Vous êtes sur la page 1sur 134

1

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Faculté de Droit
Département de Droit économique et social

Droit minier et des hydrocarbures


Notes de cours
A l’intention des Etudiants de troisième année droit

Par

Professeur Victor KALUNGA TSHIKALA


Coordonnateur de l’Ecole doctorale de la Faculté de Droit
Université de Lubumbashi/DR Congo
Consultant à la Commission Nationale OHADA/RDC

Lubumbashi 2018
1

INTRODUCTION
Le droit minier et des hydrocarbures est la branche du droit dont les règles régissent les
opérations relatives à la prospection, la recherche ou exploration, l'exploitation, le traitement, le
transport et la commercialisation des substances minérales.1
1 °. Caractères du système minier congolais
Les conditions de leur exploitation dépendent, dans chaque Etat, du système minier qui y
est en vigueur.
a) Fondement du système minier
1) Définition
Un système minier est un ensemble des mécanismes juridiques, institutionnels et
techniques organisant l'activité minière dans un Etat. Portée par les lois en vigueur, il influence les
modalités de gestion et d'exploitation des ressources minérales ainsi que l'action des autorités publiques
et les prérogatives reconnues aux opérateurs économiques qui opèrent dans le secteur des mines et des
hydrocarbures. Certes, les règles contenues dans les lois sur les mines et les hydrocarbures constituent
la principale source d'Inspiration d'un système minier. Mais ce système obéit aussi à d'autres types
normes, notamment celles posées dans la constitution, conçues par la jurisprudence des juridictions
étatiques et des instances arbitrales ainsi que les usages et pratiques couramment admis.
2) Formation d'un système minier
La construction d'un système minier vient de l'effort d'organisation que les autorités
déploient en vue de maintenir l'ordre et l'équilibre voulus pour l'exercice harmonieux des activités
minières en accord avec la philosophie qui commande la gestion du domaine minier de l'Etat Un système
minier comprend généralement un cadre normatif et un cadre organique. Le cadre normatif détermine
le statut des substances minérales, la nature des droits octroyés et les prérogatives respectives des
autorités administratives, des exploitants et de toutes les autres personnes intéressées au commerce des
ressources minérales. Le cadre organique est composé de différentes structures publiques et privées qui
interviennent dans le secteur des substances minérales.

b) Sortes de systèmes miniers


II existe quatre types de systèmes miniers : le système d'appropriation, le système
d'accession, le système de droit régalien et le système domanial

1
Une substance minérale est un corps naturel inerte ou artificiel contenant un ou plusieurs minéraux sous forme
amorphe ou cristalline, solide, liquide ou gazeuse ayant une valeur économique (art. 1 er, point 49 du code minier).
L'on compte parmi les substances minérales, les produits des mines, les produits des carrières ainsi que les
hydrocarbures.
2

1) Le système d'appropriation
Dans le système minier d'appropriation, les mines sont considérées comme des resnullius
et appartiennent à celui qui les découvre le premier (Resnullius primo occupant! - les biens sans maîtres
appartiennent au premier occupant). Dans l'hypothèse où les mines appartiennent à celui qui les
découvre le premier, les pouvoirs de l'Etat se ramènent à l'exercice des prérogatives classiques de police
pour assurer et maintenir l'ordre et la tranquillité au profit des exploitants. L'Etat ne trouve son compte
qu'à travers le recouvrement d'impôts et autres droits dus du fait de l'exploitation minière.
2] le système d'accession
Le système minier d'accession se caractérise par le fait que la propriété du sous-sol est liée
à celle du sol. Ainsi, le propriétaire du terrain est aussi celui des mines qui se trouvent en dessous. Le
sort du sol est identique à celui de la partie du sous-sol sous-jacente qui est considérée comme un
accessoire de la surface dont elle est absolument inséparable (l'accessoire suit le principal).
3) Le système minier régalien
Le système minier régalien est fondé sur la considération selon laquelle le sous-sol
appartient au propriétaire de la surface du fait qu'il est un accessoire naturel et inséparable. Mais cette
propriété n'est que virtuelle. En effet, dans un système régalien, l'Etat conserve l'exercice de ses
prérogatives régaliennes sur le sous-sol. Par conséquent, il faut obtenir au préalable une autorisation
avant d'exploiter les ressources minières, L'Etat peut même en restreindre ou en interdire l'exploitation.
Il en fixe les modalités de jouissance, détermine le mode de leur exploitation et peut, en vertu de sa
souveraineté et des droits régaliens qu'elle lui confère, soustraire certaines matières minérales de
l'exploitation des particuliers. Toutefois, le propriétaire du sol bénéficie d'un droit de préemption sur les
mines qui se trouvent sous son fonds. Ce droit lui permettrait de se voir attribuer ces mines, en priorité,
par rapport à tout autre requérant s'il remplit les conditions requises.
4) Le système domanial
Dans le système minier domanial, les gisements des substances minérales font partie du
domaine de l'Etat qui y exerce à la fois les prérogatives inhérentes au droit de propriété et les attributs
de la souveraineté sur les ressources naturelles. Elles constituent donc un fonds soumis à un statut
juridique différent de celui de la surface des terres.
Les autres personnes ne peuvent exploiter les ressources du sous-sol que si l'Etat les y
autorise en vertu d'un droit ou de d'une autorisation. Ainsi, les titulaires des droits fonciers n'ont pas, en
vertu desdits droits, de prétention à soulever sur le tréfonds, ils doivent solliciter et obtenir l'autorisation
de l'Etat pour les exploiter, à moins qu'il ne s'agisse de l'extraction des matériaux de construction ^
nécessaires à la mise en valeur de la concession foncière. A travers l'essentiel des Etats du monde, c'est
le système minier domanial qui est en vigueur. Il est d'application en droit congolais dès les premières
heures de la colonisation.
3

d) Evolution du système minier congolais


1) Quatre générations de législations minières
Du début de la colonisation à nos jours, divers textes à la portée variable, ont été élaborés et mis en
application pour encadrer l'exploitation des ressources minérales en République Démocratique du
Congo. Ces textes sont :
 Le décret du 16 décembre 1910 modifié et complété par le Décret du 16 avril 1919 sur la
recherche et l'exploitation minières uniquement dans le Katanga ;
 Le décret du 24 septembre 1937 relatif à l'exploitation minière au Congo-Belge et au Ruanda-
Urundi ;
 L'ordonnance-loi n° 67/231 du 3/05/1967 portant législation générale sur les mines et les
hydrocarbures ;
 L’ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril 1981 portant législation générale sur les Mines et les
Hydrocarbures ;
 Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier telle que modifiée est complété par la
loi n°18/001 du 09 mars 2018 ; la loi n°15/012 du 1er août 2015 portant régime général des
hydrocarbures.
En ramenant tous les textes de droit colonial dans un même paquet l'on considère que la RDC est
actuellement à la quatrième génération de sa législation sur les mines et les hydrocarbures.
2) Les ferments des réformes de la législation minière et des hydrocarbures
A l'analyse de textes ayant régi le secteur des mines et des hydrocarbures en République
Démocratique du Congo, il se dégage que le système minier congolais a évolué au gré des vagues des
visées colonialistes pour la période précédant l'indépendance, de l'évolution de la conjoncture
économique globale, des idéologies politiques et des nécessités de développement national pour la
période courant après l'indépendance. A chaque réforme a correspondu un leitmotiv. A travers celle
portée par la loi n°18/001 du 9 mars 2018, le législateur a entendu remédier aux insuffisances du code
minier en ' vigueur depuis 2002 par l'adoption d'un régime plus participatif en ce qu'il permet
l'intéressement de l'Etat, des citoyens congolais et des communautés locales à l'activité et aux revenus
de l'exploitation des ressources minérales.2

2
Le code minier de 2002 avait été voulu plus attractif et plus compétitif que les lois précédentes. Le régime ainsi
institué a permis une augmentation sensible du nombre des sociétés minières et un accroissement substantiel
de la production minière. Mais en contrepartie, l'Etat n'a pas su engranger les recettes attendues pour le
financement des projets de développement et l'amélioration des conditions de vie de la population. C'est ainsi
qu'à travers la réforme de 2018. Le législateur institue un régime qu'il considère comme étant plus participatif.
A cette fin, il est doté des mesures novatrices et parfois radicales telles que la suppression du régime
conventionnel, la relativisation de la portée de la clause de stabilité, le durcissement des mesures contre le gel
des gisements et sur la capacité financière des demandeurs des droits miniers et de carrières, l'augmentation de
la participation de l'Etat au capital des sociétés minières, l'obligation d'ouvrir le capital des sociétés minières à la
4

2°, Objet du droit minier et des hydrocarbures


Les règles du droit minier et des hydrocarbures ont pour objet les opérations portant sur les
substances minérales classées en mines, en carrières ou en hydrocarbures, ïl s'agit, à titre principal, des
opérations de recherches et d'exploitation et, de manière subsidiaire, le traitement, la transformation, le
stockage, la détention, le transport, la commercialisation et l'exportation des substances minérales. Ces
opérations sont réalisées conformément aux dispositions prévues par la législation minière et des
hydrocarbures ainsi que par le régime général relatif à l'exploitation des établissements classés.
a) Des produits des mines et de carrières
1) Classement et reclassement des produits des mines et des carrières
Les substances minérales sont classées en mines, en carrières et en hydrocarbures. Le
classement en mines étant opéré de manière négative, sont considérées comme substances des mines,
celles se trouvant dans les gîtes ou gisements des substances minérales non classées en carrières ou en
combustibles minéraux liquides ou gazeux ou en hydrocarbures.
Les carrières comprennent les gîtes ou gisements des substances minérales non-métalliques
utilisables comme matériaux de construction, d'empierrement et de viabilité, de l'industrie céramique,
d'amendement pour la culture des terres, y compris notamment le sable, la craie, le gravier, les pierres à
chaux et à ciment, la latérite, les terres à foulons et les argiles smectiques, les copals fossiles et les
diatomites, à l'exception du marbre, du granité, des phosphates, des nitrates, des sels alcalins et d'autres
sels associés qui sont classés en mines dans les mêmes gisements (art.4 du code minier).3
Le classement, le reclassement et le déclassement sont de la compétence du premier
ministre. Partant de la liste des substances initialement classées en carrières par le code minier, le
premier peut sortir ou réintégrer un élément sur proposition du ministre des mines.
En cas de changement du classement d'une substance des mines en substance de carrières,
le titulaire d'un titre minier établi pour la substance en cause, conserve tous les droits attachés à son titre
en relation avec la substance jusqu'à l'expiration de son titre. En cas de classement d'un produit de
carrières qui fait l'objet d'une autorisation d'exploitation de carrière permanente dans la catégorie de
produits miniers, le titulaire de l'autorisation d'exploitation a le droit à l'institution d'un permis
d'exploitation de la substance à son nom, sous réserve de le demander dans un délai d'un an après la date

participation des citoyens congolais, l'augmentation des taux des droits fixes et des droits proportionnels,
l'imposition des profits excédentaires, le contrôle des prises de participation et des concentrations des sociétés
minières, la juridisation de la responsabilité sociétale des entreprises, le renforcement de l'obligation de
transparence...
3
Les substances classées en mines font elles-mêmes l'objet d'une certaine spécification. On distingue parmi elles
les métaux non-ferreux qui sont des métaux de base auxquels peuvent être ajoutés certains métaux rares et
semi-précieux comme le titane, le cobalt, le vanadium et le molybdène ; ils entrent dans la composition des
alliages ne contenant que très peu ou pas de fer ;
5

de changement de classement. Toutefois, son autorisation d'exploitation reste en vigueur (art.131 du


code minier).

2) L'assujettissement au régime de droit commun


Le régime applicable aux activités minières est en constante évolution. La loi du
11/07/2002 portant code minier (ainsi que ses mesures d'application contenues dans le règlement minier,
les arrêtés ministériels et diverses instructions administratives) établit un régime applicable à toutes les
opérations de prospection, de recherches et d'exploitation des substances minérales classées en mines
ou en carrières. Elle est le fruit d'une longue évolution.4 Elle vient d'être modifiée par la loi n°18/001 du
09 mars 2018 modifiant et complétant la loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier.5 Cette
loi opère une abrogation sélective des dispositions du code minier bien déterminées. Elle contient aussi
une clause d'abrogation implicite de toute disposition de ce code qui lui serait contraire, même si elle
n'a pas été expressément visée.
3) Suppression du régime conventionnel
De nombreux opérateurs économiques exploitaient les gisements miniers en vertu des
conventions conclues avec l'Etat. En 2002, il leur avait été donné de lever une option entre le maintien
de ces conventions et l'assujettissement au régime du code (art.321 et 340 du code minier). La loi
n°18/001 du 9/03/2018 portant révision du code minier vient de mettre fin au système des conventions
; tous les exploitants miniers étant désormais assujettis au régime général prévu par le code.
b) Des substances d'hydrocarbures
1) Sortes d'hydrocarbures

4
La nouveauté de la nouvelle législation minière et des hydrocarbures justifie l'abrogation de certaines
dispositions telles que :
- L’ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril I9S1 portant législation générale sur les mines cî les hydrocarbures :
- L'article 4 de la loi n°77-027 du 17 novembre 1977 portant mesures générales de rétrocession des biens
zaïrianisés ou radicalisés en ce qui concerne les mines et les carrières ;
- La loi n°74-019 du 15 septembre 1974 portant création d'une brigade minière ;
- L'ordonnance-loi n°72-005 du 14 janvier 1972 tendant à renforcer la protection de certaines substances
contre le vol ;
- L'ordonnance n°84-082 du 30 mars 1984 portant règlement des activités des comptoirs d'achat des
substances minérales précieuses ;
- Le décret n°G012 du 22 janvier 1997 instituant un nouveau tarif des droits et taxes à l'importation en ce
qui concerne les mines et carrières ;
- Le décret n° 121 du 11 septembre 1998 portant création d'un service public à caractère social dénommé
Service d'Achats des Substances Minérales Précieuses « S.A.S.MI.P» et ses mesures d'exécution ;
- La loi n°78-017 du 11 juillet 1978, en ce qui concerne les emprunts destinés à financer les activités
minières des sociétés privées dans le cadre de la jouissance de leurs droits miniers.
5
A la promulgation de la loi n°l8/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi 11° 007/2002 du 11 juillet
2002 portant code minier, les demandes d'octroi des droits miniers et/ou de carrières ainsi que des cartes et des
autorisations diverses sont suspendues, Celles qui sont en instruction sont, dans les trois mois suivant cette
promulgation, reformulées pour s'y conformer (art.328 du code minier).
6

Une substance d'hydrocarbures est un composé organique constitué d'atomes de carbone et


d'hydrogène, solide, liquide ou gazeux, gisant dans le sol et/ou le sous-sol et utilisable comme carburant,
combustible ou pouvant servir de matière de base pour l'industrie pétrochimique (art.2, point 22 de la
loi sur les hydrocarbures). Dans la catégorie des ressources d'hydrocarbures l'on compte, en plus des
hydrocarbures proprement-dits, le gaz naturel associé, le gaz naturel non associé et divers autres produits
pétroliers.
2) Spécificité du droit applicable aux activités d'hydrocarbures
Pendant longtemps, l'exploitation des hydrocarbures était régie par les mêmes dispositions
que celles prévues pour l'exploitation des produits des mines et des carrières.6 C'est à partir de l'adoption
du code minier de 2002 qu'une séparation a été opérée compte tenu des spécificités des conditions
d'exploitation de chacune de ces ressources. Ainsi, le secteur pétrolier est actuellement régi par la loi
n°!5/012 du 1OT août 2015 portant régime général des hydrocarbures ainsi que le décret n°16/010 du 19
avril 2016 portant règlement des hydrocarbures.

c) Statut des ressources minérales en République Démocratique du Congo


1) Des substances des mines et des carrières
Les gîtes des substances minérales sont la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible
de l'Etat (art.3 du code minier). Ces gîtes constituent un domaine distinct du domaine foncier subjacent
La propriété minière de l'Etat est ainsi distincte de celle qu'il a sur le sol. Par conséquent, les droits
découlant des concessions foncières ne peuvent fonder leur titulaire à revendiquer un droit de propriété
quelconque sur les gîtes des substances minérales, y compris les eaux souterraines et les gîtes
géothermiques que renfermerait sa concession.
2) Des hydrocarbures
En matière des ressources d'hydrocarbures, la propriété de l'Etat porte sur les gisements des
hydrocarbures, en ce compris les rendus, les blocs d'exploration non convertis en bloc d'exploitation à
la fin de la période d'exploration ainsi que les blocs d'exploitation restitués à la fin des travaux (art.3 et
62-loi sur les hydrocarbures), Sont aussi propriété de l'Etat, les hydrocarbures produits et les «
informations techniques sur les gisements des hydrocarbures.
En effet, qu'ils aient été déjà découverts ou non, les hydrocarbures du soi et du sous-sol
situés sur le territoire de la RDC sont la propriété de l'Etat Ce territoire comprend autant la terre ferme
que les espaces fluviaux, lacustre et maritime, la mer territoriale congolaise, la zone économique
exclusive et le plateau continental (art.3 de la loi sur les hydrocarbures). Lorsque les gisements s'étendent
au-delà des limites du territoire national, l'Etat conclut des accords internationaux pour ce faire (art.64-
3oi sur les hydrocarbures).

6
Ord-loi n°67-231 du 11 niai 1967 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures et ord-loi
n°81-013 du 02/04/1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures.
7

L'Etat congolais est aussi propriétaire des hydrocarbures produits sur son territoire jusqu'à
leur exportation. Par ailleurs, les données techniques et les informations sur les bassins sédimentaires
compris dans le territoire de la République font partie du patrimoine national. Par conséquent, l'exercice
des activités des hydrocarbures est conditionné par l'obtention d'un droit auprès des autorités
compétentes.
3°. Objectifs et contenu du cours de droit minier et des hydrocarbures
a) Objectifs du cours
De manière générale, l'enseignement du droit minier et des hydrocarbures permet à
l'apprenant d'acquérir les connaissances sur les conditions d'exploitation des ressources naturelles
classées en mines, carrières ou hydrocarbures. Mais à terme, l'enseignement devra permettre à chaque
apprenant d'être capable de :
- Expliquer les principes de base qui président au fonctionnement du système minier congolais ;
- Expliquer la nature et la portée des droits reconnus aux titulaires des droits miniers, de carrières
et d'hydrocarbures ;
- Expliquer les diverses obligations (administratives, fiscales, environnementales, sociales..,) des
entreprises minières et pétrolières.
b) Contenu
Chapitre 1. L'accès aux ressources du sous-sol en RDC
§1. Conditions d'accès aux ressources du sous-sol
§2. Compétences des autorités dans l'administration des substances minérales
Section 2. Garanties à l'investissement minier
§1. Garanties relatives à la liberté de l'industrie
§2. Stabilité des avantages et régime de change
Chapitre 2. Les activités des mines et des carrières
Section 1. Conditions d'éligibilité et déroulement des procédures minières
§1. Conditions d'éligibilité
§2. Déroulement des procédures
Section 2. Obligations des titulaires des droits miniers et de carrières
§1. Maintien de la validité du titre et paiement des droits superficiaires annuels
§2. Obligations environnementales et sociales
Chapitre 3, Les droits miniers et de carrières
Section 1. Les droits miniers
§1. Le droit de recherches : le permis de recherches
§2. Les droits d'exploitation
Section 2. Les droits de carrières
§1. L'administration des carrières
§2. La recherche des carrières
8

§3. L'exploitation des carrières


Section 3. L'artisanat minier
§1. Conditions de l'exploitation minière artisanale
§2. Commercialisation des produits de l'artisanat minier
Section 4. La fiscalité minière
§1. Caractères de la fiscalité minière
§2. Régime douanier des opérateurs miniers
§3. Régime fiscal des opérateurs miniers
Section 5. Les contrats miniers
§1. Les sûretés minières
§2. Amodiation et mutations des droits miniers et de carrières
Chapitre 4, Les activités d'hydrocarbures
Section 1. Réalisation des activités d'hydrocarbures en amont
§1. La prospection des hydrocarbures
§2. L'exploration et l'exploitation des hydrocarbures
§3. Les droits d'hydrocarbures
§4. Les activités d'hydrocarbures en aval
Section 2. Obligations des entreprises pétrolières
§1. Régime fiscal et douanier
§2. Protection de l'environnement
9

CHAPITRE 1. ADMINISTRATION DES RESSOURCES DU SOUS-SOL EN RDC


Section 1 : Conditions d'accès aux ressources du sous-sol
§1. L'accès aux mines et aux carrières
1 °. La liberté des activités sur les produits des mines et des carrières
a) Portée de la liberté
1) Nécessité des autorisations
La recherche et l'exploitation des substances minérales étant libres et libéralisées, toute
personne remplissant les conditions d'éligibilité prévues pour chaque type d'opérations minières ou de
carrières est autorisée à s'y livrer. Elle doit cependant en avoir une autorisation préalable de la part de
l'autorité compétente. Cette autorisation peut être un droit minier ou de carrières, une carte d'exploitant
artisanal [art.5 et 23 du code minier).
A l'exception des puits à usage domestique, une déclaration doit être faite à la Direction de
géologie pour les travaux de sondages, les ouvrages souterrains, les fouilles, les levées géophysiques,
les travaux de terrassements et les travaux d'utilité publique lorsqu'ils sont réalisés par le titulaire des
droits miniers ou de carrières à l'extérieur du périmètre couvert par son droit. 11 en est de même pour
les levées géophysiques et les campagnes de prospection géochimiques dont les résultats sont, par
ailleurs, communiquées à la Direction d^ géologie sous couvert de la confidentialité et sans préjudice
du pouvoir de contrôle et de prise d'échantillons reconnu aux agents de cette direction (art.5 bis et 324
du code minier).
2) Propriété des produits marchands
Est considérée comme produit marchand, toute substance minérale commercialisable,
légalement extraite de manière artisanale, semi-industrielle ou industrielle, ou tout produit élaborer dans
des usines de concentration, d'extraction métallurgique ou de traitement. Les produits régulièrement
extraits sont la propriété de l'exploitant qui est autorisé à les transporter et à les commercialiser aux
conditions fixées par la loi. Cette propriété est protégée par la répression des infractions de vol, recel et
détournement des substances minérales. En plus des peines prévues par la législation pénale de droit
commun, le vol et le recel des substances minérales sont punis d'un mois à deux ans de servitude pénale
et d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 20.000 USD ou de
l'une de ces peines seulement. Il en est de même du détournement des substances minérales (art.300 et
301 du code minier). Celui qui facilite un tel détournement est puni en tant qu'auteur principal et non en
tant que simple complice.
b) Du rôle de l'Etat
L'exploitation minière étant libéralisée, le rôle principal de l'Etat est de promouvoir et de
réguler le développement du secteur minier pour le bien-être de la population. C'est à cela que sert
notamment le Fonds minier pour les générations futures (art.8 bis du code minier).
L'Etat assure la mise en valeur des substances minérales dont il est propriétaire en faisant
appel notamment à l'initiative privée. A cet effet, il entreprend, à travers des organismes spécialisés qu'il
10

crée, des activités d'investigation du sol ou du sous-sol dans le but d'améliorer la connaissance
géologique du territoire national ou à des fins scientifiques ou d'amélioration et de promotion de
l'information géologique du pays ou de la province qui ne requièrent pas l'obtention d'un droit minier ou
d'un droit de carrières (art.8).7
2°. Limitation à la liberté d'accès aux mines et aux carrières
La liberté de la recherche et de l'exploitation minière est cependant limitée en ce qui
concerne les substances réservées et les substances situées dans des zones interdites.
a) Des substances réservées et des substances stratégiques
1) Les substances réservées
Les substances réservées sont celles qui sont classées comme telles pour des raisons de
sécurité publique. Lorsque le premier ministre déclare une substance comme étant réservée, son décret
détermine les règles spéciales devant être appliquées pour leur recherche et leur exploitation. Rentrent
dans cette catégorie et, d'une manière générale, tous les minerais radioactifs (art.7).
2) Les substances stratégiques
Les substances stratégiques sont celles qui, en raison de la conjoncture économique nationale ou
internationale, sont classées comme telles par le premier ministre. Elles sont soumises à des conditions
particulières en ce qui concerne leur accès, recherche, exploitation et commercialisation [art.7 bis du
code minier).
b) Des zones interdites et des aires protégées
1) Les aires protégées
Une aire protégée est un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré
par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi
que les services des écosystèmes et les valeurs culturelles qui lui sont associées conformément à la loi
n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature. Dans les zones interdites, l'activité
minière est considérée comme incompatible avec la sûreté nationale, la sécurité des populations, d'autres
usages du sol ou la protection de l'environnement
Les zones interdites et les aires protégées sont instituées par décret du premier ministre sans
limitation de durée pour les premières et avec limitation de durée pour les secondes. Dans tous les cas,
le premier ministre agit sur proposition et avis des ministres ayant dans leurs attributions les mines,
l'aménagement du territoire, l'environnement et le tourisme ainsi que du gouverneur de province, du
Cadastre minier (CAMÏ) et de l'organisme spécialisé de recherches. Le Cadastre minier tient à jour la
carte des zones interdîtes et des aires protégées afin d'éviter les empiétements [sort des parcs naturels

7
C'est ainsi qu'au lendemain de la promulgation du code minier, le Ministre des mines devait dresser et publier
la liste des titres miniers et de carrières revenant aux organismes étatiques qui, désormais sont soumis à la
nouvelle législation. Ces titres conservent leur période de validité jusqu'à la date d'échéance initialement prévue
et ne peuvent être éventuellement renouvelés que conformément aux nouvelles dispositions (art.327 du code
minier).
11

existants qui ne sont pas formellement décrétés zones interdites). Lorsque ces zones et aires sont
instituées sur des périmètres où des droits miniers ou de carrières sont déjà octroyés, ces derniers
demeurent jusqu'à leur expiration [art.6),
3°. L'industrialisation du secteur minier
a) Traitement des substances minérales en RDC
1) Portée de l'obligation de traitement des substances minérales en RDC
Le traitement est un procédé minéralurgique et/ou métallurgique qui aboutit à l'obtention
d'une substance minérale commercialisable à partir des minerais extraits. Le titulaire d'un droit minier
d'exploitation ou d'une autorisation d'exploitation de carrière permanente est tenu de traiter ou de faire
traiter les substances minérales en produits marchands dans ses propres installations ou auprès des
entités de traitement agréées établies en RDC (art.108 bis, 64, 88, 99 et 134 du code minier). A cet effet,
il présente, conformément à la réglementation minière, à la Direction des mines, son plan
d'industrialisation qui contient un programme de traitement des produits miniers extraits de son
périmètre dans ses propres installations ou auprès des entités de traitement agréées établies sur le
territoire national.
2) Application de l'obligation de traitement aux titulaires des droits miniers en cours
Les titulaires des droits miniers en cours de validité au moment de la modification de la
législation minière disposent d'un délai de trois ans pour procéder, sur le territoire de. la République
Démocratique du Congo, au traitement et à la transformation des substances minérales par eux
exploitées [art.342 ter du code minier). Ce délai court à dater de l'entrée en vigueur de la loi du 9/03/2018
modifiant le code minier ; II ne peut être modifié que par les chambres parlementaires.
b) Dérogation à l'obligation de traitement des substances
De manière exceptionnelle, les ministres des mines et du commerce extérieur peuvent, par
arrêté interministériel, autoriser, pour une durée d'une année, le titulaire à faire traiter ses produits
miniers à l'extérieur du territoire national moyennant le paiement de la taxe y afférente. L'autorisation
n'est accordée que si le titulaire démontre à la fois :
- L'inexistence d'une possibilité de traitement dans le territoire national à un coût
économiquement rentable pour le projet minier ;
- L'existence d'un contrat de traitement à façon des produits miniers à l'extérieur du territoire
national conclu avec une firme établie à l'étranger ;
- Son acceptation que les statistiques du métal produit à l'issue du traitement à l'étranger seront
comptabilisées en exportation pour le compte de la République Démocratique du Congo ;
- Son acceptation d'être assujetti aux droits et taxes dus au Trésor public en rapport avec le
traitement exceptionnel des substances minérales brutes à l'étranger.
12

c) Entités de traitement usines de transformation et sous-traitance


1) Entités de traitement et usines de transformation des substances
L'entité de traitement est une entité économique constituée sous forme d'une entreprise
individuelle, de société commerciale ou de coopérative minière qui, par des procédés minéralurgiques
et/ou métallurgiques obtient, à partir des minerais, un produit minier marchand sous forme d'un
concentré ou de métal affiné ou raffiné.
Toute personne non détentrice d'un titre minier d'exploitation qui se propose de se livrer
uniquement au traitement des substances minérales requiert et obtient une autorisation de traitement
auprès du ministre des mines. De même, toute personne qui se propose de se livrer uniquement à la
transformation des substances minérales, se conforme à la législation en la matière. La personne non
détentrice d'un titre minier d'exploitation qui se propose de se livrer uniquement au traitement des
substances minérales réserve au moins 50% du capital social aux Congolais (art.108 quater du code
minier).
2) La sous-traitance dans le secteur minier
Le sous-traitant est une personne morale de droit congolais à capitaux congolais fournissant
du matériel ou effectuant des travaux et/ou prestations des services nécessaires pour le compte du
titulaire dans le cadre de ses activités minières en vertu de son titre minier et comprenant notamment la
construction des infrastructures industrielles, administratives, socio-culturelles et autres nécessaires au
projet ainsi que toutes autres prestations directement liées au projet minier, Les activités de sous-
traitance sont exercées conformément à la loi n° 17/001 du 08 février 2017 fixant les règles applicables
à la sous-traitance dans le secteur privé (art.108 quinquies du code minier).
La sous-traitance porte ainsi sur toutes les opérations inhérentes aux activités minières. Il s'agit de tous
services, fournitures ou travaux de l'art des mines directement liés à la recherche, à l'exploitation minière
et au traitement et/ou transformation des substances minérales, y compris les travaux de développement
de construction et d'infrastructure.
§2. L'accès aux substances d'hydrocarbures î °. Objet des activités sur les hydrocarbures
L'industrie des hydrocarbures est complexe. Ainsi, la loi distingue entre deux catégories d'activités : les
activités d'hydrocarbures en amont et les activités d'hydrocarbures en aval.
a) Les activités d'hydrocarbures en amont
Les activités d'hydrocarbures en amont sont la prospection, l'exploration et l'exploitation
des hydrocarbures liquides, solides et gazeux. Ces activités sont réalisées sur un ou plusieurs blocs situés
dans les différents bassins sédimentaires du domaine pétrolier national. La forme et les contours des
blocs sont réguliers, sous réserve des limites qu'imposent les frontières du territoire national et celles se
rapportant aux aires protégées et aux zones interdites.
b) Les activités d'hydrocarbures en aval
Les activités de l'aval pétrolier sont le raffinage, le transport-stockage, la fourniture,
l'importation et la commercialisation ainsi que la pétrochimie [art.1 la loi sur les hydrocarbures).
13

La réalisation de ces activités obéit à des strictes normes de contrôle sur la sécurité des
personnes et des biens, la qualité et la quantité des produits ainsi que la protection de l'environnement.
Cette réalisation est subordonnée à l'obtention d'une autorisation délivrée aux conditions prévues, dans
chaque cas, par le règlement d'hydrocarbures.
2°. Aspects institutionnels des activités sur les hydrocarbures
Les activités d'hydrocarbures font intervenir l'Etat, la société nationale d'hydrocarbures et ses
partenaires.
a) Rôle de l'Etat et objectif de l'industrie des hydrocarbures
La prospection des ressources des hydrocarbures est réalisée par l'Etat. Celui-ci y procède
par l'intermédiaire de la société nationale d'hydrocarbures ou d'une personne morale de droit congolais
ou de droit étranger.
Les ressources en hydrocarbures doivent être exploitées dans les conditions qui favorisent le
développement local. Les objectifs assignés à la loi en cette matière sont :
- Le développement des compétences nationales et le transfert des technologies aux nationaux ;
- La promotion professionnelle des nationaux et de l'expertise locale (les nationaux bénéficient à
cet effet d'une priorité à l'embauche) ;
- Le développement des entreprises locales [une priorité est accordée aux entreprises locales
offrant des conditions égales en matière de sous-traitance - art.6-loi sur les hydrocarbures) ;
- La transparence (publicité, aux conditions prévues par le règlement des hydrocarbures, de la
production, les paiements et les recettes certifiées des entreprises pétrolières et gazières –art.10
- loi sur les hydrocarbures) ;
- L'obligation d'élection de domicile, en République Démocratique du Congo, pour les personnes
non résidentes qui sollicitent un droit d'hydrocarbures,
b) La société nationale d'hydrocarbures
Les activités d'exploration et d'exploitation sont réalisées par l'Etat à travers la société
nationale d'hydrocarbures ou à travers une association constituée de la société nationale et des personnes
morales de droit congolais ou de droit étranger. Lorsqu'une personne morale de droit étranger veut
exercer des activités d'exploration et d'exploitation, elle doit constituer une société de droit congolais
(art.22-loï sur les hydrocarbures). Elle doit, par ailleurs, justifier aux conditions prévues par le règlement
minier, des capacités financières et techniques nécessaires.
Dans tous les cas, les activités d'hydrocarbures en amont sont exercées sous le contrôle et
l'inspection du ministère national des hydrocarbures. Pour l'efficacité de cette action de l'administration,
la personne qui, par contrainte ou toute autre forme de pression oblige un fonctionnaire du ministère des
hydrocarbures à violer la loi sur les hydrocarbures est passible d'une servitude pénale de trois ans à cinq
et/ou d'une amende de cent millions à deux cents millions de francs congolais (art. l86-loi sur les
hydrocarbures).
14

Section 2. Compétences dans l'administration des substances minérales §1. Répartition des
compétences
La gestion du domaine minier fait intervenir des autorités restrictivement désignées. Ces
autorités sont : le gouvernement central, le premier ministre, les ministres en charge des mines, des
finances et de l'environnement, les gouvernements provinciaux ainsi que les services publics qui
dépendent ou sont sous la tutelle de ces autorités. La compétence étant personnelle, l'autorité prévue
pour prendre une décision ne peut déléguer son pouvoir (art.16),
1 °. Les autorités centrales
Les autorités centrales qui sont le gouvernement central, le premier ministre ainsi que les ministres en
charge des mines, des finances et de l'environnement.
a) Le gouvernement central et le premier ministre
Le gouvernement central définît et met en œuvre, aux conditions prévues par le règlement
minier, la politique de l'emploi et de la formation des nationaux dans le secteur des mines (art.!6bis et
326 du code minier).
Statuant par voie de décret délibéré en conseil des ministres, et sans pouvoir de délégation (art.9 du code
minier), le premier ministre est compétent pour :
- Edicter le règlement minier ;
- Classer, déclasser ou reclasser les substances minérales en mines ou en produits des carrières et
inversement ;
- Confirmer la réservation d'un gisement soumis à l'appel d'offres faite ;
- Déclarer une substance minérale substance minérale stratégique ;
- Décréter une zone interdite aux travaux eu à l'activité minière ou de carrières ;
- Déclarer le classement ou le déclassement d'une substance minérale en substance réservée ;
- Délimiter ou classer une portion du territoire en aire protégée.
b) Les ministres
1) Le ministre en charge des mines
Au terme de l'article 10 du code minier, le ministre des mines est compétent pour :
- Octroyer ou refuser d'octroyer les droits miniers et/ou de carrières pour les substances minérales
autres que les matériaux de construction à usage courant ;
- Déchoir le titulaire, retirer les droits miniers et/ou de carrières, donner acte aux déclarations-dé
renonciation aux droits miniers et/ou de carrières et acter l'expiration des droits miniers et/ou de
carrières ;
- Autoriser, par dérogation, les exportations des minerais à l'état brut [arrêté est délibéré en conseil
des ministres) ; instituer les zones d'exploitation artisanale ;
- Agréer et retirer l'agrément des comptoirs d'achat des produits de l'exploitation artisanale, des
coopératives minières ou des produits de carrières et des entités de traitement des substances
minérales ;
15

- Autoriser l'extension des travaux d'exploitation ; approuver les hypothèques minières ;


- Exercer la tutelle des services publics spécialisés du ministère des mines ; réserver les gisements
à soumettre à l'appel d'offres ; accepter ou refuser l'extension d'un droit minier ou de carrières
aux substances non associées ;
- Délivrer les autorisations de traitement des produits de l'exploitation artisanale ; proposer au
premier ministre le classement, le reclassement ou le déclassement des substances réservées,
des substances minérales classées en mines ou en produits de carrières et inversement ainsi que
des zones interdites ;
- Nommer, sur proposition des ministres sectoriels concernés, les membres de la Commission
interministérielle chargée de sélectionner les offres relatives à l'exploitation d'un gisement
soumis à l'appel d'offres ainsi que les membres de la Commission interministérielle chargée
d'examiner les listes des biens à importer pour les activités minières ; agréer les mandataires en
mines et carrières ; agréer !es laboratoires d'analyses des substances minérales ; agréer les
bureaux d'études géologiques ; approuver ou refuser les transferts des droits miniers ;
- Agréer les mandataires en mines et carrières ;
- Agréer les bureaux d’études géologiques ;
- Approuver ou refuser les transferts des droits miniers ;
- Edicter, en collaboration avec les ministres ayant l'économie et le commerce extérieur dans leurs
attributions, la nomenclature des produits marchands ;
- Statuer sur les résultats des audits environnementaux conjointement avec le ministre ayant
l'environnement dans ses attributions ;
- Approuver, conjointement avec le ministre ayant les finances dans ses attributions, les listes des
biens à importer sous le régime douanier privilégié ;
- Fixer, conjointement avec le ministre ayant les finances dans ses attributions, les taux des droits,
taxes et redevances à percevoir à l'initiative du ministre en charge des mines.
Il prend les décisions par voie d'arrêté, sur avis des divers services rattachés à son ministère et dont il a
la tutelle.8
2) Les autres ministres
Les autres ministres ' qui interviennent dans l'administration des mines sont le ministre de
l'environnement et le ministre des finances.
2°. Les autorités provinciales
a) Le gouverneur de province
Dans le domaine des mines et des carrières, le gouverneur de province est compétent pour :

8
La violation des arrêtés pris, en application des dispositions du code de minier, par le ministre des mines et le
gouverneur des provinces est punie de sept jours à un mois de servitude pénale el dîme amende dont le montant
en francs congolais ne dépasse pas l'équivalent de 1.000 USD pour le secteur minier artisanal, et 10.000 USD
pour le secteur minier industriel ou de l'une de ces peines seulement (art.311 du code minier).
16

- Elaborer et proposer, conformément aux normes générales du planning national, à l'assemblée


provinciale la politique provinciale relative aux programmes miniers, minéralogiques,
industriels, énergétiques d'intérêt provincial ;
- Superviser l'exécution par le gouvernement provincial des édits relatifs à la politique provinciale
relative aux programmes miniers, minéralogiques, industriels, énergétiques d'intérêt provincial
;
- Proposer l'érection d'une zone interdite aux activités minières ;
- Emettre un avis en cas d'institution d'une zone d'exploitation artisanale.
Le gouverneur de province exerce ces compétences conformément à la législation sur
l'administration des provinces et aux conditions fixées par la réglementation minière (art. 11 du code
minier). Les contraventions aux arrêtés ministériels ou provinciaux pris dans le secteur minier sont
punies de sept jours à un mois de servitude pénale et d'une amende dont le montant en francs congolais
ne dépasse pas l'équivalent de 5.000 USD ou de l'une de ces peines seulement (art.311 du code minier).
b) Le ministre provincial des mines
Au terme de l'article 11 bis du code minier, le ministre provincial des mines est compétent pour :
- Exécuter, sous la supervision du gouverneur de province et, le cas échéant, en concertation avec
d'autres départements ministériels provinciaux impliqués, les édits relatifs à la politique
provinciale relative aux programmes miniers, minéralogiques, industriels, énergétiques d'intérêt
provincial ;
- Délivrer les cartes d'exploitant artisanal ;
- Délivrer les cartes des négociants des produits d'exploitation artisanale ;
- Autoriser la détention des produits miniers par des bijoutiers, joailliers, artistes et dentistes ;
- Exercer, en harmonie avec les services techniques du ministère des mines et des établissements
sous tutelle du ministre, la supervision des activités des services du ministère des mines
installées en province;
- Délivrer un récépissé au titulaire d'un droit minier ou de carrières avant le commencement de
ses activités dans la province, (art.215 du code minier) ;
- Accorder aux artistes agréés par le ministère en charge de la culture et dos arts l'autorisation
spéciale de détenir et transporter une quantité limitée des produits de l'artisanat minier (art.115
du code minier) ;
- Octroyer les autorisations de recherches des produits de carrières et les autorisations
d'exploitation de carrières de matériaux de construction à usage courant ;9

9
Sont considérées comme matériaux de construction à usage courant toutes substances minérales non
métalliques de faible valeur, classées en carrières et utilisées dans l'industrie du bâtiment comme matériaux
ordinaires non décoratifs, exploitées extensivement à petite échelle, tels qu'énumérés par voie réglementaire.
17

- Décider- de l'ouverture des carrières pour les travaux d'utilité publique sur les terrains
domaniaux.
Le ministre provincial des mines exerce ces compétences, sans préjudice des dispositions
de la loi sur la libre administration des provinces et du règlement minier, et après avis de conformité du
chef de division provinciale des mines et, éventuellement des autres services techniques et des
établissements sous tutelle du ministre des mines.
c) Le Chef de division provinciale
Le chef de division provinciale des mines est compétent pour :
- Contrôler et surveiller les activités minières en province ;
- Rréceptionner les dépôts de demande d'agrément au titre des coopératives minières ;
- Emettre des avis de conformité préalablement aux décisions et actes du ministre provincial des
mines.
Le chef de division provinciale des mines exerce ces compétences aux conditions prévues par la
législation minière et sans préjudice d'autres prérogatives lui assignées par le cadre organique du
ministère des mines (art. 11 bis du code minier).10
3°, L'administration des mines
L'Administration des mines est l'ensemble des directions, divisions et autres services
publics des mines et des carrières. Elle comprend le Secrétariat général, les directions, les divisions et
autres, services administratifs du ministère des mines, y compris ceux qui interviennent dans
l'administration du code minier et de toutes ses mesures d'application (art.10 bis du code minier). Ils
sont animés par des agents qui agissent conformément à la législation en vigueur.11
Mais les services qui interviennent dans le processus de l'octroi de droits miniers et/ou de
carrières sont la Direction de géologie, la Direction des mines et la Direction de protection de
l'environnement minier.
a) La Cadastre minier
La Cadastre (CAMI) est un établissement public doté des attributions administratives,
techniques et financières et placé, de ce fait, sous la tutelle du ministre des mines [art.12). 11 est chargé
de l'inscription des demandes des droits miniers ou des carrières, des décisions subséquentes des
autorités compétentes ainsi que des contrats miniers [mutations, amodiations, sûretés minières). Il

