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Université de Tunis

Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs


de TUNIS
Cours : Capteurs et Instrumentation
Partie C2
Classe : 2ème année - Méca – ENSIT

Enseignant: H. Mechergui (Professeur )

Année Universitaire: 2020-2021


1
6- Capteurs
6.1- Généralité
6.1.1 Système de mesure
Un système de mesure comprend un ensemble d’éléments importants, tel que
montré sur la figure.1.

Figure.1

2
6.1.2 Introduction
Dans de nombreux domaines (industrie, recherche scientifique, services, loisirs ...), on a
besoin de contrôler de nombreux paramètres physiques (température, force, position,
vitesse, luminosité, ...).

Le capteur est l'élément indispensable à la mesure de ces grandeurs physiques.


En effet, le capteur est l’élément primaire d’une chaîne de mesure. Il est en contact direct
avec le processus pour prendre l’information et la transformer sous une forme convenable
et susceptible d’être mesurée.

Donc le capteur est un dispositif qui soumis à l'action d'une grandeur à mesurer m délivre
une caractéristique s de nature électrique (charge, tension, courant, impédance,
inductance…).
La relation s = f(m) résulte des lois physiques qui régissent le fonctionnement du capteur.
C’est organe de prélèvement d’information qui élabore à partir d’une grandeur une autre
grandeur normée , généralement, électrique et qui peut être interprétée par un dispositif
de mesure et de commande.

3
4
5
6.1.3 Exemples de capteurs

1) Capteurs de position

Faible distance Forte distance

2) Capteurs de vitesse

6
3) Capteurs de pression

7
4) Capteurs de force/ couple

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5) Capteurs de débit

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6) Capteurs thermiques

Élément capteur
Sonde thermique

10
7) Grandeurs électriques
Mesure de tension/ courant

11
8) Capteurs de rayonnement

- Capteurs de lumière

- Capteurs de radiations

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9) Grandeurs chimiques

- Capteurs de gaz

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10) Capteurs d’humidité

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11) Capteurs de PH

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6.1.3 Domaines d’utilisation des capteurs
Les domaines d’utilisation des capteurs sont assez variés, on les trouve:
- En automobile (domaine principal),
-Contrôle de la production, Agriculture, Sécurité, Médical (domaine du micro
capteur), Electroménager.

La sortie du capteur peut prendre plusieurs formes :


Variation d’une résistance, variation d’une capacitance, déformation mécanique,
jauge de contrainte….
Exemple :
- Changement de température changement de résistance.
- Changement de force changement de longueur.
En utilisant les capteurs on peut mesurer les paramètres physiques puis on dérive les
équations qui gouvernent leur fonctionnement.
Les capteurs sont classés selon leur type :
- Capteurs actifs et qui sont ceux dont la réponse est un courant, une tension ou une
charge électrique.
- Les capteurs passifs sont alimentés par une source externe. En effet, le capteur se
comporte comme une impédance. Ainsi le mesurande agit sur la résistance,
l’inductance ou la capacité du capteur.
En conclusion, à la base de toute mesure, il y a un capteur et qui est le premier
maillon d’une chaîne de mesure.
16
6.2. Les familles de capteurs
On a deux types de capteurs:
Capteurs actifs: s=f(q, v, i)
Capteurs passifs: s=f(R,L,C).
a) Capteurs actifs
Les capteurs actifs sont basés sur un effet physique assurant la conversion en énergie
électrique de la forme de l’énergie propre au mesurande (thermique, mécanique ou
rayonnement). Les principaux capteurs actifs sont résumés dans le tableau 1.1.
Les effets physiques mis en œuvre par ces différents capteurs sont les suivants :

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a1- Effet thermoélectrique: Thermocouples
Deux conducteurs de natures chimiques différentes, dont les jonctions sont à des
températures T1 et T2, forment un circuit qui est le siège d’une f.e.m : La détermination
d’une température inconnue est possible à partir de la mesure de la f.e.m générée
par le thermocouple.

