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La loi n° 43-12 organisant l’autorité marocaine du marché des

capitaux1(AMMC)
Salma El MelloukiRiffi*

Résumé : L’étude entreprise s’articule autour de deux axes : le premier révèle qu’à l’heur où le Maroc
mise sur la modernisation de ses ressources de financement, notamment en matière d’instrument
financier, le maintien du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) comme régulateur des
marchés financiers, apparait improductif. Les raisons en sont d’ordre interne et international. Son
remplacement par l’AMMC signifie-t-il que ces raisons ont complètement disparu. On peut en douter. Mais
on ne peut nier que des avancées en ce domaine sont perceptibles, et peuvent parfaitement permettre à
l’AMMC de jouer son rôle de contrôle sur un marché dit d’instrument financier et non plus seulement de
valeurs mobilières. D’autant plus ainsi que le montre le second axe, que les moyens mis à sa disposition
sont loin d’être négligeables, puisqu’ils sont à la fois d’ordre normatif, répressif et de nature à permettre de
déterminer et de juguler les infractions à la loi 43-12 et aux législations visées à son article 4.

Mots clés : CDVM – AMMC – Régulation- Régulateur- Contrôle – Transparence –Marché financier.

INTRODUCTION
L’étude en cours se propose, à travers la présentation de l’AMMC, et plus précisément de ses
mécanismes et de sa mission de contrôle destinée à assurer la transparence des marchés financiers,
de rendre compte de la contribution de cet organisme à la protection de l’épargne investie dans les
instruments financiers. Cela pour en tirer des leçons à caractère plus général, en particulier en ce
qui concerne les voies explorées par le Maroc en vue d’un meilleur financement de son économie.
Ceci posé soulignons, avec instance, que la loi créant l’AMMC a partie liée avec beaucoup d’autres
textes qui expliquent sa raison d’être et indique le contexte dans lequel elle a pu voir le jour. Ces
textes se présentent souvent avec un contenu austère, parce que fortement technique. Familier
d’un droit plus normatif que technique, le juriste va-t-il s’en désintéresser ?Pendant un certain
temps oui mais plus aujourd’hui. A l’évidence, les textes en question interpellent de plus en plus les
juristes qui sont de plus en plus nombreux à les étudier. Cette constatation nous a encouragé à
tenter l’expérience, et ce notamment pour ce qui touche aux textes à caractère financier, et qui ont
un rapport avec l’AMMC.
Ceux-ci, notons-le, ont une histoire. Nous pouvons la retracer à partir de quelques lois majeures,
dont la présentation ne manquera pas de révéler l'importance des étapes appelées à être franchies
en direction de cette nouvelle conception du financement de l'économie à laquelle aspire le Maroc
qu'est celle de l'abondant de la logique bancaire au profit de la logique du marché, qui exige
toujours la présence d'organismes chargés de la surveillance des opérations s'y déroulant.
Aux nombre de ces lois figure, d’abord, le Dahir portant loi n° 1-93-211 du 21 septembre 1993
relatif à la bourse des valeurs 2, qui marque l’entrée du Maroc dans l’air de la « Marchéisation » et
1
*Professeur assistant à la faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Mohammedia
Dahir n°1-13-21 du 13 mars 2013 portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à l’autorité marocaine du marché des
capitaux, BO n°6144, 18 avril, 2013, p.1749
2
Voir BO n°42-33, 6 octobre 1993

1
de la « mobilérisation », avec cette précision essentielle que le terme bourse implique celui de
contrôle. D’où l’adoption de la loi n°1-93-212 du 21 septembre 1993 créant le CDVM auquel sera
confié ledit contrôle3. Faute de textes d’application permettant à l’AMMC de le supplanter, il
continuera d’être sollicité, et ce plus que par le passé, eu égard à l’importance des lois destinées à
être mise en place, qui rivalisent de zèle quant à la préconisation d’une véritable révolution en
matière d’innovation financière, sur laquelle compte le Maroc pour faire face à ses besoins en
financement, l’amenuisement de ses capacités budgétaires et l’essoufflement du système bancaire
aidant. Ces lois, dont la mise en œuvre exige une vérification de la transparence des marchés
financiers à toute épreuve, vont de celles consacrées au transfert de propriété d’instruments
financiers, comme la pension4 et le prêt de titres5,en passant par les trois textes qualifiés de
« potion magique » ou de remède à tous les maux dont souffre l »économie marocaine, que sont
ceux relatifs le premier à la titrisation des créances hypothécaires 6, le deuxième à la titrisation des
créances7 et le troisième, seul a demeuré en vigueur la titrisation des actifs 8, jusqu’à la loi n°46-12
datée du 20 mai 2014 par laquelle ver le jour ce que l’on appelle le marché à terme non encore
assortie de textes d’application9.
Les données qui précédent révèlent, s’il en été besoin, que l’AMMC ne peut être convenablement
appréhendée sans qu’il soit tenu compte de cette toile de fond.
Son examen en profondeur devrait s’orienter vers deux centres d’intérêt : elle devrait s’interroger,
d’abord, sur l’instauration de l’AMMC (1ère partie) ; et tenter, ensuite, de dégager un schéma d’ensemble de
la mise en œuvre de la régulation financière dont elle se charge (2ème partie).

I- L’instauration de l’AMMC
Pour en rendre compte deux démarches successives paraissent indispensables. Il faut, d’abord,
rappeler le contexte ayant favorisé l’émergence de l’AMMC dans le paysage financier marocain,
avant d’essayer d’en exposer les traits dominants.
Paragraphe 1 : Le contexte ayant favorisé l’émergence de l’AMMC
La création de l’AMMC s’imposa lorsque fut constater que le CDVM, été devenu anachronique aussi
bien au plan national qu’international.
A) Au plan national
Le maintien en vie d’un régulateur du marché boursier marocain aussi rigide et soumis à l’Etat que
le CDVM apparaissait de plus en plus en contradiction avec l’engagement du Maroc sur la voie de
l’assouplissement de sa législation et de ses procédures. D’autant plus que le Dahir n°1-93-212 du

3
Voir BO n° 42-23, 6 octobre 1993
4
Voir Dahir n° 1-04-04 du 21 avril 2004 portant promulgation de la loi n° 24-01 relative aux opérations de pension, BO
n° 52-10 du 6 mai 2004
5
Voir loi n° 45-12 promulguée par celle portant le numéro 1-12-56 du 28 décembre 2012, BO n° 61-24, 7 février 2013.
6
Voir loi 10-98 promulguée le 25 août 1999, BO n° 47-26 du 16 septembre 1997, p.42
7
Voir Dahir n° 1-08-95 du 24 octobre 2008 portant promulgation de la loi n° 33-06 relative à la tritrisation des créances
et modifiant et complétant la loi n° 35-94 relative à certaines titres négociables et la loi n°24-01 relative aux opérations
de pension
8
Loi n° 33-06 résultant du remaniement de la loi sur la titrisation des créances suite à l’adoption de la loi 119-13 du 13
mars 2013 promulguée par le Dahir n° 1-13-47 du 13 mars 2013, BO n° 61-84 du 5 septembre 2013
9
Voir Dahir n° 1-15-87 du 29 ramadan 1436 (16 juillet 2015) portant promulgation de la loi n°42-12 relative au marché à
terme d'instruments, BO du 15 octobre 2015

