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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche


Scientifique
UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
D'ORAN-Mohamed BOUDIAF-
FACULTE DE GENIE ELECTRIQUE
Département d’Automatique

Support du cours « Mesures Electriques et électroniques»

L2 Automatique/Electromécanique

Semestre 4

Assuré par Prof. Z.AZZOUZ

Année 2019/2020
Sommaire

Chapitre I : Notions fondamentales sur la mesure

I.1 Définition de la mesure


I.2 But d’une mesure
I.3 Principe d’une mesure (exemple mesure d’une résistance)
I.4 Mesurage d’une grandeur
I.5 Grandeurs électriques et unités de mesure
I.6. Equation aux dimensions
I.7 Caractéristiques usuelles des signaux (valeurs instantanée, moyenne et efficace)
I.7.1 Signaux Logiques
I.7.2 Signaux Analogiques
I.7.3 Signaux Numériques
I.8 Gamme des grandeurs utilisées en électrotechnique et en électronique
I.8.1 En électrotechnique
I.8.2 En électronique
I.9 Erreurs de mesure/Incertitudes de mesure
I.9.1 Introduction
I.9.2 Classification des erreurs
I.9.3 Calcul d’incertitudes
I.10 Caractéristiques de la mesure
Pages :
1-22

Chapitre II : Caractéristiques d’étalonnage d’un appareil de mesure

II.1 Principe d’étalonnage


II.1.1 - Pourquoi étalonner un appareil de mesure ?
II.1.2 Classe de précision des appareils de mesure
II.1.3 Procédure d’étalonnage
II.2 Conditions d’étalonnage
II.3 Fréquences d'étalonnage
II.4 Exemples de quelques méthodes d’étalonnage
II.4.1 Principe de la méthode de comparaison directe
II.4.2 Principe de la méthode dite à déviation constante de l’étalon
Pages :
23-25

Chapitre III : Classification des appareils de mesure électriques et électroniques

III.1 Classification des appareils de mesure électriques


III.1.1 Classification selon leurs classes de précision
III.1.2 Classification selon leur rôle, spécificités et utilisation
III.1.2.1 Le voltmètre
III.1.2.2 L'ampèremètre
III.1.2.3 L'ohmmètre
III.1.2.4 Le multimètre
III.1.2.5 Le wattmètre
III.1.2.6 Le capacimètre
III.1.2.7 Le Fréquencemètre
III.1.2.8 Le Periodemètre
III.1.2.9 Le Q-mètre
III.1.2.10 Testeurs de diodes et transistors
III.1.2.11 Générateurs de signaux (GS)
III.1.2.12 Sonde logique
III.1.2.13 Analyseur logique
III. 1.2.14 Analyseur de spectres
III.1.3 Classification d’après leur nature
III.1.3.1 Appareils analogiques
III.1.3.2 Appareils numériques
III.1.4 Fonctionnement des appareils analogiques
III.1.4.1 Appareils magnétoélectriques (ME)
III.1.4.2 Appareils ferromagnétiques
III.1.4.3 Appareils électrodynamiques
III.1.4.4 Appareils ferrodynamiques
III.1.4.5 Appareils électrostatiques
III.1.5 Notions sur les capteurs et chaînes de mesure
III.1.5.1 Capteurs
III.1.5.2 Chaîne de mesure et d'acquisition de données
III.1.6 Oscilloscope cathodique
III.1.6.1 Constitution
III.1.6.2 Fonctionnement
III.1.6.3 Utilisation de l’oscilloscope
Pages 26-60
Chapitre IV : Méthodes de mesures électriques

IV.1 Méthodes de déviation


IV.1.1 Méthode de déviation directe
IV.1.2 Méthode de déviation indirecte
IV.1.3 Méthode de déviation et substitution (méthode d’opposition)

IV.2 Méthodes basées sur l’utilisation de ponts de mesure


IV.2.1 Pont à courant continu (Pont de Wheatstone)
IV.2.2 Ponts à courant alternatif
Pages 60-65
1

Chapitre I : Notions fondamentales sur la mesure


I.1 Définition de la mesure

Mesurer une grandeur c’est : la comparer avec une autre grandeur de même espèce prise comme unité.
Dans la pratique, les mesures électriques comparées aux autres mesures, sont plus sures et plus précises.
Pour cette raison elles sont les plus répandues pour mesurer de nombreuses grandeurs physiques,
mécaniques, thermiques, lumineuses etc. Ces grandeurs sont préalablement converties en grandeurs
électriques qui leur sont « proportionnelles » ou qui sont liées à ces grandeurs par une fonction f.

L’utilisation des mesures électriques donne la possibilité de résoudre des problèmes de grande importance
tels que:

 La transmission de résultats de mesures à grande distance (télémesures);


 La possibilité d’effectuer des opérations mathématiques sur les grandeurs à mesurer (traitement);
 La possibilité d’effectuer une action directe des dispositifs de mesures sur les machines et les
appareils de régulation automatique (commande, régulation).

I.2 But d’une mesure

La mesure joue un rôle de plus en plus important dans les domaines électriques et électroniques. Elle reste
bien souvent, le seul moyen de vérifier le fonctionnement ou les performances d’un procédé industriel,
grâce à des appareils de mesure très performants. Par ailleurs, il faut savoir que les laboratoires disposent
maintenant d’appareils de mesure extrêmement sophistiqués, pilotés par ordinateurs. Par exemple on peut
mesurer simultanément plusieurs paramètres d’un véhicule en marche à l’aide d’une unité d’acquisition
reliée à un ordinateur.

En résumé, on mesure avec pour but :

- La vérification expérimentale d’un circuit ;


- La modélisation, la mise au point ou le dépannage d’un montage ;
- La certification d’un procédé ou d’un produit, dans le domaine industriel ;
- La maintenance ou la réparation d’un dispositif électrique ou électronique.

I.3 Principe d’une mesure (exemple mesure d’une résistance)

Pour mesurer une résistance on peut procéder de diverses manières à savoir :

Mesure directe à l’aide d’un appareil dédié : l’ohmmètre

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Mesure indirecte à l’aide de la méthode volt- ampèremétrique : Utilisation d’une source


d’alimentation, d’un voltmètre et d’un ampèremètre (Montage amont et aval)

Montage Aval Montage Amont

Mesure à l’aide du pont de Wheatstone

Constitution du pont : Quatre résistances + un galvanomètre

Rx= résistance inconnue à mesurer

Raj= résistance variable d’ajustage

R1= résistance connue (fixe)

R2= résistance connue (fixe)

RG= résistance interne du galvanomètre (détecteur de zéro)

E: source d’alimentation

Principe de la mesure de résistance

Procédure expérimentale: Après raccordement des quatre résistances et mise en place du galvanomètre
(détecteur du zéro-courant nul) ainsi que de la source d'alimentation, on commence par régler le pont à sa
position d'équilibre correspondant à IG = 0 dans la branche diagonale. Ce réglage est obtenu on faisant varier
(arbitrairement dans un sens ou dans l'autre) la résistance d'ajustage Raj tout en observant l'indication du
spot lumineux-remplaçant l'aiguille- du galvanomètre. Une fois IG = 0 (constaté sur le galvanomètre), on note
la valeur (Raj0) de Raj qui a permis l'annulation de IG.

Obtention de Rx:

Le pont est dit équilibré lorsque iG = 0 (obtenu en faisant varier Raj) , c'est-à-dire UCD=0V. Dans ces conditions
on peut écrire : i1=i2 et UAC =UAD ; i3=i4 et UCB =UDB

Ce qui donne : Rx.R2=Raj0.R1

« L'équilibre du pont est réalisé quand les produits en croix des résistances sont égaux »

A l’équilibre du pont on peut écrire alors : Rx=Raj0.R1/R2

Raj0 : Valeur de Raj qui a permis d’obtenir iG = 0

A noter qu'on peut connaître la valeur d'une résistance (correspondant au composant résistance) en utilisant
le code de couleurs.

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Calcul par code de couleurs

La plupart des résistances ont la valeur indiquée en ohm sous forme de bandes colorées fournissant deux (2)
chiffres significatifs, l'ordre de grandeur et la tolérance.

Exemple : une résistance dont les bandes de couleur sont successivement jaune, violet, rouge et or vaut 4700
Ω ± 5 %.

4 5%
7 102
I.4 Mesurage d’une grandeur

En métrologie*, une mesure ou un mesurage, est le « processus consistant à obtenir expérimentalement


une ou plusieurs valeurs que l'on peut raisonnablement attribuer à une grandeur ».

Il est à remarquer qu’en métrologie, un mesurage se traduit finalement par un résultat de mesure, en
employant un système (ou instrument) de mesure étalonné, et suivant une procédure de mesure.

Les mesures sont susceptibles d'erreurs et d'incertitudes ; aussi, en fonction de leur aptitude à donner des
résultats corrects, elles peuvent être qualifiées de différentes façons.

* : La métrologie regroupe l'ensemble des techniques permettant d'effectuer des mesures, de les interpréter et de garantir leur exactitude.

Les étalons de mesure

Un étalon de mesure est une grandeur de référence qui sert à définir ou à matérialiser l'unité de mesure.
Celui-ci doit être très précis.

Les unités fondamentales doivent être matérialisées par des étalons fondamentaux.

La réalisation et l'amélioration des étalons de mesure, en France, sont à la charge de laboratoires désignés
par le Bureau National de Métrologie. Ces laboratoires de mesure couvrent l'ensemble des unités de temps,
de fréquence, mécaniques, électriques, magnétiques, de température, de radiométrie, de quantité de
matière et de rayonnements ionisants.

Nous trouvons, par exemple, dans le domaine de la mécanique les unités de base et unités dérivées
suivantes : le mètre (m), le kilogramme (kg), le newton (N), le pascal (Pa), le joule (J), le watt (w), etc. ...

Parmi ces unités, seul le kilogramme est représenté matériellement par un étalon unique. Ce prototype,
réalisé en 1889 et conservé au Bureau International des Poids et Mesures à Sèvres (France), est un cylindre à
base de platine iridié. Des copies de ce prototype dispersées dans différents pays servent d'étalons de
masse.

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Exemple : Lorsqu'on effectue une mesure de distance, on utilise directement l'étalon (le mètre).

Mais la mesure d'une tension se fait sans étalon : c'est l'appareil de mesure lui même qui est «étalonné », à
l'aide d'un appareil de calibrage de grande précision qui doit être conforme à la valeur du volt « légal ». D'où
le besoin d'un certain nombre d'étalons pour réaliser les mesures et vérifier les instruments qui doivent être
précis et stables.

Un étalon sert à étalonner d’autres étalons ou des équipements qui mesurent la même grandeur. Il existe
donc pour chaque grandeur physique un étalon.

Les étalons sont hiérarchisés afin que chacun puisse effectuer un étalonnage avec un étalon qui corresponde
à son besoin d’exactitude. Il existe par exemple des étalons internationaux et des étalons nationaux :

 Les étalons internationaux :Un étalon international est un “étalon reconnu par les signataires d’un
accord international pour une utilisation mondiale”. Par exemple le prototype international du
kilogramme. C’est un étalon reconnu au niveau international et à partir duquel toutes les mesures
effectuées de par le monde découlent.

 Les étalons nationaux : Un étalon national est un “étalon reconnu par une autorité nationale pour
servir, dans un état ou une économie, comme base à l’attribution de valeurs à d’autres étalons de
grandeurs de la même nature”.

Dans chaque organisation on peut ensuite trouver des étalons de référence et des étalons de travail :

 Étalons de référence : Un étalon de référence est un “étalon conçu pour l’étalonnage d’autres
étalons de grandeurs de même nature dans une organisation donnée ou en un lieu donné.”

 Étalons de travail : Un étalon de travail est un étalon qui est utilisé couramment pour étalonner ou
contrôler des instruments de mesure ou des systèmes de mesure.

I.5 Grandeurs électriques et unités de mesure

Les principales grandeurs électriques qu’on peut avoir à mesurer sont les suivantes :

 La tension, ou ddp entre deux points (Volts : V)


 L’intensité d’un courant dans une branche (Ampères : A)
 La résistance d’un récepteur (Ohms: W)
 La capacité d’un condensateur (Farads: F)
 La puissance dissipée dans un circuit (Watts: W)
 La fréquence et la période d’un signal (Hertz: Hz, Seconde: S)

Système international (SI) de mesures


Il est composé de deux types de grandeurs :

Les Grandeurs de base


 Longueur – mètre – m;
 Masse – kilogramme – kg;
 Temps – seconde – s
 Intensité du courant électrique – ampère – A;
 Température thermodynamique – kelvin – K;
 Intensité lumineuse – candela – cd;
 Quantité de matière – mole – mol.

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Toutes les autres grandeurs peuvent être exprimées par les grandeurs de base.

Les Grandeurs supplémentaires telles que :


 Un angle plat – radian – rad;
 Un angle solide – stéradian –sr.
Les Grandeurs dérivées telles que :
 Travail,
 Force,
 Tension,
 Puissance,
 Fréquence,
 Réactance,
 Capacité,
 Inductance.
Les multiples :
 100
 103 – kilo - k
 106 – méga - M
 109 – giga - G
 1012 – terra - T
Les sous multiples
 10-3 – milli - m
 10-6 – micro -μ
 10-9 – nano - n
 10-12 – pico - ρ

I.6. Equation aux dimensions

On peut toujours multiplier ou diviser des grandeurs quelconques entre elles, mais on ne peut additionner
que des grandeurs physiques de même dimension.

Les équations ou formules doivent donc être homogènes : chaque membre (et chaque terme) d'une
équation doit avoir la même dimension physique. La vérification de l'homogénéité d'une formule ou d'un
résultat de calcul doit être un réflexe en physique : c'est un moyen efficace pour éliminer les erreurs de
calcul, et éviter les non-sens.

Exemple :

Une force F s'exprime en newtons. Si on revient aux trois unités de base du système international : SI
(masse, longueur, temps) la force F, d'après la formule F = m.g.

M : masse d’un corps (kg) et g: étant l’accélération de la pesanteur (mètre/s2).

F est donc égale à une masse multipliée par une longueur divisée par un temps au carré : On dit que les
dimensions de la force sont 1 par rapport à la masse, 1 par rapport à la longueur et -2 par rapport au temps.
On écrit symboliquement F = MLT-2

Pour une relation il faudra toujours que son premier membre ait les mêmes dimensions que le second
membre : on dira qu'elle est homogène.

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Remarques:

 Dans un problème, avant de trouver le résultat avec des nombres (application numérique) il faut le
trouver avec des lettres représentant les différentes grandeurs(expression littérale). On peut alors
vérifier si l'expression trouvée est homogène. Ceci permet de savoir si la formule trouvée est
possible ou non, ou bien de trouver l'unité d'une grandeur si on connaît celles des autres.
 De nombreuses grandeurs n’ont pas de dimension. On dit que leur dimension est 1(un); il est faux de
leur attribuer la dimension 0 (zéro), ce sont les puissances des grandeurs principales qui les
composent qui sont nulles, et non les dimensions elles-mêmes.

GRANDEURDIMENSIONS

Longueur L

Masse M

Temps T

Surface L2

Volume L3

Masse volumique ML-3

Vitesse LT-1

Accélération LT-2

Force MLT-2

Travail ML2T-2

Puissance ML-2T-3

Pression ML-1T-2

Fréquence T-1

I.7 Caractéristiques usuelles des signaux (valeurs instantanée, moyenne et efficace)

Un signal est une grandeur mesurable variant dans le temps et permettant de transporter une information.
Exemples : Signaux lumineux (phare, lampe torche de sécurité-détresse…), signaux sonores.

I.7.1 Signaux Logiques

Un signal est dit logique ou binaire si la grandeur de l’information ne peut prendre que deux valeurs.

Exemples :

- un contact électrique peut être ouvert ou fermé,

- une diode électroluminescente peut être allumée ou éteinte,

- un signal électrique peut être présent ou absent

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I.7.2 Signaux Analogiques

Un signal est dit analogique si l’information peut prendre une infinité de valeurs dans un intervalle de temps
donné.

Dans sa forme analogique un signal peut être:

· Continu, amplitude constante (la tension disponible aux bornes d’une pile électrique par exemple),

· Variable, l’amplitude varie en fonction du temps (courant généré par un microphone par exemple).

La grandeur analogique est représentative d’un courant ou d’une tension.


Représentation temporelle du signal analogique

Dans certains cas, le signal analogique varie suivant des lois mathématiques simples (signal sinusoïdal par
exemple-tension secteur délivrée par Sonelgaz).

Dans ce cas la valeur instantanée u(t) du signal varie suivant la fonction mathématique sinus(x).

Signal alternatif

Tout signal évoluant dans le temps (signal « variable ») sera appelé signal composite ; il sera la somme
algébrique d’une composante continue et d’une composante alternative.