Les thermocouples sont formés par différents métaux qui sont sensibles à une large gamme
de température.
La grandeur de la f.e.m générée dépend de la nature du matériau utilisé et de la différence
entre les deux jonctions. La figure 1.4 représente la f.e.m générée par quelques types de
matériau formant le thermocouple.

18
La relation liant la tension à la
température est donnée par:

e th = C 1.( T 2 − T1 ) + k 1 .( T 22 − T12 )

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a2- Effet pyroélectrique

Certains cristaux dits pyroélectriques ont une polarisation électrique spontanée qui
dépend de leur température. Un flux de rayonnement lumineux absorbé par un cristal
pyroélectrique élève sa température ce qui entraîne une modification de sa polarisation
qui est mesurable par la variation de tension aux bornes d'un condensateur associé.

La pyroélectricté (du grec : pyr le feu ) est la propriété d’un matériau dans lesquels un
changement de température entraine une variation de polarisation électrique ce qui
produit une différence de potentiel et qui ce traduit par un courant i.

Principe d’un capteur


pyroélectrique

20
Principe d’un capteur pyroélectrique :
Polarisation électrique spontanée de certains
cristaux (Ex. sulfate de triglycine) qui dépend
de leur température. Un flux de rayonnement
lumineux absorbé par un cristal pyroélectrique
élève sa température ce qui entraîne une
modification de sa polarisation qui est
mesurable par la variation de tension aux
bornes d'un condensateur associé.

Ils portent en surface des charges électriques


proportionnelles à cette polarisation et de
signes contraires sur les 2 faces.

21 21
Un capteur pyroélectrique est en fait un détecteur de mouvements de chaleur. Il est
sensible aux ondes infra-rouges lointaines, c'est-à-dire qu'il est capable de percevoir les
radiations de chaleur émises dans son environnement.
Dans la vie quotidienne, on rencontre ce genre de capteurs dans les systèmes d'alarme, les
allumages automatiques de lampes de jardin, les ouvertures de portes automatiques.

Ce type de capteur peut être utilisé en extérieur pour détecter le passage de personnes ou de
voitures. Utilisé en intérieur il peut être un capteur d'appoint pour confirmer les informations
données par un autre capteur, ou encore pour réagir aux mouvements d'êtres vivants

Son principe de fonctionnement en fait un


détecteur de mouvement
uniquement et non pas de présence

22 22
a3- Effet piézo-électrique :

L'application d'une contrainte mécanique à certains matériaux dits piézo-électriques (le


quartz par exemple) entraîne l'apparition d'une déformation et d'une même charge
électrique de signe différent sur les faces opposées.

La piézoélectricité ( du Grec : Piézein : appuyer)


Propriété que possède certains corps de se polariser sous l’action d’une contrainte
mécanique.et réciproquement

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a4- Capteur à effet Hall
Les capteurs à effet Hall sont des capteurs qui permettent de de
mesurer la présence d’un champs magnétique. Pour cela,
comme leur nom l’indique, ils utilisent l’effet Hall.
l’effet Hall permet de générer une tension proportionnelle au
champs magnétique qui traverse le matériau.

IL est possible ainsi de déterminer la position d’un objet en lui liant un aimant.

Le teslamètre est un capteur à effet Hall

24 24
Cas où le champs magnétique est perpondiculaire aux faces d’un barreau de semi
conducteur

25
Exemple : Capteur de vitesse :
capteur électromagnétique chargé de compter le nombre de passages d'un aimant
situé sur la roue. En ayant le nombre de tour d'une roue/minutes ainsi que le
périmètre de cette dernière nous obtenons la vitesse qui sera affiché par
l’indicateur de vitesse

26 26
a5- Effet d'induction électromagnétique :
La variation du flux d'induction magnétique dans un circuit électrique induit une
tension électrique (détection de passage d'un objet métallique).

