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suis gré à tous ceux qui, de près ou de loin, se sont investi pour
1
SOMMAIRE
2
Liste des abréviations
3
INTRODUCTION
promptitude dans l’exécution ou rapidité à agir. Or, le terme célérité est préféré à
dans l’étude des termes mêmes de l’expression que dans celles qui lui sont
rapidité. Toutefois, la rapidité n’est pas toujours le gage d’une bonne justice. « la
rapidité n’est pas, et elle n’a d’ailleurs pas à être, la préoccupation première de la
1
Muir Watt (H.) et Fairgrieve (D.), Common law et tradition civiliste : convergence ou concurrence ?, PUF, 2006.
2
Guinchard (S.), « Quels principes pour les procès de demain ? », in Mélanges J. van Compernolle, Bruylant, 2004, pp. 201 et s.,
spéc. p. 236 et s., Les métamorphoses de la procédure à l’aube du troisième millénaire, in Clés pour le siècle, Université
PanthéonAssas, Dalloz 2002, spéc. p. 1201, Raynaud (M.), Le principe de célérité, conférence au Palais de Justice de Paris du 1er
mars 1984, Impr. TGI de Paris, 1984.
3
Ferrand (F.) dir., La procédure civile modélisée, Actes du colloque de Lyon du 12 juin 2003, Éditions
juridiques et techniques, 2004 ; Ferrand (F.), « Vers des règles transnationales de procédure civile ? Le projet de
l’Américan Law Institute et d’Unidroit », Revue des huissiers, janvier-février 2002. Principe n° 3, V. aussi, le
principe n° 20 : la décision doit être promptement rendue.
4
justice. Ce qui importe avant tout, c’est la qualité des décisions rendues [... ] cette
qualité ne peut être atteinte qu’en consacrant à chaque affaire le temps qu’elle
requiert. Tout au plus doit-on formuler le vœu que, du fait de l’encombrement des
prolongé»4.
ou non de principe, doit permettre de donner à cette exigence sa juste place aux
côtés d’autres impératifs, non moins primordiaux qu’elle complète mais avec
raisonnable ».
éminemment subjective et concrète qui met l’accent sur un temps aux mesures
4
Normand (J.), « Le traitement de l’urgence : exception ou principe ? », in Cadiet (L.) et Richet (L.) dir.,
Réforme de la justice, réforme de l’État, PUF., 2003, spéc. p. 159.
5
Fisselier (A.), La défense en justice dans le procès civil, Rennes 1979, univ. de Grenoble, spéc. p. 33 : « on ne soulignera jamais
assez suffisamment que les droits de la défense assurent une défense loyale, ce qui ne veut pas dire absolue : ils doivent
s’harmoniser avec une nécessaire bonne administration de la justice » ; v. égal., Normand (J.), « Le rapprochement des procédures
civiles à l’intérieur de l’Union européenne et le respect des droits de la défense », in Mélanges R. Perrot. Nouveaux juges, nouveaux
pouvoirs ?, Dalloz, 1996, pp. 337 et s., spéc. n° 4, p. 338 : « Partout domine la recherche d’un point d’équilibre entre l’efficacité de la
justice et le respect de ces droits [...] il était nécessaire de prévoir de sérieux contrepoids afin que les droits de la défense ne fussent
sacrifiés au souci d’efficacité».
5
de l’affaire. L’appréciation se fait in concreto et in globo6 Or, le seul terme célérité,
prime abord ne viser que le seul souci de durée quantitative et non qualitative des
une notion à part. Au sens premier, elle signifie que la procédure doit être
simple rapidité car elle contient en elle une part de qualité dans l’exécution. Au
vrai, célérité rime avec efficacité. Il n’est d’ailleurs pas anodin que, tout comme la
Cependant, dire qu’il faut que les procédures soient menées avec célérité suffit-il
parlent en général des principes comme d’une notion bien connue. Ils se
de primo qui signifie premier et de capio capere qui signifie prendre. Le principe
signifie donc celui qui prend la première place, la première part, le premier rang9,
« le plus important, la tête, le chef ; qui est en tête, dirige »10. Est-il raisonnable
de penser que la célérité doit, en premier rang, guider les règles de procédure
civile ? À tout de moins, il faut admettre qu’elle ne peut avoir la première place.
