d’accroître la sensibilité au mesurande.
(Exemple d’une pression mesurable au moyen d’une membrane, corps d’épreuve dont la déformation est
traduite électriquement par le mouvement de la membrane)
En toute hypothèse, l’étage final du capteur assurant en boucle ouverte la transformation du mesurande en
grandeur électrique est lui-même un capteur ou un transducteur à sortie électrique.

La boucle de régulation :
Certains capteurs contiennent une boucle de régulation interne comprenant un amplificateur
d’asservissement ainsi qu’un actionneur ou effecteur, transformant la grandeur électrique de sortie de
l’amplificateur en grandeur physique. L’asservissement permet de maintenir à une valeur spécifiée, (à
l’erreur de boucle près), la grandeur d’entrée ou une grandeur intermédiaire du capteur. Cette méthode
permet de réduire la perturbation due à la mesure et de s’affranchir de la non linéarité d’éléments tels que le
corps d’épreuve. La grandeur de sortie du capteur est alors généralement prélevée à la sortie de
l’amplificateur de réaction.

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CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES DES CAPTEURS

I.INTRODUCTION:

La métrologie est la science des mesures née en ÉGYPTE. Du fait des crues du NIL, les Égyptiens durent recourir à
la géométrie pour retrouver les limites de leurs champs. L’unité de mesure d’alors était l’aune pharaonique qui est la
longueur entre le coude et l’extrémité du majeur.
Avec l’évolution des sciences au 17eS la métrologie va connaître un premier développement avec une diversité
d’instruments et une multitude de grandeurs étalons.
Au 18eS apparaissent les premiers spécialistes de la métrologie (horlogers)
Il a fallu attendre 1875 pour voir la création du Bureau International de Poids et Mesures, premier établissement créé
pour s’occuper de métrologie et uniquement de métrologie.

II.CARACTERISTIQUES STATIQUES

Les seuls mesurandes dont la valeur est parfaitement connue sont les grandeurs étalons, puisque leur valeur es t fixée
par convention.
La valeur de tout autre mesurande ne peut être connue qu’après traitement par la chaîne de mesure. C’est la valeur
vraie du mesurande qui détermine l’excitation du capteur, mais l’expérimentateur n’a accès qu’à la réponse globale
de la chaîne de mesure; cette réponse exprimée en unités du mesurande est la valeur mesurée. L’écart entre la valeur
mesurée et la valeur vraie est l’erreur de mesure.
Seule une conception rigoureuse de la chaîne de mesure permet de réduire l’erreur de me sure et donc l’incertitude
sur la valeur vraie.

II.1 Erreurs systématiques :


Pour une valeur donnée du mesurande, une erreur systématique est soit lente, soit à variation lente par rapport à la
durée de mesure. Elle introduit donc un décalage constant ent re la valeur vraie et la valeur mesurée.
II.1.1.valeur de référence :
C’est la valeur de la grandeur de sortie pour une valeur nulle du mesurande. C’est le décalage du zéro d’un appareil
de mesure (valeur inexacte d’une tension d’alimentation), températ ure 0 de référence d’un mélange.
II.1.2.caractéristique du capteur :
C’est l’erreur due à l’appareillage (vieillissement du capteur, fatigue mécanique de ses composants ou leur altération
chimique) entrainant une modification progressive de sa courbe d’étalonnage initial. Un réétalonnage fréquent de
tout capteur permet de réduire, sans pourtant l’annuler ce type d’erreurs.
II.1.3.rapidité et temps de réponse :
La réponse d’un capteur s’applique au régime permanent de la grandeur de sortie en présence d’un mesurande. Dès
l’instant où le mesurande se trouve appliqué au capteur ou subit une variation brusque, l’établissement du régime
permanent subséquent est précédé d’un régime transitoire dont l’importance doit pouvoir être appréciée pour une
réalisation correcte des mesures. La fonction du temps qui détermine ce régime transitoire découle de l’équation
différentielle du système. Elle est la solution générale de l’équation sans second membre.
*Pour un système de premier ordre, l’équation A(dS/dt) +B.S = m0 a pour solution, en supposant S = 0 pour t = 0
S=S0 [1-exp(-t/)] avec S0 = m0 /B, valeur de S en régime permanent, et , constante de temps du système ;
on parle de fréquence de coupure en régime sinusoïdal F c = 1/2
*Pour un système du second ordre, l’équation s’écrit A.(d 2 S/dt 2) + B.(dS/dt) + C.S = m0
En posant 0 = (C/A)½ et C) ½] le coefficient d’amortissement, la solution de l’équation s’écrit
S=S0 {1-[1/(1-2 ) ½ ]*exp.(-0 t)}.sin[(1-2 ) ½ .0 t + ] , où arsin(1-2 ) ½ .
La grandeur utilisée pour déterminer quantitativement la rapidité es t le temps de réponse (r), qui est l’intervalle de
temps qui s’écoule après une variation brusque du mesurande jusqu’à ce que la variation de la sortie du capteur ne
diffère plus de sa valeur finale d’un écart supérieur à la limite % conventionnellement fixée.
D’autres intervalles de temps ont été définis qui permettent de mieux connaître le régime transitoire lui-même.
- Le temps de retard à la montée ou délai à la montée, (dm) c’est le temps nécessaire pour que la grandeur de sortie
(S) croisse à partir de sa valeur initiale de 10% de sa valeur totale.
- Le temps de montée (m), est l’intervalle de temps correspondant à la croissance de (S) de 10% à 90% de sa
valeur totale.
Dans le cas d’un mesurande entraînant la décroissance de la grandeur de sortie, on parle des temps suivants :
- Le temps de retard à la chute ou délai à la chute (dc) :c’est le temps qu’il faut pour que la grandeur de sortie (S)
décroisse à partir de sa valeur initiale de 10% de sa variation totale.
- Le temps de chute (c) : c’est l’intervalle de temps correspondant à la décroissance de (S) de 10% à 90% de sa
variation totale.

8
(S/S0 )
1

0.9

0.1

dm m dc c

II.1.4.Finesse: (voir chapitre I)


II.1.5.Erreurs induites par le mode de mesure: position de l’œil d’un observateur (erreur de parallaxe).

II.2. Erreurs accidentelles :


II.2.1. Mobilité:
En dessous d’une certaine valeur, les variations du mesurande n’entraînent pas de variation décelable du signal
électrique fourni par le capteur (non réaction pour dЅ petit).
II.2.2. Erreur de lecture (humaine):
Due à la distraction (être attentif et soigneux)
II.2.3. Erreur de résolution :
1/2

r = + (II.2.1)2 (II.2.2.)2


II.2.4. Hystérésis:
L’hystérésis correspond à l’écart maximum entre les grandeurs de sortie relevées à mesurande croissant et à
mesurande décroissant.
S

II.2.5. Quantification (digital) :


Le dernier digit est une source d’erreur
II.2.6. Signaux parasites :
- dans le capteur : support magnétique
- dans le conditionneur : Effet SEEBECK
II.2.7. Grandeurs d’influence (Température, Pression, Humidité….)
Ces différentes erreurs sont évaluées en terme d’erreur relative ou absolue

Fidélité : erreurs accidentelles (aléatoires) faibles


Justesse: erreurs systématiques faibles
Précision: fidélité + justesse
III. CARACTERISTIQUE DYNAMIQUE
Lorsque les capteurs sont utilisés pour mesurer des grandeurs physiques dont la vitesse de variation n’est pas
négligeable devant celle qui correspond à leur mode propre il est nécessaire de prendre en compte leurs
caractéristiques dynamiques.
Généralement, la rapidité de réponse d’un capteur est caractérisée, dans le domaine temporel par le temps de montée
de sa réponse indicielle ou dans le domaine fréquentiel, par sa bande passante (à 3 dB)
S 20log Q(j)

1
0.9
3dB

0.1
tr t  

tr = temps de montée de10% à 90% =2f

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IV. TYPES DE GRANDEURS DE SORTIE

IV.1 Les capteurs à sortie analogique ‘’continue ‘’


Ce sont des capteurs dont la grandeur électrique de sortie est liée en régime à tout instant à la grandeur d’entrée par
la caractéristique du capteur.
Il s’agira d’une tension, d’un courant, d’une impédance dont la valeur, mesurable en permanence est l’image de la
grandeur physique que mesure le capteur.
Exemple du thermocouple où la tension de sortie est image de la différence de température entre la sonde et la
jonction de référence.
Certains capteurs fournissent une grandeur électrique de sortie qui est modulée en fonction de la grandeur physique
d’entrée.
IV.1.1.La modulation d’amplitude :
L’onde porteuse (sinusoïdale) dont la longueur d’onde peut être comprise entre quelques kilomètres et quelques
centimètres, subit dans le temps des variations de la tension (de modulation) tandis que sa fréquence reste constante.
Sa réception à l’arrivée est aisée mais souvent entachée de bruit d’origine atmosphérique ou industrielle (parasites).
Le rendement de l’émetteur reste faible. Toutefois l’onde porteuse modulée occupe u ne bande de fréquences réduite.
C’est le cas du transformateur différentiel utilisé comme capteur de position linéaire, dont l’enroulement primaire
est alimenté en tension sinusoïdale et dont la sortie est formée de la différence de tension entre les deux secondaires.
L’image de la position de l’équipage mobile peut être obtenue par démodulation synchrone du signal de sortie du
capteur. (Le rapport de transformation est défini par la relation entre les tensions d’entrée et de sortie, lié au rapport
des nombres de spires dans les circuits primaire et secondaire).
IV.1.2.La modulation de fréquence :
L’onde porteuse subit dans le temps des variations de fréquence proportionnelles aux variations de la tension de
modulation ; son amplitude reste constante (cf. V.F.C. 4151).
Toutefois la détection à l’arrivée est complexe, puisqu’il faut effectuer une conversion fréquence -amplitude pour
obtenir l’information. Mais la méthode, de par son insensibilité a ux amplitudes (puisque écrêtage) possède
d’intéressantes propriétés antiparasites.
C’est le cas des capteurs de force ou de pression dans lesquels un organe mécanique voit sa fréquence de résonance
modifiée sous l’effet de la force ou de la pression à mesurer.

IV.2.Les capteurs à sortie binaire


Les capteurs incrémentaux à sortie binaire peuvent être classés dans la même catégorie. Leur fonctionnement basé
sur le défilement d’une structure périodique devant un repère, entraîne la production d’une impulsion.
Le comptage du nombre de ces impulsions permet de mesurer la vitesse du déplacement.
La détermination du sens du déplacement impose l’utilisation de deux ou trois structures périodiques décalées.
Les capteurs numériques codés ont comme grandeur de sortie un ensemble ou une séquence de signaux binaires
Les capteurs numériques sont appréciés à cause de la relative insensibilité de leurs signaux de sortie vis -à-vis des
parasites et, à cause de leur compatibilité avec l’instrumentation digitale (capteur de position angulaire).

