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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Faculté de Droit
Département de Droit économique et social
Par
Lubumbashi 2018
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INTRODUCTION
Le droit minier et des hydrocarbures est la branche du droit dont les règles régissent les
opérations relatives à la prospection, la recherche ou exploration, l'exploitation, le traitement, le
transport et la commercialisation des substances minérales.1
1 °. Caractères du système minier congolais
Les conditions de leur exploitation dépendent, dans chaque Etat, du système minier qui y
est en vigueur.
a) Fondement du système minier
1) Définition
Un système minier est un ensemble des mécanismes juridiques, institutionnels et
techniques organisant l'activité minière dans un Etat. Portée par les lois en vigueur, il influence les
modalités de gestion et d'exploitation des ressources minérales ainsi que l'action des autorités publiques
et les prérogatives reconnues aux opérateurs économiques qui opèrent dans le secteur des mines et des
hydrocarbures. Certes, les règles contenues dans les lois sur les mines et les hydrocarbures constituent
la principale source d'Inspiration d'un système minier. Mais ce système obéit aussi à d'autres types
normes, notamment celles posées dans la constitution, conçues par la jurisprudence des juridictions
étatiques et des instances arbitrales ainsi que les usages et pratiques couramment admis.
2) Formation d'un système minier
La construction d'un système minier vient de l'effort d'organisation que les autorités
déploient en vue de maintenir l'ordre et l'équilibre voulus pour l'exercice harmonieux des activités
minières en accord avec la philosophie qui commande la gestion du domaine minier de l'Etat Un système
minier comprend généralement un cadre normatif et un cadre organique. Le cadre normatif détermine
le statut des substances minérales, la nature des droits octroyés et les prérogatives respectives des
autorités administratives, des exploitants et de toutes les autres personnes intéressées au commerce des
ressources minérales. Le cadre organique est composé de différentes structures publiques et privées qui
interviennent dans le secteur des substances minérales.
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Une substance minérale est un corps naturel inerte ou artificiel contenant un ou plusieurs minéraux sous forme
amorphe ou cristalline, solide, liquide ou gazeuse ayant une valeur économique (art. 1 er, point 49 du code minier).
L'on compte parmi les substances minérales, les produits des mines, les produits des carrières ainsi que les
hydrocarbures.
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1) Le système d'appropriation
Dans le système minier d'appropriation, les mines sont considérées comme des resnullius
et appartiennent à celui qui les découvre le premier (Resnullius primo occupant! - les biens sans maîtres
appartiennent au premier occupant). Dans l'hypothèse où les mines appartiennent à celui qui les
découvre le premier, les pouvoirs de l'Etat se ramènent à l'exercice des prérogatives classiques de police
pour assurer et maintenir l'ordre et la tranquillité au profit des exploitants. L'Etat ne trouve son compte
qu'à travers le recouvrement d'impôts et autres droits dus du fait de l'exploitation minière.
2] le système d'accession
Le système minier d'accession se caractérise par le fait que la propriété du sous-sol est liée
à celle du sol. Ainsi, le propriétaire du terrain est aussi celui des mines qui se trouvent en dessous. Le
sort du sol est identique à celui de la partie du sous-sol sous-jacente qui est considérée comme un
accessoire de la surface dont elle est absolument inséparable (l'accessoire suit le principal).
3) Le système minier régalien
Le système minier régalien est fondé sur la considération selon laquelle le sous-sol
appartient au propriétaire de la surface du fait qu'il est un accessoire naturel et inséparable. Mais cette
propriété n'est que virtuelle. En effet, dans un système régalien, l'Etat conserve l'exercice de ses
prérogatives régaliennes sur le sous-sol. Par conséquent, il faut obtenir au préalable une autorisation
avant d'exploiter les ressources minières, L'Etat peut même en restreindre ou en interdire l'exploitation.
Il en fixe les modalités de jouissance, détermine le mode de leur exploitation et peut, en vertu de sa
souveraineté et des droits régaliens qu'elle lui confère, soustraire certaines matières minérales de
l'exploitation des particuliers. Toutefois, le propriétaire du sol bénéficie d'un droit de préemption sur les
mines qui se trouvent sous son fonds. Ce droit lui permettrait de se voir attribuer ces mines, en priorité,
par rapport à tout autre requérant s'il remplit les conditions requises.
4) Le système domanial
Dans le système minier domanial, les gisements des substances minérales font partie du
domaine de l'Etat qui y exerce à la fois les prérogatives inhérentes au droit de propriété et les attributs
de la souveraineté sur les ressources naturelles. Elles constituent donc un fonds soumis à un statut
juridique différent de celui de la surface des terres.
Les autres personnes ne peuvent exploiter les ressources du sous-sol que si l'Etat les y
autorise en vertu d'un droit ou de d'une autorisation. Ainsi, les titulaires des droits fonciers n'ont pas, en
vertu desdits droits, de prétention à soulever sur le tréfonds, ils doivent solliciter et obtenir l'autorisation
de l'Etat pour les exploiter, à moins qu'il ne s'agisse de l'extraction des matériaux de construction ^
nécessaires à la mise en valeur de la concession foncière. A travers l'essentiel des Etats du monde, c'est
le système minier domanial qui est en vigueur. Il est d'application en droit congolais dès les premières
heures de la colonisation.
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Le code minier de 2002 avait été voulu plus attractif et plus compétitif que les lois précédentes. Le régime ainsi
institué a permis une augmentation sensible du nombre des sociétés minières et un accroissement substantiel
de la production minière. Mais en contrepartie, l'Etat n'a pas su engranger les recettes attendues pour le
financement des projets de développement et l'amélioration des conditions de vie de la population. C'est ainsi
qu'à travers la réforme de 2018. Le législateur institue un régime qu'il considère comme étant plus participatif.
A cette fin, il est doté des mesures novatrices et parfois radicales telles que la suppression du régime
conventionnel, la relativisation de la portée de la clause de stabilité, le durcissement des mesures contre le gel
des gisements et sur la capacité financière des demandeurs des droits miniers et de carrières, l'augmentation de
la participation de l'Etat au capital des sociétés minières, l'obligation d'ouvrir le capital des sociétés minières à la
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participation des citoyens congolais, l'augmentation des taux des droits fixes et des droits proportionnels,
l'imposition des profits excédentaires, le contrôle des prises de participation et des concentrations des sociétés
minières, la juridisation de la responsabilité sociétale des entreprises, le renforcement de l'obligation de
transparence...
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Les substances classées en mines font elles-mêmes l'objet d'une certaine spécification. On distingue parmi elles
les métaux non-ferreux qui sont des métaux de base auxquels peuvent être ajoutés certains métaux rares et
semi-précieux comme le titane, le cobalt, le vanadium et le molybdène ; ils entrent dans la composition des
alliages ne contenant que très peu ou pas de fer ;
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La nouveauté de la nouvelle législation minière et des hydrocarbures justifie l'abrogation de certaines
dispositions telles que :
- L’ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril I9S1 portant législation générale sur les mines cî les hydrocarbures :
- L'article 4 de la loi n°77-027 du 17 novembre 1977 portant mesures générales de rétrocession des biens
zaïrianisés ou radicalisés en ce qui concerne les mines et les carrières ;
- La loi n°74-019 du 15 septembre 1974 portant création d'une brigade minière ;
- L'ordonnance-loi n°72-005 du 14 janvier 1972 tendant à renforcer la protection de certaines substances
contre le vol ;
- L'ordonnance n°84-082 du 30 mars 1984 portant règlement des activités des comptoirs d'achat des
substances minérales précieuses ;
- Le décret n°G012 du 22 janvier 1997 instituant un nouveau tarif des droits et taxes à l'importation en ce
qui concerne les mines et carrières ;
- Le décret n° 121 du 11 septembre 1998 portant création d'un service public à caractère social dénommé
Service d'Achats des Substances Minérales Précieuses « S.A.S.MI.P» et ses mesures d'exécution ;
- La loi n°78-017 du 11 juillet 1978, en ce qui concerne les emprunts destinés à financer les activités
minières des sociétés privées dans le cadre de la jouissance de leurs droits miniers.
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A la promulgation de la loi n°l8/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi 11° 007/2002 du 11 juillet
2002 portant code minier, les demandes d'octroi des droits miniers et/ou de carrières ainsi que des cartes et des
autorisations diverses sont suspendues, Celles qui sont en instruction sont, dans les trois mois suivant cette
promulgation, reformulées pour s'y conformer (art.328 du code minier).
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Ord-loi n°67-231 du 11 niai 1967 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures et ord-loi
n°81-013 du 02/04/1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures.
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L'Etat congolais est aussi propriétaire des hydrocarbures produits sur son territoire jusqu'à
leur exportation. Par ailleurs, les données techniques et les informations sur les bassins sédimentaires
compris dans le territoire de la République font partie du patrimoine national. Par conséquent, l'exercice
des activités des hydrocarbures est conditionné par l'obtention d'un droit auprès des autorités
compétentes.
3°. Objectifs et contenu du cours de droit minier et des hydrocarbures
a) Objectifs du cours
De manière générale, l'enseignement du droit minier et des hydrocarbures permet à
l'apprenant d'acquérir les connaissances sur les conditions d'exploitation des ressources naturelles
classées en mines, carrières ou hydrocarbures. Mais à terme, l'enseignement devra permettre à chaque
apprenant d'être capable de :
- Expliquer les principes de base qui président au fonctionnement du système minier congolais ;
- Expliquer la nature et la portée des droits reconnus aux titulaires des droits miniers, de carrières
et d'hydrocarbures ;
- Expliquer les diverses obligations (administratives, fiscales, environnementales, sociales..,) des
entreprises minières et pétrolières.
b) Contenu
Chapitre 1. L'accès aux ressources du sous-sol en RDC
§1. Conditions d'accès aux ressources du sous-sol
§2. Compétences des autorités dans l'administration des substances minérales
Section 2. Garanties à l'investissement minier
§1. Garanties relatives à la liberté de l'industrie
§2. Stabilité des avantages et régime de change
Chapitre 2. Les activités des mines et des carrières
Section 1. Conditions d'éligibilité et déroulement des procédures minières
§1. Conditions d'éligibilité
§2. Déroulement des procédures
Section 2. Obligations des titulaires des droits miniers et de carrières
§1. Maintien de la validité du titre et paiement des droits superficiaires annuels
§2. Obligations environnementales et sociales
Chapitre 3, Les droits miniers et de carrières
Section 1. Les droits miniers
§1. Le droit de recherches : le permis de recherches
§2. Les droits d'exploitation
Section 2. Les droits de carrières
§1. L'administration des carrières
§2. La recherche des carrières
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crée, des activités d'investigation du sol ou du sous-sol dans le but d'améliorer la connaissance
géologique du territoire national ou à des fins scientifiques ou d'amélioration et de promotion de
l'information géologique du pays ou de la province qui ne requièrent pas l'obtention d'un droit minier ou
d'un droit de carrières (art.8).7
2°. Limitation à la liberté d'accès aux mines et aux carrières
La liberté de la recherche et de l'exploitation minière est cependant limitée en ce qui
concerne les substances réservées et les substances situées dans des zones interdites.
a) Des substances réservées et des substances stratégiques
1) Les substances réservées
Les substances réservées sont celles qui sont classées comme telles pour des raisons de
sécurité publique. Lorsque le premier ministre déclare une substance comme étant réservée, son décret
détermine les règles spéciales devant être appliquées pour leur recherche et leur exploitation. Rentrent
dans cette catégorie et, d'une manière générale, tous les minerais radioactifs (art.7).
2) Les substances stratégiques
Les substances stratégiques sont celles qui, en raison de la conjoncture économique nationale ou
internationale, sont classées comme telles par le premier ministre. Elles sont soumises à des conditions
particulières en ce qui concerne leur accès, recherche, exploitation et commercialisation [art.7 bis du
code minier).
b) Des zones interdites et des aires protégées
1) Les aires protégées
Une aire protégée est un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré
par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi
que les services des écosystèmes et les valeurs culturelles qui lui sont associées conformément à la loi
n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature. Dans les zones interdites, l'activité
minière est considérée comme incompatible avec la sûreté nationale, la sécurité des populations, d'autres
usages du sol ou la protection de l'environnement
Les zones interdites et les aires protégées sont instituées par décret du premier ministre sans
limitation de durée pour les premières et avec limitation de durée pour les secondes. Dans tous les cas,
le premier ministre agit sur proposition et avis des ministres ayant dans leurs attributions les mines,
l'aménagement du territoire, l'environnement et le tourisme ainsi que du gouverneur de province, du
Cadastre minier (CAMÏ) et de l'organisme spécialisé de recherches. Le Cadastre minier tient à jour la
carte des zones interdîtes et des aires protégées afin d'éviter les empiétements [sort des parcs naturels
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C'est ainsi qu'au lendemain de la promulgation du code minier, le Ministre des mines devait dresser et publier
la liste des titres miniers et de carrières revenant aux organismes étatiques qui, désormais sont soumis à la
nouvelle législation. Ces titres conservent leur période de validité jusqu'à la date d'échéance initialement prévue
et ne peuvent être éventuellement renouvelés que conformément aux nouvelles dispositions (art.327 du code
minier).
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existants qui ne sont pas formellement décrétés zones interdites). Lorsque ces zones et aires sont
instituées sur des périmètres où des droits miniers ou de carrières sont déjà octroyés, ces derniers
demeurent jusqu'à leur expiration [art.6),
3°. L'industrialisation du secteur minier
a) Traitement des substances minérales en RDC
1) Portée de l'obligation de traitement des substances minérales en RDC
Le traitement est un procédé minéralurgique et/ou métallurgique qui aboutit à l'obtention
d'une substance minérale commercialisable à partir des minerais extraits. Le titulaire d'un droit minier
d'exploitation ou d'une autorisation d'exploitation de carrière permanente est tenu de traiter ou de faire
traiter les substances minérales en produits marchands dans ses propres installations ou auprès des
entités de traitement agréées établies en RDC (art.108 bis, 64, 88, 99 et 134 du code minier). A cet effet,
il présente, conformément à la réglementation minière, à la Direction des mines, son plan
d'industrialisation qui contient un programme de traitement des produits miniers extraits de son
périmètre dans ses propres installations ou auprès des entités de traitement agréées établies sur le
territoire national.
2) Application de l'obligation de traitement aux titulaires des droits miniers en cours
Les titulaires des droits miniers en cours de validité au moment de la modification de la
législation minière disposent d'un délai de trois ans pour procéder, sur le territoire de. la République
Démocratique du Congo, au traitement et à la transformation des substances minérales par eux
exploitées [art.342 ter du code minier). Ce délai court à dater de l'entrée en vigueur de la loi du 9/03/2018
modifiant le code minier ; II ne peut être modifié que par les chambres parlementaires.
b) Dérogation à l'obligation de traitement des substances
De manière exceptionnelle, les ministres des mines et du commerce extérieur peuvent, par
arrêté interministériel, autoriser, pour une durée d'une année, le titulaire à faire traiter ses produits
miniers à l'extérieur du territoire national moyennant le paiement de la taxe y afférente. L'autorisation
n'est accordée que si le titulaire démontre à la fois :
- L'inexistence d'une possibilité de traitement dans le territoire national à un coût
économiquement rentable pour le projet minier ;
- L'existence d'un contrat de traitement à façon des produits miniers à l'extérieur du territoire
national conclu avec une firme établie à l'étranger ;
- Son acceptation que les statistiques du métal produit à l'issue du traitement à l'étranger seront
comptabilisées en exportation pour le compte de la République Démocratique du Congo ;
- Son acceptation d'être assujetti aux droits et taxes dus au Trésor public en rapport avec le
traitement exceptionnel des substances minérales brutes à l'étranger.
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La réalisation de ces activités obéit à des strictes normes de contrôle sur la sécurité des
personnes et des biens, la qualité et la quantité des produits ainsi que la protection de l'environnement.
Cette réalisation est subordonnée à l'obtention d'une autorisation délivrée aux conditions prévues, dans
chaque cas, par le règlement d'hydrocarbures.
2°. Aspects institutionnels des activités sur les hydrocarbures
Les activités d'hydrocarbures font intervenir l'Etat, la société nationale d'hydrocarbures et ses
partenaires.
a) Rôle de l'Etat et objectif de l'industrie des hydrocarbures
La prospection des ressources des hydrocarbures est réalisée par l'Etat. Celui-ci y procède
par l'intermédiaire de la société nationale d'hydrocarbures ou d'une personne morale de droit congolais
ou de droit étranger.
Les ressources en hydrocarbures doivent être exploitées dans les conditions qui favorisent le
développement local. Les objectifs assignés à la loi en cette matière sont :
- Le développement des compétences nationales et le transfert des technologies aux nationaux ;
- La promotion professionnelle des nationaux et de l'expertise locale (les nationaux bénéficient à
cet effet d'une priorité à l'embauche) ;
- Le développement des entreprises locales [une priorité est accordée aux entreprises locales
offrant des conditions égales en matière de sous-traitance - art.6-loi sur les hydrocarbures) ;
- La transparence (publicité, aux conditions prévues par le règlement des hydrocarbures, de la
production, les paiements et les recettes certifiées des entreprises pétrolières et gazières –art.10
- loi sur les hydrocarbures) ;
- L'obligation d'élection de domicile, en République Démocratique du Congo, pour les personnes
non résidentes qui sollicitent un droit d'hydrocarbures,
b) La société nationale d'hydrocarbures
Les activités d'exploration et d'exploitation sont réalisées par l'Etat à travers la société
nationale d'hydrocarbures ou à travers une association constituée de la société nationale et des personnes
morales de droit congolais ou de droit étranger. Lorsqu'une personne morale de droit étranger veut
exercer des activités d'exploration et d'exploitation, elle doit constituer une société de droit congolais
(art.22-loï sur les hydrocarbures). Elle doit, par ailleurs, justifier aux conditions prévues par le règlement
minier, des capacités financières et techniques nécessaires.
Dans tous les cas, les activités d'hydrocarbures en amont sont exercées sous le contrôle et
l'inspection du ministère national des hydrocarbures. Pour l'efficacité de cette action de l'administration,
la personne qui, par contrainte ou toute autre forme de pression oblige un fonctionnaire du ministère des
hydrocarbures à violer la loi sur les hydrocarbures est passible d'une servitude pénale de trois ans à cinq
et/ou d'une amende de cent millions à deux cents millions de francs congolais (art. l86-loi sur les
hydrocarbures).
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Section 2. Compétences dans l'administration des substances minérales §1. Répartition des
compétences
La gestion du domaine minier fait intervenir des autorités restrictivement désignées. Ces
autorités sont : le gouvernement central, le premier ministre, les ministres en charge des mines, des
finances et de l'environnement, les gouvernements provinciaux ainsi que les services publics qui
dépendent ou sont sous la tutelle de ces autorités. La compétence étant personnelle, l'autorité prévue
pour prendre une décision ne peut déléguer son pouvoir (art.16),
1 °. Les autorités centrales
Les autorités centrales qui sont le gouvernement central, le premier ministre ainsi que les ministres en
charge des mines, des finances et de l'environnement.
a) Le gouvernement central et le premier ministre
Le gouvernement central définît et met en œuvre, aux conditions prévues par le règlement
minier, la politique de l'emploi et de la formation des nationaux dans le secteur des mines (art.!6bis et
326 du code minier).
Statuant par voie de décret délibéré en conseil des ministres, et sans pouvoir de délégation (art.9 du code
minier), le premier ministre est compétent pour :
- Edicter le règlement minier ;
- Classer, déclasser ou reclasser les substances minérales en mines ou en produits des carrières et
inversement ;
- Confirmer la réservation d'un gisement soumis à l'appel d'offres faite ;
- Déclarer une substance minérale substance minérale stratégique ;
- Décréter une zone interdite aux travaux eu à l'activité minière ou de carrières ;
- Déclarer le classement ou le déclassement d'une substance minérale en substance réservée ;
- Délimiter ou classer une portion du territoire en aire protégée.
b) Les ministres
1) Le ministre en charge des mines
Au terme de l'article 10 du code minier, le ministre des mines est compétent pour :
- Octroyer ou refuser d'octroyer les droits miniers et/ou de carrières pour les substances minérales
autres que les matériaux de construction à usage courant ;
- Déchoir le titulaire, retirer les droits miniers et/ou de carrières, donner acte aux déclarations-dé
renonciation aux droits miniers et/ou de carrières et acter l'expiration des droits miniers et/ou de
carrières ;
- Autoriser, par dérogation, les exportations des minerais à l'état brut [arrêté est délibéré en conseil
des ministres) ; instituer les zones d'exploitation artisanale ;
- Agréer et retirer l'agrément des comptoirs d'achat des produits de l'exploitation artisanale, des
coopératives minières ou des produits de carrières et des entités de traitement des substances
minérales ;
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La violation des arrêtés pris, en application des dispositions du code de minier, par le ministre des mines et le
gouverneur des provinces est punie de sept jours à un mois de servitude pénale el dîme amende dont le montant
en francs congolais ne dépasse pas l'équivalent de 1.000 USD pour le secteur minier artisanal, et 10.000 USD
pour le secteur minier industriel ou de l'une de ces peines seulement (art.311 du code minier).