Elle est, au mieux, derrière l’exigence de qualité de la justice. Non que les deux
6
V. CEDH, König c/ Allemagne, op. cit., (procédure administrative) ; CEDH, Buccholz c/ Allemagne, op. cit., (procédure prud’homale)
; CEDH, Guincho c/ Portugal, 10 juillet 1984, série A, n° 81 (procédure civile) ; CEDH, Duclos c/ France, 17 décembre 1996, J.C.P.
1997, I, 4000, n° 27, obs. Sudre (F.) (procédure civile devant la TASS).
7
Mathieu (B.), Essai sur le principe d’efficacité en droit judiciaire privé, Thèse Aix-en-Provence, 1993. Principe qui serait selon
l’auteur tantôt correcteur d’autres principes, ainsi de la collégialité pour permettre le juge unique, et tantôt directeur pour guider,
notamment les procédures de référé.
8
Ripert (G.), Les forces créatrices du droit, LGDJ, 1955, pp. 325 et s., spéc. n° 132, p. 326.
9
Turlan (J.-M.), « Principe. Jalons pour l’histoire d’un mot », in La responsabilité à travers les âges,
Économica, 1989, spéc. p. 115.
10
Gaffiot (F.), Dictionnaire latin-Français, Hachette, 2000.
6
s’opposent car une justice de qualité doit être rendue avec célérité, mais elles ne
vont pas toujours dans le même sens. Si l’une doit primer l’autre, la qualité nous
en procédure est une notion large qui ne renvoie en code de procédure civil
pour Chart de la Réforme du Système Judiciaire de juillet 2013 et qui avait comme
particuliérement Statuer sur les affaires et exécuter les jugements dans des délais
raisonnables.
temps dans la justice. La justice doit constamment s’adapter, elle doit suivre le
temps, mais est elle pour autant capable de maîtriser le temps. Le respect de ce
7
d’autre part, il vise à rendre effective l’interdiction du déni de justice. De même, la
rapide. Ils bénéficient en outre du droit d’être jugés ou de voir leur affaire jugée
affaire dans des conditions de sérénité suffisante, ce qui peut alors apparaître en
contradiction avec l’exigence de célérité qui est pourtant l’une de ses composante.
n’est pas tant une durée courte de la procédure qu’un temps adapté à la nature
du litige, un temps concret, «sur mesure», en rapport avec les situations concrètes
temps de la justice doit davantage faire l’objet d’une régulation que d’une
réglementation13
qu’elles sont utiles. Ici, la durée correspond à des pertes de temps inutiles, voire
11
Il a été montré que, d’un point de vue économique, l’intérêt de l’avocat lui-même réside dans un traitement
rapide de l’affaire entraînant une réduction des charges. Cf. La qualité de la justice, Marie-Luce Cavrois,
Hubert Dalle et Jean-Paul Jean, préc., p. 4.
12
Cf. Soraya Amrani-Mekki, Le temps et le procès civil, Nouvelle bibliothèque de thèses, Dalloz, Paris, 2002,
p. 512.
13
Cf. Soraya Amrani-Mekki, op. cit., n/ 71, p. 155. Cf. également n/ 303, p. 295.
8
nuisibles, qui ne concourent pas au processus judiciaire. Les vraies lenteurs à
combattre, les seules longueurs à réduire, sont celles qui ne sont porteuses
d’aucun avantage, sinon pour celui des plaideurs qui a intérêt à gagner du temps.
procès. En effet, le temps est une notion relative et subjective. Améliorer la qualité
De fait, il convient d’obtenir, non pas un temps accéléré à tout prix des
procédures civiles, mais un temps adapté, “sur mesure”. Un temps qui fasse la
balance adéquate entre, d’une part, la recherche d’une efficacité du procès civil
et, d’autre part, le nécessaire respect plein et entier des droits de la défense, signe
de qualité d’une justice civile rénovée qui fait de la synchronisation des différents
de la justice. Le terme de célérité n'est pas exprimé généralement en tant que tel
9
qualitativement subjectivement déterminée comme étendue temporelle
composant un délai.
constitutionnel et un droit humain" qui constitue l'un des critères adoptés dans
effectivité en analysant l’équilibre du temps sur lequel il doit porter, ainsi que les
PARTIE).
14
Avait éxprimé le ministre de la Justice mustpha Ramid lors d’une conférence de presse le mercredi 7 septembre 2017 à Rabat
15
Hébraud (P.), La réforme de la procédure, LGDJ, 1936, spéc. n° 2, p. 3.
