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LES CAPTEURS

INTRODUCTION

La science cherche à saisir puis à exprimer mathématiquement dans des


théories cohérentes les lois régissant les rapports des grandeurs physiques.

Dans les laboratoires de recherche scientifique comme dans les installations


industrielles l’une des taches principales du chercheur comme du technicien
est donc d’effectuer les mesures des grandeurs physiques variées qui
déterminent leurs expériences ou conditionnent le déroulement correct de
leurs fabrications.

Il est très souhaitable de transposer sous forme d’un signal électrique chacune
des grandeurs physiques intéressantes. C’est le rôle du capteur que d’assurer
cette duplication de l’information en la transférant, au même point ou se fait la
mesure, de la grandeur physique (non électrique) qui lui est propre, sur une
grandeur électrique : tension, courant, charge ou impédance.

Ce polycopie se propose de décrire :

- Les types des capteurs ainsi leurs caractéristiques métrologiques.


- Les conditionneurs de capteurs passifs.
- Le conditionnement de signal tel que l’adaptation, la linéarisation et
l’amplification.

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LES CAPTEURS

Chapitre1

Caractéristiques d'un capteur

1.1. Le système de mesure

1.1.1. Définition générale

Un système de mesure comprend un ensemble d'éléments


importants, tel que montre en Figure1.1. La grandeur physique a
mesurer (appelée mesurande) est une valeur analogique qui n'est
généralement pas exploitable directement [1].

Figure 1.1 Schéma de bloc d'un système de mesure analogique

Cette grandeur physique peut être une force, une température ou


toute autre grandeur doit être mesurée. Elle doit être convertie en
une autre valeur analogique par l'élément de mesure (appelé
capteur). Ce signal analogique a la sortie (appelé réponse) du capteur
est un signal directement exploitable pour les indications

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analogiques. En Figure 1.1, le signal de sortie est de nature


électrique.

Ce signal doit toute fois être converti en un signal numérique si on


désire utiliser un affichage numérique (Figure 1.2). La conversion se
fait par l'intermédiaire d'un circuit convertisseur analogique-
numériques [5].

Figure1.2 Schéma de bloc d'un système de mesure numérique

1.1.2. L'élément de mesure

Un élément de mesure, désigné généralement sous le nom de


capteur, sert à transformer une grandeur physique non électrique
(mesurande noté m) en une grandeur électrique (réponse de sortie
noté s), de tel sorte on a la relation s=F(m).

S est la grandeur de sortie de nature électrique (tension, courant,


charge ou impédance), m est la grandeur d'entrée de nature
physique non électrique (force, température, pression …etc.).

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La relation s=F(m) résulte dans sa forme théorique des lois


physiques qui régissent le fonctionnement du capteur et dans son
expression numérique de sa construction (géométrie, dimensions),
des matériaux qui le constituent et éventuellement de son
environnement ainsi dans sa forme numérique est explicitée par
étalonnage [5].

1.1.3. Capteurs composites. Corps d'épreuve

Un corps d'épreuve sert à transformer un mesurande primaire en un


mesurande secondaire (exemple la transformation de la force F en
déplacement L), l'ensemble corps d'épreuve et capteur appelé
capteur composite (Figure 1.3). Les performances de l'association
corps d'épreuve-capteur doivent être déterminées par un étalonnage
global de l'ensemble qu'ils constituent afin qu'il soit tenu compte des
modifications éventuelles que leur montage et leur liaison apportent
à leurs caractéristiques individuelles "à vide" [2].

Figure 1.3 Capteur composite

1.2. Capteurs actifs et passifs

1.2.1. Capteurs actifs

Les capteurs actifs sont des capteurs qui fonctionnent en générateur,


la réponse de sortie de ces capteurs est une tension, charge

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électrique ou courant [5].

On distingue:

1.2.1.1 Effet Seebeck

L'effet Seebeck est un phénomène qui se produit lorsque les


températures de deux jonctions entre deux métaux différents ne
sont pas égales (Figure 1.4). Ce phénomène se traduit par l'apparition
d'une tension électrique qui est proportionnelle à la différence de
température entre deux jonctions:

V = a (T2 – T1) (1.1)

Dans l'équation (1.1), V représente la tension due à la différence de


température entre deux soudures (ou jonctions) liant deux métaux
différents. Les variables T1 et T2représentent respectivement les
températures aux jonctions 1 et2 [3].

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Figure 1.4 Effet Seebeck – thermocouple

1.2.1.2. Principe physique de base des capteurs actifs

a) Le mesurande: Température

L'effet utilisé: Thermoélectricité

La grandeur de sortie: Tension

b) Mesurande: Flux de rayonnement optique

Effet utilisé: Pyroélectricité. Grandeur de sortie: Charge

Effet utilisé: Photoémission Grandeur de sortie: Courant

Effet utilisé: photovoltaïque Grandeur de sortie: Tension

Effet utilisé: Photo électromagnétique.

Grandeur de sortie: Tension

c) Mesurande: Force, Pression ou accélération

Effet utilisé: Piézoélectrique Grandeur de sortie: Charge

d) Mesurande: Vitesse

Effet utilisé: Induction électromagnétique. Grandeur de


sortie: Tension

e) Mesurande: Position (aimant)

Effet utilisé: Effet Hall Grandeur de sortie: Tension.

1.2.2. Les capteurs passifs

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Les capteurs passifs utilisent les variations d'impédances, donc la


sortie est une impédance [4] .

On donne un aperçu des différents mesurandes susceptible de


modifier les propriétés électriques des matériaux employés pour la
réalisation de capteurs passifs; on y remarque, en particulier, la place
importante des capteurs résistifs.

a) Mesurande: Température

Caractéristique électrique sensible: Résistivité

Type de matériaux utilisés: Métaux: platine, nickel, cuivre. Semi-


conducteur.

Mesurande: Très basse température.

Caractéristique électrique sensible: Constante diélectrique.

Type de matériaux utilisés: Verres.

b) Mesurande: Flux de rayonnement optique.

Caractéristique électrique sensible: Résistivité.

Type de matériaux utilisés: Semi-conducteur.

c)Mesurande: Déformation.

Caractéristique électrique sensible: Résistivité.

Type de matériaux utilisés: Alliage de nickel, silicium dopé.

Caractéristique électrique sensible: Perméabilité magnétique.

Type de matériaux utilisés: Alliage ferromagnétique.

d) Mesurande: Humidité.

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Caractéristique électrique sensible: Résistivité.

Type de matériaux utilisés: Chlorure de Lithium.

Caractéristique électrique sensible: Constante diélectrique.

Type de matériaux utilisés: Alumine; polymère.

e) Mesurande: Niveau.

Caractéristique électrique sensible: Constante diélectrique.

Type de matériaux utilisés: Liquides isolants

Remarque: L'impédance d'un capteur passif et ses variations ne sont


mesurable qu'en intégrant le capteur dans un circuit électrique, par
ailleurs alimentés et qui est son conditionneur, l'étude approfondie
des conditionneurs est l'objet du chapitre 3. [5].

1.3. Grandeurs d'influence

Les grandeurs d'influence sont des grandeurs physiques parasites"


"auxquelles la réponse du capteur peut être sensible.

En présence des grandeurs d'influence gi la relation s=F(m) devient


s=F (m, gi) [11].

Afin de réduire ces grandeurs et de pouvoir


déduire de la mesure de s la valeur de m il est donc nécessaire

-soit de réduire l'importance des grandeurs d'influence au niveau du


capteur en le protégeant par un isolement adéquat: support
antivibratoire, blindage magnétique,

-Soit de stabiliser les grandeurs d'influence à des valeurs


parfaitement connues et d'étalonner le capteur dans ces conditions
de fonctionnement: enceinte thermo statée ou hygroscopie

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contrôlée, sources d'alimentation régulées;

-soit enfin d'utiliser des montages qui permettent de compenser


l'influence des grandeurs parasites; pont de Wheatstone avec un
capteur identique placé dans une branche adjacente au capteur de
mesure [5].

1.4. Les caractéristiques métrologiques

1.4.1. Les domaines de fonctionnement

métrologiques Chaque capteur présente certaines caractéristiques


qui définissent des limites d'utilisation et de précision. Ces limites
dépendent non seulement du mesurande, mais aussi des grandeurs
d'influence qui viennent perturber l'élément de mesure. On peut
définir trois domaines de fonctionnement (Figure 1.5) [6].

