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IUT/UNZ

GE-RE-S5
CAPTEURS INDUSTRIELS

Année Universitaire 2022-2023

Enseignant : ZOUNDI Ousmane


Introduction :

A la base de toute mesure, il y a un capteur, premier maillon de la chaine de mesure et résultat


de l’exploitation judicieuse d’une loi physique.
Un capteur est un organe de prélèvement d’information qui élabore à partir d’une grandeur
physique, une autre grandeur physique de nature différente (très souvent électrique).
Cette grandeur représentative de la grandeur prélevée est utilisable à une chaîne de mesure ou de
commande
La conception d’un capteur fait appel en général à toutes les disciplines : physique, chimie,
mécanique, électronique,…

L’industriel ou le chercheur, qui veut faire une mesure, doit résoudre des problèmes de choix qui
découlent d’un cahier des charges, c'est-à-dire :

 Du capteur,
 Du conditionnement du capteur,
 Du mode de traitement des informations,
 Du transport des informations jusqu’au lieu d’exploitation.

Ce cours va traiter des moyens d’interfaçage entre le capteur et le système de traitement


choisi.

Après une présentation générale des deux types de capteurs, les actifs et les passifs, des
différents éléments constituant une chaine de mesure, ce document abordera quelques notions
de métrologie applicables aux capteurs et aux conditionneurs. La troisième partie sera
consacrée aux conditionneurs de capteurs passifs ; les montages potentiométriques, les ponts
et les oscillateurs y sont décrits. Enfin, le dernier chapitre traitera des différents montages
permettant de ‘’conditionner ‘’ le signal de mesure.

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Partie1 : Généralités sur les capteurs et L’Electronique Associée.

Chapitre 1 : Principes Fondamentaux

1. Définitions et caractéristiques générales


1.1. Mesurande
On appelle mesurande (m) une grandeur physique objet de la mesure (déplacement,
température, pression, vitesse, etc....). C'est la grandeur d'entrée du capteur ou l'excitation.
L’ensemble des opérations expérimentales effectuées pour déterminer la valeur numérique
du mesurande constitue son mesurage.

1.2. Capteur
Les capteurs sont les premiers éléments rencontrés dans une chaine de mesure . ils
transforment les grandeurs physiques ou chimiques d’un processus ou d’une installation
en signaux électriques.
La quantité que l’on cherche à mesurer sera appelée le mesurande, soit . Le but assigné
du capteur est de convertir en une grandeur électrique que l’on appellera .
La sortie du capteur peut être une impédance, une charge électrique, un courant ou une
différence de potentiel. La relation qui lie à m , soit , dépend :
 De la loi physique régissant le capteur,
 De la construction pratique du capteur,
 De l’environnement du capteur.

L’utilisation du capteur consiste à lire la valeur du signal électrique lorsque est


appliquée un mesurande inconnu. La courbe d’étalonnage ou l’équation algébrique reliant à
permet alors d’en déduire .

Figure 1.1 étalonnage puis lecture d'un capteur


On essaiera toujours d'avoir si possible une relation de proportionnalité entre les variations de
l'excitation et celle de la réponse du capteur où est la sensibilité du capteur qu'on
précisera plus loin. Pour donné, plus est petit plus le capteur est sensible.

Un des problèmes importants dans la conception et l'utilisation d'un capteur est la constance de sa
sensibilité S qui doit dépendre aussi peu que possible:

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 de la valeur de =>le capteur est linéaire donc ,
 de sa fréquence de variation => largeur de la bande passante,
 du temps => vieillissement
 de l'action d'autres grandeurs physiques de son environnement qui ne sont pas l’objet
de la mesure => les grandeurs d’influence (température, humidité, vibrations,…).

On distingue les capteurs actifs des passifs.