10
PREMIÈRE PARTIE : LA CÉLÉRITÉ EN PROCÉDURE : UNE
CONCEPTION ÉTENDUE
Le délai raisonnable est le temps utile dévolu à une juridiction pour rendre
Il convient ensuite de savoir à partir de quels éléments peut-on dire qu’un délai
11
respect du principe de célérité de la Justice. d’où Le droit à un jugement dans un
droit interne. Ainsi, le terme de délai raisonnable est consacré pour la première
son art 6 paragraphe 1 : « Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue
pour accomplir une action ; on peut l’opposer au terme durée qui correspond
phénomène. Le délai, fixé au préalable par un texte, est comparé à une durée, de
sorte que le constat d’une durée supérieure au délai prévu pour une action
16
Sur l’exigence de célérité comme garantie d’une bonne justice civile, cf. Natalie Fricero, “L’exigence de
célérité”, in : Droit et pratique de la procédure civile, Dalloz action, 2002-2003, sous la direction de Serge
Guinchard, n/ 2201 et s., et les nombreuses réf. citées.
17
Les articles, 36, 113, 144, 255, 272, 764, 768, 867, 936 du D.O.C marocain
12
raisonnable. Si dans le sens commun est raisonnable ce qui est conforme à la
cet adjectif en droit n’est pas anodin car il a une connotation particulière, tirée du
droit international public d’où il est issu. En effet, le droit international public
conduit à user d’un vocabulaire particulier parfois flou18 ; il est constitué souvent
qui est conforme aux principes communs, à une idée de modération et de juste
conséquence, il est laissé aux soins des interprètes et exégètes du texte de fixer
son contenu. Accolé aux mots délai ou durée, l’adjectif rend plus souple
notamment, l’art 120 ne fixe pas de délais chiffrés car le texte est destiné à
raisonnable renvoie à la raison tandis que le délai désigne le laps de temps dont
on dispose pour agir. En réalité, la notion signifie que le temps accordé doit être
18
Salmon J.A., Le concept de raisonnable en droit international public, Mélanges Reuter, A. Pedone, 1981, p.447
13
cette interprétation est confirmée par la jurisprudence. Pour éviter les répétitions,
trouver la limite entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. On pourrait
considérer que les délais prévus parfois par le législateur sont ceux qu’il considère
comme raisonnable. Mais, c’est surtout dans l’hypothèse où rien n’est prévu que
les procédures : « il faut que la Justice soit prompte. Souvent l’injustice n’est pas
dans le jugement, elle est dans les délais »19 Aujourd’hui le droit à un jugement
dans un délai raisonnable est un élément du procès équitable, dont le respect doit
être assuré par les juridictions. Un jugement rendu après une procédure trop
longue perdrait tout son sens pour un justiciable, ainsi il a fallu instaurer cette
19
Montesquieu, discours lors de la rentrée du Parlement de Bordeaux, OEuvres complètes, T.1, Gallimard,
1949, p. 47
14
Il paraît important de s’interroger sur la manière dont elle apprécie le caractère
raisonnable du délai.
§ 1 : L’appréciation objective
Il s’agit de :
La complexité de l’affaire :
célérité pour une affaire simple que pour une affaire complexe. C’est ainsi que
20
Renucci J.-F., Droit européen des droits de l’homme, op. cit. n°131
15
de l’affaire : On regarde le nombre de personne impliquer par l’affaire, ou encore
technicité de l’affaire ». plus l’affaire est technique plus le procès devient de plus
en plus long.
ces prérogatives correspondent à l’usage de droits que lui accorde le droit interne,
pour dilatoires ou abusifs. Exemple : un requérant qui change sept fois d’avocat :
délai quand même raisonnable, de même quand il abuse de l’exercice des voies
16
l’examen des dossiers ou les délais excessifs d’audiences, s’ils ont pour cause
§ 1 : L’appréciation subjective
Il s’agit ici de :
L’enjeu du litige.