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Sont considérées comme matériaux de construction à usage courant toutes substances minérales non
métalliques de faible valeur, classées en carrières et utilisées dans l'industrie du bâtiment comme matériaux
ordinaires non décoratifs, exploitées extensivement à petite échelle, tels qu'énumérés par voie réglementaire.
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- Décider- de l'ouverture des carrières pour les travaux d'utilité publique sur les terrains
domaniaux.
Le ministre provincial des mines exerce ces compétences, sans préjudice des dispositions
de la loi sur la libre administration des provinces et du règlement minier, et après avis de conformité du
chef de division provinciale des mines et, éventuellement des autres services techniques et des
établissements sous tutelle du ministre des mines.
c) Le Chef de division provinciale
Le chef de division provinciale des mines est compétent pour :
- Contrôler et surveiller les activités minières en province ;
- Rréceptionner les dépôts de demande d'agrément au titre des coopératives minières ;
- Emettre des avis de conformité préalablement aux décisions et actes du ministre provincial des
mines.
Le chef de division provinciale des mines exerce ces compétences aux conditions prévues par la
législation minière et sans préjudice d'autres prérogatives lui assignées par le cadre organique du
ministère des mines (art. 11 bis du code minier).10
3°, L'administration des mines
L'Administration des mines est l'ensemble des directions, divisions et autres services
publics des mines et des carrières. Elle comprend le Secrétariat général, les directions, les divisions et
autres, services administratifs du ministère des mines, y compris ceux qui interviennent dans
l'administration du code minier et de toutes ses mesures d'application (art.10 bis du code minier). Ils
sont animés par des agents qui agissent conformément à la législation en vigueur.11
Mais les services qui interviennent dans le processus de l'octroi de droits miniers et/ou de
carrières sont la Direction de géologie, la Direction des mines et la Direction de protection de
l'environnement minier.
a) La Cadastre minier
La Cadastre (CAMI) est un établissement public doté des attributions administratives,
techniques et financières et placé, de ce fait, sous la tutelle du ministre des mines [art.12). 11 est chargé
de l'inscription des demandes des droits miniers ou des carrières, des décisions subséquentes des
autorités compétentes ainsi que des contrats miniers [mutations, amodiations, sûretés minières). Il
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La loi du 9/03/2018 modifiant le code minier a transféré au ministre provincial des mines les compétences
jusqu'alors dévolues au chef de division provinciales des mines qui, de ce fait, adresse à la nouvelle autorité
compétente la liste des droits des carrières octroyés dans sa province à partir de 2003 ainsi que les dossiers et
toutes autres archives (art. 3 30 bis du code minier).
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Les outrages ou violences envers les agents de l'administration el des semées spécialisés des mines dans
l'exercice de leurs fonctions sont punis d'une peine de servitude pénale ne dépassant pas six mois et d'une
amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 1.000 USD à 5.000 USD ou de Tune de ces peines
seulement (art. 309 du code minier).
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perçoit et gère, pour couvrir ses frais de fonctionnement, les frais de dépôt des dossiers ainsi qu'une
quotité des droits superficiaires annuels par carré.
Sur le plan technique, le CAMI procède à l'instruction cadastrale et coordonne l'instruction
technique et environnementale des demandes de droits miniers ou de carrières. Il certifie la capacité
financière minimum des requérants de droits de recherche et autorise les mutations et l'amodiation des
droits miniers. Le CAM! exerce aussi les missions classiques d'un cadastre : notariat, conservation des
titres, tenue des registres et cartes de retombes minières qui sont ouverts à la consultation du public. Au
terme de l'article 323 du code minier, les registres relatifs aux droits miniers et de carrières ainsi que les
cartes de retombes minières peuvent être consultés gratuitement par le public auprès du Cadastre minier.
Néanmoins, la levée des données est subordonnée au paiement des frais dont le tarif est fixé par le
règlement minier.
Le CAMI tient des cartes à l'échelle 1/200.000 où sont indiqués les périmètres couverts par
les droits déjà octroyés et bornés de manière visible. En règle générale, les périmètres des droits miniers
et de carrières ainsi que les zones d'exploitation artisanale sont exclusifs. Ils ne peuvent empiéter les uns
sur les autres (art.30).
Toutefois, l'empiétement est autorisé dans les cas suivants :
- Le périmètre d'un droit minier de recherches peut être superposé sur le périmètre d'un droit de
carrières de recherches ou d'exploitation temporaire ;
- Le Périmètre d'un droit minier d'exploitation peut être superposé sur le périmètre d'un droit de
carrières de recherches ou d'exploitation temporaire (la partie du périmètre d'un droit de
recherches des produits de carrières sur laquelle ie périmètre d'un droit minier d'exploitation est
superposé, est éteinte d'office de ce fait) ;
- Le périmètre d'un droit de recherches des produits de carrières peut être superposé sur le
- Périmètre d'un droit minier de recherches ;
- Le Périmètre d'un droit de carrières d'exploitation peut être superposé sur le périmètre d'un droit
minier de recherches ou, avec le consentement du titulaire ou par décision du ministre, sur une
partie du périmètre d'un permis d'exploitation.
b) La Direction de géologie et l'Organisme spécialisé de recherches
1) La Direction de géologie
La Direction de géologie (aidée de l'Organisme spécialisé de recherches] est chargée de la
promotion du secteur minier à travers la recherche géologique de base, la compilation et la publication
des informations sur la géologie ainsi que de la publication et de la vulgarisation desdites informations
(art.8,12 et 12 bis du code minier]. Elle gère, pour ce faire, les échantillons témoins. Ses avis sont requis
pour les décisions de classement des substances minérales ainsi que l'ouverture des zones d'exploitation
artisanale.
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Le Comité permanent d'évaluation (CPE) est un organe collégial compose de douze membres représentants
les services de l'administration minière, de l'environnement et conservation de la nature, de l'agriculture pêche
et élevage et de la santé publique convoqués en cas de besoin pour statuer sur la conformité des plans
environnementaux des exploitants miniers annexés aux demandes des droits miniers d'exploitation (article -155
du règlement minier.
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Les personnes autorisées à commercialiser les produits des mines et de carrières sont les titulaires
des droits miniers et/ou de carrières d'exploitation, les entités de traitement, les coopératives minières
agréées ainsi que les négociants Mais les deux dernières catégories ne sont pas autorisées à procéder à
l'exportation de ces substances (art.5 du code minier).
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le titulaire exproprié doit réagir dans les dix jours à dater de la réception de la proposition de l'Etat En
cas d'acceptation, l'indemnité est payée.
des dispositions plus favorables que celles contenues dans le code minier, ces dispositions lui sont
immédiatement applicables, de plein droit, dès leur entrée en vigueur.
2) Des titulaires des droits de carrières
Le titulaire des droits des carrières est soumis au droit commun quant à l'ensemble de ses
opérations de change, à l'exception du titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente
qui produit du ciment qui jouit des dispositions de la réglementation de change prévue par le code minier
(art.272, al.2 et 272 bis du code minier).
b) Liberté de conversion au taux du marché
En règle générale, le titulaire des droits miniers bénéficie de la liberté de convertir en francs
congolais les apports en capital, les fonds avancés par les actionnaires, les tirages sur emprunts et les
recettes en devises provenant de la vente des produits, au meilleur taux de change offert par îes banques
agréées au jour de l'opération de conversion. Toutefois, il peut recourir, pour le change de la monnaie
fiduciaire, aux intermédiaires agréés non bancaires autres que les messageries financières (art.263 du
code minier). Le titulaire de droits de carrières est soumis au droit commun quant à l'ensemble de ses
opérations de change (art272 du code minier).
de financement d'une exploitation minière dûment autorisée. Dans le cas des conventions
d'emprunt entre des sociétés affiliées, elle confirme également que les conditions d'emprunt ne
sont pas moins favorables au titulaire que les termes d'un marché entre parties non affiliées. Elle
en avise la Banque Centrale.
Le titulaire est autorisé à ouvrir des comptes en devises auprès des banques étrangères de réputation
internationale où il gère ou fait gérer les fonds versés de son compte principal nécessaires pour le service
de sa dette étrangère, ainsi que pour les provisions et réservés légales, statutaires et libres.
Le titulaire qui, en phase d'amortissement de son investissement, exporte les produits marchands des
mines est :
- Autorisé à garder et à gérer dans son compte principal et ses comptes de service de la dette
étrangère les recettes de ses ventes à l'exportation à concurrence de 40%. Les modalités de
l'approvisionnement des comptes destinés au service de la dette étrangère, ainsi que les
modalités de paiement du service de la dette étrangère du titulaire, sont établies dans les
conventions d'emprunt conclues par l'emprunteur avec ses bailleurs de fonds étrangers ;
- Tenu de rapatrier obligatoirement dans son compte tenu en République Démocratique du
Congo, 60% des recettes d'exportation dans les quinze jours à dater de l'encaissement au compte
principal (à défaut, il est puni d'une amende d'un montant égal à 5 % du montant non rapatrié -
art.309 bis du code minier).
En cas d'amortissement de son investissement, il est tenu de rapatrier 100% des recettes de ses ventes à
l'exportation dans son compte national principal en République Démocratique du Congo dans le même
délai de quinze jours. Ne peut garder une quotité des recettes d'exportation ou des préfinancements à
l'étranger que le titulaire des droits miniers qui a communiqué les coordonnées bancaires et qui transmet
trimestriellement à la Banque Centrale du Congo le rapport de ses activités enregistrées dans le compte
principal. La quotité rapatriée est destinée à couvrir les dépenses domestiques en faveur des résidents et
ne peut servir à financer les opérations de transfert [art.269, 267 et 264 du code minier).
2) Des comptes bancaires ouverts sur le territoire national
Le titulaire qui exporte les produits des mines peut ouvrir et détenir un compte ou un groupe
de comptes en devises étrangères auprès des banques commerciales agréées, dont le siège social est en
République Démocratique du Congo, pour gérer les recettes et les dépenses en devises du projet qu'il
exploite à bien en vertu de son droit minier (art.268 du code minier]. S'il a ouvert plusieurs comptes
auprès du système bancaire national, le titulaire d'un droit minier a l'obligation de rapatrier les recettes
d'exportation dans le compte ouvert dans une banque agréée auprès de laquelle l'exportation a été
domiciliée.
Il bénéficie de la liberté de garder en devises toutes les recettes des ventes à l'exportation
des produits du projet sans obligation de les convertir en monnaie nationale. S'il en a ouvert plusieurs,
il doit désigner en désigner un qui sera réputé "Compte national principal" qui doit recevoir
28
préalablement, toutes sommes et recettes d'exportation. Dans tous les cas, ces devises ne peuvent être
rachetées ni par l'Etat ni par la Banque centrale (art.274 du code minier).
3) La redevance de suivi de change
Le titulaire est tenu de payer à la Banque Centrale du Congo la redevance de suivi de change de 2/1000
sur les opérations suivantes :
- Tout paiement vis-à-vis de l'étranger ^effectué par les banques agréées sur les comptes en
banque du titulaire en République Démocratique du Congo, aussi bien en recette qu'en dépense,
à l'exception des rapatriements des recettes qui proviennent du compte principal ;
- Toute opération de débit ou de crédit effectuée sur son compte principal à l'exception des
transferts en faveur de comptes de service de la dette étrangère [ les paiements effectués de ces
comptes de service de la dette étrangère sont également exonérés de la redevance de suivi de
change).
Le titulaire des droits miniers est tenu de payer à la Banque Centrale du Congo ou à toute
personne mandatée par cette dernière une redevance de suivi de change de 2%o sur la totalité de 100 %
du montant de toute exportation réalisée. Cette redevance est calculée sur la totalité des recettes
d'exportation et est prélevée sur la quotité rapatriée.
Le titulaire instruira les banques intervenantes dé calculer cette redevance et d'en virer le
montant au profit du compte indiqué par la Banque Centrale (art,270 du code minier), il doit soumettre
un rapport mensuel sur les mouvements des fonds versés dans le compte principal en devises à l'étranger,
ainsi que les références des dossiers d'exportation sur les recettes versées dans ce compte. Ce rapport,
accompagné d'une copie du relevé bancaire dudit compte est soumise à la Direction des mines et à la
Banque Centrale du Congo, pour contrôle de conformité avec le régime de change applicable au secteur
minier. Toutefois, la Banque Centrale conserve le droit de dépêcher ses délégués pour vérifier la
régularité des opérations inscrites sur le compte principal après en avoir préalablement informé par écrit
le titulaire (art.271). La Direction des mines exerce un contrôle sur le respect des obligations des
opérateurs miniers en matière de change [art.271 du code minier).
29
a) Obligations du prospecteur
L'attestation de prospection permet le prélèvement d'échantillons pour analyse au pays ou
à l'étranger. Le prospecteur a une obligation légale de courtoisie face à l'autorité locale. Il s'interdit
d'effectuer des travaux de recherches et d'exploitation, prélève les échantillons dans la limite des
quantités autorisées par la réglementation et veille à la protection de l'environnement et à ne pas affecter
sensiblement la topographie des lieux (art.20).
b) Gestion des échantillons
Le prospecteur dépose, contre visa et sous la garantie de confidentialité, à la Direction de
géologie un échantillon témoin ainsi qu'une description reprenant leurs nombre, volume et poids.
L'échantillon est propriété de l'Etat. L'apposition du visa sur la description de l'échantillon témoin
confère au prospecteur la propriété des échantillons restants.
§2. Eligibilité à la recherche et l'exploitation des substances minérales 1°. Personnes éligibles
a) Eligibilité aux droits de recherches et d'exploitation
Les droits miniers et des carrières sont des droits de nature immobilière en vertu desquelles
une personne peut se livrer aux activités de recherches ou d'exploitation des substances minérales. Ces
substances peuvent faire l'objet de recherches ou d'exploitation par des personnes morales et en vertu
des droits qui leur sont octroyés lorsqu'elles remplissent les conditions requises. Il s'agit des personnes
de droit congolais ou de droit étranger mais dont l'objet social porte exclusivement sur les activités
minières (art5 et 23 du code minier). Ces dernières élisent expressément domicile et, à toutes fins utiles,
auprès d'un mandataire en mines et carrières agréé et établi en RD du Congo et agissent par son
intermédiaire.14
Par ailleurs, les personnes morales désireuses d'investir dans le secteur minier sont tenues de fournir :
- L'attestation fiscale ou l'équivalent, en cours de validité délivrée par l'Institution compétente du
pays d'origine du requérant ;
- L'attestation de bonne vie et mœurs et l'extrait du casier judiciaire en cours de validité pour les
associés de la personne morale, délivrés par les autorités compétentes du pays d'origine ;
- L'engagement écrit de déclarer en République Démocratique du Congo les profits et revenus
réalisés (art.23 bis).
b) Eligibilité aux activités d'exploitation artisanale
L'exploitation artisanale des produits des mines et des carrières n'est cependant autorisée
qu'aux personnes physiques majeures de nationalité congolaise (à l'exclusion des femmes enceintes),
porteuses d'une carte d'exploitant artisanal et affiliées à une coopérative minière L'achat des produits de
14
En vue de la garantie des droits dus aux diverses parties prenantes, notamment l'Etat et les membres du
personnel il est nécessaire que le siège social d'un exploitant minier soit toujours connu et que tout changement
de localisation soit signalé aux services compétents. La violation de cette règle est punie d'une amende de 5.000
USD par jour, à dater de la mise en demeure faite à la dernière adresse connue (art.31 î quinqnies du code
minier).
31
l'artisanat minier en vue de les revendre à l'intérieur du territoire national n'est autorisé aussi qu'aux
négociants, personnes physiques de nationalité congolaise, immatriculées au Registre du commerce et
du crédit mobilier [art26 du code minier).
c) Eligibilité aux activités de commercialisation des produits des mines et de carrières
Les produits des mines et des carrières sont librement commercialisés par les titulaires des
droits miniers et/ou de carrières d'exploitation, les entités de traitement, les comptoirs agréés. Ses
coopératives minières agréées et les négociants. Sont éligibles au statut de comptoir, les personnes
majeures de nationalité congolaise ou étrangère ainsi que les personnes morales de droit congolais. Ces
personnes doivent avoir leur domicile ou leur siège social en RD du Congo. A l'exception des négociants
et des coopératives minières, ces mêmes personnes sont aussi autorisées à exporter ces substances.
2°. Personnes non éligibles aux activités minières
a) Fondement de l'inéligibilité
Certaines personnes ne sont pas éligibles au statut d'exploitant artisanal, de négociant ou de comptoir
d'achat et de vente des substances minérales d'exploitation artisanale (art.27 du code minier, art.215 du
code de la famille, art.8 de l'AUDCG...).
Rentrent dans la catégorie des personnes non éligibles aux activités minières :
- Les incapables légaux (mineurs d'âge non émancipés, majeurs incapables) ;
- Les agents et fonctionnaires de l'Etat, les magistrats, les membres des forces armées, de la police
et des services de sécurité ainsi que les employés des organismes publics habilités à procéder
aux opérations minières (cette incompatibilité ne concerne pas leur prise de participation dans
le capital des sociétés minières) ;
- Les personnes frappées d'interdiction notamment : personne condamnée pour infractions à la
législation minière pour ses activités ou celles des sociétés affiliées (10 ans), personne à laquelle
la carte d'exploitation artisanale ou de négociant a été retirée (trois ans), personne à laquelle
l'agrément au titre des comptoirs a été retiré (cinq ans).
Les personnes non éligibles aux opérations minières peuvent cependant participer au
capital des sociétés commerciales dont l'objet est l'exploitation des produits des mines ou de carrières.
b) Remise en cause de l'éligibilité
Le CAMI, le ministère public ou tout tiers lésé peut demander au juge la remise en cause
de l'éligibilité d'une personne à une activité minière. Le jugement constatant l'inéligibilité est notifié par
le CAMI au ministère public et à toute personne intéressée lorsqu'il acquiert la force de la chose jugée.
Dans les dix jours suivant cette notification, le CAMI propose à l'autorité compétente Sa décision de
retrait du droit dont les effets sont rétroactifs (art27 du code minier).
32
c) Accès au gisement
1) Le pas de porte
Le pas de porte est une taxe non remboursable perçue par l'Etat, en cas d'appel d'offres, au
titre de rémunération des efforts initialement consentis ou fournis par l'Etat ou une entreprise minière de
son portefeuille pour découvrir un gisement considéré dès lors comme étudié, documenté et travaillé ou
un gisement repris par l'Etat après extinction d'un droit minier d'exploitation. L'accès à l'exploitation
d'un gisement obtenu par appel d'offres est conditionné par le versement, à l'Etat, d'un pas de porte. Ce
pas de porte représente 1% de la valeur en place dudit gisement. La valeur en place du gisement est
entendue comme étant le prix obtenu pour ledit gisement dans le cadre de l'appel d'offres. Lorsque le
gisement a été étudié, documenté ou travaillé par une société commerciale appartenant à l'Etat, le pas
de porte revient à 100% à cette société [art.33 bis du code minier).15
2) Le bonus de signature
Le bonus de signature est la rémunération non remboursable exigée par l'offrant, l'Etat, et
acceptée par le sollicitant au titre de droit d'accès, lors de la procédure d'appel d'offres, pour un gisement
étudié, documenté ou travaillé appartenant à l'Etat, perçue par le Trésor public.
§2. Des droits miniers et de carrières non soumis à appel d'affres 1 °, Introduction et recevabilité
de la demande
a) Introduction de la demande
La demande de droit minier ou de carrières est introduite; auprès du CAMI, sur un
formulaire. Le CAMF inscrit toutes les demandes portant sur un périmètre donné dans l'ordre
chronologique de leur dépôt. Chaque demande, quelle qu'en soit l'objet, est introduite moyennant
paiement des frais de dépôt.