2
21 septembre 1993 précisé révèle, à se lecture attentive, la nécessité d’une réforme du CDVM dans
le sens d’une meilleure visibilité d’une mission de contrôle qui lui incombe.
D’autant plus, aussi, que les textes nouvellement adoptés en vue de réformer le cadre juridique
propre au secteur financier marocain et notamment la loi n°33-06 relative à la titrisation des actifs
exige un organisme à compétence élargie en matière de régulation.
B) Au plan international
On remarque là encore, que le CDVM est loin de refléter les préoccupations afférentes à l’espace en
cause. Le Dahir du 21 septembre 1993 susmentionné ne fait pas, ou très peu place aux principes et
objectifs de la régulation financière recommandés par l’Organisation internationale des
commissions de valeurs (OICV).
On en déduit que le Maroc ne peut échapper à l’harmonisation un tant soit peu, de ses normes de
régulations avec celles de l’OICV, dont il a choisi d’être membre à partir de 2007, et cela non en
vertu du caractère coercitif ou impératif de cette organisation, caractère qu’il lui fait défaut, comme
d’ailleurs à bon nombre d’autres organisations internationales, mais du principe
« Pactasuntservanda », d’âpres lequel les traités dûment conclus doivent être respectés.
C’est compte tenu des circonstances passées jusqu’ici en revue que l’article 1 er de la loi n°43-12 est
venu changer la dénomination du CDVM par une dénomination prenant appui sur la notion
d’autorité, comme c’est le cas en France. Cette dénomination s’entend de celle dite’’ AMMC’’, avec
cette précision que ce dernier sigle devra à l’avenir se substituer à celui du CDVM dans tous les
textes législatifs et réglementaires.
L’article précité la qualifie de personne moral public dotée de l’autonomie financière. En
conséquence, il pourra en son nom conduire des actions et qu’il pourra aussi, toujours en son nom,
être poursuivi en responsabilité. Sa capacité à réparer le préjudice pouvant être causé à autrui de
par sa faute, elle, est reconnue et établie, dès lors qu’elle a un patrimoine propre et que son
financement est organisé par l’article 22 de la loi susmentionné.
Paragraphe 2 : Les traits dominants de l’AMMC
L’AMMC se distingue par trois traits essentiels : la jouissance d’une ‘’certaine’’ indépendance, la
prise en charge de la supervision d’un marché financier à visage remodelé et la soumission à une
forte responsabilité.
A) La jouissance d’une ‘’certaine’’ indépendance
L’indépendance à laquelle on s’intéresse ici s’entend de la possibilité offerte par le législateur à
l’AMMC de prendre des mesures de régulation et de les appliquer sans être gênée de quelque
manière que ce soit.
Elle se présente sur différentes formes.La première de ces formes a partie liée avec la présidence du
conseil d’administration de l’AMMC, qui ne doit plus être assuré par le premier ministre ou toute
autre autorité gouvernementale déléguée par lui à cet effet comme fut le cas du temps du CDVM.
D’après l’article 17 de la loi n°43-12, le conseil d’administration de l’AMMC doit être désormais,
présidé par son président, qui comme tout haut fonctionnaire est nommé intuitu personae à ce
poste par le Premier ministre (art.91 de la constitution, version 2011), même si cela n’est pas dit
explicitement par la loi susvisée.
La deuxième forme d’indépendance dont peut se prévaloir l’AMMC apparaît à travers l’institution
d’un mandat délimitant la période durant laquelle le président de l’AMMC peut exercer sa fonction.
Pour éviter qu’il ne s’éternise dans cette dernière et qu’il ne devienne, de ce fait, sensible aux
influences extérieures pouvant entacher sa mission de régulation, l’article 15 al.2 de la loi évoquée
ci-dessus a fixé son mandat, ainsi d’ailleurs de celui de tout administrateur désigné intuitu
personae, à 4 ans renouvelable une seule fois. Il a été ainsi mis fin au mandat à durée indéterminée

3
qui prévalait à l’époque où le Dahir du 19 septembre 1977 plaçait le Premier ministre à la tête du
conseil d’administration de tous les établissements publics du royaume et, donc, du CDVM 10.
La troisième forme d’indépendance est révélée par l’article 15, al.1 de la même loi, qui précise et
complète celui portant le n° 2 de la loi n°23-01 promulguée par le Dahir n°1-04-17 du 21 avril 2004
ayant abrogé et remplacé l’article 5 du Dahir portant loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993
précité11.
La lecture de l’article en question laisse voir que la troisième composante du conseil
d’administration, les deux autres étant celles constituées respectivement, par deux représentants
compétents de l’administration et par un représentant de Banque al Maghreb désigné par le
gouverneur de cette dernière, ne doit sa présence au sein du conseil d’administration qu’à sa
propension à procurer à l’AMMC efficacité, impartialité et neutralité. Cela en raison de sa
compétence dans les domaines financier et juridique, de son intégrité et du fait que les personnalité
la formant ne peuvent, au moment de leur nomination intuitu personae par le ministre des Finances
et pendant toute la durée de leur mandat, ni relever de l’administration publique ou d’un
établissement public, ni occupé des postes de responsabilité au sein des personnes et organismes
soumis au contrôle de l’AMMC.
La dernière forme d’indépendance, elle, est révélée par celle dont bénéficie le collège des sanctions
au sein de l’AMMC, en tant que structure chargée d’instruire les dossiers pouvant faire l’objet d’une
sanction de la part de ladite autorité ou susceptibles d’être transmis à la justice, et qui se trouve
composer de 3 membre permanents : un magistrat, désigné par le ministre des finances, sur
proposition du ministre de la justice, et de deux personnes désignées intuitu personae par le conseil
d’administration, le tout conformément à l’article 19 de la loi 43-12.
La structure considérée apparait, contrairement à la Commission paritaire d’examen à laquelle elle
vient se substituer, indépendante à la fois par rapport au conseil d’administration et par rapport au
commissaire du gouvernement envisagé par l’article 2 de la loi n°43-12, afin de parer en quelque
sorte à la disparition du contrôle de tutelle impliqué par le CDVM en tant qu’établissement public,
et ce en surveillant de près les actes de l’AMMC.
L’article 2 alinéa 3 de la loi précitée interdit au représentant de l’Etat, dont nous venons de décliner
le nom, d’assister au délibérations du collège des sanctions, ainsi que d’intervenir, de quelque
manière que ce soit, dans les procédures d’enquête de contrôle et de sanction.
Le président du conseil d’administration de l’AMMC voit, lui, aussi, son influence sur le collège des
sanctions réduite à ‘’une peau de chagrin’’. Il se contente de prononcer les sanctions disciplinaires
et pécuniaires qu’il lui propose à l’issue de l’instruction des faits susceptibles de constituer une
infraction aux dispositions législatives en vigueur, ou encore de saisir, après avis qui lui donne,
l’autorité judiciaire de tous faits relevés par l’AMMC pouvant constituer une infraction à la loi 43-12
et aux législations énumérées par l’article 4 de cette dernière (Art. 19 de la loi n°43-12)
Il s’agit là d’une sorte de séparation des pouvoirs, qui témoigne de la volonté du législateur de
contourner les abus pouvant résulter de l’orientation de la prise en charge de tous les aspects de la
régulation financière vers une seule et unique structure régulatrice.
On peut également considérer ladite séparation comme une réponse aux difficultés pouvant être
rencontrées par le conseil d’administration autant qu’organe unique, d’exercer toutes les activités
envisagées par la loi 43-12.
Mais là encore l’efficacité du travail de régulation financière n’ira pas sans exiger la reconnaissance
d’une certaine marge de manouvre au collège des sanctions dont l’intervention est jugée

