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Énergies Renouvelables, mesure et instrumentation

1) Énergies renouvelables
2) Mesure et instrumentation

Mesure et instrumentation

Pr. Kamal MAAIDER


Département génie électrique
Année Universitaire 2020-2021
Pr. K. MAAIDER
Plan du cours : Mesure et instrumentation
• Principes fondamentaux & Caractéristiques
métrologiques des capteurs;

• Conditionneurs des capteurs;

• Exemples des capteurs:


- Capteurs de température;
- Capteurs de niveau;
- Capteurs d’humidité.

• Acquisition de données sur PC;


Introduction

Dans de nombreux domaines (industrie, recherche scientifique, services, loisirs ...), on a


besoin de contrôler de nombreux paramètres physiques (température, force, position,
vitesse, luminosité, ...).

Nécessité de plusieurs instruments de mesures!!!

Le développement industriel nécessite une instrumentation de plus en plus poussée des


procédés pour maîtriser, le plus complètement possible et à moindre coût, la qualité des
produits fournis.

Instrumentation industrielle
L’instrumentation industrielle est une technique de mise en œuvre d’appareils de mesures
ou des instruments de mesure personnalisés autour d’un processus industriel en vue de
créer un système d’acquisition de données.
Introduction
Chaîne instrumentale ou d’acquisition de données:
La chaîne instrumentale de mesure ou d’acquisition de données a pour rôle de récupérer
les paramètres physiques dans le but de contrôler le procédé, de commander les
actionneurs et superviser la production.

Place de la chaîne d’acquisition de données dans un ensemble de mesures-contrôle de


procédé.
Introduction

Information Signal mesurable Signal Signal


physique électriquement utilisable normalisé
Grandeur
physique à Transducteur Conditionnement
[Transport]
mesurer [numérisation]

Utilisation
Prise en compte Analyse des
Traitement
[numérisation] Décision données

Le capteur est le premier élément de la chaîne de mesure


Principes fondamentaux
Capteur
Le capteur est un composant de la chaîne d’acquisition capable de prélever une
information physique (mesurande m) sur le comportement de la partie opérative d’un
processus industriel et de le transformer en un signal électrique exploitable par la partie
commande.
Grandeur d’entrée du capteur (mesurande m): c’est la
grandeur physique en général non électrique que l’on
veut mesurer (température, vitesse, déplacement,
etc…).

Grandeur de sortie (s) ou réponse du capteur:


c’est l’information délivrée par le capteur et qui
dépend du mesurande (m).
La mesure s peut être une impédance, une charge
électrique, un courant ou une différence de potentiel.
Toute valeur de s doit permettre de remonter à chaque
instant à une seule valeur de m et inversement
(relation biunivoque) → s = F(m).
Principes fondamentaux
L’exploitation numérique de la grandeur de sortie du capteur en fonction du mesurande,
s = F(m), résulte en général d’un étalonnage.
L'étalonnage d'un capteur comprend l'ensemble des opérations qui permettent de donner,
sous forme algébrique, la relation entre les valeurs de la grandeur physique et celles de
la grandeur électrique.
On peut donc déterminer la fonction de transfert du capteur.
s
s2 s

si
si
Étalonnage Exploitation
s1
m m
m1 mi m2 mi
Relation entrée-sortie.
L'étalonnage du capteur fournit à l'expérimentateur un certain nombre de points.
Pour des raisons de facilité d’exploitation on s’efforce de réaliser le capteur, ou du moins
de l’utiliser, en sorte qu’il établisse une relation linéaire entre les variations Δs de la
grandeur de sortie et celles Δm de la grandeur d’entrée: Δs = S.Δm.
S est la sensibilité du capteur.
Principes fondamentaux
La relation s = F(m) peut dépendre non seulement du mesurande mais des grandeurs d'influence.