Le formulaire demande reprend les mentions relatives à l'identification du soumissionnaire
fie requérant ou son mandataire), le type de droit demandé, les substances minérales pour lesquelles le
droit est sollicité, l'emplacement géographique du périmètre sollicité, le nombre de carrés constituant la
superficie du périmètre requis,16 l'identité des sociétés affiliées du requérant ainsi que la nature, le
15
L'octroi des droits miniers par appel d'offres expose les agents publics qui interviennent ainsi que les
soumissionnaires à la tentation de la fraude qui peut se traduire par des actes rentrant dans l'infraction de fraude
et de-pillage des ressources naturelles prévue par l'article 311 ter du code minier. En effet, est puni d'une peine
de servitude pénale de dix à vingt ans et d'une amende dont le montant s'élève à l'équivalent en francs congolais
de 250.000 à 500.000 USD, quiconque aura, par tout acte généralement quelconque, tout accord, toute
convention, tout arrangement ou tout autre fait, qui a pour conséquence de priver la nation, les personnes
physiques ou morales de tout ou partie de leurs propres moyens d'existence tirés de leurs ressources ou richesses
minières, outre la confiscation des biens et avoirs issus du délit.
16
Le périmètre sollicité est en forme de polygone composé de carrés entiers contigus. Un carré minier est imité
cadastrale minimum octroyable, de caractère indivisible, délimitée par les méridiens et les parallèles du système
des coordonnées de la carte de retombes minières, ayant une superficie de 84,95 hectares. Certaines
34
nombre et la superficie des périmètres des droits miniers ou de carrières déjà détenus par le requérant et
ses sociétés affiliées, la preuve de la capacité financière... (art.35 du code minier).
Le requérant dépose un dossier comprenant le formulaire de demande dûment rempli et
signé, les pièces d'identité du requérant, la preuve de paiement des frais de dépôt (non remboursable)
ainsi que tous autres documents requis selon le type de droit postulé. La demande et les pièces du dossier
sont établies en français. Les pièces existant en langues étrangères sont soumises avec leur traduction
en français.
b) Recevabilité de la demande
La demande est irrecevable lorsque :
- Le formulaire dé demandé contient des mentions inexactes ;
- Le dossier ne contient pas la preuve du paiement des frais de dépôt ;
- La localisation du périmètre n'est pas conforme aux exigences réglementaires ;
- Le périmètre n'est pas entièrement disponible (le CAMI veille à éviter tout empiétement non
autorisé des périmètres des droits miniers et des carrières ainsi que qu'au respect des zones
interdites et des aires protégées - art.30 du code minier) ;
- Le requérant ne prouve pas son immatriculation au RCCM s’il y est assujetti.
Le CAMI se prononce sur la recevabilité de la demande au moment du dépôt du dossier.
S'il la déclare recevable, il délivre au requérant un récépissé indiquant les jours, heure et minute du
dépôt, et inscrit la demande dans le registre correspondant, avec mention des jours, heure et minute du
dépôt
2°. Instruction de la demande
La demande d'un droit minier ou de carrières fait l'objet d'une instruction cadastrale. Celle-
ci est suivie de l'instruction technique et de l'instruction environnementale.
a) L'instruction cadastrale
1) Vérification de l'éligibilité du requérant
Le CAMI procède à l'instruction cadastrale dans un délai de vingt jours ouvrables au
maximum à compter du dépôt de la demande (art.40). L'instruction cadastrale consiste à vérifier
principalement l'éligibilité du requérant au droit sollicité et la disponibilité du périmètre demandé.
2) Gestion des empiétements
La demande des droits de recherches est rejetée lorsqu'elle présente un risque
d'empiétement de plus de 25% sur des périmètres non disponibles. Lorsque l'empiétement porte sur 25%
irrégularités de la fournie sont tolérées lorsqu'elles sont imposées par les frontières du territoire national, les
zones interdites et les aires protégées.
35
au maximum d'un périmètre non disponible, la situation est corrigée de façon à éliminer les
empiétements (art.30 et 40 du code minier).17
Cependant, les empiétements sont tolérés à certaines conditions :
- Le périmètre d'un droit minier d'exploitation peut être superposé sur celui d'un droit de carrières
de recherches ou d'exploitation temporaire ; dans ce cas, le droit de carrières est partiellement
éteint pour la partie empiétée moyennant une juste indemnisation ;
- Le périmètre d'une autorisation de recherches des produits de carrières peut être superposé sur
le périmètre d'un droit minier de recherches, moyennant le consentement du titulaire du permis
de recherches ;
- Le périmètre d'une autorisation de carrières d'exploitation peut être superposé sur le périmètre
d'un droit minier de recherches ou, avec le consentement du titulaire, sur une partie du périmètre
d'un permis d'exploitation ;
- Le périmètre d'une zone d'exploitation artisanale peut être superposé sur le périmètre d'un droit
minier ou de carrières avec l’autorisation expresse et écrite du titulaire (cette autorisation
implique la renonciation sur la partie du périmètre empiétée par la zone d'exploitation
artisanale),
Mais il est des demandes que le CAMI ne peut rejeter pour raison d'empiétement (art.40 du code minier).
Ces demandes sont :
- La demande des droits d'exploitation par le titulaire du droit de recherches sur le même
périmètre ;
- La demande de transformation des droits de recherches ou d'exploitation en plusieurs droits de
recherches ou d'exploitation sur le même périmètre ;
- La demande du permis d'exploitation des rejets du titulaire du droit minier couvrant le
périmètre sur lequel sont entreposés les rejets.
3) L'avis cadastrai
17
D'après l'article 308 du code minier, est puni d'une servitude pénale de cinq à six ans et d'une amende dont le
montant en francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines seulement,
quiconque aura frauduleusement ou méchamment :
- Porté une fausse indication sur un poteau-signal ou une borne ;
- Placé, déplacé ou dégradé un poteau signal ou une bornis ;
- Fait une fausse déclaration ou fait usage des documents qu'il savait faux ou erronés en vue, soit
d'obtenir ou de faire obtenir un droit minier ou une autorisation de carrières, soit d'empêcher autrui
d'obtenir ou d'exploiter des droits miniers ou autorisations de carrières.
36
b) L'instruction technique
L'instruction technique est réalisée par la Direction des mines aux fins de déterminer si les
conditions d'octroi du droit minier ou de carrière sollicité sont satisfaites (art.41). Sa durée varie avec le
type de droit sollicité. La Direction des mines communique son avis (favorable ou non] au CAMI qui,
dans un délai maximum de cinq jours ouvrables à dater de la réception de cet avis, le communique au
requérant et procède à son affichage, îl transmet le dossier de demande, avec l'avis cadastral et l'avis
technique, à l'autorité compétente pour décision.
c) L'instruction environnementale et sociale
1) Organes intervenant dans l'instruction environnementale et sociale
L'instruction environnementale est réalisée par l'Agence Congolaise de l'Environnement
(ACE) et le Fonds National de Promotion et de Service Social en collaboration avec la Direction chargée
de la protection de l'environnement minier et éventuellement tout autre organisme de l'Etat concerné
(art.42,16 et 185 du code minier).
L'autorité compétente prend la décision d'octroi ou de refus d'octroi des droits sollicités
dans les délais prévus pour chaque type de droit. Ces délais courent à dater de la réception, par l'autorité
compétente, du dossier transmis par le CAMI. Le CAMI use de la voie la plus expéditive pour faire
parvenir le dossier à l'autorité compétente dans huit jours au plus tard (art.45). L'autorité compétente
statue dans un délai de trente jours au maximum (la validité d'un droit de recherches arrivé à expiration
est prorogée tant que l'autorité n'a pas statué sur la demande le renouvellement ou de transformation en
droit d'exploitation - art.49).
b) De la décision d'octroi et de son inscription éventuelle par voie judiciaire
1) La décision d'octroi
L'autorité compétente prend la décision d'octroi du droit sollicité à la réception du dossier
de demande avec avis cadastral, et le cas échéant, les avis technique et environnemental favorables
(art.43). La décision est transmise, dans le délai correspondant à chaque type de droit, au CAMI qui
l'inscrit, la notifie au requérant et l'affiche au lieu indiqué.
En cas de non-respect du délai imparti à l'autorité compétente, la décision d'octroi du droit
minier ou de carrières est réputée accordée. Le requérant peut demander au CAMI de procéder, dans un
délai de soixante jours, à compter de l'expiration du délai accordé à l'autorité compétente, à l'inscription
de son droit et à la délivrance du titre y afférent. A défaut, le requérant est réputé avoir renoncé à son
droit,
2) L'inscription par voie judiciaire
Lorsque le CAMI n'inscrit pas le droit, le requérant saisit (dans les huit jours suivants sa
demande) le tribunal de grande instance, statuant en toute diligence, aux fins d'obtenir un jugement
valant titre minier ou de carrières selon le cas. Il joint à la requête les copies certifiées conformes de la
demande des droits miniers et des avis cadastral, technique et environnemental favorables.
Dans les quarante-huit heures de la réception de la requête, le Président du Tribunal de
Grande Instance territorialement compétent fixe l'affaire à la première audience utile de sa juridiction.
Le Tribunal notifie, par voie d'huissier, le jour et l'heure de l'audience au requérant au CAMI et à
l'Officier du Ministère public. Conformément aux dispositions de l'article 68 alinéa 2 et en dérogation
de celles de l'article 69 alinéa 1er de la loi organique n°013/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétence des juridictions de l'ordre judiciaire, le Ministère public émet son avis
verbalement sur les bancs lequel est acte au plumitif de l'audience. Sans qu'i! y ait lieu à remise, l'affaire
est appelée, instruite, plaidée et prise en délibéré à l'audience déterminée dans l'exploit de notification
de date d'audience. Le jugement est rendu dans les soixante-douze heures qui suivent la prise en délibéré
de l'affaire. Il vaut titre minier (art.46). La notification de la décision d'octroi ou du jugement met fin à
l'instruction de la demande.
c) De la décision de refus d'octroi
Lorsque les avis cadastral, technique et environnemental sont défavorables, l'autorité
compétente prend une décision motivée de refus. La décision est transmise dans le délai imparti au
38
CAM! qui l'inscrit, la notifie au requérant et l'affiche au lieu indiqué. A défaut de transmettre la décision
dans les délais, le CAMI radie, sans délai, l'inscription du périmètre sur la carte cadastrale et notifie
l'acte de radiation au requérant.
La notification de la décision de refus met fin à l'instruction de la demande. Le requérant
peut néanmoins contester la décision de refus par la voie du contentieux administratif (art.48, 313 et
314].
d) Délivrance et validité du titre
1) Délivrance du titre
En cas de décision d'octroi ou en cas de décision d'inscription par voie judiciaire, le CAMI
délivre au requérant les titres constatant les droits obtenus. Le requérant doit, au préalable et à peine de
la caducité du droit, s'acquitter des droits superficiaires annuels y afférents dans les trente jours qui
suivent la décision d'octroi. Les titres lui sont remis, après vérification de l'authenticité des preuves de
paiement des droits superficîaires annuels. Les droits octroyés sont portés sur la carte de retombes
minières.
2) Validité du titre
La durée de validité des droits miniers et/ou de carrières commence à courir à compter du
jour de la notification de la décision d'octroi au requérant, de la notification de l'inscription d'office ou
de la signification de la décision du juge prévue (art.48 bis et 46 du code minier).
e) Extinction des droits miniers et de carrières
Les droits miniers et/ou de carrières s'éteignent par la caducité, l'annulation, l'expiration, la renonciation
et le retrait (art.48 ter du code minier).
1) Caducité et déchéance
La caducité opère de plein droit à défaut de paiement des droits superficîaires annuels dans les trente
jours qui suivent l'octroi (art.47 du code minier). Cela est fondé par le caractère substantiel de l'obligation
de paiement de ces droits superfici aires. La déchéance est prononcée, selon le cas, par le ministre
national des mines ou le ministre provincial des mines (art.290 du code minier),
2) Annulation et retrait
L'annulation est prononcée par le juge administratif saisi par le ministère public ou un tiers
lésé. La requête est introduite dans les trois mois qui suivent la publication au Journal officiel de la
décision d'octroi ou la prise de connaissance de cette décision. Le jugement d'annulation est fondé sur
l'illégalité de la décision d'octroi du titre en raison de l'incompétence, d'un vice de forme ou de
détournement des pouvoirs. L'annulation produit ries effets rétroactifs.
Toutefois, les droits miniers et/ou de carrières peuvent être retirés ou rapportés, sans effet
rétroactif, par l'autorité d'octroi en raison de l'illégalité de sa propre décision. La décision de retrait est
prise dans les trois mois qui suivent la publication dé îâ décision d'octroi au Journal officiel ou à défaut,
dans les trois mois qui suivent la date de la prise de connaissance de son existence, soit à la demande
d'un tiers lésé, soit à l'initiative de l'autorité d'octroi.
39
3) Expiration et renonciation
Les droits miniers et/ou de carrières expirent lorsqu'ils arrivent à terme. La durée de ce
terme varie avec la nature du droit (art 61, 78, 94,106,144 et 163 du code minier]. Ils s'éteignent (en
totalité ou en partie) par renonciation de leurs titulaires (art.60, 79,96,108,145 et 164 du code minier).
§3. Contentieux minier
II est reconnu au titulaire et à l'Etat le droit d'exercer les recours par voies administrative,
judiciaire et/ou arbitrale prévus par le code minier (art.312 du code minier). Dans toutes les instances
administratives, arbitrales et judiciaires où l'Etat est mis en cause, sa représentation est assurée, en
demande ou en défense, par le responsable de l'administration des mines ou son représentant local tant
au pays qu'à l'étranger (art.321). Tout recours, tout jugement, tout arrêt et autres actes de procédure sont
signifiés à l'Etat au bureau du Ministre des mines ou au bureau de sa représentation locale. Toute
signification faite à tout autre endroit du territoire national ou à l'étranger est nulle et non avenue
(art.322).
1°, Le recours administratif
a) Objet du recours
D'après l'article 313 du code minier et sous réserve des dispositions des articles 46 et 315
du même code, le recours dirigé contre les actes administratifs édictés par les autorités administratives
du secteur minier sont régis par le droit commun en la matière, notamment par les dispositions des
articles 146 à 149 et 158 de l'Ordonnance-Loi n°82-020 du 31 mars 1982 portant Code de l'organisation
et de la compétence judiciaires et par l'Ordonnance-Loï n°82017 du 31 mars 1982 relative à la procédure
devant la Cour Suprême de Justice, telles que modifiées et complétées à ce jour.
b) Délais de recours
Mais par dérogation aux dispositions des articles 79, 88 et 89 alinéa 1er de l'ordonnance-
loi n°82-017 du 31 mars 1982 susmentionnée, la réclamation préalable du requérant, justiciable devant
la Section administrative de la Cour Suprême de Justice, à l'autorité pouvant rapporter ou modifier l'acte
doit être introduite dans les trente jours qui suivent la date de la publication ou de la notification à lui
faite personnellement de l'acte entrepris (art.314 du code minier). La requête en annulation est introduite
dans les vingt jours à compter du jour où le rejet total ou partiel de la réclamation a été notifié,
Le délai de dépôt du mémoire en réponse et celui du dossier administratif est de quinze
jours ouvrables à compter de la signification de la requête. Le même délai s'applique à l'avis du Procureur
Général de la République. La prorogation des délais imposée aux parties pour la transmission de la
requête et du mémoire en réponse pouvant éventuellement être décidée par ordonnance motivée du
Président de la Section Administrative de la Cour Suprême de Justice, ne peut excéder douze jours
ouvrables. L'abréviation de tous ces délais ne concerne que le refus d'octroi des droits miniers et/ou de
carrières et d'approbation ou de réalisation des hypothèques. En tout état de cause, l'arrêt de la Cour
Suprême de Justice est rendu dans les trente jours ouvrables à dater de la prise en délibéré de l'affaire.
40
telle société affiliée soit considérée comme ressortissant de l'Etat duquel l'investisseur est un
ressortissant d'un autre Etat contractant (art.319 du code minier).
Si l'investisseur a effectué son investissement par l'intermédiaire d'une société affiliée de
droit congolais, une telle société est considérée, aux fins de la Convention C1RDÏ comme un
ressortissant de l'Etat duquel l'Investisseur est un ressortissant. Les titulaires qui ne sont pas
ressortissants d'un autre Etat contractant peuvent soumettre les litiges survenant à l'occasion de
l'interprétation ou de l'application des dispositions du code minier à tout tribunal arbitral compétent de
leur choix pour autant que ce tribunal ne soit pas régi par les lois de leur pays et n'y siège.
Les titulaires qui ne sont pas ressortissants d'un autre Etat contractant notifient au CAMÏ
les noms, les coordonnées et le règlement de trois tribunaux arbitraux choisis par eux, dans un délai de
trente jours à compter de la délivrance du titre minier. L'Etat agrée un tribunal arbitral parmi les trois
proposés, sous réserve pour lui d'objecter, pour les motifs mentionnés à l'alinéa précédent in fine, dans
le délai de trois mois à compter de la date de la notification du choix des tribunaux arbitraux. A défaut
d'agrément ou d'objection par l'Etat dans le délai de trois mois, le titulaire notifie au CAMS dans un
délai de trente jours le tribunal arbitral de son choix parmi les trois proposés.
b) Règles de procédure
L'arbitrage se fait en langue française au lieu convenu par l'Etat et le titulaire. Aux fins de
l'arbitrage, l'instance arbitrale se réfère aux dispositions du code minier, aux lois de la République
Démocratique du Congo et à ses propres règles de procédure.
Les décisions rendues par l'arbitre sont exécutoires et leur exécution peut être demandée
devant toute juridiction compétente dans le territoire national selon la forme prévue par le code de
procédure civile congolais ou dans le pays dont relève le titulaire. Dans ce cas, l'Etat renonce à se
prévaloir de toute immunité de juridiction ou d'exécution.
42
concerné. Le Cadastre minier transmet l'avis technique de îa Direction des mines avec le dossier y
afférent ainsi que le projet de décision au Ministre pour compétence.
b) L'excuse de la force majeure
Constitue un cas de force majeure, tout événement imprévisible, irrésistible, insurmontable
et indépendant de la volonté du titulaire l'empêchant, malgré ses meilleurs efforts, d'exécuter en tout ou
en partie ses obligations ou occasionnant un retard important dans l'exécution de celles-ci (art.297 du
code minier).18 Sont notamment considérées comme cas de force majeure les événements suivants :
grève sauvages, émeutes, insurrection, trouble civil, conflits sociaux, fait du prince, sabotage,
catastrophe naturelle, incendies, faits de guerre ou cas imputables à la guerre. L'excuse pour cause de
force majeure peut être admise pour les manquements aux seules obligations qui n'ont pu être exécutées
en raison de la survenance de cet événement. Un acte, un agissement ou une omission imputable au
titulaire n'est pas constitutif de cas de force majeure,
Si le titulaire se trouve dans l'impossibilité d'exécuter totalement ou partiellement ses
obligations en raison d'un cas de force majeure, il le notifie au Cadastre minier immédiatement ou au
plus tard dans les quinze jours de la survenance de cet événement, en spécifie les raisons constituant la
force majeure, la date de commencement de la non-exécution et les moyens proposés pour y remédier.
Dès la survenance d'un cas de force majeure, l'exécution des obligations affectées est
suspendue pendant la durée de celui-ci et pour une période additionnelle suffisante permettant au
titulaire d'agir avec toute diligence requise, de se replacer dans les mêmes conditions qu'avant la
survenance dudit événement. La durée résultant de la force majeure est ajoutée au délai d'exécution de
ses obligations.
18
Le code minier a retenu l'excuse de force majeure pour prolonger la durée des droits miniers (art.342 du code
minier).
44
19
D'après l'article 325 du code minier, les montants exprimés en monnaie étrangère sont ajustés annuellement
le Cadastre minier sur avis de la Banque Centrale du Congo afin de maintenir constante leur valeur.
45
effet, le Cadastre Minier constate les cas de non-paiement des droits superficiaires par carré à la fin du
premier trimestre de chaque année, il notifie au titulaire intéressé et affiche dans une saile déterminée
par le Règlement Minier dans un délai de quinze jours ouvrables après la fin du trimestre, la liste des
titulaires qui n'ont pas payé les droits superficiaires afférents à leurs droits miniers et/ou de carrières.
Cette liste est également publiée par voie de presse dans la capitale et au chef-lieu de chaque province
concernée.
Le titulaire dont le nom apparaît sur la liste peut présenter tout document ou moyen visant
à sa défense dans les quarante-cinq jours qui suivent la date d'affichage de la liste, laquelle est également
précisée dans la publication. Seules les preuves de paiement ou d'empêchement pour cause de force
majeure sont reconnues comme moyens de défense.
L'instruction des dossiers de défense est effectuée par le Cadastre minier dans un délai
maximum de trente jours à compter de la fin de la période de défense. Le Cadastre minier informe les
titulaires concernés de son avis cadastral et le transmet avec les dossiers de défense ainsi qu'un projet de
décision de déchéance du titulaire au Ministre des mines.