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Figure 1.5. Les trois domaines de fonctionnement d'un capteur

Le domaine nominal d'utilisation représente la zone de travail


normale du capteur. Il est définit pour la grandeur physique à
mesurer (mesurande) par son étendue de mesure et pour les
grandeurs d'influence par la plage de travail.

L'étendue de mesure d'un capteur correspond à l'intervalle entre la


valeur minimale et la valeur maximale du mesurande.

Ces deux valeurs sont respectivement appelées portée minimale et


portée maximale. Elles sont exprimées dans l'unité de mesure du
mesurande, par exemple: 0 à 1000 N.

De l'étendue de mesure, on peut obtenir l'étendue d'échelle qui


représente l'écart entre la portée minimale et maximale de l'étendue
de mesure, exemple: l'étendue d'échelle est 1000N.

Domaine de non-détérioration

Lorsque les valeurs ou du mesurande ou des grandeurs physiques


associées ou des grandeurs d'influence dépassent les limites du
domaine nominal d'emploi mais restent inférieures aux bornes du
domaine de non-détérioration les caractéristiques métrologiques du
capteur de ce changé mais d'une façon réversible.

Domaine de non-destruction

Lorsque les valeurs ou du mesurande ou des grandeurs physiques


associées ou des grandeurs d'influence dépassent les limites du
domaine de non-détérioration mais restent inférieures aux bornes du
domaine de non-destruction les caractéristiques métrologiques du

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capteur de ce changé mais d'une façon irréversible, un nouvel


étalonnage du capteur est nécessaire.

1.4.2. Les erreurs de mesure

On distingue deux types:

1.4.2.1. Les erreurs systématiques

Pour une valeur donnée du mesurande, une erreur systématique est


soit constante, soit à variation lente par rapport à la durée de
mesure: elle introduit donc un décalage entre valeur vraie et valeur
mesurée. Les erreurs systématiques ont généralement pour causes
une connaissance erronée ou incomplète de l'installation de mesure
ou sa mauvaise utilisation. Des causes fréquentes d'erreurs
systématiques sont décrites dans la suite de ce paragraphe [8,5].

a) Erreur sur la valeur d'une grandeur de référence

Décalage du zéro d'un appareil de mesure à déviation; valeur


inexacte de la tension d'alimentation. Ce type d'erreur peut être
réduit par la vérification soignée des appareillages associés.

b) Erreurs dues au mode ou aux conditions d'emploi

Erreur de rapidité; erreur de finesse

c)Erreurs dans l'exploitation des données brutes de mesure

Ecart à la linéarité d'un capteur ou d'un conditionneur; auto


échauffement d'une résistance thermométrique par le courant de
mesure.

d) Erreurs sur les caractéristiques des capteurs

Erreur sur la sensibilité ou sur la courbe d'étalonnage, un

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réétalonnage permet de réduire ce type d'erreur.

1.4.2.2. Les erreurs accidentelles

Ces erreurs sont considérées comme aléatoires. Certaines des causes


peuvent être connues mais les valeurs des erreurs qu'elles entrainent
au moment de l'expérience sont inconnues. Diverse causes possibles
d'erreurs accidentelles sont indiquées ci-après [12] .

a) Erreurs dues à la prise en compte par la chaine de mesure de


signaux parasites de caractère aléatoire

Bruit de fond produit par l'agitation thermique des porteurs de


charge dans les résistances ou les composants actifs.

Inductions parasites dues aux rayonnements électromagnétiques, à


fréquence industrielle en particulier.

Fluctuations de tension de sources d'alimentation.

Dérive temporelle de la tension de sortie d'un amplificateur.

b) Erreurs dues à des grandeurs d'influence

c) Erreurs liées aux indéterminations intrinsèque des caractéristiques


instrumentales

Erreur de mobilité.

Erreur de lecture d'un appareil à déviation.

Erreur de résolution.

Erreur d'hystérésis.

Erreur de quantification d'un convertisseur analogique-digital.

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d) Réduction des erreurs accidentelles

L'importance de ces erreurs peut dans certains cas être réduite par
des dispositifs ou des méthodes expérimentales appropriés:

- protection de la chaine de mesure vis-à-vis des causes d'erreur:


maintien en atmosphère à température stabilisée et à hygrométrie
contrôlée; supports antivibratoires; régulation des tensions
d'alimentation; amplificateurs à faible dérive; convertisseur
analogique-digital de résolution suffisante; blindage et mises à la
masse convenables; utilisation d'amplificateurs d'instrumentation à
taux de rejection en mode commun élevé; filtrage des signaux
parasites.

- utilisation des modes opératoires judicieux: méthode de mesure


différentielle (montage push-pull par exemple); élimination de
l'influence des inductances parasites du secteur par convertisseur à
double rampe; extraction d'un signal du bruit par détection
synchrone; corrélation.

1.4.2.3. Fidélité – Justesse – Précision

Les erreurs accidentelles entrainent une dispersion des résultats lors


de mesure répétées; cependant leur traitement statistique permet:
de connaitre la valeur la plus probable de la grandeur mesuré, et de
fixer les limites de l'incertitude.

Lorsque les erreurs accidentelles affectant les différents mesurages


sont indépendantes, la probabilité d'apparition des différents
résultats satisfait habituellement à la loi normale dite encore loi de
Gauss.

La probabilité p (m1, m2) d'obtenir comme résultat d'une mesure une

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valeur du mesurande comprise entre deux valeurs m1 et m2

ou p(m) est la densité de probabilité pour la valeur m.

Dans le cas de la loi de Gauss:

- la valeur de m la plus probable est

- la probabilité d'apparition d'un résultat de mesurage dans les


limites indiquées est:

P(m +- ᵟ) = 68,27%

P(m +- 2ᵟ) = 95,45%

P(m +- 3ᵟ) = 99,73%

La fidélité est la qualité d'un appareillage de mesure dont les erreurs


accidentelles sont faibles: elle se traduit par l'écart-type (résultats de
mesurage groupés autour de la valeur moyenne). La dispersion des
résultats est souvent considérée comme l'erreur de fidélité.

La justesse est la qualité de mesure dont les erreurs systématiques


sont réduites: elle se traduit par la valeur moyenne (la valeur la plus
probable du mesurande) [12].

La précision est donc à la fois la fidélité et la justesse.

1.4.3. Etalonnage d'un capteur

L'étalonnage d'un capteur comprend l'ensemble des opérations qui


permettent d'expliciter, sous forme graphique ou algébrique, la
relation entre le mesurande (m) et la réponse de sortie (s) en tenant
compte des grandeurs d'influence (gi) [7].

On distingue:

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1.4.3.1Etalonnage simple

Il s'applique à un mesurande défini par une grandeur physique


unique et à un capteur non soumis à des grandeurs d'influence.

On a deux types d'étalonnage simple: étalonnage direct ou absolu et


étalonnage indirect ou par comparaison [13].

Exemples: mesure de distances fixes à l'aide d'un capteur


potentiométrique dont l'indication ne dépend pas de la température;
mesure d'une température stable à l'aide d'un thermocouple.

1.4.3.2. Etalonnage multiple

Lorsque la réponse du capteur ne dépend pas seulement du


mesurande mais aussi des grandeurs d'influence, une série
d'étalonnages successifs est nécessaire.

A titre d'exemple, afin de mettre en évidence l'obligation qu'il y a


d'effectuer des étalonnages multiples lorsque les paramètres de
fonctionnement du capteur sont nombreux, on considère le cas du
phototransistor.

Il s'agit d'un capteur optique dont la grandeur de sortie, le courant


collecteur Ic dépend:

du flux de rayonnement incident ᵩ ainsi que de sa longueur d'onde λ,


de l'angle d'incidence α entre le rayonnement incident et la normale
à la surface éclairé,

de la tension collecteur-émetteur VCE et de la résistance de charge


Rm;

de la température,

pour chacun des paramètres indiqués, le constructeur fournit


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l'étalonnage correspondant, obtenu en relevant l'influence sur Ic du


paramètre considéré.

A partir de ces courbes, l'utilisateur peut, dans les conditions


expérimentales qui lui sont propres, déterminer par interpolation la
réponse du capteur.

