Vous êtes sur la page 1sur 11

L’Autorité Marocaine du Marché

des Capitaux (AMMC)

Master 2 Sciences juridique (TA)


Module Droit boursier

Encadré par : Prof. EL FADDALI


Réalisé par : ABRITI Youssra
ANEHLI Nouhaila
LAAZOUZI Safaa

Janvier 2024

Public
Introduction

Depuis 1993, le Maroc a institué le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM).

Un établissement public présidé par le Premier ministre ou le ministre des Finances délégué à
cet effet, qui avait pour objectif principal l’autonomie en matière de pouvoirs nécessaires et
moyens d’actions suffisants afin d’assurer une surveillance efficace des marchés et des
intervenants ainsi que, l’accompagnement du processus du développement des marchés 1.
L’institution et l’organisation du CDVM était instaurées par le Dahir portant loi du 21
septembre 1993 qui a été par la suite, par la loi n°43-12 2, en outre, le CDVM était soumis au
contrôle de l’Etat par la loi n°69-003.

Néanmoins, le travail du CDVM a connu un nombre important de défaillances concernant


majoritairement, la qualité de l’information diffusée et cela est dû à un certain nombre de
causes tel que : l’insuffisance des moyens pour assurer la transparence et la crédibilité des
moyens d’obtention d’information.4

En constatant lesdites faiblesses du CDVM, le Maroc a créé l’Autorité Marocaine du marché des
Capitaux (AMMC)5 en 2013 comme étant une « personne morale publique » par le biais de la loi 43-
126. Cette création ne valait pas la suppression du CDVM jusqu’au 2016. Ainsi, la création de
l’AMMC avait pour objectif la garantie de l’indépendance de ce genre d’établissement du pouvoir
exécutif vu que le président de l’AMMC est nommé par le Roi avec un mandat renouvelable une seule
fois. Ladite loi a réformé aussi, l’organisation interne de l’AMMC en la décomposant à deux organes :
Le conseil d’administration et le collège des sanctions que nous allons détailler encore plus par la suite
de notre traitement.

Ensuite, la création de l’AMMC a élargi le périmètre du pouvoir et des moyens, comparé à celui de
l’ex-CDVM puisque l’AMMC supervise l’ensemble des marchés de capitaux, alors que le CDVM ne

1
D. GOYEAU, A. TARAZI, « La Bourse », La Découverte, Paris, 2007.
2
Dahir portant loi n°1-93-212 du 21 septembre 1993 relatif au Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières et
aux informations exigées des personnes morales faisant appel public à l’épargne,
https://www.apsf.pro/DOCS/TEXTES%20LEG%20ET%20REG/dahircdvm.pdf
3
Dahir n°1-03-195 du 16 ramadan 1424 portant promulgation de la loi n°69-00 relative au contrôle financier de
l’Etat sur les entreprises publiques et autres organismes,
https://www.finances.gov.ma/Publication/depp/2013/dahir-1-03-195.pdf
4
S. KADOUAMAI, L. HIKKEROVA, « Management & Prospective », Revue de l’Association de Recherches
et Publication en Management, 2000, https://www.cairn.info/revue-gestion-2000-2018-1-page-97.htm
5
Site officiel de l’AMMC, https://www.ammc.ma/fr/ammc/historique
6
Dahir n°1-13-21 du 1er joumada I 1434(13 mars 2013) portant promulgation de la loi n°43-12 relative à
l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, https://www.ammc.ma/sites/default/files/Loi%20n
%C2%B0%2043-12.pdf

p. 2

Public
s’intéressait qu’aux valeurs mobilières. De plus, l’AMMC s'emploie à développer l’éducation
financière des épargnants et à gérer certaines habilitations, au sein des opérateurs financiers soumis à
son contrôle. Ce renforcement des pouvoirs a été marqué par un ensemble de mesures, à savoir : La
définition des notions de publicité, démarchage et intermédiaires financiers, et la précision du cadre du
placement privé en introduisant des conditions permettant le suivi du placement par l'autorité, en
responsabilisant davantage les intervenants (émetteurs et souscripteurs) tout en renforçant la
transparence de l’opération.