1.3. Capteur actif

C’est un dispositif qui fonctionne en générateur. Il convertit en énergie en énergie


électrique de l’énergie propre aux mesurandes (énergie thermique, mécanique,
rayonnement,…).
Les plus classiques sont :
 Effet thermoélectrique: Un circuit formé de deux conducteurs de nature chimique
différente, dont les jonctions sont à des températures T1 et T2, est le siège d’une force
électromotrice . (principe des thermocouples).

 Effet piézo-électrique : L’application d’une contrainte mécanique à certains matériaux


dits piézo-électrique (le quartz par exemple) entraine l’apparition d’une déformation et
d’une même charge électrique de signe différent sur les faces opposées.

 Effet d’induction électromagnétique : la variation du flux d’induction magnétique


dans un circuit électrique induit une tension électrique.

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 Effet photo-électrique : la libération de charges électriques dans la matière sous
l’influence d’un rayonnement lumineux ou plus généralement d’une onde
électromagnétique dont la longueur d’onde est inférieure à un seuil caractéristique du
matériau.

 Effet Hall : un semi-conducteur de type parallélépipède rectangle, placé dans une


induction B et parcouru par un courant I, voit l’apparition, dans la direction
perpendiculaire au courant et à l’induction, d’une différence de potentiel qui a pour
expression : , est la fonction du matériau dite constante de Hall,
est l’angle entre I et B.

D’après l’expression de la tension de Hall , le capteur de Hall peut être utilisé pour
mesurer le champ B, le courant I, le dopage N du semi conducteur ou encore l’angle .

 Effet Photovoltaïque : des électrons et des trous sont libérés au voisinage d’une
jonction PN illuminée, leur déplacement modifie la tension à ses bornes.

 Effet Pyro-électricité : les cristaux pyro-électriques (par exemple le sulfate de triglycine)


ont une polarisation électrique spontanée qui dépend de leur température. Ainsi, en
absorbant un flux lumineux le cristal pyro-électrique va s’échauffer et ainsi sa polarisation
va se modifier entraînant une variation de tension détectable.

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Capteurs actifs :
MESURANDE EFFET UTILISE GRANDEUR DE
SORTIE
Température Thermoélectricité Tension
(thermocouple)
Flux Optique Photoémission Courant
pyroélectricité Charge
Force, pression, Piézoélectricité Charge
accélération
Position Effet Hall tension
vitesse induction tension

1.4. Capteur passif

Il s’agit généralement d’impédances dont l’un des paramètres déterminant est sensible
à la grandeur mesurée. La variation d’impédance résulte :
 Soit d’une variation de dimension du capteur, c’est le principe de
fonctionnement d’un grand nombre de capteur de position, potentiomètre,
inductance à noyaux mobile, condensateur à armature mobile.
 Soit d’une déformation résultant de force ou de grandeur s’y ramenant,
pression, accélération (armature de condensateur soumise à une différence de
pression, jauge d’extensiométrie liée à une structure déformable).

Le capteur se comporte en sortie comme un dipôle passif qui peut être résistif,
capacitif ou inductif.

Le tableau ci-contre montre les transformations possibles qu’offrent ces grandeurs :

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Le tableau ci-dessous résume, en fonction du mesurande, les effets utilisés pour réaliser la
mesure.

MESURANDE EFFET UTILISE (Grandeur de MATERIAUX


sortie)
Température Résistivité Platine, Nickel, cuivre, semi-
conducteurs
Très basse Constante diélectrique Verre
température
Flux optique Résistivité semi-conducteurs
Déformation Résistivité Alliages nickel
perméabilité Alliages ferromagnétiques
Position Résistivité Magnétorésistances : Bismuth,
antimoine d’indium
Humidité Résistivité Chlorure de lithium
Constante diélectrique Alumine, polymères
Niveau Constante diélectrique Liquides isolants

1.5. Conditionneur de capteur passif

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L’impédance d’un capteur passif et ses variations ne sont mesurables qu’en intégrant le
capteur dans un circuit électrique, par ailleurs alimenté et qui est son conditionneur.
Les types de conditionneurs les plus utilisés sont :

 Le montage potentiométrique
 Le pont d’impédance dont l’équilibre permet de déterminera l’impédance du
capteur
 Le circuit oscillant qui contient l’impédance du capteur qui fixe sa fréquence.