10
La loi du 9/03/2018 modifiant le code minier a transféré au ministre provincial des mines les compétences
jusqu'alors dévolues au chef de division provinciales des mines qui, de ce fait, adresse à la nouvelle autorité
compétente la liste des droits des carrières octroyés dans sa province à partir de 2003 ainsi que les dossiers et
toutes autres archives (art. 3 30 bis du code minier).
11
Les outrages ou violences envers les agents de l'administration el des semées spécialisés des mines dans
l'exercice de leurs fonctions sont punis d'une peine de servitude pénale ne dépassant pas six mois et d'une
amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 1.000 USD à 5.000 USD ou de Tune de ces peines
seulement (art. 309 du code minier).
18

perçoit et gère, pour couvrir ses frais de fonctionnement, les frais de dépôt des dossiers ainsi qu'une
quotité des droits superficiaires annuels par carré.
Sur le plan technique, le CAMI procède à l'instruction cadastrale et coordonne l'instruction
technique et environnementale des demandes de droits miniers ou de carrières. Il certifie la capacité
financière minimum des requérants de droits de recherche et autorise les mutations et l'amodiation des
droits miniers. Le CAM! exerce aussi les missions classiques d'un cadastre : notariat, conservation des
titres, tenue des registres et cartes de retombes minières qui sont ouverts à la consultation du public. Au
terme de l'article 323 du code minier, les registres relatifs aux droits miniers et de carrières ainsi que les
cartes de retombes minières peuvent être consultés gratuitement par le public auprès du Cadastre minier.
Néanmoins, la levée des données est subordonnée au paiement des frais dont le tarif est fixé par le
règlement minier.
Le CAMI tient des cartes à l'échelle 1/200.000 où sont indiqués les périmètres couverts par
les droits déjà octroyés et bornés de manière visible. En règle générale, les périmètres des droits miniers
et de carrières ainsi que les zones d'exploitation artisanale sont exclusifs. Ils ne peuvent empiéter les uns
sur les autres (art.30).
Toutefois, l'empiétement est autorisé dans les cas suivants :
- Le périmètre d'un droit minier de recherches peut être superposé sur le périmètre d'un droit de
carrières de recherches ou d'exploitation temporaire ;
- Le Périmètre d'un droit minier d'exploitation peut être superposé sur le périmètre d'un droit de
carrières de recherches ou d'exploitation temporaire (la partie du périmètre d'un droit de
recherches des produits de carrières sur laquelle ie périmètre d'un droit minier d'exploitation est
superposé, est éteinte d'office de ce fait) ;
- Le périmètre d'un droit de recherches des produits de carrières peut être superposé sur le
- Périmètre d'un droit minier de recherches ;
- Le Périmètre d'un droit de carrières d'exploitation peut être superposé sur le périmètre d'un droit
minier de recherches ou, avec le consentement du titulaire ou par décision du ministre, sur une
partie du périmètre d'un permis d'exploitation.
b) La Direction de géologie et l'Organisme spécialisé de recherches
1) La Direction de géologie
La Direction de géologie (aidée de l'Organisme spécialisé de recherches] est chargée de la
promotion du secteur minier à travers la recherche géologique de base, la compilation et la publication
des informations sur la géologie ainsi que de la publication et de la vulgarisation desdites informations
(art.8,12 et 12 bis du code minier]. Elle gère, pour ce faire, les échantillons témoins. Ses avis sont requis
pour les décisions de classement des substances minérales ainsi que l'ouverture des zones d'exploitation
artisanale.
19

2) L'Organisme spécialisé de recherches


L'Organisme spécialisé de recherches est un établissement public placé sous la tutelle du
ministre des ministres dont la mission est de réaliser des activités d'investigation du sol ou du sous-sol
dans le but d'améliorer la connaissance géologique du territoire national ou des provinces à des fins
scientifiques ou d'amélioration et de promotion de l'information géologique.
c) La Direction des mines
La Direction des mines est investie d'importantes attributions de nature administrative et
technique (art.14). Elle assure l'inspection et lu contrôle de tous les types d'activités minières et des
travaux de carrières en matières de sécurité, d'hygiène, de conduite de travail, de production, de
transport, de commercialisation et en matière sociale. Ainsi, elle compile et publie les statistiques et
toutes informations pertinentes sur la production et la commercialisation des produits miniers et de
carrières.
La direction des mines assure l'instruction technique et émet des avis sur l'octroi des droits
d'exploitation, l'ouverture des zones d'exploitation artisanale ainsi que l'agrément des comptoirs d'achat
des substances minérales d'exploitation artisanale.
d) Le Service chargé de la protection de l'environnement minier
La définition et la mise en œuvre de la réglementation minière en matière de protection de
l'environnement dans le secteur des activités minières sont assurées par le Service chargé de la protection
de l'environnement minier au sein du ministère des mines. En coordination avec les autres services
étatiques intervenant dans le domaine de l'environnement et de la conservation de la nature, le SPEM
réalise l'instruction technique et émet des avis sur le PAR, l'EIE et le PGEP,
e) Le Centre d'Expertise, d'Evaluation et de Certification et le SAEMAPE 1) Le CEEC
Le Centre d'Expertise, d'Evaluation et de Certification (CEEC) est un établissement public
à caractère technique dont l'objet est l'expertise, l'évaluation et la Certification des substances minérales
précieuses, semi-précieuses et pierres de couleur, les métaux précieux et semi-précieux, métaux rares
ainsi que des substances minérales produites par l'exploitation artisanale. La certification est l'ensemble
de mécanismes, procédures et procédés visant à établir la nature, les caractéristiques physiques et/ou
chimiques, l'origine et la provenance légale et licite des substances minérales, et ce, conformément aux
normes nationales, régionales et internationales en la matière, prenant en compte à la fois le suivi et la
traçabilité des substances minérales tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
2)Le SAEMAPE
Le Service d'Assistance et d'Encadrement de l'Exploitation Minière à Petite échelle
(SAEMAPE) est un service public à caractère technique doté d'une autonomie administrative et
financière, lequel a pour objet l'assistance et l'encadrement de l'exploitation artisanale et à petite échelle
des substances minérales.
20

f) L'Agence Congolaise de l'environnement


L'Agence Congolaise de l'Environnement (ACE) est un établissement public à caractère
technique et scientifique, créé par décret n° 14/030 du 18 novembre 2014 exerçant, sur toute l'étendue
du territoire national, les activités d'évaluation et d'approbation de l'ensemble des études
environnementales et sociales ainsi que le suivi de leur mise en œuvre. Elle veille notamment à la prise
en compte de la protection de l'environnement dans l'exécution des projets miniers. A l'issue de
l'instruction environnementale et sociale, l'ACE délivre le certificat environnemental ; document
administratif attestant que l'exécution du projet ainsi que l'exploitation de l'ouvrage se conforment aux
principes de sauvegarde environnementale et sociale.
4°, Des organismes privés intervenant dans l'administration des mines
a) Les mandataires en mines et carrières
Les mandataires en mines et carrières sont des personnes préalablement agréées par le
ministre des mines. Leur agrément est conditionné à des conditions d'honorabilité, de moralité, de
compétences et des connaissances approfondies dans la législation minière ou dans la gestion du
domaine des mines ou de carrières [art.25 et 341 du code minier).
Ils interviennent dans le secteur des activités minières dans les cas suivants :
- Représenter les étrangers [personnes physiques ou morales) dans les procédures relatives à
l’obtention des droits miniers et des carrières ;
- Conseiller et/ou d'assister toute personne intéressée dans l'octroi et l'exercice des droits miniers
et de carrières ainsi que dans le contentieux y afférent.
b) Les bureaux d'études environnementales
Les bureaux d'études environnementales (BEE) sont des institutions privées dont le rôle est
d'assister le SPEM et le Comité permanent d'évaluation (CPE)12 dans l'évaluation et la certification des
plans environnementaux. A la différence des mandataires en mines et carrières, les BEE agissent en
qualité de sous-traitants soit pour les demandeurs des droits miniers et de carrières (dans l'élaboration
ou l'audit de leurs plans environnementaux), soit pour le SPEM dans la certification ou l'évaluation
desdits plans.
§2. Administration des hydrocarbures
1 °. Le gouvernement central et le ministre des hydrocarbures
a) Le Gouvernement central
L'administration du secteur des hydrocarbures fait Intervenir principalement Se gouvernement national,
le ministre en charge des hydrocarbures et la société nationale des hydrocarbures.

12
Le Comité permanent d'évaluation (CPE) est un organe collégial compose de douze membres représentants
les services de l'administration minière, de l'environnement et conservation de la nature, de l'agriculture pêche
et élevage et de la santé publique convoqués en cas de besoin pour statuer sur la conformité des plans
environnementaux des exploitants miniers annexés aux demandes des droits miniers d'exploitation (article -155
du règlement minier.
21

A cet effet, le gouvernement se charge de l'élaboration de la politique nationale en matière


des hydrocarbures : orientations générales sur la gestion et la mise en valeur des ressources
d'hydrocarbures, approvisionnement en produits pétroliers, promotion de la transparence et la bonne
gouvernance des ressources d'hydrocarbures, protection de l'environnement, promotion de l'emploi et
de l'expertise nationale.
b) Le ministre des hydrocarbures
Le ministre en charge des hydrocarbures met en œuvre la politique gouvernementale et
gère le secteur notamment par le contrôle et le suivi des activités. II veille notamment sur la constitution
des stocks de sécurité, des stocks stratégiques et opérationnels ainsi que des réserves des produits
d'hydrocarbures et des produits pétroliers (art,12-Ioï sur les hydrocarbures).
2°. Les organismes spécialisés
a) La société nationale d'hydrocarbures
La société nationale d'hydrocarbures est une entreprise publique créée en application des
dispositions légales et communautaires pertinentes afin de participer, pour le compte de l'Etat, aux
activités d'hydrocarbures en amont et en aval. En plus de la possibilité de développer une activité
commerciale propre, la société nationale d'hydrocarbures peut y participer soit directement, soit en
association avec une personne morale de droit congolais ou de droit étranger (art.l4-loi sur les
hydrocarbures) :
Le contrat d'association ayant pour objet les activités d'hydrocarbures en amont est conclu aux
conditions suivantes (art. 16-loi sur les hydrocarbures) :
- Ce contrat ne crée pas une personne morale distincte ;
- La participation de la société nationale d'hydrocarbures est de 20% au minimum; cette
participation est incessible ;
- Lorsqu'il s'agit des activités d'exploration, les coûts et les risques sont totalement portés par la
personne morale associée à la société nationale [cette dernière ne peut être tenue à leur
remboursement) ;
- La personne morale associé à la société nationale n'a droit au remboursement des coûts de
développement qu'en cas de découverte commerciale d'hydrocarbures [le remboursement est
opéré sur la part du profit oïl revenant à la société nationale pour un maximum annuel de 50%
de cette part) ;
- Le contrat d'association conclue est soumis à l'approbation du ministre,
b) Le fonds pour les générations futures
La loi sur les hydrocarbures Institue un Fonds pour les générations futures dont les
ressources proviennent notamment d'une quotité de la part du profit oil de l'Etat (art,19-loi sur les
hydrocarbures] et dont la gestion est assurée par un établissement public.
22

Section 3. Encadrement des investissements du secteur des mines et des hydrocarbures


§1. Les garanties de l'Etat
1 °. Garanties relatives à la liberté de l'industrie
Au terme de l'article 273 du code minier, l'Etat garantit aux titulaires des droits miniers et
de carrières :
- Le respect de la législation et des accords ou conventions signés avec des partenaires ;
- Le droit de disposer librement de leurs biens et d'organiser, à leur gré, leurs entreprises;
- La liberté d'embauché sous réserve d'employer en priorité le personnel congolais à qualification
égale des diplômes et d'expérience pour la réalisation des opérations minières et sous réserve
des conditions de licenciement conformément aux lois et règlements en vigueur ;
- Le libre accès aux matières premières dans les limites des droits miniers et/ou de carrières ;
- La libre circulation sur le territoire national de leur personnel et de leurs produits ;
- La liberté d'importer des biens, des services ainsi que des fonds nécessaires aux activités, sous
réserve de donner priorité aux entreprises congolaises pour tout contrat en relation avec le projet
minier, à des conditions équivalentes en terme de quantité, qualité, prix et délais de livraison et
de paiement;
- La liberté de disposer des produits sur le marchés internes, d'exporter et de disposer sur le
marché externe, sous réserve du respect des dispositions de la législation minière ;13
- La jouissance paisible des périmètres faisant l'objet de leurs droits miniers et/ou de carrières,
- Les facilités d'obtenir pour leur personnel étranger tous les documents requis pour accéder aux
lieux de recherches ou d'exploitation sans préjudice du respect des normes légales et
réglementaires régissant la police des étrangers.
2°, Encadrement de l'expropriation
a) L'indemnité d'expropriation
En plus de l'interdiction formelle du rachat des devises logées dans les comptes en devises
des résidents et non-résidents par l'Etat et la Banque centrale, les installations minières ou de carrières
ne peuvent être expropriées par l'Etat que dans des circonstances exceptionnelles fixées par la loi,
moyennant une juste indemnité payée au titulaire concerné au moins six mois avant l'exécution de la
décision d'expropriation (art.275 du code minier).
Dans les 48 heures qui suivent la date de la notification de la décision de l'expropriation,
l'Etat communique au titulaire exproprié le montant de l'indemnité proposée et la date précise ou estimée
à laquelle interviendra l'expropriation effective ou matérielle. Sauf s'il requiert un délai supplémentaire,

13
Les personnes autorisées à commercialiser les produits des mines et de carrières sont les titulaires
des droits miniers et/ou de carrières d'exploitation, les entités de traitement, les coopératives minières
agréées ainsi que les négociants Mais les deux dernières catégories ne sont pas autorisées à procéder à
l'exportation de ces substances (art.5 du code minier).
23

le titulaire exproprié doit réagir dans les dix jours à dater de la réception de la proposition de l'Etat En
cas d'acceptation, l'indemnité est payée.

b) Le rachat des devises


L'Etat et la Banque Centrale du Congo ne peuvent racheter d'office les devises logées dans
les comptes en devise des résidents et des non-résidents. Mais ils peuvent le faire si les besoins de
l'économie nationale l'exigent et ce aux taux et hauteur à négocier. En cas de rachat des devises, les
besoins exprimés par les titulaires des droits miniers sont traités et seras en priorité (art.274 du code
minier).
c) Contentieux de l'expropriation
En cas de désaccord, la réponse du titulaire exproprié doit comprendre la proposition de ce
dernier quant à la hauteur réelle de l'indemnité. Lorsque l'Etat rejette la proposition du titulaire exproprié,
ce dernier peut requérir qu'il soit statué par le tribunal compétent ou par procédure d'arbitrage (art.275,
315 à 320). L'exercice du recours judiciaire ou arbitral est également possible lorsqu'il n'y a pas eu
notification de la mesure d'expropriation, du montant de l'indemnité ou en cas de notification tardive ou
enfin, lorsque l'indemnité d'expropriation n'est pas encore payée alors que l'exécution de la décision
d'expropriation approche les six mois.
3°, Contrôle des concentrations
a) La prise de contrôle
Au terme de l'article 276 quater du code minier, on entend par prise de contrôle,
l'acquisition du pouvoir, par le fait de la détention de la majorité des droits de vote, de déterminer les
décisions de la société notamment celles de nommer ou de révoquer la majorité des membres des organes
d'administration, de direction ou de surveillance de la société.
b) Encadrement des opérations de prise de contrôle
1) Transmission des parts sociales et des actions
Toute transmission des parts sociales ou d'actions au sein d'une société titulaire d'un permis
d'exploitation entraînant la prise de contrôle de celle-ci par le bénéficiaire de la transmission est soumise
à l'accord préalable de l'Etat. Il en est de même de toute modification de l'actionnariat d'une société de
droit congolais ou de droit étranger, ayant le contrôle d'une société filiale associée ou actionnaire dans
une société titulaire d'un permis d'exploitation et entraînant la prise de contrôle de la société filiale
contrôlée (art.276 bis du code minier).
2) Fusion des sociétés
L'accord préalable de l'Etat est requis pour toute opération de fusion entraînant l'absorption d'une société
titulaire d'un permis d'exploitation par une autre (art.276 quinquîes du code minier).
24

§2, Stabilité des avantages et régime de change


1°. Stabilité des avantages prévus par le code mimer
L'Etat garantit que les dispositions du code minier ne peuvent être modifiées que si, et
seulement si, le code fait lui-même l'objet d'une modification législative adoptée par le Parlement
(art.276).

a) Conception ancienne de la garantie de stabilité


Les droits attachés ou découlant d'un permis de recherches ou droit minier d'exploitation
octroyé et valide à la date de la promulgation d'une telle modification législative ainsi que les droits
attachés ou découlant du droit minier d'exploitation octroyé postérieurement en vertu d'un tel permis de
recherches incluant entre autres, les régimes fiscal, douanier et de change, demeurent acquis et
intangibles pendant une période de dix ans à compter de la date de :
- L'entrée en vigueur de la modification législative pour les droits miniers d'exploitation valides
existant à cette date ;
- L'octroi du droit minier d'exploitation octroyé postérieurement en vertu d'un permis de
recherches valide existant à la date de l'entrée en vigueur de la modification législative.
b) Nouvelle approche de la garantie de stabilité
L'Etat assure au titulaire des droits octroyés à dater de la modification du code minier, la garantie de
stabilité du régime fiscal, douanier et de change qui demeure acquise et intangible jusqu' à la fin d'une
période de cinq ans, à compter de la date de :
- L'entrée en vigueur du "présent code" pour les droits miniers d'exploitation valides existant à
cette date ;
- L'octroi du droit minier d'exploitation acquis postérieurement en vertu d'un permis de recherches
valide existant à la date de l'entrée en vigueur de la présente loi.
c) Application des nouvelles dispositions aux droits existants
Au terme de l'article 342 bis, les nouvelles dispositions du code minier sont d'application
immédiate à l'ensemble des titulaires des droits miniers valides à la date de son entrée en vigueur. En
cas de modification législative dans les cinq ans à dater de l'entrée de la modification actuelle, les
titulaires des droits miniers acquis antérieurement à loi modificative bénéficient de la garantie de
stabilité du régime fiscal, douanier et de change en vigueur.
2°, Régime de change
a) Règles générales
1) Des titulaires assujettis au régime dérogatoire
Le titulaire des droits miniers est soumis à un régime de change dérogatoire prévu par la
législation minière. En cas de silence du code minier, il est fait application des dispositions prévues par
la Banque centrale. Mais si une législation ou une réglementation de change de droit commun prévoit
25

des dispositions plus favorables que celles contenues dans le code minier, ces dispositions lui sont
immédiatement applicables, de plein droit, dès leur entrée en vigueur.
2) Des titulaires des droits de carrières
Le titulaire des droits des carrières est soumis au droit commun quant à l'ensemble de ses
opérations de change, à l'exception du titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente
qui produit du ciment qui jouit des dispositions de la réglementation de change prévue par le code minier
(art.272, al.2 et 272 bis du code minier).
b) Liberté de conversion au taux du marché
En règle générale, le titulaire des droits miniers bénéficie de la liberté de convertir en francs
congolais les apports en capital, les fonds avancés par les actionnaires, les tirages sur emprunts et les
recettes en devises provenant de la vente des produits, au meilleur taux de change offert par îes banques
agréées au jour de l'opération de conversion. Toutefois, il peut recourir, pour le change de la monnaie
fiduciaire, aux intermédiaires agréés non bancaires autres que les messageries financières (art.263 du
code minier). Le titulaire de droits de carrières est soumis au droit commun quant à l'ensemble de ses
opérations de change (art272 du code minier).

b) Régime de transfert des fonds


En principe, le titulaire des droits miniers est autorisé à réaliser au profit des non-résidents
et vice versa, après paiement des taxes et autres droits dus, des règlements des biens et services, des
transferts des revenus primaires et secondaires ainsi que les transferts en capital et les transferts en raison
des opérations financières ci-après en relation directe avec les opérations autorisées en vertu de son droit
minier :
- Le paiement des biens et services auprès des fournisseurs étrangers s'il n'a pas pu trouver les
mêmes biens et/ou services à quantité, qualité et prix égal ainsi qu'à des conditions de livraison-
identiques sur le marché local ;
- L'acquisition ou la location de l'équipement importé ;
- Le paiement des commissions aux tiers pour des services rendus à l'étranger ;
- Le paiement des honoraires aux personnes résidant à l'étranger, pour des services rendus ;
- Le paiement des " royalties " afférents aux droits accordés au titulaire par des tiers étrangers ;
- La formation à l'étranger des employés congolais et les charges sociales des employés expatriés
notamment les primes, les assurances professionnelles, les frais de transport et de
déménagement ;
- Les fonds correspondant aux dividendes dûment et légalement déclarés, destinés à être
distribués aux actionnaires ou associés non-résidents du titulaire ;
- Les fonds correspondant aux recettes de la vente des actions et toute somme provenant de la
cession ou de la liquidation des actifs de la société, ainsi que toute indemnité d'expropriation ;
26

- Le remboursement des avances en compte courant d'associés ou d'actionnaires, à condition de


ne pas amener le ratio des fonds empruntés aux fonds propres au-dessus de 75/25 (art.264 du
code minier).
Par ailleurs, il est garanti au personnel étranger résidant sur le territoire national, employé
par le titulaire d'un titre minier, la libre conversion et le libre transfert de tout ou partie des sommes qui
leur sont dues, sous réserve que les intéressés se soient acquittés de leurs impôts et cotisations diverses
conformément à la législation en vigueur en République Démocratique du Congo. Le transfert des fonds
nécessaires à ces diverses opérations doit se faire uniquement par le canal d'une banque agréée
moyennant la souscription d'un document de change. Tout autre transfert vers l'étranger est soumis à la
réglementation de change en vigueur. Cependant, les transferts au bénéfice des sociétés affiliées du
titulaire en paiement des biens fournis ou services rendus doivent être justifiés, conformément à la
réglementation minière, par rapport aux prix pratiqués sur le marché pour des biens ou services
similaires.
c) Gestion des recettes des ventes à l'exportation
1) Des fonds logés dans les comptes bancaires à l'étranger
Le titulaire est autorisé à exporter et à commercialiser sa production au prix du marché,
sous réserve du droit pour l'Etat de déterminer la quotité de production à exporter en fonction des besoins
de l'industrie locale. Les recettes en devises y relatives sont encaissées dans les quarante-cinq jours
calendrier à dater de la sortie des biens du territoire national pour un pays africain et de rembarquement
à partir du territoire national ou d'un pays africain, sauf si le contrat de vente comporte des dispositions
particulières concernant le délai de paiement. Pour ces opérations, il devra cependant souscrire un
document de change conformément à la réglementation de change (art.265 et 269 du code minier).
Par dérogation à la législation bancaire (art. 1 à 9 de l'Ordonnance-loi n°67/272 du 23 juin
1967 relative aux pouvoirs réglementaires de la Banque Centrale du Congo), le titulaire qui exporte les
produits des mines autorisés à le droit ainsi que l'obligation de :
- Ouvrir un compte en devises appelé "Compte principal" auprès d'une banque étrangère de
- Réputation internationale qui aura des relations d'affaires avec un correspondant pour la gestion
des fonds qu'il est autorisé à tenir en dehors du territoire national ;
- Communiquer £ la Banque Centrale du Congo et dans les moindres détails, toutes les
coordonnées du compte principal ;
- Verser les recettes d'exportation qu'il est autorisé à tenir en dehors du territoire national dans
son compte principal étranger avant toute redistribution ;
- Payer à partir du compte principal le service de sa dette étrangère, y compris le principal, les
intérêts, les commissions et les pénalités selon les conventions d'emprunt conclues avec les
bailleurs de fonds étrangers ;
- Communiquer les conventions d'emprunt conclues avec les bailleurs de fonds étrangers à
l'Administration des mines pour confirmer si les conventions d'emprunt correspondent au plan
27

de financement d'une exploitation minière dûment autorisée. Dans le cas des conventions
d'emprunt entre des sociétés affiliées, elle confirme également que les conditions d'emprunt ne
sont pas moins favorables au titulaire que les termes d'un marché entre parties non affiliées. Elle
en avise la Banque Centrale.
Le titulaire est autorisé à ouvrir des comptes en devises auprès des banques étrangères de réputation
internationale où il gère ou fait gérer les fonds versés de son compte principal nécessaires pour le service
de sa dette étrangère, ainsi que pour les provisions et réservés légales, statutaires et libres.
Le titulaire qui, en phase d'amortissement de son investissement, exporte les produits marchands des
mines est :
- Autorisé à garder et à gérer dans son compte principal et ses comptes de service de la dette
étrangère les recettes de ses ventes à l'exportation à concurrence de 40%. Les modalités de
l'approvisionnement des comptes destinés au service de la dette étrangère, ainsi que les
modalités de paiement du service de la dette étrangère du titulaire, sont établies dans les
conventions d'emprunt conclues par l'emprunteur avec ses bailleurs de fonds étrangers ;
- Tenu de rapatrier obligatoirement dans son compte tenu en République Démocratique du
Congo, 60% des recettes d'exportation dans les quinze jours à dater de l'encaissement au compte
principal (à défaut, il est puni d'une amende d'un montant égal à 5 % du montant non rapatrié -
art.309 bis du code minier).
En cas d'amortissement de son investissement, il est tenu de rapatrier 100% des recettes de ses ventes à
l'exportation dans son compte national principal en République Démocratique du Congo dans le même
délai de quinze jours. Ne peut garder une quotité des recettes d'exportation ou des préfinancements à
l'étranger que le titulaire des droits miniers qui a communiqué les coordonnées bancaires et qui transmet
trimestriellement à la Banque Centrale du Congo le rapport de ses activités enregistrées dans le compte
principal. La quotité rapatriée est destinée à couvrir les dépenses domestiques en faveur des résidents et
ne peut servir à financer les opérations de transfert [art.269, 267 et 264 du code minier).
2) Des comptes bancaires ouverts sur le territoire national
Le titulaire qui exporte les produits des mines peut ouvrir et détenir un compte ou un groupe
de comptes en devises étrangères auprès des banques commerciales agréées, dont le siège social est en
République Démocratique du Congo, pour gérer les recettes et les dépenses en devises du projet qu'il
exploite à bien en vertu de son droit minier (art.268 du code minier]. S'il a ouvert plusieurs comptes
auprès du système bancaire national, le titulaire d'un droit minier a l'obligation de rapatrier les recettes
d'exportation dans le compte ouvert dans une banque agréée auprès de laquelle l'exportation a été
domiciliée.
Il bénéficie de la liberté de garder en devises toutes les recettes des ventes à l'exportation
des produits du projet sans obligation de les convertir en monnaie nationale. S'il en a ouvert plusieurs,
il doit désigner en désigner un qui sera réputé "Compte national principal" qui doit recevoir
28

préalablement, toutes sommes et recettes d'exportation. Dans tous les cas, ces devises ne peuvent être
rachetées ni par l'Etat ni par la Banque centrale (art.274 du code minier).
3) La redevance de suivi de change
Le titulaire est tenu de payer à la Banque Centrale du Congo la redevance de suivi de change de 2/1000
sur les opérations suivantes :
- Tout paiement vis-à-vis de l'étranger ^effectué par les banques agréées sur les comptes en
banque du titulaire en République Démocratique du Congo, aussi bien en recette qu'en dépense,
à l'exception des rapatriements des recettes qui proviennent du compte principal ;
- Toute opération de débit ou de crédit effectuée sur son compte principal à l'exception des
transferts en faveur de comptes de service de la dette étrangère [ les paiements effectués de ces
comptes de service de la dette étrangère sont également exonérés de la redevance de suivi de
change).
Le titulaire des droits miniers est tenu de payer à la Banque Centrale du Congo ou à toute
personne mandatée par cette dernière une redevance de suivi de change de 2%o sur la totalité de 100 %
du montant de toute exportation réalisée. Cette redevance est calculée sur la totalité des recettes
d'exportation et est prélevée sur la quotité rapatriée.
Le titulaire instruira les banques intervenantes dé calculer cette redevance et d'en virer le
montant au profit du compte indiqué par la Banque Centrale (art,270 du code minier), il doit soumettre
un rapport mensuel sur les mouvements des fonds versés dans le compte principal en devises à l'étranger,
ainsi que les références des dossiers d'exportation sur les recettes versées dans ce compte. Ce rapport,
accompagné d'une copie du relevé bancaire dudit compte est soumise à la Direction des mines et à la
Banque Centrale du Congo, pour contrôle de conformité avec le régime de change applicable au secteur
minier. Toutefois, la Banque Centrale conserve le droit de dépêcher ses délégués pour vérifier la
régularité des opérations inscrites sur le compte principal après en avoir préalablement informé par écrit
le titulaire (art.271). La Direction des mines exerce un contrôle sur le respect des obligations des
opérateurs miniers en matière de change [art.271 du code minier).
29

CHAPITRE 2 LES PROCEDURES MINIERES


Les procédures tendant à l'octroi des droits ou la délivrance des titres miniers et de carrières
sont diligentées dans le strict respect de l'exigence de la transparence. Celle-ci est garantie par
l'objectivité, l'efficacité et la rapidité. L'inscription chronologie des demandes détermine la priorité de
leur instruction [art.32 et 34). En vue de garantir le respect de ces exigences, les auteurs des actes de
corruption des services publics de l'Etat sont passibles, en plus des peines de servitude pénale prévues
aux articles 147 à 149 du Code Pénal livre II, d'une amande dont le montant en francs congolais est
équivalent à 1000 USD (ârt.307 du code minier).
Section 1. Eligibilité aux opérations des mines et des carrières
§1. Eligibilité à la prospection des substances minérales
1 °. Conditions d'accès à la prospection des substances des mines et des carrières
a) La liberté de la prospection
En République Démocratique du Congo, la prospection minière est libre (art.18 et 22).
Toute personne intéressée par les opérations de prospection peut s'y livrer, aux conditions prévues par
la loi, sur toute l'étendue du territoire national Cependant, les travaux de prospection ne sont pas
autorisés dans les zones protégées, les réserves naturelles de flore et de faune ainsi que dans les zones
de protection régies par des lois particulières. Il en est de même des zones déclarées interdîtes (art.6),
des zones de restriction et d'interdiction (art 279 et 282) ainsi que des périmètres déjà couverts par des
droits miniers et/ou de carrières existants.
Par contre, la réalisation, sans autorisation ou en violation des dispositions légales et
réglementaires des travaux de recherches eu d'exploitation des mines ou de carrières est une infraction
punie d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 10.000 USD à 250.000 USD.
Les substances minérales extraites illicitement sont saisies et confisquées au profit de l’Etat ou du
titulaire du titre d'exploitation des mines ou des carrières concernées (art.299 du code minier).
b) L'attestation de prospection
La réalisation des travaux de prospection conditionnée par l'obtention d'âne attestation de
prospection auprès du CAMI. Le prospecteur introduit sa demande par une "déclaration de prospection"
à laquelle le CAMI donne une suite dans un délai de cinq jours, comptés à dater de la réception de la
déclaration. A défaut, le récépissé de la déclaration vaut attestation de prospection (art.18).
L'attestation de prospection est délivrée pour la circonscription d'un territoire administratif
pour une durée de deux ans non renouvelable. Mais une personne peut solliciter l'obtention des
attestations de prospection successives pour le même territoire.
N'étant pas un droit minier, l'attestation de prospection ne confère pas à son porteur les
attributs reconnus aux titulaires des droits miniers ou des carrières, notamment l'exclusivité sur le
périmètre et la construction des infrastructures durables. Il ne confère pas non plus de priorité pour
l'obtention d'un droit minier ou de carrières.
2°, Réalisation des travaux de prospection
30

a) Obligations du prospecteur
L'attestation de prospection permet le prélèvement d'échantillons pour analyse au pays ou
à l'étranger. Le prospecteur a une obligation légale de courtoisie face à l'autorité locale. Il s'interdit
d'effectuer des travaux de recherches et d'exploitation, prélève les échantillons dans la limite des
quantités autorisées par la réglementation et veille à la protection de l'environnement et à ne pas affecter
sensiblement la topographie des lieux (art.20).
b) Gestion des échantillons
Le prospecteur dépose, contre visa et sous la garantie de confidentialité, à la Direction de
géologie un échantillon témoin ainsi qu'une description reprenant leurs nombre, volume et poids.
L'échantillon est propriété de l'Etat. L'apposition du visa sur la description de l'échantillon témoin
confère au prospecteur la propriété des échantillons restants.
§2. Eligibilité à la recherche et l'exploitation des substances minérales 1°. Personnes éligibles
a) Eligibilité aux droits de recherches et d'exploitation
Les droits miniers et des carrières sont des droits de nature immobilière en vertu desquelles
une personne peut se livrer aux activités de recherches ou d'exploitation des substances minérales. Ces
substances peuvent faire l'objet de recherches ou d'exploitation par des personnes morales et en vertu
des droits qui leur sont octroyés lorsqu'elles remplissent les conditions requises. Il s'agit des personnes
de droit congolais ou de droit étranger mais dont l'objet social porte exclusivement sur les activités
minières (art5 et 23 du code minier). Ces dernières élisent expressément domicile et, à toutes fins utiles,
auprès d'un mandataire en mines et carrières agréé et établi en RD du Congo et agissent par son
intermédiaire.14
Par ailleurs, les personnes morales désireuses d'investir dans le secteur minier sont tenues de fournir :
- L'attestation fiscale ou l'équivalent, en cours de validité délivrée par l'Institution compétente du
pays d'origine du requérant ;
- L'attestation de bonne vie et mœurs et l'extrait du casier judiciaire en cours de validité pour les
associés de la personne morale, délivrés par les autorités compétentes du pays d'origine ;
- L'engagement écrit de déclarer en République Démocratique du Congo les profits et revenus
réalisés (art.23 bis).
b) Eligibilité aux activités d'exploitation artisanale
L'exploitation artisanale des produits des mines et des carrières n'est cependant autorisée
qu'aux personnes physiques majeures de nationalité congolaise (à l'exclusion des femmes enceintes),
porteuses d'une carte d'exploitant artisanal et affiliées à une coopérative minière L'achat des produits de

14
En vue de la garantie des droits dus aux diverses parties prenantes, notamment l'Etat et les membres du
personnel il est nécessaire que le siège social d'un exploitant minier soit toujours connu et que tout changement
de localisation soit signalé aux services compétents. La violation de cette règle est punie d'une amende de 5.000
USD par jour, à dater de la mise en demeure faite à la dernière adresse connue (art.31 î quinqnies du code
minier).
31

l'artisanat minier en vue de les revendre à l'intérieur du territoire national n'est autorisé aussi qu'aux
négociants, personnes physiques de nationalité congolaise, immatriculées au Registre du commerce et
du crédit mobilier [art26 du code minier).
c) Eligibilité aux activités de commercialisation des produits des mines et de carrières
Les produits des mines et des carrières sont librement commercialisés par les titulaires des
droits miniers et/ou de carrières d'exploitation, les entités de traitement, les comptoirs agréés. Ses
coopératives minières agréées et les négociants. Sont éligibles au statut de comptoir, les personnes
majeures de nationalité congolaise ou étrangère ainsi que les personnes morales de droit congolais. Ces
personnes doivent avoir leur domicile ou leur siège social en RD du Congo. A l'exception des négociants
et des coopératives minières, ces mêmes personnes sont aussi autorisées à exporter ces substances.
2°. Personnes non éligibles aux activités minières
a) Fondement de l'inéligibilité
Certaines personnes ne sont pas éligibles au statut d'exploitant artisanal, de négociant ou de comptoir
d'achat et de vente des substances minérales d'exploitation artisanale (art.27 du code minier, art.215 du
code de la famille, art.8 de l'AUDCG...).
Rentrent dans la catégorie des personnes non éligibles aux activités minières :
- Les incapables légaux (mineurs d'âge non émancipés, majeurs incapables) ;
- Les agents et fonctionnaires de l'Etat, les magistrats, les membres des forces armées, de la police
et des services de sécurité ainsi que les employés des organismes publics habilités à procéder
aux opérations minières (cette incompatibilité ne concerne pas leur prise de participation dans
le capital des sociétés minières) ;
- Les personnes frappées d'interdiction notamment : personne condamnée pour infractions à la
législation minière pour ses activités ou celles des sociétés affiliées (10 ans), personne à laquelle
la carte d'exploitation artisanale ou de négociant a été retirée (trois ans), personne à laquelle
l'agrément au titre des comptoirs a été retiré (cinq ans).
Les personnes non éligibles aux opérations minières peuvent cependant participer au
capital des sociétés commerciales dont l'objet est l'exploitation des produits des mines ou de carrières.
b) Remise en cause de l'éligibilité
Le CAMI, le ministère public ou tout tiers lésé peut demander au juge la remise en cause
de l'éligibilité d'une personne à une activité minière. Le jugement constatant l'inéligibilité est notifié par
le CAMI au ministère public et à toute personne intéressée lorsqu'il acquiert la force de la chose jugée.
Dans les dix jours suivant cette notification, le CAMI propose à l'autorité compétente Sa décision de
retrait du droit dont les effets sont rétroactifs (art27 du code minier).
32

Section 2, Déroulement des procédures minières


§1. Des droits miniers ou de carrières soumis à appel d'offres
1 °. Réservation et confirmation de l'offre
a) Réservation des gisements soumis à appel d'offres
Les droits miniers et de carrières portant sur un gisement étudié, documenté ou
éventuellement travaillé par l'Etat ou ses services et qui est considéré comme un actif d'une valeur
importante connue sont soumis à appel d'offres par le ministre (art,33). Cet appel d'offres qui peut être
ouvert ou restreint est soumis par le gouvernement agissant par le truchement du ministre des mines,
éventuellement sur avis du ministre provincial des mines et de la communauté locale concernée lorsque
les droits concernés sont des autorisations des carrières.
L'arrêté de réservation des droits portant sur un gisement soumis à appel d'offres précise
les termes et conditions des offres ainsi que la date et l'adresse auxquels les offres devront être déposées.
H est publié au Journal Officiel et, éventuellement, dans d'autres journaux locaux et internationaux
spécialisés.

b) Confirmation de l'appel d'offres


La réservation des droits portant sur le gisement soumis à l'appel d'offres est confirmée par
le premier ministre. Celui-ci prend sa décision dans les trente jours qui suivent l'entrée en vigueur de
l'arrêté ministériel de réservation. L'appel d'offres est conclu endéans neuf mois à compter de la
réservation du gisement.