V. ETALONNAGE D’UN CAPTEUR


L’étalonnage du capteur comprend l’ensemble des opérations qui permettent d’expliciter, sous forme graphique ou
algébrique la relation entre les valeurs du mesurande et celles de la grandeur électrique de sortie et ceci en tenant
compte de tous les paramètres additionnels susceptibles de modifier la réponse du capteur.
V.1.Etalonnage simple
Il s’applique à un mesurande défini par une grandeur physique unique et à un capteur non sensible ou non soumis à
des grandeurs d’influence. Il s’agit en particulier de mesurandes statiques c’est à dire à valeurs constantes :
-mesure de distances fixes à l’aide d’un capteur potentiométrique dont l’indication ne dépend pas de la température,
grandeur d’influence ;
-mesure d’une force constante (pesage) au moyen de jauges compensées en température ;
-mesure d’une température stable à l’aide d’un thermocouple.
Dans ces conditions, l’étalonnage consiste à associer à des valeurs parfaitement déterminées du mesurande les
valeurs correspondantes de la grandeur électrique de sortie: l’étalonnage s’effectue par un seul type d’expériences et
par étalonnage direct ou indirect.
V.1.1 Étalonnage direct ou absolu
Les diverses valeurs du mesurande sont fournies soit par des étalons soit par des éléments de référence dont la valeu r
est connue avec une très grande précision (température de points fixes…)
V.1.2 Étalonnage indirect ou par comparaison
On utilise un capteur de référence dont on possède la courbe d’étalonnage et dont on est assuré de la stabilit é.
Le capteur de référence et le capteur à étalonner sont soumis dans les mêmes conditions, simultanément si possible, à
l’action de mesurandes identiques dont le capteur de référence permet de connaître les valeurs. On parlera de courbe
d’étalonnage (sous la forme graphique) et d’équation caractéristique (sous la forme algébrique) du capteur.

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V.2.Etalonnage multiple
Lorsque le mesurande à lui seul ne permet pas de définir la réponse du capteur, il faut que soit précisée, par une série
d’étalonnages successifs, l’influence de chacun des paramètres actifs additionnels.
L’obtention d’une courbe d’étalonnage parfaitement définie exige alors une procédure d’étalonnage dans laquelle le
capteur se trouve soumis à une succession ordonnée et spécifiée de v aleurs de mesurande. Une remise à zéro du
capteur (le mesurande et la grandeur de sortie ont les valeurs correspondant à l’origine de leurs variations :S=0 pour
m=0) et un relevé de la grandeur de sortie par une suite croissante puis, décroissante depuis la v aleur maximale est
nécessaire .
Les propriétés physiques du support matériel du mesurande peuvent aussi être l’un des paramètres déterminants de la
réponse du capteur (capteur de niveau : capacitif dépend et de la hauteur de liquide mais aussi de sa constante
diélectrique).

V.3. Validité d’un étalonnage.


La validité d’un étalonnage réside dans la répétabilité (même mesurande, même grandeur de sortie dans les mêmes
conditions d’utilisation) et dans l’interchangeabilité (même type de capteur, même résultat) ce qui impose une
rigueur de fabrication et de contrôle.

VI. LIMITES D’UTILISATION D’UN CAPTEUR

Les contraintes mécaniques, thermiques ou électriques auxquelles un capteur est soumis, entraînent, lorsque leurs
niveaux dépassent des seuils définis, une modification des caractéristiques du capteur, telles qu’elles étaient
connues par étalonnage préalable ou spécifications du constructeur. Il est donc indispensable que l’utilisateur soit
averti des diverses limites d’utilisation d’un capteur et des risques qu’il en court à les dépasser.

VI.1.Domaine (ou zone) nominal d’emploi :


Il correspond aux conditions normales d’utilisation du capteur (zone dans laquelle le mesurande peut évoluer sans
modification des caractéristiques du capteur) ; ses limites sont les valeurs extrêmes que peuvent atteindre de façon
permanente ou le mesurande ou les grandeurs d’influence.

VI.2.Domaine de non détérioration :


Au- delà du domaine nominal, les caractéristiques métrologiques du capteur risquent d’être modifiées. Cette
altération est cependant réversible (après suppression des surcharges éventuelles, les modifications survenues sont
annulées).

VI.3.Domaine de non-destruction :
Au-delà du domaine de non-détérioration, les caractéristiques métrologiques du capteur sont modifiées de façon
irréversible. Un réétalonnage est nécessaire.
ex : pour un capteur de t°

1. 0 --- 60°C
2. –20°C 80°C
3. –50°C ------ 100°C

11
CHAPITRE III : LES CONDITIONNEURS DES CAPTEURS PASSIFS

I. CARACTERIS TIQUES GENERALES


Le conditionnement de la mesure consiste à rendre exploitable la mesure issue du capteur. L’association capteur -
conditionneur détermine le signal électrique et ses caractéristiques.
On effectue une adaptation de la source du signal à la chaîne de mesure complète.
I.1.Principaux types de conditionneurs
Les variations de l’impédance (Zc) d’un capteur passif liées aux évolutions d’un mesurande (m) ne peuvent être
traduites sous la forme d’un signal électrique qu’en associant au capteur une source de tension (es ) ou de courant (I s )
et généralement d’autres impédances (Z k ) constituant alors le conditionneur du capteur. La source de courant est à
proscrire à cause de son impédance interne (Z is ) >>Zc.
L’information est portée soit par l’amplitude du signal de mesure : Vm = es . F(Zc, Zk ) (montages potentiométriques
et ponts) soit par la fréquence du signal de mesure (oscillateur). Fm = G(Zc, Zk )
I.1.1.Montage potentiométrique
Le montage potentiométrique (figure1) présente l’intérêt de la simplicité mais son inconvénient majeur est sa
sensibilité aux parasites.

Z1 Z2
Z1
es Vm
Zc es Zc Z3
Vm

Figure 1
Figure 2

I.1.2 Montage en pont


Le pont (figure 2), qui est un double potentiomètre, permet une mesure différentielle réduisant de façon importante
l’influence des parasites.
Lorsque le capteur et le conditionneur sont purement résistifs, on utilise de préférence une source de tension ou de
courant continue. L’utilisation d’une source de tension sinusoïdale nécessite dans le traitement de l’information, une
démodulation et un filtrage de signal de mesure et une fréquence de la source au moins cinq (5) fois supérieure à
celle du mesurande.
NB : Une fréquence de source relativement élevée rend non négligeable l’impédance des capacités et inductances
parasites.
I.1.3 Les oscillateurs:
Les oscillateurs utilisés en conditionneurs peuvent être de type sinusoïdal ou de relaxation; ils délivrent un signal
dont la fréquence est modulée par l’information; ce qui lui assure une protection contre les parasites.
I.2.Qualité d’un conditionneur
Un conditionneur se caractérise par :
I.2.1.Sa sensibilité :
A la variation m du mesurande correspond une variation Zc de l’impédance du capteur qui entraîne une variation
soit de l’amplitude ou de la fréquence du signal.
*Sensibilité propre du capteur
cp cm
*Sensibilité propre du conditionneur
co = Vm/Zc
*Sensibilité globale
a = Vm/m = (Vm/Zc)*(Zc/m) = cp *co

I.2.2.Sa linéarité
Le conditionneur est linéaire si sa sensibilité propre est indépendante de Zc; l’association d’un conditionneur linéaire
et d’un capteur linéaire délivre un signal de mesure proportionnel aux variations du me surande.
Si le conditionneur n’est pas linéaire, il peut être linéarisé en remplaçant l’un de ses composants fixes par un second
capteur (fonctionnement push-pull).

R1

es Rc
Vm

12
Vm = es.Rc/(Rc+R1 )
dVm = [(Vm/R1 ). (R1 /m) + (Vm/Rc). (Rc/m)].d m
a = es/(Rc+R1 )2 . [ (R1 .dRc/dm) - (Rc.dR1 /dm)]
En choisissant un capteur R1 pour lequel la variation est contraire à Rc, c’est-à-dire : = dRc/dm = - dR1 /dm, il vient:
Rco + R10 = 2Rco et a = (es /2Rco)*
Le montage est linéaire dès lors que chacun des capteurs l’est.
Si le capteur lui-même n’est pas linéaire, il est quelque fois possible de compenser sa non linéarité par une non
linéarité opposée du conditionneur, l’ensemble ayant un fonctionnement qui est quasi linéaire, au moins dans une
plage limitée du mesurande.
I.2.3.Sa compensation des grandeurs d’influence
Si un capteur est sensible à une grandeur d’influence, il est important de pouvoir éliminer du signal de mesure sa
contribution aux variations de Zc (Rc pour les capteurs résistifs).
Soit Vm = es .F(Rk ,Rc) et g une grandeur d’influence
dVm = [(k Vm/Rk ).(Rk /g) + (Vm/Rc).(Rc/g)].dg = dg
Si = 0, les évolutions de la grandeur g n’ont aucun effet sur la tension de mesure.

II. MONTAGE POTENTIOMETRIQUE


II.1Mesure des résistances
II.1.1 Linéarisation
Le capteur de résistance Rc, en série avec une résistance R1 est alimenté par une source de résistance interne Rs et de
f.e.m. es , continue ou alternative.

Rs R1
es Rd (appareil de mesure)
Rc Vm

La tension Vm est mesurée aux bornes du capteur par un appareil de mesure de résistance d’entrée Rd; on a :
Vm = es .Rc.Rd / [Rc (R1 +Rs) + Rd (Rc+Rs+R1 )]
La tension Vm est indépendante de l’appareil de mesure à condition que Rd >>Rc, il vient :
Vm = es .Rc / (Rs+RC+R1 )
Vm n’est pas une fonction linéaire de Rc.
Dans le cas des petits signaux, c’est-à-dire des petites variations de Vm passant de Vmo à Vmo+Vm et la résistance
Rc du capteur, de Rco à Rco+Rc.
Vm = Vmo+Vm = es (Rco+Rc) / (Rs+R1 + Rco+Rc)
Si Rc << Rs+R1+Rco, on a :
Vm= es (R1 +Rs).Rc/(Rco+R1+Rs)2 au second ordre près
La sensibilité du capteur (Vm/Rc) est maximale si et seulement si :
Rco = Rs+R1 # R1 (Rs étant généralement très faible)
Vm = es .Rc/4Rco alors Vm /Rc = es /4Rco
NB :Si par contre le capteur est alimenté par une source de courant avec une résistance interne Rs >> Rco+R1 , la
condition Rc << (Rco+Rs+R1 ) est toujours vérifiée :
Vm = is.Rc (is = es /Rs)
La linéarisation de Vm est possible si on remplace la résistance R1 par un second capteur, identique au premier,
mais dont les variations sont de signe contraire R1 = Rco - Rc (montage push-pull).
Vmo+Vm = es (Rco+Rc ) /[Rs+(Rco + Rc)+(Rco - Rc)]
Soit Vm = es .Rc/(Rs+2Rco).