donc une appréciation au cas par cas car chaque affaire est singulière. Elle va
donc tenir compte des enjeux du litige pour le requérant car ils peuvent parfois
justifier une plus grande diligence de la part des juridictions. L’intérêt qui est en
jeu pour le justiciable, et qui dépend de l’issue de la procédure judiciaire, est tel
aisée à manier. En effet, aucun critère n’étant décisif par rapport aux autres,
17
CHAPITRE 2 : LES DÉLAIS DANS LA PROCÉDURE
justiciable qui souhaite une décision rapide. La plupart des systèmes juridiques
L’étude des délais de procédure est donc essentielle car ils sont une
D’où il paraît nécessaire d’étudier le régime des délais (SECTION 1) Dont le non-
dans une durée. Le régime des délais a fortement évolué. Notre droit
décision de justice est rendue, le juge peut accorder des délais de grâce, c'est-à-
dire que le juge peut reporter ou échelonner le paiement des sommes dues. Les
délais de grâce sont un répit accordé au débiteur. Ce dernier, bien que redevable
21
Pradel J., La célérité du procès pénal, R.I.Crim.Pol.Tech. 1984 p.402
18
De manière plus générale, le terme « délai » évoque la durée qui sépare
Les premiers ont pour objet de faire disparaître un droit d’action du fait
En droit commun, les justiciables, Selon l’art 387 du DOC (Dahir des obligation et
contrats), disposent d’un délai 15 ans pour agir. Ainsi les actions exercée entre
commerçant se prescrit par 5ans selon l’art 388 du DOC, autre action comme, les
actions intentées par les médecins se prescrit par 2ans, les actions intentée par
professeurs se prescrit par 1 an. Lorsque ce délai est dépassé, l’action est
prescrite ; en conséquence, elle ne pourra plus être exercée. Selon Art 386 du
DOC, La prescription se calcule par jours entiers et non par heures ; le jour qui
sert de point de départ à la prescription n'est point compté dans le calcul du temps
est expiré.
pour fonction d'inciter une personne à agir, dans un laps de temps limité, faute de
quoi elle perdra son droit à agir. En matière d’appel, l’appelant dispose, Selon l’art
19
13422 du code de procédure civil , d’un délai de 30 jours à compter de la
notification, cependant, « Les délais d'appel sont triplés en faveur des parties qui
à-dire qu’ils produisent sur l’action un effet extinctif sanctionné par une fin de non-
différents. Les délais de prescription, par opposition aux délais préfix, sont
étant d'ordre public, les délais préfix peuvent être soulevés d'office par le juge, les
régimes.
Dès lors qu’une instance est introduite (c'est-à-dire une suite d’actes
va être encadrée par des délais qui sont appelés « délais de procédure ».
22
L’article 134 « ... L'appel des jugements des tribunaux de première instance doit être formé dans le délai
de trente jours... »
23
Article 136 du code de la procédure civil Marocaine
20
§ 2 : Les délais de procédure
La durée des délais est en principe définie par la loi, mais le juge a
cas d'urgence. Les délais sont étroitement liés à l'exigence de durée raisonnable
des procès,
au contraire de délais instaurant une trêve au profit de l’une des parties. Une
exemples sont nombreux. C’est le cas du délai d’enrôlement, du délai fixé par le
délais d’action sont donc un moyen de rendre effectif le droit pour tout justiciable
Dans une seconde catégorie figurent les délais qui tendent à assurer la
protection des droits de la défense qui, eux aussi, sont protégés au titre du droit
fait courir le délai. Selon l’article 512 du CPC. « Tous les délais prévus au présent
code sont des délais francs » En cas de délai fixé en jours, le jour de l'acte ne
22
compte pas, et le délai commence à courir le lendemain à zéro heure; l'échéance
d'un délai en jours est le dernier jour à 24 heures, celle d'un délai en mois ou en
le dernier jour du mois). Si ce jour est un samedi, dimanche, jour férié ou chômé,
le délai est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant 24, pour laisser au
eux-mêmes.
générale.
24
Article 512 alinéa 2 : « Si le dernier jour du délai est un jour férié, le délai est prorogé jusqu'au premier
jour non férié »
23
Si le délai inobservé est un délai d'action la sanction est la forclusion
(plus de droit d'agir), c'est une fin de non-recevoir. Si le délai inobservé est un
d'irrecevabilité. La forclusion est automatique, elle peut même être relevée d'office
par le juge si elle a un caractère d'ordre public (ex. le non-respect des délais de
recevoir.