§2. La responsabilité sociale du titulaire des droits miniers ou de carrières 1 °. La responsabilité
sociétale des titulaires des droits miniers et de carrières
a) La dotation pour contribution aux projets de développement communautaire
1) Constitution de la dotation
Le titulaire de droit minier d'exploitation ou d'autorisation d'exploitation des carrières
permanente est tenu de constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une dotation pour
contribution aux projets de développement communautaire dont le montant minimal est égal à 0,3 % du
chiffre d'affaires de l'exercice au cours duquel elle est constituée. Cette dotation doit être entièrement
mise à disposition des communautés locales avant l'expiration de l'exercice suivant celui au cours duquel
elle a été constituée (art.258 bis). Par communauté locale, il faut entendre la population
traditionnellement organisée sur la base de la coutume et unie par les liens de la solidarité clanique ou
parentale qui fonde sa cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement au territoire
du projet minier.
2) Financement des projets de développement communautaire
C'est en vue du financement des projets de développement communautaire que le titulaire
des droits miniers ou d'exploitation constitue une dotation en franchise de l'IBP. Lors de la demande de
son droit, il souscrit un engagement formel d'exécuter ces projets.
En plus des avantages que l'exploitant procure à l'Etat et aux communautés environnantes
au titre d'externalités (art. 212, 213, 214 et 242 alinéa 2 du code minier), le titulaire des droits miniers
d'exploitation et de l'autorisation d'exploitation de carrières permanentes est tenu de contribuer, durant
la période de son projet, à la définition et à la réalisation des projets de développement socio-
économiques et industriels des communautés locales affectées par les activités du projet sur la base d'un
46
cahier des charges pour l'amélioration des conditions de vie desdites communautés (Article 285 sexies
du code minier). Il élabore et présente, à cet effet, un cahier des charges.
b) Le cahier des charges
réception du procès-verbal, le CCAMI affiche le constat de Î'AGCE dans une salle indiquée par le
Règlement minier. Une copie de ce procès-verbal est remise au titulaire.
3) Contestation du PV de l'AGCE
Chaque titulaire a la responsabilité de s'informer du constat de l'AGCE. Le titulaire dont le
non-respect des engagements vis-à-vis des obligations sociales a été constaté peut présenter tout
document relatif à sa défense dans les quarante-cinq jours qui suivent la date d'affichage du constat.
L'AGCE, en collaboration avec la Direction de protection de l'environnement minier, instruit le dossier
de la défense dans un délai de trente jours à compter de la fin du délai de quarante-cinq jours et transmet
son avis technique au ministre et au CAMI qui en informe le titulaire concerné. Le CAMI transmet le
dossier y afférent et le projet de décision au ministre pour compétence.
2°. Relations entre titulaires des droits miniers et occupants du soi
a) Restrictions à l'occupation des terrains et périmètres de protection
1) Restriction à l'occupation des terrains
Au terme de l'article 279 du code minier, nul ne peut, sauf consentement des autorités compétentes,
occuper un terrain :
- Réservé au cimetière ;
- Contenant des vestiges archéologiques ou un monument national ;
- Situé à moins de cinq cents mètres des limites d'un barrage hydroélectrique ou d'un bâtiment
appartenant à l'Etat (de 90 à 500 m) ;
- Proche des installations de la Défense Nationale
- Faisant partie d'un aéroport ;
- Réservé au projet de chemin de fer ;
- Réservé à la pépinière pour forêt ou plantation des forêts ;
- Situé à moins de huit cents mètres des limites d'un village, d'une cité, d'une commune ou d'une
ville (de 90 à 800m);
- Constituant une rue, une route, une autoroute ;
- Compris dans un parc national et ou dans les sites touristiques.
Sauf consentement du propriétaire ou occupant légal, nul ne peut occuper un terrain situé à moins de:
- Mille mètres de maisons ou des bâtiments occupés, inoccupés ou temporairement inoccupés (de
180 à 1000m);
- Huit cents mètres des terres sarclées et labourées pour cultures de ferme (45 à 800m) ;
- Huit cents mètres d'une ferme ayant un élevage de bovins, un réservoir, un barrage
- Hydroélectrique ou une réserve d'eau privée (de 90 à 800m).
48
Tous les dommages causés aux biens des tiers sont réglés à leur valeur réelle de
remplacement, augmentée de la moitié, à moins qu'ils soient remis en leur état antérieur à la survenance
du dommage.
2) Indemnisation des occupants du sol
Toute occupation de terrain privant les ayant-droits de la jouissance du sol, toute
modification rendant le terrain impropre à la culture entraîne, pour le titulaire ou l'amodiataire des droits
miniers et/ou de carrières, à la demande des ayants-droits du terrain et à leur convenance, l'obligation
de payer une juste indemnité correspondant soit au loyer, soit à la valeur du terrain lors de son
occupation, augmentée de la moitié. Par soi, il faut entendre le sol sur lequel les individus ont toujours
exercé ou exercent effectivement une activité quelconque (art.281 du code minier]. Par ayant-droit, il
faut entendre toute personne physique de nationalité congolaise ayant la jouissance du sol en vertu du
droit coutumier ou toute personne physique ou morale occupant le sol en vertu d'un titre foncier.20
Le règlement à l'amiable du litige s'effectue par toutes voies de droit non juridictionnelles,
notamment la transaction, le compromis, l'arbitrage ou devant un Officier de Police Judiciaire ou un
Officier du Ministère public. Faute d'arrangement à l'amiable entre les parties dans les trois mois à
compter de la date de la survenance du litige, les indemnités seront allouées par te tribunal compétent
en vertu des règles de l'organisation et de la compétence judiciaires en vigueur en République
Démocratique du Congo.
Toutefois, l'occupant du terrain coutumier peut, en accord avec le titulaire, continuer à
exercer son droit de culture à condition que les travaux des champs ne gênent pas les opérations minières.
Le propriétaire du terrain ne pourra dès lors plus continuer à y construire des bâtiments. Enfin, le simple
passage sur le terrain ne donne droit à aucune indemnité si aucun dommage n'en résulte. Le passage doit
s'effectuer dans les meilleures conditions de préservation de l'environnement.
En cas de déplacement des populations, l'opérateur minier est tenu préalablement de
procéder à l'Indemnisation, à la compensation et à la réinstallation des populations concernées.
c) Responsabilité industrielle de l'opérateur minier
1) Principe général
En vertu du principe pollueur-payeur, tout titulaire d'un droit minier et/ou des carrières est
responsable des dommages causés aux personnes, aux biens et à l'environnement do fait de ses activités
minières, même en l'absence de toute faute ou négligence, ïî est tenu à les réparer. Tel est le fondement
de la responsabilité industrielle du titulaire, Ce dernier ne peut être exonéré que s'il apporte la preuve
que ces dommages proviennent d'une cause étrangère à son activité minière (art285 bis du code minier).
2) Des dommages causés à des personnes et à l'environnement par contamination
20
Au nombre des occupants du soi., il y a les membres de la communauté locale. Celle -ci est entendue comme
une population traditionnellement organisée sur la base de la coutume, unie par des liens de solidarité cliniqne ou
parentale qui fonde sa cohésion interne et réside dans l'espace géographique du projet minier (art.8 ter).
50
La responsabilité du titulaire d'un droit minier et/ou des carrières est engagée en cas de contamination
directe ou indirecte du fait des activités minières ayant un impact sur la santé de l'homme et/ou entraînant
la dégradation de l'environnement et se traduisant notamment par îa pollution des eaux, du sol, de
l'atmosphère et causant des dommages à l'homme, à la faune et à Sa flore (art.285 ter du code minier).
Il est ainsi tenu de réparer tout dommage causé par des maladies imputables à l'activité minière.
3) Prescription de l'action en responsabilité industrielle de l'exploitant minier
Les actions en réparation des dommages causés par les activités minières sur l'homme et
l'environnement sont imprescriptibles (art,285 quinquies du code minier).
§3. Sanctions aux obligations administratives et sociales
1 °. Sortes et constat des manquements
a) Sortes de manquements
D'après l'article 286 du code minier, sont considérés comme manquements aux obligations
administratives et sociales :
- Le non-paiement des droits superficiaires annuels par carré ;
- Le défaut de commencer les travaux dans le délai légal prévu (196, 197, 198 et 199 du code
minier) ;
- Le défaut de correction clans un délai de 60 jours après la mise en demeure (art.292 du code
minier) ;
- Le non-respect des engagements vis-à-vis des obligations sociales conformément au
chronogramme repris dans le cahier des charges établi conformément à la réglementation
minière.
b) Constat des manquements
Le non-commencement des travaux dans les délais est constaté par la Direction des mines
qui transmet le procès-verbal de son constat au ministre et au Cadastre minier. Ce dernier le notifie à
l'intéressé dans un délai de dix jours ouvrables après la fin de la période pendant laquelle les travaux
auraient dû commencer (art.288 du code minier).
2°, La décision de déchéance
a) Notification de la décision et délais de recours
Le Cadastre minier notifie immédiatement au titulaire la décision de la déchéance et
procède à son affichage au lieu indiqué [art.289 du code minier). La notification de la décision de
déchéance donne droit à l'exercice des voies de recours. Ces recours doivent être exercés dans les trente
jours qui suivent l'affichage de la décision dans le bureau du Cadastre minier du ressort. A défaut de
recours dans le délai (ci-dessus fixé, la décision de déchéance est inscrite dans un registre approprié et
publiée au journal officiel.
51
d'exploitation ou d'un permis d'exploitation de petite mine lui cause un préjudice énorme qui s'analyse
en une charge supplémentaire à son activité minière.
§3. Rapports entre le titulaire et les pouvoirs publics
1 °, Devoir de courtoisie, contrôles et inspections
a) Le devoir de courtoisie
Avant de commencer ses activités, le titulaire d'un droit minier ou de carrières a l'obligation
de se présenter aux autorités locales du ressort et de leur remettre, contre récépissé, une copie de son
titre minier ou de carrières (art.215 du code minier). Toute ouverture ou fermeture d'un centre de
recherches ou d'exploitation minière ou de carrières permanente doit être déclarée sans délai à
l'Administration des mines.
b) Tenue des registres
Le titulaire des titres miniers ou de carrières à l'obligation de tenir les registres, d'élaborer
et de, déposer, sous le sceau de la confidentialité, les rapports de ses activités conformément aux
dispositions réglementaires en la matière. En effet, les renseignements à caractère technique, géologique
et minier fournis par le titulaire sont confidentiels pour une durée de dix ans. Passé ce délai, ils sont
accessibles au public. Toutefois, ces renseignements peuvent être utilisés et publiés globalement à des
fins documentaires avant l'expiration de ce délai sans divulgation des renseignements à caractère
individuel. Ils cessent d'être confidentiels lorsque le droit minier ou de carrières expire ou lorsque son
titulaire y renonce ou est déchu de ces droits (art.324 du code minier).
En cas de tenue Irrégulière, dûment constatée, des documents obligatoirement prescrits par
la législation minière, l'Administration des mines adresse, par écrit, un avertissement à l'opérateur minier
concerné si ce manquement ne constitue pas une infraction. En cas de récidive, ses activités peuvent,
après une mise en demeure, être suspendues par le Ministre des mines pour une durée de trois mois
(art.293 du code minier).
A la fin de la période de suspension, l'Administration des Mines procède à une vérification.
S'il est mis fin à l'irrégularité constatée, la suspension est levée. Dans le cas contraire, elle est reconduite
pour une nouvelle période de trois mois. Si la mise en demeure n'est pas suivie d'effet à l'expiration de
la deuxième période de suspension, le titulaire est passible d'une astreinte dont le montant en francs
congolais est équivalent à cinq cents (500] USD par jour jusqu'à la régularisation, chaque jour commencé
étant dû en entier.
2°. Obligation de transparence
a) Communication des rapports périodiques d'activités
1) Traçabilité et transparence dans le secteur
La traçabilité est le mécanisme mis en place pour assurer le suivi des étapes de la filière de
production minière et de flux financiers subséquents depuis le site d'extraction des produits miniers
jusqu'à leur exportation en passant par leur détention, transport, commercialisation, traitement et/ou
transformation. La transparence est l'ensemble de règles, mécanismes et pratiques rendant obligatoires
56
les déclarations et les publications, de la part de l'Etat et des entreprises extractives, en particulier celles
de l'industrie minière, des revenus et paiements de tout genre, comprenant, notamment les revenus des
exploitations et des transactions minières, la publication des statistiques de production et de vente, la
publication des contrats et la divulgation des propriétaires réels des actifs miniers ainsi que les données
sur l'allocation des ressources provenant du secteur minier. Elle s'étend également au respect des
obligations de procédures d'acquisition et d'aliénation des droits miniers (art.l, point 54 du code minier).
2) La tenue des registres
Le titulaire des droits miniers ou de carrières et le détenteur d'un agrément au titre de
comptoir ou d'entité de traitement ont l'obligation de tenir les registres, d'élaborer et de déposer les
rapports de leurs activités conformément à la réglementation minière. A défaut, il encourt des sanctions
après une mise en demeure de trente jours maximum restée sans effet (art.216 et 295 du code minier}.
A l'expiration de ce délai, à moins qu'il soit dans un cas de force majeure, le titulaire défaillant est
passible d'une astreinte dont le montant en francs congolais est équivalent à 1.000 USD par jour de retard
depuis le dernier jour du délai réglementaire jusqu'à la communication des rapports, chaque jour
commencé étant dû en entier.
3) Les contrôles et inspections
II doit se soumettre aux inspections effectuées par les agents chargés de l'inspection des
opérations minières ou de carrières. Dans tous les cas, ces inspections ont lieu pendant les heures
d'ouverture des bureaux, ateliers ou chantiers. En plus de toutes autres sanctions éventuelles, les outrages
et violences envers les agents de l'administration des mines sont punis d'une servitude pénale de six mois
au maximum et/ou d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 1.000 USD à
5.000 USD (art.309 du code minier). Les entraves à l'activité de l'Administration des mines sont punies
d'une servitude pénale de six mois et d'une amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent
de 2.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines seulement (art.310 du code minier).
b) La publication des informations
Le titulaire des droits miniers ou de carrières d'exploitation est tenu de publier, à la fin de
chaque mois, les quantités produites, vendues ou exportées des substances minérales, leurs qualités,
leurs valeurs, les montants de divers impôts, droits, taxes et redevances dus et payés au profit du Trésor
public, aux entités territoriales décentralisées et aux organismes de l'Etat (art.216 du code minier]. Cette
obligation de transparence implique, par ailleurs, !a publication d'autres informations telles que :
- Les revenus et paiements de tout genre (revenus des exploitations et des transactions minières)
;
- Les statistiques de production et de vente ;
- Les contrats [ils sont publiés avec leurs annexes et avenants éventuels au journal officiel et sur
le site web du ministère des mines dans les soixante jours de leur signature - art.7 quater du code
minier) ;
- Les propriétaires réels des actifs miniers ;
57
auprès de la Direction de Géologie et obtenir le visa de ce service sur une copie de la description. La
description visée vaut laissez-passer pour les échantillons prélevés.
Le titulaire d'un permis de recherches a le droit d'obtenir un permis d'exploitation pour tout
ou partie des substances minérales qui font l'objet de son titre et les substances associées à l'intérieur de
la superficie couverte par ce titre, s'il en découvre un gisement économiquement exploitable.
2°, Conditions d'obtention du permis de recherches
a) La demande du permis de recherches
A la demande du permis de recherches qui est introduite aux conditions requises (art.35 à
44} auprès du CAMI, il est joint la preuve de la capacité financière minimum et de la compétence
technique nécessaire pour mener à bien le projet [art.54 et 58).
La capacité financière minimum ainsi requise est fonction du budget prévu pour l'exécution
du programme de recherches. Dans tous les cas, elle ne peut être inférieure à cinquante fois le montant
total des droits superficiaires annuels payables pour la dernière année de la première période de la
validité du PR sollicité. Les fonds représentant cette capacité sont versés dans un compte ouvert auprès
d'une banque congolaise agréée et sont bloqués pendant toute la période de l'examen du dossier, il s'agit
de la preuve que le requérant dispose, pour mener à bien son programme de recherches, des fonds
propres, des fonds empruntés ou encore une caution bancaire susceptible de couvrir les périmètres tant
des anciens que de nouveaux permis de recherches sollicités.
Le CAMI instruit et certifie cette capacité financière (la certification peut être demandée à tout moment
par toute personne éligible au permis de recherches). 11 donne son avis dans un délai qui n'excède pas
trente jours à compter de la date du dépôt de la demande.
b) Décision du ministre des mines
La demande du permis de recherches ne fait pas l'objet d'instructions technique et
environnementale. Lorsque les conditions sont remplies, le ministre prend la décision d'octroi dans un
délai de trente jours à dater de la réception du dossier par le CAMÏ. La décision de refus est motivée et
donne droit à l'exercice des voies de recours prévus (art57, 313 et 314).
3°. Renouvellement, transformation et expiration du permis de recherches
a) Renouvellement du permis de recherches
Le renouvellement du PR est soumis à de nombreuses conditions. Le titulaire doit
démontrer qu'il n'a pas avoir failli à ses obligations de maintien de la validité du permis et à ses
obligations fiscales, parafiscales et douanières (art. 62, 196 à 199 du code minier), il doit déposer le
rapport des travaux de recherches réalisés pendant la période antérieure de validité de son titre, les
résultats obtenus ainsi que le calendrier d'exécution des travaux de recherche. 11 devra prouver
l'ouverture effective d'un Centre de recherches dûment constaté par les autorités locales et la Division
provinciale des mines.
Par ailleurs, le titulaire qui sollicite le renouvellement de son PR doit déterminer les phases
restantes à réaliser pour arriver à l'étape finale de certification des réserves et l'élaboration des études de
60
faisabilité. Il présente, enfin, le budget complémentaire en rapport avec le programme des travaux de
recherches correspondant aux phases restantes.
La demande circonstanciée de renouvellement du permis de recherches est adressée au
CAMÏ, pour instruction, au moins trois mois avant la date de l'expiration du titre (art.62}. Il y est joint,
à peine d'irrecevabilité, le certificat de recherches et la preuve de paiement des frais de dépôt. En cas
d'avis favorable transmis au ministre, celui-ci statue dans un délai de trente jours. A défaut pour lui de
réagir pas à une demande de renouvellement régulièrement introduite, le renouvellement sollicité est
acquis et le CAMI procède à son inscription dans un délai de cinq jours ouvrables. Le refus de
renouvellement est motivé et donne droit à l'exercice des voies de recours.
A l'occasion du renouvellement, le titulaire du PR renonce d'office à au moins 50% du
périmètre-couvert par son permis. 11 doit élaborer et obtenir l'approbation du PAR révisé pour l'activité
proposée, avant de poursuivre les travaux de recherches minières.
b) Transformation du permis de recherches
Le permis de recherches peut être transformé en droits d'exploitations aux conditions suivantes :
- à tout moment, le permis de recherches peut être transformé partiellement en permis
d'exploitation ou en permis d'exploitation de petite mine (le titulaire doit cependant être éligible
aux droits miniers d'exploitation et remplir toutes les conditions requises pour l'obtention de tels
droits (art.69 à 76 et 103 à 105) ;
- un seul permis d'exploitation ou un permis d'exploitation de petite mine peut être obtenu pour
un périmètre qui comprend les superficies de plusieurs permis de recherches ;
- le permis de recherches initial peut être transformé multiples permis de recherches sur la partie
du périmètre non transformée en droits d'exploitation afin de se conformer aux dispositions
légales relatives à la forme du périmètre de recherches (la durée des multiples permis est égale
à la durée non échue du permis initial et la partie du périmètre non transformée reste soumise
aux termes et conditions du permis de recherches en cours de validité).
c) Renonciation et expiration du permis de recherches
1) Renonciation au PR
Le titulaire d'un permis de recherches peut renoncer à tout moment, en tout ou en partie, au
droit couvrant son périmètre par une déclaration adressée au ministre des mines. La partie à laquelle il
est renoncé est indiquée avec précision et doit être composée de carrés entiers. La renonciation prend
effet au jour du donner acte ou, dans tous les cas, dans les trois mois à dater du dépôt de la déclaration.
