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COMMUNIQUE DE PRESSE DU COMITE DE SOUTIEN POUR LA RECHERCHE DE

LA VERITE SUR LA DISPARITION DE JEAN-PASCAL COURAUD


15 décembre 1997/15 décembre 2023: 26 ans ont passé depuis la disparition de Jean Pascal
Couraud, à l’âge de 37 ans. Suite aux plaintes déposées en janvier 1998 et décembre 2004, la
famille continue de porter une exigence de vérité et de justice sur les conditions et les
responsables de sa mort.
Jean Pascal Couraud, qui signait ses articles de presse par les initiales JPK, fut d’abord
journaliste dans les années 85/86 et, surfer lui-même, il est le premier journaliste à faire entrer
le surf dans les rubriques sportives des quotidiens locaux. Remarqué pour sa combativité, son
sens politique et ses talents d’écriture, il est nommé en 1987, à 27 ans, rédacteur en chef du
journal les Nouvelles de Tahiti. Sans relâche il s’attaque alors au pouvoir en place incarné par
Gaston Flosse, avec la ténacité et la rigueur qui caractérisent le journalisme d’investigation. En
avril 1988, JPK fait paraître un numéro « Spécial Gaston Flose » publication immédiatement
frappée d’interdiction et saisie par décision de justice avant diffusion suite à une perquisition
dans les locaux du journal. Il fut démis de ses fonctions quelques jours plus tard et devint en
1989 le chargé de communication du président Alexandre Léontieff, principal opposant politique
de Gaston Flosse.
A partir de 1991 il s’engagea ensuite aux côtés de Boris Léontieff, fondateur du parti d’opposition
Fetia Api, en tant que chargé de communication à la mairie d’Arue. Jusqu’à sa mort tragique,
JPK continua d’enquêter et d’écrire, développant des liens de collaboration avec plusieurs
journalistes et media locaux et métropolitains. Détenteur d’informations sensibles sur les affaires
conduites par Gaston Flosse, devenu un proche de Jacques Chirac, il apparaît comme un un
homme dangereux pour le pouvoir en place, et deux mois avant sa mort, il commence à faire
l’objet d‘une filature étroite menée par par des agents du SED, service d’études et de
documentation créé par Gaston Flosse dont la mission principale était en réalité la surveillance
des personnes.
La famille et les proches de Jean-Pascal ne sont pas seuls à attendre un procès et un jugement.
De nombreux polynésiens, dont tous ceux, anonymes qui nous abordent régulièrement pour
manifester un soutien et un encouragement à poursuivre, l’attendent aussi. L’affaire JPK fait en
effet partie désormais de l’histoire politique de notre pays et continue de hanter les esprits. La
Polynésie française, ne peut pas être une collectivité de la république française où il serait permis
de faire disparaître un opposant politique, un journaliste qui dérange, sans que justice soit faite.
Après 26 années de procédure et 6 juges d’instruction qui se sont succédés, et une enquête
déjà considérable, s’il peut rester des zones d’ombre, l’essentiel du mystère entourant la
disparition de JPK s’est dissipé. Aujourd’hui, cinq personnes sont aujourd’hui mises en examen
sur la base d’indices graves et concordants qu’ils aient pu participer en tant qu’auteurs ou
complices, à un assassinat, enlèvement et séquestration de personne, commis en bande
organisée.
En 2013/2014 ce sont d’abord, trois membres d’un service administratif du Pays, le GIP, qui sont
soupçonnés d’avoir commis un meurtre à l’issue d’un violent interrogatoire mené à bord d’un
bateau de la flottille administrative, selon le témoignage de nombreux collègues ayant recueilli
les aveux des protagonistes faits en privés, dont certains enregistrés à leur insu. En 2019
ensuite, c’est son ex-épouse et celui identifié aujourd’hui comme son amant à l’époque des faits,
présent au domicile de Jean-Pascal la nuit de sa disparition, qui sont mis en examen face à leurs
mensonges avérés sur le déroulement de cette nuit, les incohérences dans leurs déclarations
successives et les pressions effectuées envers leurs proches pour éviter leurs témoignages
embarrassants.
Un nouveau Juge d’instruction vient d’être désigné et nous avons bon espoir que la procédure
puisse se clôturer rapidement. Nous espérons que la dernière demande d’audition essentielle
sollicitée en début d’année 2023 soit accueillie favorablement., Nos avocats nous indiquent que
« l’’hypothèse qu’un procès se tienne est maintenant tout à fait réaliste comme est parfaitement
réaliste une déclaration de culpabilité de tous les mis en examen. La famille déplore,
évidemment, une durée de procédure tout à fait exceptionnelle et aurait espéré qu’elle trouve
une issue beaucoup plus tôt. Néanmoins, nous restons confiants sur l’issue d’un procès qui,
nous l’espérons, pourra se tenir rapidement et à l’issue duquel les responsabilités pénales de
chacun pourront être caractérisées,».

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