1.6. Corps d’épreuve et capteur composite.

 Le corps d’épreuve : c’est le dispositif qui soumis au mesurande physique en


assure une première traduction en une autre grandeur physique non électrique dite
grandeur secondaire que le capteur traduit alors en grandeur électrique.
 Capteur composite : l’ensemble formé par le corps d’épreuve et le capteur passif
ou actif constitue le capteur composite.
Exemple : c’est le cas des capteurs mécaniques : contraintes mecaniques
entrainent des déformations (allongements ou contractions qui entrainent à leur
tour des variations d’impédance.

Figure : capteur composite.

1.7. Capteur intégré.


C’est un composant réalisé par les techniques de la micro-électronique et qui regroupe
sur un même substrat de silicium commun, le capteur proprement dit, le corps d’épreuve
et l’électronique de conditionnement.

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2. Le transmetteur.

Transmetteur dans une chaine de contrôle commande

2.1. Le transmetteur.
C’est un dispositif qui converti le signal de sortie du capteur en un signal de mesure
standard. Il fait le lien entre le capteur et le système de contrôle commande. Le couple
capteur + transmetteur réalisé la relation lináire figure entre la grandeur mesurée et
son signal de sortie.

Relation entre grandeur mesurée et sortie d’un transmetteur

2.2. Paramètres d’un transmetteur.

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Le transmetteur possède en général au moins deux paramètres de réglage; le décalage de
zéro et l’étendue de mesure (figure pression). Si le transmetteur possède un réglage
analogique, pour paramétrer le transmetteur il suffit (respecter l’ordre) :
 De régler le zéro quand la valeur mesurée est au minimum de l’étendu de mesure
(réglage du 0 %).
 De régler le gain quand la grandeur mesurée est au maximum de l’étendue de
mesure (réglage du 100 %).

Le décalage du zéro correspond à la valeur de la grandeur mesurée quand la sortie de signal est
à 0 %.

Exemple : transmetteur de pression

Capteur de pression Type de grandeur Décalage à zéro/sens Etendu de mesure


0 à 10mb pression 0 direct 10mb
10 à 0mb pression 10 mb inverse 10mb
2 à 10mb pression 2 mb direct 8mb
-2 à 10mb pression -2 mb direct 12mb
10 à 2mb pression 10 mb inverse 8mb
-2 à -10mb pression -2 mb inverse 8mb
0 % à 100 % Signal standard

2.3. Raccordement électrique du transmetteur.

On peut distinguer trois types de transmetteur :

Les transmetteurs 4 fils (dits actifs) qui disposent d’une alimentation et qui fournissent le courant I .
Leur schéma de câblage est identique à celui des r égu l a t e ur s (fig. 4).

Les transmetteurs 3 fils sont des transmetteurs 4 fils, avec les entrées moins reliées (fig. 3).

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Les transmetteurs 2 fils (dits passifs) qui ne disposent pas d’une alimentation et qui contrôlent le
courant I fournie par une alimentation externe (fig. 2).

Nous avons aussi la boucle 4-20 mA qui est composée (fig. 5) :

- D’un générateur, qui fournie le courant ´électrique I ;

- D’un ou plusieurs récepteurs, qui mesurent le courant électrique I qui les traverse.

Remarque :

- Le courant I sort par la borne + du générateur ;

- Le courant I entre par la borne + des récepteurs.

Figure 4 : transmetteur 4 fils.

Figure 5 : transmetteur 3 fils.

Figure 2 : transmetteur 2 fils.

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Figure 5 : boucle de courant.

2.4. Transmetteur intelligent.

Le transmetteur intelligent est un transmetteur muni d’un module de communication et d’un


microcontrôleur.