1.4.3.3. Validité d'un étalonnage:

Répétabilité et Interchangeabilité

La confiance que l'on peut accorder aux résultats d'un étalonnage


doit être évaluée lorsque ces derniers sont utilisés pour l'exploitation
de données fournies:

soit par le capteur ayant été étalonné,

soit par un capteur de même fabrication mais n'ayant pas fait l'objet
d'un étalonnage individuel.

La répétabilité est la qualité du capteur qui assure l'utilisateur de


l'identité de la grandeur de sortie, dans les limites spécifiées, chaque
fois que ce même capteur est utilisé dans les conditions identiques:
même mesurande et même paramètres additionnels. L'erreur de
répétabilité est déterminée en effectuant aux moins deux
étalonnages successifs; elle trouve son origine principale dans les
erreurs aléatoires faites lors de l'étalonnage [13].

L'interchangeabilité d'une série de capteurs d'un même type est la


qualité de cette série qui garantit à l'utilisateur des résultats
identiques, aux tolérances prés, chaque fois qu'un quelconque
capteur de cette série est utilisé dans des conditions identiques.
L'interchangeabilité résulte:

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- d'une part de la rigueur des procédés de fabrication; choix des


matériaux et assemblages,

- d'autre part des contrôles en fin de fabrication qui permettent de


trier les capteurs satisfaisant aux tolérances imposées [14].

1.4.4. Sensibilité

La sensibilité d'un capteur représente le rapport de la variation du


signal de sortie à la variation du signal d'entrée. C'est donc la pente
de la courbe de réponse de ce capteur, i.e:

Figure 1.6 Sensibilité: caractéristique linéaire

Si le capteur est linéaire (Figure 1.6), la pente est une droite.

La valeur de la sensibilité, dans des conditions d'emploi spécifiées, est


généralement fournie par le constructeur; elle permet à l'utilisateur:

- d'estimer l'ordre de grandeur de la réponse du capteur,


connaissant l'ordre de grandeur des variations du mesurande,

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-de choisir le capteur de façon que la chaine de mesure dans son


ensemble satisfasse aux conditions de mesure imposées [5,9].

On distingue:

1.4.4.1. Sensibilité en régime statique

La sensibilité en régime statique est le rapport de l'incrément Δs à


l'incrément Δm , elle est égale à la pente de la caractéristique
statique au point de fonctionnement; lorsque cette caractéristique
n'est pas une droite, la sensibilité dépend du point de
fonctionnement.

Ainsi par exemple,

Pour une résistance de platine de 100Ω à 0oc, la variation en fonction


de T est approximativement linéaire pour T compris entre 0oc et
150oc et l'on a:

à 0oc; S= 0.39 Ω/ oc et à 130 tr (ε%); S = 0.38 Ω/ oc

alors que pour une thermistance 35j3 (fabrication OMEGA) de 5000Ω


à 25oc dont la variation thermique est fortement non linéaire on a :

à 0oc: S = 835 Ω/ oc et à 130oc: S=3.8 Ω/ oc.

1.4.4.2. Sensibilité en régime dynamique et Réponse en fréquence

La sensibilité en régime dynamique peut être définie lorsque le


mesurande est une fonction périodique du temps; dans ces
conditions la grandeur de sortie s a en régime permanent même
périodicité que le mesurande.

L'évolution de la sensibilité en régime dynamique en fonction de la


fréquence f du mesurande, soit S(f), définit la réponse en fréquence

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du capteur.

Lorsque la variation du mesurande, sans être sinusoïdale, est


périodique, de période T= 2π/ω, elle peut etre décomposée en série
de Fourier [9].

1.4.5. La Finesse

Un capteur a tendance à influencer la grandeur physique qu'il doit


mesurer. Moins un capteur influence son environnement, meilleure
est sa finesse [9].

La finesse et la sensibilité sont deux antagonistes et il est nécessaire


de faire un compromis.

Exemple: un capteur de déplacement linéaire a une finesse d'autant


plus grande que sa masse mobile et l'effort nécessaire à son
déplacement sont plus faibles par rapport à la masse de l'objet en
déplacement et aux forces qui lui sont appliquées.

1.4.6. La Linéarité

1.4.6.1. Conditions de linéarité

Un capteur est dit linéaire dans une plage déterminée du mesurande


si sa sensibilité y est indépendante de la valeur de mesurande. Donc
la linéarité est une caractéristique qui définit la constance de la
sensibilité sur toute la plage de mesure [15].

En régime statique la linéarité est liée à l'existence d'une partie


rectiligne sur la caractéristique statique et le fonctionnement du
capteur demeure linéaire tant que les variations du mesurande sont
limitées à cette zone.

La linéarité en régime dynamique implique donc

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D'une part, la linéarité en régime statique; S(0) indépendant de m,

D'autre part, que les paramètres déterminants de la réponse en


fréquence soient eux-mêmes indépendants de la valeur du
mesurande dans la plage de valeurs ou S(0) est constant.

1.4.6.2. Meilleurs droite – Ecart de linéarité

L'étalonnage du capteur fournit à l'expérimentateur un certain


nombre de points associés (si et mi) qui, même pour un capteur
théoriquement linéaire, ne sont pas forcement tous alignés du fait de
l'imprécision des mesures ou des imperfections dans la réalisation du
capteur. Il est possible cependant, à partir des points expérimentaux
de calculer l'équation de la droite qui en est la représentation la plus
probable. Cette droite dite meilleure droite, est telle que la somme
des carrés des écarts εs des divers points expérimentaux à cette
droite soit minimale [10].

On établit que l'équation de la meilleure droite étant:

s=am+b

on a:

a=

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LES CAPTEURS

N étant le nombre de points d'étalonnage.

L'écart de linéarité est la spécification qui permet d'apprécier la plus


ou moins bonne linéarité d'une courbe d'étalonnage; il est défini à
partir de l'écart maximum entre la courbe d'étalonnage et la
meilleure droite , cet écart étant exprimé en % de la valeur maximale
de la grandeur de sortie dans la plage considérée [5].

1.4.7. La Rapidité - Temps de réponse

La rapidité est l'aptitude d'un capteur à suivre dans le temps les


variations de la grandeur physique à mesurer.

La grandeur utilisée pour définir quantitativement la rapidité est le


temps de réponse; c'est l'intervalle de temps qui s'écoule après une
variation brusque (échelon) du mesurande jusqu'à ce que la variation
de la sortie du capteur ne diffère plus de sa valeur finale d'un écart
supérieur à une limite ε% conventionnellement fixée. Un temps de
réponse doit donc toujours etre spécifié avec un écart ε% auquel il
correspond:

tr (ε%).

Un capteur est d'autant plus rapide que son temps de réponse est
plus court [5,9].

1.5 .Exercices

a- Exercice 1

On considère le montage Figure 1.7 utilisant une photodiode, la


diode se comporte comme un générateur de courant i = Sd.Φ

ou Φ est le flux lumineux incident et Sd la sensibilité propre de la


diode exprimée en A/W.il est intéressant de noter que cette

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LES CAPTEURS

sensibilité ne dépend pratiquement pas de la fréquence de variation


de Φ, dans le domaine habituel d'utilisation.

En fait, la grandeur électrique de sortie du montage est non pas i


mais v, tension aux bornes de Rm. compte tenu des ordres de
grandeur.

Donnez le schéma électrique équivalent du montage, on considère la


capacité équivalente c = cd + cp, cd étant la capacité de la jonction de
la diode polarisée en inverse et cp les diverses capacités parasites du
montage.

2- On considère que le flux lumineux, le courant et la tension ont une


forme sinusoïdale de pulsation ω =2.π.f, ou f est la fréquence en
Hertz, donnez l'expression de la sensibilité en module et tracer sa
réponse en fréquence.

3- Pour un échelon de mesurande : m=0 pour t<0 et m =m0 pour


t>=0; donnez la solution de l'équation différentielle, en déduire
l'expression de tr (ε%) *5+.

b- Exercice 2

On considère les variations d'une résistance R en fonction de la


température T selon le tableau suivant:

T (oc) R (Ω)

10 103.90

20 107.79

30 111.67

40 115.54

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LES CAPTEURS

50 119.4

60 123.24

1- Donnez l'expression de la meilleure droite.

2- Calculer l'écart de linéarité [10].