Grandeurs d’influence

Le capteur, de par ses conditions d’emploi, peut se trouver soumis non seulement au mesurande
mais à d’autres grandeurs physiques dont les variations sont susceptibles d’entraîner un changement
de la grandeur électrique de sortie qu’il n’est pas possible de distinguer de l’action du mesurande.
C’est grandeurs physiques « parasites » auxquelles la réponse du capteur peut être sensible sont les
grandeurs d’influence.

Les principales grandeurs d’influence sont :


 Température;
 Pression;
 Humidité;
 Champs magnétiques variables ou statiques;
 Tension d’alimentation (amplitude et fréquence);
 Etc…
Si l’on désigne par g1, g2… les grandeurs d’influence, la relation entre grandeur électrique de sortie s et
mesurande m, qui dans le cas idéal serait: s = F(m); devient s = F(m, g1, g2…).

Problème: grandeurs d’influence.


Solution: (voir chapitre conditionnement des capteurs).
Principes fondamentaux
Types d’Étalonnage
S’il n'y a pas de grandeurs d'influence, l'étalonnage est simple, dans le cas contraire il est
multiple.
Étalonnage simple
On distingue deux méthodes possibles :
- L'étalonnage direct dans lequel les valeurs du mesurande sont issues d'étalons ou d'objets
de référence pour lesquels le mesurande est connu avec une incertitude donnée.

- L'étalonnage par comparaison (indirect) dans lequel on compare les mesures du capteur à
étalonner avec celles provenant d’un autre capteur lui-même préalablement étalonné et
considéré comme étant la référence, ce qui signifie que son étalonnage est raccordé à des
étalons et que l’incertitude correspondante est connue.
Principes fondamentaux
Etalonnage multiple
L’existence de grandeurs d'influence susceptibles de varier au cours des mesures oblige à
paramétrer l'étalonnage pour différentes valeurs de ces grandeurs : c’est l’étalonnage
multiple.

Quelques cas particuliers d'étalonnages multiples méritent d'être mentionnés :

- pour les capteurs présentant une hystérésis, il est nécessaire de procéder à l'étalonnage
par une succession ordonnée et spécifiée des valeurs du mesurande;

- pour les capteurs de grandeurs dynamiques, il faut relever la réponse en fréquence pour
un mesurande d'amplitude fixée et la réponse en amplitude pour une fréquence fixée.

Classification des capteurs


Il est difficile d’établir une zoologie structurée des capteurs. On distingue parfois les
capteurs suivants plusieurs catégories.
- Les capteurs logiques, appelés aussi capteur tout ou rien (TOR : 2 états);
- Les capteurs numériques (valeur discrète ou mot binaire);
- les capteurs analogiques (dans ce cas il faudra joindre à la partie commande un
module de conversion analogique numérique).
Principes fondamentaux
Classification des capteurs
On peut caractériser les capteurs selon :
- Type de la grandeur mesurée; on parle alors de capteur de position, de température,
de vitesse, de force, de pression, etc.

- La nature de l’élément sensible et de la grandeur physique exploitable conduisent le


capteur à appartenir à l’une des deux catégories existantes des capteurs:

- Les capteur actifs qui se comporte à leur sortie comme un générateur commandé
(de tension, de charge électrique ou de courant);

- Les capteurs passifs qui se comporte comme une impédance électrique


commandée (résistance, capacité, inductance).
Principes fondamentaux
Capteurs passifs
Le capteur se comporte en sortie comme un dipôle passif qui peut être résistif, capacitif
ou inductif.
Le tableau ci-dessous résume, en fonction du mesurande, les effets utilisés pour réaliser
la mesure.
Principes fondamentaux
Capteurs passifs: résistifs
Un capteur résistif est, du point de vue électrique, une résistance pure R dont la valeur est liée aux
paramètres qui la déterminent par une expression de la forme :

Où F(a,b,c) est fonction de la géométrie et des dimensions a, b, c.


σ est la conductivité du matériau constitutif:
Où q est la charge élémentaire, µp et µn sont les mobilités respectives des trous de densité p et des
électrons de densité n.