Dès lors, le périmètre est libre en tout ou en partie selon le cas, de tout droit La renonciation
ne donne droit à aucun remboursement; elle ne libère pas non plus le titulaire de sa responsabilité
environnementale [art.60],
2) Expiration du PR
Le permis de recherches expire lorsqu'il arrive au dernier jour de sa dernière période de
validité ou lorsqu'il n'a pas été renouvelé à la fin des premières périodes de validité, ni transformé en un
61
droit minier d'exploitation. Dans ce cas, le périmètre concerné devient libre de tout droit à compter de
la date de l'expiration. Le CAMI notifie immédiatement au titulaire l'expiration de son titre avec copie
à la Direction de géologie et à l'Organisme spécialisé de recherches. L'expiration du permis de
recherches ne décharge pas le titulaire de ses responsabilités en matière de réhabilitation
environnementale.
§2. Les droits miniers d'exploitation
1 °, Le permis d'exploitation
L'exploitation est l'activité par laquelle une personne morale se livre, à partir d'un gisement
identifié, et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains, à l'extraction des substances minérales
d'un gisement ou d'un gisement artificiel, et éventuellement à leur traitement afin de les utiliser ou de
les commercialiser.
21
Une mine distincte est mie mine distincte d'une autre mine existante et de ce fait nouvelle, qui fait l'objet d'un
nouveau droit minier d'exploitation ou d'un contrat d'amodiation, dès lors qu'elle concerne un gisement distinct
62
demeure de le faire par la Direction des mines dans un délai de soixante jours. S'il ne sollicite pas l'octroi
d'un nouveau titre, alors qu'il exploite lesdites substances dans le contexte d'une mine distincte, il sera
considéré comme procédant à l'exploitation minière illicite (art77 bis et 299 du code minier)
Le permis d'exploitation étant un droit exclusif, aucune autre demande de droit minier ou
de carrières pour tout ou partie du périmètre qu'il couvre ne peut être instruite. Toutefois, un demandeur
à qui le titulaire du permis d'exploitation a refusé son consentement à l'ouverture d'une carrière dans son
périmètre peut déposer une demande d'autorisation d'exploitation de carrières sur une partie de ce
périmètre mais qui n'est pas utilisée pour les opérations minières. La demande est instruite et fait l'objet
d'un contentieux administratif auquel le titulaire et le demandeur participent.
Le titulaire qui désire étendre le permis d'exploitation aux substances non-associées doit
suivre la procédure requise pour l'institution de son permis d'exploitation en cours de validité. Dans ce
cas, i! actualise et dépose des documents approuvés lors de l'instruction de sa demande initiale du permis
en y intégrant les opérations prévues pour l'exploitation des substances additionnelles. L'extension du
permis d'exploitation est accordée par le ministre pour une durée qui n'excède pas la période non échue
du permis d'exploitation.
La durée de validité du permis d'exploitation ne peut excéder vingt-cinq ans. Le PE est
renouvelable sur demande de son titulaire pour -des périodes n'excédant pas quinze ans chacune. La
superficie du périmètre qu'il couvre est celle du permis de recherches dont il découle ou celle de la partie
du périmètre du permis de recherches transformée en permis d'exploitation [art.67). Par ailleurs, une
personne et ses sociétés affiliées ne peuvent détenir plus de cinquante permis d'exploitation.
b) Prérogatives du titulaire du permis d'exploitation
1) Activités de développement de la mine22
Le PE confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer, à l'intérieur du périmètre sur lequel
il est établi et pendant la durée de sa validité, les travaux de recherche, de développement, de
construction et d'exploitation visant les substances minérales pour lesquelles le permis est établi et les
substances associées ou non associées s'il en a demandé l'extension.
Il permet en outre, sans limitation de :
- entrer dans le périmètre d'exploitation pour procéder aux opérations minières ;
nécessitant des méthodes d'exploitation et des procédés de traitement séparés ainsi que des moyens de
production nettement individualisés, ou du fait de leur éloignement ou de leurs conditions d'exploitation,
nécessitant la création d'installations minières distinctes.
22
La mine comprend le gisement exploitable à ciel ouvert ou en souterrain avec l'usine comprise de traitement
on de transformation des produits issus de cette exploitation et se trouvant dans le périmètre minier, y compris
les installations et les matériels mobiliers et immobiliers affectés à l'exploitation.
63
23
Cependant, toute personne qui, pour les besoins d'une activité minière, est contrainte de déboiser mie portion
de forêt, est tenue au préalable d'obtenir à cet effet un permis de déboisement auprès de l'administration de
l'environnement (art 42 in fine du code minier).
64
Le titulaire d'un droit minier ou de carrières d'exploitation a le droit de disposer, pour les
besoins de son exploitation et des industries qui s'y rattachent, des substances minérales autres que celles
qu'il exploite et dont les travaux entraînent nécessairement l'abattage (art.285). L'occupant du sol peut
demander qu'il lui soit permis de disposer de ces substances, si elles ne sont pas utilisées par l'exploitant,
contre le paiement d'une juste indemnité s'il y a lieu, sauf si elles proviennent du traitement des
substances minérales extraites.
4) Transformation et commercialisation des produits miniers
Le titulaire d'un permis d'exploitation est fondé à procéder au traitement ou à la
transformation des substances minérales qu'il extrait de son périmètre. Il peut aussi le confier à une entité
de traitement ou une entité de transformation (art. 10, j, 81 et suivants). Mais la personne qui se propose
de se livrer uniquement à la transformation des substances minérales doit requérir et obtenir une
autorisation de traitement ou de transformation conformément à la législation sur les établissements
classés sans préjudice des dispositions pertinentes de la réglementation minière en matière de protection
de l'environnement
Le titulaire d'un permis d'exploitation a le droit de transporter ou de faire transporter par le
transporteur de son choix, les produits miniers qui proviennent de son périmètre d'exploitation. Il a, en
outre, le droit d'entreposer ses produits miniers dans des sites clôturés, aménagés à cette fin, situés aux
alentours des lieux de chargement, à condition de respecter la réglementation sur la sécurité du site et
sur le contrôle de la pollution industrielle. La commercialisation des produits miniers qui proviennent
des périmètres d'exploitation est libre. Le titulaire d'un permis d'exploitation peut les vendre aux clients
de son choix à des prix librement négociés (art.84 et 85 du code minier).
c) Conditions d'obtention du permis d'exploitation
L'octroi du permis d'exploitation est subordonné aux conditions suivantes dans le chef du requérant
(art71 du code minier) :
- démontrer l'existence d'un gisement économiquement exploitable en présentant une étude de
faisabilité, accompagnée d'un plan d'encadrement technique des travaux de développement, de
construction et d'exploitation de la mine ;
- démontrer l'existence des ressources financières nécessaires pour mener à bien son projet selon
un plan de financement des travaux de développement, de construction et d'exploitation de la
mine ainsi que le pian de réhabilitation du site à sa fermeture ; ce plan précise chaque type de
financement, les sources de financement visées et les justifications de leur disponibilité probable
et, dans tous les cas, le capital social apporté par le requérant ne peut être inférieur à 40%
desdites ressources ;
- obtenir au préalable l'approbation de l'ElES et du PGES du projet ;
- céder à l'Etat 10% des parts ou actions constitutives du capital social de la société requérante ;
- ces parts sont libres de toutes charges et non diluables ;
65
- ouvrir le capital social à la participation des personnes physiques de nationalité congolaise pour
au moins 10% des parts sociales ou d'actions (art.71 bis du code minier) ;
- créer, à chaque transformation, dans le cadre d'une mine distincte ou d'un projet minier
d'exploitation distinct, une société affiliée dans laquelle la société requérante détient au moins
51% des parts ou actions sociales;
- déposer un acte d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant la
responsabilité sociétale vis-à-vis des communautés locales affectées par les activités du projet
donner la preuve du respect des obligations de maintien de la validité du permis prévues par la
loi (art,196,197,198 et 199 du code minier : commencement des travaux dûment, paiement des
droits superficîaires annuels par carré et de l'impôt sur la superficie des concessions minières) ;
- donner la preuve de la capacité de traiter et de transformer les substances minérales en
République Démocratique du Congo et déposer un acte d'engagement de traiter et de transformer ces
substances sur le territoire congolais.
d) Procédure d'obtention du permis d'exploitation
1) La demande de permis d'exploitation
La demande de permis d'exploitation est introduite, pour instruction, auprès du CAM1 [art,69, 35 et 37).
Il est joint à la demande les documents ci-après :
- une copie du Certificat de recherches en cours de validité ;
- le rapport sur le résultat des recherches en ce qui concerne la nature, la qualité, le volume et la
situation géographique de la ressource minérale identifiée ;
- l'étude de faisabilité de l'exploitation du gisement ;24
- le plan d'encadrement technique des travaux de développement, de construction et
d'exploitation de la mine ; l'EIE et le PGEP peur le projet ;
- le rapport sur les consultations avec les autorités des entités administratives locales ;
24
L'étude de faisabilité est un rapport détaillé faisant état de la faisabilité de la mise en exploitation d'un
gisement découvert dans le périmètre minier couvert par les droits de recherches et exposant le programme
envisagé pour cette mise en exploitation lequel devra comprendre notamment :
- l'évaluation des réserves exploitables conformément aux normes internationaiement admises ;
- le choix de la méthode d'exploitation et sa justification ;
- le choix du procédé de traitement et sa justification sur base des résultats des tests de traitement ;
- le planning de construction des installations principales de production et infrastructures connexes ;
- le compte d'exploitation prévisionnel assorti des détails sur les coûts opératoires ;
- le coût total d'investissement en ce compris, le coût en capital devant être exposé pour acquérir et
installer toutes les machines, équipements nécessaires de production et infrastructures connexes ;
- les spécifications des produits à élaborer et tous les produits intermédiaires ;
- le programme séquentiel des opérations d'exploitation au regard des objectifs de production ;
- le plan de commercialisation des produits et frais correspondants ;
- le calendrier arrêté pour la mise en route de la production commerciale tenant compte de la période
d'essais.
66
- le rapport sur les consultations avec les communautés locales et leurs représentants en
application notamment des dispositions de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la
protection de l'environnement ;
- le plan pour la contribution du projet au développement des communautés environnantes ;
- le plan de financement avec identification des sources de financement visées ; la preuve de
paiement des frais de dépôt.
La demande que le CAMI déclare recevable est soumise à l'instruction.
2) L'instruction de la demande
L'instruction technique de la demande du permis d'exploitation ne peut excéder soixante
jours ouvrables à compter de la date de réception du dossier de demande transmis par le CAMI à la
Direction des mines.
Pour l'instruction environnementale de l'EIES et du PGES afférente à une demande de
permis d'exploitation, le délai six mois à compter de la date de transmission du dossier de demande par
la direction du CAMI à l'AGC, le Fonds national de promotion et de service social et la Direction de
protection de l'environnement minier. L'instruction est réalisée aux conditions prévues par la législation
en matière de protection de l'environnement (art.74 et 75 du code minier).
3) La décision du ministre
Lorsque tous les trois avis sont favorables, le permis d'exploitation est octroyé par le ministre des mines
dans un délai qui ne peut excéder trente jours ouvrables à compter de la date de la réception du dossier
de la demande lui transmis par le CAMI.
En cas de discordance sur les avis (art.76), le ministre prend les décisions de la manière suivante :
- avis cadastral défavorable : décision de refus dans le délai de trente jours ouvrables ;
- avis cadastral favorable mais avis technique défavorable : décision de rejet dans un délai de
trente jours ouvrables ;
- avis cadastral et technique favorables maïs certificat environnemental non encore émis ;
- approbation préliminaire et conditionnelle dans un délai de vingt jours ouvrables [la décision
finale est différée jusqu'à la réception du certificat environnemental).
La décision préliminaire et conditionnelle du Ministre a pour effet d'entériner de façon
définitive les avis cadastral et technique. Elle conditionne sa décision finale d'octroi à la réception d'un
avis environnemental favorable. La décision définitive est prise dans un délai de trente jours suivant la
réception du certificat environnemental. Le refus est motivé et donne droit à l'exercice des voies de
recours (art.72, 73, 76, 317 à 320 du code minier).
d) Renouvellement et transformation du permis d'exploitation
1) Conditions du renouvellement
67
Le titulaire ne peut obtenir le renouvellement de son PE que lorsqu'il satisfait à toutes les
conditions prévues par la loi (art.80 du code minier).
Il doit apporter la preuve qu'il n'pas failli à certaines essentielles : obligations relatives au
maintien de la validité de son titre (art!69 à 199 du code minier), obligations fiscales, parafiscales et
douanières. Il doit démontrer, par une nouvelle étude de faisabilité, l'existence de réserves exploitables
ainsi que la disponibilité des ressources nécessaires pour le financement des travaux d'exploitation de la
mine et de la réhabilitation du site à sa fermeture. Le titulaire doit aussi obtenir l'approbation de la mise
à jour de l'EIES et du PGES, s'engager formellement à continuer activement son exploitation et
démontrer l'entrée en phase de rentabilité du projet ainsi que la mise en valeur régulière et ininterrompue
du gisement.
Par ailleurs, le titulaire doit, à chaque renouvellement du PE, céder à l'Etat 5% des parts ou
actions du capital social de la société en sus de celles cédées précédemment, il dépose un acte
d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant sa responsabilité sociétale vis-à-vis des
communautés locales affectées par les activités du projet.
2) Procédure du renouvellement
La demande de renouvellement du permis d'exploitation est adressée au CAMÏ au moins
un an et pas plus que cinq ans avant la date d'expiration du titre. Elle contient les renseignements
permettant l'identification du requérant et des sociétés affiliées (art.81 et 35) ainsi que la description du
périmètre et des substances sur lesquels portent le permis. H y est joint le certificat d'exploitation ainsi
que la preuve de paiement des frais de dépôt. La demande est reçue et instruite conformément à ta
réglementation minière. Il en est de mêmes des modalités de la prise de la décision, son inscription, £a
notification et son affichage.
3) Transformation du PE en plusieurs PE
En cas de nécessité et si les conditions techniques le permettent, le titulaire d'un PE peut
solliciter la transformation de son PE initia! en multiples PE sur tout ou partie du périmètre de son titre
en se conformant dans le respect de la loi [art.8Q bis, 28, 29 et 68 à 76 du code minier). La durée des
multiples PË issus de la transformation du PE initial est égale à la durée non échue du PE initial.
e) Renonciation et expiration du permis d'exploitation
Le permis d'exploitation expire à la fin d'une période de validité non suivie de
renouvellement ou lorsque le gisement est épuisé. Dans ce cas, le CAMI notifie immédiatement au
titulaire l'expiration de son titre en réservant copie à la Direction des mines. Le périmètre redevient libre
de tout droit à compter de la date de l'expiration du permis.
Le titulaire d'un permis d'exploitation peut, par déclaration adressée au ministre, renoncer
à tout moment en tout ou en partie au droit couvrant son périmètre. La déclaration prend effet au jour
du donner acte du ministre ou dans tous les cas, dans les trois mois à compter du dépôt de la déclaration.
La partie du périmètre faisant objet de renonciation doit être composée de carrés entiers [elle est libre
68
de tout droit); celle restant doit respecter la forme légale et réglementaire d’un périmètre minier
(art.79et28).
La renonciation ne donne droit à aucun remboursement des droits et frais payés à l'Etat
pour l'octroi ou le maintien du permis. Elle ne dégage pas non plus le titulaire de sa responsabilité
relative à la protection de l'environnement et de ses engagements envers la communauté locale.
2°. Le permis d'exploitation des rejets et le permis d'exploitation de petite mine
a) Le permis d'exploitation des rejets des mines
Sont considérés comme rejets des mines, les stériles ou le remblai provenant de
l'exploitation minière ou tout résidu solide ou liquide provenant du traitement minéralurgique ou
métallurgique. L'exploitation des rejets des mines est l'activité par laquelle un tiers, personne morale,
extrait d'un gisement artificiel des substances afin de les traiter éventuellement et de les utiliser ou de
les commercialiser.
1) Caractères du permis d'exploitation des rejets
Le permis d'exploitation emporte le droit d'exploiter les gisements artificiels situés dans le
périmètre minier qu'il couvre, à moins que le titre n'exclue expressément l'exploitation des gisements
artificiels ; il porte sur les substances minérales pour lesquelles il est spécifiquement établi et peut,
conformément à la législation, s'étendre à d'autres substances minérales (art.86,88 et 77 du code minier).
Le titulaire d'un permis d'exploitation peut céder le droit d'exploiter des gisements
artificiels situés dans son périmètre minier au tiers tout en gardant ses droits sur le sous-sol. Dans ce cas,
il sollicite la transformation partielle de son permis d'exploitation en permis d'exploitation des rejets des
mines ainsi que le transfert de ce permis au cessionnaire. Ce dernier en fait la demande au CAMI
conformément à la loi (art.91, al.2 du code minier).
Le ministre peut également octroyer un permis d'exploitation des rejets sur un gisement
artificiel qui ne fait pas l'objet d'un permis d'exploitation et dont le périmètre est conforme aux normes
légales et réglementaires (art.28). Le permis d'exploitation des rejets est un droit réel, immobilier,
exclusif, cessible, transmissible et amodiable. Il est constaté par un titre minier dénommé "Certificat
d'exploitation des rejets".
Le permis d'exploitation des rejets confère à son titulaire, dans les limites de la surface qu'il
couvre, des prérogatives analogues à celles du titulaire d'un permis d'exploitation ; mais il ne s'étend pas
en profondeur (art.88,88 bis et 64).
2) Validité et expiration du permis d'exploitation des rejets
La durée du permis d'exploitation des rejets est de cinq ans renouvelable plusieurs fois pour
la même durée.
Les conditions d'obtention du permis d'exploitation des rejets sont analogues à celles
prévues pour le permis d'exploitation. Le requérant introduit sa demande au CAMI qui, si elle est
recevable, la soumet aux instructions cadastrale, technique et environnementale [91, 38 à 42 et 45) dans
les mêmes conditions de délai que pour le permis d'exploitation. I! en est de même de la décision du
69
ministre (art74 à 76). Si le requérant est cessionnaire partiel d'un permis d'exploitation, il joint à sa
demande l'acte de cession partielle de ce permis.
Le requérant du permis d'exploitation des rejets doit remplir les conditions d'octroi prévues
pour le permis d'exploitation (existence du gisement économiquement exploitation, disponibilité des
ressources financières nécessaires, approbation préalable de l'EIES et du PGES, cession à l'Etat de 10%
des parts du capital - art71 et 92). Le ministre saisi par le CAMI statue dans un délai de trente jours. La
décision de refus est motivée. Le refus ne peut être fondé que sur les causes prévues par la loi : capacité
financière insuffisante, rejet de l'étude de faisabilité et de I'EIES - art.73).
La durée de validité du permis d'exploitation de petite mine est de cinq ans renouvelable
une fois pour la même durée. Toutefois, moyennant l'avis de la Direction des mines, le ministre peut
proroger le permis d'exploitation de petite mine suivant le cas et pour les substances dont l'exploitation
dépasse dix ans (art.101).
Le périmètre dans lequel se trouve le gisement d'exploitation minière à petite échelle est
celui du permis de recherches dont il découle ou celui de la partie du périmètre du permis de recherches
transformée en permis d'exploitation de petite Mine. Si le gisement d'exploitation minière à petite échelle
résulte des travaux de recherche entrepris par l'Etat, le périmètre est celui déterminé par l'Etat. Il doit
être de nature à permettre l'exploitation minière et conforme aux exigences légales et réglementaires
relatives à la forme et à la localisation des périmètres miniers (art.28 et 29).
2) Prérogatives du titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine
Le titulaire d'un permis d'exploitation de petite mine dispose des prérogatives analogues à
celles conférées par un permis d'exploitation (réalisation des travaux de développement de la mine,
construction des installations, utilisation du sol, de l'eau et des arbres, transport, traitement,
transformation et commercialisation des substances... (art. 99,99 bis et 64). Le titulaire du PEPM peut
le transformer en PE.
Le permis d'exploitation de petite mine confère à son titulaire le droit d'exploiter les
substances minérales pour lesquelles il est spécialement établi et dont le titulaire a identifié et démontré
l'existence d'un gisement. Il peut s'étendre aux substances associées ou non-associée aux mêmes
conditions que celles prévues pour l'extension du permis d'exploitation (actualisation de la demande
initiale lorsqu'il s'agit des substances non-associées ; (art.102 et 77).
3) Conditions d'obtention du permis d'exploitation de petite mine
L'établissement, le dépôt, la recevabilité et l'instruction de la demande du permis
d'exploitation de petite mine sont régis par les dispositions que celles prévues pour le permis
d'exploitation (éléments du dossier, instructions cadastrale, technique et environnementale de la
demande, délais d'instruction -artl03,69,70,74à76).