Le module de communication permet :

- De régler le transmetteur à distance ;

- De brancher plusieurs transmetteurs sur la même ligne.

Le microcontrôleur permet :

- De convertir la mesure en une autre grandeur, appelée grandeur secondaire. Par exemple, il peut
convertir une mesure de différence de pression en niveau

- De corriger l’influence des grandeurs d’influence sur la mesure.

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Figure 6 : structure d’un transmetteur intelligent.

3. Grandeurs d’influence.

Ce sont des grandeurs physiques autres que le mesurande auxquelles la réponse du capteur
peut être sensible (perturbations). Comme exemple, on donne :
 La température qui modifie les caractéristiques électriques (résistance), mécaniques
et dimensionnelles des composants du capteur.
 La pression, l'accélération et les vibrations susceptibles de créer des déformations et des
contraintes qui altèrent la réponse du capteur.
 L'humidité à laquelle, par exemple, la constante diélectrique ou la résistivité peuvent être
sensibles et qui risque de dégrader l'isolation électrique entre composants du capteur ou
entre le capteur et son environnement.
 Les champs magnétiques variables ou statiques. Les premiers créent des f.é.m. d'induction
qui se superposent au signal utile, les seconds peuvent modifier une propriété électrique
comme la résistivité lorsque le capteur utilise un matériau magnéto résistif.
 La tension d'alimentation (amplitude et fréquence) lorsque la grandeur électrique de sortie
en dépend de par le principe même du capteur.
 La lumière ambiante qui vient s'ajouter au flux lumineux à mesurer… etc.

Si on désigne par g1, g2,… les grandeurs d’influence d’un capteur de mesurande m , la
grandeur de sortie s devient :

Plusieurs dispositions peuvent être prises pour donner la valeur de mesurande plus exacte
que possible telle que :

 Une bonne protection contre la température et l’humidité (isolement adéquat), et un


blindage contre les déformations.

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 La stabilisation des grandeurs d’influences à des valeurs parfaitement connues puis
étalonner le capteur dans des conditions bien définies.
 L’utilisation des montages qui compensent l’influence de ces parasites (solution
utilisée par les capteurs des jauges de contrainte connues sensibles à la température).

4. Chaine de mesure ou d’acquisition.


Ce sont l’ensemble des dispositifs y compris le capteur, rendant possible la détermination
précise de la valeur de mesurande. Généralement donc, le signal n’est pas directement
utilisable. La chaine de mesure est constituée de l’ensemble des circuits ou appareils qui
amplifient, adaptent, convertissent, linéarisent, digitalisent le signal avant sa lecture sur le
support de sortie ou son exploitation.

La chaine de mesure doit pouvoir assurer au moyen de dispositifs appropriés les fonctions
suivantes :

 L’extraction de l’information concernant chacune des grandeurs physiques à


connaitre et la traduction en signal électrique au moyen de capteur et de
conditionneurs.
 Le traitement analogique du signal afin d’éviter la dégradation du signal par le
bruit et les parasites : amplification, filtrage.
 La sélection à l’aide à l’aide du multiplexeur parmi l’ensemble des signaux
disponibles du seul signal requis.
 La conversion du signal sous forme numérique adaptée au calculateur chargé de
l’exploiter, au moyen de l’échantillonneur bloqueur et du convertisseur analogique
numérique.
 La coordination des opérations précédentes est assurée par un calculateur, qui
peut être chargé de divers traitements sur les signaux numériques destinés à
faciliter leur exploitation (linéarisation) ou corriger des défauts de l’appareillage
(dérives thermiques compensées après auto-zéro et auto-étalonnage par exemple).

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Des conditions particulières d’emploi peuvent nécessiter l’ajout de fonctions supplémentaires
comme par exemple : la transmission à distance des signaux par ligne bifilaire, après conversion
tension-fréquence ou tension courant, par émission hertzienne, en général à modulation de
fréquence ou d’impulsion, ou encore par fibre optique après conversion du signal électrique en
signal optique.