II.1.2. Compensation des grandeurs d’influence.


La perturbation des grandeurs d’influence est réduite en remplaçant R 1 par une résistance ayant la même sensibilité
aux grandeurs d’influence que le capteur lui-même (généralement un capteur identique au premier).
Soit m le mesurande ; m1 etm2 étant les variations au niveau des capteurs 1 et 2 ; g est la grandeur d’influence et
g sa variation qui est identique pour les deux capteurs.

13
mo++m1

Rs Rc1 g o +g

es Rc2
mo++m2

A l’instant t o la situation initiale est prise comme origine des variations


Rc1 = Rc2 = Rco m = mo
Vm = Vmo = es/2 g = go
Après variation du mesurande (m) et de la grandeur d’influence(g) on a :
Rc1 = Rco+Rc1 et Rc2 = Rco+Rc2
où Rc1 = a.m1 + b.g ; Rc2 = a.m2 +b.g ; a=Rc/m ; b = Rc/g

Vm vaut alors Vm = Vmo +Vm

Vm = es . (Rc2 - Rc1 )


4Rco. [1 + (Rc1 + Rc2 ) / 2Rco]

Si m1 = 0 Vm = (es /4Rco)*(am2 )/(1+bg/Rco)


Avec am2 << Rco ou b.g << Rco
Si m2 = -m1 = m
Vm = (es /2Rco)*[ a.m / (1+ b.g /Rco )]
Dans un cas comme dans l’autre on obtient un signal proportionnel aux variations m.
II.1.3.Elimination de la composante permanente du signal de mesure
L’information est contenue dans la variation Vm de la tension Vm. Celle-ci étant superposée à Vmo et en général
plus petite que cette dernière. La mesure devient particulièrement imprécise dès lors que Rc est constant ou
lentement variable.
Pour éliminer la composante permanente, on utilise soit une alimentation symétrique. La tension symétrique impose
aux deux extrémités du potentiomètre des tensions égales et opposées par rapport à la masse (figure suivante); la
tension Vm qui est mesurée par rapport à la masse a pour expression :

Rs/2 R1

es/2
es/2
Rc Vm
Rs/2

Vm = es(Rc-R1 ) / (Rs+Rc+R1 )
Si R1 = Rco et Rc = Rco+Rc
Vm = (es/4).Rc/Rco.1/[1+Rc/2Rco]

II.2.Mesure des impédances


Il s’agit dans ce cas, soit de capteurs inductifs (position ou déplacement) soit de capteurs capacitifs (niveau,
proximité). Le capteur d’impédance Zc = RC+jXc est en série avec une impédance Z 1 = R1 +jX1 , l’ensemble étant
alimenté par une source sinusoïdale e s d’impédance interne supposée négligeable. Selon la nature de Z 1 , X1 peut être
égal à zéro ; X1 de même signe que Xc ou de signe contraire à Xc

*X1 =0
L’impédance Z1 est une résistance fixe R1 et Zc variant de Zco à Zco+ Zc entraînant une variation Vm de Vm
Vm = es .R1 .Zc / (Zco+R1 )2 *[1/(1+(Zc/(Zco+R1 ))]
En choisissant R1 >> Zco
Vm devient : Vm = es /R1 *|Zc|
On peut remplacer e s et R1 par une source de courant is alimentant l’impédance Zc (is =es /R1 ).

14
*X1 et Xc sont de même signe :
En choisissant les deux impédances identiques; ce qui a pour avantage la compensation des grandeurs d’influence et
l’amélioration de la linéarité en fonctionnement push-pull (voir II.1.2.). Un montage potentiométrique convient le
mieux.
*X1 et Xc sont de signes contraires
C’est le cas d’un capteur inductif d’impédance Zc (Zc = Rc + jXc) et X1 l’impédance d’un condensateur variable.
(R1 étant égale à 0 parce que capacitif)

Lc Rc

es C1 Vm

es = Es.sin (t+) où Es est l’amplitude de e s


Vm = es (-j/C1  (Rc+j (Lc C1 
Le condensateur variable C1 est réglé de façon à obtenir la résonance série. Vm est alors maximale = Vmmax:
il vient
Vmmax = Es *1/Rc. C1 .Fo=1/2 (Lc.C1 )1/2
il vient Lc = 1/C1 2 et Rc = E s *C1 . / Vmmax
Fo=1/2(Lc.C1 )1/2
II.3. Inconvénient du montage potentiométri que
Il faut remarquer que la difficulté majeure lors de l’utilisation du montage potentiométrique vient de sa sensibilité
aux dérives de la source et aux parasites.
II.3.1.Utilisation d’une alimentation dissymétrique

Rs R1 R1 R1

eso
Rc
e Vm

e
Où Rc =Rco+Rc et es =eso + e
Vm = eso .(Rs+R1 )/(Rs+Rco+R1 )2 .Rc + Rco/(Rco+Rs+R1 ).e
Si le circuit est le siège d’une variation de résistance et d’une fluctuation de la tension de source e s 
Vm = eso .(Rs+R1 )/(Rs+Rco+R1 )2 .Rc+[Rco/(Rco+Rs+R1 )].e
Il est évidemment difficile à priori de séparer dans la variation Vm, la part due à R de celle due à e.

II.3.2. Utilisation d’une alimentation symétrique

e+e1 R1

Rc
-e+e2 Vm

Rc = Rco+Rc ; R1 = Rco
Les paramètres e1 et e2 superposent leurs effets à celui de Rc
. Vm = (e/2).Rc/Rco + (e1 +e2 )/2
Pour éliminer l’influence des variations de e, nous cherchons à avoir e 1 = -e2 , sinon, il est impossible encore une
fois de mettre en évidence la variation due à Rc seule.

15
III. MONTAGE EN PONT
Le montage en pont est tout simplement dérivé du mont age potentiométrique lorsque l’on cherche à éliminer la
composante permanente de la tension de mesure. Il ne constitue en fait qu’un potentiomètre double avec mesure
différentielle de tension.
L’intérêt des ponts résulte précisément dans la nature différentielle de la mesure qui la rend moins sensible aux bruits
et dérives de la source. . .

C
R3 i2 R1

A Vm
B
eso R4 i1

Rc
D
Vm=VA -VB =VAB
VA -VB= (VA -VC) + (VC-VB) = R1 i1 -R3 i2
VCD = (R1 +Rc) i1= (R3 +R4 ) i2 =eso
VAB= [R1 / (R1 +Rc)] eso-[R3 / (R3 +R4 )] eso
= [R1 / (R1 +Rc) –R3 / (R3 +R4 )] eso
**Corollaire : Le pont est équilibré si Rc.R3 =R1 .R4 (VAB=0)
Si un parasite ou une fluctuation es s’ajoute à eso et que Rc= Rco+Rc
VB= (eso+es) (Rco+Rc)/ (R1 + Rco+Rc)
VA =R4 (eso+es)/R3 +R4 ) ? Pour R1 =R3 =R4 :
VM= (eso+es) (R1 .Rc)/ (Rco+Rc+R1 ) (R1 +Rc)
VM=eso(1+es/eso)(R1 .Rc)/ (Rco+Rc+R1 ) (R1 +Rco)
L’influence de la fluctuationes sur la tension de mesure est considérablement réduite dès lors que Rc<<Rco.

IV. LES OSCILLATEURS


IV.1. Oscillateur sinusoïdal
La fréquence d’un oscillateur sinusoïdal peut être fixée, en particulier par la résonance d’un circuit constitué d’une
bobine d’inductance Lo et d’un condensateur de capacité Co associé en série ou en parallèle.
Le circuit présente une impédance purement résistive à la fréquence Fo de résonance dont l’expression est :
Fo= [2(LoCo)1/2 ]-1 pour un montage en série
Ou Fo= [2(LoCo)1/2 ]-1 (1-1/QL 2 )1/2 pour un montage en parallèle
Généralement QL , le facteur de qualité >>1, ce qui donne : Fo = [2(LoCo)1/2 ]-1
L’information est contenue dans la variation F de la fréquence Fo (F=Fo+F)
F/Fo=-L/2Lo pour un oscillateur inductif
Ou F/Fo=-C/2Co pour un oscillateur capacitif

IV-2. Oscillateur à relaxation


Pour les oscillateurs à relaxation, le multivibrateur astable (exemple du temporisateur 555 en montage astable) est le
dispositif le plus couramment utilisé. C’est un générateur de signaux rectangulaires dont la fréquence F est liée à la
valeur des composants par une relation de la forme F ~ /RC ;  dépend du montage et la résistance R ou la capacité
C peut être celle d’un capteur.
+ Vcc

R2 R1 R R2

C1 T1 T2

Q1 C ---- 

Q2 Vo

Q1 et Q2 fonctionnent en mode saturé / bloqué (0 / 1)

16
Si Q2 est bloqué alors Q1 est saturé
+ Vcc

R2 R1 ?

C1
T = T1 +T2 = 0.69 (R1 C1 +RC).

Q2 reste bloqué jusqu’à ce que Vc 1 soit égale à 0,7 V pour un transistor au silicium
Vc1 = VCC [1-exp (-t1 /R1 C1 )]

VCC [1-exp (-t 1 /R1 C1 )] = 0,7 ==> VCC-0,7= VCC exp. (-t 1 /R1 C1 ) ==> t1 =R1 C1 Ln (VCC /VCC-O,7) ;

de même on a t 2 = RC Ln (VCC /VCC-O,7) ==> T = T1 +T2 = 0.69(R1 C1+RC)

Montage à AOP :

C -
+V
+
t
R2
R1 Vo -V

T = 2RCLog (1+2R1 /R2 )

V- FORME ET SPECTRE DE FREQUENCE DU SIGNAL A LA SORTIE DU CONDITIONNEUR


Selon le type de conditionneur associé au capteur, la tension mesurée, support de l’information, se présente sous des
formes différentes et chacune de celles ci pose un double problème :

- adaptation de la bande passante des appareillages de traitement, au spectre de fréquence du signal de


mesure. Il est donc important de connaître le spectre de fréquence de la tension de mesure si l’on veut éviter
que son traitement par la chaîne n’aboutisse à une perte préjudiciable d’information.