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LES CAPTEURS

Chapitre 2

Conditionneur de capteurs passifs

2.1. Généralités

Les capteurs actifs fonctionnent en générateur en convertissant la


forme d'énergie propre au mesurande en énergie électrique [16].

Schéma équivalent: Figure 2.1

Figure2.1 générateur de tension; générateur de courant

Il existe trois types de capteurs actifs:

- capteur générateur de f.e.m → ne nécessite pas de conditionneur

- capteur générateur de courant → transformation du courant en


tension Figure 2.2

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LES CAPTEURS

Figure2.2 convertisseur courant-tension

- capteur générateur de charge → transformation de la charge en


tension Figure 2.3

Figure 2.3 convertisseur charge-tension (cas pratique)

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LES CAPTEURS

2.2. Conditionneurs de capteurs passifs

Un capteur passif est un matériau utilisé en tant qu'impédance dont


l'un des paramètres est sensible au mesurande.

La mesure de l'impédance permet de déduire la valeur du


mesurande.

Cette mesure nécessite l'utilisation d'un conditionneur [16].

2.2.1. Conditionneurs de capteurs résistifs [18]:

Deux types de mesure:

- mesure d'une résistance R (m) → montage à source de courant


constant

- mesure d'une variation de résistance ΔR (m) → pont de


Wheatstone

a) Montage à source de courant constant (Figure 2.4)

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LES CAPTEURS

Figure 2.4

-source de courant à partir d'une source de tension stable

Figure 2.5

Remarque: si la source de tension est ajustable, on dispose d'une


source de courant ajustable.

b) pont de Wheatstone [17,20] (Fig.2.6)

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27
LES CAPTEURS

Figure 2.6

Cas particulier 1: une résistance variable, trois résistances fixes


(Figure 2.7)

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LES CAPTEURS

Figure 2.7

Cas particulier 2: deux résistances variables, deux résistances fixes


(Figure 2.8)

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29
LES CAPTEURS

Figure 2.8

Cas particulier 3: Montage Push-pull:

Les résistances variables ont des variations égales et opposées →


ΔR2 (m) = - ΔR1 (m) = ΔR (m)

Cas particulier 4: Montage à trois fils:

Il est utilisé dans le cas ou le capteur est éloigné du pont. Il permet


d'atténuer l'influence des fils de liaison dont les résistances ne sont
pas négligeables (Figure 2.9).

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LES CAPTEURS

Cas particulier 5: quatre résistances variables (Fig. 2. 10)

Figure 2.10

2.2.2 .Conditionneurs de capteurs réactifs [17,23]:

- variation d'impédances → variation de tension → pont


d'impédances

- variation d'impédances → variation de la fréquence d'un signal →

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LES CAPTEURS

oscillateur

a) Pont d'impédances: (Figure 2.11)

Montage équivalent de Thévenin[18] (Figure 2.12):

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LES CAPTEURS

Z0: impédance équivalente

ed: fem équivalente

id: courant de court-circuit

le signal de mesure V ou i doit être indépendant de Zi

Vm et im dépend de Zi

Si Zi > > Z0 → V (m) ≈ ed

Si Zi < < Z0 → i (m) ≈ id

Que choisir? Mesurer i ou V?

Exemples:

- capteur inductif en basse fréquence [22,23]

L = 20mH; f = 100kHZ; Z= jLω; ω = 2.π.f; → Z = 12kΩ → mesure en


tension

- capteur capacitif en basse fréquence

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LES CAPTEURS

C = 10 pF; f = 100kHZ; Z = 1/jCω; → Z = 159kΩ → mesure en


courant

Exemple de capteur inductif (Figure 2.13)

Montage Push-pull

Exemple de capteur capacitif (Figure 2.14) [21]

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LES CAPTEURS

b) Oscillateur:

C'est un circuit électronique permettant de délivrer un signal à une


fréquence f donnée de type

V = V0.COS (2.π.f.t + Φ)

Il transforme l'information liée à l'impédance du capteur à la


fréquence de signal de sortie [19].

f = f0. (1 + - ΔZ/Z).

Avantages:

- immunités aux bruits.

- transmission par voie hertzienne facilitée.

2.3. Exercices

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35
LES CAPTEURS

Exercice 1:

On réalise une sonde de température à partir d'un capteur de


température bas cout. Cette sonde délivre une tension Vmes(t)
fonction de la température t (exprimée en oc) à laquelle elle est
soumise. Pour étalonner cette sonde, on la place dans une enceinte
thermostatée dont on fait varier la température sur l'étendue de
mesure E.M. = [0oc; 100oc]. la température est mesurée à l'aide d'une
sonde thermométrique Pt100 de précision. On réalise ainsi un
étalonnage indirect pour lequel on considère que la température
donnée par la sonde Pt100 est parfaitement exacte.

Sur l'étendue de mesure E.M.; on cherche à modéliser le


comportement de la sonde par l'approximation linéaire Vmes = Vmes0 +
α.t. Déterminer les expressions Vmes0 et α obtenues à partir des N
points expérimentaux (ti, Vmes,i) donnés dans le tableau et en calculer
la valeur. Pour ceci, on cherchera à minimiser l'écart quadratique
moyen entre l'approximation linéaire et les ponts expérimentaux. On
réalise alors une régression linéaire au sens des moindres carrés [17].

1.2 Estimer la sensibilité S = dVmes/dt.

1.3 Donner l'écart de linéarité ε, plus grand écart sur l'étendue de


mesure entre la caractéristique réelle et l'approximation linéaire
donnée par la droite.

1.4 Calculer l'erreur de linéarité err, écart de linéarité normalisé à


l'excursion de Vmes(t) sur l'étendue de mesure E.M.

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36
LES CAPTEURS

Exercice 2

On considère une structure constituée de deux condensateurs plans


identiques C1 et C2, de surface carrée ou rectangulaire d'aire A, entre
les armatures desquels se déplace selon l'axe x un noyau diélectrique
de permittivité εr[18].

2.1 Le condensateur à diélectrique glissant étant à sa position initiale,


centré en x = 0, déterminer l'expression des capacités C1(x = 0) = C2(x
= 0) que l'on notera C0 (on négligera pour cela les effets de bords et le
couplage possible entre les deux condensateurs). On donne

ε0 =8.85.10-12 F/m, εr =3, e =1mm et A = 6 cm2.

2.2 Le noyau est déplacé de x de sa position d'origine, déterminer les


expressions de C1(x) et C2(x).

Les écrire sous la forme C1(x) = C0 +ΔC1(x) et C2(x) = C0 + ΔC2(x) en


précisant les expressions de ΔC1(x) et de ΔC2(x) en fonction de C0, x, l
et εr.

2.3 Les deux condensateurs sont montés dans un circuit en pont


selon le schéma de la figure 2.16. Exprimer la tension différentielle de
mesure Vmes en fonction de x, l, εr et Vg.

2 .4 En déduire la sensibilité S de la mesure. On donne: l =2cm et Vg


=10V.

2.5 Quelles sont les valeurs de l'étendue de mesure E.M. et de


l'excursion de Vmes?

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37
LES CAPTEURS

Chapitre 3

Conditionneurs du signal

Le capteur et son conditionneur éventuel sont la source du signal


électrique dont la chaine de mesure doit assurer le traitement de la
façon la plus appropriée au but poursuivi. Dans cette partie on va
donc aborder un certain nombre de dispositifs de traitement - les
conditionneurs du signal – dont la fonction est en rapport direct avec
la nature du signal et avec les conditions de mesure. On va
s'intéresser:

- au type d'interface adéquat entre la source du signal et le reste de


Page
38
LES CAPTEURS

le chaine de mesure selon que cette source est un générateur de


tension, de courant ou de charge,

- à la linéarisation du signal,

- à l'amplification du signal en présence de tension de mode


commun,

- à l'extraction de l'information relative au mesurande lorsque ses


variations modulent le signal électrique.

3.1. Adaptation de la source du signal à la chaine de mesure

Le capteur, associé à son conditionneur, équivaut à un générateur


constitué d'une source et d'une impédance interne délivrant le signal
au circuit qui le charge. Afin que le signal soit obtenu dans les
meilleures conditions de sensibilité et de stabilité vis-à-vis des
variations éventuelles de l'impédance interne, le générateur équivaut
doit être chargé par une impédance appropriée.