La conception d’une chaine doit satisfaire à des conditions imposées par l’application envisagée,
définies par le cahier des charges, et qui contiennent en particulier : l’étendu de mesure, la
précision, la résolution, la rapidité, l’immunité aux grandeurs d’influence.

4.1. Principaux composants de l’acquition.

Le multiplexeur

Lorsque l’acquisition des données porte sur plusieurs mesurandes, le multiplexeur permet la
sélection d’un canal afin d’aiguiller son signal vers les dispositifs de traitement. La selection
d’une voie s’effectue par son adresse. L’interrupteur est généralement un transistor à effet de
champ. Il existe deux types de multiplexeurs : unipolaire et différentiel. Le choix est guidé par la
nature des tensions à mesurer : référées à la masse ou différence de potentiels.

Une des caractéristiques importante du multiplexeur est le temps d’établissement, défini par la
somme du temps de transition et du temps de réponse.

L’échantillonneur bloqueur

Cet élément assure les fonctions suivantes :

 Prélever à un instant connu avec précision un échantillon d’une tension appliquée à son
entrée

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 Mémoriser cet échantillon,
 Délivrer en sortie une tension égale à celle mémorisée.
Dans le cas de signaux dont la variation risque d’être importante pendant la durée d’une
conversion analogique numérique, l’échantillonneur bloqueur doit nécessairement
précéder le CAN de façon à lui présenter un tension stable représentative du signal à
l’instant de l’échantillonnage.

Le convertisseur analogique numérique :

Recevant à son entrée un tension analogique , il délivre en sortie un mot de n bits


selon un code binaire déterminé. Il est caractérisé par :
 La plage de la tension analogique convertible en unipolaire ou
en bipolaire,
 Le nombre n de bits du mot de sortie, le convertisseur peut délivrer mots
distincts ( )
 Le temps tc pour éffectuer cette opération.
et n permettent de définir la valeur du quantum ou la plage
élémentaire de conversion.
Pour

Le microprocesseur:
Une fois programmé, il va être le chef d’orchestre de la chaine de mesure, c'est-à-dire
délivrer les séquences de commandes activant chacun des blocs de circuit de la chaine :
 La sélection d’une voie d’entrée par l’envoi d’une adresse au multiplexeur
 La fixation d’un gain programmable,
 L’échantillonnage puis le blocage du signal,
 Le déclenchement de la conversion analogique-numérique
 La lecture et le stockage de la donnée numérique dès qu’est reçu le signal de fin
de conversion du CAN.

4.2. Les règles.

Le cahier des charges définit pour chaque mesurande l’extension du spectre de


fréquences en particulier la limite supérieure, qui est la fréquence haute .les divers
dispositifs de la chaine doivent avoir des bandes passantes telles que le signal puisse être
traité sans que son atténuation ou son déphasage ne devienne incomptable avec le
précision exigée.
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Le multiplexeur et l’échantillonneur bloqueur réalisent l’échantillonnage des signaux.
En principe, afin d’éviter toute perte d’information, la fréquence à laquelle s’effectue
l’échantillonnage doit satisfaire à la condition de Nyquist : .

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Chapitre 2 : Caractéristiques Métrologiques des capteurs.

1. Les erreurs de mesure.


L’écart entre la valeur mesurée et la vraie valeur est l’erreur de mesure. En général,
les erreurs de mesure sont de deux types : les erreurs systématiques et les erreurs
accidentelles.

1.1. Erreurs systématiques

L’erreur systématique est toujours due à une mauvaise connaissance ou à une mauvaise
utilisation du capteur. L’erreur systématique se détecte en comparant les valeurs
moyennes d’un même mesurande, donnée par deux capteurs différents, ou encore en
utilisant des échantillons étalons connus avec une grande précision.