10
Voir BO 1977, p.1042 ; Voir dans le même sens Rousset (M.) et collaborateurs, « Droit administratif marocain »,
Imprimerie royale- Rabat, 1984, 4ème édition, pp212-213
11
Voir BO du 6 mai 2004

4
nécessaire. S’il on fait l’addition des formes d’indépendance que nous venons d’examiner, on
demeurera frappé par l’importance des dispositions adoptés par le législateur en vue de procurer à
l’AMMC une ‘’ certaine’’ liberté dans l’exercice de des fonctions, le besoin de satisfaire aux
recommandations émises par l’OICV en matière de régulation financière, et notamment à celle
selon laquelle « le régulateur doit être fonctionnellement indépendant » (voir deuxième principe
de l’OICV), aidant. Toutefois, on peut aussi considérer que ces formes d’indépendance sont plus
apparents que réelles, compte tenu de la politique de nomination et de désignation des différents
membre de l’AMMC pratiquée par l’Etat, politique qui lui permet non seulement de tenir à l’œil
lesdits membres mais de s’en servir pour imposer éventuellement ses vues.
Il va s’en dire mais il vaut mieux l’expliciter, que l’expression « plus apparent » ne signifie pas
négation de toute indépendance. Elle veut dire simplement que dans le cas d’espèce «
l’apparent » l’emporte sur le « réel », sans que la part de chacun d’eux soit déterminée avec
exactitude. Placé devant un nom , celui d’indépendance, le terme ‘’certaine’’ figurant dans l’intitulé
du présent paragraphe, avec des guillemets afin de le mettre en valeur, indique justement la
difficulté que l’on éprouve à connaitre l’étendue de l’indépendance qui nous occupe, en raison de
l’épais Damoclès que la politique susvisée suspend sur elle en permanence, ce qui d’ailleurs est loin
de plaire aux professionnels, qui de tous temps ont militer pour une autorité de régulation
réellement et totalement indépendante.
Pour faire la part des choses observant, et ceci est valable pour tous les autre pays, à commencer
par la France où l’AMMF qualifiée d’ »autorité publique indépendante », en dépit de la nomination
de la plupart de ses membres par le pouvoir en place 12, qu’il serait illusoire de croire à une
indépendance parfaite des régulateurs financiers vis-à-vis des Etats, dans la mesure où, si grande
que puisse être leur indépendance à l’égard de ces derniers, ils resteront toujours assujettis à eux
ne serait-ce que parce que leur prescription seront en dernier ressort contrôlée par un juge
étatique13.
B) La prise en charge de la supervision d’un marché financier à visage remodelé
Le point dont l’analyse est entreprise est d’une grande importance : il révèle que l’AMMC sera
désormais amené à superviser un marché financier se voulant plus large que celui prévu dans le
cadre de la loi n°1-93-212 du 21 septembre 1993. Plus précisément, elle est appelée à exercer son
contrôle non plus sur un marché de valeurs mobilières, comme c’était le cas avant son instauration,
mais sur un marché dit ‘’d’instruments financiers ‘’.
Le premier type de marché résulte de la lecture de l’article 1 er du Dahir susmentionné, au terme
duquel, il est précisé qu’ « il est institué un établissement public dénommé CDVM chargé de
s’assurer de la protection de l’épargne investi en valeurs mobilières » ; observation faite que ces
dernières s’entendent de celles visées à l’article 2 du Dahir n°1-93-211 du 21 septembre 1993 relatif
à la bourse des valeurs, dont sont exclus les titres « assimilés aux valeurs mobilières » envisagés par
l’article 3 de ce même Dahir, titres qui finiront cependant par y être inclus, suite à l’abrogation et au
remplacement des articles 2 et 3 précités par l’article 4 de la loi n°52-01 promulguée par le Dahir
n°1-04-18 du 21 avril 2004 déjà signalé14.
Le marché d’instruments financier, quant à lui, fait l’objet de l’alinéa 1 de l’article 3 de la loi n°43-12,
où il est indiqué que « l’AMMC est chargée de s’assurer de la protection de l’épargne investi en
instrument financier tel que défini à l’article 2 de la loi n°44-12 relative à l’appel public à l’épargne
et aux informations exigées des personnes morales et organismes faisant appel public à l’épargne.

12
Voir à ce sujet Couret (A.) et collaborateurs, op.cit., p176, n°338, ainsi que Guyon Yve, op.cit., p.839
13
Voir dans ce sens Couret (A.) et collaborateur, op.cit., p.979, n°1640
14
Voir supra introduction

5
Lorsque l’on prend connaissance de la liste des instruments financiers énumérés à l’article 2 de la loi
susvisée, on constate qu’elle fait place à la fois aux anciens titres connus sous le nom de « valeurs
mobilières « et à ceux assimilés à celles-ci et aux titres n’en faisant pas partie, comme les
« instruments financiers à terme régis par la législation en vigueur ». Mais les uns et les autres sont,
dorénavant, regroupés sous la même dénomination, celle dite « instruments financier », dont on a
déjà essayé de préciser les contours et caractéristiques au cours des développements antérieurs, et
dont la supervision doit être assurée par l’AMMC , laquelle est par définition plus large que celle
effectuée par le CDVM dans la mesure où elle s’étend à l’ensemble des « instruments financiers » et
non plus seulement aux « valeurs mobilières ».
Force nous est cependant de relever que pour mériter pleinement son nom d’AMMC et donc de
structure régulatrice à large champ d’intervention, le contrôle assumé par elle devrait aller plus loin
que « les instruments financiers », autrement du marché financier proprement dit, et ce en
s’étendant à d’autres types de placements. C’est du moins ce qui résulte de la lecture de L.621-1 du
code monétaire et financier de la France, dont le législateur marocain a reproduit in extenso le
premier tronçon. Ledit article prévoit, en effet, que l’AMF veille « à la protection de l’épargne investi
dans les instruments financiers et tous autres placements donnant lieu à un appel public à
l’épargne ».
Le remodelage du visage du marché financier de l’époque Du CDVM ne s’arrête pas à ce qui vient
d’être rappelé. La loi n°43-12 fait en effet place à d’autres nouveautés ; et tout d’abord à celle visée
à l’article 3, alinéa 6, où l’on peut lire : « afin de renforcer la protection de l’épargne investi en
instrument financier, l’AMMC contribue à la promotion de l’éducation financière des épargnants ».
Il s’agit là, en fait, de l’institutionnalisation d’une pratique qui avait cours déjà du temps du CDVM.
On peut y ajouter celle faisant l’objet des articles 31 à 33 de la même loi qui concerne la
certification professionnelle. Pour être certaine que les collaborateurs des personnes morales
soumises à son contrôle , celles énumérées à l’article 4 de la loi précitée, dont les prestataires
d’investissements portant sur les instruments financiers, disposent d’un niveau de connaissances et
de qualification approprié à l’exercice des responsabilités qui leur sont confiées, l’AMMC sera
amenée à adhérer au système de certification professionnelle des acteurs du marché, non consacré
jusque-là par le droit marocain, et qui ,en France, sera introduit à partir du 30 janvier 2009, dans le
règlement général de l’AMF.
La mise en œuvre dudit système implique, d’abord, la détermination des fonctions pouvant être
exercés par les collaborateurs susvisés, fonction dont la liste est fixée par voie réglementaire sur
proposition de l’AMMC, et qui concernent les professions de vendeurs, de gérants, de responsable
de la compensation d’instruments financiers et de responsable post-marché, pour ne s’en tenir qu’à
l’essentiel. Ensuite, la tenue d’examens auxquels ceux des candidats qui auront réussi seront
réputés justifiés d’une formation probante et adéquate. Enfin, de l’habilitation à exercer telle ou
telle fonction, qui est matérialisée par l’octroi d’une carte professionnelle laquelle a une durée
variant selon la nature de la fonction devant être exercé, et qui peut être renouvelée suspendue ou
retirée à titre de sanctions disciplinaires prononcée dans les conditions prévues à l’article 9 de la loi
n°43-12, appelée à être évoquée plus loin.
C) La soumission de l’AMMC à une forte responsabilité
A cet égard, il y a lieu de noter que la responsabilité de l’autorité de régulation figure parmi les
principes fondamentaux retenus par l’OICV pour juger de la qualité de la réputation financière dans
un pays donné.
La responsabilité considérée signifie que dans l’exercice de ses missions, ainsi que dans l’usage qu’il
fait des textes, de ses pouvoirs et de ses ressources mises à sa disposition, l’autorité de régulation
doit être soumise à une surveillance et à un examen permanent.