Capteur de métaux 27 27
a6- Effet photoélectrique

Un semi-conducteur est un matériau pauvre en porteurs de charges électriques (isolant).


Lorsqu'un photon d'énergie suffisante excite un atome du matériau, celui-ci libère plus
facilement un électron qui participera à la conduction.
La libération de charges électriques dans la matière sous l'influence d'un rayonnement
lumineux ou plus généralement d'une onde électromagnétique

On a: i = k .Φ

Capteur photo électrique

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a7- Effet photovoltaïque

Des électrons et des trous sont libérés au voisinage d'une jonction PN illuminée, leur
déplacement modifie la tension à ses bornes.

(a) Principe de fonctionnement d’une cellule photo voltaïque sous éclairement


(b) principe simplifié d’une jonction P-N

29
SOMMAIRE DES PRINCIPAUX
CAPTEURS ACTIFS

30 30
• Le radar

31
La mesure de la distance par un radar est possible du fait des propriétés de l'énergie
électromagnétique.
Cette énergie circule normalement dans l'espace en ligne droite et à vitesse constante.
Elle peut être soumise à des variations minimes dues aux conditions météorologiques et
atmosphériques

L'énergie électromagnétique se déplace dans l'air approximativement à la vitesse


de la lumière 300 000 kilomètres par seconde

32
• Le capteur à ultrason

CAPTEUR DE DISTANCE ULTRASON HC-SR04

33
34
b- Capteurs passifs

Il s'agit généralement d'impédance dont l'un des paramètres


déterminants est sensible à la grandeur mesurée. La variation
d'impédance résulte :

- Soit d'une variation de dimension du capteur, c'est le principe de


fonctionnement d'un grand nombre de capteurs de position,
potentiomètre, inductance à noyaux mobile, condensateur à armature
mobile.

- Soit d'une déformation résultant de force ou de grandeur s'y ramenant,


pression, armature de condensateur soumise à une différence de
pression, jauge d'extensomètre liée à une structure déformable.
L'impédance d'un capteur passif et ses variations ne sont mesurables
qu'en intégrant le capteur dans un circuit électrique, qui est associé à son
conditionneur. L’ensemble est alimenté par une source électrique

35
36
b1: Capteurs résistifs

37
b1.1- Capteurs potentiométriques : de déplacement
1)- Principe
Pour mesurer la position d'un objet, il suffit de le relier mécaniquement au curseur
C d'un potentiomètre (schéma ci-dessous).

Avantages
- simplicité d'utilisation
- faible coût.
Inconvénient
- usure mécanique (utilisation déconseillée dans les asservissements très
dynamiques)

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2) Utilisations
Mesures de déplacements rectilignes (potentiomètre rectiligne).

Mesures d'angles de rotations


(potentiomètre rotatif )

39
b1.3- Capteurs potentiométriques : Jauges de contraintes
Qu’est ce qu'une jauge de contrainte ?
Une jauge est constituée d'un fil trés fin (que l'on appelle :grille) collé sur un support
(épaisseur entre 20 et 30 µm). La majeure partie de sa longueur est distribuée
parallèlement à une direction fixe εx. Des fils plus gros servent à souder des câbles pour
relier la jauge à un conditionneur.

40
La jauge étant un composant purement résistif, il faut l'associer à un
circuit électrique pour obtenir une tension image de la déformation.
Le circuit souvent utilisé est appelé "pont de Wheatstone".
Il est ici constitué d'un générateur de tension associé à 4 résistances dont
une est la jauge (schéma ci-dessous) :

41
b1.4. Les thermistance
Un capteur de thermistance est un élément de détection de la
température composé d'un matériau semi-conducteur qui se caractérise par
d'importantes variations de résistance proportionnelles à de faibles changements
de température. Les thermistances présentent généralement des coefficients de
température négatifs (aussi appelé thermistance CTN), ce qui signifie que la
résistance de la thermistance décroît au fur et à mesure que la température
augmente. Mais il y a aussi des CTP (la résistance augmente avec l’augmentation
de la température : cas des fusibles)

Les thermistances sont fabriquées à partir d'une combinaison de métaux et de


matériaux à base d'oxyde métallique

Son prix est d’environ 1 euros.