Pour obtenir le permis d'exploitation de petite mine, le requérant doit justifier des
ressources financières nécessaires et obtenir l'approbation de l'EÏES et du PGES ; art.104 et 73 litera b
et c]. II doit aussi démontrer l'existence d'un gisement dont les facteurs techniques ne permettent pas
une exploitation Industrielle rentable en présentant une étude de faisabilité accompagnée d'un plan
d'encadrement technique de développement, de construction et d'exploitation de la mine. Si le requérant
est une personne de nationalité étrangère, il doit créer une société de droit congolais en association avec
une ou plusieurs personnes de nationalité congolaise dont la participation ne peut être inférieure à 25%
du capital social.
Le ministre aux conditions analogues à celles prévues pour l'octroi du permis d'exploitation.
Sa décision est rendue dans un délai de trente jours à compter de la réception du dossier transmis par le
CAMI. Le refus est motivé et donne droit à l'exercice des voies de recours. Ce refus n’être fondé que
71
sur le rejet de l'étude de faisabilité et de l'EÏES ainsi que l'insuffisance de la capacité financière (art 105,
72 et 73).
4) Expiration, renouvellement et renonciation au permis d'exploitation de petite mine
Le permis d'exploitation de petite mine expire dans les mêmes conditions que celles du
permis d'exploitation (art.106 et 78). La demande de renouvellement est diligentée et instruite en
application de la même procédure que celle prévue pour le renouvellement du permis d'exploitation.
Elle est introduite un an au plus tôt et six mois au plus tard avant la date d'expiration du titre. Elle est
reçue et instruite aux conditions similaires à celles du renouvellement du permis d'exploitation (art.107,
80, 166 à 169 du code minier).
Le titulaire du permis d'exploitation de petite mine peut renoncer, en tout ou en partie, au
périmètre couvert par son titre. La demande de renonciation, son traitement ainsi que ses effets sont
soumises au régime prévu pour la renonciation au permis d'exploitation (art.108 et 79).
Section 2, Les droits de carrières
§1. Administration des carrières
1 °. Classement des carrières et règles de compétence
a) Classement des carrières
Les carrières sont classées en quatre catégories ;
- les carrières permanentes ouvertes soit sur un terrain domanial, soit sur un périmètre faisant
l'objet d'un titre foncier détenu par un tiers pour l'exploitation commerciale par des personnes
privées;
- les carrières ouvertes de façon temporaire, soit sur un terrain domanial soit sur un périmètre •
faisant l'objet d'un titre foncier détenu par un tiers pour l'exploitation commerciale par des
privés;
- les carrières ouvertes de façon temporaire sur un terrain domanial pour les travaux d'utilité
publique ;
- les carrières ouvertes de façon temporaire par l'occupant régulièrement autorisé ou le
propriétaire d'un terrain pour l'exploitation non commerciale ou exclusivement à son propre
usage domestique.
b) Règles de compétence
La compétence pour l'octroi des droits de carrières est répartie entre le Chef de Division
provinciale des mines (autorisations de recherches de carrières et autorisations d'exploitation de carrières
des matériaux de construction à usage courant), le ministre des mines (autorisations d'exploitation de
carrières pour les autres substances de carrières) et le gouverneur de province pour les carrières ouvertes
aux fins des travaux publics.
Les droits du titulaire d'une autorisation de carrières portent sur les substances de carrières
qui peuvent se trouver sur le sol ou dans le sous-sol.
72
d'un périmètre de recherches minières n'empêche pas l'établissement sur le même terrain d'un périmètre
de recherches des produits de carrières.
b) Portée de l'autorisation de recherches des produits de carrières
L'Autorisation de recherches des produits de carrières porte sur les substances minérales
classées en carrières pour lesquelles elle a été accordée. Sa portée est la même que celle du permis de
recherches. Son titulaire est fondé à réaliser les travaux de recherches, extraire des échantillons et
solliciter éventuellement une autorisation d'exploitation des produits de carrières s'il découvre un
gisement (artl36et50).
L'autorisation de recherches des produits de carrières confère à son titulaire le droit
d'obtenir une autorisation d'exploitation de carrières pour tout ou une partie des substances minérales
qui font l'objet de son titre à l'intérieur de la superficie couverte par ce titre, s'il en découvre un gisement
Toutefois, un droit minier peut être accordé dans un périmètre qui fait l'objet d'une autorisation de
recherches des produits de carrières.
Lorsqu'un périmètre fait l'objet d'une autorisation de recherches des produits de carrières,
aucune demande d'autorisation de carrières sur le même périmètre n'est recevable, hormis la demande
d'autorisation d'exploitation de carrières sollicitée par le titulaire de ladite autorisation de recherches. Si
un permis d'exploitation est octroyé sur la superficie qui fait l'objet d'une autorisation de recherches des
produits de carrières, cette dernière est éteinte d'office. Dans ce cas, le titulaire clé l'autorisation de
recherches des produits de carrières éteinte, a droit à une juste indemnisation (art.l36bis).
2°. Conditions d'obtention de l'autorisation de recherches des produits de carrières
a) Instruction de la demande et décision
La demande de l'autorisation de recherches des produits de carrières est introduite au
Cadastre minier pour son instruction conformément à la procédure légale (art. 140,34 à 42). Le requérant
justifie d'une capacité financière minimum correspondant au montant global du budget prévu pour
l'exécution du programme de recherches. Dans tous les cas, elle ne peut être inférieure à cinquante fois
le montant total des droits superficiaires annuels par carré payables pour la période de la validité de
l'autorisation de recherches des produits de carrières demandée.
L'autorisation de recherches des produits de carrières est établie aux mêmes conditions que
celles prévues pour la demande du permis de recherches (art.143 et 58). Elle est octroyée ou refusée par
le Chef de division provinciale des mines, dans un délai qui ne peut excéder vingt jours ouvrables à
compter, de la date de la réception du dossier. La décision de refus est motivée et ouvre la voie aux
recours légaux (artl42, 313 et 314).
b) Expiration, renouvellement et renonciation à l'autorisation des recherches
L'autorisation de recherches des produits de carrières expire lorsqu'elle arrive au dernier
jour de sa dernière période de validité ou lorsqu'elle n'a pas été renouvelée à la fin de la première période
de validité, ou lorsqu'elle n'a pas été transformée en autorisation d'exploitation de carrière ou encore
lorsqu'un permis d'exploitation est accordé dans le périmètre de recherches des produits de carrières.
74
Le périmètre d'une autorisation d'exploitation de carrières ne peut pas être superposé sur
une superficie qui fait l'objet d'une autorisation de recherches de carrières ni d'un droit minier
d'exploitation détenu par un tiers qui n'a pas donné son consentement écrit. Le ministre peut toutefois
autoriser l'établissement d'un périmètre d'exploitation de carrières sur un périmètre faisant l'objet d'un
PE ou d'un PEPM si le titulaire du permis a refusé de donner son consentement de mauvaise foi,
éventuellement après l'épuisement d'un contentieux administratif au bout duquel cette mauvaise foi est
établie.
Une personne morale et ses affiliés ne peuvent détenir qu'un maximum de dix autorisations
d'exploitation permanente des produits de carrières (art.150).
2°. Procédure d'obtention des autorisations d'exploitation des carrières
a) De l'autorisation d'exploitation de carrières permanente
1) Instruction de la demande
La demande d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente est introduite, pour
instruction au Cadastre minier. A dater de la réception du dossier transmis par le Cadastre minier, les
délais sont de quarante-cinq jours pour l'instruction technique et de cent quatre-vingt jours pour
l'instruction environnementale (art. 156 et 157).
La demande est soutenue par un dossier contenant les éléments similaires à ceux requis
pour l'obtention d'un permis d'exploitation (art.151, 69, 38 à 42). Il s'agit notamment du certificat et du
rapport.de recherches, les études de faisabilité, l'EIE, le PGEP, le rapport de consultation avec la
communauté environnante, le plan de développement communautaire, la preuve de paiement des frais
de dépôt...
2) La décision
Lorsque l'instruction est satisfaisante, la demande est soumise, pour décision, au Chef de
division provinciale de mines pour les matériaux de construction à usage courant ou au Ministre des
mines pour les autres substances de carrières. La décision du ministre requiert l'avis technique de la
Direction des mines et l'avis conforme du service compétent du Ministère des affaires foncières ainsi
que celui des autorités administratives locales (art.153).
Pour obtenir l'octroi de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente, Se demandeur
doit, en plus des avis cadastral, technique et environnemental favorables (art.34 à 42 et 154) :
- démontrer l'existence d'un gisement en présentant une étude de faisabilité accompagnée d'un
plan d'encadrement technique des travaux de développement, de construction et
d'exploitation de la carrière ;
- prouver l'existence de ressources financières nécessaires pour mener à bien le projet selon le
plan de financement des travaux de développement, de construction et d'exploitation de la
carrière ainsi que de réhabilitation du site à sa fermeture (ce plan précise chaque type de
financement, les sources de financement visées et les justifications de leur disponibilité
probable) ;
77
compétente prend une décision d'approbation préliminaire et conditionnelle dans un délai de vingt jours
ouvrables à compter de la date de transmission du dossier de la demande par le CAMI et diffère sa
décision finale d'octroi ou de refus de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente jusqu'à la
réception du certificat environnemental. La décision d'approbation préliminaire et conditionnelle de
l'autorité compétente a pour effet d'entériner de façon définitive les avis cadastral et technique
favorables. Elle conditionne sa décision finale d'octroi à la réception d'un certificat environnemental
favorable.
L'autorité compétente prend et transmet sa décision d'octroi ou sa décision de refus motivé
de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire au CAMI dans un délai de
quarante-cinq jours à compter de la date de réception du dossier lui transmis par le CAMI (quid du
silence de l'autorité compétente ???). La décision de refus est motivée (recours ??? Pas de recours sans
texte ???? - art.158 et 161 du code minier).
b) De l'autorisation d'exploitation de carrières temporaire
1) La demande
L'Autorisation d'exploitation de carrières temporaire est octroyée à la première personne éligible qui
dépose une demande recevable (art 159, 34 à 40) et qui remplit les conditions suivantes ;
- démontrer l'existence d'un gisement économiquement exploitable en présentant un plan
d'encadrement technique des travaux d'exploitation de la carrière et un PAR y afférent ;
- présenter, si la carrière est située sur un périmètre faisant l'objet d'un titre foncier détenu par un
tiers, le consentement écrit de celui-ci à l'ouverture de la carrière ;
- présenter, si la carrière est située sur un périmètre faisant l'objet d'un permis d'exploitation
détenu par un tiers, le consentement écrit de celui-ci à l'ouverture de la carrière, ou la preuve
que le consentement a été refusé de mauvaise foi.
Les instructions technique et environnementale d'une demande d'Autorisation
d'Exploitation de Carrières Temporaire sont réalisées dans un délai qui ne peut pas excéder quinze jours
à compter de la date de transmission du dossier de la demande aux services compétents du Ministère
des mines (???) - art.160.
2) La décision
L'autorité compétente prend et transmet sa décision d'octroi ou de refus motivée de
l'autorisation d'exploitation de carrières temporaire au Cadastre minier dans un délai de quarante-cinq
jours à compter de la date du dépôt de la demande (art 160). Passé ce délai, l'autorisation sollicitée est
réputée accordée si elle remplir les conditions relatives à l'éligibilité du requérant, l'existence d'un
gisement économiquement exploitable et la disponibilité du périmètre. Le requérant sollicite, dans ce
cas, l'inscription de son droit au Cadastre minier et, au besoin, par voie judiciaire (art. 161,43 et 46).
L'autorisation d'exploitation de carrières temporaire fixe la quantité des substances à
extraire (les quantités excédentaires font l'objet d'une taxation supplémentaire ou confisquées si elles ne
sont pas déclarées) les conditions d'occupation des terrains nécessaires aux prélèvements et aux activités
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connexes et indique les taxes à payer. Elle précise également les obligations du bénéficiaire notamment
en ce qui concerne l'environnement et la remise en état des lieux après prélèvement (art.146 et 147 du
code minier).
c) L'extension de l'autorisation d'exploitation
Avant de procéder aux activités de recherches ou d'exploitation visant des substances de
carrières autres que celles pour lesquelles son autorisation d'exploitation est établie, le titulaire est tenu
d'obtenir l'extension de son autorisation à ces autres substances. Une telle extension est de droit si le
titulaire en fait la demande (art.162). Cependant, le titulaire doit suivre la même procédure que celle
prévue pour l'institution de son autorisation d'exploitation en cours de validité. L'extension est accordée
pour la période non échue de la durée de sin titre.
d) Expiration, renouvellement et renonciation à l'autorisation d'exploitation des produits de
carrières
L'autorisation d'exploitation de carrières permanente expire dans les mêmes conditions
qu'un permis d'exploitation (fin de la période validité non suivie de renouvellement). Le Cadastre minier
en notifie immédiatement le titulaire et le périmètre devient libre de tout droit (art.163 et 78).
Le titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières permanente peut renoncer à tout
moment en tout ou en partie au droit relatif à la superficie faisant l'objet de son autorisation (art. 164).
La renonciation doit être adressée sur un formulaire à retirer et à déposer au CAMS avec les précisions
sur les coordonnés de la partie renoncée et de la partie retenue. La partie renoncée doit être composée
de carrés entiers, et la partie retenue doit respecter les conditions légales et réglementaires relatives à la
forme d'un périmètre d'exploitation. La renonciation prend effet trois mois après la date de réception de
la lettre de renonciation par l'autorité compétente.
La renonciation totale ou partielle ne donne droit à aucun remboursement des droits et des
frais payés à l'Etat pour l'octroi ou le maintien de l'autorisation. Par ailleurs, la renonciation ne dégage
pas le titulaire de sa responsabilité en ce qui concerne le paiement des frais et des impôts en relation
avec l'exploitation autorisée pendant la période qui précède la renonciation, la protection de
l'environnement, ni ses engagements envers la communauté locale.
L'autorisation d'exploitation de carrières permanente est renouvelable de droit pour des
périodes successives de cinq ans si le titulaire n'a pas failli à ses obligations de maintien de la validité
de l'autorisation (art 164, 196 à 199). Le titulaire doit déposer, à l'appui de sa demande de
renouvellement, une mise à jour de l'étude de faisabilité qui démontre le non épuisement du gisement
ainsi que son engagement à continuer à l'exploiter activement Pendant l'instruction de la demande de
renouvellement qui est faite aux conditions légales (art.39 à 42 et 165), l'étude du document technique
fourni par le requérant est limitée à la vérification de la mise à jour de l'étude de faisabilité initiale et un
engagement souscrit.
Le renouvellement de l'autorisation d'exploitation de carrières permanente ou temporaire
ne peut être refusé que pour les mêmes raisons que pour l'octroi d'une autorisation d'exploitation de
80
carrières permanente. Toutefois, le titulaire obtient l'approbation d'une mise à jour de son ElES et de son
PGES pour continuer ses travaux au-delà du terme de l'autorisation initiale et déposer un acte
d'engagement de se conformer au cahier des charges définissant la responsabilité sociale vis-à-vis des
communautés locales affectées par les activités du projet.
Le titulaire d'une autorisation d'exploitation de carrières temporaire qui arrive à l'expiration
a le droit de demander, pour le même périmètre, une nouvelle autorisation qui prend effet à l'échéance
de l'autorisation initiale. Pendant la durée de son autorisation d'exploitation de carrières temporaire, seul
le titulaire a le droit de déposer une demande de nouvelle autorisation d'exploitation sur le même
périmètre.
Section 3 : L'artisanat minier
L'exploitation artisanale est l'activité par laquelle un exploitant artisanal, se livre, dans une
zone d'exploitation artisanale à l'extraction et à la concentration des substances minérales en utilisant
des outils, des méthodes et des procédés non industriels.
général aux mines au SAEMAPE pour l'encadrement et l'assistance des exploitants artisanaux affiliés à
une coopérative minière agréée et au CAMI qui la porte sur la carte de retombes minières.
b) Fermeture de la ZEA
1) Conditions de fermeture et de libération d'une ZEA
Lorsque les facteurs qui ont justifié l'institution d'une ZEA ont cessé d'exister ou qu'un
nouveau gisement ne relevant pas de l'exploitation artisanale vient à être découvert, le ministre, sur avis
de l'organisme spécialisé de recherches, du SAEMAPE et du Gouverneur de la province concernée,
procède à la fermeture de la zone d'exploitation artisanale. La décision est notifiée par le Secrétaire
général aux mines à la Division provinciale des mines du ressort, au CAMÏ et au SAEMAPE.
Le SAEMAPE informe la ou les coopératives opérant dans la ZEA de la fermeture de ladite
zone et se charge éventuellement de leur relocalisation dans une autre zone légalement instituée. Ces
coopératives sont tenues de libérer la ZEA dans les soixante jours à compter de la notification de la
décision de fermeture.
2) Le droit de préemption de la coopérative
La coopérative travaillant dans la ZEA fermée dispose d'un droit de préemption pour
solliciter et obtenir, un permis en vue d'une exploitation à petite échelle. Elle dispose d'un délai de cent
quatre-vingts jours, à compter de la notification de la fermeture par le Secrétaire général aux mines, pour
faire connaître si elle entend faire jouer son droit de préemption. Elle doit, dans ce même délai, se
conformer aux exigences légales relatives à la demande et à l'obtention des droits miniers ou de carrières
d'exploitation [art. 110, 69 et 103 du code minier}.
2°. Accès à la ZEA
Seuls les membres des coopératives agréées sont autorisés à accéder à une ZEA pour
exploiter, aux conditions prévues par la réglementation minière, toute substance minérale classée en
mines ou en produits de carrières [art. 111 et 112 du code minier).
a) Les exploitants artisanaux
L'exploitant artisanal est une personne physique majeure de nationalité congolaise
détentrice d'une carte d'exploitant artisanal en cours de validité membre d'une coopérative minière qui
se livre aux travaux d'exploitation artisanale des substances minérales à l'intérieur d'une zone
d'exploitation artisanale.
1) La carte d'exploitant artisanal
La carte d'exploitant artisanal est le titre en vertu duquel l'exploitant artisanal se livre à
l'exploitation artisanale. Elle est délivrée par le ministre provincial des mines moyennant le paiement
d'un droit fixe dont le taux est déterminé par voie réglementaire. Ces cartes ne peuvent être délivrées
qu'aux personnes physiques majeures de nationalité congolaise, à l'exclusion des femmes enceintes. Les
personnes auxquelles la carte d'exploitant artisanal est délivrée s'engagent à respecter la réglementation
en matière de protection de l'environnement, de l'hygiène et de la sécurité.
82
La durée de la carte d'exploitant artisanal est d'un an, renouvelable pour la même durée
sans limitation. En cas de perte, de destruction ou de vol de la carte d'exploitant artisanal, aucun duplicata
ne sera délivré. Le titulaire est tenu de faire opposition et peut en solliciter une nouvelle.
En cas de manquement aux obligations légales et réglementaires par le titulaire, la carte
d'exploitant artisanal des mines ou des produits de carrières peut être retirée par le ministre provincial
des mines, après une mise en demeure de trente jours sans remédier à la situation. La décision de retrait
peut être assortie d'une mesure d'interdiction pour trois ans, sans préjudice de l'exercice des voies de
recours par l'exploitant sanctionné (art.114, 112, 315 et 316 du code minier).
2) Obligations de t'exploitant artisanal
Les titulaires des cartes d'exploitant artisanal s'engagent à respecter la réglementation en
matière de protection de l'environnement, de l'hygiène et de la sécurité dans les zones d'exploitation
artisanale. Ils en sont utilement informés. Ils paient un droit fixe perçu lors de la délivrance de chaque
carte.
Le détenteur d'une carte d'exploitant artisanal doit respecter les normes en matière de
sécurité, d'hygiène, d'utilisation de l'eau et de protection de l'environnement qui s'appliquent à son
exploitation conformément à la réglementation en vigueur. Il doit indemniser les exploitants agricoles
pour tout dommage engendré par son activité (art.112).
b) Les coopératives minières et de carrières
1) Objet des coopératives minières
La coopérative minière est société coopérative régie par l'acte uniforme du 15 décembre
2010 relatif au droit des sociétés coopératives regroupant les exploitants artisanaux, agréée par le
ministre, et s'adonnant à l'exploitation artisanale de substances minérales ou de produits de carrières à
l'intérieur d'une zone d'exploitation artisanale.
La coopérative minière et/ou des produits de carrières est autorisée à exploiter toute
substance minérale exploitable artisanalement et à la commercialiser localement aux conditions fixées
par la législation minière. Elles sont agréées par le ministre des mines moyennant le paiement d'un droit
fixe. L'agrément au titre de coopérative minière ou des produits de carrières n'autorise pas son détenteur
de transformer les produits de l'exploitation artisanale. La coopérative qui entend procéder à la
transformation de ses produits doit obtenir une autorisation préalable du ministre des mines (art.114 bis
et 103 du code minier).