6
Pour ce faire, l’Etat va instituer les mécanismes lui permettant de contrôler de près l’AMMC,
contrôle qui vient s’ajouter à celui prévu par les articles 23 et 24 de la loi n°43-12.
A la tête de ces mécanismes figure le commissaire du gouvernement qui, d’après l’article 2 alinéa 1,
de la loi n°43-12, est nommé auprès de ladite autorité par le ministre des finances, afin de contrôler
ces activités et de veiller au respect des dispositions législatives régissant ces dernières, ce qui,
comme on l’a déjà fait remarquer tient lieu de contrôle de tutelle auquel était soumis le CDVM
entant qu’établissement public.
Le représentant de l’Etat concerné s’assure également, toujours en vertu de l’alinéa 1, que le
collège des sanctions disposes des moyens nécessaires pour exercer ces activités en toute
indépendance.
De même, ainsi que le révèle l’alinéa 2 de l’article susmentionné, il assiste, avec voix consultative à
toutes les séances du conseil d’administration et aux délibérations des comités restreints émanent
de ce conseil, chaque fois que cela est compatible avec les missions qui lui sont dévolues.
En outre, l’alinéa 3 du même article prévoit que l’intéressé est en droit de recevoir communication
des procès-verbaux des séances et délibérations dont il vient d’être fait état, ainsi que d’exiger
d’une part, communication de toutes pièces qu’il estime nécessaires à l’accomplissement de sa
mission, et d’autre part, soumission de toutes les décisions de l’AMMC à une seconde délibération
avant leur exécution.
S’y ajoute au terme de l’alinéa 4 de l’article précité, la nécessité de l’approbation de la répartition
des bénéfices de l’AMMC par le commissaire du gouvernement avant que cette répartition ne
reçoive celle du conseil d’administration.
Le deuxième mécanisme permettant de contrôler l’AMMC réside dans l’institution de l’obligation
pour cette autorité de rendre compte de ses activités et de celles du marché des capitaux, grâce à
l’établissement d’un rapport annuel devant être communiqué au premier ministre, comme le
prévoit l’article 57 de la loi n°43-12.
Le troisième mécanisme ayant le même but que le précédant apparaît à travers l’article 6 de la loi
susvisée consacré aux circulaires élaborées par l’AMMC, dont il sera question plus loin. Ces
circulaires ne peuvent produire d’effet que si elles sont homologuées par le ministre des finances et
publiés au Bulletin officiel.
Le dernier mécanisme qui vaut d’être évoqué consiste dans l’institution du contrôle de l’AMMC par
la cour des Comptes selon les formes prévues par la loi n° 12-79, promulguée par le Dahir du 14
septembre 197915. Cette cour a reçu une mission tout à fait nouvelle, celle d’assurer un contrôle de
gestion rigoureux du patrimoine d’un grand nombre d’organisme au nombre desquels doit en
principe figurer l’AMMC.

II- La mise en œuvre de la régulation financière incombant à l’AMMC


La réponse à la question en cours d’examen ne peut résulter que de deux démarches successives
ayant des buts différents mais complémentaires. Il faut, d’abord, chercher à connaitre les objectifs
qui la sous-tendent. Il faut, ensuite, clarifier le problème des moyens permettant de lui donner un
contenu concret.
Paragraphe 1 : Les objectifs sous-tendant la mise en œuvre de la régulation financière incombant
à l’AMMC
Les objectifs assignés à la mise en œuvre de la régulation financière incombant à l’AMMC peuvent
être constatés au vue des quatre premiers alinéas de l’article 3 de la loi n°43-12, qui en ce domaine,
reprend l’alinéa 3 de l’article 1er du Dahir portant loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993 relatif,
entre autres au CDVM, en le précisant et en lui apportant quelques améliorations.
15
Voir BO, 1979, p.565, rectificatif, p.771