Exemples:
Résistances thermométriques
La valeur d’une résistance dépend généralement de la température par le biais de la variation thermique
de sa conductivité σ, beaucoup plus important que la variation thermique de ses dimensions.
Il en résulte que c’est la nature du matériau constituant la résistance qui détermine la loi de son
évolution thermique.

Résistance métallique
Ces résistances ont une valeur croissant avec la température selon une loi d’évolution de la forme :

T étant la température exprimée en °C, R0 la résistance à 0°C, les coefficients A, B, C dépendant de la


nature du métal.
(Platine: grande sensibilité, la plage d’utilisation s’étend de – 200 °C à 1000 °C).
Principes fondamentaux
Thermistances
Une thermistance est un composant dont la résistance varie en fonction de la température.
On distingue deux types des thermistances:
• Thermistances CTP • Thermistances CTN

Jauge d’extensométrie
Ce sont des éléments résistifs, soit métalliques (fils, trames pelliculaires, dépôts en couche
mince ou épaisse), soit semi-conducteurs (lame monocristallines ou couche diffusées dans un
substrat de silicium).

Où K est le facteur de jauge dont la valeur est comprise entre 2 et 4


pour les jauges métallique, entre ± 50 et ± 200 pour les jauges semi-
conducteurs selon la nature et la concentration de leur dopent.
Principes fondamentaux

La jauge : Circuit métallique peu


épais (de l’ordre du μm), ayant une
résistance électrique qui varie lorsqu’il
subit une déformation. La jauge doit
être apte à résister à haute température .
La jauge de contrainte est fixée sur un
support.

Le support : le lien entre le corps d’épreuve et la jauge. Il doit donc être souple et
isolant. La fabrication de la jauge et du support est identique à celle des circuits imprimés.

Le corps d’épreuve : C’est le corps qui subira la déformation. Il doit être souple et
élastique. Le support est fixé dessus. Il faut éviter de sortir de sa gamme de déformation
élastique pour éviter tout risque de déformation permanente.
Principes fondamentaux
Capteurs passifs: inductifs
Ces capteurs comportent un ou plusieurs enroulements de mesure traversés par un flux
d’induction magnétique qui est fonction du mesurande, ce dernier étant généralement une
position ou un déplacement linéaire ou angulaire.
On distingue deux types de réalisations:
• Capteurs à variation du coefficient d’auto-induction
• Capteurs à variation du coefficient de mutuelle induction
Le flux d’induction est créé par un courant alternatif qui parcourt le bobinage de mesure et la
variation d’amplitude de ce flux est due à la modification par le mesurande du circuit
magnétique associé à la bobine.

Exemple: capteur à variation d’entrefer.


La mesure porte sur le coefficient d’auto-
induction de la bobine qui est généralement une
fonction non linéaire de la position de l’élément
mobile.
Principes fondamentaux
Capteurs passifs: capacitifs
Ces capteurs sont des condensateurs généralement plans ou cylindriques dont la capacité a
pour expression :

- Pour un condensateur plan :

- Pour un condensateur cylindrique :

Le mesurande provoque une variation de capacité par modification soit de la permittivité


εr du diélectrique, soit des paramètres dimensionnels.
Exemple d’un capteur à condensateur plan : capteur d’humidité RTC6919001

Humidistance (Philips)
Principes fondamentaux
Capteurs actifs
Un capteur actif est généralement fondé dans son principe sur un effet physique qui assure
la conversion en énergie électrique de la forme d’énergie propre au mesurande.
Dans ce cas, la sortie du capteur est équivalente à un générateur commandé.
C’est un dipôle actif qui peut être du type courant, tension ou charge.
Les principes physiques mis en jeu sont présentés ci-dessous.

Mesurande Effet utilisé Grandeur de sortie

Température Thermoélectricité Tension


Flux de rayonnement optique Pyroélectricité Charge
Photoémission Courant
Effet photovoltaïque Tension
Force Piézoélectricité Charge
Pression
Vitesse Induction électromagnétique Tension
Position (aimant) Effet hall Tension
Principes fondamentaux
Effet thermoélectrique
Un circuit formé de deux conducteurs de nature chimique différente dont les
jonctions sont à des températures T1 et T2 est le siège d’une force électromotrice
e (T1, T2).