3.1.1. Adaptation d'impédance

Lorsque l'information correspondant au mesurande m est délivrée


sous forme d'une f.e.m. ec(m) en série avec une impédance Zc, qui
peut être importante ou variable (figure 3.1) (un thermocouple avec
une liaison longue ou un capteur résistif monté dans un pont de
Wheatstone), le dispositif de mesure aux bornes duquel est recueilli
vm doit être d'impédance d'entrée Zi très grande devant Zc de
manière à minimiser l'influence de cette dernière.

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39
LES CAPTEURS

Figure 3.1 Schéma équivalent

Vm = ec(m). Zi/(Zi + Zc) si ZI >> Zc alors vm = ec(m)

Les dispositifs à grande impédance d'entrée utilisables pour réaliser


l'adaptation d'impédance sont à base:

- d'amplificateur opérationnel en montage suiveur simple ou suiveur/


amplificateur

figure 3.2,

Page
40
LES CAPTEURS

- d'amplificateur différentiel, en général sous la forme d'ampli


d'instrumentation ou d'ampli d'isolement

figure 3.3.

3.1.2. Conditionneur de capteur source de courant

Quand le capteur est électriquement équivalent à une source de


courant ic(m) en parallèle avec une impédance interne ZC (c'est le cas
lorsqu'on utilise une photodiode) figure 3.4, il faut que l'impédance
d'entrée du dispositif de mesure Zi soit négligeable devant celle du
capteur ZC.

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41
LES CAPTEURS

Figure 3.4 Schéma équivalent

im = ic(m). Zc/(Zi + Zc) si Zi << ZC alors im = ic(m)

Cependant la tension vm aux bornes de Zi risque dans ce cas d'être


elle-même très faible.

L'emploi d'un convertisseur courant/tension permet à la fois de


réduire l'influence de Zc et d'obtenir une tension vm importante

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42
LES CAPTEURS

figure 3.5.

3.1.3 .Conditionneur de capteur source de charge

Dans le cas, enfin, ou le capteur est un générateur de charge qc(m)


d'impédance interne capacitive Cc (par exemple un cristal piézo-
électrique), il est en général impossible de placer à ces bornes un
circuit dont l'impédance d'entrée serait résistive. En effet, d'une part
la décharge de la capacité risquerait d'être trop rapide pour
permettre l'exploitation du signal et d'autre part la tension recueillie
qui dépend de l'ensemble des capacités parasites du montage serait
sensible à leurs variations erratiques.

Le dispositif à utiliser dans ce cas est l'amplificateur de charge qui


délivre une tension proportionnelle à la charge et indépendante de la
capacité du capteur et des câbles de liaison figure 3.6.

3.2. Linéarisation

Il existe un certain nombre de procédés de linéarisation qui

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43
LES CAPTEURS

permettent de corriger les défauts de linéarité d'un capteur ou de


son conditionneur, lorsque dans leur domaine d'emploi des écarts à
la linéarité interdisent de considérer la sensibilité comme constante à
la précision des mesures.

Ces procédés peuvent être classés en deux groupes:

- d'une part ceux qui interviennent sur la source même du signal


électrique de façon à linéariser ce dernier dés son origine

- d'autre part, ceux qui interviennent en aval de la source afin de


corriger la non linéarité du signal qu'elle fournit par un traitement
analogique ou numérique.

3.2.1 Linéarisation analogique à la source du signal

a) Correction de la non linéarité du capteur

* Pré-polarisation du capteur

Lorsque la courbe d'étalonnage du capteur présente une plage ou le


fonctionnement est quasi linéaire, il peut être possible dans certains
cas de décaler le point de fonctionnement dans la zone linéaire en
appliquant au capteur un mesurande constant de valeur appropriée.
Cette méthode n'est applicable que dans le cas ou l'information
recherchée est liée aux seules variations du mesurande et est
indépendante de la valeur constante à laquelle elles sont
superposées.

Ex: un flux lumineux modulé Φ1(t) reçu par un phototransistor peut


être superposé à un flux constant Φ0, choisi pour être dans une zone
linéaire.

* Modification de l'impédance mesurée par adjonction de

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44
LES CAPTEURS

composants fixes

La méthode consiste à placer en parallèle sur le capteur de résistance


Rc(m), une résistance R indépendante de m, afin que la résistance Rd
du dipôle ainsi constitué ait une variation quasi linéaire dans une
plage limitée autour d'une valeur donnée du mesurande. Cette
méthode est très utilisée avec les thermistances.

* Association de capteurs dont les non linéarités sont de sens


contraire

A titre d'illustration, on considère le cas de deux capteurs résistifs


sensibles à un même mesurande m mais réalisés dans des matériaux
différents et tels que leurs résistances aient respectivement pour
expression R1(m) = R01 (1 + A1m + B1m2) R2(m) = R02 (1 + A2m - B1m2)

L'association en série de ces deux capteurs présentera une résistance


variant linéairement en fonction de m:

R(m) = (R01 + R02)[1 + (R01A1 + R02A2)/(R01 +R02).m]

à condition que R01/R02 = B2/B1

Cette méthode est très utilisée avec les sondes métalliques de


température.

* Fonctionnement en push-pull de capteurs identiques

Deux capteurs identiques, dont la non linéarité est due à un terme


quadratique, sont placés dans les branches contigües d'un pont et
soumis à des variations égales et opposées du mesurande. Le terme
quadratique est éliminé de la tension de mesure qui alors
proportionnelle aux variations du mesurande.

b) Correction de la non linéarité du conditionneur de capteur passif

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45
LES CAPTEURS

Il y a non linéarité du conditionneur lorsque la tension de mesure


n'est pas proportionnelle aux variations d'impédance du capteur.
Ceci risque de se produire dans les montages potentiométriques et
les ponts dés lors que la condition ΔZc/Zc0 << 1 n'est pas satisfaite.
On a vu que certaines méthodes - push-pull et choix du rapport
potentiométrique – rendaient la linéarisation possibles. A ces
méthodes, on peut ajouter divers montages dans lesquels le
conditionneur est associé un ampli opérationnel.

* Linéarisation par réaction sur la tension de déséquilibre du pont


figure 3.7

Le capteur Rc est placé dans la boucle de réaction de l'amplificateur.


A l'équilibre R1 = R3 = R4 =Rc0 avec Rc = Rc0 + ΔRc,

La tension de déséquilibre s'écrie vm = vA – vB ou vB =es/2

et vA = es.Rc/(Rc0 + Rc) + vm.Rc0/(Rc0 + Rc).

L'amplificateur est supposé idéal donc vA = vB, ce qui permet d'écrire


vm = - es.ΔRc / 2.Rc0.

Dans ce montage, le capteur doit être isolé de la masse. Cette

Page
46
LES CAPTEURS

condition n'est pas toujours réalisable.

* Linéarisation par double réaction sur la tension de déséquilibre et


sur la tension d'alimentation du pont figure3.8

Le pont est constitué comme dans le montage précédent la réaction


négative effectuée par le biais du premier étage A1 tend à annuler la
tension à la sortie de cet étage.

Les tensions d'alimentation +v1et –v1 du pont sont fournies par le


sommateur A2 et l'inverseur A3 et sont telles que

v1 = es + R6.vm/R5. Lorsqu' est satisfaite la condition

la tension de mesure s'écrit

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47
LES CAPTEURS

3.2.2. Linéarisation analogique en aval de la source du signal

a) correction de la non linéarité du conditionneur de capteur passif


figure 3.9

Lorsqu'on utilise un capteur unique, par exemple résistif, avec pour


conditionneur un pont de Wheatstone ou un montage
potentiométrique à alimentation symétrique la tension délivrée n'est

pas linéaire, elle a pour expression

La tension de sortie du multiplicateur est

v0 = vx.vy/ Eref = vm.vl/ Eref

Les gains sur les deux voies d'entrée du sommateur étant a et b, on a


en sortie vl = a.vm + b.v0 = a.vm + b.vm.vl/ Eref d’où

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48
LES CAPTEURS

Par un choix approprié pour b = 2.Eref/ es, on élimine le terme


responsable de la non linéarité, alors seulement vl = a.es.ΔRc/ 4.Rc0.

Un autre montage présente l'intérêt de fournir une tension linéarisée


indépendante de la tension d'alimentation du pont es figure 3.10.