En parallèle, et sur le plan international, l'autorité a confirmé sa présence au niveau des différentes
instances internationales de régulation des marchés financiers et a participé activement aux différents
débats et réflexions en relation avec son domaine d’intervention. Elle a, par ailleurs, signé trois
accords avec les autorités de régulation de l’Afrique centrale, de l’Afrique de l’Ouest et avec la
commission de surveillance du secteur financier du Luxembourg et un mémorandum of understanding
avec l’ensemble des régulateurs européens dans le cadre de la directive sur les gestionnaires de fonds
d’investissement alternatifs.7

Par conséquent, on peut dire suivant l’article 3 de la loi 43-12 que l’AMMC est chargée de s’assurer
de la protection de l’épargne investie en instruments financiers, tels que définis à l’article 2 de la loi
n°44-12 relative à l’appel public à l’épargne et aux informations exigées des personnes morales et
organismes faisant appel public à l’épargne, et régis par les différentes législations prévues dans
l’article 4 de la présente loi. Elle veille aussi à l’égalité de traitement des épargnants, à la transparence
et à l’intégrité du marché des capitaux et à l’information des investisseurs. L’AMMC s’assure aussi du
bon fonctionnement du marché des capitaux et veille à l’application des dispositions législatives et
réglementaires relatives audit marché. Ensuite, l’AMMC assure le contrôle de l’activité des différents
organismes et personnes soumis à son contrôle.

De ce fait, il serait judicieux de poser la question sur son organisation et ses missions.

Pour ce, portera sur l’organisation interne de l’AMMC (I) ainsi que ses missions (II).

7
Site officiel de l’Autorité des Marchés Financiers,
https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/dossiers-thematiques/aifm

p. 3

Public
Table des matières

Introduction--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 2

Titre I : Organisation interne de l’AMMC--------------------------------------------------------------------------------------------5

Section 1 : Le conseil d’administration de l’AMMC-------------------------------------------------------------------------------5

Section 2 : Le collège des sanctions---------------------------------------------------------------------------------------------------6

Titre II : Attributions et contrôle-------------------------------------------------------------------------------------------------------7

Section 1 : Les attributions de l’AMMC-----------------------------------------------------------------------------------------------7

Section 2 : Les instruments de contrôle de l’AMMC------------------------------------------------------------------------------9

Conclusion----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------10

Bibliographie/Webographie-----------------------------------------------------------------------------------------------------------11

p. 4

Public
Titre I : Organisation interne de l’AMMC
La présente partie porte sur le conseil d’administration (section 1) et le collège des sanctions
(section 2) de ladite autorité.

Section 1 : Le conseil d’administration de l’AMMC


Selon l’article 18 de la loi 43-12, le conseil d’administration de l’AMMC est présidé par un
président par Sa Majesté Le Roi, sur proposition du Chef du Gouvernement à l'initiative du
Ministre de l'Economie et Finances. Le Président est investi de tous les pouvoirs et
attributions nécessaires à la direction et à la gestion de l'AMMC et à l'accomplissement des
missions imparties à cette dernière, à cet effet notamment il :

 Préside le conseil d’administration, le convoque et arrête l’ordre du jour de ses


séances ;
 Tient le conseil d’administration informé périodiquement de l’activité de l’AMMC et
d la réalisation de ses missions ;
 Prépare les projets de budget annuel et les modifications apportées à celui-ci en cours
d’exercice ;
 Fait procéder à toutes acquisitions, aliénations ou échanges immobiliers préalablement
approuvés par le conseil d’administration ;
 Représente l’AMMC à l’égard des tiers. Il intente les actions en justice, les poursuit et
les défend ;
 Prend toutes mesures d’exécution et toutes mesures conservatoires qu’il juge utiles ;
 Veille à l’observation et exécute les dispositions de la présente loi et des autres
dispositions législatives et réglementaires qui sont applicables à l’AMMC ;
 Prépare le projet de rapport annuel de l’AMMC qu’il soumet à l’approbation du
conseil d’administration ;
 Ouvre toute enquête, à son initiative ou en exécution d’une décision du Conseil
d’administration de l’AMMC ;
 Prononce, selon l’avis conforme du collège des sanctions, les sanctions disciplinaires
et pécuniaires en application de la présente loi ou des dispositions législatives en
vigueur ;
 Saisit l’autorité judiciaire compétente, après avis du collège des sanctions, de tous faits
relevés par l’AMMC susceptibles de constituer une infraction aux dispositions de la
présente loi ou des législations visées à l’article 4 de la même loi ;

p. 5

Public
 Elabore et propose à l’administration compétente l’homologation des circulaires visées
à l’article 6 de la présente loi ;
 Assume la fonction d’ordonnateur du budget de l’AMMC.

Selon le même article, le président exécute les décisions du conseil d’administration, lequel
peut lui déléguer les pouvoirs ou missions qu’il estime nécessaires.