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b1.5. Le capteur de température : RTD

• Les sondes RTD sont composées de


résistances en métal et peuvent mesurer
des températures pouvant atteindre 850°C.
• Une sonde RTD en platine se compose de
résistances ou de films métalliques
(habituellement en platine). Une fois
chauffée, la résistance du métal augmente
une fois refroidie, elle diminue. Faire passer
le courant à travers une sonde RTD génère
une tension à travers la sonde RTD. En
mesurant cette tension, vous pouvez
déterminer sa résistance et ainsi, sa
température.
b2: Capteurs capacitifs
b.2.1 Théorie

44
45
b.2.2 Principe et Domaines d’applications
Les détecteurs de proximité capacitifs sont conçus pour fonctionner par création d'un
champ électrostatique et par détection des modifications, de ce champ, créées par une
cible approchant la face de détection.
Les capteurs capacitifs sont conçus pour la mesure sans contact de déplacement, de
distance et de position ainsi que celle de l'épaisseur, Cette technologie permet la détection
de tous les types de matériaux conducteurs et isolants tels que verre, huile, bois, plastique,
etc.

- Les distances de détection sont relativement faibles. 46


b3: Capteurs inductifs

b3.1: Théorie:

I
Φ
L=
I



En vertu de la loi de Faraday, la tension e(t): e(t ) = −
dt
Ce qui mène à la relation entre la tension et le courant dans une inductance:

di (t )
e( t ) = − L
dt

47
b3.2: Inductance d’une bobine

Il faut donc que le courant i(t) varie dans le temps pour que l'on puisse
mesurer l'inductance. L'inductance d'une bobine de N spires enroués autour d'un noyau
magnétique est :

48
6.3 - Caractéristiques statiques et dynamiques d’un capteur
6.3.1. Introduction :
Chaque application envisagée implique un cahier des charges. On choisit un
capteur en fonction de ses attributs ou caractéristiques métrologiques.
Ces caractéristiques font appel référence à des étalonnages réalisés au laboratoire.
Elles sont définies quand le régime statique est atteint.
Les caractéristiques d’un capteur sont

a) étendue de mesure
b) sensibilité
c) fonction de transfert
d) précision
e) fidélité
f) justesse
h) hystérésis
i) bruit
j) résolution
k) temps réponse
l) bande passante

50
6.3.2 – Caractéristiques générales
a) Etendue de Mesure (EM) d ’un capteur:
L’étendue de mesure est la plage de valeurs du mesurande pour lesquelles le capteur
répond aux spécifications du constructeur. C’est en fait la zone nominale d’emploi ou la
valeur extrême pouvant être mesurée par le capteur.

L’unité de l’.E.M. est généralement l’unité du mesurande

51
Exemple : Capteur de force à jauges piezorésistives N556-1

Capteur d’humidité : H r % : 10 ÷ 95 donc E . M = 85%

Capteur de température: − 50 ° C ÷ 500 ° C donc E . M = 550 ° C


52
b) Résolution
La résolution est la plus petite variation de la mesure qu'il est possible d'observer
en d’autre terme c’est la plus petite variation de grandeur mesurable par le
capteur.

Les capteurs de couple de cette série ont une résolution égale à 1/10000 de leur
étendue de mesure.

53
Attention : La résolution n'est pas la précision.

54
6.4 Caractéristiques statiques des Capteurs
6.4.1 Régime statique
La réponse statique est celle du capteur en régime permanent, c'est-à-dire quand
les grandeurs d’entrée et de sortie du capteur n’évoluent plus dans le temps.