7
Outre le fait qu’ils se présentent chacun avec un contenu dont les éléments se déduisent assez
souvent les uns des autres, ces objectifs ont pour caractéristique d’être à la fois complémentaires et
sujets à chevauchement.
Le premier à révéler cette réalité est celui visé à l’alinéa 1 er de l’article 3 de la loi n°43-12, où il est
indiqué que l’AMMC doit « veiller, conformément aux principes de protection de l’épargne et du
traitement équitable des investisseurs, à l’égalité de traitement des épargnants, à la transparence
et à l’intégrité des marchés des capitaux et à l’information des investisseurs. »
Que faut-il entendre par égalité de traitement des épargnants sinon que l’AMMC doit avoir pour but
essentiel de garantir l’égalité entre contractant dans des opérations boursières, en faisant en sorte
que l’un deux, celui qui se voit communiquer une information privilégiée et se trouvant, de ce fait
dans une position avantageuse par rapport aux autres épargnants, n’en tire profit au détriment de
ceux qui n’en pas eu connaissance 16. Il en résulte que la même information doit être donnée à tous
les investisseurs et en même temps. Il en résulte aussi que l’objectif qui nous occupe implique la
lutte contre les abus du marché, et en particulier contre les opérations dites d’initiés. Pour qu’il en
soit ainsi, la structure régulatrice susvisée est tenu d’avoir constamment en vue la sauvegarde du
principe de transparence, qui semble occuper une place privilégiée dans le processus de
modernisation du marché des capitaux dans lequel le Maroc s’est engagé depuis 1993 17 . Ledit
principe s’analyse dans le fait de lever le voile sur tout ce qui est susceptible de permettre aux
épargnants de prendre leur décision d’investissement en connaissance de cause, de protéger leur
consentement.
Le législateur ne s’arrête pas là, il considère qu’il faut, en outre, que ces épargnants puissent faire
confiance au marché, autrement dit au mécanisme de formation des cours, au système des
cotations et aux procédures de transfert de titres entre acheteurs et vendeurs 18, confiance qui a été
ébranlée par les excès et les disfonctionnements constatés lors de la crise des Subprimes . Par
conséquent, l’AMMC est invitée à veiller à l’intégrité du marché, en évitant à celui-ci d’être irrigué
de fausses informations, ou d’informations imprécises et peu fiables.
L’alinéa 1 de l’article 3 de la loi n°43-12, qui envisage l’objectif en analyse, se termine par l’incitation
de l’AMMC à s’occuper activement de l’information des investisseurs, informations devant être
assurées par les émetteurs d’instruments financiers qui y sont tenus par l’obligation dite
d’information, en raison de la place centrale qu’ils occupent dans la protection de cette dernière.
Le deuxième objectif que se fixe le législateur en créant l’AMMC est révélé par l’alinéa 2 de l’article
3 de la loi n° 43-12, aux termes duquel il est stipulé que « l’AMMC s’assure du bon fonctionnement
du marché des capitaux et veille à l’application des dispositions législatives et réglementaires
relatives audit marché. »
S’assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux revient, somme toute, à surveiller de près
tous ce qui pourrait affecter l’efficacité de ce marché, à lui permettre de faire naitre la confiance,
d’acquérir ou de conserver une notoriété suffisante pour attirer un grand nombre d’épargnants et
d’être à l’abri de l’éclatement de scandale pouvant le déstabiliser comme ceux connus sous le nom
de l’affaire Enrron et Parmalat et qui ont jeté le discrédit sur les marchés financiers durant les
années 200019.
Envisagé de ce point de vue, l’objectif dont l’étude est entreprise recoupe et croise celui qui le
précède, puisque là encore il est question, quoi que de façon implicite, de s’assurer du bon
16
Voir à ce sujet Bonneau (Th.) et Drummond (F.), « Droit des marchés financiers », Economica, 2005, 2ème éd., p.620,
note 4
17
Voir à ce sujet : « Transparence des marchers financiers : pour une meilleur protection de l’épargne », Rvue marocaine
Al maliya n°54, avril 2014, p.p 11-12
18
Voir dans ce sens Lehmann (P.J.), « Bourse et marchés financiers », Dunod, 2008, 3ème éd. p.63
19
Voir à ce propos Couret (A.) et collaborateurs, op.cit, p176, note 4

8
fonctionnement du marché de capitaux, de la bonne gouvernance de celui-ci, et ce en demandant à
l’AMMC de veiller au traitement équitable des épargnants, à la transparence et à l’intégrité dudit
marché.
Cela dit, le bon fonctionnement visé dans le cadre du deuxième objectif ne s’obtient pas
uniquement par le contrôle des principes et procédés similaires à ceux que nous venons de rappeler
mais également par celui devant porter sur l’application des dispositions législatives et
réglementaires relatives au marché considéré.
Entant que partie intégrante du droit financier, ces dispositions se caractérisent par une spécificité
marquante, qui réside dans la finalité qui s’y attache. Elles sont en effet conçues avant tout pour
permettre et pour garantir un bon fonctionnement du marché des capitaux. C’est ce que laisse
entendre certains auteurs en écrivant : « le bon fonctionnement du marché financier est une fin qui
justifie les techniques juridiques mises en œuvre pour y parvenir »20. De cela le législateur est
d’ailleurs tellement convaincu qu’il n’aura de cesse d’améliorer les dispositions considérées, au
besoin en instrumentalisant le droit des sociétés, qui finira par devenir pour une large part « le
servant du droit financier »21, dont elles procèdent.
L’objectif correspondant au troisième alinéa de la loi 43-12 consiste, lui, dans l’appel lancé en
direction de l’AMMC, afin de faire rentrer dans ses vues la nécessité d’une surveillance minutieuse
de « l’activité des différents organismes et personnes soumis à son contrôle tels que visés à l’article
4 de la loi n° 43-12 ; et de s’assurer que l’information devant être fournie aux investisseurs en
instruments financiers et au public est établie et diffusée conformément aux lois et règlements en
vigueur.
Force nous est de relever que si un tel objectif n’était pas envisagé, il aurait été difficile d’imaginer
un quelconque fonctionnement optimal du marché des capitaux, une modernisation du système de
sa gestion compte tenu du grand nombre de personnes et d’organismes ayant affaire à l’épargne
investi dans les instruments financiers et, donc, des risques de non-respect des dispositions
législatives et réglementaires s’appliquant à leurs activités. Qu’il suffise, pour s’en apercevoir de
jeter un coup d’œil sur l’article 4 de la loi n°43-12.
Reste, pour que le tableau soit complet, à évoquer l’objectif visé à l’article 4 de la loi précitée
objectif qui ne figure pas dans le texte créant le CDVM. Il y est précisé « que l’AMMC doit s’assurer
du respect de la législation et de la réglementation en vigueur relatives à la lutte contre le
blanchiment de capitaux par les personnes et organismes placés sous son contrôle ». Autrement dit,
elle est invité à contrôler l’obligation de déclaration de sommes ou d’opérations soupçonnées
d’être d’origine illicite qui pèse sur les personnes et les organismes indiqués ci-dessus. A défaut, le
marché financier risque de devenir un des canaux privilégiés pour recycler l’argent issu des trafics
illégaux dits également « argent sale ».
Paragraphe 2 : Les moyens permettant de mettre en œuvre la régulation financière incombant à
l’AMMC

Pour assurer la régulation dont elle a la charge, l’AMMC dispose de moyens normatifs, de moyens
répressifs et de moyens permettant de déterminer et de juguler les infractions à la loi n043-12 et
aux législations visées à son article 4.
A) Les moyens normatifs

20
Voir Rontchevsky (N.) ; Storck (J.P.) et Starck (M.), « Le réalisme du droit des marchés financiers », in « Mélanges
D.Schmidt », Joly Editions, 2005, p.447

21
Voir Pietrancosta (A.), « Le droit des sociétés sous l’effet des impératifs financiers et boursiers », thèse, Paris, 2000
ainsi que Couret (A.) et collaborateurs, op. cit. p.5