2) Demande d'agrément de la coopérative minière
La demande d'agrément au titre de coopérative minière et/ou des produits de carrières adressée au
ministre est déposée auprès de la Division provinciale des mines du ressort. A la demande sont joints
les éléments suivants :
- les statuts dûment notariés de la coopérative d'exploitants artisanaux signés par les fondateurs
la liste reprenant les noms et adresses des fondateurs ;
- la photocopie certifiée conforme de la carte d'exploitant artisanal de chaque membre ;
83
- le numéro impôt;
- la preuve de détention d'un compte ouvert au nom du requérant dans une banque agréée ;
- la lettre d'immatriculation à !a Banque Centrale du Congo et le numéro Import-Export.
2) Instruction de la demande d'agrément
La Direction des mines accuse réception de la demande, l'inscrit sur un registre ad hoc, l'instruit et
s'assure qu'elle est régulière quant à la forme, la fait rectifier ou la compléter pour autant que de besoin.
Elle peut provoquer toute enquête nécessaire. En cas d'enquête, elle requiert des informations utiles sur
l'authentification des documents annexés auprès de services publics qui les ont émis. Dans tous les cas,
l'instruction de la demande ne peut excéder trente jours à compter de la date du dépôt de la demande
d'agrément Passé ce délai, l'avis favorable de la Direction des mines est réputé acquis lorsque le dossier
contient tous les éléments nécessaires. Après instruction, la Direction des mines transmet le dossier avec
avis au Ministre pour décision ; le requérant en reçoit ampliation (art 124).
3) La décision du ministre
Si l'avis de la Direction des Mines est favorable, le Ministre prend la décision dans un délai
qui ne peut excéder trente jours ouvrables. Passé ce délai, le requérant peut exercer les voies de recours
prévus par la loi (art.125, 313 et 314). Si l'avis de la Direction des Mines est défavorable, le Ministre
prend la décision de refus d'agrément dans un délai qui ne peut excéder quinze jours ouvrables à compter
de la date de la réception du dossier transmis par la Direction des mines. La décision de refus est motivée
et ouvre le droit à l'exercice des voies de recours.
L'agrément au titre de comptoir d'achat et de vente des substances minérales d'exploitation
artisanale peut être retiré par le ministre après mise en demeure de trente jours donnée par la Direction
des mines, sans remédier à la situation par le comptoir agréé en cause, pour tout manquement à ses
obligations légales et réglementaires (art.127). Le cas échéant, le comptoir déchu de ses droits n'est pas
éligible à l'agrément comme comptoir pendant cinq ans. La décision de retrait de l'agrément est
susceptible recours.
b) Portée de l'agrément et obligations des comptoirs agréés
1) Portée de l'agrément
Les comptoirs agréés sont autorisés à acheter, à vendre et à exporter les substances
minérales d'exploitation artisanale. L'agrément donné par le ministre des mines contre le paiement d'un
droit fixe et la constitution d'une caution conformément à la réglementation minière. L'agrément est
valable pour une durée d'un an, renouvelable sans limitation moyennant le paiement d'une redevance à
chaque renouvellement Nonobstant la liberté de l'activité des comptoirs, le ministre peut limiter le
nombre des comptoirs agréés pouvant être autorisés à fonctionner sur le territoire national (art.120).
2) Obligations du comptoir agréé
Les comptoirs agréés doivent, d'une part, se soumettre au contrôle lors de l'achat et de la vente des
produits de l'exploitation artisanale par l'Administration des mines et par l'organisme public chargé de
86
l'expertise, et d'autre part, fournir les rapports de leurs activités. Ils sont également tenus aux obligations
ci-après :
- communiquer au ministre des mines et à la Banque Centrale du Congo à dater de l'agrément, les
emplacements fixes et contrôlables des bureaux d'achat de l'or, du diamant et des autres
substances minérales d'exploitation artisanale ;
- acheter For, le diamant et autres substances minérales d'exploitation artisanale présentés aux
comptoirs agréés quelles que soient leurs grosseur, quantité et qualité ; payer les impôts et taxes
relatifs à leurs activités ;
- disposer en propriété d'au moins un immeuble en matériaux durables dans chaque centre
d'activités endéans une année de l'obtention de l'agrément ; réserver au moins 25% des parts ou
des actions du capital de la société aux congolais,
c) Acheteurs des comptoirs agréés et marchés boursiers
1) Les acheteurs des comptoirs agréés
L'acheteur est un employé agréé d'un comptoir d'achat, d'une entité de traitement d'or, de diamant et
d'autres substances minérales d'exploitation artisanale. Pour exercer la profession d'acheteur des
comptoirs agréés, il faut :
- être porteur d'une carte de travail pour étranger du secteur minier artisanal en cours de validité
pour les expatriés ou d'une carte de travail en cours de validité pour les nationaux ;
- déposer à la Direction des mines des photographies récentes de format moyen ;
- détenir une autorisation de séjour et de circulation dans les zones minières pour les acheteurs
expatriés ;
- se conformer à la réglementation des activités de comptoirs.
L'acheteur d'un comptoir agréé exerce ses activités conformément à la réglementation en vigueur.
2) Dès-marchés boursiers
Les marchés boursiers d'achat et vente de l'or, du diamant et des autres substances minérales
d'exploitation artisanale sont agréés à la fois par le ministre des mines et par la Banque Centrale du
Congo (art.128). Seules les personnes agréées au titre des comptoirs d'achat de l'or, du diamant et des
autres substances minérales d'exploitation artisanale sont autorisées à acheter dans les marchés
boursiers.
3°. Détention et transport des produits de l'artisanat minier
a) Détention des produits de l'artisanat minier
A l'intérieur de l'ensemble du territoire national, mais en dehors des périmètres faisant l'objet des titres
miniers exclusifs, les produits de l'artisanat minier ne peuvent être détenus ou transportés que par :
- le porteur d'une carte d'exploitant artisanal agissant au nom et pour le compte d'une coopérative
minière ou des produits de carrières ;
- le porteur d'une carte de négociant en cours de validité ;
87
Le propriétaire des produits miniers peut les vendre aux clients de son choix au prix juste par rapport
aux conditions du marché et conformément à la réglementation nationale en vigueur. Toutefois, la vente
locale ne peut être réalisée qu'avec une personne morale exerçant l'activité minière ou à des
manufactures ayant un lien avec l'activité minière (art.108 octies du code minier).
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a) Fondement
En principe, le régime fiscal, parafiscal et douanier applicable aux activités minières sur le
territoire national est celui défini, de manière exclusive par le code minier (art.220 à 260). Ce régime
concerne les impôts, taxes, droits, redevances et autres prélèvements parafiscaux perçus tant au profit
du pouvoir central qu'à celui des provinces et des entités territoriales décentralisées.
Toutefois, le premier ministre peut, par décret délibéré en Conseil des ministres, accorder
un certain nombre des mesures incitatives à l'endroit de provinces souffrant de déficit d'infrastructures
pour booster leur essor économique à partir des ressources minières (art.220 in fine du code minier).
b) Des dispositions plus favorables prévues par le droit commun
Si de nouvelles impositions sont instituées, elles ne sont immédiatement applicables aux
titulaires des droits miniers que lorsqu'elles leur sont favorables [art. 222,224 et 276 du code minier).
Dans tous Ses cas, les impôts et autres dus par les personnes assujetties à la fiscalité dérogatoire sont
établis conformément à la procédure fiscale et douanière de droit commun.
2°, Exhaustivité de la fiscalité minière
L'assujetti à la fiscalité minière doit au pouvoir central, aux provinces et aux entités
territoriales décentralisées, divers impôts, taxes et autres droits. Certains sont dus dans le cadre des
activités minières ; les autres le sont en vertu du droit commun (art.220bis à 220 quater du code minier).
a) Impôts, taxes et droits dus au pouvoir central
1) Impositions liées aux activités minières
Dans le cadre de ses activités minières, le contribuable est soumis, au profit du pouvoir central, aux
impositions suivantes [seize impositions au total) :
- impôt sur les bénéfices et profits ;
- impôt professionnel sur les prestations de services rendus par des personnes physiques ou
morales non établies en République Démocratique du Congo ;
- impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ou impôt mobilier ;
- impôt professionnel sur les rémunérations;
- impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ;
- droits d'entrée;
- droits d'accises ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement des hypothèques ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement des cessions ;
- droit proportionnel pour approbation et enregistrement d'amodiation, de contrat d'option et de
transmission ;
- droits superficiaires annuels par carré ;
- droits proportionnels pour la cession des parts et actions sociales ;
- redevance minière ;
- redevance sur les carburants terrestres et lubrifiants ;
91
- bonus de signature ;
- pas de porte.
2) Impositions dues en vertu du droit commun
En plus des impositions dues relativement aux activités minières, l'assujetti doit au pouvoir central divers
impôts, taxes, droits et redevances suivant les modalités du droit commun [onze impositions). Ces
impositions sont :
- taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ;
- taxe sur l'autorisation de minage temporaire ;
- taxe sur les exportations et les ventes irrégulières des échantillons destinés aux analyses et essais
industriels (art.50 du code minier) ;
- taxe d'implantation, taxe rémunératoire annuelle et taxe de pollution pour les établissements
- classés de la catégorie 1A (art.238 bis du code minier) ;25
- taxe de déboisement ;
- droit d'octroi de la carte de travail pour étranger ;
- taxes sur la télécommunication ;
- taxe d'agrément des dépôts des explosifs ;
- droit d'enregistrement des dragues ;
- redevance annuelle et caution pour les entités de traitement de toutes les catégories et tailleries
;
- agrément de boutefeux.
b) Impôts, taxes et droits dus aux provinces et aux entités territoriales décentralisées
1) Impositions dues dans le cadre des activités minières
Aux provinces et aux entités territoriales décentralisées, le redevable doit, en rapport avec l'activité
minière, les impositions suivantes :
- impôt foncier ;
- impôt sur les véhicules ;
- impôt sur les revenus locatifs [art.239 bis du code minier) ;
- taxe spéciale de circulation routière ;
- taxe de superficie sur les concessions minières.
2) Impositions dues en vertu du droit commun
En plus des redevances et frais en rémunération pour les services rendus à l'exportation à
l'exportation des produits marchands ou des biens à l'exportation temporaire pour perfectionnement (1%
de la valeur du bien exporté), le redevable est soumis, dans le cadre de l'exercice des activités autres que
25
Est considérée comme installation classée de la catégorie 1A, toute source fixe ou mobile, quel que soit son
propriétaire ou son affectation, susceptible d'entraîner des nuisances et porter atteinte à l'environnement
notamment aux ressources du sol. du sous-sol, en eau, à l'air et aux ressources forestières soumise à autorisation.
92
ses activités minières, aux autres droits, taxes et redevances de la compétence du pouvoir central et de
celui des provinces et des entités territoriales décentralisées prévus par les lois fixant nomenclature ainsi
qu'aux redevances et taxes rémunératoires qui contribuent aux frais de fonctionnement des services
publics personnalisés (art.220 quater du code minier).
b) Détermination des taux et procédures de paiement
1) Détermination des taux
Le code minier détermine aussi les taux applicables à ces différentes impositions.
Toutefois, les droits de consommation et d'accises, les impôts réels [impôts foncier, sur les concessions
minières, sur Ses véhicules) ainsi que la taxe de circulation routière, les impôts sur les revenus
[mobiliers, professionnels et locatifs) ainsi que l'impôt sur le chiffre d'affaires s'appliquent aux taux et
aux modalités de droit commun (art.220).
2) Procédures fiscales, parafiscales et douanières applicables
Les procédures fiscales et douanières applicables pour la perception de ces diverses
impositions sont celles prévues par le droit commun. Les modalités de recouvrement des droits, taxes et
redevances prévus dans code minier sont fixées par les textes qui régissent les procédures relatives à
l'assiette, au contrôle et au recouvrement des recettes non fiscales. Mais certaines de ces impositions
sont perçues suivant des règles particulières prévues par la réglementation minière. Le défaut de
paiement, le retard de paiement et/ou la minoration des sommes dues constituent des manquements
sanctionnés conformément à la législation en la matière [art.224, 260 bis et 296 du code minier).
Section 2. Régime douanier des opérations minières
§1. Conditions du bénéfice du régime préférentiel
1 °. Biens admis au régime préférentiel
a) Etablissement de la liste
1) Biens admissibles
Avant de commencer les travaux, la personne assujettie à la fiscalité minière présente la
liste comprenant le nombre et la valeur des biens mobiliers, des équipements, des engins directement
liés aux techniques minières et opérations extractives minérales et intrants qui rentrent dans le champ
d'application du régime privilégié. La liste est préalablement approuvée par arrêté conjoint des ministres
des mines et des finances dans les soixante jours ouvrables suivant la réception de la lettre de demande
d'approbation au ministère en charge des mines [art.225 du code minier).
2) Biens exclus du régime préférentiel
Les provisions en consommables, réactifs et celles en produits d'entretien nécessaires à
l'usage quotidien, mais non directement liées à l'activité minière, sont exclues desdites listes.
L'importation par le titulaire ou ses sous-traitants des matériels, biens, équipements et autres biens qui
ne figurent pas sur les listes approuvées, est soumise aux dispositions du régime de droit commun.
93
b) Approbation de la liste
La liste doit préalablement être approuvée par arrêté conjoint des Ministres des mines et
des finances, statuant sur avis de la Commission interministérielle crée à cet effet. L'arrêté
interministériel est pris dans les trente jours ouvrables suivant la réception de la lettre de demande
d'approbation au Ministère des mines et de la copie au Ministère des finances. Si au terme de ce délai,
aucune réponse n'est donnée, la liste est réputée approuvée, le récépissé de dépôt faisant foi. Dans ce
cas, les autorités compétentes sont tenues de délivrer l'arrêté d'approbation, endéans sept jours francs.
En cas de refus d'approbation de la liste, la décision doit être écrite et motivée.
même durée si pour des raisons indépendantes de la volonté du titulaire, il ne peut être respecté (art.231
du code minier).
c) Mise en consommation des biens importés
Les matériels, les biens et les équipements importés sous le régime privilégié en matière
douanière ne peuvent être cédés sur le territoire national sans l'autorisation de l'administration des
douanes. Le contrevenant à cette disposition s'expose aux pénalités édictées par la réglementation des
douanes (art.228 du code minier). La mise en consommation desdits matériels, biens et équipements est
subordonnée au paiement des droits et taxes restant dus, au taux en vigueur à la date de la cession,
calculés sur la base de la valeur résiduelle réactualisée établie à partir des éléments de la déclaration
d'importation initiale.
4°. Arrêt du projet à/ou avant terme et transfert des biens
a) Arrêt du projet
Dans le cas où le projet est arrêté à/ou avant terme, les matériels, biens et équipements qui
ont bénéficié du régime privilégié en matière douanière doivent, soit être réexportés, soit être mis en
consommation sur le territoire national après ajustement du régime douanier par le paiement des droits
et taxes restant dus calculés sur la base de la valeur résiduelle réactualisée établie à partir des éléments
de la déclaration d'importation initiale. La déclaration de l'arrêt des travaux doit être immédiatement
faite à l'administration des douanes, des recettes non fiscales, des impôts et des mines (art.229 du code
minier),
b) Transfert des biens
En cas de pluralité de titres miniers détenus par le titulaire et/ou la société d'exploitation,
le transfert des biens, matériels et/ou équipements d'un projet à l'autre doit faire l'objet d'une information
écrite préalable à l'administration des douanes.
Dans le cas d'un transfert des matériels utilisés dans le cadre d'un titre minier donné, sur le
projet afférent à un autre titre minier appartenant à un titulaire différent, ce titulaire cessionnaire, doit
bénéficier d'un régime douanier similaire à celui de la partie cédante et celle-ci doit, pour ce faire, obtenir
par écrit l'autorisation préalable de l'administration des douanes (at230).
§2, Tarification des droits de douanes
1 °. Les droits d'entrée
a) Avant la mise en exploitation
Avant la mise en exploitation effective de la mine constatée conformément aux dispositions
légales et réglementaires, tous les biens et produits à vocation strictement minière importés par l'assujetti
sont soumis à un droit d'entrée au taux de 2%, pour autant que ces biens figurent sur la liste des biens à
importés (art.232 et 225 du code minier).
b) A partir du commencement des travaux
A partir de la date de commencement de l'exploitation effective, et pendant une période se
terminant à la fin de.la troisième année à compter de la date de la première production, tous les biens à
95
vocation strictement minière, importés par l'assujetti sont soumis au taux unique de 5%, à condition que
ces biens figurent sur la liste des biens à importer. Tous les biens intermédiaires et autres consommables
sont taxés au taux de 10% de droits de douane.
Toutefois, l'assujetti cesse de bénéficier du régime préférentiel à partir de la sixième année
à compter de la date d'octroi du titre ou de l'agrément, selon le cas (art232 du code minier).
c) Des carburants et des droits d'accises
Dans tous les cas, les carburants et lubrifiants destinés aux activités minières sont soumis au taux de 5%.
d) Régime des investissements d'extension
L'assujetti peut, pour le matériel, les équipements et les intrants à importer dans le cadre
d'un investissement d'extension, bénéficier du régime douanier préférentiel. Il doit cependant en faire la
demande au CAMI et démontrer que les travaux à réaliser ont pour objet l'augmentation de la capacité
de production de la mine ou de l'entité de traitement et/ou de transformation agréée en question d'au
moins 30% (art.233 et 232 du code minier). A défaut d'atteindre ce seuil, le titulaire est rétroactivement
redevable, sur les importations réalisées, des droits d'entrée au taux applicable en phase d'exploitation.
En cas de fraude sur la déclaration lors de l'importation dans le cadre de l'extension de la mine, le titulaire
est passible des droits d'entrée et de la TVA à l'importation au taux du droit commun.
2°. Droits de sortie et droits de consommation ou d'accises
a) Les droits de sortie
En règle générale, et sauf exportation frauduleuse des échantillons, le titulaire est
totalement exonéré à la sortie, pour ses exportations en rapport avec le projet minier, de tous droits de
douane et autres contributions, de quelque nature que ce soit (art. 234 et 226 du code minier}. Toutefois,
outre l'application de l'imposition de droit commun, les exportations frauduleuses et irrégulières
réalisées par le titulaire sont soumises aux amendes et pénalités prévues dans la législation douanière.
Les redevances et frais en rémunération des services rendus à l'exportation des produits
marchands ou des biens à l'exportation temporaire pour perfectionnement ne peuvent excéder 1% de
leur valeur commerciale brute,
b) Les droits de consommation et d'accises
Le titulaire est redevable de droits de consommation et d'accises conformément au droit
commun (art.235 du code minier).
Section 3. Régime fiscal et parafiscal des opérations minières et de carrières
1 °, Des impôts réels et sur les revenus locatifs et mobiliers
a) Des impôts réels
Les titulaires des droits miniers sont redevables des impôts réels aux conditions suivantes (art.236 à 239
du code minier) :
- impôt foncier : dû conformément au droit commun uniquement sur les immeubles pour lesquels
l'impôt sur la superficie des concessions minières n'est pas du ;
96
- impôt sur les véhicules : dû conformément au droit commun [en sont exclus les véhicules de
transport de personnes ou de matériaux, de manutention ou de traction, utilisés exclusivement
dans l'enceinte du périmètre minier} ;
- taxe sur la superficie des concessions minières : taux variant avec le type de droit ainsi que sa
période de validité26 ;
- taxe spéciale de circulation routière : application du taux de droit commun.
b) Des impôts sur les rémunérations et d'autres impôts sur les revenus
1) Les impôts sur les rémunérations
Le titulaire est le redevable légal de l'impôt professionnel sur les rémunérations à charge
des employés au taux de droit commun. Le titulaire est redevable -de l'impôt exceptionnel sur les
rémunérations des expatriés au taux de 10%, Cet impôt est établi en fonction des rémunérations générées
par l'activité du travail exercé ou l'emploi occupé au Congo et est déductible de la base imposable à
l'impôt professionnel sur les bénéfices (art.244 et 260 du code minier).
2) Les impôts sur les revenus locatifs et sur les revenus mobiliers
Le titulaire (quid des autres assujettis) est aussi redevable de l'impôt cédulaire sur les
revenus locatifs conformément au droit commun (art.239 bis du code minier}. Le titulaire (quid des
autres assujettis} est redevable de l'impôt sur les revenus mobiliers conformément au droit commun, à
l'exception des revenus suivants :
- les intérêts payés par le titulaire en vertu des emprunts contractés en devises à l'étranger qui sont
exonérés de l'impôt mobilier mais à condition que les taux d'intérêts et les autres conditions
d'emprunt destinées à la réalisation des projets sont établis conformément au principe de pleine
concurrence ;
- les dividendes et autres distributions versés par le titulaire à ses actionnaires qui sont assujettis
à l'impôt mobilier au taux de 10% (art.224 à 246 du code minier}.