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a1- Courbe d’étalonnage
Un thermomètre indique la température du milieu dans lequel il se trouve quand il est
en équilibre thermique avec ce milieu, de même la réponse statique d’un capteur de
température sera obtenue quand il sera à la température du milieu étudié.
En effet, la caractéristique statique est la courbe qui donne la réponse
statique en fonction du mesurande ; on l’appelle aussi courbe d’étalonnage.

56
R (Ω )

57
La courbe d’étalonnage peut être définie par une relation fonctionnelle :

* La loi est connue physiquement


Exemple : une sonde de température de type thermistance

1 1 [Ω ]
R (T ) = R0 .exp( B ( − ))
T T0

* La loi est une approximation polynomiale déterminée par une régression :


Exemple: Une sonde de température de type résistif:

R(T ) = 100.(1 + 3.9083.T − 5.775.10−7.T 2 ) [Ω]

58
a2- Sensibilité:
Variation du signal de sortie par rapport à la variation du signal d’entrée.
Ainsi la sensibilité d ’un capteur, pour une valeur donnée m0 du mesurande est
égale au quotient de la variation de sortie électrique par la variation
correspondante du mesurande:
dS
σ =( )m 0
dm
1- Evaluation graphique de la sensibilité
La sensibilité peut être déterminée graphiquement à partir de la courbe d’étalonnage.
La sensibilité σ est la pente de la courbe au point m 0
Remarque: Un capteur est dit linéaire si, dans l’étendue de mesure S(m) est fonction
linéaire de m; sa sensibilité est alors constante dans cette plage de fonctionnement.
dS
σ =( ) = cons tan te
dm

-2- La sensibilité est calculée à partir du modèle physique

Exemple: Pour un capteur ayant une loi quadratique s = am + bm + c


2

Sa sensibilité est σ = ( ds ) = 2am + b avec m mesurande.


dm

Pour une thermistance ayant pour résistance R0 à la température absolue T0,


l’équation s’état est: R (T ) = R exp( B ( 1 − 1 ))
0
T T0

dR B 1 1
La sensibilité de ce capteur est donc: = − 2 R0 exp( B ( − ))
dT T T T0

60
3- Sensibilité moyenne sur l’étendue de mesure
Sensibilité calculée entre le premier point et le dernier point
Moyenne des sensibilités évaluées pour N points sur l’étendue de mesure.

Pente de droite de régression Sreg = a.m + b

N ∑ si .mi − ∑ si .∑ mi b=
∑ s .m − ∑ s .m ∑ m
i
2
i i i i
a= N ∑ m − (∑ m )
2 2
N ∑ mi2 − ( ∑ mi ) 2 i i

Finalement, on peut dire que la sensibilité dépend en général de la linéarité, de la


fréquence de variation (bande passante), du temps ( vieillissement), d’actions
extérieures ( grandeurs d’influence). 61
a3- Linéarité : la linéarité s’exprime en %, c’est l’erreur relative maximale entre la droite de
régression et la caractéristique réelle.

62
6.4.2- Les erreurs de mesures
a1- Généralité
Une erreur est une différence entre la valeur « vraie » de la mesure et celle obtenue à partir
de la réponse du capteur. L'erreur absolue est caractérisée par une valeur absolue et un
signe.
Une erreur présente un caractère systématique et répétitif. L’erreur relative est le quotient
de l’erreur absolue par la valeur « vraie ». L'erreur relative n'est généralement pas signée.
Une incertitude est un écart évalué statistiquement par rapport à la valeur vraie valeur.
Généralement, on suppose que la distribution des résultats est « normale », c’est à dire
gaussienne. On parle d’incertitude [absolue], d’incertitude relative, ou de précision sur les
résultats de la mesure.
a2- Erreurs systématiques
Les erreurs systématiques sont celles qui n'ont aucun caractère aléatoire. La mesure dans
des conditions identiques donne toujours la même erreur par rapport à la valeur vraie.
Les sources usuelles d'erreurs systématiques sont:
- mauvais étalonnage du zéro, de la pleine échelle (offset)
- prise en compte d'un facteur de gain erroné
- erreur liée au principe même du capteur (non-linéarité intrinsèque...)
- erreur liée à l'emploi du capteur (par exemple, mauvaise jonction thermique d'un
thermomètre avec le corps à mesurer).
Les erreurs systématiques peuvent être éliminées par
- un ré-étalonnage périodique du capteur
- un meilleur choix du capteur
63
- une utilisation optimale du capteur.
a2-1- Erreur d'offset ou décalage :