2°. Sélection de l'offre et clôture de la procédure


a) Sélection de la meilleure offre
La meilleure offre est sélectionnée par une Commission interministérielle nommée à cet effet sur la base
des critères suivants :
- Le programme des opérations proposées et des engagements des dépenses financières y
afférentes ;
- Les ressources financières et techniques disponibles de l'offrant ;
- L'expérience antérieure de l'offrant dans la conduite des opérations proposées ;
- Divers autres avantages socioéconomiques pour l'Etat, la province et la communauté
environnante, y compris le bonus de signature offert.
b) Clôture de la procédure d'appel d'offres
Le ministre des mines conclut la procédure de l'appel d'offres par la publication du résultat
de la sélection et la levée de la réservation. Dans tous les cas, il est fait recours à la procédure prévue
pour la passation des marchés publics ainsi que de la pratique minière internationale généralement
connue.
33

c) Accès au gisement
1) Le pas de porte
Le pas de porte est une taxe non remboursable perçue par l'Etat, en cas d'appel d'offres, au
titre de rémunération des efforts initialement consentis ou fournis par l'Etat ou une entreprise minière de
son portefeuille pour découvrir un gisement considéré dès lors comme étudié, documenté et travaillé ou
un gisement repris par l'Etat après extinction d'un droit minier d'exploitation. L'accès à l'exploitation
d'un gisement obtenu par appel d'offres est conditionné par le versement, à l'Etat, d'un pas de porte. Ce
pas de porte représente 1% de la valeur en place dudit gisement. La valeur en place du gisement est
entendue comme étant le prix obtenu pour ledit gisement dans le cadre de l'appel d'offres. Lorsque le
gisement a été étudié, documenté ou travaillé par une société commerciale appartenant à l'Etat, le pas
de porte revient à 100% à cette société [art.33 bis du code minier).15

2) Le bonus de signature
Le bonus de signature est la rémunération non remboursable exigée par l'offrant, l'Etat, et
acceptée par le sollicitant au titre de droit d'accès, lors de la procédure d'appel d'offres, pour un gisement
étudié, documenté ou travaillé appartenant à l'Etat, perçue par le Trésor public.
§2. Des droits miniers et de carrières non soumis à appel d'affres 1 °, Introduction et recevabilité
de la demande
a) Introduction de la demande
La demande de droit minier ou de carrières est introduite; auprès du CAMI, sur un
formulaire. Le CAMF inscrit toutes les demandes portant sur un périmètre donné dans l'ordre
chronologique de leur dépôt. Chaque demande, quelle qu'en soit l'objet, est introduite moyennant
paiement des frais de dépôt.
Le formulaire demande reprend les mentions relatives à l'identification du soumissionnaire
fie requérant ou son mandataire), le type de droit demandé, les substances minérales pour lesquelles le
droit est sollicité, l'emplacement géographique du périmètre sollicité, le nombre de carrés constituant la
superficie du périmètre requis,16 l'identité des sociétés affiliées du requérant ainsi que la nature, le

15
L'octroi des droits miniers par appel d'offres expose les agents publics qui interviennent ainsi que les
soumissionnaires à la tentation de la fraude qui peut se traduire par des actes rentrant dans l'infraction de fraude
et de-pillage des ressources naturelles prévue par l'article 311 ter du code minier. En effet, est puni d'une peine
de servitude pénale de dix à vingt ans et d'une amende dont le montant s'élève à l'équivalent en francs congolais
de 250.000 à 500.000 USD, quiconque aura, par tout acte généralement quelconque, tout accord, toute
convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver la nation, les personnes
physiques ou morales de tout ou partie de leurs propres moyens d'existence tirés de leurs ressources ou richesses
minières, outre la confiscation des biens et avoirs issus du délit.
16
Le périmètre sollicité est en forme de polygone composé de carrés entiers contigus. Un carré minier est imité
cadastrale minimum octroyable, de caractère indivisible, délimitée par les méridiens et les parallèles du système
des coordonnées de la carte de retombes minières, ayant une superficie de 84,95 hectares. Certaines
34

nombre et la superficie des périmètres des droits miniers ou de carrières déjà détenus par le requérant et
ses sociétés affiliées, la preuve de la capacité financière... (art.35 du code minier).
Le requérant dépose un dossier comprenant le formulaire de demande dûment rempli et
signé, les pièces d'identité du requérant, la preuve de paiement des frais de dépôt (non remboursable)
ainsi que tous autres documents requis selon le type de droit postulé. La demande et les pièces du dossier
sont établies en français. Les pièces existant en langues étrangères sont soumises avec leur traduction
en français.
b) Recevabilité de la demande
La demande est irrecevable lorsque :
- Le formulaire dé demandé contient des mentions inexactes ;
- Le dossier ne contient pas la preuve du paiement des frais de dépôt ;
- La localisation du périmètre n'est pas conforme aux exigences réglementaires ;
- Le périmètre n'est pas entièrement disponible (le CAMI veille à éviter tout empiétement non
autorisé des périmètres des droits miniers et des carrières ainsi que qu'au respect des zones
interdites et des aires protégées - art.30 du code minier) ;
- Le requérant ne prouve pas son immatriculation au RCCM s’il y est assujetti.
Le CAMI se prononce sur la recevabilité de la demande au moment du dépôt du dossier.
S'il la déclare recevable, il délivre au requérant un récépissé indiquant les jours, heure et minute du
dépôt, et inscrit la demande dans le registre correspondant, avec mention des jours, heure et minute du
dépôt
2°. Instruction de la demande
La demande d'un droit minier ou de carrières fait l'objet d'une instruction cadastrale. Celle-
ci est suivie de l'instruction technique et de l'instruction environnementale.
a) L'instruction cadastrale
1) Vérification de l'éligibilité du requérant
Le CAMI procède à l'instruction cadastrale dans un délai de vingt jours ouvrables au
maximum à compter du dépôt de la demande (art.40). L'instruction cadastrale consiste à vérifier
principalement l'éligibilité du requérant au droit sollicité et la disponibilité du périmètre demandé.
2) Gestion des empiétements
La demande des droits de recherches est rejetée lorsqu'elle présente un risque
d'empiétement de plus de 25% sur des périmètres non disponibles. Lorsque l'empiétement porte sur 25%

irrégularités de la fournie sont tolérées lorsqu'elles sont imposées par les frontières du territoire national, les
zones interdites et les aires protégées.
35

au maximum d'un périmètre non disponible, la situation est corrigée de façon à éliminer les
empiétements (art.30 et 40 du code minier).17
Cependant, les empiétements sont tolérés à certaines conditions :
- Le périmètre d'un droit minier d'exploitation peut être superposé sur celui d'un droit de carrières
de recherches ou d'exploitation temporaire ; dans ce cas, le droit de carrières est partiellement
éteint pour la partie empiétée moyennant une juste indemnisation ;
- Le périmètre d'une autorisation de recherches des produits de carrières peut être superposé sur
le périmètre d'un droit minier de recherches, moyennant le consentement du titulaire du permis
de recherches ;
- Le périmètre d'une autorisation de carrières d'exploitation peut être superposé sur le périmètre
d'un droit minier de recherches ou, avec le consentement du titulaire, sur une partie du périmètre
d'un permis d'exploitation ;
- Le périmètre d'une zone d'exploitation artisanale peut être superposé sur le périmètre d'un droit
minier ou de carrières avec l’autorisation expresse et écrite du titulaire (cette autorisation
implique la renonciation sur la partie du périmètre empiétée par la zone d'exploitation
artisanale),
Mais il est des demandes que le CAMI ne peut rejeter pour raison d'empiétement (art.40 du code minier).
Ces demandes sont :
- La demande des droits d'exploitation par le titulaire du droit de recherches sur le même
périmètre ;
- La demande de transformation des droits de recherches ou d'exploitation en plusieurs droits de
recherches ou d'exploitation sur le même périmètre ;
- La demande du permis d'exploitation des rejets du titulaire du droit minier couvrant le
périmètre sur lequel sont entreposés les rejets.
3) L'avis cadastrai

A la conclusion de l'Instruction cadastrale, le CAMI communique son avis au requérant,


procède à l'inscription provisoire (pour la durée de l'instruction) du périmètre demandé sur la carte
cadastrale, à l'affichage du résultat et, en cas d'avis favorable, à la transmission du dossier à l'autorité

17
D'après l'article 308 du code minier, est puni d'une servitude pénale de cinq à six ans et d'une amende dont le
montant en francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines seulement,
quiconque aura frauduleusement ou méchamment :
- Porté une fausse indication sur un poteau-signal ou une borne ;
- Placé, déplacé ou dégradé un poteau signal ou une bornis ;
- Fait une fausse déclaration ou fait usage des documents qu'il savait faux ou erronés en vue, soit
d'obtenir ou de faire obtenir un droit minier ou une autorisation de carrières, soit d'empêcher autrui
d'obtenir ou d'exploiter des droits miniers ou autorisations de carrières.
36

compétente pour décision ou aux organes chargés de l'instruction technique et de l'instruction


environnementale lorsqu'il s'agit des demandes des droits miniers et de carrières de recherches.

b) L'instruction technique
L'instruction technique est réalisée par la Direction des mines aux fins de déterminer si les
conditions d'octroi du droit minier ou de carrière sollicité sont satisfaites (art.41). Sa durée varie avec le
type de droit sollicité. La Direction des mines communique son avis (favorable ou non] au CAMI qui,
dans un délai maximum de cinq jours ouvrables à dater de la réception de cet avis, le communique au
requérant et procède à son affichage, îl transmet le dossier de demande, avec l'avis cadastral et l'avis
technique, à l'autorité compétente pour décision.
c) L'instruction environnementale et sociale
1) Organes intervenant dans l'instruction environnementale et sociale
L'instruction environnementale est réalisée par l'Agence Congolaise de l'Environnement
(ACE) et le Fonds National de Promotion et de Service Social en collaboration avec la Direction chargée
de la protection de l'environnement minier et éventuellement tout autre organisme de l'Etat concerné
(art.42,16 et 185 du code minier).

2) Objet de l'instruction environnementale et sociale


L'instruction environnementale et sociale porte sur l'EÏES et le PGES relatifs à la demande
de droit minier d'exploitation ou de l'autorisation d'exploitation de carrière permanente. Elle porte aussi
sur le PAR relatif à une demande d'autorisation d'exploitation de carrière temporaire, le dossier de la
demande de transfert du droit minier ou de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente, ainsi
que le plan pour la contribution du projet au développement des communautés environnantes. Il est
établi une synthèse de l'EÏES et du PGES qui est publié sur le site web du ministère des mines et,
éventuellement sur celui du demandeur.
A la clôture de l'instruction, l'ACE établit éventuellement un certificat environnemental
qu'il transmet au CAMÎ et au requérant dans le délai prévu pour chaque type de droit. Dans un délai
maximum de cinq jours ouvrables à compter de la réception du certificat environnemental, le CAMI le
communique au requérant, procède à son affichage et transmet le dossier de demande, avec l'avis
cadastral et ravis technique, à l'autorité compétente pour décision. L'AGC, en collaboration avec la
Direction chargée de la protection de l'environnement Instruit également le PAR soumis par le titulaire
du droit minier ou de carrière de recherches et transmet, à la conclusion, un certificat environnemental
au CAMI dans le délai réglementaire.

3°. Décision de l'autorité compétente


a) Délai de la prise de décision
37

L'autorité compétente prend la décision d'octroi ou de refus d'octroi des droits sollicités
dans les délais prévus pour chaque type de droit. Ces délais courent à dater de la réception, par l'autorité
compétente, du dossier transmis par le CAMI. Le CAMI use de la voie la plus expéditive pour faire
parvenir le dossier à l'autorité compétente dans huit jours au plus tard (art.45). L'autorité compétente
statue dans un délai de trente jours au maximum (la validité d'un droit de recherches arrivé à expiration
est prorogée tant que l'autorité n'a pas statué sur la demande le renouvellement ou de transformation en
droit d'exploitation - art.49).
b) De la décision d'octroi et de son inscription éventuelle par voie judiciaire
1) La décision d'octroi
L'autorité compétente prend la décision d'octroi du droit sollicité à la réception du dossier
de demande avec avis cadastral, et le cas échéant, les avis technique et environnemental favorables
(art.43). La décision est transmise, dans le délai correspondant à chaque type de droit, au CAMI qui
l'inscrit, la notifie au requérant et l'affiche au lieu indiqué.
En cas de non-respect du délai imparti à l'autorité compétente, la décision d'octroi du droit
minier ou de carrières est réputée accordée. Le requérant peut demander au CAMI de procéder, dans un
délai de soixante jours, à compter de l'expiration du délai accordé à l'autorité compétente, à l'inscription
de son droit et à la délivrance du titre y afférent. A défaut, le requérant est réputé avoir renoncé à son
droit,
2) L'inscription par voie judiciaire
Lorsque le CAMI n'inscrit pas le droit, le requérant saisit (dans les huit jours suivants sa
demande) le tribunal de grande instance, statuant en toute diligence, aux fins d'obtenir un jugement
valant titre minier ou de carrières selon le cas. Il joint à la requête les copies certifiées conformes de la
demande des droits miniers et des avis cadastral, technique et environnemental favorables.
Dans les quarante-huit heures de la réception de la requête, le Président du Tribunal de
Grande Instance territorialement compétent fixe l'affaire à la première audience utile de sa juridiction.
Le Tribunal notifie, par voie d'huissier, le jour et l'heure de l'audience au requérant au CAMI et à
l'Officier du Ministère public. Conformément aux dispositions de l'article 68 alinéa 2 et en dérogation
de celles de l'article 69 alinéa 1er de la loi organique n°013/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétence des juridictions de l'ordre judiciaire, le Ministère public émet son avis
verbalement sur les bancs lequel est acte au plumitif de l'audience. Sans qu'i! y ait lieu à remise, l'affaire
est appelée, instruite, plaidée et prise en délibéré à l'audience déterminée dans l'exploit de notification
de date d'audience. Le jugement est rendu dans les soixante-douze heures qui suivent la prise en délibéré
de l'affaire. Il vaut titre minier (art.46). La notification de la décision d'octroi ou du jugement met fin à
l'instruction de la demande.
c) De la décision de refus d'octroi
Lorsque les avis cadastral, technique et environnemental sont défavorables, l'autorité
compétente prend une décision motivée de refus. La décision est transmise dans le délai imparti au
38

CAM! qui l'inscrit, la notifie au requérant et l'affiche au lieu indiqué. A défaut de transmettre la décision
dans les délais, le CAMI radie, sans délai, l'inscription du périmètre sur la carte cadastrale et notifie
l'acte de radiation au requérant.
La notification de la décision de refus met fin à l'instruction de la demande. Le requérant
peut néanmoins contester la décision de refus par la voie du contentieux administratif (art.48, 313 et
314].
d) Délivrance et validité du titre
1) Délivrance du titre
En cas de décision d'octroi ou en cas de décision d'inscription par voie judiciaire, le CAMI
délivre au requérant les titres constatant les droits obtenus. Le requérant doit, au préalable et à peine de
la caducité du droit, s'acquitter des droits superficiaires annuels y afférents dans les trente jours qui
suivent la décision d'octroi. Les titres lui sont remis, après vérification de l'authenticité des preuves de
paiement des droits superficîaires annuels. Les droits octroyés sont portés sur la carte de retombes
minières.
2) Validité du titre
La durée de validité des droits miniers et/ou de carrières commence à courir à compter du
jour de la notification de la décision d'octroi au requérant, de la notification de l'inscription d'office ou
de la signification de la décision du juge prévue (art.48 bis et 46 du code minier).
e) Extinction des droits miniers et de carrières
Les droits miniers et/ou de carrières s'éteignent par la caducité, l'annulation, l'expiration, la renonciation
et le retrait (art.48 ter du code minier).
1) Caducité et déchéance
La caducité opère de plein droit à défaut de paiement des droits superficîaires annuels dans les trente
jours qui suivent l'octroi (art.47 du code minier). Cela est fondé par le caractère substantiel de l'obligation
de paiement de ces droits superfici aires. La déchéance est prononcée, selon le cas, par le ministre
national des mines ou le ministre provincial des mines (art.290 du code minier),
2) Annulation et retrait
L'annulation est prononcée par le juge administratif saisi par le ministère public ou un tiers
lésé. La requête est introduite dans les trois mois qui suivent la publication au Journal officiel de la
décision d'octroi ou la prise de connaissance de cette décision. Le jugement d'annulation est fondé sur
l'illégalité de la décision d'octroi du titre en raison de l'incompétence, d'un vice de forme ou de
détournement des pouvoirs. L'annulation produit ries effets rétroactifs.
Toutefois, les droits miniers et/ou de carrières peuvent être retirés ou rapportés, sans effet
rétroactif, par l'autorité d'octroi en raison de l'illégalité de sa propre décision. La décision de retrait est
prise dans les trois mois qui suivent la publication dé îâ décision d'octroi au Journal officiel ou à défaut,
dans les trois mois qui suivent la date de la prise de connaissance de son existence, soit à la demande
d'un tiers lésé, soit à l'initiative de l'autorité d'octroi.
39

3) Expiration et renonciation
Les droits miniers et/ou de carrières expirent lorsqu'ils arrivent à terme. La durée de ce
terme varie avec la nature du droit (art 61, 78, 94,106,144 et 163 du code minier]. Ils s'éteignent (en
totalité ou en partie) par renonciation de leurs titulaires (art.60, 79,96,108,145 et 164 du code minier).
§3. Contentieux minier
II est reconnu au titulaire et à l'Etat le droit d'exercer les recours par voies administrative,
judiciaire et/ou arbitrale prévus par le code minier (art.312 du code minier). Dans toutes les instances
administratives, arbitrales et judiciaires où l'Etat est mis en cause, sa représentation est assurée, en
demande ou en défense, par le responsable de l'administration des mines ou son représentant local tant
au pays qu'à l'étranger (art.321). Tout recours, tout jugement, tout arrêt et autres actes de procédure sont
signifiés à l'Etat au bureau du Ministre des mines ou au bureau de sa représentation locale. Toute
signification faite à tout autre endroit du territoire national ou à l'étranger est nulle et non avenue
(art.322).
1°, Le recours administratif
a) Objet du recours
D'après l'article 313 du code minier et sous réserve des dispositions des articles 46 et 315
du même code, le recours dirigé contre les actes administratifs édictés par les autorités administratives
du secteur minier sont régis par le droit commun en la matière, notamment par les dispositions des
articles 146 à 149 et 158 de l'Ordonnance-Loi n°82-020 du 31 mars 1982 portant Code de l'organisation
et de la compétence judiciaires et par l'Ordonnance-Loï n°82017 du 31 mars 1982 relative à la procédure
devant la Cour Suprême de Justice, telles que modifiées et complétées à ce jour.
b) Délais de recours
Mais par dérogation aux dispositions des articles 79, 88 et 89 alinéa 1er de l'ordonnance-
loi n°82-017 du 31 mars 1982 susmentionnée, la réclamation préalable du requérant, justiciable devant
la Section administrative de la Cour Suprême de Justice, à l'autorité pouvant rapporter ou modifier l'acte
doit être introduite dans les trente jours qui suivent la date de la publication ou de la notification à lui
faite personnellement de l'acte entrepris (art.314 du code minier). La requête en annulation est introduite
dans les vingt jours à compter du jour où le rejet total ou partiel de la réclamation a été notifié,
Le délai de dépôt du mémoire en réponse et celui du dossier administratif est de quinze
jours ouvrables à compter de la signification de la requête. Le même délai s'applique à l'avis du Procureur
Général de la République. La prorogation des délais imposée aux parties pour la transmission de la
requête et du mémoire en réponse pouvant éventuellement être décidée par ordonnance motivée du
Président de la Section Administrative de la Cour Suprême de Justice, ne peut excéder douze jours
ouvrables. L'abréviation de tous ces délais ne concerne que le refus d'octroi des droits miniers et/ou de
carrières et d'approbation ou de réalisation des hypothèques. En tout état de cause, l'arrêt de la Cour
Suprême de Justice est rendu dans les trente jours ouvrables à dater de la prise en délibéré de l'affaire.
40

2°. Le recours judiciaire


a) Objet du recours
Au terme de l'article 315 du code minier et sans préjudice des dispositions de l'article 46 du même code,
font l'objet de recours judiciaire notamment :
- Le retrait et le refus de renouvellement des cartes d'exploitant artisanal et de négociant ; le refus
de transfert de titre en cas de mutation ou de l'amodiation par le responsable du Cadastre Minier
ou son représentant local ; les empiétements entre les titulaires des droits miniers ; les litiges
entre les titulaires ou avec les occupants du sol ;
- La confiscation au profit de l'Administration des Mines de la garantie ou de la provision de
réhabilitation du site ;
- Le contentieux d'indemnité d'expropriation ;
- Le recours contre les décisions d'astreinte prises par l'Administration des mines en cas de tenue
irrégulière des documents ;
- L'interdiction de sortie du Territoire National ;
- L'imposition d'amende en cas du défaut de communication des rapports ;
- La majoration des pénalités pour retard de paiement de la redevance minière ;
- Le contentieux pour cas de force majeure ;
- L'action civile relative aux infractions prévues par la législation minière.
b) Règles de compétence
Les cours et tribunaux saisis d'un litige ou d'un recours contre une décision judiciaire
relative aux matières prévues à l'article 315 du code minier appliquent le droit commun de la procédure
ainsi qu'éventuellement tous les textes et principes généraux de droit applicables en matière judiciaire
(art,316 du code minier).
3°. Le recours arbitral
a) Arbitrabilité des litiges
Sous réserve des dispositions relatives aux recours administratif et judiciaire, aux
manquements, aux pénalités et autres sanctions prévues par le code minier, les litiges pouvant résulter
de l'interprétation ou de l'application des dispositions du code minier peuvent être réglés par voie
d'arbitrage interne ou international [art.317 du code minier). En effet, les litiges pouvant survenir à
l'occasion de l'interprétation ou de l'application des dispositions du code minier, peuvent être réglés, à
la requête de la partie la plus diligente, par voie d'arbitrage conformément à la Convention sur les
règlements des différends relatifs aux investissements entre Etat et ressortissants d'autres Etats, à la
condition que le titulaire soit ressortissant d'un autre Etat contractant aux termes de l'article 25 de ladite
convention.
Du fait de l'acceptation de la délivrance du titre minier ou de carrière par le CAMI, le
titulaire est censé avoir donné d'office son consentement à un tel arbitrage conformément à ladite
convention et l'exprime tant en son nom qu'en celui de ses sociétés affiliées. Il accepte, en outre, qu'une
41

telle société affiliée soit considérée comme ressortissant de l'Etat duquel l'investisseur est un
ressortissant d'un autre Etat contractant (art.319 du code minier).
Si l'investisseur a effectué son investissement par l'intermédiaire d'une société affiliée de
droit congolais, une telle société est considérée, aux fins de la Convention C1RDÏ comme un
ressortissant de l'Etat duquel l'Investisseur est un ressortissant. Les titulaires qui ne sont pas
ressortissants d'un autre Etat contractant peuvent soumettre les litiges survenant à l'occasion de
l'interprétation ou de l'application des dispositions du code minier à tout tribunal arbitral compétent de
leur choix pour autant que ce tribunal ne soit pas régi par les lois de leur pays et n'y siège.
Les titulaires qui ne sont pas ressortissants d'un autre Etat contractant notifient au CAMÏ
les noms, les coordonnées et le règlement de trois tribunaux arbitraux choisis par eux, dans un délai de
trente jours à compter de la délivrance du titre minier. L'Etat agrée un tribunal arbitral parmi les trois
proposés, sous réserve pour lui d'objecter, pour les motifs mentionnés à l'alinéa précédent in fine, dans
le délai de trois mois à compter de la date de la notification du choix des tribunaux arbitraux. A défaut
d'agrément ou d'objection par l'Etat dans le délai de trois mois, le titulaire notifie au CAMS dans un
délai de trente jours le tribunal arbitral de son choix parmi les trois proposés.
b) Règles de procédure
L'arbitrage se fait en langue française au lieu convenu par l'Etat et le titulaire. Aux fins de
l'arbitrage, l'instance arbitrale se réfère aux dispositions du code minier, aux lois de la République
Démocratique du Congo et à ses propres règles de procédure.
Les décisions rendues par l'arbitre sont exécutoires et leur exécution peut être demandée
devant toute juridiction compétente dans le territoire national selon la forme prévue par le code de
procédure civile congolais ou dans le pays dont relève le titulaire. Dans ce cas, l'Etat renonce à se
prévaloir de toute immunité de juridiction ou d'exécution.
42

CHAPITRE 3. OBLIGATIONS DES TITULAIRES DES DROITS MINIERS ET DE


CARRIERES
Section 1. Obligations administratives et sociales
Trois obligations sont essentielles pour le maintien de la validité d'un droit minier ou de
carrières : le commencer les travaux, le payement des droits superficiaires par carré et le respecter des
obligations sociales conformément au chronogramme repris dans le cahier des charges (art.196 du code
minier).
§1. Commencement des travaux et paiement des droits superficiaires
2 °, Le commencement des travaux
a) Délais et constat du commencement des travaux
Les délais de commencement des travaux varient avec la nature du droit minier ou de
carrières (art.197 du code minier).
1) Délais de commencement des travaux
Le délai de commencement des travaux est d'un an, à compter de la délivrance du titre,
pour le permis de recherches et pour l'autorisation d'exploitation de carrières permanente. Le titulaire
doit, dans le même délai, ouvrir un centre de recherches ou d'exploitation conformément à îa
réglementation minière (art.218 du code minier) et, en ce qui concerne particulièrement le titulaire de
permis de recherches, il doit joindre à son attestation de commencement de travaux, un calendrier
d'exécution des travaux.
Les délais de commencement des travaux est de trois ans pour le permis d'exploitation, et
d'un an pour le permis d'Exploitation de petite mine ou le permis d'exploitation des rejets, à compter de
la délivrance du titre. Par ailleurs, le titulaire d'un droit minier d'exploitation est tenu de construire un
bâtiment abritant son siège social selon les normes des standards internationaux au chef-lieu de la
province d'exploitation dans les cinq ans à dater de la délivrance du titre (art.197 in fine du code minier).
2) Du non commencement des travaux
Le non commencement des travaux dans les délais est constaté par la Direction des mines
qui transmet le procès-verbal de son constat au CAMI pour notification à l'intéressé dans un délai de dix
jours ouvrables après la fin de la période pendant laquelle les travaux auraient dû commencer (art.288
du code minier). Dans un délai maximum d'un jour ouvrable suivant la réception du procès-verbal, le
Cadastre minier affiche le constat de la Direction des mines au lieu indiqué. Une copie de ce procès-
verbal est remise au titulaire.
Chaque titulaire a la responsabilité de s'informer du constat du service technique
concernant son projet. Le titulaire dont le non commencement des travaux a été constaté peut présenter
tout document relatif à sa défense dans les quarante-cinq jours qui suivent la date d'affichage du constat.
Seule la preuve d'empêchement pour cause de force majeure est reconnue comme valable. La Direction
des mines instruit le dossier de la défense dans un délai de trente jours à compter de la fin du délai fixé
à l'alinéa précédent et transmet son avis technique au Cadastre minier qui en informe le titulaire
43

concerné. Le Cadastre minier transmet l'avis technique de îa Direction des mines avec le dossier y
afférent ainsi que le projet de décision au Ministre pour compétence.
b) L'excuse de la force majeure
Constitue un cas de force majeure, tout événement imprévisible, irrésistible, insurmontable
et indépendant de la volonté du titulaire l'empêchant, malgré ses meilleurs efforts, d'exécuter en tout ou
en partie ses obligations ou occasionnant un retard important dans l'exécution de celles-ci (art.297 du
code minier).18 Sont notamment considérées comme cas de force majeure les événements suivants :
grève sauvages, émeutes, insurrection, trouble civil, conflits sociaux, fait du prince, sabotage,
catastrophe naturelle, incendies, faits de guerre ou cas imputables à la guerre. L'excuse pour cause de
force majeure peut être admise pour les manquements aux seules obligations qui n'ont pu être exécutées
en raison de la survenance de cet événement. Un acte, un agissement ou une omission imputable au
titulaire n'est pas constitutif de cas de force majeure,
Si le titulaire se trouve dans l'impossibilité d'exécuter totalement ou partiellement ses
obligations en raison d'un cas de force majeure, il le notifie au Cadastre minier immédiatement ou au
plus tard dans les quinze jours de la survenance de cet événement, en spécifie les raisons constituant la
force majeure, la date de commencement de la non-exécution et les moyens proposés pour y remédier.
Dès la survenance d'un cas de force majeure, l'exécution des obligations affectées est
suspendue pendant la durée de celui-ci et pour une période additionnelle suffisante permettant au
titulaire d'agir avec toute diligence requise, de se replacer dans les mêmes conditions qu'avant la
survenance dudit événement. La durée résultant de la force majeure est ajoutée au délai d'exécution de
ses obligations.

2°, Le paiement du droit superficiaire annuel par carré


a) Conditions de paiement des droits superficiaires annuels par carré
Pour la couverture des coûts des prestations et de la gestion des droits constatés par les
titres miniers, il est perçu des droits superficiaires annuels par carré sur chaque titre minier ou de
carrières délivré, au profit du Cadastre minier qui en rétribue une quotité aux autres services du Ministère
des mines intervenant de l'administration minière (art.198 du code minier).
A l'exception du titulaire de l'autorisation d'exploitation de carrières temporaire, les autres
titulaires des droits miniers ou de carrières paient les droits superficiaires pour la première année au
moment de la délivrance du titre minier ou de carrières. Pour chacune des autres années suivantes, le
paiement est fait avant la fin du premier trimestre de l'année civile. Dans tous les cas, les droits
superficiaires annuels sont payés par carré au prorata temporis à la délivrance du titre initiai ou à la
dernière année de la période de validité du titre.

18
Le code minier a retenu l'excuse de force majeure pour prolonger la durée des droits miniers (art.342 du code
minier).
44

b) Taux des droits superficiaires annuels par carré


Le paiement des droits superficiaires annuels par carré est effectué, contre quittance, au
guichet du Cadastre minier qui a délivré le titre minier ou de carrière, en Francs congolais, aux taux
suivants (art 199 du code minier)19 :
Le titulaire d'un permis de recherches paie au titre des droits superficiaires annuels par carré :
- 0,03 USD par hectare pour les deux premières années de la première période de validité ;
- 0,31 USD par hectare pour le reste des années de la première période de validité ;
- 0,51 USD par hectare pour la deuxième période de validité ;
- 1,46 USD par hectare pour la troisième période de validité de son titre.
Pour les autres titulaires des droits miniers ou de carrières, la tarification est la suivante :
- Titulaire d'un permis d'exploitation : 5,00 USD par hectare quelle que soit la période de validité
de son titre ;
- Titulaire d'un permis d'exploitation des rejets : 8,00 USD par hectare quelle que soit la période
de validité de son titre.
- Titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine : 2,30 USD par hectare quelle que soit la
période de validité de son titre.
- Titulaire d'une autorisation de recherches des produits de carrières : 0,05 USD par hectare à la
délivrance de son titre et à la date de son renouvellement éventuel
- Titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente : 2,00 USD par hectare
quelle que soit la période de validité de son titre.
Dans le cas où le titulaire sollicite une transformation partielle du périmètre qui fait l'objet
de son permis de recherches en périmètre d'un droit minier d'exploitation, les carrés concernés suivent,
après la transformation, le régime des taux applicables aux droits superficiaires annuels par carrés dus
pour ce permis.
En cas de décision préliminaire et conditionnelle (contrariété des avis cadastral, technique
et environnemental), le titulaire d'un droit minier ou de carrières de recherches paie les droits
superflciaires annuels par carré en vertu de son titre de recherche [art.201, 76 et 158 du code minier).
Toutefois, en cas d'octroi d'un droit minier ou de carrières d'exploitation, il paie les droits superficiaires
annuels par carré au taux prévu pour un tel droit en suppléant éventuellement aux droits payés
antérieurement pour le titre minier ou de carrières de recherches à concurrence du montant restant dû
pour la couverture des droits superficiaires annuels découlant de la délivrance du titre d'exploitation.
c) Sanction du non-paiement des droits superflciaires annuels
Le non-paiement des droits superflciaires annuels est un manquement grave aux obligations
du titulaire des droits miniers (art.286 du code minier]. Il peut donner lieu à la déchéance du titre. A cet

19
D'après l'article 325 du code minier, les montants exprimés en monnaie étrangère sont ajustés annuellement
le Cadastre minier sur avis de la Banque Centrale du Congo afin de maintenir constante leur valeur.
45

effet, le Cadastre Minier constate les cas de non-paiement des droits superficiaires par carré à la fin du
premier trimestre de chaque année, il notifie au titulaire intéressé et affiche dans une saile déterminée
par le Règlement Minier dans un délai de quinze jours ouvrables après la fin du trimestre, la liste des
titulaires qui n'ont pas payé les droits superficiaires afférents à leurs droits miniers et/ou de carrières.
Cette liste est également publiée par voie de presse dans la capitale et au chef-lieu de chaque province
concernée.
Le titulaire dont le nom apparaît sur la liste peut présenter tout document ou moyen visant
à sa défense dans les quarante-cinq jours qui suivent la date d'affichage de la liste, laquelle est également
précisée dans la publication. Seules les preuves de paiement ou d'empêchement pour cause de force
majeure sont reconnues comme moyens de défense.
L'instruction des dossiers de défense est effectuée par le Cadastre minier dans un délai
maximum de trente jours à compter de la fin de la période de défense. Le Cadastre minier informe les
titulaires concernés de son avis cadastral et le transmet avec les dossiers de défense ainsi qu'un projet de
décision de déchéance du titulaire au Ministre des mines.
§2. La responsabilité sociale du titulaire des droits miniers ou de carrières 1 °. La responsabilité
sociétale des titulaires des droits miniers et de carrières
a) La dotation pour contribution aux projets de développement communautaire
1) Constitution de la dotation
Le titulaire de droit minier d'exploitation ou d'autorisation d'exploitation des carrières
permanente est tenu de constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une dotation pour
contribution aux projets de développement communautaire dont le montant minimal est égal à 0,3 % du
chiffre d'affaires de l'exercice au cours duquel elle est constituée. Cette dotation doit être entièrement
mise à disposition des communautés locales avant l'expiration de l'exercice suivant celui au cours duquel
elle a été constituée (art.258 bis). Par communauté locale, il faut entendre la population
traditionnellement organisée sur la base de la coutume et unie par les liens de la solidarité clanique ou
parentale qui fonde sa cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement au territoire
du projet minier.
2) Financement des projets de développement communautaire
C'est en vue du financement des projets de développement communautaire que le titulaire
des droits miniers ou d'exploitation constitue une dotation en franchise de l'IBP. Lors de la demande de
son droit, il souscrit un engagement formel d'exécuter ces projets.
En plus des avantages que l'exploitant procure à l'Etat et aux communautés environnantes
au titre d'externalités (art. 212, 213, 214 et 242 alinéa 2 du code minier), le titulaire des droits miniers
d'exploitation et de l'autorisation d'exploitation de carrières permanentes est tenu de contribuer, durant
la période de son projet, à la définition et à la réalisation des projets de développement socio-
économiques et industriels des communautés locales affectées par les activités du projet sur la base d'un
46

cahier des charges pour l'amélioration des conditions de vie desdites communautés (Article 285 sexies
du code minier). Il élabore et présente, à cet effet, un cahier des charges.
b) Le cahier des charges

1) Objet du cahier des charges


Le cahier des charges définit la responsabilité sociétale des titulaires de droits miniers
d'exploitation ou de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente vis-à-vis des communautés
locales affectées par les activités minières, il a pour objet d'orienter et d'organiser la mise en œuvre de
leurs engagements relatifs à la réalisation des infrastructures socioéconomiques et services sociaux au
profit des communautés locales affectées par les activités minières. 11 vise également à servir de cadre
d'accord devant permettre la concrétisation des actions du développement durable visant à améliorer le
bienêtre économique, social et culturel des populations locales affectées par les activités minières des
titulaires pendant et après l'exploitation,
2) Elaboration et approbation du cahier des charges
Le titulaire de droits miniers d'exploitation ou de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente
est tenu, à partir de la délivrance de son titre minier et/ou de carrières et au plus tard dans les six mois
avant le début de l'exploitation, d'élaborer et de déposer le cahier des charges définissant la
responsabilité sociale vis-à-vis des communautés locales affectées par les activités minières et d'en
obtenir l'approbation du Gouvernement provincial après avis des services techniques [art.285 septïes).
Les conditions du déroulement des négociations ainsi que les modalités pratiques de l'établissement, du
dépôt, de la recevabilité, de l'instruction et de l'approbation du cahier des charges sont fixées par voie
réglementaire.
3) Gestion de la dotation pour contribution aux projets de développement communautaire
Conformément au principe de la transparence dans l'industrie minière, la dotation minimale
de 0,3% du chiffre d'affaires destinée à Sa contribution aux projets de développement communautaire
est mise à disposition et gérée par une entité juridique comprenant les représentants du titulaire et des
communautés locales environnantes directement concernées par le projet (art.285 octies du code minier).
c) Sanctions aux manquements aux obligations sociales
1) Constat de la non-exécution des obligations sociales
Le non-respect par le titulaire de ses engagements vis-à-vis des obligations sociales dans le
délai est constaté par l'Agence Congolaise de l'Environnement en collaboration avec la Direction de
protection de l'environnement minier, après enquête sur site et consultation des communautés
concernées (art.288 bis}. L'AGCE transmet le procès-verbal de son constat au ministre et au CAML
2) Notification du PV de constat
Le CAM1 notifie le PV de constat du non-respect des engagements vis-à-vis des
obligations sociales à l'intéressé dans un délai de dix jours ouvrables après la fin de la période pendant
laquelle ses engagements auraient dû se réaliser. Dans un délai maximum d'un jour ouvrable suivant la
47

réception du procès-verbal, le CCAMI affiche le constat de Î'AGCE dans une salle indiquée par le
Règlement minier. Une copie de ce procès-verbal est remise au titulaire.

3) Contestation du PV de l'AGCE
Chaque titulaire a la responsabilité de s'informer du constat de l'AGCE. Le titulaire dont le
non-respect des engagements vis-à-vis des obligations sociales a été constaté peut présenter tout
document relatif à sa défense dans les quarante-cinq jours qui suivent la date d'affichage du constat.
L'AGCE, en collaboration avec la Direction de protection de l'environnement minier, instruit le dossier
de la défense dans un délai de trente jours à compter de la fin du délai de quarante-cinq jours et transmet
son avis technique au ministre et au CAMI qui en informe le titulaire concerné. Le CAMI transmet le
dossier y afférent et le projet de décision au ministre pour compétence.
2°. Relations entre titulaires des droits miniers et occupants du soi
a) Restrictions à l'occupation des terrains et périmètres de protection
1) Restriction à l'occupation des terrains
Au terme de l'article 279 du code minier, nul ne peut, sauf consentement des autorités compétentes,
occuper un terrain :
- Réservé au cimetière ;
- Contenant des vestiges archéologiques ou un monument national ;
- Situé à moins de cinq cents mètres des limites d'un barrage hydroélectrique ou d'un bâtiment
appartenant à l'Etat (de 90 à 500 m) ;
- Proche des installations de la Défense Nationale
- Faisant partie d'un aéroport ;
- Réservé au projet de chemin de fer ;
- Réservé à la pépinière pour forêt ou plantation des forêts ;
- Situé à moins de huit cents mètres des limites d'un village, d'une cité, d'une commune ou d'une
ville (de 90 à 800m);
- Constituant une rue, une route, une autoroute ;
- Compris dans un parc national et ou dans les sites touristiques.
Sauf consentement du propriétaire ou occupant légal, nul ne peut occuper un terrain situé à moins de:
- Mille mètres de maisons ou des bâtiments occupés, inoccupés ou temporairement inoccupés (de
180 à 1000m);
- Huit cents mètres des terres sarclées et labourées pour cultures de ferme (45 à 800m) ;
- Huit cents mètres d'une ferme ayant un élevage de bovins, un réservoir, un barrage
- Hydroélectrique ou une réserve d'eau privée (de 90 à 800m).
48

2) Les périmètres de protection


Des périmètres de protection de dimensions quelconques à l'intérieur desquels la recherche
et l'exploitation minières peuvent être soumises à certaines conditions ou interdites, sans que le titulaire
du titre minier puisse réclamer une quelconque indemnité, peuvent être établis par le Gouverneur de
Province, sur constat du service compétent de l'Administration des mines, pour la protection des
édifices" et agglomérations, sources, voies de communication, ouvrages d'art et travaux d'utilité
publique comme en tous autres points où ils seraient nécessaires à l'intérêt général.
Une indemnité représentant le montant des dépenses afférente aux travaux ou ouvrages
démolis ou abandonnés est toutefois due par la personne publique intéressée, au cas où le titulaire devrait
démolir ou abandonner des travaux ou ouvrages régulièrement établis ou entamés par lui en vue de
l'exploitation desdits périmètres antérieurement à leur fixation.
3) Les zones d'interdiction
A la demande du titulaire d'un droit d'exploitation ou d'une autorisation d'exploitation de
carrières permanente et après enquête, le Ministre des mines peut, aux conditions prévues par la
réglementation minière, définir autour des sites des travaux du titulaire, une zone d'interdiction en tout
ou en partie aux activités et/ou à la circulation des tiers (art.282 du code minier). Les dommages causés
dans cette zone par les travaux d'exploitation minière ou de carrières aux tiers qui violeraient cette
interdiction ne donnent droit à aucune réparation.
b) Responsabilité du fait de l'occupation du sol
1) Des dommages causés par les travaux des mines ou de carrières
Le titulaire ou l'amodiataire est, de plein droit, tenu de réparer les dommages causés par les
travaux, même autorisés, qu'il exécute dans le cadre de ses activités minières. En cas de mutation d'un
droit minier d'exploitation ou d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente, la responsabilité
des dommages provenant de travaux antérieurs au transfert incombe solidairement à l'ancien et au
nouveau titulaire (art.280 du code minier).
En cas de mutation, l'ancien titulaire est tenu d'en informer par écrit îe nouveau. Il l'informe
également, pour autant qu'il les connaisse, des dangers ou inconvénients importants qui résultent de
l'exploitation. A défaut de cette information, le bénéficiaire de la mutation a le choix de poursuivre la
résolution de la mutation ou de se faire restituer une partie du prix. 11 peut aussi demander, aux frais de
l'ancien titulaire, l'élimination des dangers ou la suppression des inconvénients qui peuvent causer
préjudice au tiers.
Le titulaire peut être tenu de fournir caution, de payer toutes indemnités si ses travaux sont
de nature à causer un dommage déterminé, et s'il est à craindre que ses ressources ne soient pas
suffisantes pour faire face à sa responsabilité éventuelle. Les tribunaux sont jugés de la nécessité de cette
caution et en fixent la nature et le montant.
49

Tous les dommages causés aux biens des tiers sont réglés à leur valeur réelle de
remplacement, augmentée de la moitié, à moins qu'ils soient remis en leur état antérieur à la survenance
du dommage.
2) Indemnisation des occupants du sol
Toute occupation de terrain privant les ayant-droits de la jouissance du sol, toute
modification rendant le terrain impropre à la culture entraîne, pour le titulaire ou l'amodiataire des droits
miniers et/ou de carrières, à la demande des ayants-droits du terrain et à leur convenance, l'obligation
de payer une juste indemnité correspondant soit au loyer, soit à la valeur du terrain lors de son
occupation, augmentée de la moitié. Par soi, il faut entendre le sol sur lequel les individus ont toujours
exercé ou exercent effectivement une activité quelconque (art.281 du code minier]. Par ayant-droit, il
faut entendre toute personne physique de nationalité congolaise ayant la jouissance du sol en vertu du
droit coutumier ou toute personne physique ou morale occupant le sol en vertu d'un titre foncier.20
Le règlement à l'amiable du litige s'effectue par toutes voies de droit non juridictionnelles,
notamment la transaction, le compromis, l'arbitrage ou devant un Officier de Police Judiciaire ou un
Officier du Ministère public. Faute d'arrangement à l'amiable entre les parties dans les trois mois à
compter de la date de la survenance du litige, les indemnités seront allouées par te tribunal compétent
en vertu des règles de l'organisation et de la compétence judiciaires en vigueur en République
Démocratique du Congo.
Toutefois, l'occupant du terrain coutumier peut, en accord avec le titulaire, continuer à
exercer son droit de culture à condition que les travaux des champs ne gênent pas les opérations minières.
Le propriétaire du terrain ne pourra dès lors plus continuer à y construire des bâtiments. Enfin, le simple
passage sur le terrain ne donne droit à aucune indemnité si aucun dommage n'en résulte. Le passage doit
s'effectuer dans les meilleures conditions de préservation de l'environnement.
En cas de déplacement des populations, l'opérateur minier est tenu préalablement de
procéder à l'Indemnisation, à la compensation et à la réinstallation des populations concernées.
c) Responsabilité industrielle de l'opérateur minier
1) Principe général
En vertu du principe pollueur-payeur, tout titulaire d'un droit minier et/ou des carrières est
responsable des dommages causés aux personnes, aux biens et à l'environnement do fait de ses activités
minières, même en l'absence de toute faute ou négligence, ïî est tenu à les réparer. Tel est le fondement
de la responsabilité industrielle du titulaire, Ce dernier ne peut être exonéré que s'il apporte la preuve
que ces dommages proviennent d'une cause étrangère à son activité minière (art285 bis du code minier).
2) Des dommages causés à des personnes et à l'environnement par contamination

20
Au nombre des occupants du soi., il y a les membres de la communauté locale. Celle -ci est entendue comme
une population traditionnellement organisée sur la base de la coutume, unie par des liens de solidarité cliniqne ou
parentale qui fonde sa cohésion interne et réside dans l'espace géographique du projet minier (art.8 ter).
50

La responsabilité du titulaire d'un droit minier et/ou des carrières est engagée en cas de contamination
directe ou indirecte du fait des activités minières ayant un impact sur la santé de l'homme et/ou entraînant
la dégradation de l'environnement et se traduisant notamment par îa pollution des eaux, du sol, de
l'atmosphère et causant des dommages à l'homme, à la faune et à Sa flore (art.285 ter du code minier).
Il est ainsi tenu de réparer tout dommage causé par des maladies imputables à l'activité minière.
3) Prescription de l'action en responsabilité industrielle de l'exploitant minier
Les actions en réparation des dommages causés par les activités minières sur l'homme et
l'environnement sont imprescriptibles (art,285 quinquies du code minier).
§3. Sanctions aux obligations administratives et sociales
1 °. Sortes et constat des manquements
a) Sortes de manquements
D'après l'article 286 du code minier, sont considérés comme manquements aux obligations
administratives et sociales :
- Le non-paiement des droits superficiaires annuels par carré ;
- Le défaut de commencer les travaux dans le délai légal prévu (196, 197, 198 et 199 du code
minier) ;
- Le défaut de correction clans un délai de 60 jours après la mise en demeure (art.292 du code
minier) ;
- Le non-respect des engagements vis-à-vis des obligations sociales conformément au
chronogramme repris dans le cahier des charges établi conformément à la réglementation
minière.
b) Constat des manquements
Le non-commencement des travaux dans les délais est constaté par la Direction des mines
qui transmet le procès-verbal de son constat au ministre et au Cadastre minier. Ce dernier le notifie à
l'intéressé dans un délai de dix jours ouvrables après la fin de la période pendant laquelle les travaux
auraient dû commencer (art.288 du code minier).
2°, La décision de déchéance
a) Notification de la décision et délais de recours
Le Cadastre minier notifie immédiatement au titulaire la décision de la déchéance et
procède à son affichage au lieu indiqué [art.289 du code minier). La notification de la décision de
déchéance donne droit à l'exercice des voies de recours. Ces recours doivent être exercés dans les trente
jours qui suivent l'affichage de la décision dans le bureau du Cadastre minier du ressort. A défaut de
recours dans le délai (ci-dessus fixé, la décision de déchéance est inscrite dans un registre approprié et
publiée au journal officiel.
51

b) Effet du recours contre la décision de déchéance


En cas de recours contre une décision de déchéance, le droit minier ou de carrières concerné
reste valable pendant toute la durée de la procédure. Toutefois, il est fait mention de la décision et de la
procédure de recours engagée au registre des permis et des autorisations octroyées.
2°, Effet de l'annulation des droits
a) Statut des périmètres couverts par les droits annulés
Les droits miniers et l'autorisation d'exploitation de carrières permanente sont retirés par le
ministre lorsque le titulaire n'a pas exercé le recours contre la décision de déchéance et lorsque les voies
de recours sont forcloses ou si le recours est rejeté. La décision de retrait intervient au jour du rejet du
recours ou au dernier jour utile où le recours aurait dû être engagé (art290 du code minier).
La décision de retrait est notifiée au Cadastre minier qui procède à son inscription dans le
registre des l titres annulés. Le périmètre qui fait l'objet d'un droit minier ou de carrières retiré revient
au domaine public de l'Etat et peut être reversé dans les zones réservées à la recherche géologique
instituées conformément à la réglementation minière.