La forclusion :
but du délai est de protéger les droits de la défense, son inobservation par celui
c’est-à-dire la perte par l’intéressé du droit de faire l’acte qui devait être accompli
24
dans le délai considéré. Par exemple, le non-exercice d’une voie de recours telle
que l’appel dans le délai requis fait normalement perdre le droit d’exercer cette
irrévocable
: le titulaire du droit qui est forclos ne peut alors plus accomplir cette formalité. La
déchéance est quant à elle la perte d’un droit résultant d’une indignité, incapacité,
de déchéance.
diligent. Cette empreinte est sensible dans les délais de procédure. L’expiration
d’un délai de procédure tombe donc sous le coup de la plus forte sanction
avocat devant le TPI, mais il peut encore utilement agir plus tard.
25
DEUXIÈME PARTIE : DE L’EFFECTIVITÉ DU PRINCIPE DE
CÉLÉRITÉ
Alors que nous venons de voir dans la première partie sur quoi repose
affaire puisse connaître des respirations. La célérité doit être placée au service
Le droit à la célérité se traduit pour les justiciable par le droit d’être jugé
dans un délai raisonnable ce qui comprend d’ailleurs aussi le droit de ne pas subir
célérité (CHAPITRE 2)
détriment des justiciables, c’est pourquoi il a fallu trouver un juste équilibre entre
la lenteur et la rapidité
26
Même si pour respecter le délai raisonnable, il convient d’assurer la
célérité des procédures, les deux ne se confondent pas car l’exigence de célérité
va au-delà et reste parfois en deçà. Il faut que les procédures ne soient pas
adapter le temps en procédure sans pour autant tomber dans l’excès. Pour ce
dénonce souvent les lenteurs de la justice et c’est pour remédier à cette lenteur
La lenteur dans une conception plus générale porte préjudice à l’État car depuis
peut très bien imaginer qu’une décision de justice rendue trop tardivement soit
privée d’effets, dans ce cas, la lenteur est une cause d’ineffectivité. Cela est grave
car cela prive la justice d’intérêt pour les justiciables. En effet, l’intérêt de la
27
personne allant devant le juge n’est pas de savoir si le droit a été dit mais si la
création d’un ouvrage public si à la fin de la procédure l’ouvrage public est quand
même réalisé sachant qu’un adage nous dit ouvrage public même mal construit
ne se détruit point ?
preuves. On ne peut concevoir aussi bien en matière pénale qu’en matière civil
cependant il ne doit pas être appliqué non plus avec un excès de zèle qui
La réprobation envers les procès trop rapides apparaît tôt dans l’histoire. A.
LOISEL disait à ce propos « Sage est le juge qui écoute et tard juge, car de fol
célérité non pas à travers le droit d’être jugé rapidement mais à travers le droit
28
La recherche d’une célérité de la procédure doit se faire en conservant à l’esprit
qu’elle doit se concilier avec la qualité de la justice dont elle est d’ailleurs une
composante. Une justice qui n’est pas rendue à temps est une justice de
mauvaise qualité
Ainsi dans les procès civils, l’apaisement des parties est très important en raison
des litiges en jeu et la conciliation demande du temps. En fait, selon l’article 180
l’accusation et la personne poursuivie a des effets sur l’action publique qui peut
vérité prend plus de temps, sans en prendre on risque de commettre des erreurs,
25
Article 180 code de procédure civil «Lorsque le juge est saisi d'une procédure, [...] il est toujours procédé à
une tentative de conciliation ».
29
c’est la confrontation des arguments et de la discussion des preuves qui naît la
sont jugés trop rapidement cela favorise l’arbitraire des juges. L’histoire a montré
que c’est en période de troubles que sont jugés hâtivement les personnes et cela
qu’un procès n’aille trop vite, donc la procédure est en elle-même une garantie
contre une justice expéditive. En voulant établir une justice trop rapide et en
contre l’arbitraire, le juriste allemand Ihering résumait dans une formule célèbre
puis un délai de comparution est imposé, Les règles régissant la convocation sont
30
régies par les dispositions des articles 36 et suivants du CPC, ces règles fixent
l’ensemble des formalités devant être respectées pour que la notification soit
peut être, selon l’art 4026 du CPC, inférieur à cinq jours si la partie est domiciliée
doit y avoir cinq jours francs entre le jour de la remise de la convocation et le jour
que contre l’arbitraire du juge. Néanmoins, il convient de lutter contre les dérives
procédure déjà critiquée pour sa longueur et son coût. Ce formalisme ne doit pas
servir un intérêt autre que la célérité et ne doit pas être une cause d’une trop
même sens. Le principe des débats contradictoires suppose qu’un temps soit
26
« Il doit y avoir, entre la notification de la convocation et le jour fixé pour la comparution, un délai de cinq jours si la partie est
domiciliée ou en résidence dans le lieu où siège le tribunal de première instance ou dans une localité limitrophe, et de quinze jours si
elle se trouve dans tout autre endroit sur le territoire du Royaume, à peine de nullité du jugement qui serait rendu par défaut. »
27
ASCENSI LIONEL « Du principe du contradictoire » thèse 1977 Université Panthéon-Sorbonne Paris.