Exemple pour une tension :

u(t) = UC + uA(t)

tension composite tension continue tension alternative

u(t) et uA(t) sont des tensions variables dans le temps,


UC est une tension constante dans le temps, et peut être positive ou négative,
La forme d’onde de la tension alternative uA(t) est dans les cas les plus courants carrée,
rectangulaire, triangulaire ou sinusoïdale.

Remarque : Un signal composite dont la composante continue est nulle est appelé un signal alternatif.

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Caractéristiques d’un signal analogique

Tout signal électrique (tension ou courant) est défini par :

 sa forme d’onde (carrée, sinusoïdale, triangulaire, dents de scie…)


 son amplitude (ou son amplitude crête à crête)
 sa période (ou sa fréquence)
 sa valeur moyenne et éventuellement son rapport cyclique (dans le cas des signaux carrés et
rectangulaires)

Amplitude et amplitude crête à crête du signal : L’amplitude crête à crête d’un signal est la différence entre
sa valeur maximale et sa valeur minimale.

Période du signal : La période d’un signal est la durée au bout de laquelle le signal se reproduit
identiquement à lui-même. La période est notée T, et elle s’exprime en secondes (s).

Fréquence du signal :La fréquence d’un signal est le nombre de périodes qu’il y a dans une seconde. Elle est
notée f et elle s’exprime en hertz (Hz) : F=1/T

Valeur moyenne du signal« Average value » : La valeur moyenne est égale à la surface algébrique occupée
par le signal durant une période, divisée par la période du signal :
T
1
T 0
Vmoyenne = Surface algébrique du signal / T V (t )  V (t )dt
La valeur moyenne d’un signal composite est égale à sa composante continue.

Valeur efficace d'une grandeur périodique RMS : Root Mean Square Value : C'est la racine carrée de la
valeur moyenne du carré de la grandeur considérée.
T
1
Veff 
T0 V (t ) 2 dt
Pour une tension sinusoïdale on trouve : Veff = Vmax / √2

Ainsi on écrira souvent : v(t) = Veff√2.cos( ωt + ϕ )

Rapport cyclique d’un signal rectangulaire

Un signal rectangulaire est caractérisé par 3 grandeurs temporelles :

 le temps durant lequel le signal reste au niveau haut, appelé temps haut et noté tH ,
 le temps durant lequel le signal reste au niveau bas, appelé temps bas et noté tB ,
 la période du signal notée T .

Remarque :Le rapport cyclique est uniquement défini pour les signaux de forme carrée ou rectangulaire.

Le rapport cyclique est égal au rapport entre le temps haut du signal et sa période. Il est noté δ (delta), et
n’a pas d’unité puisque qu’il s’agit d’un rapport entre deux temps :

δ = temps haut du signal/période du signal = tH/ T.

Dans le cas particulier d’un signal rectangulaire, la valeur moyenne peut se calculer grâce à la relation
suivante :

Vmoyenne= (tHxVmax)+(tBxVmin)/ T

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Cas particulier d’un signal carré

On appelle signal carré tout signal rectangulaire dont le temps haut est égal au temps bas.

I.7.3 Signaux Numériques

On appelle signal numérique, un signal qui se représente au moyen d’un nombre codé, notamment en
binaire.

I.8 Gamme des grandeurs utilisées en électrotechnique et en électronique

I.8.1 En électrotechnique

L’électrotechnique est la discipline qui étudie la production, le transport, le traitement, la transformation et


l'utilisation de l'énergie électrique. Traditionnellement on associe l'électrotechnique aux "courants forts" par
opposition aux "courants faibles" qui seraient du domaine exclusif de l'électronique.

Courants faibles (BT) servant aux :

• Systèmes de sécurité incendie

• Systèmes VDI (Voies, Données, Images) sur lesquels transitent les signaux de téléphonie, des
systèmes informatiques, les données des systèmes de gestion technique centralisée des bâtiments.

Applications des Courants forts (centaines de mA à plusieurs kA):

• Industrie utilisant les grosses machines et installations mobiles (chantiers d’aéroports, installations
portuaires, construction de tunnels,…)

• Installations distribuant l’énergie électriques destinée à être transformée par les récepteurs ayant
pour fonctions :

- L’éclairage
- Le chauffage
- Force motrice (lampes, résistances, moteurs, appareils domestiques, matériels de
bureau,…)

• Fortes puissances plusieurs MW à quelques milliers de MW essentiellement lors de la production et


le transport de l’énergie électrique (puissance d’une tranche de centrale nucléaire 1300 MW)
• Faibles puissances de l’ordre du kW ou du W pour le chauffage, l’électroménager,…
• Très faibles puissance de quelques mW (micromoteurs pour montres à quartz) à quelques nW
(motorisation de certaines techniques d’exploration médicale-manipulation robotisée en
environnement IRM).

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I.8.2 En électronique

Circuits électroniques : mW à quelques W

Circuits microélectroniques : nW à quelques W

Ordres de grandeur des courants utilisés en électronique

Nom Symbole Commentaire

Ampère A Peu utilisé

Milliampère mA Très utilisé

Microampère µA Souvent utilisé

Nanoampère nA Peu utilisé

Picoampère pA Rarement utilisé

I.9 Erreurs de mesure/Incertitudes de mesure

I.9.1 Introduction

L'erreur de mesure est définie comme étant la différence entre un résultat de mesure et une valeur de
référence (obtenue à partir d'une mesure standard par exemple). A partir de cette définition on constate
que toute mesure expérimentale est entachée d'une erreur. Cependant, le calcul de l'erreur est dans
certains cas impossible car nécessite la connaissance de la valeur "réelle" (ou valeur de référence), ce qui
n'est pas toujours le cas. L'erreur de mesure renseigne donc sur l'écart entre le mesurage et la valeur
"réelle" du mesurande. Elle n'a donc de sens que si une valeur de référence du mesurande est disponible
(connue).

Toute mesure pour être complète doit comporter non seulement la valeur mesurée, mais également les
limites de l'erreur possible sur la valeur donnée. On ne peut donc connaître que l'intervalle de confiance
dans lequel se situe la valeur réelle (exacte).

Tout mesurage est entaché d'une erreur et par conséquent est accompagné d'une incertitude (qui reflète
l'existence d'un doute sur la valeur mesurée) qu'il convient de faire tendre vers une valeur de plus en plus
faible.

En effet, l'incertitude absolue de mesure (notée ΔX par convention) est définie comme un paramètre qui
caractérise la dispersion des valeurs autour d'une valeur moyenne d'un mesurande (grandeur à mesurer).
Elle exprime en fait l'impossibilité de déterminer exactement la valeur du mesurande. Elle est l'estimation du
maximum de l'erreur absolue (X), c'est à dire sa limite supérieure possible.

ΔX ≥ |X| soit : ΔX= Maj.|X|

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Maj: Majorant
Xr : Valeur réelle, vraie, inconnue ? X ?
Xm : Valeur mesurée, estimation ou valeur X
|X| ≤ ΔX; Xr € Xm- ΔX ; Xm+ ΔX
Xr Xm
On a : |X|/Xr ≤ ΔX/Xm X
X
Encadrement ou intervalle de confiance (marge d'incertitude)

L'expression du résultat d'une mesure est donnée sous forme d'une valeur numérique accompagnée de son
unité et d'une incertitude ("valeur numérique X " ± "incertitude ΔX ") "unité".

Dans la pratique, on évalue le taux d'incertitude ou incertitude relative qui correspond à la précision de
mesure (exprimée en pourcentage) soit (ΔX/Xm)%.

I.9.2 Classification des erreurs

Il y a plusieurs critères de classification des erreurs.

1er critère : selon la dimension des erreurs

 Erreur absolue (X)

Définie comme étant la différence entre la valeur mesurée (Xmes) et de la valeur réelle (= exacte : Xe)
de la grandeur à mesurer (Xréelle). Elle est toujours exprimée en unités de la grandeur à mesurer. Elle
peut être positive ou négative selon le sens de la différence.

X= Xmes- Xréelle= Xmes- Xe

Xmes - X < Xréelle ou Xe<Xmes + X

Remarque : Comme on ne connaît pas la valeur réelle (exacte), cette dernière est approchée par
la valeur étalon Xétalon (de référence). Dans ce cas on obtient:

X= Xmes- Xétalon

 Erreur relative (δX/ Xréelle)


Egale au rapport de l’erreur absolue et de la valeur réelle de la grandeur à mesurer. Elle est sans
dimension. Elle peut aussi prendre des valeurs positives ou négatives

X/Xréel # X/Xétalon

δX/ Xréelle, % = (X/Xétalon).100% = ( Xmes- Xétalon)/Xétalon).100%

Remarque : Si X / X = 0.02, on dira que la précision est de 2%.

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2ème critère : selon l’origine des erreurs

• Erreurs systématiques(répétitives) : elles sont produites par des causes connues et possèdent une valeur
et un sens bien définis.
Elles ont pour causes :

Dérive du zéro: aiguille non réglée sur le zéro (erreur du zéro)


La méthode de mesure (erreur de méthode) : Parfois la méthode de mesure choisie entraîne une
perturbation sur la grandeur à mesurer (par exemple le mauvais choix du montage -amont et aval- pour
la mesure d'une résistance).
L'opérateur : Parfois, lors d'une mesure, l'aiguille ou le spot lumineux s'immobilise entre deux traits de la
graduation ce qui oblige l'opérateur à estimer une fraction de division de l'échelle de lecture, il en résulte
une erreur inévitable (erreur de lecture fonction de la finesse de la graduation, de l'aiguille ). L'erreur de
lecture est l'erreur absolue qui ne dépasse pas un quart de la division. En général ce type d'erreur est pris
en compte par le constructeur lorsqu'il détermine la classe de son appareil
Ajoutons à cela le défaut de parallaxe qui est une erreur que l'on commet lors d'une lecture « en biais »
lorsque l'aiguille est toujours un peu écartée de l'échelle.
L’appareil de mesure : La classe de précision d'un appareil de mesure dépend des imprécisions de
fabrication et de conception de celui ci. De part sa nature (l'appareil n'étant pas parfait), l'appareil met en
jeu un terme d'erreur (erreur de fabrication= Classe.calibre/100) d'autant plus grand que la classe est
grande. De plus, l'utilisation de celui ci entraîne un terme supplémentaire dans l'erreur (défaut de
justesse).

Remarque : On peut remédier (diminuer ou annuler l'effet) aux erreurs systématiques par :

 un réglage mécanique du zéro,


 un bon choix de la méthode de mesure ou tenir compte des erreurs de méthode dans la mesure en les
calculant (lorsque la méthode de mesure est complexe et difficile à choisir)
 une appréciation de la fraction de division (minimisation de l'erreur de lecture) plus un placement
correct de l'opérateur face au cadran de l'appareil.
 un bon choix de l'appareil de mesure (classe faible si on désire avoir un appareil précis-erreur de
fabrication ou instrumentale faible) et un bon étalonnage (fréquence d'étalonnage à choisir en
fonction de l'utilisation) pour diminuer le terme d'erreur supplémentaire.

• Erreurs accidentelles (aléatoires-fortuites-imprévisibles et non répétitives): Ce sont toutes les erreurs qui
n'obéissent à aucune loi connue lorsqu'elles sont prises sur un seul résultat. Elles obéissent aux lois de la
statistique lorsque le nombre de résultats devient très grand.
Causes probables

L'appareil : défauts de fidélité de l'appareil dus aux influences extérieures (température, l'humidité de
l'air, les champs électromagnétiques parasites...), à sa vétusté, aux frottements mécaniques sur les
pivots, élasticité des suspensions à ruban ou des ressorts spiraux.
Exemples : Les champs magnétiques parasites peuvent rendre impossible la mesure aux environs d'un
transformateur.
L’opérateur : pour les multimètres analogiques avec plusieurs échelles imbriquées de façon compliquée
et graduée d'une façon ambiguë sur un même cadran, l'opérateur peut se tromper sur l'échelle de
lecture.
Le montage : Les mauvais contacts (serrage des pièces, état de surface, fils de connexion…) et le défaut
d'isolement (pouvant causer un courant de fuite, sont à l'origine de ce type d’erreurs.
Remarque : Pour diminuer les erreurs aléatoires, il faut que :
 les montages soient clairs et bien faits,
 les paramètres mis en jeu soient bien connus et maîtrisés.

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On peut aussi réduire ces erreurs en faisant une série de mesures et en calculant la valeur moyenne
arithmétique.

I.9.3 Calcul d’incertitudes

L'incertitude est une caractéristique de la mesure dont la caractérisation et la quantification ne nécessite pas
la connaissance de l'erreur de mesure. La méthodologie, adoptée pour la caractérisation et la quantification
de l'incertitude, est basée sur les recommandations émises par l'Organisation Internationale de
Normalisation.
En général, la valeur de la grandeur à mesurer (Xe) est obtenue par la mesure de deux ou plusieurs
grandeurs (ui, i=1…n) selon une relation mathématique: Xe=f (u1, u2,…un)

Règle de calcul générale (règle de la différentielle)

Supposons que des mesures ont donné des valeurs u1, u2,…un avec des incertitudes absolues instrumentales
u1, u2 et u3. Considérons la fonction f(u1, u2,…un)=Xe dont on veut calculer F(ouXe).

1ère étape : on exprime la différentielle :


f f f
df  du1  du2  ... dun
u1 u2 un

2ème étape : on calcule l'incertitude absolue F Xe), en faisant une majoration de f:
f f f
F  X e  u1  u2  ... un
u1 u2 un
3ème étape : on calcule l'incertitude relative F/FXe/Xe) :
F X e f u1 f u 2 f u n
    ...
F Xe u1 X u 2 X u n X

Lorsque la fonction f se présente sous forme d'une somme ou d’une différence.

Exemples :

1) Association de boîtes de résistances en série R = R1+R2+R3


 R = R1+R2+R3
 R/R = (R1+R2+R3)/(R1+R2+R3)
2) Soit I = I1 − I2
 I = I1 + I2
 I /I = (I1 + I2)/(I1 − I2)

Lorsque la fonction f se présente sous forme d'un produit ou d'un quotient, parfois on est conduit à des
calculs un peu plus simples en utilisant la différentielle logarithmique.
Exemples :
1) Cas d’un produit : Expression de l’énergie W= U. I. t
Utilisation de la règle de la différentielle Utilisation de la règle de la différentielle
Logarithmique
W W W dln(U x I x t)  d ln(U ) d ln( I ) d ln(t )
dW  ( ).dU  ( ).dI  ( ).dt dln(W)

dW
   
U I, t  cste I U, t  cste t U,I  cste dW W dW dW dW dW
dW dU dI dt
W W W   
W  U  I  dt W U I t
U I t
W W U W I W dt
  
W U I t W U W I W t W
   W U I t
W U I t   
W U I t

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2) Cas d’un quotient


Exemple: Expression de la résistance : R= U / I
Utilisation de la règle de la différentielle Utilisation de la règle de la différentielle
logarithmique
dR= d(U / I)I=cste + d(U / I)U=cste = (1/I) dU –(U/I2) dI  U 
d ln( )
dR/R= (1/I.R) dU –(U/R.I2) dI dln(R) dR
  
I   dln(U) - dln(I)  dU  dI
dR R dR dR R R
Si on remplace R par son expression : R=U/I, on obtient
alors : dR/R= (1/U) dU – (1/I) dI dR dU dI R U I
    
R/R= U/U + I/I R U I R U I

( x  u)
Quotient à trois variables : f ( x, y, u ) 
( y  u)

Utilisation de la règle de la différentielle logarithmique


( x  u)
ln  f ( x, y , u )  ln  ln( x  u )  ln( y  u )
( y  u)
d  f ( x, y , u ) 
d ln f ( x, y , u )   d ln( x  u )  ln( y  u )  d ln( x  u )  d ln( y  u )
f ( x, y , u )
d  f ( x, y , u )  d ( x  u) d ( y  u)
 d ln( x  u )  d ln( y  u )  
f ( x, y , u ) ( x  u) ( y  u)
dx du dy du
  
( x  u) ( x  u) ( y  u) ( y  u)
d  f ( x, y , u )  1 1 1 1
 dx  dy  (  ) du
f ( x, y , u ) ( x  u) ( y  u) y u x u

 f ( x , y , u )  1 1 1 1
 x  y   u
f ( x, y , u ) ( x  u) ( y  u) y u x u

Donc dans le cas d'une somme ou une différence, les incertitudes absolues s'ajoutent alors que dans celui
d'un produit ou d'un quotient les incertitudes relatives s'ajoutent.

Calcul pratique de l'incertitude totale accompagnant une mesure effectuée par un appareil analogique (ou
à déviation)

La déviation de l'aiguille sur une échelle graduée est « proportionnelle à la valeur de la grandeur à mesurer »
La valeur mesurée s’écrit comme suit :

Avec :
C : le calibre utilisé [unité]
L : la lecture (nombre de graduations lues sur l’échelle)
E : l’échelle (nombre total de graduations de l’échelle)

Un appareil de mesure à déviation est caractérisé par son indice de classe de précision (Cl) qui entraîne, suite
à son utilisation une incertitude de classe (fabrication-construction) que l'on calcule sur la base de la
formule suivante:

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Quelle que soit la déviation de l'aiguille sur le cadran de l'appareil analogique, on aura pour un calibre donné
la même incertitude absolue X pour toutes les mesures effectuées sur ce calibre.