9
Ceux-ci s’entendent du règlement général que l’AMMC est autorisée à prendre et des circulaires ou
instruction destinées à le compléter, dont elle a également le droit de se doter.
1) Le règlement général
L’article 11 de la loi n°43-12 énonce, que l’AMMC établie un règlement général, qui rappelle celui
adopté par l’AMMF comme l’y autorise L-621 du code monétaire et financier de la France. Ce
règlement est examiné par le conseil d’administration de ladite autorité, avant sa soumission au
ministère des finances. Une fois approuvé par ce denier il est publié au Bulletin officiel sous forme
d’arrêté.
Son contenu est déterminé par le même article que celui que nous venons de citer. L’AMMC y
envisage les règles déontologiques applicables à ses agents et aux personnes formant les conseils
d’administration et les personnes formant les collèges des sanctions. De même, elle y prévoit les
modalités de fonctionnement de ces deux dernières structures, ainsi que la procédure des
indemnités qui peuvent être donnés aux membre de la première et les modes de rémunération, de
désignation et de révocation concernant ceux de la seconde. En outre, elle y fait mention des
modalités relatives à l’instruction des dossiers par le collège des sanctions (procédure de saisine
dudit collège, notification des griefs aux personnes mises en cause, instruction des faits relevés,
etc.), à l’élaboration des circulaires, que nous aurons à examiner plus loin, au système de
certification professionnelle, déjà étudié, et au traitement des réclamations reçus par l’AMMC en
application des dispositions de l’article 52 de la loi 43-12. Enfin, elle y évoque le montant des
pénalités découlant du non-respect des dispositions des circulaires de l’AMMC.
En revanche, elle n’y fait aucune allusion à la procédure de rescrit retenue dans le cadre de l’AMF,
procédure destinée à permettre aux professionnels d’obtenir à l’occasion d’une opération
déterminée une prise de position préalable de l’AMMC par rapport à l’interprétation de son propre
règlement général22 .
Au total, on peut dire que ce dernier constitue un prolongement des dispositions législatives et
réglementaires dont il rend aisé la mise en pratique et, en même temps, assure la délimitation du
champ d’intervention du régulateur23.
2) Les circulaires ou instructions
Pour compléter son règlement général, l’AMMC a la possibilité d’édicter et de publier des
circulaires, dont les destinataires sont les divers organismes et personnes soumis à son contrôle.
Selon l’article 6 de la loi n°43-12, ces circulaires fixent :
- Les règles de pratiques professionnelles qui s’appliquent aux organismes et personnes évoquées ci-
dessus, et cela aussi bien dans le cadre des relations entre eux que dans celui de leur relation avec
les épargnants ;
- les règles déontologiques permettant d’éviter les conflits d’intérêt d’assurer le respect des principes
d’équité, de transparence, d’intégrité du marché et de primauté de l’intérêt du client ;
- et, le cas échéant les modalités techniques ou pratique d’application des dispositions législatives ou
réglementaires applicables aux dits organismes et personnes.
Les dispositions de ces circulaires sont opposables aux personnes et organismes concernés dès
qu’elles leurs sont notifiées ou le cas échéant, dès leur publication selon les modalités prévues par
le règlement général. En outre, en cas de publication d’une circulaire au Bulletin officielle, les
dispositions de la circulaire susvisée deviennent opposables aux tiers à compter de la date de ladite
publication, ce qui constitue une dérogation au principe de non opposabilité de ces circulaires aux
tiers.

22
Voir à ce sujet Le Cannu (P.), « Le rescrit de la COB : un nouvel instrument d’interprétation du droit boursier », Bulletin
Joly, 1990, p.927
23
Voir dans ce sens Couret (A.) et collaborateurs, op. cit, p .180

10
Contrairement à ce qui prévalait du temps du CDVM, les circulaires établies par l’AMMC ont une
valeur réglementaire, dans la mesure où d’après l’article 7 de la loi précité, elles sont homologuées
par le ministre des Finances et publiés au Bulletin officiel. Elles peuvent donc être rapprochées des
dispositions réglementaires classiques, et peuvent, de ce fait, être attaquées devant le tribunal
administratif.
B) Les moyens répressifs
Pour faire respecter la réglementation financière, la loi 43-12 met à la disposition de l’AMMC deux
types de moyens répressifs : les moyens répressifs à caractère administratif et ceux à caractère
pénal.
1) Les moyens répressifs à caractère administratif
Ceux-ci consistent dans des sanctions disciplinaires et pécuniaires, qui doivent être prononcées par
le président de l’AMMC, selon l’avis conforme du collège des sanctions, et qui requièrent le droit,
pour la personne qui les subit, de se faire assister d’un conseil de son choix, ainsi que de saisir le
juge administratif d’un recours en annulation dirigé contre les décisions irrégulières de ladite
autorité24.
a) Les sanctions disciplinaires
Les sanctions disciplinaires résident d’abord dans l’avertissement et le blâme, comme c’est le cas
en présence d’un manquement aux règles déontologiques ou de pratiques professionnelles édictées
par les circulaires de l’AMMC (art. 8), observation faite que de telles sanctions peuvent, parfois
selon l’art.13, se cumuler avec celles prononcées en matière pécuniaire et des pénalités de retard
visées aux articles 10, 11 et 12, dont il sera question juste après.
Ensuite, dans la suspension, pendant une certaine durée, d’un ou plusieurs membres des organes
d’administration, de direction et de gestion.
En troisième lieu, dans le retrait ou la suspension, pour un délai déterminé de l’autorisation
d’exercer telle ou telle activité.
Enfin, dans la proposition d’interdire ou de restreindre l’exercice d’une activité pouvant être faite au
ministre chargé des Finances.
Les sanctions évoquées dans les trois derniers cas selon l’article 9, alinéa 1 qui les envisage, lorsque
l’AMMC constate des faits de nature à fausser le fonctionnement du marché, ou à procurer un
avantage qu’on ne peut obtenir dans le cadre d’un fonctionnement normal du marché, à porter
atteinte aux principes d’égalité d’informations ou de traitement des épargnants ou des clients ou à
leurs intérêts ou à faire bénéficier quiconque d’agissements contraires à des obligations
professionnelles.
b) Les sanctions pécuniaires
- Une sanction pécuniaire n’excédant pas 200.000 DH peut être infligée à toute personne ou
organisme n’ayant pas respecté les règles déontologiques ou de pratiques professionnelles. Cette
sanction le quintuple du montant des profits lorsque ceux-ci ont pu être réalisés (art.9, al.2).
- De même une sanction ne devant pas excéder 200.000 DH peut être appliquée à la personne à
laquelle se trouve reproché l’un des faits énumérés à l’alinéa 1 de l’article 9 précité.
- Par ailleurs, le retard de diffusion d’informations au public, ou de transmission de documents ou
d’information à l’AMMC, conduit le président de celle-ci à prononcer une pénalité de retard, sans
que celle-ci puisse excéder 5000 DH par jours (art.10).
- S’y ajoute, le prononcé d’une sanction ne dépassant pas 200.000 DH à l’encontre des personnes
qui ne respectent pas les obligations mises à leur charge en vertu des articles26, 27, 28, 30 et 36,
avec cette précision que le président de l’AMMC ne peut y procéder sans avoir au préalable