C’est le principe de tout thermocouple.

Application :
On considère a et b comme des semi-conducteurs respectivement de type n et de
type p. L'effet Seebeck s'explique par la diffusion de porteur de charge, e- ou e+
du côté chaud vers le côté froid.
Principes fondamentaux
Effet pyroélectrique

Certains cristaux dits pyroélectriques, le sulfate de tri-glycine par exemple, ont une
polarisation électrique spontanée qui dépend de leur température ; ils portent en surface des
charges électriques proportionnelles à cette polarisation et de signes contraires sur les faces
opposées.

Application : un flux de rayonnement lumineux absorbé par un cristal pyroélectrique élève


sa température ce qui entraîne une modification de sa polarisation qui est mesurable par la
variation de tension aux bornes d’un condensateur associé.
Principes fondamentaux
Effet piézoélectrique
L’application d’une force et plus généralement d’une contrainte mécanique à certains
matériaux dits piézoélectrique, le quartz par exemple, entraîne une déformation qui suscite
l’apparition de charges électriques égales et de signes contraires sur les faces opposées.

Applications : mesure de forces ou de grandeurs s’y ramenant (pression,


accélération…) à partir de la tension que provoquent aux bornes d’un
condensateur associé à l’élément piézoélectrique les variations de sa charge.
Principes fondamentaux

Effets photoélectriques
On en distingue plusieurs, qui diffèrent par leurs manifestations mais qui ont pour origine
commune la libération de charges électriques dans la matière sous l’influence d’un
rayonnement lumineux ou plus généralement électromagnétique, dont la longueur d’onde est
inférieure à une valeur seuil, caractéristique du matériau.

Effet photoémissif
Les électrons libérés sont émis hors de la cible éclairée et forment un courant collecté par
application d’un champ électrique.

Effet photovoltaïque
Des électrons et des trous sont libérés au voisinage d’une jonction de semiconducteur P et N;
leur déplacement dans le champ électrique de la jonction modifie la tension à ses bornes.
Principes fondamentaux
Effet d’induction électromagnétique

Lorsqu’un conducteur se déplace dans un champ d’induction fixe, il est le siège d’une f.é.m.
proportionnelle aux flux coupé par unité de temps, donc à sa vitesse de déplacement.

De même, lorsqu’un circuit fermé est soumis à un flux d’induction variable du fait de son
déplacement ou de celui de la source de l’induction (aiment par exemple), la f.é.m. dont il
est le siège est égale (et de signe contraire) à la vitesse de variation du flux d’induction.

Application : la mesure de la f.é.m. d’induction permet de connaître la vitesse du


déplacement qui est à son origine
Principes fondamentaux
Effet Hall
Un matériau, généralement semi-conducteur et sous forme de plaquette, est parcouru par
un courant I et soumis à une induction B faisant un angle Ө avec le courant.

Il apparaît, dans une direction perpendiculaire à l’induction et au courant une tension vH :

Où KH dépend du matériau et des dimensions de la plaquette.

Application : un aimant lié à l’objet dont on veut connaître la position détermine les
valeurs de B et Ө au niveau de la plaquette : la tension vH, qui par ce biais est fonction de
la position de l’objet en assure donc une traduction électrique.
Principes fondamentaux
Capteurs générateurs de force électromotrice

Le schéma électrique équivalent d’un tel capteur est un schéma de Thévenin : générateur de
tension e(m) en série avec une impédance interne Zc généralement purement résistive
lorsque e(m) est quasi continue.