Classe de précision

L'utilisateur d'un appareil de mesure (ampèremètre, voltmètre...) a besoin de savoir quelle confiance il doit
accorder à son appareil. Le fabricant va lui indiquer, en guise de garantie, la classe de précision. Cette
dernière est donnée donc par le constructeur et elle exprime l'imperfection des appareils de mesure. Elle
correspond à la valeur en % du rapport entre la plus grande erreur possible sur l'étendue de mesure :

Cl (%)=100.(plus grande erreur possible/étendue de mesure)

La classe de précision est indiquée sur le panneau arrière de l’appareil à côté d'une étoile (si elle n’existe pas
prendre la valeur 2 par défaut).

Exemple: Un ampèremètre de classe 1 est utilisé sur la calibre 500mA. Il donne une mesure de 240mA.

L’incertitude absolue, correspondant à toutes les mesures effectuées sur ce calibre (500mA), est :
Iconst = (1x500mA /100) = 5 mA

Classe 1 veut dire que l'incertitude relative (Iconst/Imes) sur une mesure égale au calibre (Imesuré=500mA=val
du calibre, aiguille maximale) est égale à :
(Iconst/Imes=5mA/500 mA)x100=1 % .

La valeur exacte de la mesure est donc comprise dans l’intervalle:


(I-I)=(240-5=235mA )<Iex<(I+I)=(240+5=245 mA)

On remarque que les mesures les plus précises sont celles qui sont les plus grandes (les plus proches du
calibre donc de la déviation maximale de l’aiguille). On conseille donc de faire toujours des mesures dans le
2ème quadrant de l’échelle de l’appareil de mesure.

Remarque : Les appareils numériques sont plus précis que les appareils analogiques. (Leur Classe de
précision est plus faible).

Par ailleurs, l'opérateur n'étant pas parfait ; il peut commettre une erreur de lecture qui entraîne:
une incertitude de lecture:

D’une manière générale, si on désigne par ΔL la fraction de graduation d’erreur commise (appelée aussi la
fraction de division estimée lors de la mesure), l’incertitude de lecture sera donnée par la relation suivante :

Remarque : L’incertitude de lecture sur une échelle graduée (distance, angle. . .) est estimable en la prenant
égale à la valeur correspondant à une demi-graduation (sensibilité de l’œil moyen).

Exemple d’application :
Calcul de l'incertitude e accompagnant une mesure d'une distance « e » à l'aide d'une règle comportant 50
graduations pour une progression de 10 cm.

Une graduation de la règle correspond au 1/5ème de centimètre (0,2 cm) donc l’incertitude de lecture est
égale à la demi-graduation : e = (0,2 cm = 2mm)/2=1mm.

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Incertitude due à la méthode (montage)

La méthode (montage) peut être est aussi une source d'incertitude à évaluer(ΔXméthode ou ΔXmontage).
La mesure de la grandeur cherchée demande parfois l’utilisation d’un montage qui, par construction, ne
peut donner la bonne valeur.

Exemple : On souhaite mesurer la résistance R d’un dipôle passif en utilisant la loi d’Ohm R = U/I (méthode
ou montage volt-ampèremétrique).

Pour cela on peut utiliser deux montages : le montage aval (courte dérivation) ou le montage amont (longue
dérivation).
Montage Aval Montage Amont

E E
Dans la réalité, chaque montage convient dans un cas et pas dans l’autre. En effet, dans le montage amont,
on doit tenir compte de la résistance Ra de l’ampèremètre et on mesure réellement : R + Ra. On commet
alors une erreur absolue :R = Ra et une erreur relative systématique : R/R = Ra/R.
En fait, dans ce montage, l’intensité mesurée est bonne mais pas la ddp (qui est différente de celle aux
bornes de R).

Dans le montage aval, on doit tenir compte de la résistance Rv du voltmètre, branché en parallèle sur R, et
on mesure réellement Req = R//Rv= (R.Rv)/(R+Rv). On commet alors une erreur relative systématique:
R /R = R/(R+Rv)

En fait, dans ce montage, la différence de potentiel mesurée est bonne mais pas l’intensité du courant qui
traverse en partie le voltmètre.

En conclusion

Le montage amont est à privilégier si R ≫ Ra sachant que Ra est de quelques ohms en pratique (donc pour de
faibles valeurs de la résistance à mesurer).

Le montage aval est à privilégier si R ≪Rv sachant que Rv est supérieure `a 1M en pratique (donc pour de
grandes valeurs de la résistance à mesurer).

Si ces prescriptions sont suivies correctement l’erreur de méthode ou de montage (dans ce cas là) est nulle.

Remarque : En pratique, l’erreur systématique d’une manière générale est maîtrisée et on peut facilement
en tenir compte pour donner un résultat expérimental adéquat.

Incertitude totale

L’incertitude totale commise sur une mesure employant un appareil analogique sera la somme de
l'incertitude de classe, de l'incertitude de lecture et de l'incertitude de méthode si elle existe :

X = Xcl+ XL+ Xméth

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Calcul pratique de l'incertitude totale accompagnant une mesure effectuée par un appareil numérique

Pour les appareils à affichage numérique, les constructeurs fournissent sous le nom de précision une
indication qui permet de calculer l'incertitude totale sur la mesure.

L'incertitude est très souvent donnée de la manière suivante:

ΔX = %L.(X) + (NUR).(UR)

%L: Pourcentage de la valeur lue (X)

L’unité de représentation (UR) est la plus petite valeur que l’affichage numérique peut donner dans le calibre
utilisé.

Il faut se reporter à la notice de l’appareil utilisé pour connaître %L et NUR.

Application : Métrix MX24B

Le tableau suivant précise quelques spécifications pour ce multimètre.


Position commutateur Conditions %L NUR
VDC Continu 0,3 % 2
VLOWZ 40Hz `a 1 kHz 1% 2
VAC+DC 40Hz `a 1 kHz 1,5 % 2

Si on lit en continu une tension U = 280,0V sur ce multimètre, quelle est l’incertitude de construction ?

Si on lit U (=X)= 280,0V sur l’affichage numérique en continu, l’unité de représentation est :

UR = 0,1V , NUR=2 (prise du tableau ci dessus), %L = 0.3%


L’incertitude de construction est dans ce cas là : U = 0,3% . 280,0 + 2 . 0, 1V = 1V.

Le résultat à donner est donc :U = 280 ± 1 [V]

Expression du résultat d’une mesure

Le résultat peut s'exprimer en fonction de l’incertitude absolue ou en fonction de l’incertitude relative tout
en respectant le nombre de chiffres significatifs :
 en fonction de l’incertitude absolue : Xe = Xmes  ΔXtot [unité de mesure]
 en fonction de l’incertitude relative : Xe = Xmes [unité de mesure ]  (ΔXtot /Xmes)%

Chiffres significatifs

Les chiffres qui veulent vraiment dire quelques choses sont dits significatifs, se sont eux qui servent à écrire
un nombre, au-delà de ces chiffres, la précision qu'apporterait d'autres chiffres serait illusoire.

 En général en électricité, un résultat de mesure donné avec 3 chiffres significatifs suffit pour les
mesures ordinaires (précision de 1%).

 Il est conseillé d'effectuer les calculs intermédiaires avec un nombre de chiffres significatifs plus
élevé pour éviter les arrondis de calcul, par contre, il faut arrondir le résultat final au même nombre
de chiffres significatifs que celui adopté lors de la mesure initiale.

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Une incertitude est donnée avec au plus 2 chiffres significatifs et n'est jamais écrite avec une précision plus
grande que le résultat.

Représentation des résultats calculés


Chiffres significatifs

Un chiffre significatif est un chiffre nécessaire pour exprimer la valeur d'une grandeur mais aussi sa
précision.

Un chiffre est significatif quand :

- il est différent de zéro


- c'est un zéro compris entre deux chiffres significatifs (exemple : 2032)
- c'est un zéro final non nécessaire (exemple : 2,310)

Exemples
Tous les chiffres non nuls sont significatifs

1542,3 possède 5 chiffres significatifs


15,423 possède 5 chiffres significatifs (la virgule n'intervient pas)

Les zéros placés à l'intérieur du nombre ou à la fin du nombre, après la virgule, sont toujours significatifs

2005 possède 4 chiffres significatifs


187,50 possède 5 chiffres significatifs
187,5 possède 4 chiffres significatifs.

Donc 187,50 et 187,5 ne sont pas identiques, le premier est plus précis.

Les zéros placés au début du nombre ne sont jamais significatifs


0,52 a 2 chiffres significatifs
0,005 2 a 2 chiffres significatifs

Les zéros placés à la fin d'un nombre sans virgule peuvent être ou ne pas être significatifs :
200 mA a 1 ou 2 ou 3 chiffres significatifs?

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Pour sortir de l'ambiguïté on peut changer d'unité et faire apparaître ainsi une virgule:

0,20 A a 2 chiffres significatifs


0,200 A a 3 chiffres significatifs

Comment arrondir les nombres trop pointus


Pour obtenir un nombre correct de chiffres significatifs il faut arrondir certains résultats.

527,397 5 s'arrondit à:
527,398 avec 6 chiffres significatifs
527,40 avec 5 chiffres significatifs
527,4 avec 4 chiffres significatifs
527 avec 3 chiffres significatifs
530 avec 2 chiffres significatifs
500 avec 1 chiffre significatif

Dans un problème, il faut exprimer les résultats avec le même nombre de chiffres significatifs que la donnée
qui en comporte le moins, mais jamais moins de deux. En général on les exprime avec deux ou trois chiffres
significatifs.

Si on arrondit par défaut ou par excès : il faut pousser le calcul à un chiffre de plus que celui du résultat.
Exemple
Le volume d'une sphère est de 14,5 cm3. La question est de trouver son rayon.
Le résultat donné par la calculatrice est : R = 1,5127243 cm

La précision sur Vsph est le dixième de cm3 (Vsph= 0,1 cm3) donc Vsph est compris entre 14,4 cm3 et 14,6 cm3.

Ainsi:

Si on arrondit (par excès), le résultat de la calculatrice à R = 1,52 cm, on trouve Vsph= 14,71cm3 donc un
résultat en dehors de la fourchette où est sensé se trouver Vsph.

Si on arrondit R = 1,51 cm (par défaut), on trouve Vsph= 14,42 cm3 donc un résultat dans la fourchette.

Si on arrondit R = 1,50 cm (par défaut), on trouve Vsph= 14,1 cm3 donc un résultat en dehors de la fourchette.

On voit donc qu’il est suffisant d'exprimer le résultat avec 3 chiffres significatifs, en arrondissant par excès ou
par défaut.

I.10 Caractéristiques de la mesure

Précision
On appelle précision d'une valeur calculée ou mesurée, l'incertitude qui lui est attachée. Plus un résultat ou
un calcul est précis (à un pourcentage près!), plus l'intervalle de valeurs possibles est petit.

La précision définit l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur réelle et la valeur mesurée par
l’appareil possédant une bonne fidélité et une bonne justesse.

Dire « le résultat est très précis » n'a pas beaucoup de sens!. Seule l'évaluation de l'incertitude est pertinente
et il faut donc dire que « le résultat est précis à xy % près ».

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Remarque : Le nombre de chiffres significatifs est directement en relation avec la précision : plus un résultat
ou un calcul est précis, plus le nombre de chiffres significatifs est grand.

La précision s’emploie aussi en parlant de l’affichage d’une valeur numérique : un afficheur numérique
donnant 2 décimales sera moins précis qu’un afficheur donnant 4 décimales, par exemple. On parle de
précision « au dixième », « centième », … près.

Exactitude

Pour dire qu’un mesurage donne un résultat très proche de ce qu’on attend (la « valeur vraie » du
Mesurande), on dit que cette mesure est exacte.

L'exactitude d'un appareil de mesure peut être entachée par des causes extérieures : erreur opératoire,
erreur provoquée par les grandeurs d'influences (température, pression etc.), erreur de référence ou
d'étalonnage, erreur d'hystérésis, etc.

En dehors des conditions opératoires, l'exactitude d'un appareil est essentiellement liée à deux types de
caractéristiques : la justesse et la fidélité.

Ainsi, un appareil est exact s'il est à la fois juste et fidèle.

Justesse
Elle désigne l’étroitesse de l’accord entre la valeur MOYENNE, obtenue à partir d’une large série de résultats
de mesures, et une valeur de référence acceptée : La valeur vraie.

Attention : Il est important de ne pas confondre les concepts d’exactitude et de justesse !!!

Pour rappel l’exactitude : représente l’étroitesse de l’accord entre UNE valeur mesurée et une valeur vraie
du Mesurande.

A noter que la justesse n'est pas une qualité primordiale, parce que l'appareil non juste provoque une
erreur systématique qu‘il est possible de corriger.

Erreur de justesse de l’instrument :


L’erreur de justesse dépend de la qualité de fabrication de l’instrument : C’est la composante systématique
de l’erreur d’un instrument de mesure.
1 i n
J  M M M  Mi
n i 1
J : Erreur de justesse
M : Moyenne arithmétique des n valeurs mesurées Mi.
M : Valeur conventionnellement vraie

Fidélité
Elle définit la qualité d’un appareil à délivrer une mesure répétitive sans erreurs. Autrement dit un appareil
est fidèle lorsqu'il donne toujours le même résultat pour une même mesure.

C'est une qualité primordiale. Un appareil qui n'est pas fidèle n'a aucun intérêt.

La fidélité est une condition nécessaire mais pas suffisante pour l’exactitude.

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La fidélité représente la dispersion des mesures Mi d'une même grandeur et elle est caractérisée par son
écart-type estimé sur une série de mesures correspondant à un Mesurande constant :
1 i n
 . ( Mi  M ) 2
n  1 i 1
L'erreur de fidélité est égale à 6 fois la valeur de l'écart type : F  6.

Illustration schématique des notions d’exactitude, de justesse et de fidélité.


Si on répète plusieurs fois une même mesure et on trace les résultats sur une cible (équivalent à un repère
polaire dont l’origine est la valeur vraie notée VV).

On remarque un ensemble de points L’ensemble de points a une moyenne


fortement groupés autour de leur confondue avec la valeur vraie. Mais
moyenne M (l’aire A couverte est ces points sont fortement dispersés
réduite, l’écart-type est faible). Mais (l’aire couverte A est étendue, l’écart-
cette moyenne est assez éloignée de la type est élevé) : on dit que l’appareil
valeur vraie (vv) : on dit que l’instrument est juste mais pas fidèle. Il n’y a
est fidèle mais pas juste. L’erreur souvent pas grand chose à faire avec
commise (écart M-VV) pourra la plupart un tel appareil à part de le changer.
du temps être corrigée par réétalonnage
de l’instrument.

On peut voir un ensemble de points peu


dispersés dont la moyenne est
confondue avec la valeur vraie :
l’appareil est à la fois juste et fidèle, on
dit qu’il est exact et c’est ce qu’on
attend de lui.

Interprétation en termes d’erreurs

Une mesure non fidèle mais juste implique que les erreurs systématiques sont réduites et que les
erreurs aléatoires sont importantes.

Une mesure fidèle et fausse (pas juste) veut dire que les erreurs systématiques sont importantes mais
les erreurs aléatoires sont faibles.

Une mesure fidèle et juste se traduit par des erreurs systématiques et aléatoires faibles.
Une mesure non fidèle et fausse met en jeu des erreurs systématiques et aléatoires importantes.

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Sensibilité
La sensibilité d'un appareil est la plus petite variation de mesure qu'il peut déceler. Avec certains
appareils on utilise le terme de résolution. La sensibilité est un paramètre exprimant la variation du
signal de sortie (accroissement de la réponse) d'un appareil de mesure en fonction de la variation du
signal d'entrée(accroissement dela grandeur mesurée).

Nota : Si la valeur d'entrée est de même nature que la valeur de sortie, la sensibilité est appelée gain.

La sensibilité des appareils de mesure est le plus souvent précisée sur leur cadran. Ainsi, pour un
voltmètre la sensibilité est généralement exprimée en Ω / V, ce qui indique quelle est la résistance
interne de l'appareil, par volt au maximum d'une échelle.

Exemple :
Lorsqu'un appareil a une sensibilité de 50000 Ω / V, il possède une résistance interne de 500 k Ω
lorsqu'il est utilisé avec l'échelle de 10 V. La valeur maximum du courant qui traverse le galvanomètre
est alors de 10 V / 500 k Ω = 20 μA; elle est aussi donnée par l'inverse de la sensibilité (1V/ 50000 Ω = 20
mA).