24
Voir à ce sujet les articles 9, 11 et 56 de la loi n°43-12

11
entendu ou dûment convoqué la personne concernée 10 jours ouvrables au moins, par lettre avec
accusé de réception lui signifiant les faits relevés (art.11).
Enfin, une sanction pécuniaire ne devant pas là encore dépasser 200.000Dh peut être prononcée à
l’encontre des personnes morales soumises au contrôle de l’AMMC qui charge des personnes à
exercer des fonctions en leur sein alors qu’elles ne disposent pas d’habilitation (art.12, al.1), dans la
mesure où elles ne justifient pas, comme l’indique l’article 31 d’une formation probante et
adéquate, selon les modalités et conditions fixées à l’article 21 consacré au règlement général.
La même sanction peut être infligée à toute personne physique qui exerce l’une desdites fonctions
sans disposer au préalable de l’habilitation de l’AMMC (art.12 al.2).
2) Les moyens répressifs à caractère pénal
Contrairement à ceux examinés précédemment, les moyens répressifs à caractère pénal ne sont pas
prononcés par l’AMMC mais plutôt par le législateur, qui, pour stopper et réprimer certains
comportements, créent des sanctions pénales.
Pour rendre compte de celles-ci, il semble opportun de distinguer les sanctions applicables au
manquement concernant les matières autres que l’information de celles appliquées au
manquement relatif à cette dernière.
a) Les sanctions applicables aux manquements enregistrés en matière
d’information
A la tête des sanctions faisant l’objet du présent paragraphe figure celles concernant l’information
privilégiée, notion qu’il convient de définir avant de se pencher sur l’information s’y rapportant.
D’après l’article 42, al.2, on entend par information privilégiée toute information encore inconnue
du publique, relative directement ou indirectement, à un ou plusieurs émetteurs d’instruments
financiers ou à un ou plusieurs instruments financiers et qui est susceptible, une fois connu du
public d’affecter le cours des instruments financiers concerné ou y afférent.
Ladite information peut également selon l’alinéa 3 de l’article précité, être relative à la marche
technique, commerciale ou financière d’un émetteur ou aux perspectives d’évolution d’un
instrument financer encore inconnu du public et susceptible d’affecter la décision d’un investisseur.
Toute personne disposant dans l’exercice de sa profession ou de ses fonction d’information de ce
genre et qui les aura utilisés pour réaliser ou permettre sciemment de réaliser sur le marché, soit
directement, soit par personne interposée, une ou plusieurs opération, sera en vertu de l’article 42
(al.1) puni d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une amende pouvant atteindre le quintuple
du profit éventuellement réalisé , sans qu’elle puise être inférieure à 200.000 DH, ou de l’une de
ces deux peines seulement.
Et punie des mêmes peines, toute personne, autre que elle évoquée précédemment possédant, en
connaissance de cause des informations privilégiées sur les perspectives ou la situation d’une
société dont les titres sont cités à la Bourse des valeurs ou sur les perspectives d’évolution d’un
instrument financier, qui réalise ou permet de réaliser directement ou indirectement , une
opération ou communique à un tiers des informations avant que le public ait connaissance de ces
dernières (art.42, al.3).
Par ailleurs, l’information privilégiée, telle que définie auparavant, peut, selon l’article 43 de la loi
précitée, être considérée comme ayant fait l’objet d’un manquement lorsqu’elle est communiquée
par une personne à un tiers en dehors du cadre normal de ses fonctions. Dans ce cas, la personne
en question encourt une peine de trois mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de 20.000
à 100.000 DH.
La dernière sanction se rapportant à la matière qui nous occupe a trait aux fausses informations.
L’article 44 de la loi susmentionnée déclare à cet égard : » toute personne qui aura sciemment
répondu dans le public, par des voies et moyens quelconques, des informations fausses ou

12
trompeuses sur les perspectives ou la situation d’un émetteur d’instruments financiers ou sur les
perspectives d’évolution d’un instrument financier, de nature à agir sur les cours ou de manière
générale, à induire autrui en erreur, sera passible d’un emprisonnement de 3 mois à 2 ans et d’une
amende de 10.000 DH à 5000000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement. Le montant de
cette amende peut être porté jusqu’au quintuple du montant du profit éventuellement réalisé,
sans qu’il puisse être inférieur à ce même profit ».
L’article 44 ajoute, en son alinéa 2, « Sera punie des mêmes peines… toute personne qui,
directement ou indirectement, ou par personne interposée, aura sciemment exercé ou tenté
d’exercer sur le marché des instruments financiers une manœuvre ayant pour objet d’agir sur les
cours ou, de manière générale, d’entraver le fonctionnement régulier du marché en induisant autrui
en erreur. »
b) Les sanctions appliquées aux manquements concernant des matières autres que
l’information
Il en est ainsi, d’abord, de l’amende de 10.000 à 100.000 DH infligée à toute personne qui fait
obstacle à l’exercice des missions d’enquête et de contrôle de l’AMMC, avec cette précision qu’en
cas de récidive, le contrevenant est puni d’un emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de
50.000 à 500.000 DH ou de l’une des peines seulement (art.46).
Ensuite, des peines auxquelles s’expose toute personne qui n’aura pas consigné la somme fixée par
le juge en vertu de l’article 39 dont il sera fait état ultérieurement ou qui aura fait obstacle aux
mesures ordonnées en application dudit article peines consistant dans un emprisonnement de 1
mois à 6 mois et dans une amende de 50.000 à 500.000 DH , ou dans l’une de ces deux peines
seulement (art.47).
Par ailleurs , on peut faire mention de l’amende de 20.000 à 200.000 dont est passible toute
personne soumise au contrôle de l’AMMC , en vertu de l’article 4 de la loi n°43-12 , signalé déjà à
plusieurs reprises, et qui donne sciemment des informations inexactes à ladite autorité ou qui
refuse de lui communiquer des informations ;observation faite qu’en cas de récidive, le
contrevenant est puni d’un emprisonnement de 3mois à 1 ans et d’ »une amende de 40.000 à
400.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement (ar.48).
Enfin, il peut être fit état de la révocation qu’encourt, en plus des sanctions prévues par l’article 42
cité ci-dessus, tout membre du conseil d’administration de l’AMMC où de son personnel, qui aura,
directement ou par personne interposée, réalisé des transactions sur les instruments financiers
d’une personne morale faisant l’objet d’une opération pour laquelle une note d’information est
soumise au visa de ladite autorité, transactions qui auront été réalisées avant que le contenu de la
note précitée ait été rendu public.
c) Les moyens permettant de déterminer et de juguler les infractions à la loi n°43-
12 et aux législations visées à son article 4
Les moyens en examen s’entendent, d’une part, de la possibilité donnée à l’AMMC de rechercher et
de constater les infractions à la loi 43-12 et aux législations visées à son article 4 et, d’autre part, de
celle qui lui est offerte de poursuivre judiciairement les personnes et organismes mis en cause et se
trouvant soumis à son contrôle.
1) Recherche et constatation des infractions à la loi 43-12 et aux législations visées à son
article 4
L’AMMC est dotée d’importants moyens pour déterminer et constater les infractions à la loi n°43-12
et aux législations énumérées à son article 4, et ce non seulement pour lui permettre face aux
exigences de sa mission mais aussi à celles des organismes étrangers, avec lesquels des accords sont
conclus, ratifiés et dûment publiés au Bulletin officiel, sous réserve du respect des principes, des
choix et des valeurs auxquelles le Maroc est attaché.