La tension de sortie de l'amplificateur d'instrumentation, monté en


inverseur, est

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49
LES CAPTEURS

Si on considère les résistances d'entrée du diviseur grandes devant


R, on écrit alors vN = 2.v0/3 et vD = (es +2.v0)/3

Et on déduit vl = 10.vN/vD = - 10.ΔRc/Rc0.

b) Méthode analogique générale de linéarisation d'un signal

On considère un capteur actif ou passif et son conditionneur, qui est


à l'origine d'une tension vm non linéaire avec le mesurande m. A
partir de la courbe d'étalonnage, on établit l'équation reliant m à vm,
par exemple

m = a0 + a1.vm +a2.vm2 + … + an.vmn.

Pour des raisons évidentes de simplicité lors de la réalisation, on


limite le nombre de termes au minimum compatible avec la précision
recherchée.

Le dispositif de linéarisation de vm doit délivrer en sortie une tension


vl linéarisée et donc proportionnelle à m.

vl = A.m = A. (a0 + a1.vm +a2.vm2 + … + an.vmn)

qu'en écrira vl = A0 +A1.vm +A2.vm2 + … + An.vmn avec Ak = A.ak Il en


résulte qu'en général, la réalisation analogique est réalisable par une
association de multiplieurs fournissant les termes vmk et
additionneurs pondérés.

La figure 3.11 montre la courbe de linéarisation d'un thermocouple


type K.

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50
LES CAPTEURS

un dispositif de linéarisation satisfaisant à la relation:

vl = A0 + A1.vm +A2.vm2 + A3.vm3 + A4.vm4.

L'application du théorème de Millmann aux entrées du sommateur


pondéré permet d'établir rapidement la correspondance entre les
divers termes Ak et les résistances à employer; on posant yi = 1/Ri on
obtient:

A0 = - E.y6/y; A1 = y2 .(y4 + y5 + y6 + y7 +y)/(y1 +y2 +y3) .y;

A2 = - 10-1.y5/y; A3 = 10-2y1. (y4 + y5 + y6 + y7 +y)/(y1 +y2 +y3) .y;

A4 = - 10-3.y4/y.

Exemple:

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51
LES CAPTEURS

A partir de la courbe d'étalonnage d'un thermocouple Chrome-


constantan, on détermine la relation qui, entre - 100 oc et + 900 oc,
exprime avec une erreur inférieure à 3 oc, la température T (oc) de la
jonction de mesure (la jonction de référence étant à 0 oc) en fonction
de la f.é.m. e en mV qu'il délivre soit:

T = -2.69309 + 17.2024 e – 0.186021 e2 + 0.00295744 e3 –


0.0000163000 e4

Un dispositif de linéarisation du type précédemment étudié (figure


3.12) délivre en sortie une tension vl qui, exprimée en millivolts est
numériquement égale à T à condition de prendre pour les divers
composants les valeurs suivantes:

R1 =10.00 k; R2 = 1.340 k; R3 = 77.97 k; R4 = 613.5 k; R5 = 5.376 k; R6


=37.13 k; R7 = 0.6000 k; R = 10.00 k; E = 10V.

Lorsque le mesurande peut être exprimé, en fonction de vm par une


relation ne comportant qu'un seul terme non linéaire, tel que: m = a0
+ a1.vm +an.vmn

L'utilisation d'un circuit multifonction s'avère plus économique dés


lors que n > 2. Un circuit multifonction (AD 433, fabricant Analog
Devices) aux entrées duquel sont appliquées les tensions vX, vY, vZ
délivre à sortie une tension proportionnelle à vY. (vZ/vX)n ou la valeur
de n est réglée par un rapport de résistances, ce qui permet en outre
l'obtention de valeurs non entières de n.

* Linéarisation dans une plage limitée

Lorsque la relation m = f (vm) présente dans le domaine d'utilisation


du capteur une plage quasi linéaire dans laquelle la linéarisation ne
s'impose pas, cette plage étant suivie où précédée d'une plage non

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52
LES CAPTEURS

linéaire. L'utilisation d'un circuit à seuil permet de rendre opérante la


linéarisation dans la seule plage ou elle est nécessaire.

Ainsi par exemple, si pour vm > vm1 le capteur est quasi linéaire:

m =a0 + a1.vm

le dispositif de linéarisation se réduit dans cette plage à un simple


sommateur dont la sortie est:

vl = A.m = A0 + A1.vm.

par contre, pour vm < vm1 le capteur n'est pas linéaire et l'écart par
rapport à la partie rectiligne précédente augmente au même temps
que vm1 – vm; c'est pourquoi les termes correctifs introduits doivent
être dans cette plage des fonctions de

vm1 – vm soit:

m = a0 + a1.vm + Σ ak'.(vm1 – vm)k

le dispositif de linéarisation devant fournir en sortie une tension vl


telle que:

vl = A.m = A0 + A1.vm + Σ AK'.(vm1 – vm)k

il sera constitué :

- d'un ou plusieurs sommateurs pondérés,

- d'un circuit à seuil dont la tension de sortie v est nulle pour

vm > vm1 est proportionnelle à vm1 – vm lorsque vm < vm1

-de multiplieurs ou d'un circuit multifonction à l'entrée desquels est


appliquée la tension v délivrée par le circuit à seuil.

un dispositif de ce type, utilisant un circuit multifonction destiné à

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53
LES CAPTEURS

fournir une tension vl telle que:

Pour vm > vm1 vl = A0 + A1.vm

Pour vm < vm1 vl = A0 + A1.vm + A1'.(vm1 – vm) + An'.(vm1 – vm)

En fonction des éléments constitutifs du dispositif, la tension délivrée


à pour expression:

Vl = 10.R/R1 + R.vm/R2 – R.v/R3 – 10.R/R4. (v/10)n

Ou v = 0 pour vm > vm1 avec vm1 = 10.R/R6 volts

et v = R5/R.(vm1 – vm) pour vm < vm1.

Un choix approprié des valeurs des diverses composants permet de


satisfaire numériquement la relation de linéarisation recherchée.

* Linéarisation par segment

De façon générale, la courbe m = f (vm) peut être décomposée en un


nombre limité de segments rectilignes (figure 3.14a) chacun étant
représenté par une équation de la forme:

m = ai +bi.vm

qui traduit au plus prés la courbe pour vm compris entre les valeurs
limites vm)i et vm)i+1; pour une décomposition en quatre segments,
comme représenté sur la figure, on a:

vm3 < vm m = a3 + b3.vm

vm2 < vm < vm3 m = a2 + b2.vm

vm1 < vm < vm2 m = a1 + b1.vm

vm < vm1 m = a0 + b0.vm

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54
LES CAPTEURS

Chaque fois que la valeur de vm varie au-delà ou en-deçà de la valeur


limitant un segment, l'expression de la tension linéarisée vl = A.m est
modifiée de façon à traduire l'équation du nouveau segment
représentatif. Les diverses modifications sont obtenues au moyen de
sommateurs dont les seuils correspondant aux différentes limites vm)i
et qui délivrant chacun une tension vi nulle ou proportionnelle à vm)i –
vm selon que vm est supérieur ou non au seuil qui lui est imposé.

Un dispositif permettant d'effectuer la linéarisation au moyen de


quatre segments;

la tension délivrée est de la forme:

vl = Ai + Bi.vm pour vm)i < vm < vm)i+1

avec Ai = A. ai et Bi = A. bi

Les limites des segments étant fixées, les éléments des divers
sommateurs à seuil sont choisis de façon que le seuil de chacun d'eux
corresponde à une tension limite soit:

Pour S3: 10.R/R7 = vm3, pour S2: 10.R/R6 = vm2, pour S1:
10.R/R5 = vm1.

La tension vl à la sortie de dispositif de linéarisation a dés lors pour


expression:

Vl = 10.R/R0 +R.vm/R4 – R.v3/R3 –R.v2/R2 – R.v1/R1

Les différents cas étant:

vm > vm3; v3 = v2 = v1 = 0

vm2 < vm < vm3; v3 = vm3 - vm , v2 = v1 = 0

vm1 < vm < vm2; v3 = vm3 - vm , v2 = vm2 – vm, v1 = 0

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55
LES CAPTEURS

vm < vm1; v3 = vm3 - vm , v2 = vm2 – vm, v1 = vm1 – vm.