Exemple: Thermocouple
Un circuit formé de deux conducteurs A et B, de nature chimique différente et dont les
jonctions sont à des température Tx et T0, est le siège d’une f.é.m. eA/B(Tx, T0).
Principes fondamentaux
Capteurs générateurs de courant
Le schéma électrique du capteur est un schéma de Norton : générateur de courant
i(m) en parallèle avec l’impédance interne Zc du capteur formée d’une résistance
en parallèle avec une capacité.

Exemple: Photodiode
Un flux de rayonnement Φ incident sur la jonction de la diode y crée, par effet
photoélectrique, des paires électron-trou qui forment un courant IΦ proportionnel à
Φ et qui s’ajoute au courant I0 pour donner le courant total Id de la photodiode :
Id = I0 + IΦ = I0 + SdΦ.
I0 : courant d’obscurité de la photodiode, très sensible à la température.
Sd : la sensibilité de la photodiode (µA/µW).

Photodiode (HP Schéma électrique


5082) équivalent
Principes fondamentaux
Capteurs générateurs de charge
Ces capteurs exploitent l’effet piézoélectrique ou l’effet pyroélectrique, effets entraînant
une variation de la polarisation diélectrique de certains matériaux et se traduisant par
l’apparition de charges superficielles égales et de signes contraires sur les faces opposées
d’une lame soumise à :
• Une force, effet piézoélectrique du quartz, de certaines céramiques ou certains
polymères.
• Une variation de température : effet pyroélectrique du sulfate de triglycine.
Un capteur piézo- ou pyroélectrique peut être modélisé par l’un ou l’autre des deux
schémas suivants:
-Un schéma de Thévenin dont la f.é.m. est e = Q/C en série avec la capacité C.
Avec C la capacité du condensateur ainsi réalisé par la métallisation des faces du
matériau utilisé.
-Un schéma de Norton, adapté aux mésurandes dynamiques, dont la source de courant
a pour valeur i = dQ/dt, la capacité C étant en parallèle.
Principes fondamentaux
Capteurs composites
Pour des raisons de coût ou de facilité d’exploitation, on peut être amené à utiliser un
capteur, non pas sensible au mesurande mais à l’un de ses effets.

Le corps d’épreuve est le dispositif qui, soumis au mesurande étudié en assure une
première traduction en une autre grandeur physique non-électrique, le mesurande
secondaire, qu’un capteur adéquat traduit alors en grandeur électrique.

L’ensemble formé par le corps d’épreuve et un capteur actif ou passif constitue un capteur
composite.
Principes fondamentaux
Exemple:
Une traction F occasionne un allongement qui est
mesurable par la variation de la résistance de la jauge.

L’équation du corps d’épreuve qui lie la traction à la


déformation où E est le module d’Young.

L’équation du capteur qui lie la déformation à la variation de résistance est :

où K est le facteur de jauge.

La relation qu’établit le corps d’épreuve entre les mesurandes primaire et secondaire est très
souvent linéaire.
On en déduit la relation liant la traction à la variation de résistance :
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES

1- Introduction
Le capteur, premier élément de la chaîne de mesure est la source déterminante du signal électrique
que le reste de la chaîne doit traiter et exploiter.

L’adaptation du capteur et de la chaîne de mesure implique que celle-ci n’ajoute pas au signal initial
des incertitudes ou limitations supérieurs à celles apportées par le capteur.

C’est donc de la qualité du capteur que dépendent en premier lieu:

- D’une part, la plus ou moins bonne concordance entre valeur mesurée et valeur vraie du
mesurande;

- Et d’autre part, les limites de l’incertitude sur la valeur mesurée.

Pour classer les capteurs en fonction de leurs performances, on est amené à définir des paramètres
qui permettent de les sélectionner en fonction de l’application.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES

2- Les erreurs de mesure

Les seuls mesurandes dont la valeur est parfaitement connue sont les grandeurs étalons puisque leur
valeur est fixée par convention.

La valeur de tout autre mesurande ne peut être connue qu’après traitement par une chaîne de mesure.

C’est la valeur vraie du mesurande qui détermine l’excitation du capteur, mais l’expérimentateur n’a
accès qu’à la réponse globale de la chaîne de mesure.