La sensibilité au voisinage d'une valeur donnée de la grandeur G à


dI
mesurer s'exprime de la manière suivante : S 
dG
I: Indication donnée par l’essai
G: Quantité de grandeur à mesurer
On considère généralement qu'il s'agit de la pente de la courbe de
graduation sur un intervalle : la sensibilité moyenne.
I
On peut écrire alors : S
G

Cette formule n'a de sens que si sur cet intervalle de mesure l'appareil est linéaire. C’est-à-dire si la
sortie est proportionnelle à l'entrée. En pratique, on réalise une courbe d'étalonnage où la linéarité
est approchée. Pour déterminer la droite on peut utiliser la méthode des moindres carrés par exemple.

Résolution

C’est la plus petite variation de la grandeur mesurée qui produit une variation perceptible de
l'indication délivrée par l'instrument. D’une autre manière, c’est le plus petit écart entre deux valeurs,
tel que l'appareil en donne une mesure différente. Plus la résolution est petite, plus l'appareil est précis.

Pour un appareil donné, la résolution diminue en général avec le calibre. Pour un appareil numérique, la
résolution est la variation de valeur correspondant à une variation de 1 unité du dernier digit (chiffre) à
droite. On définit la résolution dans ce cas par la formule suivante :
R= étendue de mesure/nombre de points de la mesure

Le nombre de points de mesure désigne le nombre de valeurs différentes que l'instrument peut
afficher. Par exemple un multimètre de 2000 points pour une étendue de 2 V peut afficher toutes les
valeurs comprises entre 0,000 V et 1,999 V, sa résolution est donc de (2V/2000points) =1 mV.

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Chapitre II : Caractéristiques d’étalonnage d’un appareil de mesure

II.1 Principe d’étalonnage

II.1.1 - Pourquoi étalonner un appareil de mesure ?

Après un temps d’exploitation, les indications d’un appareil de mesure sont erronées, il faut apporter aux
mesures des corrections.

L’étalonnage d’un appareil de mesure est l’opération expérimentale qui consiste à contrôler ses indications
par comparaison avec un autre appareil dit «étalon». Ce contrôle s'effectue sur la base d'une comparaison
entre les deux lectures fournies par les deux appareils et une exploitation des résultats de cette
comparaison. Cette exploitation permet, à travers l'application de corrections systématiques, la réduction de
l'incertitude accompagnant la mesure.
La précision de l’appareil à étalonner résulte de la méthode d’étalonnage utilisée et de la précision des
appareils étalons employés.

Il faut savoir que l’étalonnage des appareils de mesure répond des obligations strictes relatives au normes
de qualité type ISO 9000. En effet, le suivi des appareils de mesure par des spécialistes, permet de garantir
que ces appareils soient adaptés et de certifier que les résultats de mesures, les contrôles et les essais soient
fiables.

II.1.2 Classe de précision des appareils de mesure

Pour les appareils de mesure à déviation, nous trouvons les classes de précision suivantes : 0.1; 0,2; 0,5; 1;
1,5; 2,5; 5.

II.1.3 Procédure d’étalonnage

Dans la phase d’étalonnage on procède comme suit :

 On consigne dans un tableau les relevés effectués et les spécifications utiles à savoir :
 La date d’étalonnage.
 Le nom de l’opérateur.
 Les renseignements concernant l’appareil étalonné.
 Les renseignements concernant l’appareil étalon.
 On établit la fiche d’étalonnage : C’est un document industriel comportant deux paramètres : la
valeur lue (Vlue ) et la correction à apporter ( Cor = Vexacte – Vlue ).
 On trace les courbes caractéristiques à savoir :

• Courbe de correction C = f(Vlue) : représentant l’écart algébrique entre la valeur étalon et la valeur
mesurée sur l’appareil à étalonner en fonction de la valeur lue.
• Courbe d’étalonnage Vex = f(Vlue) : C’est la tension étalon en fonction de la tension mesurée.
II.2 Conditions d’étalonnage
Pour qu’un étalonnage s’effectue dans les meilleures conditions il faut :

 Vérifier la position zéro de chaque appareil.


 Que la classe de l’appareil étalon soit supérieure à celle de l’appareil à étalonner (appareil étalon
plus précis de 10 fois au moins).
 Que la méthode utilisée soit d’une précision supérieure à celle de l’appareil à étalonner.
 Prendre des valeurs ascendantes et descendantes puis comparer les résultats.

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II.3 Fréquences d'étalonnage

 Intervalle d'étalonnage recommandé par le fabricant : les spécifications du fabricant indiquent à quelle
fréquence les outils doivent être étalonnés, mais des mesures cruciales peuvent nécessiter des intervalles
différents.
 Avant un projet de mesure important : cas par exemple de l’arrêt d’une installation pour réaliser des tests
nécessitant des mesures très précises. On sélectionne les instruments à utiliser pour ces tests puis on les
envois à l'étalonnage (les réserver au projet de tests ne pas les utiliser pour autre chose).
 Après un projet de mesure important : si des instruments de test étalonnés ont été réservés pour une
série de tests particulière, il faut envoyer ces mêmes instruments à l'étalonnage après les tests. A la
réception des résultats d'étalonnage, on pourra savoir si ces tests peuvent être considérés comme
complets et fiables.
 Après un incident : si un instrument a reçu un choc, il faut l’envoyer à l'étalonnage et lui faire subir un
contrôle d'intégrité de la sécurité.
 Selon les besoins : certains projets de mesure nécessitent des appareils de mesure étalonnés et certifiés,
quelle que soit la taille du projet.
 Chaque mois, chaque trimestre, deux fois par an : si principalement et souvent on doit réaliser des
mesures cruciales, un intervalle court entre les étalonnages réduira les risques d'obtenir des mesures
douteuses.
 Chaque année: si on doit réaliser tour à tour des mesures cruciales et non cruciales, un étalonnage
annuel semble un bon équilibre entre la prudence et les coûts.
 Une fois tous les deux ans : si on doit réaliser que très rarement des mesures cruciales, et qu’on n’expose
pas les votre instruments de mesure à des événements qui pourraient le dérégler, un étalonnage à
intervalles longs peut s'avérer rentable.

II.4 Exemples de quelques méthodes d’étalonnage


 La méthode de comparaison directe.
 La méthode dite à déviation constante de l’étalon.

II.4.1 Principe de la méthode de comparaison directe

La méthode d’étalonnage par comparaison directe consiste à comparer les indications respectives de
l’appareil à étalonner et de l’appareil étalon. Les deux appareils de même calibre mesurant la même
quantité.
Exemple : Etalonnage d’un ampèremètre et d’un voltmètre

L’appareil à étalonner Ax et l’appareil étalon Ae sont L’appareil à étalonner Vx est monté en parallèle
placés en série dans un circuit parcouru par un avec l’appareil étalon Ve aux bornes d’une source
courant réglable I, dont la valeur maximale sera celle de tension réglable (potentiomètre : diviseur de
du calibre des deux appareils. Pour chaque valeur tension).
choisie sur l’appareil Ax on relèvera la valeur exacte
correspondante sur l’appareil Ae et on rempli le
Remarques :
tableau d’étalonnage.
 La précision de cette méthode est définie par l’erreur de la classe de précision de l’appareil étalon.
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 La méthode de comparaison directe manque de précision pour les valeurs de la première moitié de
l’échelle, l’erreur relative due à la classe précision de l’appareil étalon étant très élevée.

II.4.2 Principe de la méthode dite à déviation constante de l’étalon

L’étalonnage à déviation constante et maximum de l’étalon s’effectue en maintenant constante et minimum


l’erreur due à la classe de précision de l’appareil étalon. C’est un procédé beaucoup plus précis que
l’étalonnage par comparaison. Il est particulièrement utilisé pour l’étalonnage des voltmètres.

Le principe de cette méthode consiste à maintenir la tension du générateur égale au calibre de l’appareil à
étalonner durant toute l’opération d’étalonnage. La modification de la tension appliquée à l’appareil à
étalonner (Ux) est obtenue par la mise en série avec ce dernier d’une résistance R réglable très précise.

Mode opératoire

1) Régler U = Valeur du calibre de l’appareil étalon


(veiller à garder cette valeur constante durant
toute la manipulation).

2) Régler successivement R pour obtenir une suite


de valeurs rondes lues.
I = U/(R+Rv) = Ux/Rv
3) Pour chacune des valeurs de R ainsi obtenues,
Ux = U.Rv/(R+Rv) calculer Ux et mesurer Ulue sur Vx.
Vx : Voltmètre à étalonner 4) Dresser un tableau d’étalonnage qui permettra
d’obtenir la correction : Ux- Ulue
Ve : Voltmètre étalon

Rv: Résistance interne de Vx

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Chapitre III : Classification des appareils de mesure électriques et électroniques


III.1 Classification des appareils de mesure électriques

III.1.1 Classification selon leurs classes de précision

On peut classer les appareils selon leurs classes de précision :

A) Appareils analogiques

 Appareils industriels : classes 1,5 et 2.5


 Appareils étalons : classes 0.1, 0.2 et 0.5
 Appareils de contrôle : classes 0.5 et 1
 Appareils indicateurs : classes 5

B) Appareils numériques

Les appareils numériques actuellement commercialisés sont à considérer comme appareils étalons pour les
appareils de classe 1 et 1.5.

III.1.2 Classification selon leur rôle, spécificités et utilisation

III.1.2.1 Le voltmètre

Symbole graphique:

Rôle : Le voltmètre est l’instrument permettant d’effectuer la mesure de la différence de potentiel entre
deux points d’un circuit électrique (a,b).

Remarque : Une partie (Iv) du courant


principal Ip , en arrivant en b, est déviée par
le voltmètre (car possédant une résistance
interne RV). Pour que le voltmètre perturbe
le moins possible le circuit initial, il faut qu'il
dévie le moins possible de courant Ip et donc
que sa résistance interne, RV, soit grande par
rapport à celle du circuit.

Spécifités-utilisation :

 Pour faire la mesure il faut connecter une sonde entre les points a et b. Le voltmètre est donc placé
en parallèle.

 Lorsque la borne positive du voltmètre est au potentiel élevé et que la borne négative du voltmètre
est au potentiel faible, le voltmètre indique une valeur positive

 Pour que l’aiguille dévie vers la droite, la polarité de la chute de potentiel mesurée doit
correspondre à celle des bornes de l’appareil.

Polarités: (+) : potentiel élevé

(-) : potentiel faible

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Ordre de grandeur de la résistance d’entrée Re : 100 kΩ ≤ Re ≤ 10 GΩ

III.1.2.2 L'ampèremètre

Symbole graphique:

Rôle : Mesure du sens et de l’intensité du courant électrique circulant


sur une branche d’un circuit. Un ampèremètre qui indique une valeur
de courant négative est branché à l’envers.

L'ampèremètre offre une certaine résistance, RA, au


passage du courant qui le traverse. La résistance du
circuit s'en trouve augmentée et le courant qui y
passe, diminué. Pour minimiser cette perturbation
du circuit par l'ampèremètre, il est important que
sa résistance interne soit petite par rapport à la
résistance du circuit, en particulier, par rapport à la
résistance de la branche dans laquelle il est
introduit.
Spécifités-utilisation :

 L’ampèremètre doit toujours être raccordé en série avec la branche dans laquelle passe le courant à
mesurer, de telle sorte que le même courant qui passe par la branche traverse aussi l'ampèremètre
(le courant conventionnel entre par sa borne positive).

 Un ampèremètre qui indique une valeur de courant négatif est branché à l’envers.

 Il faut respecter les polarités indiquées sur l’appareil de façon à ce que l’aiguille dévie toujours vers
la droite.

Polarités: (+) : entrée du courant

(-) : sortie du courant

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 Résistance d’entrée Re

La fiche technique indique la chute de tension dans RA pour un calibre donné :

Exemple : calibre 10 mA, chute de tension V = 30 mV

Re= 0,03 /0,01 = 3 

III.1.2.3 L'ohmmètre

Symbole graphique:

Rôle : Mesure de la résistance équivalente d’un circuit ou d’une section de circuit (Rx).

Contrairement au voltmètre et à l'ampèremètre,


l'ohmmètre est un appareil actif : il possède une
pile interne et un micro-ampèremètre (dont
l’échelle est graduée en W).

La pile de valeur connue U envoie du courant dans


le circuit que le micro-ampèremètre mesure.

Le principe de mesure repose sur l'application de la loi d'Ohm : R=U/I

Spécifités-utilisation :

 Lorsque le circuit est ouvert (I=0), la tension électrique U de la pile est présente. L'aiguille du micro-
ampèremètre est sur 0A.

Si on applique la loi d'Ohm: R=U/I

=> si le courant électrique I est nul ou proche de 0 , cela signifie que la résistance R est infinie
(grande).

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Sur le cadran du micro-ampèremètre, nous placerons une graduation avec l'indication infini-grand
∞ [ ].

 Lorsque le circuit est fermé, la tension électrique U de la pile est toujours présente. Un courant
électrique I circule dans le montage.

L'aiguille du -ampèremètre est à fond d'échelle Imax [A].

Si on applique la loi d'Ohm: R=U/I

=> si le courant électrique I est infini-grand: Imax [A], cela signifie que la résistance R est nulle-petite.

Sur le cadran du micro-ampèremètre, nous placerons une graduation avec l'indication 0 [ ].

 Lors d'un changement d'échelle sur l'ohmmètre, il est nécessaire de calibrer à nouveau le 0 de
l'appareil.

 Un ohmmètre ne doit jamais être raccordé à un circuit sous tension. En effet, pour mesurer la valeur
d'une résistance, il faut connecter les deux sondes de l'ohmmètre aux extrémités de la résistance,
alors qu'elle ne reçoit pas de courant du reste du circuit. Dans le cas contraire, ce courant viendrait
s'ajouter au courant fourni par l'ohmmètre, ce qui fausserait la mesure

III.1.2.4 Le multimètre

En pratique, le plus souvent, le voltmètre, l’ampèremètre et l’ohmmètre sont groupés dans un seul appareil
appelé : multimètre. Ce dernier peut être réglé pour être utilisé soit comme voltmètre, soit comme
ampèremètre, soit comme ohmmètre.
Les appareils de mesures électriques à aiguille sont construits à partir d'un
galvanomètre dont le symbole graphique est :

Le galvanomètre est basé sur des effets magnétiques. D’une manière générale,
l'aiguille du galvanomètre est déviée de manière proportionnelle au courant qui le
traverse. La valeur maximale du courant mesurable par le galvanomètre, Imax, est celle
qui fait dévier l'aiguille à fond d'échelle.

Par exemple, pour un galvanomètre ayant une valeur maximale Imax= 50 μA, un courant de 25 μA fera dévier
l'aiguille jusqu'au milieu de l'échelle.

Un simple galvanomètre permet seulement de mesurer des courants de faible intensité, typiquement ≤ 50
μA. Pour mesurer des courants d'intensité plus élevée et obtenir un ampèremètre on branche une résistance
Rsh, que l'on appelle "shunt" en parallèle avec le galvanomètre.

La valeur de Rsh est choisie en fonction du courant maximum que l'on désire pouvoir mesurer, en tenant
compte de Rc , la résistance interne du galvanomètre.

Par exemple si on désire obtenir un ampèremètre permettant de mesurer un courant maximum de 1 mA, il
faut que lorsque le courant I qui entre dans l'ampèremètre est égal à 1 mA, l'aiguille du galvanomètre soit

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déviée à fond d'échelle, donc qu'il y passe un courant IG = 50μA. Le courant dans la résistance Rsh sera alors :
IRsh= 1 mA - 50 μA = 0,950 mA.

Dès lors, si la résistance interne du galvanomètre Rc =1 kΩ , alors :

Rsh= IG.Rc/Irsh = (50 .10-6) (1.103 )/950 10-3 = 33,2 Ω.

Pour constituer un voltmètre à partir d'un galvanomètre, on place une résistance Rs en série avec ce
dernier.

Supposons qu'on veuille obtenir un voltmètre permettant de mesurer des différences de potentiel jusqu'à
5V (max) à partir du même galvanomètre. Lorsque la différence de potentiel aux bornes du voltmètre sera
de 5 V, l'aiguille du galvanomètre devra être à fond d'échelle et par conséquent il y passera un courant de 50
μA, qui traversera aussi la résistance Rs.

Dès lors : 5 V = 50 μA × (Rseri + Rc), avec Rc = 1 kΩ

Rserie = (5V/ 50.10-6 )- Rc = 105 Ω =100k

Pour obtenir un ohmmètre, il faut mettre une pile de tension connue (V), en série avec le galvanomètre. La
pile fait circuler dans la résistance inconnue, Rx, connectée aux bornes de l'ohmmètre, un courant IG donné
par : IG = V/(Rx+Rc) d’où Rx= (V/IG )- Rc

La résistance à mesurer Rx est inversement proportionnelle au courant qui circule dans le galvanomètre, IG.
L'échelle de l'ohmmètre est donc non linéaire et une faible résistance conduit à un déplacement maximum de
l'aiguille du galvanomètre.