L'identification des expressions de la tension vl, fournie par le


dispositif dans chacune des plages de la tension de mesure, à
l'équation du segment représentatif permet de déterminer des
valeurs satisfaisantes pour les composants du circuit:

A3 = 10.R/R0; B3 = R/R4, B2 – B3 = R/R3, B2 – B1 =R/R2, B1 – B0


= R/R1.

Si la courbe d'étalonnage donnant m = f (m) suit une loi


logarithmique, exponentielle, en 1/x, plusieurs circuits analogiques
réalisant ces fonctions permettent d'arriver à la linéarisation! Sinon, il
y a la linéarisation numérique.

3.2.3. Linéarisation numérique

Le programme à réaliser doit établir la correspondance entre les


valeurs numériques de la tension de mesure vm délivrée par un
convertisseur numérique analogique, et la valeur de mesurande m = f
(m).

Deux méthodes permettent d'établir cette correspondance:

- le calcul de m à partir de la relation m = f (m),

- la tabulation d'un ensemble de valeurs de m et de vm avec


éventuellement une interpolation linéaire.

a) Linéarisation par calcul

Cette méthode est très utilisée pour la plupart des thermocouples. En


effet, la température est "fittée"par un polynôme d'ordre n de la
f.e.m mesurée T = f (vm), que l'on peut écrire par exemple:

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56
LES CAPTEURS

T = Σ ai.vmi ou encore T = a0 + vm(a1 + vm (a2 + vm(a3 + vm(a4 + vm(a5 )))))

Puis on fait le calcul itératif ci-dessous (figure 3.15) qui nécessite un


tableau contenant les coefficients ai du polynôme et surtout qui doit
être fait pour chaque valeur de vm.

b) Linéarisation par tabulation

Dans ce cas, l'utilisateur doit disposer d'un tableau contenant les


valeurs de m adressées par celles de vm déduites de l'étalonnage. Ces
valeurs doivent être codées sur un nombre de bits nécessaires pour
ne pas nuire à la précision.

Ensuite à chaque valeur de vm mesurée, on a donc codé l'adresse de


la ligne du tableau ou trouver la valeur de m modulo une valeur
constante B la tabulation. On peut procéder à des interpolations
linéaires à condition qu'à l'intérieur de la tabulation m soit linéaire
avec m.

Page
57
LES CAPTEURS

Dans ces deux cas, plus souples que les procédés analogiques, le
numérique a l'inconvénient d'un temps de réponse plus important
qui doit être compatible avec la période d'échantillonnage du
système d'acquisition!

3.3. Amplification du signal et réduction de la tension de mode


commun

3.3.1. La tension de mode commun: définition et origines

Dans un circuit (figure 3.16) ou la tension de mesure vm est la tension


différentielle entre deux conducteurs vA et vB, la tension de mode
commun vMC représente la valeur de tension commune à vA et vB et
qui n'est support d'aucune information; en posant vMC = (vA +vB)/2, on
peut écrire que vA = vMC + vm/2 et vB = vMC – vm/2.

La tension de mode commun vMC peut être très supérieure au signal


vm et dans certains cas l'expérimentateur ne la connait pas avec
précision. Un des problèmes les plus important en instrumentation
est l'élimination ou la réjection du mode commun afin d'obtenir et de
traiter un signal proportionnel à vm et donc indépendant de vMC.

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58
LES CAPTEURS

a) Tension de mode commun due à l'alimentation

Le cas se présente (figure 3.17) lorsque vA et vB dépendent de la


tension d'alimentation. Pour un pont de Wheatstone, avec 3
résistances fixes Rc0 et un capteur Rc = Rc0 + ΔRc, on a lorsque ΔRc <<
Rc0: vA = es/2 + es.ΔRc/4.Rc0 et vB = es/2

Si par exemple: es = 20V et ΔRc/Rc0 = 10-2 alors vMC = 10.025V ≈ 10V


et vm =50mV.

b) Tension de mode commun de masse

Entre deux points éloignés de mise à la masse existent en général


(figure 3.18):

- une impédance de masse ZM de l'ordre de l'Ohm,

- une f.e.m. de masse eM qui a pour origines principales les inductions


électromagnétiques (50 Hz) et la circulation de courants de retour
des diverses installations. Les distances entre points de mise à la
masse pouvant atteindre des centaines de mètres la f.e.m. de masse
eM peut être supérieure à plusieurs dizaines de volts.

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59
LES CAPTEURS

Aux deux extrémités A et B de la liaison, on a en circuit ouvert par


rapport à la masse les potentiels vB = eM et vA = eM + ec,
habituellement on peut supposer que ec << eM donc vMC = eM et vm
=ec.

3.3.2. Amplificateur différentiel et taux de réjection de mode


commun (par ex: Burr Brown OPA27)

Lorsque le signal apparait comme tension différentielle aux


extrémités d'une liaison, son traitement par un amplificateur
différentiel s'impose!

Un ampli différentiel (figure 3.19) peut être considéré comme


constitué de deux voies de gain –A1 et A2, et d'un sommateur dont la
sortie est celle de l'ampli différentiel.

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60
LES CAPTEURS

La tension de sortie v0 de l'amplificateur différentiel a pour


expression v0 = A2.v+ - A1.v-.

Soit vMC = (v+ + v-)/2 et vd = v+ - v-,

v0 = (A1 + A2).vd/2 + (A2 – A1).vMC

le gain différentiel est Ad = (A1 + A2)/2

et le gain de mode commun s'écrit AMC = A2 – A1.

La tension de sortie de l'ampli différentiel dépend d'autant moins de


la tension de mode commun que les gains A1 et A2 des deux voies
sont, au signe prés, plus voisins.

La tension de sortie peut être écrite sous la forme

v0 =Ad.(vd + AMC.vMC/Ad) ou en posant ζr =Ad/AMC, le taux de réjection


en mode commun,

v0 = Ad.(vd +vMC/ζr).

la réduction de l'influence de la tension de mode commun sur la

Page
61
LES CAPTEURS

sortie et d'autant mieux assurée que le taux de réjection de mode


commun ζr est grand.

Remarque: les fabricants d'amplificateurs différentiels expriment le


taux de réjection ζr ou CMRR en décibels par la notation CMR ou
CMR = 20log (CMRR ou ζr).

3.3.3. Amplificateur d'instrumentation (par ex: AMP01)

C'est un module amplificateur différentiel adapté au traitement de


signaux en présence de tensions de mode commun relativement
importantes (figure 3.20)

Il en résulte que la tension de mode commun applicable à ces entrées


se trouve limitée à des valeurs qui doivent être légèrement
inférieures aux tensions d'alimentation de l'amplificateur.

Les caractéristiques générales et intéressantes des amplificateurs


d'instrumentation sont:

- Un gain différentiel réglable de 1 à 104 grâce à la résistance Rg


jusqu'à quelques centaines de Hz, il décroit ensuite avec la
fréquence,

- Des impédances d'entrée très élevées - 1010Ω en parallèle avec


quelques pF – permettant de réduire de l'influence de la résistance

Page
62
LES CAPTEURS

de source et d'un déséquilibre des résistances vues des entrées


inverseurs et non inverseurs.

- Une impédance de sortie très faible – 0.1Ω - réduisant l'influence de


la charge sur le gain,

- Des courants de polarisation des entrées très faibles – de quelque


pA à nA selon le type d'ampli – afin de minimiser les variations des
tensions d'entrée causées par des variations de résistances de source
et de liaison.

- Une grande stabilité thermique des performances – 0.0015%/ oc


pour le gain différentiel par exemple – afin d'éviter des dérives de la
sortie indiscernables du signal.

- Un taux de réjection de mode commun ζr élevé – par exemple > 105


soit > 100 dB en continu ou à 50 Hz – qui décroit aux hautes
fréquences.

La tension en sortie est donc la même que pour un ampli différentiel


v0 = Ad.(vd +vMC/ζr).

Dans les ensembles d'acquisition de données utilisant plusieurs


capteurs, on peut associer à chacun un amplificateur
d'instrumentation dont le gain est fixé en fonction du niveau moyen
du signal délivré et qui est localisé à proximité du capteur. Ceci
permet la transmission d'un signal de haut niveau et réduit ainsi
l'influence des parasites qui se superposent au signal au cours de la
transmission et évitent d'effectuer le multiplexage à bas niveau.