Les causes les plus fréquentes d’erreurs systématiques sont les suivantes :
 L’étalonnage incorrect ou non effectué au-delà de la durée de vie ou après une
altération du capteur.
 L’emploi incorrect. Par exemple, non attente du régime permanent, erreur sur l’un
des éléments d’un conditionneur, modification du mesurande par le capteur lui-
même.
 L’exploitation inadéquate des données. Par exemple, erreur de linéarisation dans
la chaine de mesure, saturation d’un amplificateur de la chaine de mesure…
Il est clair que la détection de l’erreur systématique conduit toujours à son
élimination.

1.2. Erreurs accidentelles

L’apparition ce ces erreurs comme leur amplitude est aléatoire. Plusieurs causes peuvent
mener à de telles erreurs : la cause principale de ces incertitudes est la présence de
signaux ou d’influences « parasites » dont l’amplitude est aléatoire et que l’on qualifie
par le terme de « bruit », citons à titre d’exemples :
 La fluctuation des sources d’alimentation de la chaine de mesure ou du
conditionneur (fluctuation de la force électromotrice dans un pont …).
 Les signaux électriques produits dans l’environnement et captés par un élément
de l’ensemble capteur, conditionneur, chaine de mesure.
 La fluctuation thermique (agitation thermique des porteurs de courant…).
 La fluctuation des grandeurs d’influence…

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Il existe bien d’autres causes d’incertitudes aléatoires comme les erreurs de lecture, les
défauts de mobilité du capteur, les phénomènes d’hystérésis… contrairement aux erreurs
systématiques, les erreurs accidentelles ne peuvent pas être annulés, mais on doit
cependant les réduire, soit en utilisant des dispositifs de protection( régulations des fém.,
stabilisation de la température, isolation mécanique, blindage électromagnétique…), soit
en mettant en œuvre des procédures adaptées( filtrage, détection synchrone, traitement
du signal…). Il est en tout cas, toujours indispensable de les évaluer.

2. Fidélité-Justesse-précision.
Les erreurs accidentelles sont aléatoires, par conséquent leurs évaluations de font par des
calculs statistiques. En effet, les erreurs accidentelles entrainent une dispersion des résultats
autour d’une valeur moyenne, qui représente la valeur la plus probable d’un échantillon
mesuré n fois.
Supposons que l’on fasse n mesures , d’un même mesurande m. on appelle

valeur moyenne de s la quantité ̅ telle que ̅
Pour traiter statistiquement la mesure aléatoire de m, il faut introduire la variance v et l’écart
type .
∑ ̅ ∑ ̅ [(̅̅̅) ̅ ]
√ √

Le traitement statistique des mesures permet de connaitre la valeur la plus probable de mesurande
et de fixer les limites de l’incertitude.

Exemple :

Supposons que le résultat de 10 mesures de températures soit en (C) :

60,1 - 60,6 - 59,8 - 59,7 - 60,5 -59,9 - 60,0 - 61,1 - 60,2 - 60,2 .

On peut d’abord observer que l’on mesure avec un chiffre après la virgule ce qui signifie que
l’incertitude de ces mesures est au mieux de 0,1 C. On retrouve également que la température
moyenne est de 60,11 C et que l’écart type vaux 0,63 C. On peut ensuite noter que la valeur
moyenne de 60,11C ne signifie pas qu’elle est proche de la valeur vraie du mesurande
puisqu’une erreur systématique, due peut être à un défaut d’étalonnage, pourrait produire, par
exemple, un écart de 1 C sur toutes les valeurs et donc sur la valeur moyenne. Mais, sauf si
l’erreur systématique est grande par rapport à l’incertitude aléatoire et si le capteur est non-
linéaire, l’écart-type ne changera pas après la correction de l’erreur systématique.

La liste des 10 valeurs ne se reproduira évidemment pas si on reprend une autre campagne de
mesures mais cette seconde aura cependant quelque chose de commun avec la première.