- détermination de la méthode et des circuits : permettant la détection de l’information portée par un signal de
mesure.

Le signal peut être proportionnel aux variations du mesurande (montage potentiométrique ou en pont) en amplitude
(a) ou encore en fréquence (b)

Amplitude m Fréquence m

a) b)

17
CHAPITRE IV : LES CONDITIONNEURS DU SIGNAL

I. INTRODUCTION
Le capteur et son conditionneur éventuel (potentiomètre, pont, oscillateur) sont la source du signal électrique dont la
chaîne de mesure doit assurer le traitement de la façon la plus appropriée au but poursuivi.

La présente étude concerne certains dispositifs de traitement, dits conditionneurs du signal, dont la fonction est en
rapport direct avec la nature du signal telle que celle-ci résulte d’une part des caractéristiques propres du capteur et le
cas échéant de son conditionneur et d’autre part des conditions pratiques de la mesure.

Les problèmes examinés sont :


- le type d’interface adéquat entre source du signal et reste de la chaîne de mesure selon que cette source
est un générateur de tension, de courant ou de charge ;
- la linéarisation du signal ;
- l’amplification du signal en présence de tension de mode commun ;
- l’extraction de l’information relative au mesurande lorsque s es variations modulent le signal électrique.

II. ADAPTATION DE LA SOURCE DU SIGNAL A LA CHAÎNE DE MESURE


Le capteur, associé à son conditionneur lorsqu’il est passif, équivaut à un générateur constitué d’une source et d’une
impédance interne, et délivrant le signal au circuit qui le charge. Afin que le signal soit obtenu dans les meilleures
conditions, d’une part de sensibilité et d’autre part de stabilité vis -à-vis des variations éventuelles de l’impédance
interne, le générateur équivalent doit être chargé par une impédance appropriée.
Lorsque l’information correspondant au mesurande (m) est délivrée sous la forme d’une f.é.m ec(m) en série avec
une impédance Zc qui peut être importante et variable (thermocouple avec liaison longue, capteur résistif monté dans
un pont de Wheatstone), le circuit aux bornes duquel est recueilli le signal Vm doit être d’impédance d’entrée Zi très
supérieure à Zc de façon à minimiser l’influence sur cette dernière (figure ci-dessous).

Zc Zi

e c(m) Vm

Vm = ec.Zi / (Zc+Zi ) # ec pour Zi >> Zc.

Les dispositifs à grande impédance d’entrée utilisables dans ce cas sont :


*L’amplificateur opérationnel en montage suiveur :

-
+
Zc
Vm Vm
ec(m)

*L’amplificateur opérationnel en montage non inverseur :

R2
-
+
Zc

ec(m) Vm R1 Vs = Vm.(1+R2 /R1 )

18
*L’amplificateur différentiel, en général sous la forme de l’amplificateur d’instrumentation ou d’isolement :

+
Ad
Zc
-
ec(m) Vm A d .Vm

Quand le capteur est électriquement équivalent à une source de courant ic(m) en parallèle avec une impédance
interne Zc (photodiode ou photomultiplicateur par exemple), il faut que l’impédance d’entrée Zi du circuit de
mesure soit très inférieure à Zc pour que le signal recueilli, im, soit pratiquement égal à ic et indépendant de Zc.

im
ic(m) Zc Vm Zi

im = ic.Zc/(Zc+Zi) ic pour Zi << Zc

Cependant, la tension Vm aux bornes de Zi risque dans ce cas d’être elle-même très faible. L’emploi d’un
convertisseur courant-tension permet à la fois de réduire l’influence de Zc et d’obtenir une tension Vm importante.

-
+
ic(m) Zc Vm = -R.ic(m)

Dans le cas, enfin, où le capteur est un générateur de charge q c(m), d’impédance interne capacitive (Cc), cristal
piézoélectrique par exemple, il n’est en général pas possible de placer à ses bornes un circuit dont l’impédance
d’entrée serait résistive : en effet, d’une part la décharge de la capacité risquerait d’être trop rapide pour permettre
une mesure appropriée et d’autre part, la tension recueillie qui dépend de l’ensemble des capacités (Cp) du montage,
capacités des câbles par exemple, serait sensible à leurs variations erratiques (figure a). Le dispositif approprié dans
ce cas est l’amplificateur de charge (figure b) qui délivre une tension proportionnelle à la charge et indépendante de
la capacité du capteur et des câbles de liaison.

Cr

+ -

q c(m) Cc Cp Zi Vm + Cc Cp +

q c(m) - Vm = -qc(m)/Cr

a) Schéma électrique équivalent b) Amplificateur de charge

III. LINEARISATION
La linéarisation permet de corriger le défaut de linéarité d’un capteur ou de son conditionneur éventuel lorsqu’ils
présentent dans leur domaine d’emploi des écarts à la linéarité interdisant de considérer la sensibilité comme
constante à la précision exigée des mesures.

19
Les procédés de linéarisation peuvent être classés en deux groupes :
* d’une part, ceux qui interviennent sur la source même du signal électrique de façon à linéariser ce dernier
dès son origine ;
* d’autre part, ceux qui interviennent en aval de la source afin de corriger la non -linéarité du signal qu’elle
fournit par un traitement approprié, analogique ou digital.
III.1 Linéarisation analogique à la source du signal

III.1.1. Correction de la non-linéarité du capteur

III.1.1.1.Pré polarisation du capteur


Lorsque la courbe d’étalonnage du capteur, qui n’est pas linéaire, présente cependant une plage où le fonctionn ement
est quasi linéaire, il est possible dans certains cas, de décaler le point de fonctionnement dans la zone linéaire en
appliquant au capteur un mesurande constant de valeur appropriée. Cette méthode n’est cependant applicable que
dans les cas où l’information recherchée est liée aux seules variations du mesurande et est indépendante de la valeur
constante à laquelle elles sont superposées: c’est ainsi que le flux lumineux modulé (t), reçu par un
phototransistor, peut être superposé à un flux lumineux constanto dont la valeur est choisie de façon que le
fonctionnement du transistor s’effectue dans une zone linéaire de ses caractéristiques.

III.1.1.2.Modification de l’impédance mesurée par adjonction de composants fixes


La méthode consiste, dans sa forme la plus simple, à placer en parallèle sur le capteur de résistance Rc(m), une
résistance R indépendante du mesurande (m), de façon que la résistance Rd du dipôle ainsi constitué ait une variation
quasi linéaire dans une plage limitée autour d’une valeur donnée du mesurande. Cette méthode est très employée
avec les thermistances (capteurs résistifs de température)

III.1.1.3. Association de capteurs dont les non-linéarités sont de sens contraire


Considérons deux capteurs résistifs et sensibles à un même mesurande (m) mais réalisés dans des matériaux
différents et tels que leurs résistances aient respectivement pour expression :

R1 (m) = R01 (1+A 1 m+B1 m2 )

R2 (m) = R02 (1+A 2 m-B2 m2 )

L’association en série de ces deux capteurs présentera une résistance variant linéairement en fonction de m :

R(m) = (R01 +R02 ).[1+(R01 A 1 +R02 A 2 ).m / (R01 +R02 )], à condition que R01 /R02 = B2 /B1 (exemple des sondes métalliques
de température).

III.1.1.4. Fonctionnement en push-pull de capteurs identiques


Deux capteurs identiques , dont la non –linéarité est due à un terme quadratique, sont placés dans les branches
contiguës d’un pont de Wheatstone et soumis à des variations égales et opposées du mesurande : le terme
quadratique est éliminé de la tension de mesure qui est alors proportionnelle aux variations du mesurande.

Zc1 = Zco+Zc1 C

Zc2 = Zco+c Zc1 R

Vm = (es/2)(Zc2 - Zc1 )/(2Zco+Zc1 +c  es A Vm B

Zc1 = -m et cm Zc2 D R

Vm = (es/2).m / Zco 

III.1.2.Correction de la non-linéarité du conditionneur de capteur passif

Il y a non-linéarité du conditionneur lorsque la tension de mesure qu’il délivre n’est pas proportionnelle aux
variations de l’impédance du capteur. Ceci risque de se produire dans le cas du montage potentiométrique et des
ponts dès lors que la condition de fonctionnement en ’’petits signaux’’ n’est pas satisfaite : |Zc / Zco| <<1.

20
On peut réduire la non-linéarité par le choix du rapport potentiométrique. On remplace R1 par un second capteur mais
dont les variations sont de signe contraire.

Rs R1=Rco-Rc

es Rc= Rco+Rc
Vm
Vmo+Vm = es.(Rco+Rc) / (Rco+Rc+Rs+Rco –Rc)
Vm
Vm = es.Rc /(2Rco+Rs)

Aux méthodes de linéarisation étudiées, on peut ajouter divers montages dans lesquels le conditionneur est associé à
un amplificateur opérationnel de telle sorte que l’action de ce dernier corrige la non -linéarité du conditionneur.

III.1.2.1.Linéarisation par réaction sur la tension de déséquilibre du pont


Le capteur (Rc) est placé dans la boucle de réaction de l’amplificateur.

Es

R1 R3 -
A B Vm
+
Rc R4

Vm étant la tension de mesure prise à la sortie de l’amplificateur.

Ici, on prend : R1 =R3 =R4 =Rco, et Rc= Rco+Rc ; VA =RC.Es/(Rc+Rco) +Rco.Vm/(Rco+Rc ) ; VB=Es/2

L’amplificateur étant supposé idéal, Vd #0 ; ce qui donne VA = VB et Vm = -EsRc/2Rco


La compensation des grandeurs d’influence est obtenue, au second ordre près, en prenant pour R1 , un capteur
identique au capteur de mesure et soumis aux mêmes influences.

III.1.2.2.Linéarisation par double réaction : sur la tension de déséquilibre et sur la tension d’alimentation du pont
Comme précédemment, R1 =R3 =R4 =Rco et Rc=Rco+Rc
La réaction négative effectuée par le biais du premier étage A 1 tend à annuler la tension de déséquilibre du pont, ce
qui se produit lorsque la tension à la sortie de cet étage, qui est la tension de mesure, a pour valeur :
Vm = V1.[(Rco+2Rf) / (2Rco+Rc)].(Rc / Rco)

+V1 Vm

R1 R3 Rf R6 R7

A B - R5 R7
A1 -
A2 -
+
Rc -V1 R4 R6 + A3
+
Es

21
Les tensions ±V1 d’alimentation du pont sont fournies par le sommateur A 2 et l’inverseur A 3 et sont telles que :

V1 = Es + (R6/R5).Vm

Lorsque la condition R6/R5 = Rco/(Rco+2Rf) est satisfaite, la tension de mesure a l’expression linéarisée suivante :

Vm=(Es/2).(1+2Rf/ Rco).(Rc/Rco) .