13
Ainsi selon l’article 34 de la loi précitée des enquêtes peuvent être effectuées auprès des
organismes et des personnes soumis à son contrôle, afin de rechercher et de constater les
infractions à la loi indiquée ci-dessus et aux législations visées à son article 4.
En plus des agents de police judiciaire, ces enquêtes sont menées par des agents spécialement
nommés par l’AMMC, qui sont assermentés et tenus au secret professionnel. Pour mener à bien
leurs tâches, ces agents sont autorisés à accéder à tous les locaux à usage professionnel, à se faire
communiquer tous documents et pièces utiles, et en obtenir copie, à entrer en contact avec toute
personne susceptible de leur fournir des informations en rapport avec leur mission, et en établir un
procès-verbal signé, séance tenante, par eux et le représentant légal des entités soumises au
contrôle de l’AMMC, ou par toute personne désignée par elle à cet effet, étant bien noté que le
refus de signature doit être signalé dans le procès verbale, lequel doit également comprendre la
signature des personnes entendues à cette occasion.
Certaines infractions, comme celles visées aux articles 42, 43 et 44, signalés précédemment,
nécessitent, quant à leur recherche et constatation, des enquêtes dont la réalisation exige le
recours à une méthode particulière, ainsi que le révèle la lecture de l’article 35 de la loi
susmentionnée. Les agents qui s’en charge ne procèdent, en effet, à l’audition des personnes
pouvant leur communiquer des informations qu’après convocation par lettre recommandée, avec
accusé de réception ou par voie de huissier de justice, convocation devant être envoyée deux jours
ouvrables au moins avant la date fixée et donner la possibilité à la personne concernée de se faire
assister par un conseil de son choix, le tout après s’être référé aux ordres de mission.
Si les enquêtes menées dans les conditions dont nous venons de faire état laisse présumer
l’existence d’infractions aux articles 42,43 et 44 de la loi 43-12, le président de l’AMMC peut,
d’après l’article 37 de la loi à peine évoquée, ordonner aux agents précités d’effectuer en tous lieux,
professionnels ou autres, des visites domiciliaires, des perquisitions, des saisies et la mise sous
scellé pour la recherche de documents ou tous éléments matériels établissant une infraction aux
dispositions desdits articles , sans se voir opposer le secret professionnel. Toutefois, cela ne peut
avoir lieu qu’après autorisation du procureur du roi dans le ressort duquel sont situés les lieux à
visiter ou de l’un seulement du procureur du roi si les locaux sont situés dans le ressort à la fois des
uns et des autres.
Dans le cas où la demande d’autorisation est fondée, le procureur du roi compétent désigne un ou
plusieurs officiers de police judiciaire pour assister aux opérations que le président de l’AMMC
entend mettre en œuvre et de le tenir informer de leur déroulement, avec cette précision que la
visite de locaux occupés par des femmes implique de sa part la désignation d’une femme, comme le
prévoit le deuxième alinéa du paragraphe 2 de l’article 60 de la loi relative à la procédure pénale.
Les opérations en cause s’effectue, toujours selon l’article 37, sous son contrôle, ce qui l’habilite à
de rendre dans les locaux pendant leur exécution, à décider de la suspension ou de l’arrêt de la
visite domiciliaire.
Celle-ci, notons-le ne peut commencer avant 6h du matin ou après 9h du soir. Dans les lieux ouverts
au public, son déclenchement ne s’opère que pendant l’ouverture de l’établissement. Son
accomplissement se réalise en présence de l’occupant des lieux ou de son représentant et avec leur
accord recueilli par écrit. A défaut, l’officier de police judiciaire, qui, lui aussi est tenu au secret
professionnel, conformément au troisième alinéa de la loi relative à la procédure pénale, requiert
deux témoins en dehors des personnes relevant de l’autorité du procureur du roi et de celle de
l’AMMC.
La crainte de la disparition des preuves recherchées, en raison de leur caractère fongible ou de leur
nature, rend, cependant, possible l’intervention de la visite domiciliaire à toutes heures, ainsi
d’ailleurs que de celles de la perquisition, de la saisie et de la mise en scelle.

14
Les occupants des lieux faisant l’objet de l’une de ces dernières, ou leur représentant, sont tenus de
n’apporter aucun obstacle aux opérations entreprises par les agents de l’AMMC et de leur présenter
les documents et autres éléments matériels dont ils sont détenteurs.
Les opérations, dont nous venons juste de rendre compte, se termine par l’établissement de la part
des agents de l’AMMC d’un procès-verbal qui en relate les modalités et le déroulement, tout en
énonçant la nature, la date et le lieu de recherches et constatations effectuées.
Avant de les mettre sous scellés, conformément aux dispositions du 4 ème alinéa de l’article 61 de la
loi relative à la procédure pénale, les documents et aux éléments matériels saisies, quant à eux font
l’objet d’un inventaire annexé au procès verbale, qui l’un et l’autre sont signés par les agents de
l’AMMC, l’officier de police judiciaire, l »occupant des lieux ou son représentant et les témoins
éventuels , remarque faite, qu’en cas de refus ou d’empêchement de signer, cela devra être signalé
au procès verbale.
Dès qu’ils sont au point, les originaux du procès-verbal, dont le contenu fait foie jusqu’à preuve du
contraire par tous moyens de preuves, et de l’inventaire sont transmis au procureur du roi qui a
autorisé la visite domiciliaire.
Observation, enfin, que les pièces et documents qui ne sont plus utiles à la manifestation de la
vérité sont restituées à l’occupant de lieux ou à son représentant, et que ces derniers peuvent, à
leur frais, se voir délivrer des copies certifiées par l’agent ou les agents de l’AMMC, mention en est
faite au procès-verbal.
2) Possibilité de poursuivre judiciairement les personnes et organismes mis en
cause et se trouvant soumis au contrôle de l’AMMC
Une fois l’infraction établie, l’AMMC est en droit de poursuivre son auteur, en s’adressant aux
autorités judiciaires compétentes, qui d’après l’article 38 de la loi 43-12 peuvent solliciter son avis à
toute étape de la procédure, lequel avis devient obligatoire lorsque les poursuites sont engagées en
application des articles 42, 43 et 44 de la loi susvisée.
L’article 39 de celle-ci prévoit, de son coté, qu’une ordonnance de mise sous séquestre d’objets
corporels et incorporels (fonds, valeurs, titres, droits, documents et autres éléments matériels)
appartenant aux personnes mises en cause peut être prononcée par le président du tribunal
compétent, en sa qualité de juge des référés et à la demande de l’AMMC. Il est également fondé à
ordonner que les personnes en question soient astreintes à consigner une somme d’argent dont il
fixe le montant et le délai de consignation, toujours évidemment et en sa qualité de juge des référés
et à la demande de l’AMMC.
Ces deux dernières conditions étant remplies, le président du tribunal compétent a également toute
latitude, dans le cas où l’infraction aux dispositions de la loi 43-12 ou aux législations visées à son
article 4 paraît de nature à porter atteinte aux droits des épargnants et au fonctionnement du
marché, pour ordonner à la personne qu’en est responsable de se conformer auxdites dispositions,
de mettre fin à l’irrégularité ou d’en supprimer les effets. L’article 40, qui envisage une telle
ordonnance, prévoit que des mesures conservatoires garantissant son exécution peuvent être
prononcées par le président en question.
Enfin, d’après l’article 52 de la loi n°43-12, l’AMMC a, tout comme les associations de porteurs
d’instruments financiers, et par dérogation aux dispositions du 2 ème alinéa de l’article 7 du code de
procédure pénale, la possibilité de se constituer partie civile auprès des juridictions saisies de
poursuites liées à des infractions aux dispositions de la loi précitée et à celles des législations
relevant de sa compétence.

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