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Pour s’en rendre compte, revenons à cette première liste : des écarts compris entre 0C et 0,2C
se reproduisent 7 fois. En revanche, il ya une seule valeur qui s’écarte de la valeur moyenne de
plus de 1 C. On peut ainsi classer les valeurs obtenues par leur probabilité d’occurrence.
Lorsque l’on fait un grand nombre de mesures du même mesurande, si l’incertitude est vraiment
aléatoire, on montre que cette probabilité d’occurrence obéit à une loi unique qu’on appelle la loi
de Gauss. Elle exprime, en fonction de la valeur moyenne et de l’écart type, la densité de
probabilité de trouver la valeur s d’une mesure. Avec cette loi, la probabilité élémentaire de
trouver s à ds près est donnée par où est appelée densité de probabilité telle
que :
̅

La probabilité de trouver n’importe quelle valeur pour s est évidemment égale à 1 :


̅
∫ ∫ ∫

Figure : représentation du produit de l’écart-type par la densité de probabilité gaussienne

̅
Pour ̅ , l’intégrale de ∫ ̅

Ce qui signifie que plus de 99% des mesures conduisent à une valeur telle que ̅

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 Fidélité : On dit qu’un capteur est fidele si l’écart type qu’il fournit est faible. Les erreurs
accidentelles sont alors faibles.
 Justesse : Un capteur est juste s’il est dépourvu d’erreur systématique, la valeur la plus
probable et la vraie valeur sont alors égales.
 Précision : un capteur est dit précis s’il est à la fois fidèle et juste. Il ne présente donc ni
les erreurs accidentelles ni les erreurs systématiques. La dispersion est faible et la valeur
la plus probable est égale à la valeur vraie.

3. Etalonnage du capteur

L’étalonnage est l’opération de réglage du capteur pour qu’il suive exactement la relation entre le
mesurande et la grandeur électrique de sortie. Cette relation peut dépendre non seulement du
mesurande mais aussi des grandeurs d’influence. S’il n’ya pas de grandeurs d’influence,
l’étalonnage est simple, dans le cas contraire il est dit simple.

3.1. Etalonnage simple.


On distingue deux méthodes possibles :
 L’étalonnage direct dans lequel les valeurs du mesurande sont soit issues
détalons ou objets de référence pour lesquels le mesurande est connu avec une
incertitude donnée.

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 L’étalonnage par comparaison dans lequel on compare les mesures du capteurs
à étalonner avec celles provenant d’un autre capteur lui-même préalablement
étalonné et considéré comme étant la référence, ce qui signifie que son étalonnage
est raccordé à des étalons et que l’incertitude correspondante est connue.

3.2. Etalonnage multiple


L’existence de grandeurs d’influence susceptibles de varier au cours des mesures oblige à
paramétrer l’étalonnage pour différente valeurs de ces grandeurs : c’est l’étalonnage
multiple. Dans ce cas, il faut que soit précisée, par une série d’étalonnage successifs
l’influence de chacun des paramètres actifs additionnels. La série de réglage se fait par
étalonnage direct ou par comparaison comme en étalonnage simple.

4. Limites d’utilisation du capteur

Pour ne pas modifier les caractéristiques du capteur, les contraintes mécaniques, thermiques ou
électriques aux quelles est soumis le capteur ne doivent dépasser des seuils bien définis par le
constructeur. Pour chaque capteur, le constructeur spécifie les limites de son utilisation.

4.1. Domaine nominal d’emploi.


Dans ce domaine, le capteur fonctionne normalement. Les spécifications du capteur ne
sont pas dépassées.

4.2. Domaine de non détérioration.

Les limites du domaine nominal sont dépassées, les caractéristiques métrologiques risquent
d’être modifiées, mais cette altération est réversible, dès que les conditions redeviennent celle
du domaine nominal d’emploi.

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4.3. Domaine de non destruction.

Les limites du domaine de non détérioration sont dépassées. Les modifications des
caractéristiques sont irréversibles. L’emploi du capteur dans son domaine nominal d’emploi
nécessitera un nouvel étalonnage.