b) Interdiction des titulaires déchus


Les titulaires des droits miniers et de l'Autorisation d'exploitation de carrières permanente
déchus de leurs droits et dont les titres sont retirés ne peuvent obtenir de nouveaux droits miniers ou
autorisation d'exploitation de carrières permanente qu'après un délai de cinq ans à compter de la date
d'Inscription du retrait au registre tenu par le CAMI. En outre, ce retrait des droits n'a pas pour effet de
dégager le titulaire de ses obligations environnementales et fiscales (art.291 du code minier).
Section 2. Protection de l'environnement et du patrimoine culturel et conditions d'hygiène et de
sécurité
Le titulaire des droits miniers ou de carrières est tenu à des obligations relatives à la
protection de l'environnement, la préservation du patrimoine culturel et le respect des exigences
d'hygiènes et de sécurité. Les manquements à ces obligations sont sanctionnés par des amendes et/ou
éventuellement, par un ordre de suspendre les opérations ou, en cas d'infractions, par des poursuites
judiciaires (art 196, 202 à 211 du code minier).
§1. Protection de l'environnement et du patrimoine culturel 1 °. La protection de l'environnement
En matière d'environnement, les obligations du titulaire d'un droit minier ou de carrières varient avec
les différentes phases de réalisation du projet (art.202 à 204 du code minier).
a) Obligations environnementales du prospecteur
Pendant la phase de prospection, le prospecteur est tenu au respect du code de conduite du
prospecteur. Ce code de conduite est établi par le règlement minier.

b) Obligations environnementales des titulaires des droits de recherches


52

Pendant la phase des recherches, les principales obligations environnementales des


titulaires des droits miniers ou de carrières portent essentiellement sur l'élaboration et obtention de
l'approbation d'un PAR (par le SPEM et les services du ministère de l'environnement) pour l'activité
proposée.
c) Obligations environnementales des titulaires des droits d'exploitation
Pendant la phase d'exploitation le titulaire est tenu à la présentation et l'obtention de
l'approbation d'une EIES. L'EIES est un processus systématique d'identification, de prévision,
d'évaluation et de réduction des effets physiques, écologiques, esthétiques et sociaux préalable au projet
d'aménagement, d'ouvrage, d'équipement, d'installation ou d'implantation d'une exploitation minière ou
de carrière permanente, ou d'une entité de traitement, et permettant d'en apprécier les conséquences
directes ou indirectes sur l'environnement
Le titulaire doit aussi mettre en œuvre du PGES, fournir d'une sûreté pour garantir
l'accomplissement des obligations environnementales pendant la recherche et/ou l'exploitation et
constitution d'une provision pour réhabilitation du site. Le PGES est un cahier des charges
environnementales du projet minier consistant en un programme de mise en œuvre et de suivi des
mesures envisagées par l'EIES pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences
dommageables du projet minier sur l'environnement.
Sans préjudice des obligations de réhabilitation du site prévues dans son plan de gestion
environnementale et sociale, la propriété des biens immobiliers de toute nature acquis par le titulaire des
droits miniers et/ou des carrières dans le cadre de ses activités et se trouvant sur le périmètre est
transférée à l'Etat en cas d'expiration, de retrait, d'annulation ou de renonciation totale du titre minier
et/ou des carrières (art.326 bis du code minier).
2°, Protection du patrimoine culturel
a) Obligation d'information
Le titulaire d'un droit minier ou de carrières est tenu d'informer l'autorité administrative
locale et l'autorité chargée de la culture, arts et musées, de la découverte des indices archéologiques si
ces travaux de recherches ou d'exploitation révèlent l'existence de ces indices (art.205 du code minier).
En cas de mise à jour des éléments du patrimoine culturel national, biens meubles et autres,
il est interdit au titulaire de déplacer ces objets. Dans ce cas, il en informe, par écrit et sans délai, l'autorité
administrative locale et l'autorité chargée de la culture, arts et musées.
b) Obligation de sécurité
Le titulaire est tenu d'enlever, de sécuriser et de conserver, selon le cas, ces éléments du
patrimoine culturel national à charge et pour le compte de l'Etat, si l'autorité administrative locale et
l'autorité chargée de la culture, arts et musées concernée ne les enlève ni ne les sécurise dans un délai
de soixante jours après l'avis notifiant la découverte.
53

§2. Hygiène et sécurité et régime d'utilisation des infrastructures


1 °. Régime d'hygiène et de sécurité
a) Le devoir de prudence
L'exploitation des mines est soumise aux mesures de sécurité, d'hygiène et de protection
édictées par des règlements spéciaux (art.207 du code minier). Néanmoins, le titulaire des droits miniers
et/ou de carrières doit se conformer aux mesures qui sont ordonnées par l'administration des mines en
vue de prévenir ou de faire disparaître les causes des dangers que les travaux font courir à la sécurité et
à la salubrité publiques, à la conservation des gisements, aux sources et aux voies publiques,
En cas d'urgence ou de refus par les intéressés de se conformer à ces mesures, celles-ci sont
prises et exécutées d'office aux frais des intéressés. En cas de péril imminent, les agents de
l'administration des mines habilités à cet effet prennent immédiatement les mesures nécessaires pour
écarter le danger et peuvent, s'il y a lieu, adresser à cet effet toutes réquisitions utiles aux autorités locales
et aux exploitants. Les agents de l'administration des mines, dûment habilités, ont qualité d'Officier de
Police judiciaire pour rechercher et constater toutes infractions à la législation minière (art.207 du code
minier).
b) Déclaration des accidents et publication des consignes de sécurité
Tout accident grave ou mortel survenu dans une mine ou une carrière ou dans ses
dépendances, doit être porté, sans délai et par les moyens de communication les plus rapides, à la
connaissance de la Direction des mines et des autorités administratives et judiciaires du ressort.
Tout titulaire d'un droit minier ou de carrières d'exploitation est tenu de publier les
consignes de sécurité au regard des conditions particulières de son exploitation. Ces consignes sont
transmises à la Direction des mines et portées à la connaissance de son personnel et du public pouvant
accéder à son site d'exploitation. Tout titulaire d'un titre minier ou de carrières faisant usage des produits
explosifs est soumis à une réglementation spéciale sur ces produits (art.211 du code minier).
c) Sanctions
Dans tous les cas, la violation des dispositions légales et réglementaires expose le titulaire
des droits miniers ou de carrières à diverses sanctions, notamment la suspension de ses activités (art.
292 du code minier). La suspension des travaux est décidée par le Ministre des mines, après une mise
en demeure préalable pour une période dont la durée varie avec la gravité de la faute et de son Incidence
sur l'environnement, la santé et la sécurité publiques. Pour remédier à la faute, l'Administration des
mines peut, d'office ou sur demande des autorités locales concernées, imposer au titulaire les travaux
qu'elle juge nécessaires pour la protection de la santé publique, de l'environnement, des travailleurs ou
des mines voisines. En cas de défaillance du titulaire, l'Administration des mines peut faire exécuter
lesdits travaux par des tiers aux frais du titulaire (art.292 du code minier). Par ailleurs, la violation des
règles d'hygiène et de sécurité est passible d'une servitude pénale d'un mois à un an et d'une amende
dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines
seulement (art.306).
54

2°. Construction et utilisation des infrastructures


a) Construction des infrastructures
Le titulaire de droits miniers ou d'autorisations d'exploitation des carrières permanente est
tenu de construire et de maintenir toutes les infrastructures nécessaires aux activités liées aux titres ou à
l'autorisation environnementale afférente conformément à la législation minière. Ces infrastructures font
l'objet d'un plan soumis à l'autorité compétente de l'administration pour visa, après consultation de
l'autorité locale territorialement compétente.
b) Utilisation des infrastructures par les tiers
Les voies de communication créées par le titulaire à l'intérieur ou à l'extérieur du périmètre
minier ou de carrières peuvent être utilisées, lorsqu'il n'en résulte aucun obstacle par l'exploitation et
sous réserve de l'accord du titulaire, par les services des établissements miniers, industriels et
commerciaux voisins sur leur demande, moyennant une juste compensation fixée de commun accord
entre parties, et comportant une participation des intéressés à l'entretien desdites voies. Les voies de
communication créées à l'extérieur et à l'intérieur du périmètre peuvent, aux mêmes conditions, être
ouvertes au public moyennant une juste compensation à convenir entre le titulaire et la commune ou
l'entité cadastrale locale dont les habitants utilisent ces voies de communication (art.213 du code minier).
Sauf accord contraire exprès et écrit entre le titulaire et l'Etat, toute infrastructure d'utilité
publique construite par le titulaire d'un droit minier ou de carrières qui reste en place à l'expiration ou à
la cessation de la validité de son droit, tombe dans le domaine public de l'Etat (art.214).
3°. Travaux entre deux mines voisines
a) Participation à la réalisation des travaux d'intérêt commun
Dans le cas où il est reconnu nécessaire d'exécuter des travaux d'intérêt commun pour deux
mines voisines, les titulaires concernés ne peuvent s'y opposer. Les intéressés, entendus par la Direction
des mines, sont tenus d'y participer chacun dans la proportion de son intérêt.
Lorsque les travaux d'une mine occasionnent des dommages à une mine voisine, l'auteur
des travaux en doit réparation. Lorsque, au contraire, ces travaux apportent un allégement aux charges
d'une mine voisine, ils donnent lieu à une indemnité. En cas de besoin, un massif de protection de largeur
suffisante peut être prescrit par la Direction des mines entre deux mines voisines sans que le maintien
de ce massif de protection puisse donner lieu à indemnité (art.277 du code minier).
b) Les servitudes de passage
Le titulaire d'un permis d'exploitation ou d'un permis d'exploitation de petite mine a une
servitude de passage sur le périmètre d'exploitation des rejets en vue d'accéder à son périmètre
d'exploitation. Pour autant qu'elles ne soient pas contraires aux dispositions légales et réglementaires
propres au secteur minier (art.278 du code minier), les dispositions des articles 170 à 179 de la loi n°73-
020 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des
sûretés trouvent application en cas de servitudes minières. Le titulaire d'un permis d'exploitation des
rejets a droit à une indemnisation lorsque le passage sur le périmètre du titulaire d'un permis
55

d'exploitation ou d'un permis d'exploitation de petite mine lui cause un préjudice énorme qui s'analyse
en une charge supplémentaire à son activité minière.
§3. Rapports entre le titulaire et les pouvoirs publics
1 °, Devoir de courtoisie, contrôles et inspections
a) Le devoir de courtoisie
Avant de commencer ses activités, le titulaire d'un droit minier ou de carrières a l'obligation
de se présenter aux autorités locales du ressort et de leur remettre, contre récépissé, une copie de son
titre minier ou de carrières (art.215 du code minier). Toute ouverture ou fermeture d'un centre de
recherches ou d'exploitation minière ou de carrières permanente doit être déclarée sans délai à
l'Administration des mines.
b) Tenue des registres
Le titulaire des titres miniers ou de carrières à l'obligation de tenir les registres, d'élaborer
et de, déposer, sous le sceau de la confidentialité, les rapports de ses activités conformément aux
dispositions réglementaires en la matière. En effet, les renseignements à caractère technique, géologique
et minier fournis par le titulaire sont confidentiels pour une durée de dix ans. Passé ce délai, ils sont
accessibles au public. Toutefois, ces renseignements peuvent être utilisés et publiés globalement à des
fins documentaires avant l'expiration de ce délai sans divulgation des renseignements à caractère
individuel. Ils cessent d'être confidentiels lorsque le droit minier ou de carrières expire ou lorsque son
titulaire y renonce ou est déchu de ces droits (art.324 du code minier).
En cas de tenue Irrégulière, dûment constatée, des documents obligatoirement prescrits par
la législation minière, l'Administration des mines adresse, par écrit, un avertissement à l'opérateur minier
concerné si ce manquement ne constitue pas une infraction. En cas de récidive, ses activités peuvent,
après une mise en demeure, être suspendues par le Ministre des mines pour une durée de trois mois
(art.293 du code minier).
A la fin de la période de suspension, l'Administration des Mines procède à une vérification.
S'il est mis fin à l'irrégularité constatée, la suspension est levée. Dans le cas contraire, elle est reconduite
pour une nouvelle période de trois mois. Si la mise en demeure n'est pas suivie d'effet à l'expiration de
la deuxième période de suspension, le titulaire est passible d'une astreinte dont le montant en francs
congolais est équivalent à cinq cents (500] USD par jour jusqu'à la régularisation, chaque jour commencé
étant dû en entier.
2°. Obligation de transparence
a) Communication des rapports périodiques d'activités
1) Traçabilité et transparence dans le secteur
La traçabilité est le mécanisme mis en place pour assurer le suivi des étapes de la filière de
production minière et de flux financiers subséquents depuis le site d'extraction des produits miniers
jusqu'à leur exportation en passant par leur détention, transport, commercialisation, traitement et/ou
transformation. La transparence est l'ensemble de règles, mécanismes et pratiques rendant obligatoires
56

les déclarations et les publications, de la part de l'Etat et des entreprises extractives, en particulier celles
de l'industrie minière, des revenus et paiements de tout genre, comprenant, notamment les revenus des
exploitations et des transactions minières, la publication des statistiques de production et de vente, la
publication des contrats et la divulgation des propriétaires réels des actifs miniers ainsi que les données
sur l'allocation des ressources provenant du secteur minier. Elle s'étend également au respect des
obligations de procédures d'acquisition et d'aliénation des droits miniers (art.l, point 54 du code minier).
2) La tenue des registres
Le titulaire des droits miniers ou de carrières et le détenteur d'un agrément au titre de
comptoir ou d'entité de traitement ont l'obligation de tenir les registres, d'élaborer et de déposer les
rapports de leurs activités conformément à la réglementation minière. A défaut, il encourt des sanctions
après une mise en demeure de trente jours maximum restée sans effet (art.216 et 295 du code minier}.
A l'expiration de ce délai, à moins qu'il soit dans un cas de force majeure, le titulaire défaillant est
passible d'une astreinte dont le montant en francs congolais est équivalent à 1.000 USD par jour de retard
depuis le dernier jour du délai réglementaire jusqu'à la communication des rapports, chaque jour
commencé étant dû en entier.
3) Les contrôles et inspections
II doit se soumettre aux inspections effectuées par les agents chargés de l'inspection des
opérations minières ou de carrières. Dans tous les cas, ces inspections ont lieu pendant les heures
d'ouverture des bureaux, ateliers ou chantiers. En plus de toutes autres sanctions éventuelles, les outrages
et violences envers les agents de l'administration des mines sont punis d'une servitude pénale de six mois
au maximum et/ou d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 1.000 USD à
5.000 USD (art.309 du code minier). Les entraves à l'activité de l'Administration des mines sont punies
d'une servitude pénale de six mois et d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent
de 2.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines seulement (art.310 du code minier).
b) La publication des informations
Le titulaire des droits miniers ou de carrières d'exploitation est tenu de publier, à la fin de
chaque mois, les quantités produites, vendues ou exportées des substances minérales, leurs qualités,
leurs valeurs, les montants de divers impôts, droits, taxes et redevances dus et payés au profit du Trésor
public, aux entités territoriales décentralisées et aux organismes de l'Etat (art.216 du code minier]. Cette
obligation de transparence implique, par ailleurs, !a publication d'autres informations telles que :
- Les revenus et paiements de tout genre (revenus des exploitations et des transactions minières)
;
- Les statistiques de production et de vente ;
- Les contrats [ils sont publiés avec leurs annexes et avenants éventuels au journal officiel et sur
le site web du ministère des mines dans les soixante jours de leur signature - art.7 quater du code
minier) ;
- Les propriétaires réels des actifs miniers ;
57

- Les données sur l'allocation des ressources ;


- Les procédures d'acquisition et d'amélioration des droits miniers...
A l'effet de garantir la transparence, la traçabilité et la certification des activités des
opérateurs miniers, des mesures légales ou réglementaires sont édictées en application des normes
nationales, régionales et internationales en matière de transparence dans l'industrie minière, de
traçabilité et de certifiassions des substances minérales, notamment la divulgation et la publication des
contrats et des bénéficiaires réels des actifs miniers ainsi que les déclarations de tous les impôts, taxes,
droits et redevances dus et payés à l'Etat (art.7 bis et 54 bis]. L'entrave à la transparence et à la traçabilité
dans l'industrie minière est lourdement sanctionnée (art.31Iquater du code minier).
58

CHAPITRE 4. LES DROITS MINIERS ET DE CARRIERES


Section 1. Les droits miniers
§1, Le droit de recherches minières : le permis de recherches
1 °. Caractères du permis de recherches
a) Nature juridique du permis d'exploitation
Le droit octroyé pour procéder aux travaux de recherches des substances classées en mines
est appelé "permis de recherches", PR en sigle. Le permis de recherches est un droit réel immobilier,
exclusif, cessible et transmissible [art.SI). Il est constaté par un titre appelé "certificat de recherches".
Le commencement des travaux ne peut avoir lieu qu'après l'approbation du PAR,
Le PR confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer, à l'intérieur du périmètre sur lequel
il est établi et pendantia durée de sa validité, les travaux de recherches des substances minérales classées
en mines pour lesquelles le permis est accordé et les substances associées, si le titulaire demande
l'extension du permis à ces substances. Mais le titulaire ne peut initier des travaux sur le terrain sans
avoir obtenu au préalable l'approbation de son PAR,
Le titulaire d'un PR est autorisé à prélever des échantillons des substances minérales dans
le périmètre couvert par son titre pour des analyses ou des essais industriels dans le laboratoire ou dans
l'usine de son choix. Mais il demeure que tout échantillon prélevé dans le cadre du PR est propriété de
l'Etat. Si le titulaire désire envoyer les échantillons prélevés à l'étranger pour analyse ou essais, il en
dépose préalablement une description pour visa à la Direction de géologie. Le visa est apposé sur la
description et vaut laissez-passer pour les échantillons prélevés
Par ailleurs, le PR confère également à son titulaire le droit d'obtenir un permis
d'exploitation s'il en découvre un gisement économiquement exploitable. Le PR étant exclusif, aucune
autre demande de droit minier pour tout ou partie du périmètre couvert par un PR en cours de validité
ne peut être instruite, si ce n'est celle visant l'obtention d'un permis d'exploitation par le titulaire dudit
PR. Les travaux de recherches ne peuvent dégénérer en travaux d'exploitation (art.50 et 50 bis du code
minier).
b) Validité et limitations du nombre de permis de recherches
La durée du permis de recherches est de cinq ans renouvelable une fois pour la même durée
pour toutes les substances minérales.
La superficie du périmètre faisant l'objet d'un permis de recherches ne peut pas dépasser un
maximum de 400 km2. Une personne et ses sociétés affiliées ne peuvent détenir plus de cinquante permis
de recherches. Et dans tous les cas, la superficie leur accordée ne peut dépasser 20.000 km2 sur
l'ensemble du territoire national.
c) Prérogatives du titulaires d'un permis de recherches
Le titulaire du PR est autorisé à prélever des échantillons pour les faire analyser dans les
laboratoires ou usines situés au pays ou à l'étranger. Dans ce dernier cas, il doit préalablement déposer,
un échantillon témoin et une description desdits échantillons reprenant leurs nombre, volume et poids
59

auprès de la Direction de Géologie et obtenir le visa de ce service sur une copie de la description. La
description visée vaut laissez-passer pour les échantillons prélevés.
Le titulaire d'un permis de recherches a le droit d'obtenir un permis d'exploitation pour tout
ou partie des substances minérales qui font l'objet de son titre et les substances associées à l'intérieur de
la superficie couverte par ce titre, s'il en découvre un gisement économiquement exploitable.
2°, Conditions d'obtention du permis de recherches
a) La demande du permis de recherches
A la demande du permis de recherches qui est introduite aux conditions requises (art.35 à
44} auprès du CAMI, il est joint la preuve de la capacité financière minimum et de la compétence
technique nécessaire pour mener à bien le projet [art.54 et 58).
La capacité financière minimum ainsi requise est fonction du budget prévu pour l'exécution
du programme de recherches. Dans tous les cas, elle ne peut être inférieure à cinquante fois le montant
total des droits superficiaires annuels payables pour la dernière année de la première période de la
validité du PR sollicité. Les fonds représentant cette capacité sont versés dans un compte ouvert auprès
d'une banque congolaise agréée et sont bloqués pendant toute la période de l'examen du dossier, il s'agit
de la preuve que le requérant dispose, pour mener à bien son programme de recherches, des fonds
propres, des fonds empruntés ou encore une caution bancaire susceptible de couvrir les périmètres tant
des anciens que de nouveaux permis de recherches sollicités.
Le CAMI instruit et certifie cette capacité financière (la certification peut être demandée à tout moment
par toute personne éligible au permis de recherches). 11 donne son avis dans un délai qui n'excède pas
trente jours à compter de la date du dépôt de la demande.
b) Décision du ministre des mines
La demande du permis de recherches ne fait pas l'objet d'instructions technique et
environnementale. Lorsque les conditions sont remplies, le ministre prend la décision d'octroi dans un
délai de trente jours à dater de la réception du dossier par le CAMÏ. La décision de refus est motivée et
donne droit à l'exercice des voies de recours prévus (art57, 313 et 314).
3°. Renouvellement, transformation et expiration du permis de recherches
a) Renouvellement du permis de recherches
Le renouvellement du PR est soumis à de nombreuses conditions. Le titulaire doit
démontrer qu'il n'a pas avoir failli à ses obligations de maintien de la validité du permis et à ses
obligations fiscales, parafiscales et douanières (art. 62, 196 à 199 du code minier), il doit déposer le
rapport des travaux de recherches réalisés pendant la période antérieure de validité de son titre, les
résultats obtenus ainsi que le calendrier d'exécution des travaux de recherche. 11 devra prouver
l'ouverture effective d'un Centre de recherches dûment constaté par les autorités locales et la Division
provinciale des mines.
Par ailleurs, le titulaire qui sollicite le renouvellement de son PR doit déterminer les phases
restantes à réaliser pour arriver à l'étape finale de certification des réserves et l'élaboration des études de
60

faisabilité. Il présente, enfin, le budget complémentaire en rapport avec le programme des travaux de
recherches correspondant aux phases restantes.
La demande circonstanciée de renouvellement du permis de recherches est adressée au
CAMÏ, pour instruction, au moins trois mois avant la date de l'expiration du titre (art.62}. Il y est joint,
à peine d'irrecevabilité, le certificat de recherches et la preuve de paiement des frais de dépôt. En cas
d'avis favorable transmis au ministre, celui-ci statue dans un délai de trente jours. A défaut pour lui de
réagir pas à une demande de renouvellement régulièrement introduite, le renouvellement sollicité est
acquis et le CAMI procède à son inscription dans un délai de cinq jours ouvrables. Le refus de
renouvellement est motivé et donne droit à l'exercice des voies de recours.
A l'occasion du renouvellement, le titulaire du PR renonce d'office à au moins 50% du
périmètre-couvert par son permis. 11 doit élaborer et obtenir l'approbation du PAR révisé pour l'activité
proposée, avant de poursuivre les travaux de recherches minières.
b) Transformation du permis de recherches
Le permis de recherches peut être transformé en droits d'exploitations aux conditions suivantes :
- à tout moment, le permis de recherches peut être transformé partiellement en permis
d'exploitation ou en permis d'exploitation de petite mine (le titulaire doit cependant être éligible
aux droits miniers d'exploitation et remplir toutes les conditions requises pour l'obtention de tels
droits (art.69 à 76 et 103 à 105) ;
- un seul permis d'exploitation ou un permis d'exploitation de petite mine peut être obtenu pour
un périmètre qui comprend les superficies de plusieurs permis de recherches ;
- le permis de recherches initial peut être transformé multiples permis de recherches sur la partie
du périmètre non transformée en droits d'exploitation afin de se conformer aux dispositions
légales relatives à la forme du périmètre de recherches (la durée des multiples permis est égale
à la durée non échue du permis initial et la partie du périmètre non transformée reste soumise
aux termes et conditions du permis de recherches en cours de validité).
c) Renonciation et expiration du permis de recherches
1) Renonciation au PR
Le titulaire d'un permis de recherches peut renoncer à tout moment, en tout ou en partie, au
droit couvrant son périmètre par une déclaration adressée au ministre des mines. La partie à laquelle il
est renoncé est indiquée avec précision et doit être composée de carrés entiers. La renonciation prend
effet au jour du donner acte ou, dans tous les cas, dans les trois mois à dater du dépôt de la déclaration.
Dès lors, le périmètre est libre en tout ou en partie selon le cas, de tout droit La renonciation
ne donne droit à aucun remboursement; elle ne libère pas non plus le titulaire de sa responsabilité
environnementale [art.60],
2) Expiration du PR
Le permis de recherches expire lorsqu'il arrive au dernier jour de sa dernière période de
validité ou lorsqu'il n'a pas été renouvelé à la fin des premières périodes de validité, ni transformé en un
61

droit minier d'exploitation. Dans ce cas, le périmètre concerné devient libre de tout droit à compter de
la date de l'expiration. Le CAMI notifie immédiatement au titulaire l'expiration de son titre avec copie
à la Direction de géologie et à l'Organisme spécialisé de recherches. L'expiration du permis de
recherches ne décharge pas le titulaire de ses responsabilités en matière de réhabilitation
environnementale.
§2. Les droits miniers d'exploitation
1 °, Le permis d'exploitation
L'exploitation est l'activité par laquelle une personne morale se livre, à partir d'un gisement
identifié, et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains, à l'extraction des substances minérales
d'un gisement ou d'un gisement artificiel, et éventuellement à leur traitement afin de les utiliser ou de
les commercialiser.

a) Caractères du permis d'exploitation


1) Objet du PE
Le permis d'exploitation est le droit qui confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer,
à l'intérieur du périmètre sur lequel il est établi et pendant la durée de sa validité, les travaux de
recherche, de développement, de construction et d'exploitation visant les substances minérales pour
lesquelles il est établi et, éventuellement, les substances associées (art.64). Le permis d'exploitation est
un droit réel, immobilier, exclusif, cessible, transmissible et amodîable (art.65). Il est constaté par un
titre dénommé "Certificat d'exploitation".
Le permis d'exploitation autorise l'exploitation des substances minérales pour lesquelles iî
est spécifiquement établi et qui sont bien identifiées et dont il a été démontré l'existence d'un gisement
économiquement exploitable (art.77).
Le permis d'exploitation autorise son titulaire d'exploiter, à l'intérieur du périmètre qu'il
couvre, les substances minérales pour lesquelles il est spécifiquement établi. Ces substances minérales
sont celles que le titulaire a identifiées et dont il a démontré l'existence d'un gisement économiquement
exploitable.
2) Extension du PE
Le PE peut s'étendre aux substances associées ou non-associées conformément à Sa loi.
L'extension est de droit si le titulaire du permis démontre que ces substances se trouvent avec les
substances pour lesquelles le permis a été octroyé dans un état d'association tel qu'il entraîne
nécessairement leur extraction simultanée.
Mais le titulaire d'un PE qui désire exploiter les substances minérales non-associées est
obligé de demander un droit minier d'exploitation distinct sur ces substances.21 A défaut, il est mis en

21
Une mine distincte est mie mine distincte d'une autre mine existante et de ce fait nouvelle, qui fait l'objet d'un
nouveau droit minier d'exploitation ou d'un contrat d'amodiation, dès lors qu'elle concerne un gisement distinct
62

demeure de le faire par la Direction des mines dans un délai de soixante jours. S'il ne sollicite pas l'octroi
d'un nouveau titre, alors qu'il exploite lesdites substances dans le contexte d'une mine distincte, il sera
considéré comme procédant à l'exploitation minière illicite (art77 bis et 299 du code minier)
Le permis d'exploitation étant un droit exclusif, aucune autre demande de droit minier ou
de carrières pour tout ou partie du périmètre qu'il couvre ne peut être instruite. Toutefois, un demandeur
à qui le titulaire du permis d'exploitation a refusé son consentement à l'ouverture d'une carrière dans son
périmètre peut déposer une demande d'autorisation d'exploitation de carrières sur une partie de ce
périmètre mais qui n'est pas utilisée pour les opérations minières. La demande est instruite et fait l'objet
d'un contentieux administratif auquel le titulaire et le demandeur participent.
Le titulaire qui désire étendre le permis d'exploitation aux substances non-associées doit
suivre la procédure requise pour l'institution de son permis d'exploitation en cours de validité. Dans ce
cas, i! actualise et dépose des documents approuvés lors de l'instruction de sa demande initiale du permis
en y intégrant les opérations prévues pour l'exploitation des substances additionnelles. L'extension du
permis d'exploitation est accordée par le ministre pour une durée qui n'excède pas la période non échue
du permis d'exploitation.
La durée de validité du permis d'exploitation ne peut excéder vingt-cinq ans. Le PE est
renouvelable sur demande de son titulaire pour -des périodes n'excédant pas quinze ans chacune. La
superficie du périmètre qu'il couvre est celle du permis de recherches dont il découle ou celle de la partie
du périmètre du permis de recherches transformée en permis d'exploitation [art.67). Par ailleurs, une
personne et ses sociétés affiliées ne peuvent détenir plus de cinquante permis d'exploitation.
b) Prérogatives du titulaire du permis d'exploitation
1) Activités de développement de la mine22
Le PE confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer, à l'intérieur du périmètre sur lequel
il est établi et pendant la durée de sa validité, les travaux de recherche, de développement, de
construction et d'exploitation visant les substances minérales pour lesquelles le permis est établi et les
substances associées ou non associées s'il en a demandé l'extension.
Il permet en outre, sans limitation de :
- entrer dans le périmètre d'exploitation pour procéder aux opérations minières ;

nécessitant des méthodes d'exploitation et des procédés de traitement séparés ainsi que des moyens de
production nettement individualisés, ou du fait de leur éloignement ou de leurs conditions d'exploitation,
nécessitant la création d'installations minières distinctes.
22
La mine comprend le gisement exploitable à ciel ouvert ou en souterrain avec l'usine comprise de traitement
on de transformation des produits issus de cette exploitation et se trouvant dans le périmètre minier, y compris
les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l'exploitation.
63

- construire les installations et infrastructures nécessaires à l'exploitation minière ; utiliser les


ressources d'eau et du bois23 se trouvant à l'intérieur du périmètre minier pour les besoins de
l'exploitation minière, en se conformant aux normes définies dans i'ElES et le PGES
- disposer, transporter et commercialiser librement ses produits marchands provenant du
périmètre d'exploitation ;
- procéder aux opérations de concentration, de traitement métallurgique ou technique des
substances minérales extraites du gisement à l'intérieur du périmètre d'exploitation ;
- procéder aux travaux d'extension de la mine (une autorisation du ministre est cependant requise
à cet effet après appréciation de l'étude de faisabilité additionnelle).
Le titulaire du PE a l'obligation de traiter et de transformer sur le territoire congolais les
substances minérales par lui exploitées (art.64 bis du code minier).
2) Activités autorisées
Sans préjudice du droit de propriété de l'Etat sur son sous-sol, et sous réserve des droits
éventuels des tiers sur le sol concerné, le titulaire d'un droit minier d'exploitation ou d'une autorisation
d'exploitation de carrières permanente à divers autres droits, outre ceux attachés à son titre (art.283 du
code minier). Ils les exercent sur autorisation du Gouverneur de la province concernée, après avis du
service compétent de l'Administration des mines.
A l'intérieur de son périmètre délimité, il a le droit de :
- occuper les terrains nécessaires à son activité et aux industries qui s'y rattachent, y compris la
construction d'installations industrielles, d'habitations et autres à caractère sociale ;
- utiliser l'eau souterraine, l'eau des cours d'eau non navigables, non flottables notamment pour
établir, dans le cadre d'une concession de chute d'eau, une centrale hydroélectrique destinée à
satisfaire les besoins énergétiques de la mine ;
- creuser des canaux et des canalisations ;
- établir des moyens de communication et de transport de toute nature.
A l'extérieur de son périmètre délimité, il a le droit d'établir des moyens de communication
et de transport de toute nature. Les droits d'occupation prévus au présent article constituent des
servitudes légales d'intérêt public. Il ne peut y être porté atteinte directement ou indirectement par l'octroi
des droits miniers et/ou de carrières subséquents.
Toutefois, l'autorisation d'occupation des terrains ne fait pas obstacle à l'exécution des
travaux d'utilité publique ou à l'ouverture de carrières temporaire pour fournir les matériaux nécessaires
à ces travaux. Le titulaire ou l'amodiataire a droit à la réparation des dommages subis.
3) Disposition des substances minérales non spécifiées dans les titres miniers

23
Cependant, toute personne qui, pour les besoins d'une activité minière, est contrainte de déboiser mie portion
de forêt, est tenue au préalable d'obtenir à cet effet un permis de déboisement auprès de l'administration de
l'environnement (art 42 in fine du code minier).
64

Le titulaire d'un droit minier ou de carrières d'exploitation a le droit de disposer, pour les
besoins de son exploitation et des industries qui s'y rattachent, des substances minérales autres que celles
qu'il exploite et dont les travaux entraînent nécessairement l'abattage (art.285). L'occupant du sol peut
demander qu'il lui soit permis de disposer de ces substances, si elles ne sont pas utilisées par l'exploitant,
contre le paiement d'une juste indemnité s'il y a lieu, sauf si elles proviennent du traitement des
substances minérales extraites.
4) Transformation et commercialisation des produits miniers
Le titulaire d'un permis d'exploitation est fondé à procéder au traitement ou à la
transformation des substances minérales qu'il extrait de son périmètre. Il peut aussi le confier à une entité
de traitement ou une entité de transformation (art. 10, j, 81 et suivants). Mais la personne qui se propose
de se livrer uniquement à la transformation des substances minérales doit requérir et obtenir une
autorisation de traitement ou de transformation conformément à la législation sur les établissements
classés sans préjudice des dispositions pertinentes de la réglementation minière en matière de protection
de l'environnement
Le titulaire d'un permis d'exploitation a le droit de transporter ou de faire transporter par le
transporteur de son choix, les produits miniers qui proviennent de son périmètre d'exploitation. Il a, en
outre, le droit d'entreposer ses produits miniers dans des sites clôturés, aménagés à cette fin, situés aux
alentours des lieux de chargement, à condition de respecter la réglementation sur la sécurité du site et
sur le contrôle de la pollution industrielle. La commercialisation des produits miniers qui proviennent
des périmètres d'exploitation est libre. Le titulaire d'un permis d'exploitation peut les vendre aux clients
de son choix à des prix librement négociés (art.84 et 85 du code minier).
c) Conditions d'obtention du permis d'exploitation
L'octroi du permis d'exploitation est subordonné aux conditions suivantes dans le chef du requérant
(art71 du code minier) :
- démontrer l'existence d'un gisement économiquement exploitable en présentant une étude de
faisabilité, accompagnée d'un plan d'encadrement technique des travaux de développement, de
construction et d'exploitation de la mine ;
- démontrer l'existence des ressources financières nécessaires pour mener à bien son projet selon
un plan de financement des travaux de développement, de construction et d'exploitation de la
mine ainsi que le pian de réhabilitation du site à sa fermeture ; ce plan précise chaque type de
financement, les sources de financement visées et les justifications de leur disponibilité probable
et, dans tous les cas, le capital social apporté par le requérant ne peut être inférieur à 40%
desdites ressources ;
- obtenir au préalable l'approbation de l'ElES et du PGES du projet ;
- céder à l'Etat 10% des parts ou actions constitutives du capital social de la société requérante ;
- ces parts sont libres de toutes charges et non diluables ;
65

- ouvrir le capital social à la participation des personnes physiques de nationalité congolaise pour
au moins 10% des parts sociales ou d'actions (art.71 bis du code minier) ;
- créer, à chaque transformation, dans le cadre d'une mine distincte ou d'un projet minier
d'exploitation distinct, une société affiliée dans laquelle la société requérante détient au moins
51% des parts ou actions sociales;
- déposer un acte d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant la
responsabilité sociétale vis-à-vis des communautés locales affectées par les activités du projet
donner la preuve du respect des obligations de maintien de la validité du permis prévues par la
loi (art,196,197,198 et 199 du code minier : commencement des travaux dûment, paiement des
droits superficîaires annuels par carré et de l'impôt sur la superficie des concessions minières) ;
- donner la preuve de la capacité de traiter et de transformer les substances minérales en
République Démocratique du Congo et déposer un acte d'engagement de traiter et de transformer ces
substances sur le territoire congolais.
d) Procédure d'obtention du permis d'exploitation
1) La demande de permis d'exploitation
La demande de permis d'exploitation est introduite, pour instruction, auprès du CAM1 [art,69, 35 et 37).
Il est joint à la demande les documents ci-après :
- une copie du Certificat de recherches en cours de validité ;
- le rapport sur le résultat des recherches en ce qui concerne la nature, la qualité, le volume et la
situation géographique de la ressource minérale identifiée ;
- l'étude de faisabilité de l'exploitation du gisement ;24
- le plan d'encadrement technique des travaux de développement, de construction et
d'exploitation de la mine ; l'EIE et le PGEP peur le projet ;
- le rapport sur les consultations avec les autorités des entités administratives locales ;

24
L'étude de faisabilité est un rapport détaillé faisant état de la faisabilité de la mise en exploitation d'un
gisement découvert dans le périmètre minier couvert par les droits de recherches et exposant le programme
envisagé pour cette mise en exploitation lequel devra comprendre notamment :
- l'évaluation des réserves exploitables conformément aux normes internationaiement admises ;
- le choix de la méthode d'exploitation et sa justification ;
- le choix du procédé de traitement et sa justification sur base des résultats des tests de traitement ;
- le planning de construction des installations principales de production et infrastructures connexes ;
- le compte d'exploitation prévisionnel assorti des détails sur les coûts opératoires ;
- le coût total d'investissement en ce compris, le coût en capital devant être exposé pour acquérir et
installer toutes les machines, équipements nécessaires de production et infrastructures connexes ;
- les spécifications des produits à élaborer et tous les produits intermédiaires ;
- le programme séquentiel des opérations d'exploitation au regard des objectifs de production ;
- le plan de commercialisation des produits et frais correspondants ;
- le calendrier arrêté pour la mise en route de la production commerciale tenant compte de la période
d'essais.
66

- le rapport sur les consultations avec les communautés locales et leurs représentants en
application notamment des dispositions de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la
protection de l'environnement ;
- le plan pour la contribution du projet au développement des communautés environnantes ;
- le plan de financement avec identification des sources de financement visées ; la preuve de
paiement des frais de dépôt.
La demande que le CAMI déclare recevable est soumise à l'instruction.
2) L'instruction de la demande
L'instruction technique de la demande du permis d'exploitation ne peut excéder soixante
jours ouvrables à compter de la date de réception du dossier de demande transmis par le CAMI à la
Direction des mines.
Pour l'instruction environnementale de l'EIES et du PGES afférente à une demande de
permis d'exploitation, le délai six mois à compter de la date de transmission du dossier de demande par
la direction du CAMI à l'AGC, le Fonds national de promotion et de service social et la Direction de
protection de l'environnement minier. L'instruction est réalisée aux conditions prévues par la législation
en matière de protection de l'environnement (art.74 et 75 du code minier).
3) La décision du ministre
Lorsque tous les trois avis sont favorables, le permis d'exploitation est octroyé par le ministre des mines
dans un délai qui ne peut excéder trente jours ouvrables à compter de la date de la réception du dossier
de la demande lui transmis par le CAMI.
En cas de discordance sur les avis (art.76), le ministre prend les décisions de la manière suivante :

- avis cadastral défavorable : décision de refus dans le délai de trente jours ouvrables ;
- avis cadastral favorable mais avis technique défavorable : décision de rejet dans un délai de
trente jours ouvrables ;
- avis cadastral et technique favorables maïs certificat environnemental non encore émis ;
- approbation préliminaire et conditionnelle dans un délai de vingt jours ouvrables [la décision
finale est différée jusqu'à la réception du certificat environnemental).
La décision préliminaire et conditionnelle du Ministre a pour effet d'entériner de façon
définitive les avis cadastral et technique. Elle conditionne sa décision finale d'octroi à la réception d'un
avis environnemental favorable. La décision définitive est prise dans un délai de trente jours suivant la
réception du certificat environnemental. Le refus est motivé et donne droit à l'exercice des voies de
recours (art.72, 73, 76, 317 à 320 du code minier).
d) Renouvellement et transformation du permis d'exploitation
1) Conditions du renouvellement
67

Le titulaire ne peut obtenir le renouvellement de son PE que lorsqu'il satisfait à toutes les
conditions prévues par la loi (art.80 du code minier).
Il doit apporter la preuve qu'il n'pas failli à certaines essentielles : obligations relatives au
maintien de la validité de son titre (art!69 à 199 du code minier), obligations fiscales, parafiscales et
douanières. Il doit démontrer, par une nouvelle étude de faisabilité, l'existence de réserves exploitables
ainsi que la disponibilité des ressources nécessaires pour le financement des travaux d'exploitation de la
mine et de la réhabilitation du site à sa fermeture. Le titulaire doit aussi obtenir l'approbation de la mise
à jour de l'EIES et du PGES, s'engager formellement à continuer activement son exploitation et
démontrer l'entrée en phase de rentabilité du projet ainsi que la mise en valeur régulière et ininterrompue
du gisement.
Par ailleurs, le titulaire doit, à chaque renouvellement du PE, céder à l'Etat 5% des parts ou
actions du capital social de la société en sus de celles cédées précédemment, il dépose un acte
d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant sa responsabilité sociétale vis-à-vis des
communautés locales affectées par les activités du projet.
2) Procédure du renouvellement
La demande de renouvellement du permis d'exploitation est adressée au CAMÏ au moins
un an et pas plus que cinq ans avant la date d'expiration du titre. Elle contient les renseignements
permettant l'identification du requérant et des sociétés affiliées (art.81 et 35) ainsi que la description du
périmètre et des substances sur lesquels portent le permis. H y est joint le certificat d'exploitation ainsi
que la preuve de paiement des frais de dépôt. La demande est reçue et instruite conformément à ta
réglementation minière. Il en est de mêmes des modalités de la prise de la décision, son inscription, £a
notification et son affichage.
3) Transformation du PE en plusieurs PE
En cas de nécessité et si les conditions techniques le permettent, le titulaire d'un PE peut
solliciter la transformation de son PE initia! en multiples PE sur tout ou partie du périmètre de son titre
en se conformant dans le respect de la loi [art.8Q bis, 28, 29 et 68 à 76 du code minier). La durée des
multiples PË issus de la transformation du PE initial est égale à la durée non échue du PE initial.
e) Renonciation et expiration du permis d'exploitation
Le permis d'exploitation expire à la fin d'une période de validité non suivie de
renouvellement ou lorsque le gisement est épuisé. Dans ce cas, le CAMI notifie immédiatement au
titulaire l'expiration de son titre en réservant copie à la Direction des mines. Le périmètre redevient libre
de tout droit à compter de la date de l'expiration du permis.
Le titulaire d'un permis d'exploitation peut, par déclaration adressée au ministre, renoncer
à tout moment en tout ou en partie au droit couvrant son périmètre. La déclaration prend effet au jour
du donner acte du ministre ou dans tous les cas, dans les trois mois à compter du dépôt de la déclaration.
La partie du périmètre faisant objet de renonciation doit être composée de carrés entiers [elle est libre
68

de tout droit); celle restant doit respecter la forme légale et réglementaire d’un périmètre minier
(art.79et28).
La renonciation ne donne droit à aucun remboursement des droits et frais payés à l'Etat
pour l'octroi ou le maintien du permis. Elle ne dégage pas non plus le titulaire de sa responsabilité
relative à la protection de l'environnement et de ses engagements envers la communauté locale.
2°. Le permis d'exploitation des rejets et le permis d'exploitation de petite mine
a) Le permis d'exploitation des rejets des mines
Sont considérés comme rejets des mines, les stériles ou le remblai provenant de
l'exploitation minière ou tout résidu solide ou liquide provenant du traitement minéralurgique ou
métallurgique. L'exploitation des rejets des mines est l'activité par laquelle un tiers, personne morale,
extrait d'un gisement artificiel des substances afin de les traiter éventuellement et de les utiliser ou de
les commercialiser.
1) Caractères du permis d'exploitation des rejets
Le permis d'exploitation emporte le droit d'exploiter les gisements artificiels situés dans le
périmètre minier qu'il couvre, à moins que le titre n'exclue expressément l'exploitation des gisements
artificiels ; il porte sur les substances minérales pour lesquelles il est spécifiquement établi et peut,
conformément à la législation, s'étendre à d'autres substances minérales (art.86,88 et 77 du code minier).
Le titulaire d'un permis d'exploitation peut céder le droit d'exploiter des gisements
artificiels situés dans son périmètre minier au tiers tout en gardant ses droits sur le sous-sol. Dans ce cas,
il sollicite la transformation partielle de son permis d'exploitation en permis d'exploitation des rejets des
mines ainsi que le transfert de ce permis au cessionnaire. Ce dernier en fait la demande au CAMI
conformément à la loi (art.91, al.2 du code minier).
Le ministre peut également octroyer un permis d'exploitation des rejets sur un gisement
artificiel qui ne fait pas l'objet d'un permis d'exploitation et dont le périmètre est conforme aux normes
légales et réglementaires (art.28). Le permis d'exploitation des rejets est un droit réel, immobilier,
exclusif, cessible, transmissible et amodiable. Il est constaté par un titre minier dénommé "Certificat
d'exploitation des rejets".
Le permis d'exploitation des rejets confère à son titulaire, dans les limites de la surface qu'il
couvre, des prérogatives analogues à celles du titulaire d'un permis d'exploitation ; mais il ne s'étend pas
en profondeur (art.88,88 bis et 64).
2) Validité et expiration du permis d'exploitation des rejets
La durée du permis d'exploitation des rejets est de cinq ans renouvelable plusieurs fois pour
la même durée.
Les conditions d'obtention du permis d'exploitation des rejets sont analogues à celles
prévues pour le permis d'exploitation. Le requérant introduit sa demande au CAMI qui, si elle est
recevable, la soumet aux instructions cadastrale, technique et environnementale [91, 38 à 42 et 45) dans
les mêmes conditions de délai que pour le permis d'exploitation. I! en est de même de la décision du
69

ministre (art74 à 76). Si le requérant est cessionnaire partiel d'un permis d'exploitation, il joint à sa
demande l'acte de cession partielle de ce permis.
Le requérant du permis d'exploitation des rejets doit remplir les conditions d'octroi prévues
pour le permis d'exploitation (existence du gisement économiquement exploitation, disponibilité des
ressources financières nécessaires, approbation préalable de l'EIES et du PGES, cession à l'Etat de 10%
des parts du capital - art71 et 92). Le ministre saisi par le CAMI statue dans un délai de trente jours. La
décision de refus est motivée. Le refus ne peut être fondé que sur les causes prévues par la loi : capacité
financière insuffisante, rejet de l'étude de faisabilité et de I'EIES - art.73).