C’est la différence entre la valeur « vraie » de la mesure et celle obtenue à partir de la


réponse du capteur pour la borne inférieure de l'étendue de mesure

s = am + b avec b = ∆s0 et a la pente

Les erreurs absolues s'évaluent soit dans l'unité du mesurande, soit dans
l'unité de mesure.

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a2-2- Erreur de gain

L’erreur de gain est l'erreur due à la pente de la courbe caractéristique du capteur;


elle est visible essentiellement pour la borne supérieure de l'étendue de mesure.

Certains capteurs ( capteurs intelligents) intègrent une procédure interne de


ré-étalonnage (étalon interne) du zéro et de la pleine échelle.

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a2-3- L’erreur de linéarité

C’est l'erreur entre la courbe caractéristique du capteur et la droite théorique de réponse.


L'erreur de linéarité maximale sur l'étendue de mesure est souvent appelée erreur de
linéarité intégrale .

∆S max
L’erreur relative de linéarité est donnée par : ε=
S max − S min

En conclusion : les erreurs systématiques peuvent être corrigées et compensées

66
a3-Erreurs aléatoires
Les erreurs aléatoires peuvent être dues :
- aux caractéristiques intrinsèques (présence de bruit thermique, frottement, seuil...)
- à des signaux parasites d'origine électriques
- aux grandeurs d'influence (température, tension d'alimentation, pH...)
(Grandeurs d’influence : Grandeur physique autre que le mesurande dont la variation peut
modifier la réponse du capteur :
•Température : modifications des caractéristiques électriques, mécaniques et
dimensionnelles
•Pression, vibrations : déformations et contraintes pouvant altérer la réponse
•Humidité : modification des propriétés électriques (constante diélectrique ou résistivité).
Dégradation de l’isolation électrique
•Champs magnétiques : création de fém d’induction pour les champs variables ou
modifications électriques (résistivité) pour les champs statiques
•Tension d’alimentation : lorsque la grandeur de sortie du capteur dépend de celle-ci
directement (amplitude ou fréquence).
Il est nécessaire alors de :
•Réduire les grandeurs d’influence (tables anti-vibration, blindages magnétiques…)
•Stabiliser les grandeurs d’influence à des valeurs parfaitement connues
•Compenser l’influence des grandeurs parasites par des montages adaptés (pont de
Wheatstone).
Même si leur origine est connue, on ne peut pas connaître leur valeur ni leur
signe; pour les évaluer, on fait appel à des méthodes statistiques. 67
a3.1 Evaluation des erreurs aléatoires

Moyenne : soient les mesures x1, x2, …, xn d’un même grandeur X répétée n
fois, la valeur moyenne de la mesure est

Écart : c’est la différence entre une mesure x et la moyenne ;


elle peut être positive ou négative ; la moyenne des écarts
est nulle pour une erreur aléatoire centrée.
Écart absolu moyen (EAM): moyenne des valeurs absolues des écarts à la moyenne.

Variance : moyenne des carrés des écarts

Écart quadratique moyen (EQM) ou écart type : racine de la moyenne des carrés des écarts

68
a3.2 Fidélité

La fidélité est l'aptitude à donner, pour une même valeur de la grandeur mesurée, des
indications voisines entre elles, même si la valeur moyenne de cette réponse est éloignée
de la valeur « vraie », c'est-à-dire attendue compte tenu des caractéristiques du capteur.
- La fidélité dépend uniquement de la distribution des erreurs aléatoires et n'a aucune
relation avec la valeur vraie ou spécifiée.