L’écart entre valeur mesurée et valeur vraie est l’erreur de mesure: celle-ci est due en particulier aux
imperfections de la chaîne de mesure qui dégradent l’information du signal au cours de son
traitement… L’erreur de mesure ne peut être qu’estimée.

Cependant, une conception rigoureuse de la chaîne de mesure permet de réduire l’erreur de mesure et
donc l’incertitude sur la valeur vraie.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES

a) Erreurs systématiques
Ce sont des erreurs constantes et/ou des variations lentes par rapport à la durée des
mesures, liées par exemple à la dérive, le vieillissement, connaissance erronée ou
incomplète de l’installation de mesure ou sa mauvaise utilisation, l’erreur de
référence (décalage de zéro d’un appareil de mesure à déviation; valeur erronée de
la température de référence d’un thermocouple; valeur inexacte de la tension
d’alimentation…).

L’existence possible d’une erreur systématique peut être établie par l’écart qui
apparaît entre des valeurs les plus probables tirées de deux séries de mesurages
portant sur le même mesurande et effectuées par des méthodes et instruments
différents.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
b) Erreurs accidentelles ou aléatoires
L’apparition de ces erreurs comme leur amplitude et leur signe sont considérés comme
aléatoires.
Certaines des causes peuvent être connues mais les valeurs des erreurs qu’elles entraînent au
moment de l’expérience sont inconnues.

Diverses causes possibles d’erreurs accidentelles: grandeurs d’influence, erreurs de lecture,


de seuil, erreurs d’hystérésis, etc…

Réduction des erreurs accidentelles: l’importance de ces erreurs peut dans certains cas être
réduite par dispositifs ou méthodes expérimentales appropriés:
- Protection de la chaîne de mesure vis-à-vis des causes d’erreur.
- Utilisation de modes opératoires judicieux: méthodes de mesure différentielle (push-
pull par exemple); élimination de l’influence des inductions parasites du secteur par
convertisseur à double rampe…
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
Limites d’utilisation du capteur

Elle définit la zone dans laquelle les caractéristiques du capteur sont assurées par rapport à
des spécifications données.
On peut classer cette zone en trois familles :
1) Zone nominale d’emploi: zone dans laquelle le mesurande peut évoluer sans
modification des caractéristiques du capteur.
2) Zone de non-détérioration: valeurs limites des grandeurs influençant le capteur
(mesurande, température environnante, etc…) sans que les caractéristiques du
capteur ne soient modifiées après annulation de surcharges éventuelles.
3) Zone de non-destruction: elle définit les limites garantissant la non-destruction du
capteur mais dans laquelle il peut y avoir des modifications permanentes des
caractéristiques du capteur.

Étendue de mesure: elle est définie par la différence des valeurs extrêmes de la plage du
mesurande dans laquelle le fonctionnement du capteur satisfait à des spécifications
données.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES

Sensibilité
Elle détermine l’évolution de la grandeur de sortie en fonction de la grandeur d’entrée en un point
donné.
Est définie, autour d’une valeur mi constante du mesurande, par le rapport de la variation Δs de la
grandeur de sortie à la variation Δm du mesurande qui lui a donné naissance:
Sensibilité = Δs /Δm)m = mi
La valeur de la sensibilité, dans des conditions d’emploi spécifiées est généralement fournie par le
constructeur; elle permet à l’utilisateur:
- D’estimer l’ordre de grandeur de la réponse du capteur, connaissant l’ordre de grandeur
des variations du mesurande;
- De choisir le capteur de façon que la chaîne de mesure dans son ensemble satisfasse aux
conditions de mesure imposées.
La sensibilité peut être fonction à des paramètres additionnelles lorsque ces derniers influencent la
réponse du capteur:
-Tension et fréquence d’alimentation;
-Température du milieu où se trouve placé le capteur;
-Fréquence des variations des mesurandes.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
Résolution
Elle correspond à la plus petite variation du mesurande que le capteur est susceptible de déceler.

