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Chapitre I

Généralités sur la mesure

I.1. Définitions
Mesurer une grandeur consiste a lui attribuer une valeur quantitative en prenant pour
référence une grandeur de même nature appelée unité. Dans le langage courant des
≪métrologues≫, on entend souvent dire mesurer c’est comparer.
Les résultats des mesures servent à prendre des décisions :
- Acceptation d'un produit (mesure des caractéristiques, des performances),
- Réglage d'un instrument de mesure, validation d'un procédé,
- Réglage d'un paramètre dans le cadre d'un contrôle d'un procédé de fabrication,
- Validation d'une hypothèse,
- Définition des conditions de sécurité d'un produit ou d'un système.
Un résultat de mesure s’écrit sous la forme : G = n [U]
Où G est le nom de la grandeur physique, [U] représente l'unité et n est la valeur numérique
de la grandeur exprimée dans l'unité choisie.
Une mesure est une représentation quantifiée d'une grandeur physique (température, pression,
niveau, champ magnétique …).
Mesurage
Mesurande Mesure

- Mesurande : grandeur particulière soumise à mesurage.


- Mesurage : ensemble des opérations ayant pour but de déterminer une valeur d'une
grandeur.
- Mesure : valeur numérique représentant le mesurande (2m, 20°C, 2 m.s-1 ...).
- Unité de mesure : c'est une grandeur particulière, définie par convention, à laquelle on
compare les autres grandeurs de même nature pour les exprimer quantitativement.
- Incertitude de mesure : paramètre, associé au résultat d'un mesurage, qui caractérise la
dispersion des valeurs qui pourraient être attribuées au mesurande.
Exemple : 3 cm ±10%, ou 3 cm ± 3 mm.
- Etalon de mesure : dispositif auquel on doit se fier pour contrôler l'exactitude des résultats
fournis par un appareil de mesure.
Exemple : Lorsqu'on effectue une mesure de distance, on utilise directement l'étalon
(le mètre).
Mais la mesure d'une tension se fait sans étalon : c'est l'appareil de mesure lui même qui est

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« étalonné », à l'aide d'un appareil de calibrage de grande précision qui doit être conforme à la
valeur du volt « légal ». D'où le besoin d'un certain nombre d'étalons pour réaliser les mesures
et vérifier les instruments qui doivent être précis et stable. Il existe des unités au niveau
mondial pour fabriquer les étalons (par exemple BNM : Bureau National de Métrologie). On a
besoin par exemple des étalons de tensions (piles de type Weston) de temps et de résistance.
Parmi les étalons qui nous intéressent particulièrement on peut citer :
*Etalon de mesure
Pile de Weston étalon de f.e.m. Ev = 1.0185 V à 20°C.
I. 2. Système d'unités
Actuellement les unités fondamentales sont au nombre de 9 (système SI ou MKSA)

Angle plane radian rd


Angle solide Sr Stréadian
I.3. Equations aux dimensions
Dans une relation entre grandeurs, on remplace chaque terme par la grandeur fondamentale
correspondante : L pour une longueur, M pour une masse, T pour un temps, I pour une
intensité…, on obtient ainsi l’équation aux dimensions. Cette équation permet :
- de déterminer l’unité composée d’une grandeur en fonction des grandeurs fondamentales.
- de vérifier l’homogénéité d’une formule
Exemple 1: unité de tension électrique ===> volt
U = R.I,
P= UI = E/t = (F.d)/t = m a d/t
[U] = ML2/ T3A ===> 1 volt =1 kg.m2/A s3
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Exemple 2: vérifier que la fréquence de résonance d'un circuit RLC. f  est
2 LC
homogène.
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f 
2 LC
on a : U = L di/dt, L = N2μS/l, W = (1/2) LI2

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i = CdU/dt, C= εS/d, W = (1/2) CU2
On prend les deux premières : [L] = [U][T]/[I] et [C] = [I][T]/[U] ====> [LC] =[T2]
===> 1/ √([LC]) =1/[T] = Hz
I.4. Grandeurs électriques et unités de mesure
Les principales grandeurs électriques qu’on est amené à mesurer sont :
- la tension ou ddp entre 2 points,
- l’intensité d’un courant dans une branche d’un circuit,
- la résistance d’un dipôle,
- la capacité d’un condensateur,
- l’inductance d’une bobine,
- la puissance dissipée dans un circuit,
- la fréquence et la période d’un signal.
Les grandeurs et unités de base dans le système international sont donnés par le tableau
suivant :

Tableau 1 : Grandeurs électriques et unités de base

Les différentes unités peuvent être subdivisées en multiples et sous multiples ( voir tableau 2).
Tableau 2: Multiples et sous multiples des unités

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I.5. Méthodes de mesure
Les méthodes de mesures peuvent être rangées en trois grandes familles :
 méthodes de déviation directe et indirecte,
 méthodes des ponts,
 méthodes de résonances.