Spécifités-utilisation :

 Dans un multimètre qui combine tous ces appareils en un seul, les additions de résistances en
parallèle ou en série, l'introduction de la pile, se font à l'intérieur de l'appareil et sont invisibles à
l'utilisateur qui se contente de tourner un commutateur pour sélectionner la fonction et la plage de
valeurs désirées.

 Dans le cas de courants alternatifs, les multimètres donnent les valeurs des courants et des tensions
efficaces, pas les valeurs maximums ou amplitudes.

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III.1.2.5 Le wattmètre

Symboles :

Rôle : Mesure de la puissance active P consommée par un dipôle alimenté par un générateur de tension.

Mesure de la puissance en courant continu (CC)

Il existe deux méthodes à savoir la méthode volt-ampèremétrique et la méthode directe.

A) Méthode volt-ampèremétrique

La puissance fournie à un une portion de circuit, ou un récepteur est exprimée par la relation : P=U.I
Donc pour mesurer cette puissance on utilise un ampèremètre pour mesurer I et un voltmètre pour mesurer
U selon deux configurations de montages (montage aval et montage amont) :

Pmes = Umes. Imes

La précision de cette méthode dépend de la précision des appareils de mesure et du mode du branchement
de ces appareils (montage amont et montage aval ).

Pour le montage amont : Pmes = P+Pexac = Urec.Irec+ RA.I2

Imes = IRA = Irec = I P= RA.I2, puissance perdue par effet Joule dans l’ampèremètre

Umes = URA + Urec = RA.I + Urec = P/Pexac= RA.I2/Urec.Irec =RA.I2/(Rrec.Irec). Irec

Pexac = Urec.Irec Donc:  = P/Pexac = RA/Rrec

P= Pmes – Pexac Lorsque Rrec est grande = P/Pexac est alors faible, le montage
amont convient.
Pour le montage aval: P= Pmes –Pexac
Imes=IRv+Irec Or Pmes = Umes.Imes et Pexac=Urec.Irec
Umes =Urec =U P= Umes.Imes -Urec.Irec = U(Imes –Irec)= U. IRV
Umes =RvIRV= RrecIrec = DP/Pexac= U. IRV / U.Irec= IRV /Irec
IRV /Irec= Rrec /Rv
Donc : = P/Pexac = Rrec /Rv

LorsqueRRrecest
Lorsque estfaible  =P/P
faible= P/Pexacest
estalors
alorsfaible,
faible,lelemontage
montageaval
rec exac
aval convient.
convient.

RA et Rv : résistances internes de l’ampèremètre et du voltmètre.


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Remarque : Comment connaître la valeur de Rv?

Sur le cadran du voltmètre, on peut lire la valeur de S en Ohms : la résistance spécifique par Volt qui ne
dépend pas de la valeur mesurée mais du calibre utilisé (CV). A partir de S on peut calculer Rv avec la formule
suivante: Rv = S.CV

B) Méthode directe

Dans cette méthode on utilise un wattmètre pour mesurer la puissance.

Le wattmètre est constitué essentiellement par :

 un circuit courant : on trouve deux calibres directs dans un rapport de 1 à 2 (exemple : 0.5 A et 1 A ou
1.25 A et 2.5 A),
 un circuit tension : on trouve de nombreux calibres (de 15 V à 600 V),
 une échelle à graduations régulières,
 quatre bornes

Le wattmètre sera branché en considérant le circuit courant comme un ampèremètre et le circuit tension
comme un voltmètre.

Le wattmètre sera branché de telle façon que :

 le circuit courant (appelé aussi circuit gros fil) soit en série avec le récepteur.

 le circuit tension, appelé circuit fil fin, en parallèle avec le récepteur.

Le branchement se fait selon deux modes différents (montage amont et montage aval).

Iw
Montage aval

Idip
Ivw

L’erreur systématique de mesure provient L’erreur systématique de mesure provient du


de la chute de potentiel (UAW) aux courant dans le circuit tension.
bornes du circuit courant. L’ampèremètre (Aw) mesure la somme des
Le voltmètre (Vw) mesure la tension aux courants dans le dipôle et dans le circuit
bornes du dipôle et du circuit courant du tension du wattmètre : Iw= IVW +Idip
wattmètre : Vw= UAW +Udip

En courant continu la puissance indiquée par le wattmètre est P = Vw . Iw

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Critère de choix du montage (amont ou aval)

Si la tension aux bornes du dipôle (Udip) est grande pour une intensité (Idip) faible (donc Rdip grande), le
montage amont est préférable. Le montage aval est utilisé dans les autres cas.

Incertitudes totales

 Pour le montage amont : Ptot = (classe.calibre en U.calibre.en I/100 )+R’A.I2 ,

 Pour le montage aval : Ptot = (classe.calibre en U.calibre en I/100)+ u2 /R’v

Avec : R’A et R’v : résistances internes du circuit courant et circuit tension du wattmètre.

Lectures du wattmètre en Courant périodique

Par construction un wattmètre indique la valeur moyenne du produit de l’intensité : i(t) du courant
traversant son circuit courant par la différence de potentiel (ddp ) : u(t) aux bornes de son circuit tension.

 Dans le cas où les deux grandeurs sont sinusoïdales et de même fréquence:


i (t )  I 2 cos( wt )
u (t )  U 2 cos( wt  )
T
1
T 0
La puissance indiquée par le wattmètre est: P  u (t )i(t )dt

En courant alternatif, on mesure la puissance active : P  U I. cos()


 : la puissance P est négative et l’aiguille dévie dans le sens négatif de
si 
2 l’échelle. Dans cette situation, il faut permuter les deux bornes du circuit
tension.
III.1.2.6 Le capacimètre

Pour connaître la capacité d’un condensateur on utilise un capacimètre.

Rappels : La charge Q du condensateur est proportionnelle à la tension U entre ses armatures : Q ~ U, Q= C.U
(C est la constante de proportionnalité, capacité du condensateur)

Capacité C d'un condensateur:

La constante de proportionnalité C (=Q/U) caractérise le condensateur.

La capacité C est numériquement égale à la charge accumulée par le condensateur sous une tension de 1V.

 si C est grand : le condensateur accumule une forte charge sous 1 V.


 si C est petit : le condensateur n’accumule qu’une faible charge sous 1 V.

C’est la raison pour laquelle C est appelée la capacité du condensateur.

Principe de mesure: La tension d’un condensateur à travers une résistance de charge augmente avec le
temps T. Le temps nécessaire pour atteindre une certaine tension, est lié aux valeurs de la résistance et du
condensateur.

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Le temps de charge du condensateur C à travers la résistance R est donné par:

T = ln(3).R. C = 1.1. RC.

Si nous connaissons la valeur de la résistance et le temps, nous pouvons calculer la capacité :


C = T / (1.1.R)

Donc on charge et on décharge le condensateur (à travers la résistance R) à une tension connue et constante
et on mesure (électroniquement) le temps T.

Spécifités-utilisation :

 Le condensateur, quelque soit le type, est capable de stoker de grande quantité d’énergie sous des
différences de potentiel qui peuvent être très élevées. La précaution obligatoire à prendre avant toute
mesure ou toute manipulation d’un condensateur est sa décharge. Si sa valeur et sa tension de charge
sont élevées, il y a risque de choc électrique pour le manipulateur ou destruction de l’appareil de mesure.
 Un condensateur électrochimique ne supporte pas une inversion de polarité, cela fini presque toujours
par une explosion, par des projections de produits chimiques (électrolyte) et d’objets métalliques.

III.1.2.7 Le Fréquencemètre

Les fréquencemètres actuels sont majoritairement numériques.

Fréquencemètre à lames vibrantes

Ce type d'appareil est utilisé comme fréquencemètre. Il est constitué de plusieurs lames d'acier dont la
fréquence propre est différente pour chacune d'entre elles. Soumises à un champ magnétique variable, celle
qui entre en résonance avec la fréquence à mesurer va se mettre à vibrer. L'affichage est une fenêtre
graduée au travers de laquelle, on peut voir quelle (s) lame (s) vibre (nt).

III.1.2.8 Le Periodemètre
Le schéma de principe d’un Periodemètre est identique à celui d’un
fréquencemètre. La mesure se fait sur une période du signal, c’est à dire on
compte le nombre d’intervalles DT, pendant une période du signal (entre
deux fronts).

III.1.2.9 Le Q-mètre
Il exprime directement le facteur de qualité « Q » d’une bobine de self-
induction ou d’un condensateur. Il permet également d’effectuer un grand
nombre de mesures à hautes et basses fréquences (exemple mesure
d’impédances).

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III.1.2.10 Testeurs de diodes et transistors

 Tester une diode c’est savoir si cette diode conduit ou pas!

Rappels: Les diodes les plus répandues sont au germanium et au silicium. Chacune effectue le même rôle,
qui est celui de conduire un courant, mais dans un sens donné, uniquement !

Une diode laisse passer le courant dans un seul sens : De l'anode vers la cathode. Sur le composant, la
cathode est repérée par un trait de peinture :

Une diode laisse passer le courant dans un seul sens : De l'anode vers la cathode. Sur le composant, la
cathode est repérée par un trait de peinture :

Si la diode est en parallèle sur une bobine, il faut la dessouder au moins d'un côté. Pour faire la mesure,
utiliser la position "diode" du multimètre.

Pour la tester, multimètre en position DIODE.

Ainsi, on considère une diode « bonne » si celle ci conduit dans un sens et dans l’autre elle est bloquée. Donc
dans un cas (diode « bonne ») on aura au multimètre la tension de jonction (lors d’une conduction) ou alors
aucune tension (diode pas bonne), soit le multimètre affichera rien ou en dehors de la gamme. Si le
multimètre affiche 0, la diode est alors hors service (HS).

 Test d’un transistor

Rappels : un transistor est un composant (constitué d’une base, d’un émetteur et d’un collecteur)
qui permet avec une toute petite excitation de l’amplifier en une très grande.
Analogie avec un robinet déversant dans un entonnoir : on
l’ouvre à la main avec peu de puissance, mais ce qu’il en sort est
bien plus puissant. La BASE # le Robinet, l’EMMETEUR # La
sortie du robinet, et le COLLECTEUR # L’entonnoir.

Le transistor est composé de trois diodes, qui sont des jonctions en fait, il en existe deux types, de
jonctions "npn" ou alors "pnp", c’est cela qui caractérise deux transistor, l’un est l’inverse de l’autre.
Un a des courant positif de base, l’autre des négatifs !

Tester le transistor revient à tester :


 la « diode » de base à émetteur,
 la « diode » de base à collecteur,
 la jonction émettrice à collecteur.

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III.1.2.11 Générateurs de signaux (GS)

C’est avec l’oscilloscope, le multimètre et l’alimentation stabilisée, l’appareil le plus répandu en laboratoire.

Rôle : Fournir des signaux électriques variables dans le temps qui vont servir d’excitation pour analyser des
équipements ou des circuits…

Les différentes technologies des GS

Les éléments constitutifs des GS sont conditionnés par les caractéristiques de l’onde générée et par les
possibilités de modulations du signal de sortie.

Paramètres caractéristiques d’un signal généré :

 Forme du signal
 Domaine de fréquence
 Domaine d’amplitude
 Pureté
On distingue trois grandes familles de GS

Générateurs Générateurs Synthétiseurs


de fonctions d’impulsions de signaux

Chaque famille de générateurs comprend deux types : les générateurs analogiques et les générateurs
numériques.

Générateurs de fonctions : génèrent des fonctions conventionnelles (Sinus, Carré, Triangle) et arbitraires.

Générateurs d’impulsions : Générer des impulsions répétitives généralement rectangulaires, dont la plupart
des paramètres sont réglables.

Synthétiseurs de signaux : Ils génèrent un signal sinusoïdal très pur, c'est à dire pratiquement exempt
d’harmoniques.

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III.1.2.12 Sonde logique

Une sonde logique peut être employée afin de fournir des informations relatives aux signaux traversant des
lignes logiques dans des circuits intégrés. Il s'agit d'un instrument simple de test électronique.

La sonde logique est conçue pour une technologie spécifique de circuits intégrés (TTL, CMOS). Elle est en
mesure de reconnaître les niveaux logiques 1 et 0 des ces circuits intégrés.

Lorsque, dans la description d’un schéma électrique, nous lisons que la broche de sortie d’un circuit intégré
passe au niveau logique 1 ou bien au niveau logique 0, nous savons que ces deux niveaux servent en
pratique à indiquer :

 Niveau 1 = tension positive


 Niveau 0 = tension nulle
Oscilloscope/Analyseur logique
III.1.2.13 Analyseur logique

L’un des outils pouvant aider lors du développement de cartes


électroniques est l’analyseur logique. Contrairement à
l’oscilloscope qui donne une tension en fonction du temps,
l’analyseur logique sert à visualiser des états de signaux digitaux en
fonction du temps (exemple observation des signaux échangés sur un
bus SPI ou I2C entre votre microprocesseur et un capteur).

III. 1.2.14 Analyseur de spectres


Un analyseur de spectre est un instrument de mesure très utile mais cher!

Le but d’un analyseur de spectre est de donner à l’utilisateur les différentes


fréquences contenues dans un signal ainsi que leurs amplitudes
respectives. On appelle cela de l’analyse spectrale. Ces informations sont
très utiles dans des domaines comme la radiodiffusion, la téléphonie
mobile, la compatibilité électromagnétique…

III.1.3 Classification d’après leur nature

On trouve selon cette classification deux grandes familles d'appareils à savoir:

- Les appareils analogiques


- Les appareils numériques

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III.1.3.1 Appareils analogiques

Figurent parmi ces appareils les :


 Appareils magnétoélectriques
 Appareils ferromagnétiques
 Appareils électrodynamiques
 Appareils électrostatiques
 Appareils thermiques

Les principales caractéristiques de choix de ces appareils sont:


• Le calibre
• La résistance interne
• L'échelle
• La classe.

Le calibre : C'est la plus grande valeur mesurable par l'appareil, son unité dépend de la grandeur à mesurer.
Il existe également plusieurs calibres pour les fonctions données (1V, 5V, 10V, 20V, 1A, 5A, 20 A, ….). Un
commutateur permet de passer d'un calibre à un autre.

L'échelle : C'est l'étendue de la graduation sur le cadran. Elle s'exprime en divisions; certains appareils ont
plusieurs échelles. Exemple: de 0 à 30 divisions, de 0 à 100 divisions.
On appelle lecture, la valeur indiquée par la position de l'aiguille lors d'une mesure. Elle s'exprime en
divisions.

On appelle valeur mesurée (Vm la valeur de la grandeur à mesurer correspondant à la lecture). Elle est
donnée par la relation suivante :
cal .Lect
Vm 
echelle

III.1.3.2 Appareils numériques

Rappels:

Conversion analogique numérique


 Signal analogique: signal continu en temps et en amplitude.
 Signal numérique: signal échantillonné et quantifié, discret en temps et en amplitude.

Définition
Un convertisseur analogique – numérique (CAN) est un dispositif électronique permettant la conversion d’un
signal analogique en un signal numérique. Ainsi, pour traiter un son par exemple à l'aide d'un ordinateur
(graver un CD par exemple), il faut convertir le signal analogique en signal numérique : c'est le rôle du
convertisseur analogique-numérique (CAN). Réciproquement, pour pouvoir écouter un CD par exemple, il
faut convertir le signal numérique qu'il contient en un signal analogique (tension) envoyé sur les haut-
parleurs : c'est le rôle du convertisseur numérique analogique (CNA).

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Conversion analogique-numérique (CAN)


On peut décomposer la conversion en deux étapes : l'échantillonnage et la numérisation. Dans la pratique,
ces deux étapes se font simultanément.

L'échantillonnage consiste à découper la courbe en bandes verticales d'une certaine largeur appelée
période d'échantillonnage TE. Plus cette période est petite, plus la courbe est divisée en un grand nombre
de bandes.

On transforme ainsi une courbe continue en une courbe en escalier. De nombreuses informations sont
donc perdues.
On attribue à chaque bande la tension qu'a la courbe au début de la bande. C’est le rôle de
l’échantillonneur-bloqueur.

La numérisation consiste à découper la courbe en escalier en bandes horizontales et à attribuer à toutes


les marches situées dans la même bande, la même valeur entière.
Le nombre de bandes horizontales dépend du nombre de bits utilisés:
 1 bit correspond à deux valeurs : 21 = 2 valeurs : 0 et 1
 2 bits correspondent à 4 valeurs : 22 = 4 valeurs : 00, 01, 10 et 11
 3 bits correspondent à 8 valeurs : 23 = 8 valeurs : 000, 001, 010, 011, 100, 101, 110 et 111
 4 bits correspondent à 24 =16 valeurs,
 8 bits à 28 = 256 valeurs,
 16 bits à 216 = 65536 valeurs,
 32 bits à 232 = 4.294.967.296 (plus de 4 milliards) de valeurs.

Conversion numérique-analogique (CNA) : Quand on convertit un signal analogique en signal numérique, on


fait correspondre à une tension qui varie de façon continue, une suite de nombres entiers écrits en binaire.