III.2 Linéarisation analogique en aval de la source du signal


III.2.1.Correction de la non-linéarité du conditionneur de capteur passif.
Lorsque l’on utilise un capteur de mesure unique, par exemple résistif, avec pour conditionneur un pont de
Wheatstone ou un montage potentiométrique à alimentation symétrique, la tension délivrée n’est pas fonction
linéaire des variations de résistance du capteur ; elle a en effet pour expression :

Le montage suivant permet d’obtenir à partir de la tension Vm, une tension VL qui est fonction linéaire de Rc :

Vm

Vx
a Sommateur
Eréf Vo VL
Multiplieur b pondéré

Vy

La tension de sortie du Multiplieur est :

Les gains sur les deux voies d’entrée étant a et b, le Sommateur délivre en sortie :

En remplaçant Vm par son expression, on obtient :

La tension VL devient fonction linéaire de Rc, en éliminant le terme responsable de la non-linéarité par le choix
approprié de b, à savoir : b = 2Eréf / Es.

La méthode analogique générale de linéarisation du signal nécessite l’utilisation de différents circuits dont un ou
plusieurs sommateurs pondérés, un circuit à seuil, un ou plusieurs multiplieurs.

III.2.2 Linéarisation numérique


Cette méthode exige que la tension Vm à linéariser soit préalablement convertie sous forme numérique (C.A.N.).
Elle présente deux avantages (simplicité et rapidité). Malheureusement, elle est peu économique du fait de la
précision qui est directement liée à la capacité de la mémoire (découpage de la courbe). En outre, elle a un temps de
réponse plus important (qui doit être compatible avec la période d’échantillonnage d u système).

22
IV. AMPLIFICATION DU SIGNAL ET REDUCTION DE LA TENSION DE MODE COMMUN.
Dans un circuit où la tension de mesure Vm est la tension différentielle entre deux conducteurs, la tension de mode
commun VMC représente la valeur de tension commune au potentiel de chaque conducteur, et qui n’est support
d’aucune information. Elle peut être supérieure au signal Vm à traiter. Elle peut être due à la valeur de la tension
d’alimentation, à des inductions électromagnétiques (50Hz), à la circulation de coura nts de retour des diverses
installations (les distances entre points de mise à la masse pouvant atteindre des centaines de mètres dans les
installations industrielles, la f.e.m. de masse peut être supérieure à plusieurs dizaines de volts). Lorsque le signal
apparaît comme une tension différentielle aux extrémités d’une liaison, son traitement par un amplificateur
différentiel s’impose.

+ A2

Vd Σ
V+ - -A 1
Vo
V-

La tension de sortie s’écrit : V0 = -A 1 V- + A 2 V+ et VMC = (V- + V+) / 2


En posant Vd = V+ - V- , ainsi : Vo = [(A 1 +A 2 ) / 2].Vd + (A 2 -A 1 ).VMC
Le gain différentiel est : A d = (A 2 + A 1 ) / 2. Le gain de mode commun est : A MC = A 2 - A 1 .
Si A 2 # A 1 la tension de sortie dépendra moins de VMC.
On peut écrire:

En posant rmc = Ad/A MC, taux de réjection du mode commun, alors : Vo=A d .[Vd + (VMC / rmc) ] .
L’influence de VMC est réduite pour rmc très important.
Il existe d’autres méthodes d’amplification dont l’amplificateur d’instrumentation qui est basé sur le même principe
que l’amplificateur différentiel mais utilisée dans le cas où la tension de mode commun est relativement importan te.
Il y a aussi l’amplificateur d’isolement.

V .DETECTION DE L’INFORMATION
Les conditionneurs de capteurs passifs délivrent dans un certain nombre de cas une tension de mesure Vm modulée
par les variations m du mesurande. Pour extraire l’information de cette tension, qui soit à l’image des seules
variations du mesurande, différentes méthodes sont proposées.

V.1 Tension de mesure modulée en amplitude

V.1 .1. Avec conservation de la porteuse


Dans ce cas, l’évolution dans le temps de la valeur de crête de la tension de mesure reproduit exactement les
variations m du mesurande. Par exemple, lorsque la tension de la source d’alimentation est sinusoïdale, de pulsation
ω s , on a : Vm = E’s.(1+ k.mcos s t .
La mesure est faite à l’aide d’un montage détecteur de crête (figure ci-dessous) qui délivre une tension Vo qui a pour
expression :
Vo = .E’s.(1+ km), avec 0 < < 1, rendement de détection.

-
-
+
+ Vo
R C
Vm

La composante continue .E’s de Vo peut être éliminée soit par filtrage passe-haut, soit à l’aide d’un montage
soustracteur qui donne Vo = 0 pour m = 0.

23
V.1.2. Avec suppression de la porteuse

La valeur de crête de la tension de mesure n’ayant pas, dans ce cas, une variation semblable à celle du mesurand e,
l’utilisation d’un détecteur de crête n’est pas justifiée. Le dispositif approprié est le détecteur synchrone (figure ci-
dessous), ainsi désigné car il fait appel à une tension dite de référence, qui est synchrone de la f.é.m. de la source
d’alimentation du conditionneur.

CAPTEUR ET SON MULTIPLIEUR FILTRE


CONDITIONNEUR PASSE-BAS
Vm V’o Vo

Vr

OSCILLATEUR CONTRÔLE
DE PHASE

Schéma synoptique d’un détecteur synchrone

La détection de l’information contenue dans les bandes latérales s’opère en deux temps :
* Translation de fréquence ramenant l’information des bandes latérales dans son domaine de fréquence propre : c’est
l’opération inverse de la modulation et elle est réalisée par multiplication de la tension de mesu re et de la tension de
référence.
* Séparation par filtrage passe-bas du signal support de l’information et des autres tensions apparues à la sortie du
multiplieur.

La tension de mesure Vm a une expression de la forme sinusoïdale :


Vm = km.Es.cos s t (par exemple, k = S/2Rco, pour un pont de Wheatstone à deux capteurs résistifs, de
sensibilité S, fonctionnant en push-pull).
La tension de référence synchrone de la source est : Vr = Er.coss t

Le multiplieur délivre une tension V’o telle que : V’o = (1/E).Vm.Vr où E est une tension caractéristique du
multiplieur (on a souvent E = 10V).

V’o = (kEs.Er / E).m.cos 2 s t = A.m.+ A.m.cos2ω s t , avec A = (k.Es.Er)/2E.

Le rôle du filtre passe-bas est de séparer le premier terme A.m, qui est l’information recherchée, du second terme
A.m.cos2s t.

NB : La fréquence porteuse fs doit être très supérieure à la fréquence maximale fM du spectre du mesurande.

V.2.Tension de mesure modulée en fréquence

Les dispositifs destinés à extraire l’information contenue dan s une tension qu’elle a modulée en fréquence font appel
à l’une des trois méthodes suivantes :

-Conversion de la modulation de fréquence en modulation d’amplitude : elle se fait au moyen de montages


discriminateurs utilisant des circuits anti résonnants et détection de cette modulation d’amplitude ;

-Conversion de la tension modulée en impulsions synchrones (même fréquence instantanée) : l’information est
contenue soit dans la tension moyenne, soit dans la fréquence.

-Asservissement de phase d’un oscillateur commandé par une tension au signal modulé en fréquence : la tension de
commande de l’oscillateur varie comme l’information modulante.

24
CHAPITRE V : QUELQUES EXEMPLES DE CAPTEURS

A - CAPTEUR DE TEMPERATURE

I.INTRODUCTION
De toutes les grandeurs physiques, la température est de loin l’une de celles dont la mesure est la plus fréquente. La
température est le paramètre physique qui traduit le degré de chaleur d’un corps. La première notion de température
est liée à la sensation de chaud et de froid. Depuis la fin du XVIè siècle, on relie la température aux variations qu’elle
fait subir à certaines propriétés physiques des corps : c’est la naissance de la thermodynamique.
L’évolution de la thermodynamique conduit à la notion d’un paramètre ‘’température’’ susceptible de caractériser les
propriétés de la matière, que ce soit de façon continue, pression ou volume d’un gaz par exemple, ou de façon
discontinue, changements de phase (ou points de Curie magnétiques et ferroélectriques).
Du nombre important de propriétés de la matière et de phénomènes physiques sensibles à la température résulte une
grande diversité de méthodes de mesure :
-Méthodes optiques : elles sont basées sur la répartition spectrale du rayonnement émis ou l’élargissement de raies
spectrales par Effet Doppler dû à l’agitation thermique (pyrométrie optique ou méthode de mesure de la température
basée sur la relation entre température d’un corps et le rayonnement optique que ce corps émet ).
-Méthodes mécaniques : ces méthodes sont fondées sur la dilatation d’un solide, d’un liquide ou d’un gaz à pression
constante ou sur la célérité du son.
-Méthodes électriques : elles reposent sur la variation thermique de la valeur d’une résistance (résistivité) ou de son
bruit de fond, sur l’effet SEEBECK ou sur la sensibilité thermique de la fréquence d’oscillation d’un quartz,…

II. LES ECHELLES DE TEMPERATURE


Les premières mesures sont liées à des règles empiriques faisant choix d’une substance thermométrique (Hg) dont
une propriété ou grandeur thermo- métrique (volume), varie avec la température à partir du théorème de Carnot ou
des propriétés des gaz parfaits. On repère celle-ci (t) en la liant au nombre g qui mesure cette grandeur par une
relation thermométrique t = f (g) ; les valeurs de t constituent une échelle de température pour le thermomètre
considéré.
Dès le XVIIIè siècle, on définit une échelle linéaire par la relation t = a.g + b ; l’unité de mesure est le degré. La
relation précédente nécessite la connaissance de deux repères thermométriqu es, et les points fondamentaux choisis
sont la température de fusion de la glace et la température de la vapeur d’eau bouillant sous la pression
atmosphérique normale.
Le désaccord des savants de l’époque sur les valeurs numériques à attribuer à ces deux points, a fourni différentes
échelles dont les principales sont :
Auteurs Glace fondante Vapeur d’eau
T(°C) = T(K) – 273,15

T(°F) = 9/5. T(°C) + 32 Celsius (°C) 0 100

T(°R) = 9/5.T(K)
Fahrenheit (°F) 32 212
Kelvin (K) 273.15 373.15

Rankin (°R) 491.67 671.67

III. TEMPERATURE MESUREE ET TEMPERATURE A MESURER


La température mesurée à l’aide d’une résistance thermométrique ou d’un thermocouple ou de tout autre instrument
de mesure de température, est celle, Tc du capteur; elle dépend de la température Tx du milieu dans lequel il est
plongé mais aussi de l’ensemble des autres échanges thermiques existants.
Les diverses énergies mises en jeu sont les suivantes :
*énergie échangée entre le capteur et le milieu dont on mesure la température,
*énergie échangée entre le capteur et l’environnement externe à la température ambiante,
*énergie dissipée dans le capteur lorsqu’il est parcouru par un courant de mesure.
Des deux premiers types d’échange, il résulte entre le capteur et le milieu de mesure un écart de température Tc1 .
C’est cet écart de température qui s’établit dans le cas d’un thermocouple dont on mesure la f.é.m. en circuit ouvert
et qui n’est le siège d’aucune énergie dissipée.
25
Lorsque le capteur est le siège d’une énergie dissipée, comme cela est le cas des résistances thermométriques du fait
du courant de mesure qui les parcourt, cette énergie dissipée provoque un échauffement Tc2 du capteur, dit
autoéchauffement. Dans ce cas, l’écart de température Tc résulte des deux mécanismes précédents :
Tc = Tc1 + Tc2 .