Finesse
C’est la qualité d’un capteur à ne pas modifier par sa présence la grandeur à mesurer. Cela permet
d’évaluer l’influence du capteur sur la mesure.

Linéarité
Zone dans laquelle la sensibilité du capteur est indépendante de la valeur du mesurande.
Cette zone peut être définie à partir de la définition d’une droite obtenue comme approchant au mieux
la caractéristique réelle du capteur.
Par exemple par la méthode des moindres carrés.
Équation de la meilleure droite: s = a.m + b
Avec:

N étant le nombre de points d’étalonnage.


CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
Rapidité – temps de réponse
C’est la qualité d’un capteur à suivre les variations du mesurande.
On peut la chiffrer de plusieurs manières:
- Bande passante du capteur (à – 3 dB par exemple);
- Fréquence de résonance du capteur;
- Temps de réponse: l’intervalle de temps qui s’écoule après une variation brusque (échelon) du
mesurande jusqu’à ce que la variation de la sortie du capteur ne diffère plus de sa valeur finale
d’un écart supérieur à une limite ε conventionnellement fixée.

Dans ce cas on peut définir quatre paramètres essentiels:


-Temps de retard à la montée ou délai à la montée, tdm, est le
temps nécessaire pour que la grandeur de sortie s croisse, à
partir de sa valeur initiale, de 10 % de sa variation totale;
-Temps de montée, tm, est l’intervalle de temps correspondant à
la croissance de s de 10 % à 90 % de sa variation totale;
-Temps de retard à la chute ou délai à la chute, tdc, est le temps
qu’il faut pour que la grandeur de sortie s décroisse à partir de
sa valeur initiale de 10 % de sa variation totale;
-Temps de chute, tc, est l’intervalle de temps correspondant à la
décroissance de s de 10 % à 90 % de sa variation totale.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES

Caractéristiques statistiques d’un capteur


Ces paramètres permettent de prendre en compte la notion d’erreurs accidentelles qui peuvent
survenir sur un capteur.
Rappel : soit n mesures effectuées sur un mesurande m, on définit à partir de ces n mesures :

- La valeur moyenne :

- L’écart type (dispersion des résultats autour de la valeur moyenne) :

- La probabilité P(m1, m2) d’obtenir comme résultat d’une mesure une valeur du mesurande
comprise entre deux valeurs m1 et m2:

Où p(m) est la densité de probabilité pour la valeur m du


mesurande.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
Fidélité
Elle définie la qualité d’un capteur à délivrer une mesure répétitive sans erreurs.
L’erreur de fidélité correspond à l’écart type obtenu sur une série de mesures correspondant à un
mesurande constant.

Justesse
C’est l’aptitude d’un capteur à délivrer une réponse proche de la valeur vraie et ceci indépendamment
de la notion de fidélité.
Elle est liée à la valeur moyenne obtenue sur un grand nombre de mesures par rapport à la valeur
réelle.

Précision
Elle définit l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur réelle et la valeur obtenue en sortie du
capteur.
Ainsi un capteur précis aura à la fois une bonne fidélité et une bonne justesse.
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
CARACTERISTIQUES METROLOGIQUES
Choix d’un capteur
Le choix d’un capteur approprié s’effectue en vérifiant que ses caractéristiques métrologiques sont
compatibles avec les conditions imposées par le cahier des charges.

Mesurande Capteur
Conditions imposées Caractéristiques métrologiques
Plage de variation Étendue de mesure

Variation minimale à mesurer Résolution


Spectre de fréquence ou vitesse de
Bande passante ou temps de réponse
variation

Précision de mesure Erreur de linéarité; Erreur d’hystérésis

Dérives thermiques du zéro et de la sensibilité


Plage de température de fonctionnement
Tenue en température
Localisation Encombrement

Composition de l’atmosphère Inertie chimique; Protection

Blindage;
Parasites
Isolement ou non par rapport à la masse

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