- La mesure de fidélité est exprimée en termes d'infidélité et est calculée à partir de


L’écart-type des résultats d'essais. Une fidélité moindre est reflétée par un plus grand
écart type. Norme NF ISO 525-1:1994.

Un capteur est fidèle si l’écart-type sur les réponses à une même valeur du
mesurande est faible. La mesure de la fidélité est basée sur l'écart-type de
l'histogramme. La fidélité est la probabilité cumulée que la mesure soit incluse dans
un intervalle donné.
La fidélité pour une confiance donnée s'exprime par :
Pour une loi Gaussienne de moyenne et d’écart type , la confiance à p% est:
69
Généralement, on adopte k= 2 et pour les applications critiques, on adopte k=3.
a3.3- Justesse
La justesse est l’aptitude à donner des indications égales à la grandeur mesurée, les erreurs de
fidélité n'étant pas prises en considération. Un capteur est juste si l’écart entre la moyenne des
résultats et la valeur « vraie » est faible, même si l’écart-type est grand.

Un capteur est juste si la réponse moyenne est proche de la valeur « vraie »

70
a3.4 Précision:
Aptitude du capteur à donner une mesure proche de la valeur vraie.
Un capteur est précis s'il est juste et fidèle

Un capteur est précis s'il est juste et fidèle

Evaluation de la précision

Avec J erreur de justesse et F erreur de fidélité.

71
72
6.4.2 Domaines d’utilisation
Le capteur peut subir des modifications de ses caractéristiques s’il subit des contraintes
très importantes ; on définit alors les domaines suivants:
Domaine nominal d’emploi : c’est les conditions normales d’utilisation
Domaine de non détérioration : dépassement du DNU. Dans ce domaine les
caractéristiques du capteur du capteurs sont modifiées de manière réversible.
Domaine de non destruction : dépassement du domaine de non détérioration ; En effet,
les caractéristiques du capteur sont modifiées de manière irréversible. Ainsi nun nouveau
étalonnage est nécessaire.

73
6.4.3 Grandeurs d'influence :
- Une grandeur d'influence est un paramètre d'environnement du capteur qui modifie la
mesure
- La température influence souvent la caractéristique d'un capteur.
Les paramètres susceptibles d'être modifiés sont :
- la sensibilité/gain
- le zéro ou offset
On emploie souvent le vocabulaire de dérive thermique d'un capteur
- La tension d'alimentation est un autre facteur de dérive des caractéristiques
- Ces dérives sont exprimées en ppm/°C ou ppm/V.
La finesse permet d'évaluer la perturbation introduite par le dispositif de mesure.
L'introduction du dispositif de mesure peut provoquer une modification du mesurande. La
mesure obtenue correspondra donc au système composé du système initial plus le
dispositif de mesure.

Exemples :
capteur de température : capacité calorifique faible conductance thermique forte
faibles pertes externes.

74
6.4.4 Caractéristiques dynamiques des Capteurs
a1) Rapidité
La rapidité indique l’aptitude d’un capteur à suivre dans le temps les variations de la
grandeur physique à mesurer.
Il faut toujours un certain temps pour qu’un changement du signal à l’entrée soit perçu à la
sortie . On l’exprime de trois façons :
- le temps de réponse (constante de temps)
- la bande passante du capteur
- la fréquence de coupure (ou fréquence propre du capteur).

a2) Réponse temporelle d’un capteur


La réponse temporelle d’un capteur s’évalue pour une variation du mesurande de la forme
liée à l’usage typique du capteur. On définit alors le temps de réponse d’un capteur.

m s

En effet, le temps de réponse à x% d'un capteur soumis à un échelon du mesurande est le


temps mis pour passer d'une valeur initiale à une valeur de x% de valeur finale S1.