3) Renonciation, expiration et renouvellement du permis d'exploitation des rejets


Le titulaire d'un permis d'exploitation des rejets peut renoncer à tout moment, en tout ou en
partie, au périmètre faisant l'objet de son titre. La procédure en la matière ainsi que ses effets sont les
mêmes que ce qui est prévu pour le permis d'exploitation (art. 96 et 79).
Le permis d'exploitation des rejets expire dans les mêmes conditions que celles du permis
d'exploitation art. 78 et 95). La demande de renouvellement du permis d'exploitation des rejets est
déposée, instruite, accordée ou refusée aux conditions similaires à celles du permis d'exploitation (art.95
et 80).
b) Le permis d'exploitation de petite mine
L'exploitation minière à petite échelle ou de petite mine l'activité par laquelle une personne
morale se livre à une exploitation de petite taille et permanente, exigeant un minimum d'installations
fixes, en utilisant des procédés semi-industriels ou industriels, après la mise en évidence d'un gisement.
1) Caractères du permis d'exploitation de petite mine
Le permis d'exploitation de petite mine est un droit réel, immobilier, exclusif, cessible,
amodiable et transmissible. Il est constaté par un titre minier dénommé "certificat d'exploitation de petite
mine", si peut être transformé en permis d'exploitation si les conditions techniques de l'exploitation le
justifient (art.100).
Lorsque les conditions techniques caractérisant certains gisements des substances
minérales ne permettent pas d'en faire une exploitation à grande échelle économiquement rentable, mais
permettent une exploitation minière de petite taille avec un minimum d'installations fixes utilisant des
procédés semi-Industriels ou industriels, ceux-ci sont considérés comme gisements d'exploitation
minière à petite échelle. Ces gisements d'exploitation minière à petite échelle peuvent résulter des
travaux de recherches entrepris par le titulaire d'un permis de recherches ou par des travaux réalisés par
l'Etat conformément. Dans ce dernier cas, les gisements sont soumis à l'appel d'offres (art.98,23 et 33).
Dans tous les cas, l'exploitation minière à petite échelle obéit aux paramètres réglementaires en ce qui
concerne notamment l'éligibilité, le volume des réserves, le niveau d'investissement, la capacité de
production, le nombre d'employés, la plus-value annuelle et le degré de mécanisation.
70

La durée de validité du permis d'exploitation de petite mine est de cinq ans renouvelable
une fois pour la même durée. Toutefois, moyennant l'avis de la Direction des mines, le ministre peut
proroger le permis d'exploitation de petite mine suivant le cas et pour les substances dont l'exploitation
dépasse dix ans (art.101).
Le périmètre dans lequel se trouve le gisement d'exploitation minière à petite échelle est
celui du permis de recherches dont il découle ou celui de la partie du périmètre du permis de recherches
transformée en permis d'exploitation de petite Mine. Si le gisement d'exploitation minière à petite échelle
résulte des travaux de recherche entrepris par l'Etat, le périmètre est celui déterminé par l'Etat. Il doit
être de nature à permettre l'exploitation minière et conforme aux exigences légales et réglementaires
relatives à la forme et à la localisation des périmètres miniers (art.28 et 29).
2) Prérogatives du titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine
Le titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine dispose des prérogatives analogues à
celles conférées par un permis d'exploitation (réalisation des travaux de développement de la mine,
construction des installations, utilisation du sol, de l'eau et des arbres, transport, traitement,
transformation et commercialisation des substances... (art. 99,99 bis et 64). Le titulaire du PEPM peut
le transformer en PE.
Le permis d'exploitation de petite mine confère à son titulaire le droit d'exploiter les
substances minérales pour lesquelles il est spécialement établi et dont le titulaire a identifié et démontré
l'existence d'un gisement. Il peut s'étendre aux substances associées ou non-associée aux mêmes
conditions que celles prévues pour l'extension du permis d'exploitation (actualisation de la demande
initiale lorsqu'il s'agit des substances non-associées ; (art.102 et 77).
3) Conditions d'obtention du permis d'exploitation de petite mine
L'établissement, le dépôt, la recevabilité et l'instruction de la demande du permis
d'exploitation de petite mine sont régis par les dispositions que celles prévues pour le permis
d'exploitation (éléments du dossier, instructions cadastrale, technique et environnementale de la
demande, délais d'instruction -artl03,69,70,74à76).
Pour obtenir le permis d'exploitation de petite mine, le requérant doit justifier des
ressources financières nécessaires et obtenir l'approbation de l'EÏES et du PGES ; art.104 et 73 litera b
et c]. II doit aussi démontrer l'existence d'un gisement dont les facteurs techniques ne permettent pas
une exploitation Industrielle rentable en présentant une étude de faisabilité accompagnée d'un plan
d'encadrement technique de développement, de construction et d'exploitation de la mine. Si le requérant
est une personne de nationalité étrangère, il doit créer une société de droit congolais en association avec
une ou plusieurs personnes de nationalité congolaise dont la participation ne peut être inférieure à 25%
du capital social.
Le ministre aux conditions analogues à celles prévues pour l'octroi du permis d'exploitation.
Sa décision est rendue dans un délai de trente jours à compter de la réception du dossier transmis par le
CAMI. Le refus est motivé et donne droit à l'exercice des voies de recours. Ce refus n’être fondé que
71

sur le rejet de l'étude de faisabilité et de l'EÏES ainsi que l'insuffisance de la capacité financière (art 105,
72 et 73).
4) Expiration, renouvellement et renonciation au permis d'exploitation de petite mine
Le permis d'exploitation de petite mine expire dans les mêmes conditions que celles du
permis d'exploitation (art.106 et 78). La demande de renouvellement est diligentée et instruite en
application de la même procédure que celle prévue pour le renouvellement du permis d'exploitation.
Elle est introduite un an au plus tôt et six mois au plus tard avant la date d'expiration du titre. Elle est
reçue et instruite aux conditions similaires à celles du renouvellement du permis d'exploitation (art.107,
80, 166 à 169 du code minier).
Le titulaire du permis d'exploitation de petite mine peut renoncer, en tout ou en partie, au
périmètre couvert par son titre. La demande de renonciation, son traitement ainsi que ses effets sont
soumises au régime prévu pour la renonciation au permis d'exploitation (art.108 et 79).
Section 2, Les droits de carrières
§1. Administration des carrières
1 °. Classement des carrières et règles de compétence
a) Classement des carrières
Les carrières sont classées en quatre catégories ;
- les carrières permanentes ouvertes soit sur un terrain domanial, soit sur un périmètre faisant
l'objet d'un titre foncier détenu par un tiers pour l'exploitation commerciale par des personnes
privées;
- les carrières ouvertes de façon temporaire, soit sur un terrain domanial soit sur un périmètre •
faisant l'objet d'un titre foncier détenu par un tiers pour l'exploitation commerciale par des
privés;
- les carrières ouvertes de façon temporaire sur un terrain domanial pour les travaux d'utilité
publique ;
- les carrières ouvertes de façon temporaire par l'occupant régulièrement autorisé ou le
propriétaire d'un terrain pour l'exploitation non commerciale ou exclusivement à son propre
usage domestique.
b) Règles de compétence
La compétence pour l'octroi des droits de carrières est répartie entre le Chef de Division
provinciale des mines (autorisations de recherches de carrières et autorisations d'exploitation de carrières
des matériaux de construction à usage courant), le ministre des mines (autorisations d'exploitation de
carrières pour les autres substances de carrières) et le gouverneur de province pour les carrières ouvertes
aux fins des travaux publics.
Les droits du titulaire d'une autorisation de carrières portent sur les substances de carrières
qui peuvent se trouver sur le sol ou dans le sous-sol.
72

2°. Exploitation non commerciale des carrières


a) L'ouverture de carrières pour les travaux d'utilité publique
Après avis conforme du service compétent du Ministère des affaires foncières et avis des
autorités administratives provinciales ou communales concernées ainsi que celui du Cadastre minier, le
Gouverneur de province peut ouvrir, sur un terrain domanial qui ne fait pas l'objet d'un permis
d'exploitation minière, une carrière pour les travaux d'utilité publique. L'arrêté provincial d'ouverture
d'une carrière d'utilité publique précise :
- l'autorité et le service public responsables des travaux d'exploitation ;
- l'entreprise privée à laquelle les travaux sont confiés par ledit service ;
- l'emplacement de la carrière conformément aux dispositions de l'article 29 du présent Code les
substances dont l'extraction est autorisée ;
- les conditions d'accès à la carrière ;
- le plan d'extraction ;
- la durée des travaux et les modalités de remise en état des lieux après exploitation.
Lorsque l'exécution des travaux d'utilité publique est confiée à une entreprise privée, celle-ci est soumise
au paiement de la taxe d'extraction prévue par la législation fiscale de droit commun (art. 133).
b) L'autorisation d'exploitation non commerciale des carrières
L'exploitation de carrières ouvertes de façon temporaire par l'occupant régulièrement
autorisé ou le propriétaire d'un terrain pour l'exploitation non commerciale exclusivement à son propre
usage domestique ne nécessite ni autorisation ni déclaration préalable. Toutefois, cette activité reste
strictement soumise à la réglementation en matière de sécurité et de protection de l'environnement
Tout ramassage des matériaux sur le terrain du domaine foncier national ou leurs
dépendances à usage autre que domestique est considéré comme une exploitation de carrières et est
soumis aux mêmes conditions que l'exploitation de carrières permanente (art.135).

§2, La recherche des produits de carrières


1°. Caractères de l'autorisation de recherches des produits de carrières
a) Nature juridique de l'autorisation de recherches des produits de carrières
L'Autorisation de Recherches de Produits de Carrières est un droit réel immobilier,
exclusif, non cessible, non transmissible et non amodiable. Il est constaté par un titre de carrières
dénommé, Certificat de recherches des produits de carrières (art.137). La durée de l'autorisation de
recherches de produits de carrières est d'un an, renouvelable une fois pour la même durée.
La superficie faisant l'objet d'une autorisation de recherches des produits de carrières ne
peut pas dépasser un maximum de quatre carrés. Une personne morale et les sociétés affiliées ne peuvent
détenir plus de dix autorisations de recherches des produits de carrières.
Le périmètre couvert par une autorisation de recherches des produits de carrières ne peut
être superposé sur une superficie qui fait déjà l'objet d'un permis d'exploitation minière. Mais {'existence
73

d'un périmètre de recherches minières n'empêche pas l'établissement sur le même terrain d'un périmètre
de recherches des produits de carrières.
b) Portée de l'autorisation de recherches des produits de carrières
L'Autorisation de recherches des produits de carrières porte sur les substances minérales
classées en carrières pour lesquelles elle a été accordée. Sa portée est la même que celle du permis de
recherches. Son titulaire est fondé à réaliser les travaux de recherches, extraire des échantillons et
solliciter éventuellement une autorisation d'exploitation des produits de carrières s'il découvre un
gisement (artl36et50).
L'autorisation de recherches des produits de carrières confère à son titulaire le droit
d'obtenir une autorisation d'exploitation de carrières pour tout ou une partie des substances minérales
qui font l'objet de son titre à l'intérieur de la superficie couverte par ce titre, s'il en découvre un gisement
Toutefois, un droit minier peut être accordé dans un périmètre qui fait l'objet d'une autorisation de
recherches des produits de carrières.
Lorsqu'un périmètre fait l'objet d'une autorisation de recherches des produits de carrières,
aucune demande d'autorisation de carrières sur le même périmètre n'est recevable, hormis la demande
d'autorisation d'exploitation de carrières sollicitée par le titulaire de ladite autorisation de recherches. Si
un permis d'exploitation est octroyé sur la superficie qui fait l'objet d'une autorisation de recherches des
produits de carrières, cette dernière est éteinte d'office. Dans ce cas, le titulaire clé l'autorisation de
recherches des produits de carrières éteinte, a droit à une juste indemnisation (art.l36bis).
2°. Conditions d'obtention de l'autorisation de recherches des produits de carrières
a) Instruction de la demande et décision
La demande de l'autorisation de recherches des produits de carrières est introduite au
Cadastre minier pour son instruction conformément à la procédure légale (art. 140,34 à 42). Le requérant
justifie d'une capacité financière minimum correspondant au montant global du budget prévu pour
l'exécution du programme de recherches. Dans tous les cas, elle ne peut être inférieure à cinquante fois
le montant total des droits superficiaires annuels par carré payables pour la période de la validité de
l'autorisation de recherches des produits de carrières demandée.
L'autorisation de recherches des produits de carrières est établie aux mêmes conditions que
celles prévues pour la demande du permis de recherches (art.143 et 58). Elle est octroyée ou refusée par
le Chef de division provinciale des mines, dans un délai qui ne peut excéder vingt jours ouvrables à
compter, de la date de la réception du dossier. La décision de refus est motivée et ouvre la voie aux
recours légaux (artl42, 313 et 314).
b) Expiration, renouvellement et renonciation à l'autorisation des recherches
L'autorisation de recherches des produits de carrières expire lorsqu'elle arrive au dernier
jour de sa dernière période de validité ou lorsqu'elle n'a pas été renouvelée à la fin de la première période
de validité, ou lorsqu'elle n'a pas été transformée en autorisation d'exploitation de carrière ou encore
lorsqu'un permis d'exploitation est accordé dans le périmètre de recherches des produits de carrières.
74

A l'expiration de l'autorisation de recherches des produits de carrières, le CAMI notifie


immédiatement au titulaire l'expiration de son droit avec copie à la Direction des mines. Dans ce cas,
sauf si un Permis d'exploitation est accordé, le périmètre sur lequel porte l'Autorisation de recherches
est libre de tout droit à compter de la date de l'expiration du permis (art 144).
L'Autorisation de recherches de produits de carrières est renouvelable une fois pour une
période d'un an, si aucun permis d'exploitation n'a été accordé sur le périmètre de recherches de carrières.
La demande de renouvellement doit être déposée au moins soixante jours, et pas plus de nonante jours,
avant la date d'expiration. Toute demande de renouvellement dûment déposée dans ce délai qui ne fait.
pas l'objet d'un refus notifié au demandeur dans un délai de trente jours, après la date de dépôt de la
demande, est réputée accordée. Le refus de renouvellement est motivé est donne lieu aux voies de
recours (art.145, 313 et 314). La renonciation à l'autorisation de recherches des produits de carrières
obéit aux mêmes règles que celles prévues pour la renonciation au permis de recherches (art 145 et 60).
§3. L'exploitation des produits de carrières
1°. Nature juridique et portée des titres d'exploitations des carrières
a) Nature juridique des titres d'exploitation des carrières
Il existe deux sortes de droits en vertu desquels l'exploitation des produits de carrières est
réalisée : l'autorisation d'exploitation de carrières permanente et l'autorisation d'exploitation de carrières
temporaire. Les deux types d'autorisations d'exploitation de carrières sont des droits réels, immobiliers,
exclusifs, cessibles, transmissibles et amodiables. Elles sont constatées par des titres de carrières
dénommés respectivement, "certificat d'exploitation de carrières permanente" et "certificat
d'exploitation de carrières temporaire" [art,198). Une personne et ses affiliés ne peuvent détenir qu'un
maximum de dix autorisations d'exploitation permanente des produits de carrières (art 150 in fine}.
Qu'elle soit permanente ou temporaire, l'autorisation d'exploitation de carrières porte sur
les produits de carrières pour lesquels elle est spécifiquement établie. Ces produits sont ceux que le
titulaire a identifiés et dont il a démontré l'existence d'un gisement économiquement exploitable. La
superficie dont elle fait l'objet est celle des autorisations de recherches dont elle découle ou celle des
parties des périmètres des autorisations de recherches des produits de carrières régulièrement
transformées en autorisations d'exploitation de carrières. L'autorisation d'exploitation de carrières
permanente ou temporaire peut s'étendre à d'autres substances de carrières (art.146,150 et 162 du code
minier).
La durée de la validité de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente est de cinq
ans renouvelable plusieurs fois pour la même durée. Celle de l'autorisation d'exploitation des produits
de carrière temporaire est d'un an non renouvelable. Toutefois, son titulaire a le droit de demander âne
nouvelle autorisation d'exploitation temporaire pour le même périmètre qui prendrait effet à l'échéance
de l'autorisation en cours. Pendant la durée de son autorisation d'exploitation de carrières temporaire,
seul le titulaire a le droit de déposer une demande d'une nouvelle autorisation d'exploitation sur le même
périmètre (art.149 du code minier).
75

b) Portée des autorisations d'exploitation des produits de carrières


L'autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire confère à son titulaire
le droit exclusif d'effectuer, à l'intérieur du périmètre sur lequel elle est établie et pendant la durée de sa
validité, les travaux de recherche, de développement, de construction et d'exploitation visant les
substances de carrières pour lesquelles l'autorisation est établie et les autres substances s'il en a demandé
l'extension (art 146 bis).
Elle permet en outre, sans limitation, de :
- accéder au périmètre couvert par l'autorisation d'exploitation pour procéder aux opérations de
carrières ;
- construire les installations et infrastructures nécessaires à l'exploitation de carrières ;
- utiliser les ressources d'eau et du bois se trouvant à l'intérieur du périmètre de carrière pour les
besoins de l'exploitation, en se conformant aux normes définies dans l'EIES et le PGES ou le
PAR selon qu'il s'agit de carrière permanente ou temporaire ;
- disposer, transporter et commercialiser librement ses produits marchands provenant du
périmètre d'exploitation ;
- procéder aux opérations de traitement ou de transformation des substances de carrières extraites
du gisement à l'intérieur du périmètre d'exploitation;
- procéder aux travaux d'extension de la carrière.
Le titre fixe la quantité des substances à extraire (toute quantité excédentaire peut être
confisquée où faire l'objet d'une taxation supplémentaire), les taxes à payer ainsi que les conditions
d'occupation des terrains nécessaires aux prélèvements et aux activités connexes. 11 précise également
les obligations du bénéficiaire notamment en ce qui concerne l'environnement et la remise en état des
lieux après prélèvement.
Tant qu'un périmètre fait l'objet d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente,
aucune autre demande d'autorisation de carrières ou de droit minier sur la même superficie ne peut être
instruite. Il en est de même du périmètre faisant l'objet d'une autorisation d'exploitation de carrières
temporaire. Toutefois, le titulaire peut, avant l'expiration de son autorisation, demander la
transformation de l'autorisation temporaire en autorisation permanente. Pour ce faire, il suit la procédure
relative à l'octroi de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente (art. l47).
c) Les périmètres d'exploitation des produits de carrières
Une autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire peut être accordée
sur la totalité du périmètre qui fait l'objet de l'autorisation de recherches des produits de carrière en cours
de validité détenue par le demandeur ou sur une partie de ce périmètre (art.150 et 28). Si le périmètre
n'a pas fait l'objet d'une autorisation de recherches de carrières, le requérant se conforme aux
prescriptions relatives à la forme des périmètres des mines et carrières. Dans tous les cas, le périmètre
ne peut dépasser un maximum de quatre carrés.
76

Le périmètre d'une autorisation d'exploitation de carrières ne peut pas être superposé sur
une superficie qui fait l'objet d'une autorisation de recherches de carrières ni d'un droit minier
d'exploitation détenu par un tiers qui n'a pas donné son consentement écrit. Le ministre peut toutefois
autoriser l'établissement d'un périmètre d'exploitation de carrières sur un périmètre faisant l'objet d'un
PE ou d'un PEPM si le titulaire du permis a refusé de donner son consentement de mauvaise foi,
éventuellement après l'épuisement d'un contentieux administratif au bout duquel cette mauvaise foi est
établie.
Une personne morale et ses affiliés ne peuvent détenir qu'un maximum de dix autorisations
d'exploitation permanente des produits de carrières (art.150).
2°. Procédure d'obtention des autorisations d'exploitation des carrières
a) De l'autorisation d'exploitation de carrières permanente
1) Instruction de la demande
La demande d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente est introduite, pour
instruction au Cadastre minier. A dater de la réception du dossier transmis par le Cadastre minier, les
délais sont de quarante-cinq jours pour l'instruction technique et de cent quatre-vingt jours pour
l'instruction environnementale (art. 156 et 157).
La demande est soutenue par un dossier contenant les éléments similaires à ceux requis
pour l'obtention d'un permis d'exploitation (art.151, 69, 38 à 42). Il s'agit notamment du certificat et du
rapport.de recherches, les études de faisabilité, l'EIE, le PGEP, le rapport de consultation avec la
communauté environnante, le plan de développement communautaire, la preuve de paiement des frais
de dépôt...
2) La décision
Lorsque l'instruction est satisfaisante, la demande est soumise, pour décision, au Chef de
division provinciale de mines pour les matériaux de construction à usage courant ou au Ministre des
mines pour les autres substances de carrières. La décision du ministre requiert l'avis technique de la
Direction des mines et l'avis conforme du service compétent du Ministère des affaires foncières ainsi
que celui des autorités administratives locales (art.153).
Pour obtenir l'octroi de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente, Se demandeur
doit, en plus des avis cadastral, technique et environnemental favorables (art.34 à 42 et 154) :
- démontrer l'existence d'un gisement en présentant une étude de faisabilité accompagnée d'un
plan d'encadrement technique des travaux de développement, de construction et
d'exploitation de la carrière ;
- prouver l'existence de ressources financières nécessaires pour mener à bien le projet selon le
plan de financement des travaux de développement, de construction et d'exploitation de la
carrière ainsi que de réhabilitation du site à sa fermeture (ce plan précise chaque type de
financement, les sources de financement visées et les justifications de leur disponibilité
probable) ;
77

- obtenir au préalable l'approbation de l'EÎE et du PGEP du projet ;


- apporter une déclaration de vacance des terres établie par le Conservateur des titres immobiliers
du ressort ou la preuve du consentement du concessionnaire foncier, si la superficie qui fait
l'objet de la demande de l'autorisation d'exploitation de la carrière est située dans le périmètre
foncier de ce dernier ;
- apporter, si le périmètre demandé est compris dans le périmètre d'un droit minier d'exploitation
en cours de validité, la preuve du consentement du titulaire de ce droit ou établir que son
consentement a été refusé par mauvaise foi ;
- déposer un acte d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant la
responsabilité sociétale vis-à-vis des communautés locales affectées par les activités du projet.
Cependant, l'autorité compétente ne peut refuser l'octroi de l'Autorisation d'exploitation de carrières
permanente que si :
- l'étude de faisabilité est rejetée (cette étude ne peut être rejetée qu'aux motifs de non-conformité
à la directive y relative du Ministère des mines, présence d'une erreur manifeste, ou non-
conformité avec l'EIES) ;
- la capacité financière du requérant est insuffisante (la preuve de la capacité financière du
requérant ne peut être rejetée que pour la non-conformité du plan de financement avec l'étude
de faisabilité ou pour l'insuffisance manifeste des justifications de la disponibilité du
financement obtenu auprès des sources identifiées par le requérant ; pas de rejet si le requérant
a produit, en cas de financement externe, des attestations des sources de financement identifiées
de la faisabilité du financement dans les paramètres envisagés par le requérant, et en cas de
financement interne, les états financiers de la personne ou de la société, certifiés par un
commissaire aux comptes agréé, démontrant sa capacité d'autofinancement) ;
- l’'EIE a été rejetée de façon définitive ;
- le propriétaire du titre foncier refuse de bonne foi de donner son consentement à l'ouverture de
la carrière ou si le titulaire d'un droit minier d'exploitation a refusé de bonne foi de donner son
consentement à l'ouverture de la carrière (art.155).
Si l'avis cadastral sur une demande d'autorisation d'exploitation de carrières permanente est
défavorable, l'autorité compétente rend sa décision de rejet de la demande dans le délai de quinze jours
ouvrables à compter de la date de réception du dossier de la demande lui transmis par le CAMI Si l'avis
technique est défavorable, l'autorité compétente prend une décision de rejet ou d'approbation
préliminaire et conditionnelle dans un délai de trente jours ouvrables. Si les avis cadastral et technique,
suite à l'instruction de la demande de d'autorisation d'exploitation des produits de carrières permanente
sont favorables, mais que le certificat environnemental est défavorable, l'autorité prend une décision de
refus d'octroi de l'autorisation d'exploitation des produits de carrières permanente.
Si les avis cadastral et technique, suite à l'instruction de la demande de permis
d'exploitation, sont favorables, mais que le certificat environnemental n'est pas encore rendu, l'autorité
78

compétente prend une décision d'approbation préliminaire et conditionnelle dans un délai de vingt jours
ouvrables à compter de la date de transmission du dossier de la demande par le CAMI et diffère sa
décision finale d'octroi ou de refus de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente jusqu'à la
réception du certificat environnemental. La décision d'approbation préliminaire et conditionnelle de
l'autorité compétente a pour effet d'entériner de façon définitive les avis cadastral et technique
favorables. Elle conditionne sa décision finale d'octroi à la réception d'un certificat environnemental
favorable.
L'autorité compétente prend et transmet sa décision d'octroi ou sa décision de refus motivé
de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire au CAMI dans un délai de
quarante-cinq jours à compter de la date de réception du dossier lui transmis par le CAMI (quid du
silence de l'autorité compétente ???). La décision de refus est motivée (recours ??? Pas de recours sans
texte ???? - art.158 et 161 du code minier).
b) De l'autorisation d'exploitation de carrières temporaire
1) La demande
L'Autorisation d'exploitation de carrières temporaire est octroyée à la première personne éligible qui
dépose une demande recevable (art 159, 34 à 40) et qui remplit les conditions suivantes ;
- démontrer l'existence d'un gisement économiquement exploitable en présentant un plan
d'encadrement technique des travaux d'exploitation de la carrière et un PAR y afférent ;
- présenter, si la carrière est située sur un périmètre faisant l'objet d'un titre foncier détenu par un
tiers, le consentement écrit de celui-ci à l'ouverture de la carrière ;
- présenter, si la carrière est située sur un périmètre faisant l'objet d'un permis d'exploitation
détenu par un tiers, le consentement écrit de celui-ci à l'ouverture de la carrière, ou la preuve
que le consentement a été refusé de mauvaise foi.
Les instructions technique et environnementale d'une demande d'Autorisation
d'Exploitation de Carrières Temporaire sont réalisées dans un délai qui ne peut pas excéder quinze jours
à compter de la date de transmission du dossier de la demande aux services compétents du Ministère
des mines (???) - art.160.
2) La décision
L'autorité compétente prend et transmet sa décision d'octroi ou de refus motivée de
l'autorisation d'exploitation de carrières temporaire au Cadastre minier dans un délai de quarante-cinq
jours à compter de la date du dépôt de la demande (art 160). Passé ce délai, l'autorisation sollicitée est
réputée accordée si elle remplir les conditions relatives à l'éligibilité du requérant, l'existence d'un
gisement économiquement exploitable et la disponibilité du périmètre. Le requérant sollicite, dans ce
cas, l'inscription de son droit au Cadastre minier et, au besoin, par voie judiciaire (art. 161,43 et 46).
L'autorisation d'exploitation de carrières temporaire fixe la quantité des substances à
extraire (les quantités excédentaires font l'objet d'une taxation supplémentaire ou confisquées si elles ne
sont pas déclarées) les conditions d'occupation des terrains nécessaires aux prélèvements et aux activités
79

connexes et indique les taxes à payer. Elle précise également les obligations du bénéficiaire notamment
en ce qui concerne l'environnement et la remise en état des lieux après prélèvement (art.146 et 147 du
code minier).
c) L'extension de l'autorisation d'exploitation
Avant de procéder aux activités de recherches ou d'exploitation visant des substances de
carrières autres que celles pour lesquelles son autorisation d'exploitation est établie, le titulaire est tenu
d'obtenir l'extension de son autorisation à ces autres substances. Une telle extension est de droit si le
titulaire en fait la demande (art.162). Cependant, le titulaire doit suivre la même procédure que celle
prévue pour l'institution de son autorisation d'exploitation en cours de validité. L'extension est accordée
pour la période non échue de la durée de sin titre.
d) Expiration, renouvellement et renonciation à l'autorisation d'exploitation des produits de
carrières
L'autorisation d'exploitation de carrières permanente expire dans les mêmes conditions
qu'un permis d'exploitation (fin de la période validité non suivie de renouvellement). Le Cadastre minier
en notifie immédiatement le titulaire et le périmètre devient libre de tout droit (art.163 et 78).
Le titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente peut renoncer à tout
moment en tout ou en partie au droit relatif à la superficie faisant l'objet de son autorisation (art. 164).
La renonciation doit être adressée sur un formulaire à retirer et à déposer au CAMS avec les précisions
sur les coordonnés de la partie renoncée et de la partie retenue. La partie renoncée doit être composée
de carrés entiers, et la partie retenue doit respecter les conditions légales et réglementaires relatives à la
forme d'un périmètre d'exploitation. La renonciation prend effet trois mois après la date de réception de
la lettre de renonciation par l'autorité compétente.
La renonciation totale ou partielle ne donne droit à aucun remboursement des droits et des
frais payés à l'Etat pour l'octroi ou le maintien de l'autorisation. Par ailleurs, la renonciation ne dégage
pas le titulaire de sa responsabilité en ce qui concerne le paiement des frais et des impôts en relation
avec l'exploitation autorisée pendant la période qui précède la renonciation, la protection de
l'environnement, ni ses engagements envers la communauté locale.
L'autorisation d'exploitation de carrières permanente est renouvelable de droit pour des
périodes successives de cinq ans si le titulaire n'a pas failli à ses obligations de maintien de la validité
de l'autorisation (art 164, 196 à 199). Le titulaire doit déposer, à l'appui de sa demande de
renouvellement, une mise à jour de l'étude de faisabilité qui démontre le non épuisement du gisement
ainsi que son engagement à continuer à l'exploiter activement Pendant l'instruction de la demande de
renouvellement qui est faite aux conditions légales (art.39 à 42 et 165), l'étude du document technique
fourni par le requérant est limitée à la vérification de la mise à jour de l'étude de faisabilité initiale et un
engagement souscrit.
Le renouvellement de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire
ne peut être refusé que pour les mêmes raisons que pour l'octroi d'une autorisation d'exploitation de
80

carrières permanente. Toutefois, le titulaire obtient l'approbation d'une mise à jour de son ElES et de son
PGES pour continuer ses travaux au-delà du terme de l'autorisation initiale et déposer un acte
d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant la responsabilité sociale vis-à-vis des
communautés locales affectées par les activités du projet.
Le titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières temporaire qui arrive à l'expiration
a le droit de demander, pour le même périmètre, une nouvelle autorisation qui prend effet à l'échéance
de l'autorisation initiale. Pendant la durée de son autorisation d'exploitation de carrières temporaire, seul
le titulaire a le droit de déposer une demande de nouvelle autorisation d'exploitation sur le même
périmètre.
Section 3 : L'artisanat minier
L'exploitation artisanale est l'activité par laquelle un exploitant artisanal, se livre, dans une
zone d'exploitation artisanale à l'extraction et à la concentration des substances minérales en utilisant
des outils, des méthodes et des procédés non industriels.

§1. Conditions de l'exploitation minière artisanale


1 °, Ouverture et fermeture d'une zone d'exploitation artisanale
La zone d'exploitation artisanale est une aire géographique délimitée en surface et en
profondeur par le ministre.
a) Ouverture de la zone d'exploitation artisanale
1) Conditions d'ouverture de la ZEA
Lorsque les facteurs techniques et économiques qui caractérisent certains gîtes des
substances minérales classées en mines ou carrières ne permettent pas d'en assurer une exploitation
industrielle ou semi-industrielle, mais permettent une exploitation artisanale, de tels gîtes sont érigés,
dans les limites d'une aire géographique couvrant maximum deux carrés, en zone d'exploitation
artisanale (ZEA). Sur la base des données pertinentes sur la minéralisation et la gîtologie d'une zone
d'intérêt identifiée par l'organisme spécialisé de recherches, le SAEMAPE peut requérir l'institution
d'une zone d'exploitation artisanale.
Toutefois, un périmètre faisant l'objet d'un titre minier ou de carrières en cours de validité
ne peut être transformé en zone d'exploitation artisanale. De même, tant qu'une zone d'exploitation
artisanale existe, aucun titre minier ou de carrières ne peut y être octroyé (art,109 du code minier].
Toutefois, l'organisme spécialisé de recherches peut à tout moment procéder aux travaux de prospection
et de recherches dans les zones d'exploitation artisanale.
2) La décision d'ouverture
La ZEA est instituée par le ministre du ministre des mines après avis de l'Organisme
spécialisé de recherches, du Gouverneur de province, du Chef de Division provinciale des mines, de
l'autorité de l'entité territoriale décentralisée et du CAMI. La décision est notifiée par le Secrétaire
81

général aux mines au SAEMAPE pour l'encadrement et l'assistance des exploitants artisanaux affiliés à
une coopérative minière agréée et au CAMI qui la porte sur la carte de retombes minières.
b) Fermeture de la ZEA
1) Conditions de fermeture et de libération d'une ZEA
Lorsque les facteurs qui ont justifié l'institution d'une ZEA ont cessé d'exister ou qu'un
nouveau gisement ne relevant pas de l'exploitation artisanale vient à être découvert, le ministre, sur avis
de l'organisme spécialisé de recherches, du SAEMAPE et du Gouverneur de la province concernée,
procède à la fermeture de la zone d'exploitation artisanale. La décision est notifiée par le Secrétaire
général aux mines à la Division provinciale des mines du ressort, au CAMÏ et au SAEMAPE.
Le SAEMAPE informe la ou les coopératives opérant dans la ZEA de la fermeture de ladite
zone et se charge éventuellement de leur relocalisation dans une autre zone légalement instituée. Ces
coopératives sont tenues de libérer la ZEA dans les soixante jours à compter de la notification de la
décision de fermeture.
2) Le droit de préemption de la coopérative
La coopérative travaillant dans la ZEA fermée dispose d'un droit de préemption pour
solliciter et obtenir, un permis en vue d'une exploitation à petite échelle. Elle dispose d'un délai de cent
quatre-vingts jours, à compter de la notification de la fermeture par le Secrétaire général aux mines, pour
faire connaître si elle entend faire jouer son droit de préemption. Elle doit, dans ce même délai, se
conformer aux exigences légales relatives à la demande et à l'obtention des droits miniers ou de carrières
d'exploitation [art. 110, 69 et 103 du code minier}.
2°. Accès à la ZEA
Seuls les membres des coopératives agréées sont autorisés à accéder à une ZEA pour
exploiter, aux conditions prévues par la réglementation minière, toute substance minérale classée en
mines ou en produits de carrières [art. 111 et 112 du code minier).
a) Les exploitants artisanaux
L'exploitant artisanal est une personne physique majeure de nationalité congolaise
détentrice d'une carte d'exploitant artisanal en cours de validité membre d'une coopérative minière qui
se livre aux travaux d'exploitation artisanale des substances minérales à l'intérieur d'une zone
d'exploitation artisanale.
1) La carte d'exploitant artisanal
La carte d'exploitant artisanal est le titre en vertu duquel l'exploitant artisanal se livre à
l'exploitation artisanale. Elle est délivrée par le ministre provincial des mines moyennant le paiement
d'un droit fixe dont le taux est déterminé par voie réglementaire. Ces cartes ne peuvent être délivrées
qu'aux personnes physiques majeures de nationalité congolaise, à l'exclusion des femmes enceintes. Les
personnes auxquelles la carte d'exploitant artisanal est délivrée s'engagent à respecter la réglementation
en matière de protection de l'environnement, de l'hygiène et de la sécurité.
82

La durée de la carte d'exploitant artisanal est d'un an, renouvelable pour la même durée
sans limitation. En cas de perte, de destruction ou de vol de la carte d'exploitant artisanal, aucun duplicata
ne sera délivré. Le titulaire est tenu de faire opposition et peut en solliciter une nouvelle.
En cas de manquement aux obligations légales et réglementaires par le titulaire, la carte
d'exploitant artisanal des mines ou des produits de carrières peut être retirée par le ministre provincial
des mines, après une mise en demeure de trente jours sans remédier à la situation. La décision de retrait
peut être assortie d'une mesure d'interdiction pour trois ans, sans préjudice de l'exercice des voies de
recours par l'exploitant sanctionné (art.114, 112, 315 et 316 du code minier).
2) Obligations de t'exploitant artisanal
Les titulaires des cartes d'exploitant artisanal s'engagent à respecter la réglementation en
matière de protection de l'environnement, de l'hygiène et de la sécurité dans les zones d'exploitation
artisanale. Ils en sont utilement informés. Ils paient un droit fixe perçu lors de la délivrance de chaque
carte.
Le détenteur d'une carte d'exploitant artisanal doit respecter les normes en matière de
sécurité, d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de protection de l'environnement qui s'appliquent à son
exploitation conformément à la réglementation en vigueur. Il doit indemniser les exploitants agricoles
pour tout dommage engendré par son activité (art.112).
b) Les coopératives minières et de carrières
1) Objet des coopératives minières
La coopérative minière est société coopérative régie par l'acte uniforme du 15 décembre
2010 relatif au droit des sociétés coopératives regroupant les exploitants artisanaux, agréée par le
ministre, et s'adonnant à l'exploitation artisanale de substances minérales ou de produits de carrières à
l'intérieur d'une zone d'exploitation artisanale.
La coopérative minière et/ou des produits de carrières est autorisée à exploiter toute
substance minérale exploitable artisanalement et à la commercialiser localement aux conditions fixées
par la législation minière. Elles sont agréées par le ministre des mines moyennant le paiement d'un droit
fixe. L'agrément au titre de coopérative minière ou des produits de carrières n'autorise pas son détenteur
de transformer les produits de l'exploitation artisanale. La coopérative qui entend procéder à la
transformation de ses produits doit obtenir une autorisation préalable du ministre des mines (art.114 bis
et 103 du code minier).
2) Demande d'agrément de la coopérative minière
La demande d'agrément au titre de coopérative minière et/ou des produits de carrières adressée au
ministre est déposée auprès de la Division provinciale des mines du ressort. A la demande sont joints
les éléments suivants :
- les statuts dûment notariés de la coopérative d'exploitants artisanaux signés par les fondateurs
la liste reprenant les noms et adresses des fondateurs ;
- la photocopie certifiée conforme de la carte d'exploitant artisanal de chaque membre ;
83