Par ailleurs, convertir cette suite de nombres en un signal analogique ne consiste pas à retrouver la courbe
initiale car les données perdues par la numérisation ne peuvent pas être retrouvées mais à faire
correspondre à chaque nombre une tension d'autant plus élevée que ce nombre est grand. Il faut donc
construire une échelle de tension formée d'échelons régulièrement espacés entre la valeur 0 V et une valeur
U. Dans le cas d'un signal numérisé sur 3 bits, cette échelle de tension doit comporter 8 valeurs.

La tension sinusoïdale ci-dessous a été convertie en un signal numérique sur 3bits. Si on reconvertit ce signal
numérique en un signal analogique, on obtient la courbe bleue.

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Contrairement à la courbe échantillonnée dont les marches ont des valeurs quelconques, la tension obtenue
après conversion numérique-analogique est caractérisée par des marches régulièrement espacées (tensions
proportionnelles aux nombres binaires).

Pourquoi numériser un signal avant de le transmettre ?

Signal analogique émis Signal analogique reçu

Le signal reçu est bruité (agitation thermique, champs électriques ou magnétiques extérieurs). Les faibles
tensions "ne passent pas" : elles sont noyées dans le bruit.
Dans un signal numérique, il n'y a plus de faibles tensions mais uniquement des "0" et des "1" transmis sous
forme de tensions :
- Voisines de 0 V pour le "0"
- Voisines de 5 V pour le "1"

Signal numérique émis Signal numérique reçu

Le signal reçu est bruité mais l'ordinateur reconnaît les 0 et les 1 : il n'y a plus de pertes pendant le transport
du signal et l’action des perturbations EM est minime.

Appareil numériques

Ils sont basés sur un principe tout à fait différent de celui des appareils analogiques. Leur constitution est
purement électronique depuis l'amplificateur à haute impédance d'entrée jusqu'à l'affichage de la mesure
par les diodes électroluminescentes ou par les cristaux liquides. Ils donnent directement en chiffres un
nombre indiquant la valeur de la grandeur qu'ils mesurent. Chacun des chiffres de l'afficheur s'appelle digit.
Le nombre de digits dépend du type d'appareil, il est généralement ≥ à 3. Ils sont généralement dotés d'un
commutateur qui permet de changer les calibres et les fonctions.

Leurs avantages:

• Facilité d'utilisation
• Grande précision
• Résistance d'entrée très élevée
• Facilité de lecture
Leurs inconvénients :
• Le prix qui reste assez élevé
• Leur fragilité (n'acceptent pas les chocs électriques et mécaniques)
• Les difficultés à repérer le maximum ou le minimum d'un signal.
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III.1.4 Fonctionnement des appareils analogiques

Les détails constructifs d’un appareil de mesure peuvent varier selon le constructeur, ou pour un
constructeur donné, selon les performances visées, ou encore selon que l’appareil est de fabrication récente
ou ancienne. Les appareils de mesure à lecture directe ont souvent une aiguille solidaire d’un équipage
mobile autour d’un axe.

Rappels : Mouvement d’un solide autour d’un axe-Equation de mouvement

Soit le système suivant oscillant autour d’un axe OO’, sa position est entièrement déterminée par l’angle ,
représentant la déviation angulaire.
..
L’équation différentielle régissant ce système est: J   M ext

J est le moment d’inertie du système (kg.m2).

Dans les appareils de mesure à équipage mobile on distingue les couples suivants:

 Couple moteur : C’est le couple exercé sur l’équipage mobile par le phénomène électrique à mesurer
(courant par exemple) : Mmot= M(t , )
Pour de faibles déplacements angulaires: Mmot # M(t)
 Couple de rappel : En général c’est une fonction quelconque de .
Ce couple est souvent obtenu au moyen de ressorts spiraux ou par la torsion d’un fil ou ruban auquel
est suspendu l’équipage mobile.
Pour un ressort parfait ce couple s’écrit: Mr # - k

 Couple d’amortissement: Il est du aux frottements dans l’air (présent dans l’appareil) et à des
phénomènes électromagnétiques (EM) induits. Il fonction de la vitesse angulaire de l’équipage
mobile. Ce couple s’écrit: Ma# -Ad/dt, A: coefficient constant mesuré (N.ms./rd)
Les signes (-) indiquent que ces couples s’opposent au couple moteur.

L’équation du mouvement est donc : d 2 d


J A  k  M (t )
dt 2 dt

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III.1.4.1 Appareils magnétoélectriques (ME)


Symbole : Selon C.E.I (commission électrotechnique Internationale)

Constitution :

- Un aimant permanent (noyau en fer doux-guidage


des lignes de force de l’aimant + pièces polaires en
acier), en forme de U, génère un champ
d’induction magnétique radial et constant dans
l’entrefer.
Les brins horizontaux du cadre sont à l’extérieur de l’entrefer.

- Un cylindre en fer doux placé entre les 2 pôles de


l’aimant, permet le guidage des lignes de force de la

bobine (cadre) siège du courant I. B

- Un cadre (bobine) rectangulaire mince et mobile B
La forme de l’aimant permet aux lignes de force d’être concentrées
sur le cadre mobile diminuant la dispersion du flux 
(N spires en cuivre) autour de l’axe du cylindre en
fer doux et suspendu, par un ruban ou un fil (ou
ressorts), entre les pôles de l’aimant.

- Cette bobine (cadre) mobile est solidaire d’une


L’induction B est perpendiculaire à l’axe (ZZ’) en tous points de
aiguille.
l’entrefer. Les lignes de champ magnétique sont parallèles et
rectilignes dans le cylindre en fer doux.

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Principe : Le cadre mobile, traversé par un courant (I à mesurer dans le cas de l’ampèremètre ME de l’ordre
du mA maximum) en présence du champ de l’aimant fixe, subit une force électromagnétique (relation de
Laplace) donc un couple moteur (de rotation) qui fait tourner le cadre d’un angle .
  
F  B  I .l

Ce couple moteur s’oppose à celui créé par les ressorts spiraux.

On montre que le couple moteur appliqué au cadre mobile s’écrit comme suit :

Mmot = N.S.B.I = k’I

Mmot est donc proportionnel à I

Avec :

S : surface d’une spire


N : nombre de spires du cadre rectangulaire

A l’équilibre, en régime continu (CC), le couple de rappel est égal au couple moteur :
k= N.S.B.I = k’. I, d’où : = N.S.B.I/k = k’’. I
k’=N.B.S, k’’= N.S.B/k

Donc si I est continu :


= k’’. I, l’appareil ME possède une graduation linéaire (k’’ = NBS/k)

Si I est périodique (i(t)) de période T, l’équipage mobile oscille autour de la position angulaire moyenne  :
T
1
  k  i(t ) dt
''
  k '' .I
T 0
L’appareil mesure la valeur moyenne du courant périodique

Si I est alternatif: I  0 donc : 0


L’appareil ne convient pas pour des mesure en alternatif.
Pour des mesures de courant alternatif, l'appareil est muni d'un redresseur.

Remarque : A cause de la valeur élevée de B, l’appareil magnétoélectrique est très sensible (k’’ élevée) et
peu influencé par les champs magnétiques extérieurs.
Sensibilité des appareils ME :

k’’=NBS/k

Avec k : constante de raideur du ruban (fil) qui suspend le cadre

A-1) Galvanomètres magnétoélectriques (ME)

Il s’agit d’appareils ME (même construction que l’appareil ME) conçus pour mesurer des courants de faible
intensité (nA : 10-9A). Ils sont équipés d’un système de lecture optique au lieu du système mécanique à
aiguille. La raison de ce changement de système de lecture est liée à la valeur très faible du courant à
mesurer (avec l’inertie non négligeable du système cadre mobile-aiguille) qui ne permet pas de voir le
déplacement angulaire très faible de l’aiguille sur l’échelle. Le système optique permet d’amplifier les
oscillations du cadre.

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Le Système optique comprend:

 un ou deux miroirs (selon modèle)


 une source lumineuse

Galvanomètres à deux miroirs

Le 1er Miroir (concave),


solidaire du cadre mobile,
projette sur l’échelle graduée
l’image (spot lumineux) de
l’index lumineux= fil fin dans
une fente (éclairé par la source
lumineuse)

Lorsque le cadre tourne d’un angle , l’image de l’index lumineux se déplace sur l’échelle.
Les galvanomètres les plus sensibles sont munis de dispositifs de blocage de l’équipage qu’on actionne lors
des déplacements de l’appareil.

Galvanomètres à un miroir

On montre que si le cadre tourne de , le faisceau lumineux réfléchi par le miroir tourne de 2.

A l’équilibre pour de faibles déviations angulaires (≤ 10°), le spot lumineux se déplace sur l’échelle de Xe tel
que :

tg(2)= Xe/D,  petit tg(2)#sin(2)# 2


Donc : Xe = D.tg(2) #D. 2= 2D
Xe = 2D., or = k’’.I, avec k’’= NBS/k
Xe = 2D. k’’.I= .I
Xe = .I avec : sensibilité du galvanomètre

A-2) Appareils dérivés

A-2.1) Ampèremètre ME

L’appareil magnétoélectrique (A.ME) dans sa version de base (à aiguille) mesure des courants de l’ordre du
A-mA. Pour pouvoir mesurer avec la même structure (A.ME) des courants plus forts (1A et +) avec des
ordres de grandeurs différents (plusieurs calibres) on utilise un shunt (résistance faible: Rsh // avec l’équipage
mobile) incorporé dans l’appareil. Dans ce cas on réalise un ampèremètre ME.

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U R sh  U Rc  U Rsh // U Rc
Rsh .Rc R .( Rsh  Rc )
I mes  Rc .I c  I mes  c Ic
Rsh  Rc Rsh .Rc
Rsh  Rc
 I mes  I c  ps .I c
Rsh
Rsh  Rc
ps 
Rsh

ps : pouvoir multiplicateur du shunt


Remarques

 Rsh faible, Imes grand, pour un courant Ic (admissible) fixé par


les caractéristiques constructives de l’équipage mobile.
 ps constant, Imes proportionnel à Ic or  proportionnel à Ic
Donc  proportionnel à Imes
Pour un shunt donné, l’appareil peut être gradué directement
en fonction des valeurs de Imes (alors que Ic fait tourner le
cadre mobile préservant ainsi la sécurité de ce cadre!).
 Pour différentes résistances Rsh, on obtient différents calibres
en courant: possibilité de mesurer des courants d’ordres de
grandeurs différents
 Si Imes ≥ 10 A , le shunt est externe (à cause des problèmes
d’échauffements.

Réglages et précautions d’emploi

 Lorsqu’on ne connaît pas l’ordre de grandeur du courant à mesurer il faut se mettre sur le calibre le
plus grand puis diminuer au fur et à mesure le calibre en fonction de la lecture (retenir le calibre qui
porte l’aiguille dans le deuxième demi-cadran).
 Il faut respecter les polarités des bornes lors du branchement.
 Régler le zéro avant de faire la mesure.

A-2.2) Voltmètre ME

L’appareil ME mesure le courant qui traverse le cadre mobile, il mesure donc la ddp Uc aux bornes de ce
cadre (Uc= Rc.Ic , Ic= Uc /Rc)

La déviation angulaire de l’équipage mobile  =K’’.Ic = K’’. Uc /Rc

Donc :  =K1.Uc, avec K1=K’’/Rc =NBS/(k Rc)

Sachant que l’appareil ME classique ne peut mesurer que des courants faibles (A, mA), le voltmètre ME à
l’origine ne pourra mesurer que des ddp faibles (mV): c’est donc un millivoltmètre.

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Pour pouvoir mesurer des ddp plus grandes on place, en série avec l’équipage mobile (cadre), des
résistances : Rad (plusieurs calibres) de fortes valeurs.
 Proportionnel à I
U= (Rad+Rc)I I=U/ (Rad+Rc)
Donc  Proportionnel à U

A-2.3) Ohmmètre ME

Un ohmmètre ME (dans sa version de base) sert uniquement à connaitre l’ordre de grandeur ou la valeur
approchée d’une résistance. Ce type d’appareil est utile dans la recherche de défaut par exemple. Deux
variantes de cet appareil existent : l’ohmmètre série et l’ohmmètre parallèle.

Ohmmètre série

e : f.e.m de la source à CC (pile)


r : résistance interne de la source à CC (pile)
Rc : résistance interne de l’appareil ME
r1 : résistance fixe
r2 : résistance réglable
e
  k '' .I  k ''
( Rc  r  Rx  R)
R  r1  r2

Pour : k’’, e, R+Rc+r donnés on constate que  est fonction de Rx .L’appareil peut donc être gradué en
fonction des valeurs de Rx.

Rx # ∞ (circuit ouvert)  =0 déviation nulle

Rx =0 (court-circuit) déviation maximale

En général Rc+r << R R fixe le calibre de l’appareil. Pour des calibres différents on peut agir sur R.

Remarque : A cause du vieillissement de la pile la f.e.m « e » et la résistance interne « r » changent de


valeurs. Il faut faire avant chaque mesure un réglage de l’appareil (compensation des valeurs de r en agissant
sur r2). Ce réglage se fait en court-circuitant l’appareil par un fil dans ce cas l’appareil doit indiquer* « 0 »
(déviation max de l’aiguille correspondant à « 0  »):
e
Rx=O   k ''
( Rc  r  Rx  R)
*Dans le cas contraire il faut changer de pile.

Ohmmètre parallèle
  k ' ' Ic
Rx Rx e
Ic  I   k''
Rx  Rc Rx  Rc ( R  r  Rc Rx )
e Rc  Rx
I
Rx Rc
Rr
Rx  Rc

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Rx=0 =0
e
Rx=∞   k''
( R  r  Rc )
Remarque 1: Même inconvénient que celui de l’ohmmètre série

Remarque 2: Il existe des ohmmètres performants dotés d’alimentation stabilisée à transistors au lieu d’une
pile.

A-3) Appareils ME à redresseurs incorporés

Symbole :
Selon C.E.I.

Le symbole de la diode, caractérise l’existence d’un montage redresseur à l’intérieur de l’appareil de mesure.
Ce type d’appareils, réalise le redressement du signal à mesurer (redressement simple alternance ou double
alternance), puis l’aiguille dévie proportionnellement à la valeur moyenne du signal redressé. Le dispositif
magnétoélectrique mesure la valeur moyenne du signal mesuré. Comme en courant alternatif, on a besoin
souvent de la valeur efficace du signal mesuré. Les fabricants de ce type d’appareils, utilisent un facteur
correctif dans les graduations de l’échelle de l’appareil pour avoir une correspondance entre la valeur
mesurée par le dispositif et la valeur que doit lire l’utilisateur.

Cas d’un redresseur simple alternance : le facteur correctif est:


V max
2 
k    2,22
V max 2

Cas d’un redresseur double alternance : le facteur correctif est
V max
2 
k    1,11
2.V max 2 2

Schéma synoptique d’un appareil magnétoélectrique avec redresseur

Remarque : Le facteur correctif (k) est calculé pour le cas d’un signal sinusoïdal, cela est dû au fait qu’on
manipule dans la plus part des cas des signaux sinusoïdaux.

Rappels d'électronique de puissance (non prévus dans le programme officiel du module)

Redressement simple alternance

La diode, présentant une résistance pratiquement infinie lorsqu'elle est polarisée en inverse, peut être
utilisée pour obtenir un courant unidirectionnel à partir d'un courant alternatif tel que le courant sinusoïdal.

Dans ce circuit, la diode est passante


quand le potentiel de son anode est > de
0,6V à celui de sa cathode.

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Si on néglige les effets dus à la tension de seuil, la charge Ru est traversée par du courant uniquement
pendant les alternances positives.

On pose : RT  Rdiode  Rgéné


e  V . sin wt  RT .I  U
e.Ru
Or : e  RT .I  U  RT .I  Ru.I e 0 Rdiode  0 U
( Ru  RT )
e  ( RT  Ru ).I e 0 Rdiode   U 0

Pour une tension sinusoïdale dont une seule alternance est redressée, la valeur moyenne de la tension est
égale à :
T /2 T /2

U 
1
 V . sin wt.dt  
V
cos wt  
2V
2

V
T 0
T .w 0 T 
T
En utilisant un appareil magnétoélectrique à redresseurs- diodes (simple alternance) on peut directement
mesurer la valeur efficace du courant, la graduation est en valeur efficace.

Inconvénients:

La sensibilité est médiocre, car on n’utilise que la moitié de la sinusoïde.


Solution: utilisation d’appareils magnétoélectriques à redresseurs double alternance

Redressement double alternance


 Avec 2 diodes

Pour procéder au redressement des deux alternances, il faut utiliser un transformateur ayant deux
enroulements secondaires identiques reliés en série et qui délivre deux tensions opposées: e1=V.sinwt, e2=-
e1. Le point commun aux deux enroulements sert de référence de potentiel.
1ère demi-alternance 0<t<T/2 :
e1 0  e2 0 D1 conduit et D2 bloquée

2ème demi-alternance T/2<t<T :


e1 0  e2 0 D1 bloquée et D2 conduit

Le courant dans la charge Ru est unidirectionnel. Dans ce montage, la tension inverse maximum supportée
par chaque diode est : 2V (la tension inverse supportée par la diode bloquée est e1+e2).