31
réservé lors de l’audience à l’échange d’arguments entre les parties. Pour en
défense donc cela nécessite un certain temps et il est impossible d’aller en deçà.
Or, le code de procédure civil prévoit une seul dérogation à ce principe dit
tribunal de première instance d’ordonner, sur requête d’une partie, l’une des
mesure conservatoires prévues par la loi sans que la partie contre laquelle cette
motivation des jugements ainsi que l’organisation des voies de recours sont
entendu et cela donc l’apparente à un contrôle du peuple, les juges évitent ainsi
elle permet au justiciable de vérifier qu’il a été écouté et entendu ce qui permet
grande rapidité car il faut du temps au juge pour rédiger cette motivation.
28
La procédure d’injonction de payer déroge au principe du contradictoire.
32
Les voies de recours sont une garantie contre une justice expéditive car
s'interroge sur les conditions dans lesquelles peut être rendue dans un délai
justice.
33
Il existe des procédures plus rapides que la procédure habituelle, car
pour que les États garantissent la célérité il ne suffit pas qu’ils assurent une durée
moyenne et raisonnable des litiges mais il faut aussi que le droit permette de juger
rapidement les affaires nécessitant une réponse à bref délai. Ces procédures
L’aboutissement d’un accord entre les parties peut aussi contribuer à une certaine
célérité (§ 4)
toute procédure qui intègre un souci d’efficacité, elle est issue de la pratique.
Conçu à l’origine comme une procédure d’urgence, dans le souci de préserver les
l’article 149 à l’article 154. Il s’agit d’une procédure rapide et simplifiée destinée à
vue de l’obtention d’une ordonnance de référé, n’a pas été définie par la loi29. La
première instance.
qu'au provisoire et sans préjudice de ce qui sera décidé sur le fond. Le caractère
à relever ici est le caractère provisoire. Cela signifie que la décision rendue en
référer ne tranche pas le litige au fond. Cette décision n’a pas d’autorité de chose
jugée au principal. Le juge de fond pourra trancher dans le sens qu’il veut. Le juge
des référés pour rendre sa décision va devoir se livrer à des appréciations très
précises sur le fond. Une décision est provisoire lorsque ses effets ne sont pas
définitifs.
de l’ordonnance sur requête ( que nous allons voir par la suite). Par conséquent
29
« Le juge des référés doit déterminer dans sa requête les éléments qui lui ont permis de constater la
réalisationde l’urgence » Arrêt de la cour suprême n 1645 du 2-11-1983 in « » مجلة قضاء المجلس االعلىn35-36
p :31.
35
l’instance en référé est introduite par voie d’assignation, c’est une procédure
d’accélération c’est pour cela que les plaideurs l’utilisent quand ils le peuvent.
jugement mais avec des spécificités) : qui n’a pas autorité de la chose jugée. C'est
fréquemment, le juge prononce, non plus des mesures d’attente, mais des
L’ordonnance sur requête est régie par les dispositions de l’article 148 du
première instance dans le ressort duquel la mesure doit être appliquée ou par son
délégataire.
30
Article 153 : « Les ordonnances sur référés sont exécutoires par provision... »
36
son créancier, demandée par voie d'ordonnance sur requête. Ici on se trouve dans
la matière contentieuse.
compétents pour statuer sur toute requête aux fins de voir ordonner des constats,
chose jugée. En cas de rejet, le requérant peut, à tout moment , présenter une
juridiction.
§ 3 : L’injonction de paiement
accélérée. Cette ordonnance est régie par les dispositions des articles de 155 à 165
du CPC. Elle peut être utilisée pour le recouvrement des créances fondée doit sur un
Même s’ils ont intérêt à le faire, les créanciers ne sont pas obligés de suivre
cette procédure. Cette dernière constitue une alternative à l’action qui peut être
exercée sur le fond et qui peut être exercée sur le fond et qui peut aboutir au même
résultat.