Et selon l’article 15 de la présente loi, l’AMMC est administré par un conseil d’administration
qui comprend, outre son président :

 Deux représentants compétents de l’administration ;


 Un représentant de Bank-Al-Maghrib dûment désigné par le gouverneur ;
 Trois personnalités désignées intuitu personae par l’administration, pour leur
compétence dans les domaines financier et juridique et connues pour leur intégrité.
Ces personnalités ne peuvent, au moment de leur nomination et pendant toute la durée
de leur mandat, ni relever de l’administration publique ou d’un établissement public,
ni occuper des postes de responsabilité au sein des personnes et organismes soumis au
contrôle de l’AMMC.

Les administrateurs désignés intuitu personae sont nommés pour un mandat de quatre ans
renouvelable une seule fois. Et en cas d’absence, un administrateur ne peut se faire
représenter que par un autre administrateur.

Section 2 : Le collège des sanctions


Selon l’article 19 de la loi 43-12, le collège des sanctions est composé de trois membres
permanents, dont un magistrat désigné par le ministre chargé des finances sur proposition du
ministre chargé de la justice et deux personnes désignées intuitu personae, après sélection sur
la base de leur CV, par le conseil d’administration de l’AMMC pour leur intégrité et leur
compétence dans les domaines juridique et financier. Le collège des sanctions est présidé par
le membre magistrat. Les membres du collège des sanctions sont nommés pour un mandat de
quatre années, renouvelable une seule fois. Et il a pour missions :

 Instruire les faits susceptibles de donner lieu à une sanction prononcée par le président
de l’AMMC, en application des dispositions de la présente loi ou de la législation en
vigueur ;
 Proposer au président de l’AMMC, à l’issue de l’instruction des faits visés ci-dessus,
la sanction disciplinaire correspondante, telle que prévue par la législation en vigueur ;

p. 6

Public
 Donner son avis au président de l’AMMC, préalablement à la saisine des autorités
judiciaires compétentes, sur tous faits pouvant être qualifiés d’infractions pénales ;

Il importe de mentionner que les membres du collège des sanctions sont révoqués s’ils
deviennent incapables d’exercer leurs fonctions ou lorsqu’ils commettent une faute grave, ou
s’il y a lieu d’une non-conformité lorsque le collège des sanctions est appelé à délibérer sur
une décision susceptible de susciter des conflits d’intérêts pour l’un de ses membres, ce
dernier doit déclarer sa situation de conflit d’intérêts. Il ne peut participer ni au débat, ni au
vote. Les délibérations du collège des sanctions prises en violation de l’article 20 de la même
loi, sont nulles. En outre, le membre concerné est révoqué de plein droit. La révocation est
constatée par décision du conseil d’administration.

Titre II : Attributions et contrôle


Dans le paragraphe suivant, nous allons traiter les attributions de chaque organe de l’AMMC
(section 1), ainsi que les instruments de contrôle (section 2).

Section 1 : Les attributions de l’AMMC


D’une vision générale, l’article 4 de la loi 43-12 édicte les attributions de contrôle qui lui sont
dévolues par les législations en vigueur relatives :

 Aux sociétés de bourse et à la société gestionnaire de la bourse de valeurs ;


 Aux organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), à leur
établissement de gestion et à leur établissement dépositaire ;
 Au dépositaire central, aux teneurs de comptes et aux personnes morales émettrices ;
 Aux organismes de placement en capital-risque et à leur société de gestion ;
 Aux fonds de placements collectifs en titrisation et à leur établissement gestionnaire
dépositaire ;
 Aux personnes physiques ou morales relatives aux offres publiques sur le marché
boursier ;
 Aux personnes faisant appel public à l’épargne relative aux sociétés anonymes ;
 Aux négociateurs, aux compensateurs, aux négociateurs-compensateurs, à la société
gestionnaire et à la chambre de compensation relative au marché à terme
d’instruments financiers ;
 Aux opérations de pensions ;
 A certains titres de créances négociables ;

p. 7

Public
 Aux personnes physiques habilitées à exercer certaines fonctions au sein des
personnes morales soumises à son contrôle ;

De ce fait, ces attributions sont gérées d’une manière de fonctionnement organisationnel


interne aux deux niveaux.