- le procès-verbal de l'assemblée générale constitutive ;


- les noms, adresse et profession des dirigeants ;
- la preuve de l'adhésion libre de chaque membre au groupement d'exploitants artisanaux ;
- la preuve que les conditions d'adhésion au groupement ne sont pas prohibitives ;
- les preuves de versements effectués au titre de souscription au capital social ;
- les moyens techniques et financiers ainsi que les ressources humaines que la coopérative entend
mettre en œuvre pour la réalisation de ses objectifs.
3) Condition de l'agrément des coopératives minières
L'obtention de l'agrément au titre de coopérative minière et/ou des produits de carrières, est subordonnée
aux conditions suivantes :
- être constituée conformément à l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives ;
- être composée au minimum de vingt personnes physiques majeures de nationalité congolaise
détentrices des cartes d'exploitant artisanal des mines et/ou des produits de carrières valable
pour une province donnée ;
- avoir pour objet social, principalement les activités minières et/ou des produits de carrières.
4) Décision du ministre
L'agrément au titre de coopérative minière et/ou des produits de carrières est accordé ou
refusé par le ministre. La décision d'octroi ou de refus est notifiée par le Secrétaire général aux mines
au SAEMAPE et au CAMI. La décision de refus est motivée et ouvre la voie à l'exercice des recours
[art.114 bis, 313 et 316 du code minier).
5) Obligations de la coopérative minière
A l'instar de chacun de ses membres, la coopérative minière doit respecter les normes en
matière de sécurité, d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de protection de l'environnement qui s'appliquent
à son exploitation conformément à la réglementation en vigueur, il doit indemniser les exploitants
agricoles pour tout dommage engendré par son activité (art.114 et 112 du code minier). Elle doit, par
ailleurs, transmettre mensuellement au SAEMAPE les statistiques de sa production et d'indemniser les
exploitants agricoles pour tout dommage engendré par son activité.
c) Répression de l'exploitation des activités minières artisanales illicites
L'exercice, sans autorisation, des activités de l'artisanat minier est passibles des peines
prévues pour l'exploitation illicite des substances minérales. Dans la mesure où l'artisanat minier est
aussi le domaine de prédilection de diverses activités criminelles (notamment des mouvements armés),
l'exploitation de produits miniers provenant d'un site où une contravention des lois sur la protection des
droits humains, des droits de l'enfant, ou des droits de la femme a été dûment constatée est punie d'une
amende de 10.000 USD par jour jusqu'à la cessation de la violation. La commercialisation des produits
provenant de telles zone; est punie d'une amende égale à trois fois la valeur commerciale des produits
en question (art.299, 299 bis et 302 du code minier).
84

§2. Commercialisation des produits de l'exploitation minière artisanale


1 °, les négociants des produits de l'exploitation artisanale
a) La carte de négociant
La carte de négociant est le titre qui autorise la personne au nom de laquelle il est établi de
se livrer aux opérations d'achat des substances minérales provenant de l'exploitation artisanale auprès
des coopératives minières agréées et de les revendre aux comptoirs agréés et aux entités de traitement.
La carte de négociant est délivrée par le ministre provincial des mines aux personnes majeures de
nationalité congolaise.
Le requérant d'une carte de négociant doit être soit entreprenant ayant régulièrement fait sa
déclaration d'activités au RCCM, soit un commerçant régulièrement immatriculé au RCCM (art 117 du
code minier et art.30 et 44 de FA1IDCG). Un droit fixe dont le montant est déterminé par voie
réglementaire est perçu lors de la délivrance de chaque carte.
La durée de la carte de négociant est d'un an. Elle est renouvelable pour la même durée et
sans limitation. En cas de perte, de destruction ou de vol de la carte de négociant, le détenteur est tenu
de faire opposition. Cependant, ce dernier peut en solliciter une nouvelle.
En cas de manquement aux obligations légales et réglementaires, cette carte peut être retirée
par le Ministre provincial après une mise en demeure de trente jours, si le négociant n'a pas remédié au
manquement La décision de retrait peut être assortie d'une mesure d'interdiction de trois ans. Elle est
susceptible de recours (art.117 à 119, 315 et 316 du code minier),
b) Obligations du négociant
Le négociant vend aux comptoirs ou aux organismes agréés ou créés par l'Etat ainsi qu'aux
marchés boursiers agréés par l'Etat les produits de l'exploitation artisanale qu'il achète. Il doit également
fournir les rapports de son activité conformément à la réglementation en la matière.
Les artistes agréés ne peuvent vendre les produits de l'exploitation artisanale non travaillés
qu'en vertu d'une autorisation spéciale obtenue pour les cas exceptionnels de liquidation des stocks
excessifs.
2°. Comptoirs agréés et marchés boursiers des substances de l'artisanat minier
a) Agrément des comptoirs
1) La demande d'agrément
La demande d'agrément au titre de comptoir d'achat et de vente des substances minérales d'exploitation
artisanale est adressée, aux conditions légales (art.25 et 123} à la Direction des Mines. Elle comporte
les éléments ci-après :
- la preuve de l'inscription au RCCM ;
- les statuts notariés, s'il s'agit d'une personne morale ;
- l'extrait de casier j udiciaire de la première résidence datant de trois mois au plus et l'attestation
de bonne conduite, vie et mceurs, s'il s'agit d'une personne physique ;
- le numéro d'Identification Nationale ;
85

- le numéro impôt;
- la preuve de détention d'un compte ouvert au nom du requérant dans une banque agréée ;
- la lettre d'immatriculation à !a Banque Centrale du Congo et le numéro Import-Export.
2) Instruction de la demande d'agrément
La Direction des mines accuse réception de la demande, l'inscrit sur un registre ad hoc, l'instruit et
s'assure qu'elle est régulière quant à la forme, la fait rectifier ou la compléter pour autant que de besoin.
Elle peut provoquer toute enquête nécessaire. En cas d'enquête, elle requiert des informations utiles sur
l'authentification des documents annexés auprès de services publics qui les ont émis. Dans tous les cas,
l'instruction de la demande ne peut excéder trente jours à compter de la date du dépôt de la demande
d'agrément Passé ce délai, l'avis favorable de la Direction des mines est réputé acquis lorsque le dossier
contient tous les éléments nécessaires. Après instruction, la Direction des mines transmet le dossier avec
avis au Ministre pour décision ; le requérant en reçoit ampliation (art 124).
3) La décision du ministre
Si l'avis de la Direction des Mines est favorable, le Ministre prend la décision dans un délai
qui ne peut excéder trente jours ouvrables. Passé ce délai, le requérant peut exercer les voies de recours
prévus par la loi (art.125, 313 et 314). Si l'avis de la Direction des Mines est défavorable, le Ministre
prend la décision de refus d'agrément dans un délai qui ne peut excéder quinze jours ouvrables à compter
de la date de la réception du dossier transmis par la Direction des mines. La décision de refus est motivée
et ouvre le droit à l'exercice des voies de recours.
L'agrément au titre de comptoir d'achat et de vente des substances minérales d'exploitation
artisanale peut être retiré par le ministre après mise en demeure de trente jours donnée par la Direction
des mines, sans remédier à la situation par le comptoir agréé en cause, pour tout manquement à ses
obligations légales et réglementaires (art.127). Le cas échéant, le comptoir déchu de ses droits n'est pas
éligible à l'agrément comme comptoir pendant cinq ans. La décision de retrait de l'agrément est
susceptible recours.
b) Portée de l'agrément et obligations des comptoirs agréés
1) Portée de l'agrément
Les comptoirs agréés sont autorisés à acheter, à vendre et à exporter les substances
minérales d'exploitation artisanale. L'agrément donné par le ministre des mines contre le paiement d'un
droit fixe et la constitution d'une caution conformément à la réglementation minière. L'agrément est
valable pour une durée d'un an, renouvelable sans limitation moyennant le paiement d'une redevance à
chaque renouvellement Nonobstant la liberté de l'activité des comptoirs, le ministre peut limiter le
nombre des comptoirs agréés pouvant être autorisés à fonctionner sur le territoire national (art.120).
2) Obligations du comptoir agréé
Les comptoirs agréés doivent, d'une part, se soumettre au contrôle lors de l'achat et de la vente des
produits de l'exploitation artisanale par l'Administration des mines et par l'organisme public chargé de
86

l'expertise, et d'autre part, fournir les rapports de leurs activités. Ils sont également tenus aux obligations
ci-après :
- communiquer au ministre des mines et à la Banque Centrale du Congo à dater de l'agrément, les
emplacements fixes et contrôlables des bureaux d'achat de l'or, du diamant et des autres
substances minérales d'exploitation artisanale ;
- acheter For, le diamant et autres substances minérales d'exploitation artisanale présentés aux
comptoirs agréés quelles que soient leurs grosseur, quantité et qualité ; payer les impôts et taxes
relatifs à leurs activités ;
- disposer en propriété d'au moins un immeuble en matériaux durables dans chaque centre
d'activités endéans une année de l'obtention de l'agrément ; réserver au moins 25% des parts ou
des actions du capital de la société aux congolais,
c) Acheteurs des comptoirs agréés et marchés boursiers
1) Les acheteurs des comptoirs agréés
L'acheteur est un employé agréé d'un comptoir d'achat, d'une entité de traitement d'or, de diamant et
d'autres substances minérales d'exploitation artisanale. Pour exercer la profession d'acheteur des
comptoirs agréés, il faut :
- être porteur d'une carte de travail pour étranger du secteur minier artisanal en cours de validité
pour les expatriés ou d'une carte de travail en cours de validité pour les nationaux ;
- déposer à la Direction des mines des photographies récentes de format moyen ;
- détenir une autorisation de séjour et de circulation dans les zones minières pour les acheteurs
expatriés ;
- se conformer à la réglementation des activités de comptoirs.
L'acheteur d'un comptoir agréé exerce ses activités conformément à la réglementation en vigueur.
2) Dès-marchés boursiers
Les marchés boursiers d'achat et vente de l'or, du diamant et des autres substances minérales
d'exploitation artisanale sont agréés à la fois par le ministre des mines et par la Banque Centrale du
Congo (art.128). Seules les personnes agréées au titre des comptoirs d'achat de l'or, du diamant et des
autres substances minérales d'exploitation artisanale sont autorisées à acheter dans les marchés
boursiers.
3°. Détention et transport des produits de l'artisanat minier
a) Détention des produits de l'artisanat minier
A l'intérieur de l'ensemble du territoire national, mais en dehors des périmètres faisant l'objet des titres
miniers exclusifs, les produits de l'artisanat minier ne peuvent être détenus ou transportés que par :
- le porteur d'une carte d'exploitant artisanal agissant au nom et pour le compte d'une coopérative
minière ou des produits de carrières ;
- le porteur d'une carte de négociant en cours de validité ;
87

- un acheteur agréé au service d'un comptoir d'achat, d'une entité de traitement ou de


transformation agréé ;
- le gérant ou préposé d'une coopérative minière.
Une dérogation est admise au bénéfice des artistes agréés par le ministère de la culture et
des arts. Ces derniers peuvent obtenir du ministre provincial des mines une autorisation spéciale de
détenir ou de transporter une quantité limitée de ces substances pour les besoins de leur métier (art.115,
et 11 bis du code minier -contradiction avec l'article 108 sixies).
b) Des substances minérales précieuses trouvées occasionnellement
Toute personne physique de nationalité congolaise qui trouve occasionnellement une
substance minérale précieuse, dont le commerce est réglementé, est autorisée de la vendre auprès d'un
négociant ou d'un comptoir agréé moyennant paiement d'une taxe appropriée, pour autant que l'origine
ne soit pas illicite (art.285 nomes du code minier).
c) Sanctions
L'artisanat minier est le secteur de prédilection de l'achat et la vente illicites des substances
minérales. Ces faits sont punis d'amendes dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 10.000
USD à 30.000 USD (art.302). Les substances minérales faisant l'objet desdites transactions sont saisies
et confisquées le au profit de l'Etat Fn plus de la peine d'amende (2.000 USD à 20.000 USD), la détention
et le transport illicites des substances minérales peuvent être punis d'emprisonnement allant jusqu'à deux
mois (art.304 du code minier),
3°. Commercialisation des produits de l'exploitation industrielle
a) Détention des produits miniers
En plus des détenteurs des cartes de négociant et des comptoirs agréés, les établissements
de crédit régulièrement installées sur le territoire national, le Trésor public, l'Administration des mines
et certaines universités et institutions de recherche sont autorisés à détenir les produits miniers. Les
bijoutiers, joailliers, artistes et dentistes ne peuvent détenir ces substances qu'avec l'autorisation du
gouverneur de province ou du chef de division provinciale des mines s'ils sont agréés par le ministre de
la culture et des arts (art.108 sexies, 115 et 5 du code minier - contradiction avec l'article 11 bis).
b) Transport des produits miniers
Les titulaires des droits miniers et de carrières ainsi que les comptoirs et unités de traitement
ont le droit de transporter ou de faire transporter par le transporteur de leur choix, les produits miniers
qui proviennent de leurs sites d'exploitation, usines, comptoirs ou points d'achat pour les négociants,
selon le cas. Ils doivent cependant, faire identifier leur transporteur (art.108 septies et 7 ter du code
minier). Ils ont, en outre, le droit d'entreposer ou de stocker leurs produits miniers dans des sites clôturés,
aménagés à cette fin, situés aux alentours des lieux de chargement, à condition de respecter la
réglementation sur la sécurité du site et sur le contrôle de la pollution industrielle.
c) Commercialisation et exportation des produits miniers
88

Le propriétaire des produits miniers peut les vendre aux clients de son choix au prix juste par rapport
aux conditions du marché et conformément à la réglementation nationale en vigueur. Toutefois, la vente
locale ne peut être réalisée qu'avec une personne morale exerçant l'activité minière ou à des
manufactures ayant un lien avec l'activité minière (art.108 octies du code minier).
89

CHAPITRE 5. FISCALITE MINIERE


Section 1. Caractères de la fiscalité minière
§1. Assujettissement à la fiscalité minière
1 °. Personnes assujetties à la fiscalité minière
a) Le principe d'extensibilité de la fiscalité minière
En vertu du principe de l'extensibilité de la fiscalité minière, les contribuables assujettis au régime
préférentiel douanier, fiscal et parafiscal sont :
- les titulaires des droits miniers de recherches et d'exploitation ;
- les titulaires des autorisations d'exploitation de carrières permanente, autre que celles des
matériaux de construction d'usage courant ;
- les sous-traitants [conformément aux dispositions de la loi n° 17/001 du 08 février 2017 fixant
les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé ; art223 du code minier) ;
- les détenteurs des agréments au titre des entités de traitement
b) Personnes non assujetties à la fiscalité minière
Les titulaires des autorisations de recherches des produits de carrières et d'exploitation de
carrières temporaire, celles d'exploitation de carrières permanente des matériaux de construction ne sont
pas soumis à la fiscalité minière. Ils demeurent assujettis au régime fiscal, douanier et de recettes non
fiscales de droit commun. Il en est de même des titulaires des cartes d'exploitant artisanal et des cartes
de négociant.
2°. Domaines couverts par la fiscalité minière
a) Activités relatives à la recherche et à l'exploitation des produits des mines et de carrières
Les régimes fiscaux et douaniers exceptionnels prévus par le code minier s'appliquent
principalement aux opérations de recherches et d'exploitation des produits des mines. S'agissant des
produits de carrières, le régime préférentiel ne vaut que pour l'exploitation des produits de carrières
autres que les matériaux de construction.
b) Les opérations de sous-traitance
II s'agit des opérations de sous-traitance directement liées aux activités relatives à
l'industrie des mines.

c) Les opérations de traitement


II s'agit des activités de concentration, de traitement et/ou de transformation exercées par les personnes
qui ne sont pas titulaire des droits miniers ou de carrières mais qui ont reçu un agrément du ministre
(art.219 du code minier).
§2. Exclusivité et exhaustivité de la fiscalité minière
1°. Exclusivité de la fiscalité minière
90

a) Fondement
En principe, le régime fiscal, parafiscal et douanier applicable aux activités minières sur le
territoire national est celui défini, de manière exclusive par le code minier (art.220 à 260). Ce régime
concerne les impôts, taxes, droits, redevances et autres prélèvements parafiscaux perçus tant au profit
du pouvoir central qu'à celui des provinces et des entités territoriales décentralisées.
Toutefois, le premier ministre peut, par décret délibéré en Conseil des ministres, accorder
un certain nombre des mesures incitatives à l'endroit de provinces souffrant de déficit d'infrastructures
pour booster leur essor économique à partir des ressources minières (art.220 in fine du code minier).
b) Des dispositions plus favorables prévues par le droit commun
Si de nouvelles impositions sont instituées, elles ne sont immédiatement applicables aux
titulaires des droits miniers que lorsqu'elles leur sont favorables [art. 222,224 et 276 du code minier).
Dans tous Ses cas, les impôts et autres dus par les personnes assujetties à la fiscalité dérogatoire sont
établis conformément à la procédure fiscale et douanière de droit commun.
2°, Exhaustivité de la fiscalité minière
L'assujetti à la fiscalité minière doit au pouvoir central, aux provinces et aux entités
territoriales décentralisées, divers impôts, taxes et autres droits. Certains sont dus dans le cadre des
activités minières ; les autres le sont en vertu du droit commun (art.220bis à 220 quater du code minier).
a) Impôts, taxes et droits dus au pouvoir central
1) Impositions liées aux activités minières
Dans le cadre de ses activités minières, le contribuable est soumis, au profit du pouvoir central, aux
impositions suivantes [seize impositions au total) :
- impôt sur les bénéfices et profits ;
- impôt professionnel sur les prestations de services rendus par des personnes physiques ou
morales non établies en République Démocratique du Congo ;
- impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ou impôt mobilier ;
- impôt professionnel sur les rémunérations;
- impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ;
- droits d'entrée;
- droits d'accises ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement des hypothèques ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement des cessions ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement d'amodiation, de contrat d'option et de
transmission ;
- droits superficiaires annuels par carré ;
- droits proportionnels pour la cession des parts et actions sociales ;
- redevance minière ;
- redevance sur les carburants terrestres et lubrifiants ;
91

- bonus de signature ;
- pas de porte.
2) Impositions dues en vertu du droit commun
En plus des impositions dues relativement aux activités minières, l'assujetti doit au pouvoir central divers
impôts, taxes, droits et redevances suivant les modalités du droit commun [onze impositions). Ces
impositions sont :
- taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- taxe sur l'autorisation de minage temporaire ;
- taxe sur les exportations et les ventes irrégulières des échantillons destinés aux analyses et essais
industriels (art.50 du code minier) ;
- taxe d'implantation, taxe rémunératoire annuelle et taxe de pollution pour les établissements
- classés de la catégorie 1A (art.238 bis du code minier) ;25
- taxe de déboisement ;
- droit d'octroi de la carte de travail pour étranger ;
- taxes sur la télécommunication ;
- taxe d'agrément des dépôts des explosifs ;
- droit d'enregistrement des dragues ;
- redevance annuelle et caution pour les entités de traitement de toutes les catégories et tailleries
;
- agrément de boutefeux.
b) Impôts, taxes et droits dus aux provinces et aux entités territoriales décentralisées
1) Impositions dues dans le cadre des activités minières
Aux provinces et aux entités territoriales décentralisées, le redevable doit, en rapport avec l'activité
minière, les impositions suivantes :
- impôt foncier ;
- impôt sur les véhicules ;
- impôt sur les revenus locatifs [art.239 bis du code minier) ;
- taxe spéciale de circulation routière ;
- taxe de superficie sur les concessions minières.
2) Impositions dues en vertu du droit commun
En plus des redevances et frais en rémunération pour les services rendus à l'exportation à
l'exportation des produits marchands ou des biens à l'exportation temporaire pour perfectionnement (1%
de la valeur du bien exporté), le redevable est soumis, dans le cadre de l'exercice des activités autres que

25
Est considérée comme installation classée de la catégorie 1A, toute source fixe ou mobile, quel que soit son
propriétaire ou son affectation, susceptible d'entraîner des nuisances et porter atteinte à l'environnement
notamment aux ressources du sol. du sous-sol, en eau, à l'air et aux ressources forestières soumise à autorisation.
92

ses activités minières, aux autres droits, taxes et redevances de la compétence du pouvoir central et de
celui des provinces et des entités territoriales décentralisées prévus par les lois fixant nomenclature ainsi
qu'aux redevances et taxes rémunératoires qui contribuent aux frais de fonctionnement des services
publics personnalisés (art.220 quater du code minier).
b) Détermination des taux et procédures de paiement
1) Détermination des taux
Le code minier détermine aussi les taux applicables à ces différentes impositions.
Toutefois, les droits de consommation et d'accises, les impôts réels [impôts foncier, sur les concessions
minières, sur Ses véhicules) ainsi que la taxe de circulation routière, les impôts sur les revenus
[mobiliers, professionnels et locatifs) ainsi que l'impôt sur le chiffre d'affaires s'appliquent aux taux et
aux modalités de droit commun (art.220).
2) Procédures fiscales, parafiscales et douanières applicables
Les procédures fiscales et douanières applicables pour la perception de ces diverses
impositions sont celles prévues par le droit commun. Les modalités de recouvrement des droits, taxes et
redevances prévus dans code minier sont fixées par les textes qui régissent les procédures relatives à
l'assiette, au contrôle et au recouvrement des recettes non fiscales. Mais certaines de ces impositions
sont perçues suivant des règles particulières prévues par la réglementation minière. Le défaut de
paiement, le retard de paiement et/ou la minoration des sommes dues constituent des manquements
sanctionnés conformément à la législation en la matière [art.224, 260 bis et 296 du code minier).
Section 2. Régime douanier des opérations minières
§1. Conditions du bénéfice du régime préférentiel
1 °. Biens admis au régime préférentiel
a) Etablissement de la liste
1) Biens admissibles
Avant de commencer les travaux, la personne assujettie à la fiscalité minière présente la
liste comprenant le nombre et la valeur des biens mobiliers, des équipements, des engins directement
liés aux techniques minières et opérations extractives minérales et intrants qui rentrent dans le champ
d'application du régime privilégié. La liste est préalablement approuvée par arrêté conjoint des ministres
des mines et des finances dans les soixante jours ouvrables suivant la réception de la lettre de demande
d'approbation au ministère en charge des mines [art.225 du code minier).
2) Biens exclus du régime préférentiel
Les provisions en consommables, réactifs et celles en produits d'entretien nécessaires à
l'usage quotidien, mais non directement liées à l'activité minière, sont exclues desdites listes.
L'importation par le titulaire ou ses sous-traitants des matériels, biens, équipements et autres biens qui
ne figurent pas sur les listes approuvées, est soumise aux dispositions du régime de droit commun.
93

b) Approbation de la liste
La liste doit préalablement être approuvée par arrêté conjoint des Ministres des mines et
des finances, statuant sur avis de la Commission interministérielle crée à cet effet. L'arrêté
interministériel est pris dans les trente jours ouvrables suivant la réception de la lettre de demande
d'approbation au Ministère des mines et de la copie au Ministère des finances. Si au terme de ce délai,
aucune réponse n'est donnée, la liste est réputée approuvée, le récépissé de dépôt faisant foi. Dans ce
cas, les autorités compétentes sont tenues de délivrer l'arrêté d'approbation, endéans sept jours francs.
En cas de refus d'approbation de la liste, la décision doit être écrite et motivée.

2°, Exportation des échantillons


a) Principe d'exonération des échantillons
Dans le cadre du projet, l'exportation par le titulaire des échantillons destinés aux analyses
et essais industriels est exonérée de tout droit de douane ou autre impôt, de quelque nature que ce soit,
à la sortie du territoire national.
Cependant, ce bénéfice n'est acquis au titulaire que lorsqu'il respecte les dispositions légales
et réglementaires en matière d'exportation des échantillons (dépôt de la description des échantillons à la
Direction de géologie, obtention d'un visa),
b) La taxe sur exportation des échantillons
Ainsi, les échantillons exportés en violation de la loi sont à la taxe sur exportation des
échantillons. (art.226, 50 et 234 du code minier). II en est de même des échantillons vendus aux tiers au
profit ou par le fait du titulaire, avant ou après analyse ainsi que de toute exportation d'échantillons qui
revêt un caractère commercial ; notamment ceux exportés en quantité exorbitante par rapport aux
besoins raisonnables d'analyse.
Dans tous les cas, l'exportation ou la tentative d'exportation frauduleuse des substances minérales en
contravention du régime douanier et des accises est soumise aux pénalités et amandes prévues par la
législation douanière et arcisienne générale (art.305 du code minier).
3°. Importation des objets de déménagement ou en franchise temporaire
a) Importation des objets de déménagement
Les objets de déménagement appartenant au personnel expatrié employé par le titulaire
dans le cadre du projet sont exonérés des droits et taxes à l'importation conformément à la législation
douanière [quid des nationaux vivant à l'étranger mais embauchés pour revenir travailler au pays (
art.227 du code minier).
b) Importation en franchise temporaire
Les biens, équipements et matériels introduits par le titulaire sur le territoire national et
destinés à être réexportés sont admis temporairement en franchise de droits de douane sur autorisation
de l'Administration douanière pour un délai de six mois. Ce délai peut être prorogé deux fois pour la
94

même durée si pour des raisons indépendantes de la volonté du titulaire, il ne peut être respecté (art.231
du code minier).
c) Mise en consommation des biens importés
Les matériels, les biens et les équipements importés sous le régime privilégié en matière
douanière ne peuvent être cédés sur le territoire national sans l'autorisation de l'administration des
douanes. Le contrevenant à cette disposition s'expose aux pénalités édictées par la réglementation des
douanes (art.228 du code minier). La mise en consommation desdits matériels, biens et équipements est
subordonnée au paiement des droits et taxes restant dus, au taux en vigueur à la date de la cession,
calculés sur la base de la valeur résiduelle réactualisée établie à partir des éléments de la déclaration
d'importation initiale.
4°. Arrêt du projet à/ou avant terme et transfert des biens
a) Arrêt du projet
Dans le cas où le projet est arrêté à/ou avant terme, les matériels, biens et équipements qui
ont bénéficié du régime privilégié en matière douanière doivent, soit être réexportés, soit être mis en
consommation sur le territoire national après ajustement du régime douanier par le paiement des droits
et taxes restant dus calculés sur la base de la valeur résiduelle réactualisée établie à partir des éléments
de la déclaration d'importation initiale. La déclaration de l'arrêt des travaux doit être immédiatement
faite à l'administration des douanes, des recettes non fiscales, des impôts et des mines (art.229 du code
minier),
b) Transfert des biens
En cas de pluralité de titres miniers détenus par le titulaire et/ou la société d'exploitation,
le transfert des biens, matériels et/ou équipements d'un projet à l'autre doit faire l'objet d'une information
écrite préalable à l'administration des douanes.
Dans le cas d'un transfert des matériels utilisés dans le cadre d'un titre minier donné, sur le
projet afférent à un autre titre minier appartenant à un titulaire différent, ce titulaire cessionnaire, doit
bénéficier d'un régime douanier similaire à celui de la partie cédante et celle-ci doit, pour ce faire, obtenir
par écrit l'autorisation préalable de l'administration des douanes (at230).
§2, Tarification des droits de douanes
1 °. Les droits d'entrée
a) Avant la mise en exploitation
Avant la mise en exploitation effective de la mine constatée conformément aux dispositions
légales et réglementaires, tous les biens et produits à vocation strictement minière importés par l'assujetti
sont soumis à un droit d'entrée au taux de 2%, pour autant que ces biens figurent sur la liste des biens à
importés (art.232 et 225 du code minier).
b) A partir du commencement des travaux
A partir de la date de commencement de l'exploitation effective, et pendant une période se
terminant à la fin de.la troisième année à compter de la date de la première production, tous les biens à
95

vocation strictement minière, importés par l'assujetti sont soumis au taux unique de 5%, à condition que
ces biens figurent sur la liste des biens à importer. Tous les biens intermédiaires et autres consommables
sont taxés au taux de 10% de droits de douane.
Toutefois, l'assujetti cesse de bénéficier du régime préférentiel à partir de la sixième année
à compter de la date d'octroi du titre ou de l'agrément, selon le cas (art232 du code minier).
c) Des carburants et des droits d'accises
Dans tous les cas, les carburants et lubrifiants destinés aux activités minières sont soumis au taux de 5%.
d) Régime des investissements d'extension
L'assujetti peut, pour le matériel, les équipements et les intrants à importer dans le cadre
d'un investissement d'extension, bénéficier du régime douanier préférentiel. Il doit cependant en faire la
demande au CAMI et démontrer que les travaux à réaliser ont pour objet l'augmentation de la capacité
de production de la mine ou de l'entité de traitement et/ou de transformation agréée en question d'au
moins 30% (art.233 et 232 du code minier). A défaut d'atteindre ce seuil, le titulaire est rétroactivement
redevable, sur les importations réalisées, des droits d'entrée au taux applicable en phase d'exploitation.
En cas de fraude sur la déclaration lors de l'importation dans le cadre de l'extension de la mine, le titulaire
est passible des droits d'entrée et de la TVA à l'importation au taux du droit commun.
2°. Droits de sortie et droits de consommation ou d'accises
a) Les droits de sortie
En règle générale, et sauf exportation frauduleuse des échantillons, le titulaire est
totalement exonéré à la sortie, pour ses exportations en rapport avec le projet minier, de tous droits de
douane et autres contributions, de quelque nature que ce soit (art. 234 et 226 du code minier}. Toutefois,
outre l'application de l'imposition de droit commun, les exportations frauduleuses et irrégulières
réalisées par le titulaire sont soumises aux amendes et pénalités prévues dans la législation douanière.
Les redevances et frais en rémunération des services rendus à l'exportation des produits
marchands ou des biens à l'exportation temporaire pour perfectionnement ne peuvent excéder 1% de
leur valeur commerciale brute,
b) Les droits de consommation et d'accises
Le titulaire est redevable de droits de consommation et d'accises conformément au droit
commun (art.235 du code minier).
Section 3. Régime fiscal et parafiscal des opérations minières et de carrières
1 °, Des impôts réels et sur les revenus locatifs et mobiliers
a) Des impôts réels
Les titulaires des droits miniers sont redevables des impôts réels aux conditions suivantes (art.236 à 239
du code minier) :
- impôt foncier : dû conformément au droit commun uniquement sur les immeubles pour lesquels
l'impôt sur la superficie des concessions minières n'est pas du ;
96

- impôt sur les véhicules : dû conformément au droit commun [en sont exclus les véhicules de
transport de personnes ou de matériaux, de manutention ou de traction, utilisés exclusivement
dans l'enceinte du périmètre minier} ;
- taxe sur la superficie des concessions minières : taux variant avec le type de droit ainsi que sa
période de validité26 ;
- taxe spéciale de circulation routière : application du taux de droit commun.
b) Des impôts sur les rémunérations et d'autres impôts sur les revenus
1) Les impôts sur les rémunérations
Le titulaire est le redevable légal de l'impôt professionnel sur les rémunérations à charge
des employés au taux de droit commun. Le titulaire est redevable -de l'impôt exceptionnel sur les
rémunérations des expatriés au taux de 10%, Cet impôt est établi en fonction des rémunérations générées
par l'activité du travail exercé ou l'emploi occupé au Congo et est déductible de la base imposable à
l'impôt professionnel sur les bénéfices (art.244 et 260 du code minier).

2) Les impôts sur les revenus locatifs et sur les revenus mobiliers
Le titulaire (quid des autres assujettis) est aussi redevable de l'impôt cédulaire sur les
revenus locatifs conformément au droit commun (art.239 bis du code minier}. Le titulaire (quid des
autres assujettis} est redevable de l'impôt sur les revenus mobiliers conformément au droit commun, à
l'exception des revenus suivants :
- les intérêts payés par le titulaire en vertu des emprunts contractés en devises à l'étranger qui sont
exonérés de l'impôt mobilier mais à condition que les taux d'intérêts et les autres conditions
d'emprunt destinées à la réalisation des projets sont établis conformément au principe de pleine
concurrence ;
- les dividendes et autres distributions versés par le titulaire à ses actionnaires qui sont assujettis
à l'impôt mobilier au taux de 10% (art.224 à 246 du code minier}.
3°, L'impôt professionnel sur les bénéfices
a) Taux et détermination du bénéfice imposable

26
D'après l'article 238 du code minier, le titulaire d'un PR est redevable de la taxe de superficie sur les concessions
minières aux taux suivants en francs congolais :
- 0.2 USD par hectare pour la première année ;
- 0,3 USD par hectare pour la deuxième année ;
- 0,35 USD par hectare pour la troisième année ;
- 0,4 USD par hectare pour les autres aimées suivantes.
- Le titulaire d'un droit minier d'exploitation est redevable de la taxe de superficie sur les concessions
minières aux taux suivants en francs congolais :
- 0,4 USD par hectare pour la première année ;
- 0,6 USD par hectare pour la deuxième année ;
- 0,7 USD par hectare pour la troisième année ;
- 0,8 USD par hectare pour les autres années suivantes
97

Le titulaire est redevable l'impôt professionnel sur les bénéfices au taux de 30% (suppression de la
dispense du paiement des acomptes provisionnels).
Les bénéfices nets de l'exploitation imposables à la contribution professionnelle sur les
bénéfices sont déterminés conformément au droit comptable, à la législation fiscale en vigueur et aux
dispositions particulières de la législation minière. Par dérogation à la législation sur la comptabilité, le
titulaire peut tenir sa comptabilité en monnaie étrangère cotée par la Banque Centrale du Congo [art.247
bis et 248 du code minier).
b) Des amortissements et des pertes professionnelles
1) Les amortissements
Les règles applicables en matière d'amortissement sont celles de l'amortissement linéaire
(art.249 du code minier - suppression du système d'amortissement exceptionnel). Les amortissements
effectués en période déficitaire sont réputés différés. Ils peuvent être cumulés et reportés sans limitation
dans le temps sur les exercices subséquents jusqu'à concurrence du revenu imposable (art.250).
2) Report déficitaire des pertes professionnelles
Les pertes professionnelles d'un exercice comptable peuvent être déduites des bénéfices
réalisés au cours des exercices suivants jusqu'au cinquième qui suit l'exercice déficitaire, conformément
aux modalités d'imputation définies par le droit commun.
Le montant des dépenses de recherches et de développement réalisées par le titulaire, autres
que celles liées à l'acquisition d'immobilisations, est actualisé au jour de l'octroi d'un permis
d'exploitation et amorti par la société d'exploitation pendant les deux exercices suivants en raison de
50% l'an (art.252 du code minier). La perte professionnelle d'un exercice comptable résultant de
l'application de cette règle est reportée sans limitation dans le temps sur les exercices subséquents.
c) Le charges déductibles
1) Plus-values et moins-values sur cession des titres miniers
Le titulaire intègre la plus-value ou la moins-value réalisée à l'occasion de la cession d'un
titre minier dans l'assiette de l'impôt sur les bénéfices et profits. Si la cession se fait entre entités affiliées,
le prix et les conditions de la cession doivent être au moins égaux à ceux qui se seraient appliquées à
une cession en pleine concurrence. Si le cédant a acquis le titre d'une personne autre que celle ayant
engagé les dépenses de recherches et de développement, la plus-value ou la moins-value professionnelle
est égale à la différence entre le prix total de cession et le coût d'acquisition.
Le cessionnaire d'un titre minier amortit le prix d'acquisition du titre minier acquis comme charge à
étaler.
2) Les intérêts payés à l'étranger
Les intérêts payés par le titulaire à l'étranger en vertu des emprunts extérieurs ne sont déductibles de
l'impôt sur les bénéfices et profits que si :
- ces emprunts ont été effectivement destinés à la réalisation du projet minier ;
98

- le taux d'intérêt ne dépasse pas la moyenne annuelle des taux effectifs pratiqués par les
établissements de crédit du pays où est établie l'entreprise prêteuse selon les données fournies
par la Banque Centrale du Congo.
3) La redevance minière
La redevance minière versée par l'assujetti est déductible de la base Imposable à l'impôt
professionnel sur les bénéfices (art.255 du code minier).
4) Les dépenses professionnelles
Au terme de l'article 256 du code minier, sont notamment considérées comme dépenses professionnelles
déductibles des revenus imposables :
- le loyer réellement échu et les charges locatives afférents aux immeubles ou parties
d'immeubles affectés à l'exercice de la profession et tous frais généraux résultant notamment de
leur entretien et éclairage(la valeur locative des immeubles ou parties d'immeubles dont le
redevable est propriétaire n'est pas considérée comme un loyer ou comme une charge locative)
;
- les frais généraux résultant de l'entretien du matériel et des objets mobiliers affectés à
l'exploitation ;
- les traitements, les salaires, les gratifications et les indemnités des employés et des ouvriers au
service de l'exploitation, les avantages en nature pour autant qu'ils aient été ajoutés aux
rémunérations ;
- les intérêts des capitaux empruntés à des tiers et engagés dans l'exploitation et toutes charges,
rentes ou redevances analogues relatives à celle-ci [ne sont pas considérés comme tiers les
associés dans les sociétés autres que par actions ; en aucun cas, les intérêts des créances
hypothécaires sur des immeubles donnés en location, en tout ou en partie, ne peuvent être
considérés comme dépenses professionnelles déductibles) ;
- les frais de transport, d'assurance, de courtage, de commissions. Toutefois, les dépenses
consistant en commissions, courtages, ristournes commerciales ou autres, vacations,
honoraires occasionnels ou non, gratifications et autres rétributions quelconques ne sont
admises en déduction que s'il en est justifié par l'indication exacte du nom et du domicile des
bénéficiaires ainsi que de la date des paiements et des sommes allouées à chacun d'eux.
Toutefois, les frais de transport sur vente des substances minérales ne sont pas admis comme
dépenses déductibles ;
- le montant du bénéfice réparti entre les membres du personnel de l'entreprise ;
- les traitements alloués dans les sociétés par actions aux membres du Conseil d'administration
lorsqu'il est justifié qu'ils correspondent à des appointements normaux en rapport avec la nature
des fonctions réelles et permanentes exercées dans la société sur le territoire national ;
- les amortissements des immobilisations servant à l'exercice de la profession ;
99

- l'impôt réel ayant le caractère d'une charge d'exploitation acquittée dans le délai, pour autant
qu'elle n'ait pas été établie d'office.
Les sommes versées par le titulaire (assujetti ???} à une personne physique ou morale de
droit étranger avec laquelle elle est liée, soit par la voie d'une participation directe dans son capital, soit
par l'intermédiaire de participations détenues par une ou plusieurs autres entreprises du même groupe,
en rémunération d'un service rendu, ne sont susceptibles d'être admises dans les charges professionnelles
de l'entreprise qu'à la quadruple condition que :
- la qualité du service rendu soit clairement démontrée;
- le service en cause ne puisse être rendu sur le territoire national ;
- le montant de la rémunération corresponde à la valeur réelle du service rendu ;
- le bénéficiaire ne soit établi dans un territoire à fiscalité privilégiée.
Par territoire à fiscalité privilégiée, il faut entendre, le territoire où le taux de prélèvement
sur les bénéfices et profits ou de l'Impôt sur les revenus des personnes physiques est inférieur de 30%
par rapport à celui pratiqué en République Démocratique du Congo.

5) La provision pour reconstitution du gisement


Le titulaire est autorisé à constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une
provision pour reconstitution de gisement dont le montant maximal est égal à 0,5% du chiffre d'affaires
de l'exercice au cours duquel elle est constituée (art.257 du code minier - réduction de 5% à 0,5%). Cette
provision est utilisée dans ses activités de recherches sur le territoire national avant l'expiration d'un
délai de trois ans à compter de la clôture de l'exercice au cours duquel la provision a été constituée.
Faute d'avoir été utilisée dans les conditions définies à l'alinéa précédent, la provision pour reconstitution
de gisement est réintégrée dans le bénéfice imposable au titre du quatrième exercice suivant celui au
cours duquel elle a été constituée.
6) La provision pour réhabilitation du site
Le titulaire est tenu de constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une
provision pour réhabilitation du site sur lequel sont conduites les opérations minières. Le montant
maximal de la dotation au titre de cette provision est égal à 0,5 % du chiffre d'affaires au titre de
l'exercice au cours duquel elle est effectuée (art.258 du code minier).
Dans l'hypothèse où le titulaire est tenu de constituer une provision ou de remplir d'autres
obligations financières en application de la réglementation sur la protection de l'environnement, le
montant de cette seconde provision ou de ces obligations, est déduit du montant maximal autorisé pour
la dotation au titre de provision pour la réhabilitation du site. Il est tenu au respect de la directive sur
l'EIES telle que prévue dans le Règlement minier.
Cette provision doit être utilisée avant l'expiration d'un délai de dix ans à compter de la
clôture de l'exercice au cours duquel elle a été constituée. Le solde de cette provision non utilisée est
réintégré dans le bénéfice imposable au titre du onzième exercice suivant celui au cours duquel ladite
100

provision a été constituée. Le solde de cette provision non utilisé à la clôture du dernier exercice du
projet est réintégré dans le bénéfice imposable au titre de cet exercice.
Lorsqu'à la fin des travaux de recherches et/ou d'exploitation, le titulaire d'un droit minier
ou de carrières n'exécute pas volontairement les obligations souscrites dans le PGEP ou dans le PAR, le
tribunal compétent prononce, à la requête de l'Administration des mines et au profit de celle-ci, la
confiscation de la provision correspondante constituée par le titulaire pour la réhabilitation du site
[art.294 du code minier). Si la valeur de la garantie ou la provision ainsi confisquée ne suffit pas à
couvrir les frais nécessaires à la remise en état du site concerné, l'Administration des mines peut confier
à un tiers l'exécution des travaux correspondant à la valeur de la différence. Les frais engagés pour la
réalisation de ces travaux complémentaires sont mis à charge de l'exploitant défaillant. A la requête de
l'Administration des mines, l'exploitant défaillant peut faire l'objet d'interdiction de sortie du territoire
national prononcée par le tribunal compétent jusqu'à la fin des travaux de réhabilitation du site.
7) La dotation pour contribution aux projets de développement communautaire
Le titulaire de droit minier d'exploitation ou d'autorisation d'exploitation des carrières
permanente est tenu de constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une dotation pour
contribution aux projets de développement communautaire dont le montant minimal est égal à 0,3 % du
chiffre d'affaires de l'exercice au cours duquel elle est constituée.
Cette dotation doit être entièrement mise à disposition des communautés locales avant
l'expiration de l'exercice suivant celui au cours duquel elle a été constituée (art.258 bis du code minier),
d) La taxe sur la valeur ajoutée
Les titulaires des droits miniers et/ou des carrières sont assujettis à la TVA conformément
au droit commun (art.259 du code minier).
e) Autres impositions
1) L'Impôt exceptionnel sur les rémunérations versées au personne expatrié
Le titulaire est redevable de l'impôt exceptionnel sur les rémunérations versées au personnel expatrié à
la moitié du taux fixé par le droit commun pour les dix premières années du projet et au taux du droit
commun pour les années suivantes. Cet impôt est déductible de l'impôt sur les bénéfices et profits
(•Srt.244 bis du code minier).
2) L'impôt professionnel sur les prestations de services
Le titulaire est redevable de l'impôt professionnel sur les prestations de services pour les sommes payées
en rémunérations des services de toute nature lui rendus par des personnes physiques ou morales, non
établies en République Démocratique du Congo, au taux de 14% (art.246 bis du code minier}.
3) Impôt spécial sur les profits excédentaires
Par profits excédentaires ou superprofits, il faut entendre les bénéfices réalisés lorsque les
cours des matières ou des commodités connaissent un accroissement exceptionnel, supérieur à 25% par
rapport à ceux repris dans l'étude de faisabilité bancable du projet. Le super profit est déterminé à partir
de l'excédent brut d'exploitation dégagé de la comptabilité du titulaire; les dépenses de recherches n'étant
101

prises en compte dans ce cas (art.251 bis et 252 du code minier). L'impôt spécial sur les profits
excédentaires est imposable au taux de 50%. Le revenu soumis à l'impôt spécial sur le profit excédentaire
n'est pas imposable à l'impôt sur les bénéfices et profits.