Réponse du capteur (modèle global) :


La puissance thermique échangée entre deux surfaces a et b aux températures Ta et Tb est donnée par la loi d’Ohm
thermique : Pab = Gab .(Ta-Tb ), où Gab = 1/Rab , Rab étant la résistance thermique entre les deux surfaces exprimée
en °C/W.
La sonde de température constituée du capteur de capacité calorifique k, et éventuellement de son enrobage ou de
son enveloppe protectrice est placée dans le milieu à étudier, de température T x ; soit Gxc la conductance thermique
entre ce milieu et le capteur. Le capteur est en outre relié au milieu extérieur (par ses fils de liaison électriqu e et par
son enveloppe protectrice): soit Gac la conductance thermique entre le capteur et le milieu extérieur à la température
T a.
La quantité de chaleur reçue chaque seconde par le capteur est : dQc / dt = k.dTc / dt
Les quantités de chaleur échangées avec les deux milieux considérés sont :
Gxc.(Tx-Tc) en provenance du milieu étudié et,
Gac.(Ta-Tc) en provenance du milieu extérieur.

La vitesse de variation de la température T c du capteur est liée au bilan global de ses échanges thermiques par
l’équation : k.dTc / dt = Gxc.(Tx-Tc) + Gac.(Ta-Tc) (équation différentielle).

Si Tx est une constante, la température d’équilibre s’écrit : Tcl (Tc limite) = (Gxc.Tx + Gac.Ta) / (Gxc+ Gac).

Et, l’écart par rapport au milieu étudié est : (Tx-Tc) = [Gac /( Gxc + Gac)]*(Tx-Ta).

Cet écart est d’autant plus réduit que Gxc >> Gac. Pour ce faire, il faut :
* favoriser les échanges thermiques du capteur avec le milieu étudié,
* réduire les échanges thermiques du capteur avec le milieu extérieur.
La vitesse de réponse du capteur est déterminée par la constante de temps  ; une mise en équilibre rapide exige un
capteur de faible capacité calorifique k, et une conductance thermique Gxc vers le milieu étudié qui soit élevée.
La conductance Gxc entre le capteur et le milieu étudié est maximale lorsque le capteur est placé à découvert ;
cependant cette solution est rarement envisageable car le capteur doit être protégé contre l’altération chimique, le
dépôt d’humidité nuisible à l’isolement, les chocs et les vibrations. C’est pourquoi il est généralement placé à
l’intérieur d’une gaine protectrice dont la réalisation doit résulter d’un compromis entre robustesse et minimisation
de la résistance thermique transversale.

IV. THERMOMETRIE PAR RESISTANCE


D’une façon générale, la valeur d’une résistance dépend de sa température T : R(T) = Ro.F(T-To) ;
Ro étant la résistance à la température To et la fonction F une caractéristique du matériau, égale à 1 pour T = To.

IV.1. Thermistances.
Une thermistance est un mélange d’oxydes métalliques semi-conducteurs polycristallins (ex : MgO, MgAl2 O4 ,
Mn 2 O3 , Fe3 O4 , NiO, ZnTiO4 ). Ces oxydes en poudre sont agglomérés , mis en forme par compression, et durcis par
frittage à des températures de l’ordre de 1000°C sous atmosphère contrôlée. Les fils métalliques de liaison sont
soudés en deux points de la surface semi-conductrice préalablement métallisés .
La caractéristique générale d’une thermistance est sa sensibilité thermique très grande ; son coefficient de
température est généralement négatif et dépend fortement de la température T. Les thermistances sont disponibles
sous des formes variées: disques, cylindres, anneaux, perles…, l’élément sensible pouvant être ou non protégé par
enrobage ou encapsulage. Les valeurs élevées de la résistivité des matériaux employés permettent d’obtenir des
résistances de valeurs appropriées avec de faibles quantités de matière et donc sous dimensions réduites (de l’ordre
du millimètre ) ; il en résulte :
- Un faible encombrement permettant la mesure quasi ponctuelle de la température,
- Une capacité calorifique réduite rendant possible des vitesses de réponse élevées.
La stabilité d’une thermistance dépend de sa réalisation et des conditions d’emploi.
L’expression générale de la résistance est de la forme : R(T) = Ro.exp[B.(1/T - 1/To)], où T (en K), Ro et B sont des
constantes du matériau.

26
IV.1.1. Thermistances métalliques
Ces transducteurs font appel à la variation de résistivité d’un conducteur métallique sous l’influence de la
température.
Le thermomètre à résistance de platine permet de mesurer avec une grande précision (±0,1% ) des températures
comprises entre –180°C et 850°C

IV.1.2. Thermistances à semi-conducteurs ou thermistors


On distinguera les thermistances à coefficient de température négatif (CTN) et les thermistances à coefficient de
température positif (CTP).

IV.1 .2 . 1 Thermistances CTN


Les thermistances CTN ont un coefficient de température négatif beaucoup plus élevé en valeur absolue que celui
des résistances métalliques.
Elles sont réalisées à partir d’oxydes d’éléments comme le fer, le chrome, le manganèse, le cobalt ou le nickel. Ces
oxydes ont une résistivité élevée mais peuvent être transformés en semi-conducteur par addition d’impuretés en
faibles concentrations et constituées d’un élément de valence différente (par exemple Ti4+ substitués aux ions Fe 3+
ou ions Li1+ substitués aux ions Ni2+ ou Co 2+ ).
Dans ces oxydes, la conductivité du matériau est proportionnelle à la concentration en porte urs libres et à leur
mobilité. Ces paramètres sont tous deux influencés par la température de telle sorte que la résistance d’une
thermistance CTN peut s’écrire approximativement sous la forme R = A.exp(B/T), A et B étant des constantes
pour une thermistance donnée et T la température absolue ( fig.)

R()

IV.1.2 .2 . Thermistance CTP


Les thermistances CTP sont des résistances possédant un coefficient de température positif élevé. Elles se distinguent
des résistances CTN essentiellement par le fait que leur coefficient de température n’est positif que dans u ne plage
limitée de température ; en dehors de cette plage de températures, leur coefficient de température est beaucoup plus
élevée que celui des thermistances CTN (en valeur absolue).

Ces thermistances sont réalisées à partir de titane de baryum dopé. A la température de Curie comprise entre 60 et
120°C correspond un changement réversible de structure cristalline qui entraîne une variation importante de
résistivité. (Fig.)

R( )

Le rapport des résistances extrêmes peut atteindre 103 .

IV.1.3. Thermistance à jonction


En plus des dispositifs constitués d’un matériau homogène, on peut employer comme thermistance des composants
semi-conducteurs comprenant plusieurs zones de dopages différents (diode ou transistor bipolaire). On exploite alors
l’influence de la température sur la caractéristique d’une jonction p -n (variation du courant de fuite ou de chute de
tension directe).Une résistance de silicium par exemple, es t caractérisée par une excellente linéarité dans un domaine

27
d’emploi limité (-50°C > 120°C). L’interchangeabilité est très bonne, conséquence de la précision inhérente à la
technique de fabrication.

Pour de petites variations T de température autour d’une valeur T, la loi générale de variation de résistance peut être
linéarisée :

R(T+T) = R(T).(1+ RT) , où  R = [1/R(T)].(dR/dT)

 R est le coefficient de température de la résistance ou sensibilité thermique à la temp érature T ; il dépend


évidemment de la température et du matériau. Pour le platine  R = 3,9.10-3 /°C

Si on mesure la température au voisinage de 0°C à l’aide d’un pont de Wheatstone dont une des branches est
constituée par la résistance thermométrique et les trois autres branches sont formées par trois résistances fixes et
égales à Ro, résistance thermométrique à 0µ°C, la tension de déséquilibre est :

Vm = (Es/4) .(R/Ro) = (Es/4 ). RT

L’exploitation du signal de mesure délivré par le conditionneur est grandement facilitée lorsque sa variation est
linéaire en fonction de la température.

La méthode de linéarisation la plus simple consiste à associer au capteur, en série ou en parallèle selon le cas, une
résistance Rl dite de linéarisation dont la valeur est déterminée de façon qu’autour d’une température T i choisie, la
tension de mesure Vm ait une variation quasi linéaire en fonction de T.

Cette quasi linéarité correspond, en fait à un point d’inflexion de la courbe Vm(T) pour T = Ti , et elle se traduit par
(d2 Vm/dT2 )T=Ti = 0

L’expression de la fonction Vm(T) dépend du capteur et de son conditionneur ; on établira cependant que pour un
capteur et une température T i donnée, c’est une même valeur de la résistance Rl qui permet la linéarisation
indépendamment du type de conditionneur : source de courant, montage potentiométrique ou pont de Wheatstone.

V. THERMOMÉTRIE PAR THERMOCOUPLE.


V.1.Caractères généraux
Lorsqu’un conducteur métallique est soumis à une différence de température, les électrons ont tendance à se déplacer
de la partie la plus chaude du conducteur vers la partie la plus froide. En effet, les électrons de la partie chaude sont
excités par agitation thermique à des niveaux d’énergie plus élevés et vacants dans la partie plus froide du
conducteur, ils diffusent donc vers cette dernière.