 Au niveau du conseil d’administration : le règlement général est examiné par le


conseil d’administration de l’AMMC avant de le publier au « Bulletin officiel ».
Ce règlement général précise les règles déontologiques applicables à son personnel,
aux membres de son conseil d’administration et aux membres du collège des
sanctions, les modalités de fonctionnement du conseil d’administration et celle du
collège des sanctions, ainsi que les modalités d’instruction des dossiers par ce dernier.
Le conseil d’administration gère la comptabilité et la finance de l’AMMC suivant une
organisation déterminée dans l’article 22 de ladite loi. Il importe de mentionner que
les recettes de l’AMMC proviennent des commissions perçues à l’occasion des
demandes de visa relatives aux dispenses du régime d’appel public à l’épargne, à
certains titres de créances négociables, aux offres publiques sur le marché boursier,
ainsi que sur l’actif net des organismes de placement collectif en valeurs mobilières,
sur l’actif net des fonds de placement collectif en titrisation, sur l’actif net des
organismes de placement en capital risque, et sur le montant total des valeurs admises
aux opérations du dépositaire central.
 Au niveau du collège des sanctions : les agents spécialement commissionnés à la
constatation des infractions au sein de l’AMMC sont autorisés à accéder à tous locaux
à usage professionnel des organismes et personnes soums au contrôle de l’AMMC, à
obtenir tous pièces et documents, et à entendre toute personne susceptible de leur
fournir des informations en rapport avec leur mission et en établir un procès-verbal
signé (article 34). A cet égard, toute personne ayant transmis des ordres sur un marché
réglementé doit être en mesure de justifier les raisons et les modalités de cette
transaction (article 36). Ensuite, lorsqu’une infraction aux dispositions de la présente
loi est de nature à porter atteinte aux droits des épargnants ou au fonctionnement du
marché des capitaux, le président du tribunal compétent -sur demande motivée de
l’AMMC- ordonner en sa qualité de juge des référés à la personne qui en est
responsable de se conformer et de mettre fin à l’irrégularité ou d’en supprimer les
effets. Le juge peut aussi prendre des mesures conservatoires nécessaires à garantir
l’exécution de l’ordonnance déjà prononcée (article 40). De ce fait, l’article 41 stipule

p. 8

Public
que le président de l’AMMC saisit le procureur du Roi compétent des infractions aux
dispositions de la présente loi.
Concernant les sanctions pénales, le législateur a consacré le 2 ème chapitre de la
présente loi et ce par une distinction des infractions afin de déterminer la sanction
pouvant être un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de
10 000,00 à 500 000,00 MAD. Le montant de cette amende pourra être porté jusqu’au
quintuple du montant du profit réalisé sans qu’il puisse être inférieur à ce même profit
(article 44). Les peines de sanctions peuvent toucher aussi les personnes faisant
obstacle à l’exercice du contrôle s’élevant de 10 000,00 à 500 000,00 MAD.

Section 2 : Les instruments de contrôle de l’AMMC


Le principal instrument de l’AMMC est le commissaire du gouvernement qui est nommé par
l’administration auprès de l’AMMC. Il contrôle, pour le compte de l’Etat et au nom du
ministre chargé des finances, les activités de l’AMMC. Il veille au respect par celle-ci des
dispositions législatives régissant ses activités. Il s’assure également que le collège des
sanctions dispose des moyens nécessaires pour exercer son activité. Le commissaire aux
comptes nommé afin d’éviter que les situations de non-conformité n’affectent pas la situation
financière des personnes ou organismes soumis au contrôle de l’AMMC, ne mettent pas en
danger la continuité de l’exploitation, et n’entraînent pas une réserve ou un refus de
certification des comptes. Et donc, les commissaires aux comptes sont dans l’obligation de
porter à la connaissance de l’AMMC des irrégularités et les inexactitudes (article 27), tout en
préservant le secret professionnel.

Sur un autre niveau, l’AMMC ne garantit pas seulement un contrôle des intervenants et partie
prenantes, mais aussi elle exerce un contrôle interne par le biais d’un rapport annuel sus ses
activités et sur celles du marché des capitaux (article 57). D’autre part, l’article 59 établit les
normes internationales pour la ratification de conventions bilatérales ou multilatérales.

p. 9

Public
Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons dire que l’AMMC est un organisme autonome jouant
un rôle primordial dans le marché boursier marocain en matière de réglementation ainsi que
du contrôle. Cela est justifié par la majorité des plans stratégiques à savoir, la charte de
prévention de la corruption, ou aussi la politique anticorruption, en se basant non seulement
sur les perspectives nationales mais aussi sur les coopérations financières internationales afin
de mieux s’inspirer des expériences étrangères.

p. 10

Public
Bibliographie/Webographie

 HEFNAOUI, « Les PME marocaines et les difficultés d’accès au financement


externe », Revue internationale du chercheur, Université Hassan II, Casablanca, 2020.
 D. GOYEAU, A. TARAZI, « La Bourse », La Découverte, Paris, 2007.
 S. KADOUAMAI, L. HIKKEROVA, « Management & Prospective », Revue de
l’Association de Recherches et Publication en Management, 2000,
https://www.cairn.info/revue-gestion-2000-2018-1-page-97.htm
 Site officiel de l’AMMC, https://www.ammc.ma/fr/ammc/historique

p. 11

Public

Vous aimerez peut-être aussi