En régime sinusoïdal on a: 2V 2
U  2 Veff
 
 Avec 4 diodes

La méthode précédente ne nécessite que deux diodes mais impose l'utilisation d'un transformateur
spécial à point milieu. L'utilisation de 4 diodes permet l'emploi d'un transformateur conventionnel.

En associant 4 diodes dans un montage en pont, il est possible de réaliser un redresseur double
alternance.

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Redresseur sans transformateur

Seules les diodes pour lesquelles la tension d'anode dépasse la tension de cathode de la tension de seuil sont
conductrices. Le courant dans la charge est unidirectionnel.

v : est la tension d’entrée du pont.


u : est la tension de sortie.
R : est la charge résistive
Alternance positive: 0<t<T/2 :

D1 et D3 sont passantes  uD1 = 0 et uD3 = 0 (interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v - uD1 – u – uD3 = 0

v–u=0u=v>0

Loi des nœuds : u


i  iD1  j 
R
Alternance négative T/2<t<T

D2 et D4 sont passantes  uD2 = 0 et uD4 = 0 (interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v + uD2 + u + uD3 = 0

 v + u = 0  u = -v > 0

Loi des nœuds : u


i   j 
R

Loi des mailles pour D1 : uD1 + uD4 + u = 0  uD1 = -u = v <0

Grandeurs caractéristiques
Vmax
Valeurs instantanées: u  Vmax sin wt i  I max sin wt 
R
Valeurs moyennes : u
2Vmax
i
u

2Vmax
 R R.
Vmax U eff Vmax
Valeur efficace : U eff  I eff  
2 R R. 2
Redresseur (pont de Graëtz) avec transformateur

Le transformateur assure l’isolation galvanique entre le secteur et le reste du montage.


Pendant chaque alternance 2 diodes sont conductrices.

Sur la figure ci contre , le trait en grisé (plein) indique le parcours du


courant pendant les alternances positives. Les flèches en pointillés
correspondent aux alternances négatives.
III.1.4.2 Appareils ferromagnétiques

Symbole :
Principe :
Il est basé sur l'action d'un champ crée par un circuit parcouru par un courant sur une ou plusieurs pièces de
fer doux et dont certaines sont mobiles. On distingue deux types d'appareils à savoir :

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 Les Appareils à attraction (avalement)


 Les Appareils à répulsion

Appareils à attraction (avalement ou à noyau plongeur)


Une bobine fixe parcourue par le courant à mesurer attire vers l’intérieur de la
bobine une pièce de fer doux (par le biais d’une force EM) qui s’aimante sous
l’action du champ de la bobine. Cette palette, mobile autour d’un axe, entraîne
l’aiguille devant le cadran. Un ressort spiral produit une force (ou couple) de
rappel, d’où une position d’équilibre. Ce type d’appareil est relativement peu
utilisé.
Appareils à répulsion

L’appareil comprend deux palettes en fer doux (deux pièces ferromagnétiques*-deux noyaux): l’une (fixe)
est solidaire de la bobine productrice du champ magnétique ; l’autre, mobile autour d’un axe, peut pivoter
et entraîner l’aiguille devant le cadran. Lorsque la bobine est parcourue par le courant, les deux palettes
s’aimantent avec les mêmes polarités Nord et Sud. Il y a donc répulsion et déviation de la palette mobile. Un
ressort spiral s’oppose à la rotation.

* En alliage spécial –fer Ni

1
Energie magnétique emmagasinée dans le système fer-bobine: W  LI 2
2
W  1 L 2
Le couple moteur est:    I
  I  f ( ) 2 
L: dépend de la position du noyau.

La pièce mobile est soumise à un couple de rappel k (torsion du ressort ou ruban) et à un couple
d’amortissement.

En courant continu (d/dt=0) l’ensemble est en équilibre lorsque le couple de rappel est égal au couple
moteur :
1 L 2    1 L I 2
k  I
2  2k 

En courant alternatif: l’équipage mobile oscille autour de la valeur moyenne  :


1 L

2
I eff
2k 

Propriétés
 La force de répulsion ou d’attraction (F) est proportionnelle au carré de l’induction (FB.I.l, BI donc FB2
et FI2) donc aussi du courant. C’est pour cette raison que la graduation du cadran est quadratique.
 Si le courant dans la bobine change de sens, l’induction est inversée mais les pôles des palettes de fer
s’inversent en même temps. Le sens de répulsion ou d’attraction reste identique. L’appareil n’est pas
polarisé il convient donc pour la mesure des courants continus et alternatifs.

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 Comme la répulsion est proportionnelle au carré de l’induction, cet appareil est gradué directement en
valeur efficace dans le cas de mesures en alternatif.
 Ce type d’appareil est robuste et bon marché. Il est très utilisé comme appareil de tableau.
 Pour une bobine de gros fil comportant peu de spires, on fabrique alors un ampèremètre.
 Pour une bobine de fil fin avec beaucoup de spires, on réalise un voltmètre.
 Ces appareils sont sensibles au champ magnétique extérieur.

III.1.4.3 Appareils électrodynamiques


Symbole :

Constitution

Un appareil électrodynamique est formé principalement par deux bobines comportant respectivement N1 et
N2 spires.

La 1ère bobine, qui est fixe et traversée par le courant I1, est formée de deux demi-bobines (pour uniformiser
le champ magnétique B1 produit par I1).

La 2ème bobine, qui est mobile et traversée par le courant I2, est un cadre de faible inertie, monté sur deux
pivots et entrainant une aiguille.

Fonctionnement

Le fonctionnement de ces appareils résulte de l’action exercée par un courant électrique sur un autre
courant électrique. C’est l’action électrodynamique dirigée toujours dans le sens d’augmentation de
l’inductance mutuelle entre les deux bobines.

Ainsi, si on alimente les deux bobines par des courants I1 et I2 respectivement, le champ magnétique B1 crée
la 1ère bobine (fixe) exerce un couple moteur sur la 2ème bobine (mobile) suite à l’apparition d’une force
électrodynamique d’interaction entre les deux bobines.
1 1
L’énergie magnétique emmagasinée dans le système est: W  L1 I1  L2 I 2  M 12 I1 I 2
2 2

2 2
Avec :
L1 : Inductance propre de la 1ère bobine
L2 : Inductance propre de la 2ème bobine
M12: Inductance mutuelle entre les deux bobines.

A cause de l’absence de fer dans le système, M12 = f(),  f(I1,I2).


Wmag M 12
Le couple moteur s’écrit donc: Cmot   I1 I 2
 I1 , I 2  f (  )

M 12
Si pour une certaine forme donnée aux bobines, M12 = f(), linéaire alors:  k1  cons tan te

L’expression du couple moteur devient alors:
Cmot  k1I1I 2

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 Si I1, I2, continus, d/dt=0, seul le couple de rappel (k) subsiste dans l’équation différentielle du
mouvement de l’appareil donc : k=k1.I1.I2
=k1.I1.I2/k= (k1/k).I1.I2
=k" .I1.I2
T
k1 1
 Si I1,I2, alternatifs de période T , l’équipage mobile oscille autour de la valeur moyenne :  
k T I I
0
1 2 dt

Donc  est proportionnelle au produit des courants en CC et à la valeur moyenne de ce produit en CA.
Remarque :Les appareils électrodynamiques ne sont pas polarisés. Ils sont utilisables en courant continu et
en courant alternatif. Ils sont généralement utilisables pour la fabrication des wattmètres.

III.1.4.4 Appareils ferrodynamiques


Symbole :

L'instrument de mesure ferromagnétique permet de mesurer des


courants continus ou des courants variant dans le temps.

Constitution : idem que celle des appareils électrodynamiques


(ED) mais avec présence de noyau de fer (circuit magnétique).

Le bobinage fixe est enroulé sur un circuit magnétique en fer


doux. Son fonctionnement est identique à l’appareil
électrodynamique.
Principe : Même principe que celui des appareils ED

Remarque : A cause de la présence d’un circuit magnétique M12=f (état magnétique de ce circuit)=f(I1,I2), k1
n’est plus constant
M 12
k1 


III.1.4.5 Appareils électrostatiques


Symbole :

Les appareils électrostatiques sont des condensateurs dont les armatures chargées à la tension que l’on veut
mesurer, emmagasinent des charges Q1 et Q2 et se repoussent mutuellement, d’après la loi de Coulomb
avec une force F:

F Q1.Q2 /d2, Q=C.U;

WES = (1/2) C.U2 donc F  U2

Voltmètre électrostatique (électromètre)

Le dispositif est un condensateur plan formé par deux armatures (conductrices qui sont portées aux
potentiels à mesurer) constituées chacune d’une plaque mince ayant la forme de deux secteurs opposés.
Une des armatures est fixe, l’autre est mobile (suspendue à un ressort, fil ou ruban, produisant un couple de
rappel) solidaire d’une aiguille.

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Principe

Lorsqu’on applique une ddp aux bornes des armatures, les charges accumulées tendent à faire rapprocher
les deux armatures (l’une se charge positivement et l’autre négativement, ce qui produit une force
d’attraction qui tend à faire tourner l’armature mobile de telle manière à ce qu’elle soit au dessus de
l’armature fixe) par l’intermédiaire d’un couple moteur (dû à la force d’attraction).

Un ressort produit un couple antagoniste afin d'obtenir une déviation proportionnelle à la différence de
potentiel.

Le moment de ce couple est: Cmot  WES  1 C .U 2


 2  U  f (  )
Si U est continue : d/dt=0, Cmot=Crappel
1 C 1 C
k .  .U 2   .U 2
2  2k 
Si U est alternative:
1 C 1 C
  a.U eff a   cste
2 2
.U eff
2k  2k 
C
Pour une forme donnée aux armatures:  cste


Caractéristiques

 L’appareil électrostatique fonctionne en voltmètre en CC et en CA (il n’est pas polarisé U2)


 L’appareil électrostatique est blindé (influence du champ électrique extérieur faible).
 En régime variable, la mesure de la tension efficace est indépendante de la fréquence il peut donc
être utilisé à HF.
 L’appareil électrostatique est utilisé pour mesurer les très hautes tensions ( ≥ 500kV) et sa
consommation (en CC ) est tout à fait négligeable.

III.1.5 Notions sur les capteurs et chaînes de mesure

III.1.5.1 Capteurs

La fonction principale du capteur est de transformer une grandeur physique d’entrée (analogique-variation
continue dans le temps), appelée mesurande [m], en une grandeur souvent électrique, appelée réponse [s],
pouvant être traitée par une unité de traitement. La transformation doit refléter la réalité des grandeurs
mesurées, ce qui nécessite la connaissance du comportement (réponse) du capteur qui peut être affecté par
: les perturbations externes, les conditions d’utilisation, le processus lui-même ou le milieu qui l’entoure.

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Grandeur physique Capteur Grandeur électrique


d’entrée = Mesurande (V,I,R-Z,Q…) de sortie
m ou excitation s=f(m)
=

Réponse
Les capteurs sont souvent intégrés à la chaîne de mesure et d’acquisition :s
de données permettant à la
grandeur mesurée d’être conditionnée afin que la mesure (ou signal de sortie) donne une estimation
optimisée du mesurande.

III.1.5.2 Chaîne de mesure et d'acquisition de données


Chaîne d'acquisition

Mesurande Capteur Conditionnement Mesure

La chaîne de mesure et d’acquisition a pour fonction de recueillir et transformer la grandeur à mesurer sous
une forme adaptée à son exploitation. Le capteur peut à la fois réaliser la mesure et faire partie du
conditionnement.

Rôle de la chaîne de mesure et d’acquisition


- Recueillir les informations nécessaires à la connaissance de l’état d’un système
- Assigner une valeur au mesurande
- Délivrer ces informations sous une forme appropriée à leur exploitation (transduction*,
numérisation)

* conversion grandeur physique en un signal électrique

Constitution de la chaîne de mesure et d'acquisition

Généralement, elle est constituée de 3 parties :

 Acquisition des données (analogique)


Capteurs, conditionneurs, amplificateurs, multiplexage.
 Transformation des données
Conversion Analogique Numérique
 Traitement des données
Calculateur
En résumé une chaîne de mesure et d'acquisition comprend donc :
Un capteur (et son éventuel conditionneur pour traduire les variations physiques en tension électrique)
Un conditionneur de signal (qui amplifie, filtre, linéarise et adapte le signal à l’interface utilisateur)

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III.1.6 Oscilloscope cathodique

III.1.6.1 Constitution

L’oscilloscope est un outil essentiel pour réaliser des mesures de tension et de synchronisation sur les
circuits électriques analogiques et numériques modernes. Il est l’instrument de mesure le plus utilisé pour
tester, vérifier des conceptions et des réalisations. C’est aussi un instrument de visualisation de la forme des
signaux. Il permet d’observer et de mesurer tout signal délivré par un capteur dès lors que ce signal est
converti en une différence de potentiel (ddp). Il est très utile pour caractériser les signaux périodiques ou les
signaux de brèves durées (impulsions) de domaine fréquentiel allant du continu aux très hautes fréquences
(GHz et plus).

Il est constitué:
 d’un tube cathodique
 d’amplificateurs (pour les déviations horizontales et verticales)
 d’une base de temps
 de dispositifs de synchronisation

A) Tube cathodique

Le tube cathodique d’un oscilloscope est une grosse ampoule de verre (enceinte) , vide d'air, contenant :

 d’un ou plusieurs canons à électrons,


 de plaques permettant la déviation du faisceau d’électrons
 d’un écran fluorescent.

Le canon à électrons est constitué :

 d'une cathode métallique cylindrique, chauffée indirectement par un filament (grâce à un courant
externe) d'où sont extraits des électrons (création d’un courant électronique). Les électrons émis
sont concentrés en un fin faisceau qui sort du canon, traverse le tube à très grande vitesse et vient
percuter la partie opposée du tube qui constitue l'écran (Pour attirer les électrons, la partie interne
conductrice de l'écran- la couche de graphite- est reliée à une forte tension positive-plus de 10 kV).
Une peinture fluorescente déposée sur le verre émet de la lumière lorsqu'elle est frappée par les
électrons.

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 d'une grille de contrôle du courant électronique, percée d’un trou (appelé diaphragme permettant
de délimiter le faisceau), appelée cylindre de Whenelt (grille de Whenelt ou "Whenelt luminosité" )
permettant le réglage de la luminosité du faisceau par modification de son potentiel électrique.

 Un ensemble d’anodes (maintenues à un potentiel > celui de la cathode) permettant l’accélération


des électrons et la focalisation de leur trajectoire sur l’écran (pour ne pas diverger) menant vers la
création d’une tâche fine sur l’écran (spot). Le réglage de la finesse de la tâche (spot) se fait en
agissant sur le potentiel de ces anodes.

 Des dispositifs de déviation

Le faisceau d’électrons issu du canon passe entre deux paires de plaques (électrodes-
condensateurs): une en Y et une en X qui lui font subir successivement des déviations suivant l’axe
des Y et selon l’axe des X grâce aux champs électriques déflecteurs présents dans ces condensateurs
(alimentés par des tensions Vy-tension à mesurer- et Vx–tension générée par un générateur interne
appelé base de temps). On montre que la déviation du faisceau est proportionnelle à la tension
appliquée aux bornes du condensateur.

B) Amplificateurs

Parfois, les tensions étudiées (Vy et Vx) peuvent être assez faibles en amplitudes (mV, quelques volts) pas
suffisantes (il faut environ une dizaine de volts!) pour créer des champs déflecteurs capables de dévier de
façon significative le faisceau d’è . Dans ce cas on a recours à l’amplification de ces tensions en Y et en X .
Deux potentiomètres sont mis à la disposition de l’opérateur (un en Y et un en X) pour régler le gain des
deux amplificateurs.

C) Base de temps

L’utilisation courante de l’oscilloscope est la représentation de l’amplitude d’un signal (une tension-Vy-le plus
souvent périodique) en fonction du temps. Cette représentation se fait selon les deux axes Y et X (ordonnée
et abscisse). L’application de la tension à visualiser Vy au condensateur Y permet de représenter la variation
de l’amplitude du signal alors que la variation temporelle est ramenée à travers l’application d’une tension
Vx proportionnelle au temps. Cette tension est générée par un générateur interne à l’oscilloscope appelé
« Base de temps ».

III.1.6.2 Fonctionnement

Un faisceau d'électrons (produit par le chauffage d’un filament au niveau de la cathode du canon à électrons)
est concentré par la grille du Whenelt (portée à un potentiel externe) puis accéléré dans son mouvement par
des anodes d’accélération et de focalisation portées à un potentiel électrique élevé-2 à 3 Kv). Le faisceau
d’électrons passe ensuite dans la paire de plaques déflectrices verticales qui lui fait subir (grâce au champ
électrique horizontal produit par une tension appliquée Vx(t)) une déviation horizontale.