4) L'impôt spécial su ries plus-values de cession d'actions ou de parts sociales


Toute cession d'actions ou de parts sociales d'une personne morale titulaire d'un titre minier
ou de-carrières est taxée selon le régime des plus-values [art.253 bis du code minier). La plus-value sur
la cession d'une action ou part sociale est constituée par la différence entre le prix de cession de l'action
ou de la part sociale et la valeur nette comptable de cette action ou part sociale. Cette plus-value
constatée au niveau de la personne morale ayant cédé les actions ou parts sociales est réputée être de
source congolaise dans la mesure où les actifs de la personne morale dont les actions ou parts sociales
cédées sont situées en République Démocratique du Congo. Lorsque les actifs sont situés dans plusieurs
juridictions, la plus-value n'est calculée que sur la valeur des actifs appartenant à Sa filiale de droit
congolais.
L'impôt est retenu à la source par la personne morale cessionnaire qui le reverse suivant les
modalités de paiement des impôts dus au Trésor public. Cette retenue à la source est exigible au moment
de l'encaissement ou de la mise à disposition du revenu de la cession d'actions ou de parts sociales. Toute
opération de conversion ou d'échange d'actions ou de parts sociales est assimilée à un encaissement de
revenu de cession d'actions ou de parts sociales initiales.
Afin de permettre l'établissement et le recouvrement de l'impôt sur les plus-values de
cessions parts et actions, tout projet de cession des parts sociales ou d'actions est préalablement notifié
à la société détentrice des titres et aux associés ou actionnaires.

4°. Fiscalité de l'exploitation artisanale et à petite échelle


a) Fiscalité de l'artisanat minier
Le régime fiscal et douanier applicable aux exploitants artisanaux, aux négociants et aux
comptoirs agréés est régi par voie réglementaire (art.261 du code minier). Le règlement minier ainsi que
des dispositions particulières déterminent les impositions dues par les personnes qui interviennent de
l'exploitation minière artisanale.
b) Fiscalité de l'exploitation minière à petite échelle
L'exploitation minière à petite échelle est soumise au régime douanier prévu pour les autres
titulaires des droits miniers (art.262, 225 à 235 du code minier). Sans préjudice des dispositions du droit
commun, l'exploitation minière à petite échelle relève du régime fiscal de taxation unique en ce qui
concerne les impôts pour lesquels le titulaire du titre minier est redevable et ce, en rapport avec les
activités minières.
Le taux de l'imposition unique pour les activités d'exploitation minière à petite échelle est
fixé à 10% du chiffre d'affaires résultant de la valeur de vente des produits marchands.
102

Le paiement de l'imposition forfaitaire prévue à l'alinéa précédent exempte le titulaire du


paiement de la redevance minière, de l'impôt mobilier, de l'impôt sur les bénéfices et profits, de l'impôt
exceptionnel sur les rémunérations des expatriés (art.262, ai. 4 du code minier).
L'imposition forfaitaire est due au moment de la vente. La quotité de la redevance minière
à répartir déterminée conformément aux dispositions légales et réglementaires en la matière.
L'exploitant de la mine à petite échelle peut opter soit de demeurer dans le régime de taxation unique
soit d'être régi par le régime fiscal applicable aux autres titulaires des droits miniers. L'option ainsi faite
est irrévocable.
5°, La redevance minière
a) Assiette et taux
1) Assiette de la redevance minière
Le titulaire des droits miniers et de carrières assujetti à la fiscalité minière ainsi que l'entité
de traitement et/ou de transformation agréée sont assujettis à une redevance minière dont l'assiette est
calculée sur la base de la valeur commerciale brute, il s'agit, en substance, de la valeur du produit
marchand au moment de sa sortie des installations d'extraction ou de traitement pour expédition. Elle
est égale à la cotation moyenne du produit marchand sur le marché international pendant le mois
précédant cette sortie ou, à défaut, tout autre indice fiable du marché.
Ces personnes sont redevables de cette redevance sur tout produit marchand, à compter de
la date de commencement de l'exploitation effective. La redevance minière est calculée et due au
moment de la sortie du produit marchand du site de l'extraction ou des installations de traitement pour
expédition (art.240 du code minier).
2) Taux de la redevance minière
Les taux de la redevance minière sont de :
- 0% pour les matériaux de construction d'usage courant ;
- 1% pour les minéraux industriels, les hydrocarbures solides et autres substances non citées ;
- 1% pour le fer et les métaux ferreux;
- 3,5% pour les métaux non ferreux et/ou de base ;
- 3,5% pour les métaux précieux;
- 6% pour les pierres précieuses et de couleur ;
- 10% pour les substances stratégiques.

b) Répartition de la redevance minière


La redevance minière est versée par le titulaire du titre minier d'exploitation (quid des autres assujettis
???) à raison de :
- 50 % acquis au pouvoir central ;
- 25 % versés sur un compte désigné par l'administration de la province où se trouve le projet ;
103

- 15 % sur un compte désigné par l'entité territoriale décentralisée dans le ressort de laquelle
s'opère l'exploitation ;
- 10 % au Fonds minier pour les générations futures.
Les fonds résultant de cette répartition en faveur des entités territoriales décentralisées sont
affectés exclusivement à la réalisation des infrastructures de base d'intérêt communautaire. La redevance
minière est recouvrée en application du régime de droit commun. Il s'agit généralement de la législation
relative à la nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central, et portant réforme des
procédures relatives à l'assiette, au contrôle et aux modalités de recouvrement de recettes non fiscales
(art.241 bis du code minier}. Elle et répartie suivant les modalités fixées par la réglementation minière
ainsi que l'Organisme qui en est chargé.
Le titulaire bénéficie d'un crédit d'impôt égal à un tiers de la redevance minière payée sur
les produits vendus à une entité de transformation établie sur le territoire national (art.243 du code
minier).
c) Régime de sanction
Le retard dans le paiement: de la redevance minière, le défaut de paiement ainsi que la minoration de la
somme due constituent des manquements (art,296 du code minier}. Ils sont sanctionnés de la manière
ci-après :
- en cas de retard dans le paiement de la redevance, la somme due est majorée d'une pénalité dont
le taux
- est fixé à 7% par mois de retard ;
- en cas de refus de paiement dûment constaté, la somme due est multipliée par trente ;
- en cas de minoration de la somme due, celle-ci est multipliée après redressement par trois à
quinze fois.
Dans tous les cas, il est fait recours à la procédure de saisie conformément à la législation
fiscale en vigueur.
104

CHAPITRE 6. LES CONTRATS MINIERS


Section 1. Les sûretés minières
§1. Les hypothèques minières
1°. Constitution de l'hypothèque
a) Conditions de l'hypothèque
1) Objet de l'hypothèque
Dans le cadre des activités minières, sont susceptibles d'hypothèques (art.168) :
- les droits miniers d'exploitation (permis d'exploitation, permis d'exploitation de rejets, permis
d'exploitation de petite mine et autorisation d'exploitation de carrières permanente (ces droits
peuvent être mis en hypothèque en tout ou en partie) ;
- les immeubles par incorporation situés dans le périmètre d'exploitation minière, notamment les
usines, les installations et les machines construites pour la concentration, le traitement et la
transformation des substances minérales contenues dans les gisements ou dans les gisements
artificiels ;
- les immeubles par destination affectés à l'exploitation minière.
2) La demande de l'hypothèque
Le contrat d'hypothèque minière est préalablement agréé par le Ministre des mines sur
demande du créancier hypothécaire ou du titulaire et adressée au Cadastre minier. La demande
d'agrément du contrat d'hypothèque fait l'objet des instructions cadastrale et technique (art.40 et 41),
Elle est soutenue par l'acte ou le contrat d'hypothèque indiquant le montant ou l'estimation de la créance
garantie par l'hypothèque ainsi qu'une copie certifiée conforme du titre minier ou des carrières dont le
droit est concerné par l'hypothèque (art. 169).
b) instruction de l'hypothèque
1) Instruction cadastrale
Le Cadastre minier réalise l'instruction cadastrale de la demande dans un délai maximum
de sept jours ouvrables. Cette instruction consiste à vérifier l'existence éventuelle d'une ou de plusieurs
hypothèques antérieures, l'authenticité de l'acte d'hypothèque faisant objet de la demande et la validité
du titre constatant le droit minier ou de carrières couvrant le périmètre faisant l'objet d'hypothèque. Le
responsable du cadastre minier [ou son préposé) a pouvoir de notaire pour authentifier le contrat
d'hypothèque (art.169).
2) Instruction technique
L'instruction technique faite par la Direction des mines consiste à vérifier si le contrat
d'hypothèque est dûment établi pour garantir un financement des activités minières du titulaire dans le
périmètre qui fait l'objet de son titre minier ou de carrières. La Direction des mines transmet son avis
technique au CAMI et au ministre des mines dans un délai de dix jours ouvrables à compter de la
réception du dossier lui transmis par le CAMI.
105

c) La décision du ministre
1) Conditions de la décision
Le Ministre des mines prend et transmet sa décision d'approbation ou de refus motivée au
Cadastre minier dans un délai de quarante-cinq jours à compter de la date de la réception du dossier
transmis par le CAMI. Passé ce délai, l'approbation est réputée acquise (art.169 du code minier).
Le ministre des mines ne peut refuser d'approuver la constitution d'une hypothèque que lorsque :
- la valeur de l'hypothèque est inférieure à la créance garantie (en cas d'hypothèque antérieure, le
contrat ne peut porter que sur la partie du bien non grevé - art 170) ;
- l'hypothèque garantit des créances n'ayant aucun rapport avec l'activité minière pour laquelle
elle est consentie ;
- le montant du financement obtenu est insignifiant ;
- le créancier hypothécaire est frappé d'Interdiction de détenir des droits miniers et/ou de
carrières ;
- le droit minier ou de carrières d'exploitation du titulaire n'est plus en cours de validité.
Dans tous les cas, la décision de refus d'approbation d'hypothèque doit être motivé et donne
droit à l'exercice des recours (art.170,313 et 314),
2) Inscription et enregistrement de l'hypothèque
Par dérogation au régime de droit commun prévu par le droit communautaire et le droit interne, le CAMI
procède à l'inscription de l'hypothèque dans un délai de cinq jours qui suivent la transmission de la
décision d'approbation du Ministre des mines. S'il échet, le requérant peut solliciter cette inscription par
voie judiciaire (art.169,175 et 46 du code minier, art.253 à 255 de la loi sur le régime général des biens
et 210 à 212 de l'AUSJ. Pour être opposable aux tiers, toute hypothèque approuvée par le ministre des
mines est obligatoirement inscrite au dos du titre minier ou de carrières avant d'être portée dans un
registre établi et gardé à cet effet au Cadastre minier.
L'hypothèque est enregistrée moyennant paiement, au profit du Trésor public, d'un droit
d'enregistrement équivalent en francs congolais (art.171 du c ode minier). Le taux applicable au droit
proportionnel est fixé en référence au montant de la créance garantie, suivant un palier dégressif :
- 0,5 % : de 1 à 100.000.000 USD ;
- 0,3 % : de 100.000.001 à 500.000.000 USD ;
- 0,2 % : de 500.000.001 à 1.000.000.000 USD ;
- 0,1 % : au-delà de 1.000.000.000 USD.
2°, Réalisation de l'hypothèque
a) La demande de mutation
En cas de constat de défaillance du titulaire de ses obligations envers le créancier
hypothécaire à l'échéance convenue et fixée dans l'acte d'hypothèque, celui-ci peut engager la procédure
de l'exécution forcée conformément au droit commun. Toutefois, le créancier hypothécaire peut se
substituer au débiteur défaillant et requérir ainsi la mutation partielle ou totale du droit minier ou de
106

carrières à son propre nom s'il réunit les conditions d'éligibilité prévues à ce sujet [art. 172 et 23 du code
minier).
La lettre de demande de mutation du droit en faveur du créancier hypothécaire est adressée au Cadastre
minier aux conditions suivantes :
Elle doit :
- être accompagnée d'une copie certifiée conforme de l'acte d'hypothèque ;
- certifier que le créancier hypothécaire est éligible au droit minier ou de carrières concerné par
l'hypothèque à réaliser ;
- contenir son engagement à assumer les droits et obligations qui découlent du droit minier ou de
carrières concerné par l'hypothèque à réaliser.
Si le créancier hypothécaire n'est pas éligible aux droits miniers et/ou de carrières, il lui est
accordé un délai de six mois, soit pour se conformer aux règles de l'éligibilité, soit pour se faire substituer
par une autre personne éligible aux droits miniers ou de carrières concernés par l'hypothèque.
2) Instruction cadastrale en vue de la mutation
Lorsque le créancier hypothécaire remplît les conditions requises, le Cadastre minier procède à
l'instruction cadastrale aux conditions habituelles [art.40) qu'il clôture, s'il échet par :
- à l'inscription provisoire du droit minier ou de carrières concernées par l'hypothèque sur la carte
cadastrale (inscription valable pendant toute la durée de l'instruction) ;
- à l'affichage du résultat de l'instruction au lieu indiqué et la remise d'une copie de son avis au
requérant ;
- au rejet de la demande en cas. d'avis défavorable et à la notification de ïa décision de rejet au
requérant
En cas d'avis favorable, le Cadastre minier procède à l'inscription de la mutation et à la
délivrance d'un nouveau titre établi au nom du créancier hypothécaire ou du tiers substitué dans un délai
de cinq jours. La validité du nouveau titre correspond à la période de validité non échue du titre initial
En cas de défaillance au bout de ce délai, le créancier hypothécaire ou le tiers substitué peut se prévaloir
devant la justice pour obtenir une inscription judiciaire [art.173 et 46).
3) Mutation du droit minier
La mutation du droit minier ou de carrières au nom du créancier hypothécaire ou du tiers
substitué est opérée dans un délai d'un mois à compter de la réception de la demande. En cas de
réalisation de l'hypothèque et de mutation du droit minier ou des carrières à leur profit, le créancier
hypothécaire ou le tiers substitué sont tenus d'assumer toutes les obligations découlant du titre initial
vis-à-vis de l'Etat et des tiers.
Les dispositions des articles 253 à 255 de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée à
ce jour relatives aux hypothèques du Trésor et du sauveteur, trouvent application dès lors qu'elles ne
sont pas contraires à celles prévues par la législation minière [art 175).
107

§2. Les sûretés mobilières


1 °. Le gage des produits miniers
a) Conditions de constitution du gage sur les produits marchands
Les produits marchands provenant des gisements ou des gisements artificiels sont
susceptibles de gage. Le gage portant sur les produits marchands est régi par les dispositions des articles
95 à 124 de l'AUS (art.176 du code minier).
b) Obligations du créancier gagiste
Le créancier gagiste des produits marchands avec dépossession est responsable des taxes,
impôts et des obligations environnementales découlant du fait de la possession desdits produits dont il
détient le droit de stocker, détenir, manutentionner, transporter, commercialiser et d'exporter.
2°. Le nantissement
Dans la mesure où il y est fait recours, le nantissement des créances ou de tout autre droit
reconnus aux opérateurs miniers est réalisé dans le respect des dispositions prévues par l'acte uniforme
portant organisation des sûretés.

Section 2. Amodiation et cession les droits miniers


§1. Le contrat d'amodiation
1°. Caractères de l'amodiation
a) Objet de l'amodiation
L'amodiation consiste en un louage pour une durée fixe ou indéterminée, sans faculté de
sous louage, de tout ou partie d'un droit minier d'exploitation ou d'autorisation d'exploitation de carrières
permanente, moyennant une rémunération fixée par accord entre l'amodiant et l'amodiataire (art 177 du
code minier). La mise en location des droits miniers ou de carrières de recherches n'étant pas autorisée,
l'amodiation ne peut porter que sur les droits miniers d'exploitation ou des droits de carrières
d'exploitation permanente.
b) Forme du contrat
Le contrat d'amodiation doit être constaté par un écrit. Et à peine de nullité du contrat, l'écrit contient :
- une clause résolutoire pour non-paiement, par l'amodiataire des impôts, taxes et redevances dus
à l'Etat ou pour non-observation des lois et règlements pouvant entraîner des conséquences
financières ou administratives préjudiciables à l'amodiant ;
- des clauses fixant les conditions d'entretien et de réinvestissement nécessaires à l'exploration et
au développement raisonnables du gisement.
Par ailleurs, tout contrat d'amodiation comporte la responsabilité solidaire et indivisible de l'amodiant
£t de l'amodiataire vis à vis de l'Etat. L'amodiataire est, nonobstant toute clause contraire, redevable des
impôts, taxes et redevances dus en vertu du titre minier ou de carrières. Toutefois, en cas de défaillance
de l'amodiataire, l'amodiant est responsable vis à vis de l'Etat, sous réserve de son droit de recours contre
l'amodiataire défaillant.
108

2°, Instruction, enregistrement et effets de l'amodiation


a) Instruction de la demande d'amodiation
Lorsque le contrat d'amodiation remplit les conditions de forme et de fond requises
(art.177), le Cadastre minier procède à l'instruction cadastrale en application des dispositions y relatives
(éligibilité de l'amodiataire, disponibilité du périmètre, affichage et communication de son avis (art.4G).
A la conclusion de l'instruction cadastrale, le Cadastre minier procède :
- à l'inscription provisoire du Permis concerné par l'amodiation sur la carte cadastrale. Cette
inscription est valable pendant toute la durée de l'instruction ;
- à l'affichage du résultat de l'instruction au lieu indiqué et à la remise d'une copie de l'avis est
remise au requérant ;
- au rejet de la demande en cas d'avis défavorable et à la notification de la décision de rejet au
requérant.
En cas d'avis favorable, le Cadastre minier procède à l'enregistrement du contrat
d'amodiation dans un délai de cinq jours moyennant paiement d'un droit proportionnel (art 178 et 171).
Passé ce délai, l'amodiataire peut requérir l'inscription par voie judiciaire (art 178 et 46).
b) Enregistrement et effet du contrat d'amodiation
1) Enregistrement du contrat d'amodiation
Il va de soi que la conclusion du contrat d'amodiation nécessite l'éligibilité de l'amodiataire
au droit minier ou de carrières concernés par son contrat. Pour être opposable aux tiers, tout contrat
d'amodiation doit être enregistré dans un registre établi et gardé à cet effet au Cadastre minier et tenu
suivant les conditions prévues par le règlement minier (art.179). L'enregistrement du contrat
d'amodiation n'est soumis qu'au contrôle de l'éligibilité de l'amodiataire par l'Administration des mines,
il est réalisé contre le paiement d'une taxe pour d'enregistrement dont le montant est fixé par voie
réglementaire (art.179 du code minier).
2) Effets du contrat d'amodiation
L'amodiant peut, nonobstant toute clause contraire, exercer, soit personnellement soit par
tout expert de son choix dûment mandaté par lui, un droit de surveillance et d'inspection des travaux de
l'amodiataire. Par ailleurs, Sa Direction des mines communique à l'amodiant les observations qu'elle
adresse à l'amodiataire et doit lui faire prendre connaissance de ses rapports d'inspection (art 180).
Nonobstant la responsabilité solidaire de l'amodiant pour le paiement des impôts, taxes et autres droits
dus par l'amodiataire à l'Etat (art.177), l'amodiataire est responsable civilement et pénalement vis-à-vis
des tiers. Mais il peut être dégagé de toute responsabilité s'il prouve que :
- le dommage est survenu avant l'existence du contrat d'amodiation ;
- le fait dommageable est intervenu après l'existence du contrat d'amodiation, mais avant
l'occupation effective du lieu d'exploitation par lui ;
- le dommage est causé par une exploitation frauduleuse faite soit par l'amodiant soit par un tiers.
109

§2, Cession, transmission et option des droits miniers et de carrières


1 °. Cession des droits miniers et de carrières
a) Objet de la cession et forme de l'acte
1) Conditions de la cession
Les droits miniers et les autorisations d'exploitation de carrière permanente en cours de
validité peuvent faire l'objet d'une cession totale ou partielle. Les autorisations de recherches des
produits de carrières ainsi que les autorisations d'exploitation des produits de carrières temporaire ne
sont donc pas cessibles [art 182 du code minier).
La validité de la cession des droits miniers et des autorisations d'exploitation de carrières
permanente est subordonnée aux conditions relatives à la fois au cédant et au cessionnaire (art 182 bis
du code minier). Le cédant doit avoir respecté ses obligations de protection de l'environnement prévues
par le plan environnemental approuvé.
Quant au cessionnaire, il doit :
- être éligible à requérir et à détenir les droits miniers ou les autorisations d'exploitation de carrière
permanente [art.23 du code minier) ;
- justifier, en cas de cession d'un permis de recherche, de la capacité financière minimum (art.56
et 58 du code minier) ;
- remplir, en cas de cession d'un droit minier d'exploitation, les conditions à l'octroi à l'Etat de
10% des droits sociaux et à la participation des personnes physiques de nationalité congolaise
au capital social (art. 71 littera d, 71 bis 104 alinéa 2 du code minier) ;
- respecter, en cas de cession partielle, les dispositions relatives à la forme polygonale des
périmètres miniers et à leur localisation (art.28, 29 du code minier).
La cession devient définitive et irrévocable dès l'endossement du titre. Elle produit ses
effets aux conditions prévues par la législation minière ou, à défaut par le droit commun. La cession
partielle est enregistrée au moment de l'octroi du nouveau droit par l'autorité compétente ; le CAMI en
délivre un nouveau titre minier.
2) Forme de l'acte de cession
La cession des droits miniers ou de carrières est constatée par un acte écrit qui indique
notamment le prix du transfert du droit ainsi que rengagement du cessionnaire à assumer toutes les
obligations du titulaire vis -à -vis de l'Etat qui découlent du droit de recherches ou d'exploitation. Il s'agit
notamment de l'engagement formel de céder à l'Etat les parts ou actions du capital social tel que prévu
par la loi Cependant le cessionnaire n'est pas tenu d'assumer les obligations de protection de
l'environnement pour lesquelles le cédant est responsable avant la cession (art. 182, 71 et 185 du code
minier).
3) De la participation entreprises du portefeuille dans les entreprises minières
Lorsqu'une entreprise du portefeuille de l'Etat fait apport d'un gisement minier, soit à une société
existante, soit en vue de la constitution d'une nouvelle société, la participation de ladite entreprise au
110

capital de la société existante ou à constituer est fixée en fonction de ia valeur réelle du gisement minier
faisant l'objet de l'apport. L'évaluation du gisement est faite conformément aux dispositions de
l'AUSCGE en ce qui concerne l'évaluation des apports en nature.
b) Instruction de la demande de cession et enregistrement
1) Instruction cadastrale
La demande de cession d'un minier ou d'une autorisation d'exploitation de carrières
permanente est soumise à une instruction cadastrale (éligibilité du cessionnaire, disponibilité du
périmètre, inscription provisoire, affichage et communication de l'avis, enregistrement dans un délai de
cinq jours... - art. 184,40 et 178).
En cas de cession partielle de droit minier ou de carrière de recherches, le Cadastre minier
délivre un nouveau titre minier ou de carrières. En cas de cession partielle de droit d'exploitation ou
autorisation d'exploitation de carrière permanente, la cession partielle est enregistrée au moment de
l'octroi du nouveau droit. Pour être opposable aux tiers, l'enregistrement de l'acte de cession est fait
contre paiement d'un droit proportionnel (art.184 et 171),
b) Instruction technique et audit environnemental
1) Instruction technique
L'instruction technique du dossier de la demande de transfert du droit minier ou de l'autorisation
d'exploitation de carrières permanente au nom du cessionnaire est réalisée dans un délai de vingt jours
ouvrables à compter de la date de transmission du dossier de la demande à la Direction des mines par le
CAMI. L'instruction technique consiste à :
- vérifier la capacité financière du cessionnaire ;
- vérifier h prise en charge par le cessionnaire des obligations liées au droit minier ou à
l'autorisation d'exploitation de carrières permanente et vérifier la prise en charge des obligations
du cédant par le cessionnaire ;
- déterminer, le cas échéant, que tout changement que le cessionnaire propose d'effectuer dans les
documents initiaux sur la base desquels le droit minier ou l'autorisation d'exploitation de
carrières permanente a été octroyé ne modifie pas les conclusions techniques sur le projet,
2) Audit environnemental
Un audit environnemental in situ est réalisé par l'ACE en collaboration avec la Direction
chargée de la protection de l'environnement minier dans un délai de trente jours ouvrables à compter de
la date de transmission du dossier de la demande par le CAMI à Î'ACE afin de vérifier le respect des
obligations de protection de l'environnement souscrites par le cédant dans le plan de gestion
environnementale et sociale approuvé. Une attestation de libération des obligations environnementales
est émise et transmise au CAMI (art.185 du code minier).
c) Décision et enregistrement
1) La décision
111

A la réception du dossier de demande avec avis cadastral, technique, environnemental et


social favorables ou défavorables, lui transmis par le CAMI, l'autorité compétente prend et transmet sa
décision d'approbation ou de refus du transfert du droit au CAMI dans un délai de dix jours ouvrables
(art.185 bis du code minier). En cas de décision d'approbation du transfert, le CAMI procède à
l'enregistrement de la cession dans un délai de cinq jours ouvrables. Passé ces délais, le cessionnaire
peut requérir l'inscription judiciaire de son droit (art.171,43 et 46 du code minier). En cas de refus du
transfert, le Cadastre minier notifie la décision de refus au requérant.
Tout refus de transfert du droit minier ou d'autorisation d'exploitation de carrières
permanente doit être motivé et donne droit à l'exercice des voies de recours (art.185, 315 et 316 du code
minier).
2) Enregistrement du droit
Pour être opposable, le transfert du droit minier ou de l'autorisation d'exploitation de
carrières permanente est inscrit dans un registre approprié tenu par le Cadastre minier à la demande du
cessionnaire immédiatement après la notification de la décision d'approbation du transfert moyennant le
paiement, au profit du Trésor public, d'un droit proportionnel de 1% du prix de cession immédiatement
exigible, sans préjudice du contrôle a posteriori du prix (art.180,185 bis et 172). Le transfert ne peut
porter que sur les droits miniers ou les autorisations d'exploitation de carrières permanentes en cours de
validité.
Nonobstant toute clause contraire, le transfert ne dégage pas le titulaire initial de ses
obligations vis-à-vis de l'Etat pour le paiement des frais et charges en rapport avec son titre minier ou
de carrières pendant la période où il en était titulaire, ni de ses obligations de réhabilitation de
l'environnement (art.186). Il va de soi que le cessionnaire d'un droit minier ou de carrières acquiert le
titre avec les charges qui le grèvent éventuellement. Il en est ainsi de la participation de l'Etat au capital
de toute entité minière d'exploitation.
2°. Transmission des droits miniers ou de carrières
a) Causes de la transmission des droits miniers ou de carrières
Les droits miniers et les autorisations d'exploitation de carrières permanentes sont
susceptibles de transmission, en tout ou en partie, pour cause de décès, dans le cas d'une société
unipersonnelle ou en vertu de la fusion, de la scission ou de l'apport partiel d'actifs. Ces opérations se
réalisent dans le respect de la législation minière sur les mutations ainsi que des conditions prévues par
le droit communautaire des sociétés (AUSCGIE). II en ainsi de l'éligibilité de la personne en faveur de
laquelle la transmission est faite (art.187 et 182 bis du code minier).
En cas de transmission partielle d'un droit minier de recherches, le CAM! délivre un
nouveau titre minier. En cas de transmission partielle d'un droit d'exploitation ou d'autorisation
d'exploitation de carrière permanente, la cession partielle est enregistrée au moment de l'octroi du
nouveau droit. La transmission partielle des droits miniers et des autorisations d'exploitation de carrières
112

permanentes est réalisée dans le respect des exigences relatives à la forme polygonale des périmètres et
à sa localisation doivent être respectées (art.187, 188, 28 et 29 du code minier).
b) instruction de la demande de transmission
L'instruction cadastrale de la demande de transmission des droits miniers ou de carrières
porte sur l'éligibilité du bénéficiaire, la disponibilité du périmètre, l'affichage et la communication de
l'avis... (art.189, 40 et 178 du code minier). Pour être opposable aux tiers, l'enregistrement des actes de
transmission implique le paiement d'un droit proportionnel et son inscription au dos du titre (art 190,
171 et 184 du code minier).
Les conditions et procédures de recevabilité et d'instruction des actes de transmission en
vertu d'un contrat de fusion et pour cause de décès sont similaires à celles prévues pour les actes de
cession des droits miniers (art 191 du code minier). Nonobstant toute clause contraire, la personne en
faveur de laquelle la transmission est faite reste redevable vis-à-vis de l'Etat et des tiers de toutes les
obligations du titulaire initial du droit minier ou d'autorisation d'exploitation de carrière permanente.

3°, Le contrat d'option


a) Objet du contrat d'option
Le Permis de recherches peut faire l'objet d'un contrat d'option. Celui-ci est conclu
librement entre parties et donne à son bénéficiaire le droit d'obtenir une participation dans la jouissance
du droit minier d'exploitation découlant du Permis de recherches ou lors de la transformation totale ou
partielle de celui-ci s'il réalise un certain investissement et/ou un travail dans le cadre des activités
minières concernant le Permis de Recherches en cause.
Le contrat d'option peut aussi se conclure pour les travaux de recherches entrepris dans un
périmètre couvert par un permis d'exploitation (art 193 du code minier).
b) Effets du contrat d'option
Le contrat d'option doit faire l'objet d'un enregistrement au Cadastre minier contre le
paiement d'un droit proportionnel et son inscription au dos du titre avant d'être porté sur le registre
approprié (art. 194 et 171 du code minier). Le contrat d'option produit des effets similaires à ceux de la
cession des droits miniers en ce qui concerne notamment la cession du droit.
113

CHAPITRE 7. LES ACTIVITES D'HYDROCARBURES


Les droits d'hydrocarbures en amont sont distincts et séparés des droits fonciers, forestiers
et miniers. Par ailleurs, le droit d'exploration peut porter sur un terrain déjà couvert par un droit foncier,
forestier ou minier. En cas de superposition des titres sur une même surface, il est fait application soit
du principe d'antériorité, soit du principe d'expropriation pour intérêt public. L'arbitrage est opéré par le
Conseil des ministres, statuant sur les dossiers présentés par les ministres concernés et après avis d'un
comité d'expert ad hoc (art.24-loi sur les hydrocarbures).
Section 1. REALISATION DES ACTIVITES D'HYDROCARBURES EN AMONT
§1. La prospection des hydrocarbures
1°, Caractères de l'autorisation de prospection des hydrocarbures
a) Objet de la prospection des hydrocarbures
La prospection est l'opération qui consiste à réaliser des investigations, au prélèvement et
à l'analyse des échantillons du sol, du sous-sol, de l'océan, des lacs et cours d'eau, aux fins de détecter
des indices d'hydrocarbures, en utilisant notamment des techniques géophysiques, géochimiques et la
télédétection, à l'exception du forage (art. 2, point 29 de la loi sur les hydrocarbures).
b) Eligibilité à la prospection des hydrocarbures
Toute personne morale de droit congolais ou de droit étranger est éligible à l'autorisation
de prospection des hydrocarbures. Cette personne doit cependant souscrire au cahier des charges établies
par le ministre des hydrocarbures et présenter une étude d'impact environnemental (art.25-loi sur les
hydrocarbures). L'autorisation de prospection est accordée par arrêté, par le ministre des hydrocarbures.
Elle est valable pour une durée de douze mois, renouvelable une seule fois pour une durée de six mois.
Elle n'est ni cessible ni transmissible.
2°, Portée de l'autorisation de prospection des hydrocarbures
a) Prérogatives du titulaire de l'autorisation de prospection
Le titulaire d'une autorisation de prospection des hydrocarbures dispose d'un droit non
exclusif de procéder, dans un bassin sédimentaire et au moyen de l'information disponible, à procéder
aux activités de prospection. 27L'autorisation de prospection cesse de produire ses effets à l'expiration
de son délai, en cas de renonciation ou d'attribution à titre exclusif des droits d'exploration et
d'exploitation sur le bassin sédimentaire concerné ; à moins que ces droits ne couvrent qu'une portion
de ce bassin. Le porteur d'une autorisation de prospection devenu caduque du fait de l'attribution des
droits d'exploration ou d'exploitation sur un bassin sédimentaire ne peut prétendre à une quelconque
indemnité (arL29-loi sur les hydrocarbures).
b) Le rapport des activités de prospection

27
Un bassin sédimentaire est une zone géographique en dépression dans laquelle sont accumulés les sédiments
d'un certain volume qui sont préservés et d'âges variés.
114

Le bénéficiaire d'une autorisation de prospection doit, à la fin des travaux de prospection,


déposer auprès du ministre des hydrocarbures, un rapport définitif; les données contenues dans ce
rapport sont la propriété exclusive de l'Etat (art30- loi sur les hydrocarbures). Ce rapport contient,
éventuellement, la demande de renouvellement de l'autorisation. S'il s'est conformé au cahier des
charges, le bénéficiaire d'une autorisation de prospection est pré-qualifié pour la procédure d'appel
d'offres en vue de l'obtention des droits d'exploration et d'exploitation.
§2, L'exploration et l'exploitation des hydrocarbures
1 °. Caractères des contrats d'hydrocarbures
Les activités d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures sont réalisés en vertu des
droits d'hydrocarbures sont octroyés par la voie des contrats dits contrats d'hydrocarbures.
C'est pourquoi; et d'après l'article 182 de la loi sur les hydrocarbures, les litiges relatifs aux
activités d'hydrocarbures sont réglés à l'amiable et, en cas d'échec du règlement à l'amiable, les parties
font recours à l'arbitrage international. Lorsque le différend est d'ordre technique ou opérationnel, les
parties font recours à une expertise technique. Dans tous les cas, les différends sont réglés en application
du droit congolais.
a) Conclusion des contrats d'hydrocarbures
1) L'appel d'offres
L'octroi des droits d'hydrocarbures est réalisé à l'issue d'une procédure d'appel d'offres
[différente de celle prévue pour les marchés publics] lancée par le ministre des hydrocarbures à des
conditions de concurrence équitable à toutes les personnes morales de droit congolais ou de droit
étranger (art.35 à 37-loi sur les hydrocarbures). Après un avis à manifestation d'intérêt lancé dans la
presse locale et internationale, la liste des soumissionnaires et des personnes présélectionnées est publiée
au Journal officiel et sur le site web du ministère. Un appel d'offres restreint peut-être ouvert si le
potentiel d'hydrocarbures d'un bloc n'est pas suffisamment démontré.
Dans tous les cas, la personne morale qui remporte le marché s'associe avec la société
nationale pour la participation à la conclusion du contrat d'hydrocarbures.
2) Parties aux contrats d'hydrocarbures
Le contrat d'hydrocarbures est conclu entre l'Etat et le contractant (qui est l'association
constituée entre la société nationale d'hydrocarbures et la ou les personnes morales ayant gagné l'appel
d'offres}. Toute société qui détient directement ou indirectement plus de 50% des droits de vote du
contractant ou celle dans laquelle des droits de vote sont détenus directement ou indirectement par le
contractant est qualifiée de "société affiliée" (art.2, point 36 de la loi sur les hydrocarbures). Cette qualité
est aussi reconnue à toutes les sociétés qui ont la caractéristique commune d'avoir plus de 50% de leurs
droits de vote détenus directement ou indirectement par une société qui détient ce pourcentage de la part
du contractant
Pour l'Etat le contrat d'hydrocarbures ainsi que ses avenants éventuels sont signés par les
ministres en charge des hydrocarbures et des finances, après délibération en Conseil des ministres
115

(art.41-loi sur les hydrocarbures). Ils ne produisent leurs effets qu'après approbation par le Président de
la République et sont publiés au Journal officiel dans les soixante jours de leur approbation.
3) Conditions des contrats d'hydrocarbures
Ces contrats sont conclus à l'issue d'une procédure d'appel d'offres telle que prévue par la
législation sur les hydrocarbures (art.33-loi sur les hydrocarbures). Les parties à ces contrats d'une part
l'Etat et, d'autre part, la société nationale et les autres personnes morales auxquelles elle est associée
(art.33-loi sur les hydrocarbures). Les droits et obligations des parties sont fixés par la loi, le règlement
d'hydrocarbures et le contrat lui-même. Dans tous les cas, les clauses contractuelles ne peuvent déroger
aux dispositions prévues par la loi sur les hydrocarbures (art.43).
La procédure de conclusion des contrats d'hydrocarbures étant d'ordre public, l'agent de
l'Etat qui conclut délibérément un contrat d'hydrocarbures en violation de la loi est puni d'une servitude
pénale de trois ans à cinq et/ou d'une amende de cent à deux cents millions de francs congolais (artl87-
loi sur les hydrocarbures).
2°, Sortes des contrats d'hydrocarbures
Les droits d'hydrocarbures (d'exploration ou d'exploitation) octroyés sur la base du contrat
sont inscrits dans un registre tenu par le ministre des hydrocarbures. Ce registre peut être consulté aux
conditions prévues par le règlement des hydrocarbures.
Les droits d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures sont accordés en vertu des actes
dits "contrat de partage de production" ou "contrat de services par bloc".

a) Le contrat de partage de production


1) Objet du contrat de partage de production
Le contrat de partage de production est celui dont l'objet est le partage de la production d'hydrocarbures
entre l'Etat et la société ou le groupe de sociétés dans lequel la société nationale d'hydrocarbures détient
des parts. Les parties à ce contrat sont, d'une part, l'Etat et ; d'autre part, le contractant. Celui-ci est
entendu comme l'association constituée entre la société nationale d'hydrocarbures et une ou plusieurs
personnes morales de droit congolais ainsi que toute autre entité à laquelle l'association pourrait céder
un intérêt dans les droits et obligations du contrat
Le contrat de partage de production porte sur deux phases :
- la phase d'exploration [évaluation des découvertes d'hydrocarbures pour en déterminer la
commer ci alité) ;
- la phase d'exploitation (développement en vue de la production des hydrocarbures).
2) Conditions générales du contrat de partage de production
La loi détermine deux principes de base à appliquer lorsqu'il a été découvert des hydrocarbures
économiquement exploitables (art.45). Ces principes sont :
116

- la récupération des coûts exposés par le contractant (cette récupération est réalisée après
déduction des royalties dans la limite du cost stop ( art.l33-loi sur les hydrocarbures) ;
- le partage de la quantité d'hydrocarbures produits entre l'Etat et le contractant
Par ailleurs, le contrat de partage de production contient notamment les mentions suivantes :
- les coordonnées géographiques et la superficie du bloc (un bloc est une subdivision d'un bassin
sédimentaire où ont été mises en évidence des structures géologiques susceptibles de contenir
des hydrocarbures et sur lequel peut porter un droit d'hydrocarbures) ;
- le programme minimal des travaux d'exploration ainsi que l'obligation des dépenses y afférentes
pour la première période de validité et les périodes éventuelles de renouvellement ;
- les mesures relatives au respect de l'environnement ;
- les obligations concernant une découverte à caractère commercial et le développement d'un
gisement commercialement exploitable ;
- les modalités du partage de la production ;
- les modalités de participation de l'Etat ;
- les modalités de remboursement des coûts pétroliers
- les régîmes fiscal et douaniers ainsi que les impositions de toute nature ;
- les clauses de renégociation éventuelle conclues par voie d'avenant ;
- les projets d'infrastructures communautaires, de développement durable et les interventions
sociales contenus dans le cahier des charges ;
- les modalités de formation des agents et cadres congolais ;
- les modalités de règlement des différents et l'arbitrage ;
- toute autre condition particulière convenue entre les parties dans le respect, de la loi.
Le contrat de partage de production prend en cas de nullité, accord des parties, résiliation
pour violation de la loi ou des clauses du contrat, renonciation du contractant (la renonciation par un
membre du contractant ne met pas fin au contrat mais les parts du membre qui renonce reviennent à
l'Etat (art,47-loï sur les hydrocarbures). Le contrat prend aussi fin en cas d'expiration de la période
d'exploration sans découverte commerciale ainsi qu'en cas d'arrivée du terme.
3) Sanctions
Le manquement, par le contractant, à ses obligations donne lieu au paiement d'une amende
fixée par le règlement d'hydrocarbures et le contrat II peut entraîner, le cas échéant, la résiliation du
contrat (art 182,183,47 et 53 de la loi sur les hydrocarbures).
b) Le contrat de service
Le contrat de services est celui par lequel un tiers procède, pour le compte de l'Etat ou de
la société nationale d'hydrocarbures, à ses risques et frais, ou sur financement de l'Etat en cas de contrat
d'assistance technique, à la réalisation de tout ou partie des travaux pétroliers pour la mise en valeur d'un
bloc moyennant une rémunération adéquate en espèces.
117

A la différence du contrat de partage de production pour lequel la loi fixe les conditions
générales, les conditions et modalités de collaboration entre l'Etat ou la société nationale et le prestataire
des services sont définies dans le contrat (art.48 et 49-loi sur les hydrocarbures).