31
67 ص13 شروط الموضوع و الشكل" في "االشعاع" ع,بولمان محمد " مسطرة االمز باألداء
37
§ 3 : Procédures faisant intervenir un accord des parties
contente d’homologuer l’accord des parties. Cela a lieu en procédure civile, pénale
de contrôler les actes des parties, mais ce rôle est plus réduit que dans le dans le
cadre d’une procédure de droit commun. Il en va ainsi en droit civil lors du règlement
du divorce lorsque les parties se mettent préalablement d’accord sur ses modalités.
À côté des procédures d’urgence, les États doivent aussi chercher les
informatique et électronique.
humains que financiers, pour fonctionner dans des conditions satisfaisantes. Dès
lors que l’on impose à la justice des “standards” de qualité, au nombre desquels
service public les moyens et les crédits pour se doter des hommes et du
matérielle,
38
Le temps du délibéré est un temps d’attente insupportable pour les
parties, un temps d’oubli pour les avocats mais un temps de réflexion pour le juge.
Certes, il n’est pas imaginable que le juge passe plusieurs mois à réfléchir sur un
qui n’est pas chose aisée si on veut bien admettre que le procès résulte d’actions
combinées. Ainsi, Quant aux délais de transmission des documents, ils semblent
constituer des temps inutiles qu’il faut combattre. C’est pourquoi les nouveaux
Pourtant, même cet aspect matériel met en jeu les garanties du procès équitable.
d’équipement source d’inégalité entre les parties donc d’atteinte à l’égalité des
armes. Le principe de publicité pourrait également être atteint par les facilités
39
perceptibles les atouts de cet outil pour concourir à une justice de qualité, rendue
rapidement.
CONCLUSION
40
BIBLIOGRAPHIE
Sources législatives
Rapports et Revues
Ouvrages
Web-sites
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-
penal/dissertation/celerite-justice-479729.html
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-
penal/dissertation/delais-procedure-445638.html
41
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS........................................................................................................................................... 1
SOMMAIRE .................................................................................................................................................... 2
LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................................................. 3
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 4
PREMIÈRE PARTIE : LA CÉLÉRITÉ EN PROCÉDURE : UNE CONCEPTION ÉTENDUE .......................................... 11
CHAPITRE 1 : LA NOTION DU DÉLAI RAISONNABLE ........................................................................................ 11
SECTION 1 : QU’EST CE QUE SIGNIFIE UN DÉLAI RAISONNABLE ? ............................................................ 11
SECTION 2 : L’APPRÉCIATION DU DÉLAI RAISONNABLE ............................................................................ 14
§ 1 : L’appréciation objective ........................................................................................................................... 15
La complexité de l’affaire : ............................................................................................................... 15
Comportement des parties au litiges : ............................................................................................. 16
Le comportement des autorités: ..................................................................................................... 16
§ 1 : L’appréciation subjective.......................................................................................................................... 17
L’enjeu du litige................................................................................................................................ 17
CHAPITRE 2 : LES DÉLAIS DANS LA PROCÉDURE ............................................................................................. 18
SECTION 1 : LE RÉGIME DES DÉLAIS .......................................................................................................... 18
§ 1 : Les délais Avant l’ouverture d’une instance ............................................................................................. 19
§ 2 : Les délais de procédure ............................................................................................................................ 21
A- Catégorie de délais de procédure : .................................................................................................. 21
Les délais dits d’action : ................................................................................................................... 21
Les délais d’attente : ........................................................................................................................ 22
B- La computation des délais ............................................................................................................... 22
SECTION 2 : LA SANCTION DU NON-RESPECT DES DÉLAIS ........................................................................ 23
La forclusion : ................................................................................................................................... 24
CONCLUSION ............................................................................................................................................... 40
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................... 41
TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................................................. 42
42
… La célérité en procédure est un principe
qui fait référence à la place du temps dans
la justice. La justice doit constamment
s’adapter, elle doit suivre le temps, mais
est-elle pour autant capable de maîtriser
le temps. Le respect de ce principe est
une composante essentielle du procès
équitable qui permet de garantir une
bonne administration de la justice…
ELAASRI ABDELKARIM
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