4.4. Etendu de mesure.

C’est la différence des valeurs extrêmes du mesurande. Il correspond en général au domaine


nominal d’emploi.

5. La sensibilité.

La sensibilité S est définie autour d’une valeur constante du mesurande comme le rapport de
la variation de la grandeur de sortie à la variation du mesurande qui lui a donné naissance.

La sensibilité c’est donc la pente de la caractéristique du capteur au pont de fonctionnement .


Dans le cas d’un capteur linéaire, cette sensibilité est constante. Pour les capteurs non linéaires, la
sensibilité dépend du point de fonctionnement .

La sensibilité permet à l’utilisateur d’estimer l’ordre de grandeur de la réponse du capteur


connaissant l’ordre de grandeur des variations du mesurande, et de choisir le capteur qui
satisfasse aux conditions d’utilisation dans une application bien définie (il faut avoir un capteur
très sensible quand les variations sont très faibles).

6. Linéarité-meilleure droite- écart de linéarité.

Vu diverses erreurs de mesure, les points donnés par étalonnage d’un capteur linéaire ne sont
forcement pas alignés. Cependant à partir des points expérimentaux on peut calculer l’équation
de la meilleure droite la plus probable dite meilleure droite (droite la plus proche). Cette droite
peut être trouvée par la méthode des moindres carrés en minimisant la somme des carrés des
écarts des divers points expérimentaux à cette droite.

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Si l’équation de la meilleure droite s’écrit la méthode des moindres carrées donne :

∑ ∑ ∑
∑ ∑

∑ ∑ ∑ ∑
∑ ∑

L’écart de la linéarité est l’écart maximum entre la courbe d’étalonnage (réelle) et la meilleure
droite. Cet écart est exprimé en % de la valeur maximale de la grandeur de sortie dans la plage
étudiée.

7. Rapidité-Temps de réponse

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Chaque fois qu’une variation de mesurande est appliquée au capteur, le régime permanent est
précédé du régime transitoire. Celui-ci ne dépend que des éléments du système directement
associé au capteur. La fonction du temps qui détermine ce régime est la solution générale de
l’équation différentielle du système sans second membre.

Définition : la grandeur utilisée pour définir quantitativement la rapidité est le temps de


réponse : c’est l’intervalle du temps qui s’écoule après une variation brusque (échelon) du
mesurande jusqu’à ce que la variation de la sortie du capteur ne diffère plus de sa valeur finale
d’un écart supérieur à une limite éventuellement fixée.

Donc pour un même mesurande, le temps de réponse varie en fonction de : (temps


estimé necessaire pour dépasser le régime transitoire à une précision ).

7.1. Temps de réponse d’un système du ordre.

Pour un capteur du premier ordre pour lequel l’équation qui lie s à m en régime dynamique
est une équation différentielle du premier ordre :

Dans laquelle A et B sont indépendant du temps.

En supposant que m=0 pour t < 0, on obtient la solution : ( )

Avec et

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Il faut attendre t=3 pour atteindre 90% de la sensibilité s0 su régime permanent.

Le temps de réponse pour une limite quelconque est donnée par :

( )

Donc

Quelques notions liées au temps de réponse :

Dans le cas d’un échelon entrainant la croissance de la grandeur de sortie, on définit :

 Le temps de retard à la montée ou délai à la monté : Trm est le temps nécessaire pour
que la grandeur de sortie S croisse à partir de sa valeur initiale de 10% de sa variation
totale.
 Le temps de montée Tm : est l’intervalle de temps correspondant à la croissance de S de
10% à 90% de va variation totale.

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Dans le cas d’un échelon du mesurande entrainant la décroissance de la grandeur de sortie :

 Le temps de retard à la chute ou délai à la chute Trc : est le temps qu’il faut
pour que la grandeur de sortie S décroisse à partir de sa valeur initiale de 10% de
sa variation totale.
 Le temps de chute Tc : est l’intervalle de temps correspondant à la décroissance
de S de 10% à 90 % de sa variation totale.

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