I.5.1. Méthodes de déviation


I.5.1.1. Méthode de déviation directe
La méthode directe consiste à lire directement sur l’appareil de mesure la valeur de la
grandeur à mesurer. (Exemples : La lecture d’une tension sur un voltmètre, d’une puissance
sur un wattmètre, d’une résistance sur un ohmmètre).
I.5.1.2. Méthode de déviation indirecte
Cette méthode consiste à utiliser plusieurs appareils pour mesurer une grandeur, et ce en
utilisant une ou plusieurs relations entre les différentes grandeurs mesurées. (Exemples : pour
mesurer une puissance P on utilise un voltmètre pour mesurer la tension U et un ampèremètre
pour mesurer le courant I, la puissance est déduite de la relation P = UxI).
I.5.2. Méthodes des ponts
Les ponts ont été très utilisés pour la mesure des résistances, inductances et capacités, voire
des fréquences.
La grandeur à mesurer est une fonction déterminée de grandeurs connues lorsqu'une grandeur
auxiliaire est nulle. La nullité est indiqué par un indicateur de zéro.
I.5.2.1. Ponts de mesure en continu : mesure de résistances (exemple : Pont de Wheatstone)

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Ils sont constitués de 4 résistances (la résistance à mesurer, une résistance variable et deux
résistances fixes), un générateur continu et un indicateur de zéro DZ ( galvanomètre).
Le pont est dit à l'équilibre lorsque i = 0, c'est-à-dire UCD = 0V.
Dans ces conditions on peut écrire :
i1=i2 et UAC =UAD
i3=i4 et UCB =UDB
Ce qui donne R1.R4 = R2.R3
« L'équilibre du pont est réalisé quand les
produits en croix des résistances sont
égaux »
Si R1 la résistance à mesurer, R2 la résistance variable, R3 et R4 sont des résistances fixes
connues, on peut déduire : R1= (R2*R3)/R4
Toute variation de R2 provoquera le déséquilibre du pont.
I.5.2.2. Ponts de mesure en alternatif : mesure d'inductances et de capacités
On utilise une source alternative et comme DZ un millivoltmètre électronique. On remplace
les résistances par des impédances, les calculs restent valides à condition de remplacer les
résistances par des impédances complexes. « L'équilibre du pont est réalisé quand les produits
en croix des impédances sont égaux (égalité entre parties réelles et parties imaginaires) »
On distingue les ponts PQ et P/Q.

Pont PQ : Zx = PQ/Z Pont P/Q : Zx = Z(P/Q)

Dans les ponts PQ : P et Q sont des résistances pures. Zx = Rx + j Xx est l''impédance


inconnue, Z est une impédance variable et connue.

On a donc :
Donc : P.Q = R.Rx -X.Xx et Rx/R = -Xx/X. Zxet Z sont de nature différentes. Comme Z est
capacitive, donc ce pont est utilisé pour mesurer les impédances inductives.

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Dans les ponts P/Q : P et Q sont deux résistances, le quotient est un nombre réel. Donc Zx et
Z sont de même nature. Comme Z est capacitive, donc ce pont est utilisé pour mesurer les
impédance capacitives.

I.5.3. Méthode de résonance

La méthode de résonance est utilisée pour mesurer des capacités et des inductances. Elle
consiste à placer la grandeur à mesurer dans un circuit résonant série ou parallèle et d’en
déduire la grandeur inconnue à la résonance. En effet, si on considère un circuit résonant série
par exemple, à la résonance on peut écrire LCω2= 1 et on déduit la grandeur inconnue (L ou
C).

I.6. Erreurs de mesure


Aucune mesure n'est parfaite. Quelque soit le soin apporté à sa mise en œuvre, la précision de
l'appareil, la compétence de l'opérateur, le respect des règles de manipulation et de contrôle
sévère de tous les paramètres d'influence, il restera toujours une incertitude sur la mesure.
Tous les efforts accomplis dans le domaine de l'instrumentation visent à faire tendre cette
incertitude vers une valeur de plus en plus faible, tout en sachant qu‘il ne sera jamais possible
de l'annuler. C'est pourquoi toute mesure, pour être complète, doit comporter la valeur
mesurée et les limites de l'erreur possible sur la valeur donnée.
Suivant les causes, on a deux types d'erreurs :

I.6.1. Erreurs systématiques


Leurs origines sont :
- le choix de la méthode de mesure (montage aval ou amont pour la mesure d’une
résistance);
- l’appareil de mesure :
- indice de classe de précision
- mauvais réglage du zéro électrique ou mécanique.
- l’opérateur : appréciation de la fraction de division de l’échelle de mesure.
I.6.2. Erreurs aléatoires
Ce sont des erreurs non reproductibles, qui obéissent à des lois statistiques.
Exemple : variation d'un milieu, fluctuation d'un réseau.
On peut réduire ces erreurs en faisant une série de mesures. La valeur moyenne, arithmétique,
donne un résultat proche de la valeur exacte si le nombre de mesure augmente.

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I.7. Incertitudes de mesure
On appelle incertitude de mesure ΔX, la limite supérieure de la valeur absolue de l’écart entre
la valeur mesurée et la valeur exacte du mesurande. On distingue deux types :
Incertitude absolue ΔX qui a la même unité que la grandeur mesurée
X = ΙXm-XΙ (avec unité)
Incertitude relative ΔX/X qui s’exprime en % ((ΔX/X) *100).
X = ΙXm-XΙ/X (nombre sans dimension)

I.7. Incertitudes de mesure pour un appareil analogique


Si on prend un voltmètre à aiguille, on peut avoir une erreur due à :

- l'indice de classe de précision UC = classe x calibre , c’est l’incertitude instrumentale.


100
erreur de lecture en division x calibre
- une incertitude de lecture Ul =
nombre de division du cadran
- une erreur due à la méthode Um (exemple montage amont et aval pour mesure de
résistance).

L’incertitude total est : U = UC + Ul + Um

"Lorsqu’on utilise un appareil à déviation, il faut choisir le calibre donnant la plus grande
déviation afin d’obtenir la mesure la plus précise".
I.8. Règles de calcul d'incertitude
Supposons que des mesures ont donné des valeurs x,y et z avec des incertitudes absolues
instrumentales Δx, Δy et Δz. Considérons la fonction f(x,y,z) dont on veut calculer Δf.
1ère étape : on exprime la différentielle

2ème étape : on calcule f,

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