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Le déplacement correspondant du spot (x) est proportionnel au champ électrique et par conséquent à la
tension Vx existant entre les plaques de déviation horizontalex = kx Vx

Il passe ensuite dans la paire de plaques horizontales pour subir une 2ème déviation à savoir une déviation
verticale (toujours grâce au champ électrique horizontal). Sa déviation est proportionnelle à l'intensité du
champ électrique.

Le déplacement correspondant du spot (y) est proportionnel au champ électrique et par conséquent à la
tension Vy existant entre les plaques de déviation verticale : y = ky Vy

Le faisceau d'électrons vient s’impacter sur un écran fluorescent en son centre. On observe alors un spot sur
le centre de l'écran. Le spot a donc, à chaque instant, une position telle que ses coordonnées (x, y) soient
proportionnelles aux tensions Vx et Vy appliquées sur les plaques de déviation horizontale et verticale. Des
amplificateurs permettent de régler l'amplitude du signal afin que le spot couvre convenablement l'écran et
soit facilement observable.

Remarques

La paire de plaques déflectrices verticales (1ère paire) qui produit un champ déviateur horizontal (selon
l’axe des x-abscisses- au niveau représentation lumineuse sur l’écran) est alimentée par une tension Vx (t)
provenant d’un générateur interne appelé « base de temps ». Cette tension doit être l’image du temps
donc elle est proportionnelle au temps (l’axe des abscisses étant celui du temps). Vx(t) = k.t (k étant une
constante). Comme il n’est pas possible de laisser la tension Vx(t) augmenter indéfiniment, on annule
cette tension périodiquement et la tension Vx(t) prend alors la forme d’un signal en dent de scie. On dit
qu’on a réalisé un balayage horizontal périodique du spot lumineux sur l’écran de l’oscilloscope.

Forme du signal Vx (t)

La paire de plaques déflectrices horizontales (2ème paire) qui produit un champ déviateur vertical (selon
l’axe des y-ordonnées- au niveau représentation lumineuse sur l’écran) est alimentée par la tension Vy =
Vmes (l’axe des ordonnées étant celui des amplitudes lorsqu’on trace un signal en fonction du temps). On
dit qu’on a réalisé un balayage vertical du spot lumineux sur l’écran de l’oscilloscope.
En général l'oscilloscope possède 2 voies en Y et permet alors d'observer deux tensions Vy1 et Vy2 en
fonction du temps.
Les tensions Vy1 et Vy2 à mesurer sont appliquées sur les plaques de déviation verticale pendant une
période pour Vy1 , la période suivante pour Vy2 et ainsi de suite. Grâce à la persistance des impressions
rétiniennes, on observe simultanément l'amplitude des deux tensions Vy1 et Vy2 en fonction du temps.

Synchronisation

Si la tension visualisée Vy est périodique de période Ty , on obtient une figure fixe commodément observable
si la période Tx de la base de temps Vx est un multiple entier de Ty (Tx =mTy , m entier). Cette condition est
réalisée en faisant agir la tension Vy sur la base de temps par un dispositif de "synchronisation" qui fait
débuter la période de balayage Tx en même temps qu'une période (Ty )de la tension étudiée.

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Il existe un dispositif de synchronisation interne qui génère le


signal de déclenchement de la base de temps Vx(t)-
déclenchement automatique en réalisant la condition Tx=mTy.

III.1.6.3 Utilisation de l’oscilloscope

Mise en service

L'appareil étant mis sur le secteur et allumé (bouton marche/arrêt).

Si aucun signal d'entrée

==> Sélecteur de couplage sur la position GND et sélecteur de déclenchement de la base de temps en
automatique.

==> Base de temps en position intermédiaire (exemple: 1 ms/div).

==> Les commandes de réglage verticale et horizontale permettent d'obtenir une trace horizontale sur I'
écran.

==> Une action sur les réglages de lumière et de focalisation permet de régler la luminosité et la finesse
de la trace.

Si existence d’un signal d'entrée sur l'une des voies

==> L'entrée du signal se fait par cordon coaxial sur fiche BNC.

==> Le sélecteur de couplages d'entrée possède 3 positions:

 Position DC: le signal d'entrée est transmis intégralement à l'amplificateur vertical Y.


 Position AC : un condensateur est inversé dans l'entrée, donc bloque la composante continue du signal et
on n'observe que la composante alternative.
 Position GND: l’entrée de la voie n’est plus reliée à l'entrée de l'amplificateur, elle est mise à la masse de
référence. Cette position permet le réglage de la référence sur I' écran.

==> Réglage du commutateur de la base de temps: il doit être réglé pour que l'on observe une ou deux
périodes du signal.

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Mesure de tensions

 Amplitude maximale d’une tension périodique

Soit une tension v(t) = Vmaxcos(wt - f), l'oscilloscope permet de mesurer l'amplitude crête Vmax de la tension
appliquée à ses bornes. Dans le cas d'une tension sinusoïdale, la tension efficace Veff mesurée par un
V max
voltmètre est : Veff 
2

On calcule valeur maximale de l’onde


en multipliant le déplacement vertical
maximal du spot (en cm) par le gain (en
V/cm).

Ci-contre on observe une déviation


maximale de 3 cm (ou 3 divisions)
 Période d'une tension alternative

Une tension alternative est périodique: elle reprend la même valeur au bout d'un intervalle de temps
appelé période (T).On la calcule en multipliant la longueur d'un motif sur l'écran (en cm ou div), par exemple
la distance horizontale entre deux maxima successifs de la courbe, par la valeur du balayage (calibre en X en
s/cm ou en ms/cm).

Sur l'oscillogramme ci-contre on mesure une longueur de 4 div. Si le temps


de balayage est 5 ms/div, la période est T = 5 ms/div x 4 div =20 ms

Remarque : Pour une mesure précise de la période on fixe un calibre en X


(temps de balayage) de telle façon à obtenir un max de sinusoïdes sur
l’écran. On compte ensuite la distance horizontale (en cm ou div) depuis le
début de la 1ère sinusoïde à la fin de la dernière sinusoïde.
La période est ensuite calculée en multipliant cette distance par le calibre (temps de balayage en ms/div)
et en divisant par le nombre de sinusoïdes.

 Fréquence d'une tension alternative

La fréquence f d'une tension alternative est le nombre de périodes par seconde. C'est l'inverse de la
période. On l'exprime en hertz (symbole: Hz)

Mesure du déphasage entre deux tensions

Méthode directe

Soient v1(t) = V1coswt et v2(t) = V2 cos(wt - ), deux tensions sinusoïdales de même période T =2 π/w, mais
déphasées l'une par rapport à l'autre d'un angle  . On observe sur l'écran de l'oscilloscope les formes
d’ondes suivantes :
Le déphasage est alors donné par : = 360 t /T (en degrés)

Si  est positif : on dit que V1 est en avance sur V2

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Méthode de Lissajous (utilisation de l’oscilloscope en mode XY)

Une autre méthode consiste à appliquer les tensions V1 et V2 respectivement sur les voies Y1 et Y2.

En actionnant la touche de fonction (X - Y), la tension V2 est alors appliquée au balayage de x tandis que V1
est appliquée au balayage de y (on visualise alors V1 = f(V2))

x = V2 cos (wt) et y = V1 cos (wt – )

Le spot va alors décrire sur l'écran une ellipse (figure de


Lissajous) inscrite dans un rectangle de côtés (2V1, 2V2)

MN M ' N '
La valeur du déphasage est donnée par : sin   
PQ AB
Pour des phases égales à 0 ou 180° l'ellipse dégénère en une droite. Cette méthode (peu précise) permet
la mesure des phases relatives entre deux signaux.

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Chapitre IV : Méthodes de mesures électriques


Les méthodes de mesures peuvent être rangées en trois grandes familles :

 Méthodes de déviation directe et indirecte,


 Méthodes basées sur l’utilisation de ponts,
 Méthodes de résonance

IV.1 Méthodes de déviation

C’est la base sur laquelle on construit les appareils à lecture directe.

IV.1.1 Méthode de déviation directe

La méthode directe consiste à lire directement sur l’appareil de mesure la valeur de la grandeur à mesurer
(Exemples : La lecture d’une tension sur un voltmètre, d’une puissance sur un wattmètre, d’une résistance
sur un ohmmètre).

La précision de cette méthode dépend de la précision de l’appareil de mesure (classe.calibre/100).

IV.1.2 Méthode de déviation indirecte

Dans cette méthode la grandeur à mesurer est obtenue par calcul en fonction de valeurs mesurées de
grandeurs intermédiaires liées par une relation mathématique à cette grandeur.

Exemple : Mesure de résistance, par la mesure du courant qui la traverse et de la tension à ses bornes (la
méthode dans ce cas là s’appelle aussi méthode volt-ampèremètrique).

La précision de cette méthode dépend de la précision des appareils de mesure utilisés et de leur mode de
branchement.

IV.1.3 Méthode de déviation et substitution (méthode d’opposition)

La grandeur inconnue est remplacée par une grandeur étalon. L’égalité des indications d'un appareil de
mesure dans les deux cas permet de déterminer la valeur inconnue.

Exemple : Mesure de la f.e.m (ex) d’une pile

Principe : Opposer une ddp e(e0 ou ex) à une ddp dont la valeur est réglable à l’aide d’un diviseur de tension
(potentiomètre).
E: Tension d’alimentation

ex : f.e.m de la pile à mesurer

e0: f.e.m de la pile étalon

G: Galvanomètre (déviation d’un spot lumineux)

r: Résistance de protection du galvanomètre (= 1000 au


début du réglage et 0  à la fin du réglage)

Lorsque u (uAC) = e alors iG=0

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Mode opératoire :

1) Placer la pile étalon (e=e0) de f.e.m connue e0

2) A l’aide du curseur C régler le potentiomètre de façon à ce que e0 soit égale à u0 (le galvanomètre
doit indiquer 0 dans ce cas). Donc e0 = u0

3) Noter la valeur x0 du potentiomètre correspondant à u0

4) Remplacer (substituer) la pile étalon par la pile dont on veut mesurer la f.e.m (e=ex)

5) Refaire le réglage sur le potentiomètre de façon à obtenir dans le galvanomètre iG=0. Lorsque ce
réglage est terminé on : ex = ux

6) A l’équilibre on peut écrire :

u0= x0.I= e0
Donc : ex= e0.x/x0
ux= x.I= ex

IV.2 Méthodes basées sur l’utilisation de ponts de mesure

IV.2.1 Pont à courant continu (Pont de Wheatstone)

Rôle : Mesure de la valeur d’une résistance inconnue

Rx= résistance inconnue à mesurer

Raj= résistance variable d’ajustage

R1= résistance connue (fixe)


R2= résistance connue (fixe)

RG= résistance interne du galvanomètre (détecteur de zéro)

E: source d’alimentation

Le pont est équilibré lorsque iG = 0 (obtenu en faisant varier Raj), c'est-à-dire UCD=0V. Dans ces conditions on
peut écrire : i1=i2 et UAC =UAD ; i3=i4 et UCB =UDB

Ce qui donne : Rx.R2=Raj.R1

« L'équilibre du pont est réalisé quand les produits en croix des résistances sont égaux »

A l’équilibre pratique (après réglage) du pont on peut écrire : Rx=Raj0.R1/R2

Raj0 : Valeur de Raj qui a permis d’obtenir iG = 0

Remarque : En mesures physiques (mesure de température par RTD par exemple), on utilise souvent des
capteurs résistifs mettant en jeu cette structure en pont afin de réaliser une sortie électrique. (Tension de
déséquilibre du pont qui au départ était équilibré).

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Pont à fil

Le pont à fil est une variante du pont de Wheatstone qui ne manque pas d'intérêt.
En effet, nul besoin de résistance réglable étalonnée. Il suffit d'un résistor R de précision ayant de préférence
une résistance de même ordre de grandeur que celle du résistor inconnu et d'un fil résistant homogène et
de section constante que l'on tend entre deux points A et B.

On déplace un contact le long de ce fil jusqu'à obtenir un courant nul dans le galvanomètre

La résistance d'un fil étant proportionnelle à sa longueur, on trouve aisément la résistance X inconnue après
avoir mesuré les longueurs l1 et l2

IV.2.2 Ponts à courant alternatif

Rôle : Mesure d’impédance

Principe général : Identique à celui du pont à CC sauf qu’à la place du générateur continu, on utilise un
générateur basse fréquence (source à CA); les résistances sont remplacées par des impédances, et le
détecteur de zéro est remplacé par un détecteur de zéro pour CA.

Les calculs restent valides, à condition de remplacer les résistances par des impédances complexes. Ainsi «
L’équilibre du pont est réalisé quand les produits en croix des impédances sont égaux (égalité entre parties
réelles et parties imaginaires)»

Par ailleurs, ces pont connaissent quelques limitations notamment la dépendance en fréquence des
impédances du circuit (la condition d’équilibre du pont dépend de la fréquence). En effet, on mesure à une
fréquence donnée ce qui fait que cette mesure n’est pas valable pour toutes les fréquences d’utilisation. Si
par exemple la tension d’alimentation contient des harmoniques (fréquences perturbatrices) l’équilibre du
pont devient difficile à réaliser.

 Mesure d’impédance Capacitive : Pont de Sauty-Wien

Il permet de mesurer la capacité et le facteur de dissipation (tg()) d’un condensateur de pertes


relativement faibles, par comparaison avec un autre condensateur (Mesure à basse fréquence).
Les condensateurs sont représentés par leurs schémas équivalents de type série.

M
R1
C2 r2 Clé
B
r
IZ
rx
R3 Cx

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La clé permet de brancher la résistance r en série avec C2 ou avec Cx.


IZ est le détecteur de zéro en CA.

A) Condition d’équilibre lorsque r est en série avec C2

j j jR jR
R1 (rx  )  R3 (r  r2  )  R1rx  1  R3 (r  r2 )  3
wC x wC2 wC x wC2

R1rx  R3 (r  r2 )
 RC R (r  r2 )
 R1 R3  C x  1 2 , rx  3
 wC  wC R3 R1
 x 2

On obtient donc les valeurs de la capacité et de la résistance rx du condensateur Cx donc son impédance
Zx.

B) Mesure du facteur de dissipation Dx

tg x  Dx  wrx C x  wC2 (r2  r )


 wC2 r2  wC2 r Qui a servi pour avoir l’équilibre du pont (IZ=0)
Dx  D2  wC2 r
Dx  D2  wC2 r  0
= D2 du condensateur étalon

C) Condition d’équilibre lorsque r est en série avec Cx


 RC
Après calculs on trouve : C x 
1 2
,
 R3
Dx  D2  wC x r
 Dx  D2   wC2 r  0
r  R3 r  r
 x R1 2

D)Choix du montage approprié

Le choix du montage (A) ou (B) dépend du rapport Dx /D2

Si Dx > D2  Dx - D2>0  on branche la résistance r en série avec C2.

Si Dx  D2  Dx - D2<0  on branche la résistance r en série avec Cx.

Si on ne connait pas comment est (Dx /D2), on choisit alors arbitrairement un des deux
montages et si on constate que l’on s’approche de l’équilibre (IZ#0) lorsque « r » (résistance de
réglage) est petite même qu’elle doit être négative pour que IZ tende vers zéro (condition d’équilibre du
pont) il faudra alors opter pour l’autre configuration de montage grâce à la clé prévue dans ce
dernier.

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Remarques

 Pour équilibrer le pont (réaliser IZ=0), on agit sur les résistances « r » et R1


 R1 et R3 sont supposées être des résistances pures alors qu’en réalité elles sont fonction de la
fréquence
 Ce pont est destiné à la mesure de Cx principalement.
 Cette technique de mesure des capacités est obsolète. On utilise maintenant la méthode suivante :
On charge le condensateur à mesurer avec un générateur de courant constant I0 jusqu'à ce que la
tension aux bornes du condensateur atteigne la valeur U. Comme Q = CU = I0t, la valeur de C est
proportionnelle à la durée de la charge.

 Mesure d’impédance inductive : Pont de Siemens ≡ au pont de Sauty-Wien

La structure du pont identique à celle du pont de Sauty-Wien, les impédances capacitives étant
remplacées par les impédances inductives.

Condition d’équilibre
R3 R
 « r » en série avec L2 Lx  L2 , rx  3 (r  r2 )
R1 R1
rx r
Dx   D2 
wLx wL2
1
 Qx 
Dx
R3 R
 « r » en série avec Lx Lx  L2 , rx  3 r2  r
R1 R1
r 1
Dx  D2  , Qx 
wLx Dx

Remarque : L’inconvénient de cette mesure réside dans le fait que rx est fonction de r2 de la bobine
étalon ce qui nécessite de connaitre la valeur de r2 pour la fréquence utilisée.

Cours «mesures électriques» L2 Z. AZZOUZ USTO/FGE/Département d’Automatique


2019/2020

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