75
Système de premier ordre (réponse temporelle): La réponse temporelle d’un
système de premier ordre est décrit par la fonction temporelle suivante

s (t ) = s0 + ( s f − s0 )(1 − e − t / τ ) Si s(t ) = θ (t )

On aura: θ (t ) = θ 0 + (θ f − θ 0 )(1 − e − t /τ )

si θ0 = 0
on obtient : θ (t ) = θ f (1 − e − t /τ )

τ constante de temps du capteur

76
a3) Réponse fréquentielle et bande passante d’un capteur

La réponse fréquentielle pour un capteur de premier ordre est donnée


par le gain tel que :

G0
G (ω ) = G0 G
ω soit un gain G( f ) = =
1+ j 2πf 2 f
ωc 0 1+ ( ) 1 + ( )2
2πf c fc

Gain G=f(f)

La bande passante est la valeur de la fréquence pour laquelle on a une


atténuation de -3dB.
1
La fréquence de coupure est donnée par: f c =
2πτ
77
6.4.5. Conclusion

Le capteur idéal est celui pour lequel :


on dispose d’une relation linéaire connue entre la grandeur à mesurer et le signal de
sortie du capteur.
Les conditions d’emploi sont telles qu’aucune grandeur d’influence ne perturbe son
fonctionnement
- aucun bruit parasite ne se superpose au signal utile.

Un ingénieur doit "choisir le bon capteur pour une


application donnée".

78
6.4.6 Etalonnage d’un capteur

L’étalonnage d’un capteur est l’opération qui établit la relation entre le mesurande et la
grandeur électrique de sortie. Cette relation peut dépendre non seulement du
mesurande mais aussi des grandeurs d’influence.
On a :
- Un étalonnage simple: étalonnage direct dans lesquels les grandeurs du mesurande
sont issues d’étalon ou d’objets de référence pour lesquels le mesurande est connu avec
une incertitude donnée.
- Etalonnage par comparaison (étalonnage indirecte).

Calcul de la linéarité d’un capteur


-exemple : capteur de déplacement

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Selon le fabricant, le capteur a une étendue de mesure de [0 ÷ 90]mm
et génère une sortie [0 ÷ 4.5]V

xi yi

Pour calculer la linéarité, il faut évaluer dans un premier temps la pente et


l’ordonnée à l’origine de la droite approximant au mieux les mesures. On fait
recours à la méthode de régression linéaire ou appelé aussi méthode du moindre
carré.

On a le déplacement noté et la sortie ainsi la droite de régression


s’écrit : y mod = a. x + b
1
∑ x y
i i − ∑ xi .∑ yi
La pente est donnée par : a= n
1
x 2

∑ i n ( ∑ xi ) 2
1 a
Pour l’ordonnée à l’origine on a : b= ∑ y i − ∑ xi
n n

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En effet, a et b sont calculés par la fonction matlab :polyfit
Ainsi il suffit d’écrire :
p = polyfit ( xi , y i ,1)
x i : représente le vecteur des mesures de x et y i Vecteurs de mesure de y
Pour déterminer la linéarité :

On calcule pour chaque mesure : ei = y i − y i mod

Ainsi l’erreur de linéarité en % sur l’E.M est donnée par : max( y i − y i mod )
e L (%) = .100
E.M

L’erreur de linéarité de ce capteur sera spécifiée comme suit: ± 4.02% EM


Il faut retenir pour un capteur ses caractéristiques essentielles :

-Etendue de mesure : Valeurs extrêmes pouvant être mesurée par le capteur.

-Résolution : Plus petite variation de grandeur mesurable par le capteur.

-Sensibilité : Variation du signal de sortie par rapport à la variation du signal


-d'entrée.
-Précision : Aptitude du capteur à donner une mesure proche de la valeur vraie.

-Rapidité : Temps de réaction du capteur. En effet, la rapidité est liée à la bande

passante.

-Linéarité : représente l'écart de sensibilité sur l'étendue de mesure.

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