§3. Les droits d'hydrocarbures


1°. Caractères généraux de droits d'hydrocarbures
a) Définitions
Les droits d'hydrocarbures sont des prérogatives qui confèrent au contractant le droit de
procéder à l'exploration ou à l'exploitation des hydrocarbures.
L'exploration est l'activité visant à mettre en évidence des gisements d'hydrocarbures à
partir des données de prospection et en recourant aux techniques appropriées, y compris le forage.
L'exploitation est l'activité qui consiste à extraire des hydrocarbures à des fins commerciales. Elle couvre
les opérations comme le développement, la production et même l'abandon des puits et des gisements.

b) Portée des droits d'hydrocarbures


1) L'occupation du terrain
Dans le respect de la propriété de l'Etat sur le soi et le sous-sol ainsi que des droits des tiers,
le titulaire des droits d'hydrocarbures dispose, en vertu de son titre, de certaines prérogatives tant à
l'intérieur qu'à l'extérieur de son bloc [art.68-loi sur les hydrocarbures).
A l'Intérieur de son bloc, le titulaire peut :
- occuper les terrains nécessaires à son activité et aux industries qui s'y attachent, notamment pour
les fins de la construction d'installations industrielles, d'habitations et des loisirs (il doit
construire des installations minimales en vue de faciliter les opérations pétrolières) ;
- utiliser les ressources d'eau et de forêts pour les besoins de l'exploitation conformément à l'étude
d'impact environnements! et du plan de gestion environnementale de son projet ;
- creuser des canaux et construire des canalisations (une canalisation est un ensemble
d'infrastructures telles que les pipelines, les gazoducs, les oléoducs servant au transport des
hydrocarbures et de leurs produits).
A l'extérieur du bloc, le contractant peut établir des moyens de communication et de
transport de toute nature. La personne qui se rend coupable de destruction méchante d'installations ou
de canalisations, de détournement, de vol ou de recel d'hydrocarbures ou de produits pétroliers est
passible d'une servitude pénale de deux ans à cinq ans et d'une amende de cinquante à cent millions de
francs congolais (art.!88-loi sur les hydrocarbures).
2) La réparation des dommages causés aux tiers
Le contractant assume la responsabilité de tout dommage causé aux tiers du fait de ses
activités. A cet effet, il doit souscrire une police d'assurance aux conditions légales en vigueur et ensuite,
déposer une caution. Les dommages causés aux biens des tiers sont réparés à leur valeur réelle de
118

remplacement augmentée de moitié à moins que les biens aient été remis en état (art.71-loi sur les
hydrocarbures).
3) Les servitudes légales d'intérêt commun
A l'intérieur de son bloc, le contractant ne peut faire obstacle à l'exécution des travaux
d'utilité publique. Lorsqu'il n'en résulte aucun obstacle pour ses activités, les voies de communication
créées par le contractant peuvent être utilisées, moyennant une juste indemnisation, pour les travaux sur
les blocs voisins (les contractants voisins peuvent concourir à la réalisation des travaux d'intérêt commun
à leurs activités). Ces voies peuvent aussi être mises gratuitement à l'usage du public (art.72 et suiv.-loi
sur les hydrocarbures).
4) Responsabilité sociétale des entreprises pétrolières
Dans le cadre de sa responsabilité sociétale (art.76 et 77-loi sur les hydrocarbures), le contractant doit,
suivant les modalités fixées dans le contrat et conformément au règlement d'hydrocarbures :
- contribuer annuellement et de manière effective à la formation des nationaux dans le secteur des
hydrocarbures ;
- tenir compte de l'impact social de ses activités sur les populations et, de ce fait, il finance des
projets sociaux et de développement durable (contribution pour les Interventions sociales dans
la phase d'exploration et constitution d'une provision pour les interventions sociales dans la
phase d'exploitation),28
c) Cession et transmission des droits d'hydrocarbures
Par cession, il faut entendre dans ce contexte, toute opération ou transaction au terme de
laquelle s'opère un transfert entre les parties ou toute entité autre que les parties, de tout ou partie des
droits et obligations découlant du contrat d'hydrocarbures. Il demeure que les droits d'hydrocarbures
sont cessibles et transmissibles aux conditions fixées par la loi et le règlement d'hydrocarbures (art.78
et suiv.-lol sur les hydrocarbures). Dans tous les cas, cette cession implique :
- à peine de nullité, l'approbation préalablement par le ministre des hydrocarbures statuant après
avis du Conseil des ministres [elle est refusée en cas de non-respect du programme minimum
des travaux et des budgets y afférents en cours au moment de la cession) ;
- la preuve des capacités financières et techniques du cessionnaire ;
- le droit de préemption de la société nationale d'hydrocarbures ;
- en cas de cession ou transfert à une société affiliée, la garantie du contractant pour les obligations
du cessionnaire ;
- la taxation de la plus-value réalisée à la suite de la cession.

28
Le contractant doit aussi respecter la législation sur la sous-traitance (le sous-traitant étant entendu ici comme
toute personne physique ou morale fournissant du matériel ou effectuant des travaux et/ou des prestations de
services nécessaires pour le compte du contractant dans le cadre de ses activités ; ces travaux incluant
notamment la construction des infrastructures industrielles, administratives, socioculturelles nécessaires au
projet (art. 2, point 37~loi sur les hydrocarbures).
119

Lorsque la cession n'est pas approuvée, le cédant peut, soit continuer d'exécuter ses
obligations, soit renoncer à ses droits.
2°, Le droit d'exploration
a) Caractères du droit d'exploration
Le droit d'exploration est un droit exclusif accordé au contractant pour une durée de trois
(quatre ans pour les bassins aux conditions d'accès difficiles) à compter de l'entrée en vigueur. Cette
durée peut être prorogée de six afin de permettre la finalisation des travaux de forage et d'évaluation clé
la commercialité de la découverte (le délai de prorogation est cependant déductible de la période
d'exploration subséquente).
Pour le contractant ayant rempli correctement ses engagements, cette durée est
renouvelable deux fois pour une durée de trois ans moyennant restitution à l'Etat d'un rendu
correspondant au moins à la moitié de la superficie [art50-loî sur les hydrocarbures). En cas de
défaillance, le renouvellement est refusé ; le contrat est rompu sans préjudice du paiement d'une
indemnité compensatoire à l'Etat.
b) Obligations du bénéficiaire du droit d'exploration
En cas de découverte d'hydrocarbures, le contractant en informe le ministre des
hydrocarbures dans les sept jours suivants cette découverte (il en est de même en cas de découverte des
substances autres que les hydrocarbures). Dans les trente jours précédents l'expiration du droit
d'exploration et avant chaque renouvellement, le contractant établit à l'intention du ministre des
hydrocarbures, un rapport au ministre des hydrocarbures. Les données techniques qui y sont annexées
sont la propriété de l'Etat (art.58-loi sur les hydrocarbures).
Si le gisement est présumé commercialisable, les travaux de délimitation et d'évaluation
sont réalisés avec diligence ; un rapporte en est fait au ministre des hydrocarbures.
3°. Le droit d'exploitation
a) Conditions d'obtention du droit d'exploitation
Si l'existence d'un gisement commercialisable est établie, le contractant dispose d'un droit
d'exploitation de ce gisement A cet effet, il établit et soumet le plan de développement à l'approbation
du ministre dans un délai d'un mois. Le ministre statue par voie d'arrêté après avis du Conseil des
ministres.
Au terme de l'article 56 de la loi sur les hydrocarbures, ce plan indique :
- les données techniques et les coordonnées géographiques du gisement ;
- l'évaluation des réserves et des ressources en hydrocarbures ainsi que leurs qualités ;
- l'évaluation du nombre des puits nécessaires à l'exploitation du gisement ;
- la description des installations de développement et de production ;
- le coût de développement et de production ;
- le profil de production ;
- la date de début de la production initiale ;
120

- l'étude d'impact environnement et social préalable assortie de son plan de gestion dûment
approuvé ;
- le plan de développement de production et d'utilisation du gaz associé ;
- le plan de contribution au développement des entités et communautés locales concernées (ce
plan est contenu dans le cahier des charges).
b) Caractères du droit d'exploitation
Le droit d'exploitation est exclusif; il est accordé pour une durée qui ne peut excéder vingt
ans. Cette durée peut être renouvelée une seule fois pour un terme maximal de dix ans aux conditions
fixées par le règlement d'hydrocarbures (art.59-loi sur les hydrocarbures).
Le droit d'exploitation est accordé à travers l'arrêté ministériel d'approbation du plan de
développement et de production. Cet arrêté détermine aussi la superficie du bloc d'exploitation ou
périmètre couvert par ce droit.
Le bloc d'exploitation est un polygone régulier de forme simple représentant la projection
verticale du gisement. 11 peut cependant être étendu, à la demande du contractant, au cas où le gisement
le gisement lui-même s'étend au-delà des limites fixées par l'arrêté. Si le gisement s'étend sur un bloc
déjà couvert par un droit d'exploration, les contractants concernés sont tenus de conclure un accord pour
son exploitation.
c) Obligations du contractant
Le contrat bénéficiaire du droit d'exploration a les obligations suivantes :
- le commencement des travaux de développement dans les douze mois qui suivent L'approbation
du plan de développement et de production (à peine de déchéance du titre sans indemnité) ;
- le respect des exigences environnementales et d'optimisation de la production (il se soumet pour
ce faire aux opérations d'approbation des programmes de travaux et des budgets, de contrôle et
d'inspection aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures) ;
- la production, à l'intention du ministre des hydrocarbures, des rapports périodiques sur les
opérations de développement et de production, le mesurage des hydrocarbures produits, les
estimations de la future production, l'état du gisement et des réserves ainsi que sur la survenance
de tout incident lors des opérations d'exploitation.
d) Des gaz et des hydrocarbures non conventionnels
1) Du gaz naturel associé
Le gaz naturel associé est un hydrocarbure gazeux coexistant de quelque façon que ce soit,
avec le pétrole dans un réservoir et produit à l'occasion de l'exploitation du pétrole. Le contractant
accorde, à cette ressource, les mêmes diligences que celles prévues pour les hydrocarbures liquides
auxquels il est associé (évaluation des réserves, établissement des simulations de production,
établissement d'un plan de développement, de production et d'utilisation des gaz naturels associés -
art.85-îoi sur les hydrocarbures).
121

Dans le respect des exigences environnementales, les gaz naturels associés produits sont
affectés à diverses fins : autoconsommation dans les opérations pétrolières, réinjection dans les
gisements pour en améliorer la qualité, consommation nationale, exportation. A défaut d'être utilisés,
les gaz ainsi produits sont la propriété de l'Etat qui les acquiert, sans indemnité aux conditions fixées
dans un avenant au contrat, et les fait valoriser par les partenaires ayant les capacités techniques requises.
La production des hydrocarbures liquides (cas des condensais et du pétrole de gaz liquéfié)
à partir du gaz naturel associé est réalisée en vertu d'un avenant au contrat d'hydrocarbures.
2) Des gaz naturels non associés
Le gaz naturel non associé est un hydrocarbure gazeux formant un gisement spécifique
isolé de celui du pétrole. Le contractant qui le découvre en informe, en toute diligence, le ministre des
hydrocarbures. Il en est de même des informations sur la présomption de commercialité et la
commercialité du gisement (art.89 et suiv.-loi sur les hydrocarbures).
Lorsque le gisement de gaz naturel non associé est commercialisable, le contractant soumet
au ministre des hydrocarbures un plan de développement et de production en vue de la conclusion d'un
avenant fixant les conditions d'exploitation du gaz.
Le droit d'exploitation du gaz naturel non associé est accordé pour une durée qui ne peut
dépasser vingt-cinq ans. Cette durée est renouvelable une seule pour un terme maximal de dix ans aux
conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures. Les conditions d'utilisation du gaz naturel non
associé (notamment dans les opérations d'exploitation d'hydrocarbures liquides, autres usages
industriels, production d'électricité...) sont fixées par l'avenant au contrat d'hydrocarbures.

3) Les hydrocarbures non conventionnels


D'après l'article 95 de la loi sur les hydrocarbures, les hydrocarbures non conventionnels
sont notamment : les bitumes, les schistes bitumineux, les sables aspartiques, les gaz de charbon et les
gaz de houille ainsi que les gaz des schistes. Les conditions d'obtention des droits sur les hydrocarbures
non conventionnels sont identiques à celles prévues pour les autres catégories d'hydrocarbures.
Cependant, la durée d'exploration des hydrocarbures non conventionnels ne peut excéder dix ans ; celle
de l'exploitation ne peut excéder trente-cinq ans, en ce comprise la période de renouvellement (art.96-
loi sur les hydrocarbures).
Les modalités d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures non conventionnels sont
fixées dans le contrat. Les hydrocarbures non conventionnels et les hydrocarbures conventionnels ne
peuvent être explorés ou exploités en vertu d'un même contrat. Le titulaire des droits d'hydrocarbures
non conventionnels qui découvre des hydrocarbures conventionnels en informe immédiatement le
ministre. Il peut solliciter la conclusion d'un contrat distinct (art. 99-loin sur les hydrocarbures),
122

§4. Les activités d'hydrocarbures en val


1 °, Conditions d'exercice des activités d'hydrocarbures en aval
a) L'autorisation d'exercice des activités d'hydrocarbures en aval
La loi prévoit cinq activités d'hydrocarbures en aval (art. 100-loi sur les hydrocarbures). Il s'agit des
activités suivantes :
- le raffinage ;
- le transport-stockage des produits pétroliers ;
- la fourniture des produits pétroliers (amener les produits pétroliers en consignation sur le
territoire national en vue de les mettre à la disposition des importateurs agréés) ;
- l'importation et la commercialisation des produits pétroliers ;
- l'industrie chimique,
La réalisation de ces activités obéît à des strictes normes de contrôle sur la sécurité des
personnes et des biens, la qualité et la quantité des produits ainsi que la protection de l'environnement
Cette réalisation est subordonnée à l'obtention d'une autorisation délivrée aux conditions prévues, dans
chaque cas, par le règlement d'hydrocarbures.
b) Obligations des exploitants des activités de l'aval pétrolier
Les obligations de base des personnes qui exercent les activités de l'aval pétrolier sont :
- la conformité des installations aux conditions fixées par la réglementation des hydrocarbures ;
la capacité à répondre à tout moment à la demande nationale en produits pétroliers ;
- le respect de la priorité due aux établissements financiers et bancaires installés en République
Démocratique du Congo et qui offrent des conditions financières et techniques égales à celles
des concurrents étrangers ;
- le respect de la législation interne sur les assurances des installations et des matériels ;
- la contribution à la formation des nationaux ;
- la remise en état des sites à la fin de l'exploitation.
En plus de toute autre sanction prévue par le droit commun, le ministre des hydrocarbures
peut retirer ou refuser le renouvellement de l'autorisation lorsque le détenteur n'a pas accompli ses
obligations (art.l85-loi sur les hydrocarbures).
c) Principes de l'approvisionnement du pays en produits pétroliers
L'approvisionnement du pays en produits pétroliers obéit aux principes suivants :
- la sauvegarde de la sécurité publique ;
- la régularité et la stabilité ;
- la conformité des activités aux normes de protection de l'environnement ;
- l'égalité d'accès des consommateurs aux produits et aux services de qualité ;
- l'établissement d'un marché libre et compétitif par l'élimination de toute forme de
discrimination et de traitement préférentiel (prohibition formelle des pratiques
anticoncurrentielles - art.l05~ioï sur les hydrocarbures) ;
123

- la création des conditions favorables aux nouveaux opérateurs et investisseurs afin de


développer et de diversifier les infrastructures de distribution et d'approvisionnement.
2°. Règles particulières aux activités de l'aval pétrolier
a) Commercialisation des produits pétroliers
La commercialisation des produits pétroliers entrant sur le territoire national est faite aux conditions
suivantes (art.106 et suiv.-loi sur les hydrocarbures) :
- la consignation des produits avant leur mise à la disposition des importateurs agréés par le
ministre des hydrocarbures qui les acquièrent sous douane pour les livrer ex-dépôt à des fins de
vente ou de consommation ;
- l'autorisation préalable du ministre des hydrocarbures est requise pour le chargement,
l'enlèvement, le transfert et le déchargement des produits pétroliers ;
- application du principe de libre accès des tiers moyennant frais de passage pour le transport
canalisation ;
- respect des dispositions réglementaires pour l'aménagement et l'exploitation des dépôts des
produits pétroliers, des infrastructures de distribution, les spécifications et consignes des
camions et wagons citernes ainsi que des barges pétrolières ;
- l'autorisation préalable du ministre des hydrocarbures est requise pour les activités de
distribution de gaz butane ou de gaz du pétrole liquéfié.
Dans tous les cas, le détenteur d'une autorisation d'exploitation des activités de l'aval
pétrolier doit respecter, telles qu'elles sont définies par le règlement d'hydrocarbures (ou à défaut des
normes internationales), les normes de qualité des produits, d'hygiène et de sécurité des installations
ainsi que des biens et des personnes (art. 113-loi sur les hydrocarbures).
b) La constitution des stocks stratégiques et des stocks de sécurité des produits pétroliers
L'Etat constitue et maintient, par l'intermédiaire de la société nationale d'hydrocarbures et
pour toutes les catégories des produits pétroliers, un niveau minimal des stocks équivalant à soixante
jours de consommation (art.H6-loi sur les hydrocarbures). Ces stocks stratégiques permettent d'assurer
la sécurité du territoire et de sauvegarder les besoins immédiats dans les circonstances exceptionnelles.
Une obligation similaire pèse sur les sociétés exerçant les activités d'importation et de
commercialisation à raison d'au moins vingt pourcents des volumes déclarés pour Sa consommation au
cours de l'année précédente. Ces volumes peuvent être relevés, sur décision du ministre, à cinquante
pourcents. Dans tous les cas, ces stocks de sécurité sont distincts des stocks opérationnels destinés à
l'approvisionnement des consommateurs. Ils demeurent la propriété des sociétés qui les constituent, sans
préjudice du contrôle de l'Etat effectué aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures.
c) Raffinage et transformation des produits pétroliers
Le raffinage consiste à traiter, par des procédés physico-chimiques, les hydrocarbures en
vue de l'obtention des produits marchands ou des produits dérivés ou semi-finis commercialisâmes. La
transformation est un procédé chimique ou mécanique qui consiste à changer la nature d'un hydrocarbure
124

ou d'un produit d'hydrocarbure en en obtenir un ou plusieurs produits dérivés finis ou semi-finis


commercialisables.
La réalisation de des activités de raffinage et de transformation est soumise à une
autorisation préalable du ministre des hydrocarbures aux conditions fixées par le règlement des
hydrocarbures (art. 119-loi sur les hydrocarbures). Les détenteurs d'une telle autorisation doivent, à prix
égal et à quantité comparable, s'approvisionner en priorité sur le territoire national pour leurs besoins en
hydrocarbures. Par ailleurs, seuls les bénéficiaires d'une autorisation d'importation ou de distribution des
produits pétroliers sont autorisés à s'approvisionner en raffinerie pour alimenter le marché national.

Section 2, OBLIGATIONS DES ENTREPRISES PETROLIERES


La loi sur les hydrocarbures prévoit des dispositions relatives au régime fiscal et douanier
auquel sont assujettis les opérateurs économiques du secteur des hydrocarbures. Ceux d'entre eux qui
bénéficient des dispenses d'impôts doivent obtenir des certificats de non-imposition délivrés par la
Direction générale des impôts ou la Direction générale des douanes et accises (art.!23-loi sur les
hydrocarbures).
§1. Régime fiscal et douanier des opérations d'hydrocarbures
Les opérations d'hydrocarbures en amont sont soumises à un régime fiscal et douanier
déterminé par la loi sur les hydrocarbures, le règlement d'hydrocarbures et le contrat d'hydrocarbures.
En ce qui concerne les activités d'hydrocarbures en aval, elles demeurent soumises au
régime fiscal et douanier de droit commun ainsi qu'aux droits, taxes et redevances prévues par la
législation en vigueur, à l'exception de l'activité de fourniture (art.!52-Ioi sur les hydrocarbures).
Cependant, les opérations de canalisations sont taxées d'une redevance superficiaire dont le taux est fixé
par le règlement d'hydrocarbures et le contrat (art.!53-loi sur les hydrocarbures).
Le régime de change applicable à toutes les activités d'hydrocarbures (en amont et en aval)
est fixé par la Banque centrale du Congo (art. 151 et 154-loî sur les hydrocarbures).
1 °. Régime fiscal des opérations d'hydrocarbures en amont
a) Catégorisation des zones fiscales et nomenclatures des impositions
Les blocs pétroliers sont, en raison des caractéristiques géologiques et environnementales
et aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures, catégorisés en quatre zones fiscales (art.124-
loi sur les hydrocarbures). La localisation du bloc détermine le statut fiscal auquel est assujetti
l'exploitant.
Dans tous les cas, et sous réserve des exonérations fiscales éventuelles, la loi sur les hydrocarbures
- prévoit seize impositions auxquelles le contractant est assujetti (art. 125)
- les royalties, la part du profit oil de l'Etat et la part de l'excessoil de l'Etat ;
- divers bonus (signature, droit d'exploration, renouvellement de droit d'exploration et
d'exploitation, avenant et bonus de première production) ;
- la redevance superficiaire et la taxe statistique ;
125

- le paiement d'un document administratif;


- l'impôt exceptionnel sur les rémunérations des nationaux ;
- la taxe sur la valeur ajoutée à l'intérieur sur la consommation locale en phase d'exploitation ;
- la taxe sur toute forme de cession des droits ou d'intérêts en phase d'exploration et d'exploitation.
b) Fiscalité du contrat de partage de production
Le contrat de partage de production donne lieu au paiement des bonus, des royalties et de
la redevance superficiaire. En ce qui concerne le contrat des services, l'article 139 de la loi sur les
hydrocarbures dispose que le prestataire des services est rémunéré pour ses dépenses d'exploration et
ses opérations d'exploitation sans intérêt et pour l'investissement de développement avec intérêt. Le
régime fiscal qui lui est appliqué est fixé dans le contrat
1) Le bonus
Le bonus est une prime non remboursable payable à l'Etat par le contractant et dont
l'exigibilité est liée à la survenance de certains événements. Au terme de l'article 126 de la loi sur les
hydrocarbures, les six événements donnant lieu au paiement d'un bonus sont :
- la signature du contrat par les parties ;
- l'enregistrement et le renouvellement du droit d'exploration ; le renouvellement du droit
d'exploitation ;
- la signature de l'avenant ;
- la production du premier baril (un baril équivaut à 158,98722 litres à la température de 15° Q.
Les taux des divers bonus sont déterminés par voie réglementaire aux conditions fixées par
le règlement d'hydrocarbures et le contrat et en tenant compte de la zone fiscale de localisation du bloc.
2) Les royalties
Les royalties sont des redevances payées à l'Etat par le contractant et prélevées sur la base
de la production nette. La production nette est la production totale des hydrocarbures liquides diminuée
de toutes eaux et de tous sédiments produits, de toutes quantités des hydrocarbures réinjectées dans les
gisements, utilisées ou perdues aux cours des travaux pétroliers. L'assiette des royalties est fixée, après
avis du ministre des hydrocarbures, sur la quantité des hydrocarbures produits à la tête du puits après
déduction des eaux et sédiments produits, des quantités utilisées dans les opérations pétrolières et des
coûts de transport et des installations de production jusqu'au point d'exportation. Elles sont perçues soit
en nature soit en espèces (art. l27-loi sur les hydrocarbures).
Le règlement d'hydrocarbures et le contrat déterminent les modalités de perception des royalties. Les
taux avec la zone fiscale dans laquelle le bloc est situé ; les minimas non absolus étant de 12,5% dans la
zone A, 11% dans la zone B, 9,5% dans la zone G et 8% dans la zone D (art.!28-loi sur les
hydrocarbures).
3) la redevance superficiaire
La redevance superficiaire est payée annuellement sur la base de la superficie du bloc, tant en phase
d'exploration qu'en phase d'exploitation [art!29-loi sur les hydrocarbures). Le taux est de :
126

- l'équivalent en francs congolais de 100$/km2 pour la phase d'exploration ;


- l'équivalent en francs congolais de 500$/km2 pour la phase d'exploitation.
4) Récupération des coûts des travaux pétroliers
La loi permet au contractant de récupérer progressivement les coûts engagés pour la
réalisation des travaux pétroliers [exploration et exploitation) à travers le costoil (part de la production
retenue par le contractant au titre de remboursement des coûts engagés pour la réalisation des travaux
pétroliers) et dans la limite du coststop (part définie, en pourcentage de la production d'hydrocarbures,
limitant le niveau de la récupération des coûts encourus par le contractant). Les coûts excédant le cost
stop et constituant l'excessoil est partagé, à parts égales, entre l'Etat et le contractant à l'expiration du
contrat de partage de production et suivant les modalités fixées par le règlement d'hydrocarbures et le
contrat
Les modalités de récupération sont déterminées par le règlement d'hydrocarbures et le
contrat. D'après l'article 131 de la loi sur les hydrocarbures, les coûts récupérables sont : les coûts
d'exploration, de développement et d'exploitation, les coûts opératoires et les coûts de fonctionnement
Ne sont pas cependant récupérables, les bonus, les coûts encourus avant l'octroi des droits
d'hydrocarbures ainsi que les redevances (art!32-loi sur les hydrocarbures). Il en est de même des
amendes, pénalités et autres paiements dus par le contractant, ses fournisseurs, sous-traitants et
prestataires des services du fait de la violation de la législation fiscale ou douanière (artl42-loi sur les
hydrocarbures).
Les coûts sont récupérés sur la production après déduction des royalties et dans la limite du
pourcentage annuel du cost stop et en fonction du niveau du prix du baril sur le marché ainsi que du
volume cumulé de la production des réserves prouvées. Dans tous les cas, la hauteur de la part allouée
à la récupération des coûts ne peut excéder 55% dans les zones fiscales A et B, 60% dans la zone C et
65% dans la zone D (artl33-loi sur les hydrocarbures).
5) Partage du profit ail et du super profit ail
La part qui se dégage après le prélèvement des royalties et du cost stop est appelé profit ail.
Elle est partagée aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures et le contrat, et suivant un
barème progressif, entre l'Etat et le contractant. Dans tous les cas, la part du profit revenant à l'Etat ne
peut être inférieure à 45% pour la zone À, 40% pour les zones B et C et 35% pour la zone D (artl35-loi
sur les hydrocarbures).
Le super profit ail est le surplus de revenu qui se dégage après la récupération de l'ensemble
des coûts " et la prise en compte de la rentabilité fixée par le contractant après une hausse de prix des
hydrocarbures. En cas de réalisation de ce profit exceptionnel, le partage se fait en faveur de l'Etat
suivant les modalités fixées par le règlement d'hydrocarbures et le contrat.
6) Responsabilité sociétale du contractant
La loi sur les hydrocarbures définit la responsabilité sociétale comme la contribution des entreprises
pétrolières aux enjeux du développement durable en faveur des populations directement affectées par
127

les travaux pétroliers (art.2, point 32} et l'organise en ses articles 137 à 139. Les coûts engagés à cet»
effet sont inclus dans le cost ail. Suivant les modalités définies dans le règlement d'hydrocarbures et le
contrat, le contractant s'acquitte chaque année d'une contribution destinée à :
- la formation des agents de l'Etat dans le secteur des hydrocarbures ;
- l'effort d'exploration des bassins sédimentaires ;
- les interventions sociales [art.77 et 137-loî sur les hydrocarbures) ;
- le fonctionnement de la banque des données pétrolières et gazières ;
- la participation de la République Démocratique du Congo aux organisations internationales du
secteur des hydrocarbures.
La contribution annuelle pour les interventions sociales n'est due qu'en phase d'exploitation. Elle
correspond à 0,5% de la part du profit ail du contractant
2°. Régime douanier des activités d'hydrocarbures en amont
a) Portée de l'application du régime de droit commun
En principe, le contractant est soumis au régime douanier de droit commun. Mais sans
préjudice de la législation en vigueur en matière de contrôle et d'inspection des importations et des
exportations, les opérations d'importation et d'exportation des biens spécifiquement destinés aux
opérations pétrolières ainsi que de celles portant sur l'exportation d'hydrocarbures bruts sont soumises à
régime particulier (artl40-loi sur les hydrocarbures).

b) Importation des biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières


Les biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières sont importés par le
contractant et exclusivement dans le cadre des activités d'hydrocarbures en amont en franchise totale
des droits et taxes à l'importation (art. 143 et 147-loi sur les hydrocarbures). Ce régime est applicable,
après approbation du ministre des finances, à de nouveaux biens dont l'utilisation est rendue nécessaire
par l'évolution de la technologie.
Il est fait application du régime d'admission temporaire normale avec dispense de
cautionnement aux, biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières et importés à titre
provisoire par le contractant Lorsque les biens importés sous le régime préférentiel sont affectés à
d'autres usages, échangés ou cédés à des tiers, le contractant en avise l'administration des douanes en
vue de régularisation, de changement de régime et, éventuellement, de la perception des droits et taxes
de douane.
c) Exportation et réexportation des biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières
Certains biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières bénéficient de la franchise totale des
droits et taxes à l'exportation ou à la réexportation. Il s'agît des biens ci-après :
- les carottes et échantillons géologiques ;
- les échantillons d'hydrocarbures bruts ;
128

- les échantillons d'huile et de produits chimiques ;


- les biens importés sous le régime de la franchise.
Le contractant bénéficie d'un régime de franchise totale pour les opérations d'exportation
temporaire des biens spécifiquement destinés aux opérations pétrolières allant à l'étranger dans le cadre
des échanges sous garantie ou en réparation. Par ailleurs, les hydrocarbures produits en République
Démocratique du Congo sont exportés en franchise totale des droits et taxes à l'exportation (art.149 et
150 de loi sur les hydrocarbures).
§2. La protection de l'environnement
L'octroi d'un droit d'hydrocarbures est conditionné par l'approbation d'une étude d'impact
environnemental et social ainsi que d'un plan de gestion environnementale du projet dans les conditions
et suivant la procédure prévue par la loi portant principaux fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement (art.!57-loi sur les hydrocarbures}. Les obligations environnementales prévues par la
loi sur les hydrocarbures s'appliquent immédiatement aux titulaires des droits d'hydrocarbures
régulièrement acquis sous l'ancienne législation (art,198).

1 °. Préservation des aires protégées et du patrimoine culturel


a) Des aires protégées et des zones d'interdiction
1) Les aires protégées
Les activités d'hydrocarbures en amont sont interdites dans les aires protégées et les zones
interdites, à moins que ces espaces aient été déclassés conformément à la législation sur l'environnement,
notamment pour cause d'utilité publique (art.!55-loi sur les hydrocarbures). Il en est de même des
alentours des villes, villages et agglomérations, puits et conduites d'eau, édifices publics et travaux
d'utilité publique, lieux considérés comme sacrés, voies de communication, ouvrages d'art ainsi que dans
leurs périmètres d'influence. Les travaux peuvent néanmoins y être autorisés en cas d'accord préalable
avec le concessionnaire du sol concerné, les propriétaires des immeubles ou leurs ayants-droit et
moyennant une indemnisation (art. l58-ioï sur les hydrocarbures). L'accord ainsi trouvé est validé par le
Gouvernement central sur l'avis technique du Gouvernement provincial et des entités territoriales
décentralisées.
2) Des zones interdites
Lorsque des droits d'hydrocarbures ont déjà été octroyés, le ministre des hydrocarbures
peut, sur proposition du Gouverneur de province, soumettre les travaux à certaines conditions ou les
interdire dans un" périmètre donné sans que le contractant puisse prétendre à une indemnisation. Une
telle mesure peut être prise notamment pour la protection des édifices et agglomérations, sources, voies
de communication, ouvrages d'arts et travaux d'utilité publique. Cette mesure est considérée comme un
cas de force majeure qui fait cesser les droits attachés à l'exercice des activités d'hydrocarbures
préexistants [art.!59-loi sur les hydrocarbures). L'Etat peut cependant autoriser le contractant à transférer
ses droits sur un autre bloc.
129

b) Protection des populations et du patrimoine culturel


En vue de la protection des personnes et de leurs biens contre les conséquences des activités
d'hydrocarbures, la loi prévoit les mesures suivantes (art.160-162 de la loi sur les hydrocarbures) :
- indemnisation des ayants droits du sol privés de la jouissance du sol du fait de l'occupation ou
de la modification du terrain ;
- établissement, aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures, d'un plan d'urgence de
bord contre la pollution par les hydrocarbures et les produits pétroliers (produits provenant des
hydrocarbures ou extraits en vertu d'un droit d'hydrocarbures à des fins commerciales) ; audit
environnemental de tout ouvrage d'hydrocarbures présentant un risque pour
l'environnement et la pollution.
Par ailleurs, le contractant qui découvre tout indice archéologique doit en informer, par écrit et sans
délai, l'autorité de l'entité territoriale décentralisée, en indiquant sa localisation géographique et
géologique. L'autorité ainsi saisie assure la protection du site ou le déplacement des indices pour
conservation auprès du ministre des hydrocarbures dans un délai de soixante jours à compter de l'avis
de découverte. A défaut, le contractant y pourvoit (artl63-loi sur les hydrocarbures).
2°, Travaux d'abandon, torchage des gaz, hygiène et sécurité
a) Les travaux d'abandon
Le contractant doit, à sa charge et conditions prévues par la législation sur les
hydrocarbures, remettre le site en état et réaliser les opérations d'abandon à la fin des travaux
d'exploration ou d'exploitation et chaque fois qu'une partie du bloc est abandonnée. A cette fin, le
contractant constitue, dès la production du premier baril, une provision d'abandon par des versements
réguliers logés dans un compte séquestre ouvert auprès de la Banque centrale (art!69-loï sur les
hydrocarbures). Ce compte ne peut faire l'objet de quelque saisie ou nantissement et la provision ainsi
constituée ne peut être libérée que pour la réalisation exclusive des travaux d'abandon. Les coûts
d'abandon destinés à la remise en état d'un site sont compris dans le costoil et récupérables (art. 172 et
131 de la loi sur les hydrocarbures).
La mise en état du site implique :
- l'identification de l'environnement le plus approprié ;
- la consultation de la population locale ;
- la comparaison de l'environnement initial du site avec l'environnement estimé à la fin des
travaux d'hydrocarbures ;
- le plan d'abandon du site et l'estimation du coût des travaux d'abandon.
Le ministre des hydrocarbures approuve le plan d'abandon. H délivre le certificat d'exécution qui
sanctionne la réalisation, par le contractant de son obligation de remise en état du site. Cependant, le
contractant demeure responsable de tout dommage survenu après l'abandon définitif du site au cas où
ce dommage est la conséquence des activités d'hydrocarbures (art.167-168 de la loi sur les
hydrocarbures).
130

b) Le torchage des gaz


Le torchage est un procédé qui consiste à brûler à l'atmosphère le gaz naturel associé au
pétrole brut lors de l'exploitation. Cependant, la loi sur les hydrocarbures (art. 174) dispose que le gaz
naturel résultant des opérations des hydrocarbures doit, dans la mesure du possible, être conservé pour
la vente, la réinjection ou pour d'autres emplois commerciaux ou industriels. Ainsi, le torchage du gaz
est, en principe, interdit.
Mais le 'ministre des hydrocarbures peut, en concertation avec celui de l'environnement et aux conditions
prévues par le règlement d'hydrocarbures, accorder une autorisation de torchage dans le cadre des tests,
des opérations ponctuelles ou de récupération assistée.
c) Hygiène et sécurité
Le Gouverneur de province peut, pour des raisons de sécurité et à la demande du
contractant, définir une zone d'interdiction aux tiers dans le périmètre couvert par les droits
d'exploitation. Par ailleurs, le Premier ministre peut, par décret, déclarer une zone interdite à des activités
d'hydrocarbures au nom de l'intérêt général et, notamment, pour des raisons de défense nationale, de
sécurité des populations, de l'économie ainsi que de l'incompatibilité entre ces activités et la protection
de l'environnement.
Le contractant établit, conformément à la législation sur les hydrocarbures, des normes et
consignes de sécurité à l'attention de son personnel et du public, ïl veille à prévenir et à éliminer les
causes des dangers inhérents à ses activités et affectant la sécurité et la salubrité publique, la conservation
des gisements, les sources d'eau, les voies publiques et l'environnement (art 176 à 181 de la loi sur les
hydrocarbures).
131

Conseils bibliographiques
1. BakandejavraMpungu Grégoire, Droit minier et des hydrocarbures en Afrique centrale : Pour
gestion rationnelle, formalisée et transparente des ressources naturelles, Larder, Bruxelles,
2009
2. Bambi Kabashi Adolphe ; Droit minier congolais, 2015
3. Dieudonné Tshizanga et Placide Muamba, "Promotion de la sous-traitance et des chaînes des
valeurs dans l'exploitation des ressources naturelles en République Démocratique du Congo",
in Rapport sur l'état des lieux de la sous-traitance et la mise sur pied d'une plate-forme de
monitoring de la sous-traitance, Lubumbashi, 2014
4. KalungaTshikala Victor ; Droit minier et développement durable ; Thèse de doctorat en droit,
Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2008
5. Kilomba Ngozi M., "Le règlement des conflits fonciers régis par la coutume en droit congolais",
in La loi du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et
régime des sûretés au Congo. Trente ans après : quel bilan ? Essai d'évaluation, éd. Kazi,
Kinshasa, 2004, pp. 183-195
6. KitopïKimpinde A. ; "La place de l'exploitation minière artisanale dans le nouveau code minier"
; in Rapport du Séminaire sur l'exploitation minière artisanale au Katanga ; Lubumbashi, Juin
2004, pp.25-30
7. MukendiwaFwanaEméry ; Droit minier congolais ; Vol 1 : Principes de gestion du domaine
minier ; Juricongo, Kinshasa, 2005
8. Mukendji - a - Ngombe ; Législation minière en République Démocratique du Congo ; Vol. 1,
EDAP, Lubumbashi, 2001
9. MulumbaLukoji ; "La législation minière en Afrique. Pourquoi faire ? Cas de la législation
minière zaïroise" ; in Zaïre-Afrique, n° 241, Janvier 1990, pp.7-25
10. NyemboShabanï. L'industrie du cuivre dans le monde et le progrès économique du copperbelt
africain ; La renaissance du livre, Bruxelles, 1975
11. Thierry Téné, "La sous-traitance dans le secteur minier en RDC", in Mining and Business, n°6,
Mai-Juin 2016, pp.26-27
12. WatshimunaKïkatwe Jean, La responsabilité sociétale des entreprises minières en République
Démocratique du Congo, Thèse de doctorat [Université de Lubumbashi), 2018
13. YavKatshung Joseph et Bambi Kabashi Adolphe, Le régime juridique de la sous-traitance dans
le secteur privé en RD Congo. Commentaires de la loi n°17/001 du 8/02/2017 fixant les
principes applicables à la sous-traitance dans le secteur privé, Presses Universitaires de
Kolwezi, Kolwezi, 2017
132

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1. ADMINISTRATION DES RESSOURCES DU SOUS-SOL EN RDC ......................... 9
Section 1 : Conditions d'accès aux ressources du sous-sol.................................................................. 9
§1. L'accès aux mines et aux carrières............................................................................................. 9
§2. Administration des hydrocarbures ........................................................................................... 20
Section 3. Encadrement des investissements du secteur des mines et des hydrocarbures................. 22
§1. Les garanties de l'Etat .................................................................................................................. 22
§2, Stabilité des avantages et régime de change ............................................................................ 24
CHAPITRE 2 LES PROCEDURES MINIERES .................................................................................. 29
Section 1. Eligibilité aux opérations des mines et des carrières ........................................................ 29
§1. Eligibilité à la prospection des substances minérales .............................................................. 29
§2. Eligibilité à la recherche et l'exploitation des substances minérales 1°. Personnes éligibles.. 30
Section 2, Déroulement des procédures minières.............................................................................. 32
§1. Des droits miniers ou de carrières soumis à appel d'offres...................................................... 32
§2. Des droits miniers et de carrières non soumis à appel d'affres 1 °, Introduction et recevabilité
de la demande................................................................................................................................ 33
§3. Contentieux minier .................................................................................................................. 39
CHAPITRE 3. OBLIGATIONS DES TITULAIRES DES DROITS MINIERS ET DE CARRIERES42
Section 1. Obligations administratives et sociales............................................................................. 42
§1. Commencement des travaux et paiement des droits superficiaires ......................................... 42
§2. La responsabilité sociale du titulaire des droits miniers ou de carrières 1 °. La responsabilité
sociétale des titulaires des droits miniers et de carrières ................................................................... 45
§3. Sanctions aux obligations administratives et sociales ............................................................. 50
Section 2. Protection de l'environnement et du patrimoine culturel et conditions d'hygiène et de
sécurité .............................................................................................................................................. 51
§1. Protection de l'environnement et du patrimoine culturel 1 °. La protection de l'environnement
....................................................................................................................................................... 51
§2. Hygiène et sécurité et régime d'utilisation des infrastructures ................................................ 53
§3. Rapports entre le titulaire et les pouvoirs publics.................................................................... 55
CHAPITRE 4. LES DROITS MINIERS ET DE CARRIERES ........................................................... 58
Section 1. Les droits miniers ............................................................................................................. 58
§1, Le droit de recherches minières : le permis de recherches ...................................................... 58
§2. Les droits miniers d'exploitation ............................................................................................. 61
Section 2, Les droits de carrières....................................................................................................... 71
§1. Administration des carrières .................................................................................................... 71
§2, La recherche des produits de carrières .................................................................................... 72
133

§3. L'exploitation des produits de carrières ................................................................................... 74


Section 3 : L'artisanat minier ............................................................................................................. 80
§1. Conditions de l'exploitation minière artisanale ....................................................................... 80
§2. Commercialisation des produits de l'exploitation minière artisanale ...................................... 84
CHAPITRE 5. FISCALITE MINIERE ................................................................................................. 89
Section 1. Caractères de la fiscalité minière ...................................................................................... 89
§1. Assujettissement à la fiscalité minière..................................................................................... 89
Section 2. Régime douanier des opérations minières ........................................................................ 92
§1. Conditions du bénéfice du régime préférentiel........................................................................ 92
§2, Tarification des droits de douanes ........................................................................................... 94
Section 3. Régime fiscal et parafiscal des opérations minières et de carrières .................................. 95
CHAPITRE 6. LES CONTRATS MINIERS ...................................................................................... 104
Section 1. Les sûretés minières ....................................................................................................... 104
§1. Les hypothèques minières ..................................................................................................... 104
§2. Les sûretés mobilières ........................................................................................................... 107
Section 2. Amodiation et cession les droits miniers ........................................................................ 107
§1. Le contrat d'amodiation ......................................................................................................... 107
§2, Cession, transmission et option des droits miniers et de carrières ........................................ 109
CHAPITRE 7. LES ACTIVITES D'HYDROCARBURES ................................................................ 113
Section 1. REALISATION DES ACTIVITES D'HYDROCARBURES EN AMONT .................. 113
§1. La prospection des hydrocarbures ......................................................................................... 113
§2, L'exploration et l'exploitation des hydrocarbures .................................................................. 114
§3. Les droits d'hydrocarbures..................................................................................................... 117
§4. Les activités d'hydrocarbures en val ...................................................................................... 122
Section 2, OBLIGATIONS DES ENTREPRISES PETROLIERES ............................................... 124
§1. Régime fiscal et douanier des opérations d'hydrocarbures .................................................... 124
§2. La protection de l'environnement .......................................................................................... 128
Conseils bibliographiques ................................................................................................................... 131

Vous aimerez peut-être aussi