Une autre solution consiste à utiliser un amplificateur


d'instrumentation à gain programmable. Ce dernier placé après le
multiplexeur a un gain réglable par commutation de résistances afin

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63
LES CAPTEURS

d'être adapté au niveau du signal fourni par chaque capteur.

3.3.4. Amplificateur d'isolement

Lorsque les tensions de mode commun dépassent ou risquent de


dépasser 70% des tensions d'alimentation (par exemple +-10V pour
une alimentation de +- 15V), l'amplificateur d'instrumentation n'est
pas utilisable: c'est l'amplificateur d'isolement qui dans ce cas est
susceptible d'apporter une solution (figure 3.21).

L'amplificateur d'isolement est constitué d':

- un étage A1 dont l'entrée est un amplificateur opérationnel,


alimenté par une source flottante dont le point commun G1 ("garde")
est relié à la masse de la source du signal,

- un étage A2 dont le point commun G2 est relié à la masse commune


de l'ensemble de traitement en aval et de gain unité,

- une barrière d'isolement qui rompt toute liaison ohmique entre les
étages A1 et A2 tout en permettant le transfert du signal entre ces
étages par couplage électromagnétique (transformateur) ou
optoélectronique (diode électroluminescente).

La tension de mode commun vMC1 par rapport au point commun G1

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LES CAPTEURS

du circuit d'entrée est, comme tout amplificateur, limitée à une Volts


et elle se trouve d'autant plus réduite en sortie que le taux de
réjection ζr1 est plus élevé. La tension de mode commun vMC2 par
rapport au point commun G2 encore appelée tension d'isolement;
elle peut atteindre plusieurs milliers de Volts et est d'autant plus
atténuée en sortie que ζr2 est élevé.

La tension v0 est de la forme v0 = Ad.vd(1 +vMC1/ζr1.vd) + vMC2/ζr2

avec ζr1 = 100dB et ζr2 =160dB.

L'amplificateur d'isolement trouve ses applications (figure 3.22):

- quand le signal ec est superposé à une tension de mode commun


très élevée.

- quand pour des raisons de sécurité, par exemple, la source du signal


doit être isolée de la chaine de traitement.

4. Détection de l'information

Les conditionneurs de capteurs passifs délivrent dans un


certain nombre de cas – notamment avec une alimentation
sinusoïdale – une tension de mesure vm qui est modulée par
les variations Δm du mesurande. On va voir succinctement
les méthodes, qui permettent d'extraire de cette tension

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LES CAPTEURS

modulée, l'information liée au mesurande.

3.4.1. Tension de mesure modulée en amplitude avec


conversion de la porteuse (figure 3.27)

Dans ce cas, l'évolution dans le temps de la valeur de crête


de la tension de mesure reproduit exactement les variations
de Δm du mesurande. Ainsi par exemple lorsque la tension
de la source d'alimentation est sinusoïdale de pulsation ωs,
on a une tension de mesure vm(t) qui a pour expression

vm(t) = Es.(1 + k.Δm(t)).cos(ωst)/2

Un détecteur de crête, dont les éléments de base sont une


diode et un ensemble RC, délivre une tension v0(t) qui a pour
expression:

vm(t) = η.Es.(1 + k.Δm(t))/2 ou η est le rendement de


détection (0 <= η <= 1.)

Une valeur de η proche de l'unité est obtenue lorsque la


fréquence de coupure fc de l'ensemble RC est telle que la
fréquence de la porteuse fs soit dans la bande atténuée alors
que le spectre du signal fm est compris dans la bande

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LES CAPTEURS

passante fm << fc <= fs.

La composante continue de la tension détectée η.Es/2 peut


être éliminée soit par filtrage passe-haut, soit à l'aide du
montage soustracteur si sa valeur a été déterminée par une
mesure préalable à Δm =0.

i fm << fc = 1/(2.π.R.C) << fs

Transformée de fourier avec:

fm = 10Hz, féch = 1.22 Hz, fs = 150 Hz

2. Tension de mesure modulée en amplitude avec


suppression de la porteuse

La valeur de crête de la tension de mesure n'ayant pas, dans


ce cas, une variation semblable à celle du mesurande,
l'utilisation d'un détecteur de crête n'est pas justifiée. Le
dispositif approprié (figure 3.29) est une détection
synchrone, ainsi désignée car elle fait appel à une tension de
référence, qui est synchrone de la f.e.m. de la source
alimentant le conditionneur.

La détection de l'information contenue dans les bandes


latérales s'opère en deux temps:

- La translation de fréquence ramenant l'information des


bandes latérales dans son domaine de fréquence propre:
c'est l'opération inverse de la modulation et elle est réalisée
par multiplication de la tension de mesure et la tension de
référence.

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LES CAPTEURS

- La séparation par filtrage passe-bas du signal support de


l'information et des autres tensions apparues à la sortie du
multiplieur.

Exemple: le cas simple mais fréquent ou le conditionneur


est alimenté par une source de tension sinusoïdale, le
résultat se généralisant facilement.

La tension de mesure vm(t) a une expression de la forme


vm(t) = k.Δm.Es.cos(ωst) ou k = S/2.Rc0 pour un pont de
Wheatstone à deux capteurs résistifs, de sensibilité S,
fonctionnant en push-pull.

La tension de référence vref(t), synchrone de la source, est


vref(t) = Eref.cos(ωst)

Le multiplieur délivre une tension:

v0'(t) = vm(t).vref(t)/Ediv avec Ediv = 10V

v0'(t) = k.Es.Eref.Δm.cos2(ωst)/Ediv = k.Es.Eref.(Δm +


Δm.cos(2ωst))/2.Ediv

= A. (Δm + Δm.cos(2ωst))

Le role du filtre passe-bas est de séparer le premier terme


A.Δm, qui est l'information recherchée, du second
A.Δm.cos(2ωst). Ceci ne pose pas de problème à condition
que la fréquence maximale fm du spectre du mesurande soit
très inférieure à la fréquence de la porteuse fs.

Explication en image en cas d'une modulation d'amplitude


avec suppression de la porteuse

Transformée de fourier avec:

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LES CAPTEURS

Fm = 20 Hz, féch = 2.44 Hz, fs =2 kHz

Quand il y a un déphasage ψ entre la tension de mesure et la


tension de référence, soit

vm(t) = k.Δm.Es.cos(ωst) et vref(t) = Eref.cos(ωst + ψ), la


tension du multiplieur est alors

v0'(t) = k.Es.Eref.Δm.cos(ωst).cos(ωst + ψ)/Ediv

= A.Δm.cos(ψ) + A.Δm.cos(2ωst +ψ).

Le terme A.Δm.cos(ψ) support de l'information est isolé


par filtrage, et donc a son amplitude réduite par le facteur
cos(ψ): il s'annule lorsque ψ = π/2.

Cas ou l'impédance du capteur est complexe

Cette situation se présente en particulier lorsque


l'impédance du capteur comporte un terme résistif et un
terme réactif dépendant tous deux du mesurande: par
exemple un capteur inductif de déplacement dont le noyau
mobile est le siège de pertes magnétiques fonctions de sa
position. La tension de mesure qui comprend alors un terme
en phase et un terme en quadrature avec la tension
d'alimentation du conditionneur a une expression de la
forme:

vm = k1.Δm.Es.cos(ωst) + k2.Δm.ES.sin(ωst).

la détection synchrone permet de mesurer séparément


chacun des termes de l'expression de vm(t), en effet:

- si l'on multiplie vm(t) par vref(t) = Eref.cos(ωst), on obtient le


terme k1.Es.Eref.Δm/2.E après passage dans un filtre passe

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LES CAPTEURS

bas,

- alors que la multiplication par vref(t) = Eref.sin(ωst) permet


d'obtenir le terme k2.Es.Eref.Δm/2.E.

3.4.3. Tension de mesure modulée en fréquence

Les dispositifs destinés à extraire l'information contenue


dans la modulation en fréquence d'une tension font appel à
l'une des trois méthodes suivantes:

- la conversion de la modulation de fréquence en


modulation d'amplitude au moyen de montages
discriminateurs employant des circuits anti résonnants et
une détection de cette modulation d'amplitude,

- la conversion de la tension modulée en impulsions


synchrones c'est-à-dire de même fréquence instantanée
dont on mesure soit la tension moyenne soit la fréquence,

- un asservissement de phase d'un oscillateur commandé par


une tension, la tension de commande de l'oscillateur varie
comme l'information modulante.

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