Un thermocouple est formé de deux conducteurs A et B formant entre eux deux jonctions aux températures T 1 et T2 ,
et qui délivre une f.é.m. notée (E A/B) T1 .T2 dépendant d’une part de la nature des conducteurs A et B et d’autre part des
températures T1 et T2 . En général la température de l’une des jonctions est fixe, connue et sert de référence (T 1 =Tréf) ;
celle T2 de l’autre jonction est la température Tc qu’elle atteint lorsque placé dans le milieu étudié de tempéra ture
inconnue Tx. La température Tc est fonction de Tx et de l’ensemble des échanges thermiques possibles avec d’autres
milieux (les parois, le milieu extérieur).

Les thermocouples permettent des mesures de température ponctuelles, grâce à la capacité calorifique réduite du
capteur assurant une vitesse de réponse élevée. Une relation polynomiale traduit la f.é.m. en fonction de la
température T.

EAB(T) = EAB(To) + (T-To) + /2(T-To)2

On définit le pouvoir thermoélectrique d’un couple (thermocouple) par le rapport dEAB / dT.
Si on se limite à une plage de températures assez étroite, on peut considérer que le pouvoir thermoélectrique d’un
couple est pratiquement constant, on en déduit que EAB(T) = EAB(To) + (T-To).
Pour une plage de température plus large, on admet une approximation non linéaire du pouvoir
thermoélectrique : On a alors : EAB(T) = EAB(To) + (T-To) + /2(T-To)2

28
Matériau (10-6 V/°C) (10-8 V/°C2 ) Plage de T(°C)
Or 2.90 0.68 -200 +125

Fer doux 16.65 -2.97 -230 +100


Constantan -38.1 -8.88 0 +400

Cuivre 2.76 1.22 0 +100


Nickel -19.07 -3.022 0 +200

Platine -1.788 -3.46 0 +200

Pouvoir thermoélectrique par rapport au plomb

Constantan : 60%Cu, 40%Ni (NiCu)


Les thermocouples usuels sont à soudure froide (0°C)
Chromel-constantan (NiCr) avec une sensibilité entre 0°C---850°C d’environ 60V/°C
Fer-constantan =50V/°C jusqu’à 900°C
Chromel-Alumel (NiAl) =40V/°C jusqu’à 1100°C
Cuivre-constantan =40V/°C jusqu’à 400°C

L’emploi des thermocouples normaux est généralement limité à 1000°C, mais des transfo rmations physiques
réduisent la durée de vie de ces dispositifs. La meilleure précision de calibration possible est d’environ ±0.5% de la
gamme de mesure.

V.2.Connexions des thermocouples

Le circuit le plus simple est réalisé en connectant directement les deux conducteurs constituant le thermocouple aux
bornes de l’appareil de mesure, supposées à même température. L’appareil de mesure, étant sensiblement isotherme,
aucune f.é.m. thermoélectrique n’y est développée, il mesure donc la différence de potentiel engendrée dans les deux
conducteurs dont une extrémité est portée à la température T(soudure chaude) et l’autre à la température de l’appareil
de mesure (To) qui constitue la soudure froide.

Il faut éviter que se créent lors du montage ou de son utilisation des inhomogénéités dans sa structure qui risquent, en
modifiant localement les propriétés thermoélectriques de former des couples parasites. La partie soudée du
thermocouple doit être d’un volume aussi réduit que possible pour éviter entre ses divers points des différences de
température qui donneraient naissance à des f.é.m. parasites.

Il convient d’accroître sa protection mécanique (fils torsadés), chimique (éviter tout contact avec des agents pouvant
réagir sur les conducteurs), nucléaire (rayonnement provoquant des transmutations).

Si l’appareil de mesure se trouve à plusieurs mètres, on connecte alors les bornes du capteur aux bornes de l’appareil
de mesure par des câbles de compensation.

29
B - CAPTEUR DE PRESSION

I.INTRODUCTION

Un corps liquide ou gazeux enfermé dans un récipient, qu’il remplit entièrement, exe rce sur toutes les parois de
celui-ci une force dite de pression. Celle-ci dépend de la nature du fluide, du volume qu’il occupe avant et après
remplissage c’est à dire des conditions de transfert et, enfin, de la température.

La pression P, en tant que paramètre macroscopique, se définit à partir de la force dF, exercée normalement à un
élément de surface dS de la paroi, par le fluide contenu dans le récipient ; P, dF et dS sont liés par la relation :
P = dF/dS.

La pression, tout comme la température, intervient en tant que variable, dans les phénomènes liés aux fluides gazeux
ou liquides; de même, les corps solides exercent ou subissent des pressions. La pression est un paramètre important
dans des disciplines aussi variées que la thermodynamique, la mécanique des fluides, l’aérodynamique, l’acoustique,
la mécanique des sols, la biophysique…

Dans les applications industrielles où la mesure de la pression est plus que nécessaire, on utilise plus de la moitié des
capteurs de pression produits (installations hydrauliques, thermiques, nucléaires…).

L’unité de pression est, dans le système international (S.I.), le newton par mètre carré, appelé aussi pascal (Pa).
La pression d’un pascal étant relativement faible, on utilise de préférence pour la mesure des pressions dans
l’industrie son multiple, le bar, valant 105 pascals.

La pression atmosphérique est la pression due à l’atmosphère, dont la valeur normale à la surface de la mer est
101.325 pascals. On la mesure avec des baromètres et des altimètres.

Les fluides sont, également, soumis à la force de pesanteur ; c’est pourquoi, dans le cas d’une colonne liquide, par
exemple, contenue dans un tube ouvert, placé verticalement, la pression en un point M, à la distance h de la surface
libre, est égale à la pression atmosphérique Po augmentée du poids de la colonne s’exerçant sur l’unité de surface
soit : P = Po+gh. De ce fait, les météorologues expriment fréquemment les pressions en centimètres ou en
millimètres de mercure ou en millibars (1millibar = 100 pascals ; 1 bar = 105 pascals ; 1 millibar = 1000 baryes
(1dyne/cm2 )). Lorsqu’une perturbation acoustique se propage dans l’air, la pression atmosphérique devient variable.
La pression sonore, elle, est liée à la fréquence de l’onde sonore.

II. PRESSION DE FLUIDE.


II.1. Fluide immobile
Pour un fluide immobile, la mesure de la pression se ramène à la mesure de la force (F) s’exerçant sur la surface S
d’une paroi de séparation de deux milieux dont l’un contient le fluide , objet de la mesure. En vertu du principe de
Pascal, cette pression est normale à la surface et indépendante de la direction de celle -ci. On note : P = dF/dS.

Il existe trois méthodes de mesure :


- La mesure à travers une prise de pression, dite à la paroi, constituée habituellement par un orifice de section droite
circulaire percé dans la paroi, prise reliée à un instrument de mesure ;
- La mesure directe de la déformation de la paroi soumise à l’action de la pression par des jauges extensiométriques
et, enfin,
- La mesure au moyen d’un capteur de pression convertissant le signal d’entrée, pression, en un signal de sortie
électrique contenant l’information relative à la valeur de la pression et à sa variation dans le temps (conversion de la
grandeur mécanique en grandeur électrique).

II.2. Fluide en mouvement


Dans un fluide en mouvement on doit considérer trois types de pression (analogie faite à la composition des
mouvements) : la pression statique (Ps) du fluide au repos, la pression dynamique (Pd) due à la vitesse v du fluide en
mouvement et, enfin, la pression totale (Pt) somme de ces deux pressions.

Pt = Ps + Pd
La pression dynamique qui s’exerce sur une surface placée face à l’écoulement accroît la pression statique d’une
valeur proportionnelle au carré de la vitesse v soit : Pd = v 2 /2 (étant la masse volumique du fluide) exemple d’un
cours d’eau ou d’un tuyau d’eau.

30
II.3. Mesures multiples.
Lors des essais des turbines à vapeur et à gaz, des échangeurs de chaleur, des compresseurs,.., on se trouve e n
présence de dizaines voire des centaines de points de mesure. Afin de minimiser l’importance de l’installation, on a
recours au multiplexage des voies de mesure. Des distributeurs rotatifs assurent la commutation vers un capteur
unique délivrant les signaux successifs , correspondant aux voies de mesure.

CAPTEUR 1


CAPTEUR 2
 TRAITEMENT
2 DU SIGNAL
 MULTIPLEXEUR
 ANALOGIQUE
CAPTEUR 3


 CAPTEUR N

 CONTRÔLE DE
 SELECTION
DU CAPTEUR

Multiplexage des voies

III. STRUCTURE DU CAPTEUR DE PRESSION

Elle obéit à la structure générale d’un capteur. Le choix d’un corps d’épreuve: membrane, tube
borgne, capsule, etc… dépend à la fois de la nature de la pression mesurée, de sa valeur et, aussi,
du mode de conversion envisageable, traduction d’un déplacement ou d’une déformation en un
signal électrique. Le corps d’épreuve est caractérisé, entre autres, par sa raideur (force appliquée /
déplacement) qui conditionne à la fois sa sensibilité et sa fréquence propre. La fréquence propre
fo croît avec la raideur r :

(M est la masse du corps d’épreuve et des autres éléments liés rigidement à ce dernier : tiges,
barres, membranes, étriers,..).

L’évolution de l’instrumentation électronique ainsi que la possibilité d’associer directement des


circuits électroniques au capteur conduit progressivement à choisir des capteurs à hautes
performances dynamiques et faibles respirations plutôt que de munir d’une sortie électrique des
capteurs assurant avec une grande sensibilité la conversion de pression en déplacement.

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C - CAPTEUR DE VITESSE

I. INTRODUCTION
La vitesse est la grandeur physique représentant l’évolution de l’état d’un système pendant un temps
donné.
La vitesse est liée à la position géométrique d’un point appartenant à un système matériel (corps mobile)
ou liée à un phénomène de propagation (onde). Elle est mesurée par la distance parcourue par le point
(onde) pendant l’unité de temps ; et sa connaissance complète implique alors, en plus de celle de sa
grandeur et de sa direction géométrique, celle de son sens ; ce qui lui confère la nature mathématique d’un
vecteur. Les règles d’addition, de soustraction et de composition sont celles qui sont propres au calcul
vectoriel.
La notion de vitesse a dépassé largement, dans sa définition la plus générale, son sens géométrique
primitif ; elle s’applique à d’autres domaines, où la seule grandeur qu’elle garde en commun est la
référence du phénomène en évolution à une unité de temps : électricité (temps de charge ou de décharge
d’un condensateur), chimie (vitesse à laquelle s’effectue la transformation des produits d’une réaction),
biologie, sociologie.
II. CAPTEURS DE VITESSE A SORTIE ANALOGIQUE
Ce sont en général des capteurs électrodynamiques.
II.1. Capteurs de vitesse de rotation
II.1.1. La dynamo tachymétrique :
C’est une génératrice capable de fournir une puissance de quelques watts et dont l’inducteur est en général
constitué d’aimants permanents .Lorsque cette génératrice n’est que faiblement chargée, son erreur de
linéarité peut être inférieure à 1%.
Ce type de capteur présente essentiellement deux inconvénients : les parasites de commutation entre lames
successives du collecteur et une composante alternative de tension due aux dissymétries mécanique et
magnétique du rotor. Le premier parasite, dont la fréquence est proportionnelle au nombre de lames du
collecteur, donc relativement élevée, peut être éliminé à l’aide d’un filtre passe-bas sans altération du
signal proportionnel à la vitesse, il n’en va pas de même de l’ondulation résiduelle de tension due aux
dissymétries rotoriques, cette dernière devra donc être réduite autant que possible par une construction
soignée.
II.1.2. L’alternateur tachymétrique
C’est un petit alternateur le plus souvent monophasé, muni d’un inducteur à aimants permanents. La
fréquence et l’amplitude de la tension alternative produite sont toutes deux proportionnelles à la vitesse
de rotation. On peut donc utiliser l’alternateur tachymétrique comme capteur à modulation d’amplitude ou
à modulation de fréquence.
Dans le premier cas, on utilisera comme démodulateur un redresseur ou un détecteur de crête, la tension
obtenue après filtrage est proportionnelle à la vitesse de rotation; dans ce cas, la tension obtenue ne
s’inverse cependant pas avec le signe de la vitesse de rotation. Dans le second cas, on exploite la variation
de fréquence du signal produit grâce à un circuit démodulateur F.M ou à un fréquencemètre digital, cette
méthode n’est pas exploitable à basse vitesse, compte tenu de la réduction d’amplitude du signal de sortie.
II.1.3. La génératrice tachymétrique asynchrone
C’est une petite machine asynchrone diphasée dont le stator porte deux enroulements en quadrature et
dont le rotor est constitué par un conducteur non linéique (en général une cloche en cuivre ; d’où un
moment d’inertie très réduit). L’une des phases statoriques est alimentée par une fréquence porteuse (50
ou 400hertz suivant le cas) ; on peut montrer que, dans certaines conditions, la tension aux bornes de la
seconde phase a une fréquence égale à celle d’entrée et une amplitude proportionnelle à la vitesse (à 1%
près ou même mieux et ceci dans une large gamme de vitesse pouvant atteindre 1500 tours /minutes). La
tension alternative de sortie peut être traitée dans un démodulateur d’amplitude (redresseur, détecteur de
crête ou encore détecteur synchrone) ou utilisée telle quelle, s’il s’agit d’un asservissement à fréquence
porteuse.
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II.2.Capteurs de vitesse linéaire
Ils sont fréquemment utilisés comme capteurs de vitesse. Il s’agit de capteurs électrodynamiques à flux
variable ou plus généralement à circuit mobile.
Les capteurs (électrodynamiques) permettent de traduire en grandeur électrique la vitesse relative à
l’équipage mobile par rapport au corps du capteur. Or dans le cadre de la vibration, il est fréquent de ne
pas pouvoir disposer d’une référence de position fixe à laquelle rattacher le capteur .On utilise alors une
masse suspendue à l’intérieur du capteur, ou masse séismique comme référence de position; cette masse
constitue, avec son dispositif de suspension ,un système assimilable au second ordre (en négligeant la
masse repartie des ressorts et les modes propres de la structure du capteur).
Le circuit de mesure peut être solidaire de la masse séismique et le circuit magnétique fixé au corps du
capteur ou réciproquement. L’équipage mobile est de plus amorti pour éviter le phénomène de résonance à
la fréquence propre de la masse séismique.
Dans ces conditions, on peut montrer que la fonction de transfert : vitesse de déplacement du corps du
capteur, vitesse relative de l’équipage mobile est celle d’un filtre passe-haut au second ordre.
La fréquence propre du système de masse séismique étant de l’ordre de 1 à 10 hertz, le capteur fournit un
signal électrique proportionnel à la vitesse absolue de son support entre cette fréquence et une fréquence
de quelques kHz correspondant aux modes propres de la structure du capteur ou à sa fréquence de coupure
électrique.
Suivant le degré de liberté de la masse séismique, on réalise un capteur de vitesse linéaire ou angulaire.
Il est évident que par intégration ou dérivation de la tension de sortie du capteur, on peut obtenir un signal
proportionnel respectivement à la position et à l’accélération du capteur (bien entendu dans sa bande
passante).

III.LES CAPTEURS DE VITESSE DIGITAUX.


Les capteurs de vitesse digitaux sont directement dérivés des capteurs de position incrémentaux. Le
déplacement (linéaire ou angulaire) étant proportionnel au nombre d’impulsions fournies par ces capteurs.
La vitesse de déplacement est proportionnelle à la fréquence des impulsions fournies par le capteur
incrémental. On utilise fréquemment dans des applications industrielles des capteurs incrémentaux de
vitesse de rotation fournissant 60 impulsions par tour; la fréquence des impulsions fournies est alors égale
à la vitesse de rotation exprimée en tours par minute.

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D - CAPTEUR DE FORCE

I.INTRODUCTION
La force est un terme de la mécanique désignant la cause de toute modification dans l’état de mouvement
ou de repos d’un corps.
La nature des forces peut être différente : force élastique pour un ressort ou un arc bandé, force
magnétique, force statique de réaction.
Toutes ces forces, quelle que soit leur nature, se caractérisent par quatre éléments :
*leur point d’application : point matériel sur lequel la force s’exerce,
*leur direction : direction que prend le point matériel dès le moment où la force agit,
*leur sens : orientation de la direction,
*leur intensité : importance de la force, valeur liée à l’importance du mouvement que la force détermine.
Ces quatre éléments permettent de représenter la force par un vecteur, dont la longueur est proportionnelle
(en fonction d’une échelle) à l’intensité de la force dont la direction et le sens sont liés à ceux de la force.
Dans le système international (S.I.), l’unité de force est le newton (1N=1kg*1m/s 2 ) et le système C.G.S.,
le dyne.

II. CAPTEURS A TRANSDUCTEUR DE FORCE


Certains capteurs de force font appel à des transducteurs directement sensibles à la force.
II.1. Transducteur piézoélectrique.
Les caractéristiques du capteur à transducteur piézoélectrique correspondent à celles du transducteur.
II.2. Jauges à fil libre :
Pour le capteur à jauges à fil libre, le fil de jauge constitue à, la fois le corps d’épreuve et le transducteur
extensiométriques. Ce type de capteur convient pour la mesure de forces de faible valeur.
II.3. Transducteur magnétostrictif ou magnéto élastique :
Les capteurs à transducteur magnétostrictif ou magnéto élastique, sont bien adaptés à la mesure de forces
importantes. Le principe de fonctionnement de ce capteur est basé sur l’apparition d’une anisotropie
magnétique dans certains matériaux ferromagnétiques sous l’effet d’une contrainte mécanique.
Certains capteurs de ce type sont constitués d’un empilement de tôles percées de quatre canaux disposés
en carré ; dans ces canaux sont placés deux enroulements situés dans des plans perpendiculaires l’un à
l’autre. Lorsque le matériau est isotrope, le couplage entre les enroulements est nul, mais l’application
d’une contrainte entraîne l’apparition d’une anisotropie et donc d’un couplage entre les deux
enroulements.
Ce couplage se mesure par la tension induite dans l’enroulement de mesure par un courant alternatif
circulant dans l’autre enroulement. Des capteurs standards de ce type sont disponibles pour une plage de
forces allant de 1kN à 1 MN avec une précision et une linéarité de l’ordre de 10-3 .

III. CAPTEURS DE FORCE A CORPS D’EPREUVE


La plupart des capteurs de force sont basés sur l’utilisation d’un corps d’épreuve soumis à la force à
mesurer, c’est la déformation de cette pièce mécanique qui est ensuite transformée en signal électrique.

III.1. Jauges de contrainte.


Lorsque le corps d’épreuve est une pièce rigide (barre, lame en traction, anneau dynamométrique), on
mesure sa déformation à l’aide de jauges de contrainte.

III.2. Transducteur de déplacement.


Lorsque le corps d’épreuve est une pièce plus souple (ressort, lame en flexion), la déformation du corps
d’épreuve peut être traduite en grandeur électrique à l’aide d’un des transducteurs de déplacement décrits
précédemment par exemple : potentiomètre, inductance mutuelle variable ou transducteur digital.

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IV. CAPTEUR A BALANCE DE FORCE
Le capteur à balance de force est un capteur contenant une boucle de réaction interne.
La force à mesurer agit sur un équipage mobile dont le déplacement est transformé en grandeur électrique.
Cette grandeur est amplifiée et commande un moteur qui tend à ramener l’équipage mobile à sa position
initiale ; il s’agit donc d’une boucle de régulation de l’équipage mobile perturbée par la force à mesurer.
A l’équilibre, la force de réaction produite par le moteur est égale à la force appliquée ; connaissant la
caractéristique du moteur et la tension (ou le courant) de commande, on peut en déduire la valeur de la
force.
De plus, dans les limites de stabilité de la boucle de réaction, on peut réduire à volonté le déplacement en
charge de l’équipage mobile en augmentant le gain de la boucle de régulation de position.
V. CAPTEUR DE COUPLE
La plu part des méthodes de mesure de force sont applicables à la mesure de couples.
V.1.Transducteur de couple magnétostrictif ou magnéto élastique.
On réalise des capteurs à transducteur de couple magnétostrictif ou magnéto élastique fonctionnant suivant
le même principe que le capteur de force.
V.2. Capteur de couple à corps d’épreuve.
Les capteurs de couple à corps d’épreuve sont les plus répandus. Les couple mètres comprenant un corps
d’épreuve rigide sont également munis d’un dispositif de mesure de torsion à jauges de contrainte.
Lorsque le corps d’épreuve est constitué d’une pièce plus souple, sa déformation peut être mesurée à
l’aide d’un transducteur de déplacement angulaire décrit précédemment.
V.3. Couple mètre.
Les couple mètres sont fréquemment utilisés pur mesurer des couples transmis entre des pièces en
rotation. Lorsqu’on emploie un transducteur de déformation fixé sur le corps d’épreuve, il faut prévoir un
dispositif de transmission des signaux d’alimentation et de sortie du transducteur. Il s’agit soit d’un
ensemble de bagues et de balais, soit de transformateurs tournants.

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