3°, L'impôt professionnel sur les bénéfices
a) Taux et détermination du bénéfice imposable
26
D'après l'article 238 du code minier, le titulaire d'un PR est redevable de la taxe de superficie sur les concessions
minières aux taux suivants en francs congolais :
- 0.2 USD par hectare pour la première année ;
- 0,3 USD par hectare pour la deuxième année ;
- 0,35 USD par hectare pour la troisième année ;
- 0,4 USD par hectare pour les autres aimées suivantes.
- Le titulaire d'un droit minier d'exploitation est redevable de la taxe de superficie sur les concessions
minières aux taux suivants en francs congolais :
- 0,4 USD par hectare pour la première année ;
- 0,6 USD par hectare pour la deuxième année ;
- 0,7 USD par hectare pour la troisième année ;
- 0,8 USD par hectare pour les autres années suivantes
97
Le titulaire est redevable l'impôt professionnel sur les bénéfices au taux de 30% (suppression de la
dispense du paiement des acomptes provisionnels).
Les bénéfices nets de l'exploitation imposables à la contribution professionnelle sur les
bénéfices sont déterminés conformément au droit comptable, à la législation fiscale en vigueur et aux
dispositions particulières de la législation minière. Par dérogation à la législation sur la comptabilité, le
titulaire peut tenir sa comptabilité en monnaie étrangère cotée par la Banque Centrale du Congo [art.247
bis et 248 du code minier).
b) Des amortissements et des pertes professionnelles
1) Les amortissements
Les règles applicables en matière d'amortissement sont celles de l'amortissement linéaire
(art.249 du code minier - suppression du système d'amortissement exceptionnel). Les amortissements
effectués en période déficitaire sont réputés différés. Ils peuvent être cumulés et reportés sans limitation
dans le temps sur les exercices subséquents jusqu'à concurrence du revenu imposable (art.250).
2) Report déficitaire des pertes professionnelles
Les pertes professionnelles d'un exercice comptable peuvent être déduites des bénéfices
réalisés au cours des exercices suivants jusqu'au cinquième qui suit l'exercice déficitaire, conformément
aux modalités d'imputation définies par le droit commun.
Le montant des dépenses de recherches et de développement réalisées par le titulaire, autres
que celles liées à l'acquisition d'immobilisations, est actualisé au jour de l'octroi d'un permis
d'exploitation et amorti par la société d'exploitation pendant les deux exercices suivants en raison de
50% l'an (art.252 du code minier). La perte professionnelle d'un exercice comptable résultant de
l'application de cette règle est reportée sans limitation dans le temps sur les exercices subséquents.
c) Le charges déductibles
1) Plus-values et moins-values sur cession des titres miniers
Le titulaire intègre la plus-value ou la moins-value réalisée à l'occasion de la cession d'un
titre minier dans l'assiette de l'impôt sur les bénéfices et profits. Si la cession se fait entre entités affiliées,
le prix et les conditions de la cession doivent être au moins égaux à ceux qui se seraient appliquées à
une cession en pleine concurrence. Si le cédant a acquis le titre d'une personne autre que celle ayant
engagé les dépenses de recherches et de développement, la plus-value ou la moins-value professionnelle
est égale à la différence entre le prix total de cession et le coût d'acquisition.
Le cessionnaire d'un titre minier amortit le prix d'acquisition du titre minier acquis comme charge à
étaler.
2) Les intérêts payés à l'étranger
Les intérêts payés par le titulaire à l'étranger en vertu des emprunts extérieurs ne sont déductibles de
l'impôt sur les bénéfices et profits que si :
- ces emprunts ont été effectivement destinés à la réalisation du projet minier ;
98
- le taux d'intérêt ne dépasse pas la moyenne annuelle des taux effectifs pratiqués par les
établissements de crédit du pays où est établie l'entreprise prêteuse selon les données fournies
par la Banque Centrale du Congo.
3) La redevance minière
La redevance minière versée par l'assujetti est déductible de la base Imposable à l'impôt
professionnel sur les bénéfices (art.255 du code minier).
4) Les dépenses professionnelles
Au terme de l'article 256 du code minier, sont notamment considérées comme dépenses professionnelles
déductibles des revenus imposables :
- le loyer réellement échu et les charges locatives afférents aux immeubles ou parties
d'immeubles affectés à l'exercice de la profession et tous frais généraux résultant notamment de
leur entretien et éclairage(la valeur locative des immeubles ou parties d'immeubles dont le
redevable est propriétaire n'est pas considérée comme un loyer ou comme une charge locative)
;
- les frais généraux résultant de l'entretien du matériel et des objets mobiliers affectés à
l'exploitation ;
- les traitements, les salaires, les gratifications et les indemnités des employés et des ouvriers au
service de l'exploitation, les avantages en nature pour autant qu'ils aient été ajoutés aux
rémunérations ;
- les intérêts des capitaux empruntés à des tiers et engagés dans l'exploitation et toutes charges,
rentes ou redevances analogues relatives à celle-ci [ne sont pas considérés comme tiers les
associés dans les sociétés autres que par actions ; en aucun cas, les intérêts des créances
hypothécaires sur des immeubles donnés en location, en tout ou en partie, ne peuvent être
considérés comme dépenses professionnelles déductibles) ;
- les frais de transport, d'assurance, de courtage, de commissions. Toutefois, les dépenses
consistant en commissions, courtages, ristournes commerciales ou autres, vacations,
honoraires occasionnels ou non, gratifications et autres rétributions quelconques ne sont
admises en déduction que s'il en est justifié par l'indication exacte du nom et du domicile des
bénéficiaires ainsi que de la date des paiements et des sommes allouées à chacun d'eux.
Toutefois, les frais de transport sur vente des substances minérales ne sont pas admis comme
dépenses déductibles ;
- le montant du bénéfice réparti entre les membres du personnel de l'entreprise ;
- les traitements alloués dans les sociétés par actions aux membres du Conseil d'administration
lorsqu'il est justifié qu'ils correspondent à des appointements normaux en rapport avec la nature
des fonctions réelles et permanentes exercées dans la société sur le territoire national ;
- les amortissements des immobilisations servant à l'exercice de la profession ;
99
- l'impôt réel ayant le caractère d'une charge d'exploitation acquittée dans le délai, pour autant
qu'elle n'ait pas été établie d'office.
Les sommes versées par le titulaire (assujetti ???} à une personne physique ou morale de
droit étranger avec laquelle elle est liée, soit par la voie d'une participation directe dans son capital, soit
par l'intermédiaire de participations détenues par une ou plusieurs autres entreprises du même groupe,
en rémunération d'un service rendu, ne sont susceptibles d'être admises dans les charges professionnelles
de l'entreprise qu'à la quadruple condition que :
- la qualité du service rendu soit clairement démontrée;
- le service en cause ne puisse être rendu sur le territoire national ;
- le montant de la rémunération corresponde à la valeur réelle du service rendu ;
- le bénéficiaire ne soit établi dans un territoire à fiscalité privilégiée.
Par territoire à fiscalité privilégiée, il faut entendre, le territoire où le taux de prélèvement
sur les bénéfices et profits ou de l'Impôt sur les revenus des personnes physiques est inférieur de 30%
par rapport à celui pratiqué en République Démocratique du Congo.
provision a été constituée. Le solde de cette provision non utilisé à la clôture du dernier exercice du
projet est réintégré dans le bénéfice imposable au titre de cet exercice.
Lorsqu'à la fin des travaux de recherches et/ou d'exploitation, le titulaire d'un droit minier
ou de carrières n'exécute pas volontairement les obligations souscrites dans le PGEP ou dans le PAR, le
tribunal compétent prononce, à la requête de l'Administration des mines et au profit de celle-ci, la
confiscation de la provision correspondante constituée par le titulaire pour la réhabilitation du site
[art.294 du code minier). Si la valeur de la garantie ou la provision ainsi confisquée ne suffit pas à
couvrir les frais nécessaires à la remise en état du site concerné, l'Administration des mines peut confier
à un tiers l'exécution des travaux correspondant à la valeur de la différence. Les frais engagés pour la
réalisation de ces travaux complémentaires sont mis à charge de l'exploitant défaillant. A la requête de
l'Administration des mines, l'exploitant défaillant peut faire l'objet d'interdiction de sortie du territoire
national prononcée par le tribunal compétent jusqu'à la fin des travaux de réhabilitation du site.
7) La dotation pour contribution aux projets de développement communautaire
Le titulaire de droit minier d'exploitation ou d'autorisation d'exploitation des carrières
permanente est tenu de constituer, en franchise de l'impôt sur les bénéfices et profits, une dotation pour
contribution aux projets de développement communautaire dont le montant minimal est égal à 0,3 % du
chiffre d'affaires de l'exercice au cours duquel elle est constituée.
Cette dotation doit être entièrement mise à disposition des communautés locales avant
l'expiration de l'exercice suivant celui au cours duquel elle a été constituée (art.258 bis du code minier),
d) La taxe sur la valeur ajoutée
Les titulaires des droits miniers et/ou des carrières sont assujettis à la TVA conformément
au droit commun (art.259 du code minier).
e) Autres impositions
1) L'Impôt exceptionnel sur les rémunérations versées au personne expatrié
Le titulaire est redevable de l'impôt exceptionnel sur les rémunérations versées au personnel expatrié à
la moitié du taux fixé par le droit commun pour les dix premières années du projet et au taux du droit
commun pour les années suivantes. Cet impôt est déductible de l'impôt sur les bénéfices et profits
(•Srt.244 bis du code minier).
2) L'impôt professionnel sur les prestations de services
Le titulaire est redevable de l'impôt professionnel sur les prestations de services pour les sommes payées
en rémunérations des services de toute nature lui rendus par des personnes physiques ou morales, non
établies en République Démocratique du Congo, au taux de 14% (art.246 bis du code minier}.
3) Impôt spécial sur les profits excédentaires
Par profits excédentaires ou superprofits, il faut entendre les bénéfices réalisés lorsque les
cours des matières ou des commodités connaissent un accroissement exceptionnel, supérieur à 25% par
rapport à ceux repris dans l'étude de faisabilité bancable du projet. Le super profit est déterminé à partir
de l'excédent brut d'exploitation dégagé de la comptabilité du titulaire; les dépenses de recherches n'étant
101
prises en compte dans ce cas (art.251 bis et 252 du code minier). L'impôt spécial sur les profits
excédentaires est imposable au taux de 50%. Le revenu soumis à l'impôt spécial sur le profit excédentaire
n'est pas imposable à l'impôt sur les bénéfices et profits.
- 15 % sur un compte désigné par l'entité territoriale décentralisée dans le ressort de laquelle
s'opère l'exploitation ;
- 10 % au Fonds minier pour les générations futures.
Les fonds résultant de cette répartition en faveur des entités territoriales décentralisées sont
affectés exclusivement à la réalisation des infrastructures de base d'intérêt communautaire. La redevance
minière est recouvrée en application du régime de droit commun. Il s'agit généralement de la législation
relative à la nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central, et portant réforme des
procédures relatives à l'assiette, au contrôle et aux modalités de recouvrement de recettes non fiscales
(art.241 bis du code minier}. Elle et répartie suivant les modalités fixées par la réglementation minière
ainsi que l'Organisme qui en est chargé.
Le titulaire bénéficie d'un crédit d'impôt égal à un tiers de la redevance minière payée sur
les produits vendus à une entité de transformation établie sur le territoire national (art.243 du code
minier).
c) Régime de sanction
Le retard dans le paiement: de la redevance minière, le défaut de paiement ainsi que la minoration de la
somme due constituent des manquements (art,296 du code minier}. Ils sont sanctionnés de la manière
ci-après :
- en cas de retard dans le paiement de la redevance, la somme due est majorée d'une pénalité dont
le taux
- est fixé à 7% par mois de retard ;
- en cas de refus de paiement dûment constaté, la somme due est multipliée par trente ;
- en cas de minoration de la somme due, celle-ci est multipliée après redressement par trois à
quinze fois.
Dans tous les cas, il est fait recours à la procédure de saisie conformément à la législation
fiscale en vigueur.
104
c) La décision du ministre
1) Conditions de la décision
Le Ministre des mines prend et transmet sa décision d'approbation ou de refus motivée au
Cadastre minier dans un délai de quarante-cinq jours à compter de la date de la réception du dossier
transmis par le CAMI. Passé ce délai, l'approbation est réputée acquise (art.169 du code minier).
Le ministre des mines ne peut refuser d'approuver la constitution d'une hypothèque que lorsque :
- la valeur de l'hypothèque est inférieure à la créance garantie (en cas d'hypothèque antérieure, le
contrat ne peut porter que sur la partie du bien non grevé - art 170) ;
- l'hypothèque garantit des créances n'ayant aucun rapport avec l'activité minière pour laquelle
elle est consentie ;
- le montant du financement obtenu est insignifiant ;
- le créancier hypothécaire est frappé d'Interdiction de détenir des droits miniers et/ou de
carrières ;
- le droit minier ou de carrières d'exploitation du titulaire n'est plus en cours de validité.
Dans tous les cas, la décision de refus d'approbation d'hypothèque doit être motivé et donne
droit à l'exercice des recours (art.170,313 et 314),
2) Inscription et enregistrement de l'hypothèque
Par dérogation au régime de droit commun prévu par le droit communautaire et le droit interne, le CAMI
procède à l'inscription de l'hypothèque dans un délai de cinq jours qui suivent la transmission de la
décision d'approbation du Ministre des mines. S'il échet, le requérant peut solliciter cette inscription par
voie judiciaire (art.169,175 et 46 du code minier, art.253 à 255 de la loi sur le régime général des biens
et 210 à 212 de l'AUSJ. Pour être opposable aux tiers, toute hypothèque approuvée par le ministre des
mines est obligatoirement inscrite au dos du titre minier ou de carrières avant d'être portée dans un
registre établi et gardé à cet effet au Cadastre minier.
L'hypothèque est enregistrée moyennant paiement, au profit du Trésor public, d'un droit
d'enregistrement équivalent en francs congolais (art.171 du c ode minier). Le taux applicable au droit
proportionnel est fixé en référence au montant de la créance garantie, suivant un palier dégressif :
- 0,5 % : de 1 à 100.000.000 USD ;
- 0,3 % : de 100.000.001 à 500.000.000 USD ;
- 0,2 % : de 500.000.001 à 1.000.000.000 USD ;
- 0,1 % : au-delà de 1.000.000.000 USD.
2°, Réalisation de l'hypothèque
a) La demande de mutation
En cas de constat de défaillance du titulaire de ses obligations envers le créancier
hypothécaire à l'échéance convenue et fixée dans l'acte d'hypothèque, celui-ci peut engager la procédure
de l'exécution forcée conformément au droit commun. Toutefois, le créancier hypothécaire peut se
substituer au débiteur défaillant et requérir ainsi la mutation partielle ou totale du droit minier ou de
106
carrières à son propre nom s'il réunit les conditions d'éligibilité prévues à ce sujet [art. 172 et 23 du code
minier).
La lettre de demande de mutation du droit en faveur du créancier hypothécaire est adressée au Cadastre
minier aux conditions suivantes :
Elle doit :
- être accompagnée d'une copie certifiée conforme de l'acte d'hypothèque ;
- certifier que le créancier hypothécaire est éligible au droit minier ou de carrières concerné par
l'hypothèque à réaliser ;
- contenir son engagement à assumer les droits et obligations qui découlent du droit minier ou de
carrières concerné par l'hypothèque à réaliser.
Si le créancier hypothécaire n'est pas éligible aux droits miniers et/ou de carrières, il lui est
accordé un délai de six mois, soit pour se conformer aux règles de l'éligibilité, soit pour se faire substituer
par une autre personne éligible aux droits miniers ou de carrières concernés par l'hypothèque.
2) Instruction cadastrale en vue de la mutation
Lorsque le créancier hypothécaire remplît les conditions requises, le Cadastre minier procède à
l'instruction cadastrale aux conditions habituelles [art.40) qu'il clôture, s'il échet par :
- à l'inscription provisoire du droit minier ou de carrières concernées par l'hypothèque sur la carte
cadastrale (inscription valable pendant toute la durée de l'instruction) ;
- à l'affichage du résultat de l'instruction au lieu indiqué et la remise d'une copie de son avis au
requérant ;
- au rejet de la demande en cas. d'avis défavorable et à la notification de ïa décision de rejet au
requérant
En cas d'avis favorable, le Cadastre minier procède à l'inscription de la mutation et à la
délivrance d'un nouveau titre établi au nom du créancier hypothécaire ou du tiers substitué dans un délai
de cinq jours. La validité du nouveau titre correspond à la période de validité non échue du titre initial
En cas de défaillance au bout de ce délai, le créancier hypothécaire ou le tiers substitué peut se prévaloir
devant la justice pour obtenir une inscription judiciaire [art.173 et 46).
3) Mutation du droit minier
La mutation du droit minier ou de carrières au nom du créancier hypothécaire ou du tiers
substitué est opérée dans un délai d'un mois à compter de la réception de la demande. En cas de
réalisation de l'hypothèque et de mutation du droit minier ou des carrières à leur profit, le créancier
hypothécaire ou le tiers substitué sont tenus d'assumer toutes les obligations découlant du titre initial
vis-à-vis de l'Etat et des tiers.
Les dispositions des articles 253 à 255 de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973 portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée à
ce jour relatives aux hypothèques du Trésor et du sauveteur, trouvent application dès lors qu'elles ne
sont pas contraires à celles prévues par la législation minière [art 175).
107
capital de la société existante ou à constituer est fixée en fonction de ia valeur réelle du gisement minier
faisant l'objet de l'apport. L'évaluation du gisement est faite conformément aux dispositions de
l'AUSCGE en ce qui concerne l'évaluation des apports en nature.
b) Instruction de la demande de cession et enregistrement
1) Instruction cadastrale
La demande de cession d'un minier ou d'une autorisation d'exploitation de carrières
permanente est soumise à une instruction cadastrale (éligibilité du cessionnaire, disponibilité du
périmètre, inscription provisoire, affichage et communication de l'avis, enregistrement dans un délai de
cinq jours... - art. 184,40 et 178).
En cas de cession partielle de droit minier ou de carrière de recherches, le Cadastre minier
délivre un nouveau titre minier ou de carrières. En cas de cession partielle de droit d'exploitation ou
autorisation d'exploitation de carrière permanente, la cession partielle est enregistrée au moment de
l'octroi du nouveau droit. Pour être opposable aux tiers, l'enregistrement de l'acte de cession est fait
contre paiement d'un droit proportionnel (art.184 et 171),
b) Instruction technique et audit environnemental
1) Instruction technique
L'instruction technique du dossier de la demande de transfert du droit minier ou de l'autorisation
d'exploitation de carrières permanente au nom du cessionnaire est réalisée dans un délai de vingt jours
ouvrables à compter de la date de transmission du dossier de la demande à la Direction des mines par le
CAMI. L'instruction technique consiste à :
- vérifier la capacité financière du cessionnaire ;
- vérifier h prise en charge par le cessionnaire des obligations liées au droit minier ou à
l'autorisation d'exploitation de carrières permanente et vérifier la prise en charge des obligations
du cédant par le cessionnaire ;
- déterminer, le cas échéant, que tout changement que le cessionnaire propose d'effectuer dans les
documents initiaux sur la base desquels le droit minier ou l'autorisation d'exploitation de
carrières permanente a été octroyé ne modifie pas les conclusions techniques sur le projet,
2) Audit environnemental
Un audit environnemental in situ est réalisé par l'ACE en collaboration avec la Direction
chargée de la protection de l'environnement minier dans un délai de trente jours ouvrables à compter de
la date de transmission du dossier de la demande par le CAMI à Î'ACE afin de vérifier le respect des
obligations de protection de l'environnement souscrites par le cédant dans le plan de gestion
environnementale et sociale approuvé. Une attestation de libération des obligations environnementales
est émise et transmise au CAMI (art.185 du code minier).
c) Décision et enregistrement
1) La décision
111
permanentes est réalisée dans le respect des exigences relatives à la forme polygonale des périmètres et
à sa localisation doivent être respectées (art.187, 188, 28 et 29 du code minier).
b) instruction de la demande de transmission
L'instruction cadastrale de la demande de transmission des droits miniers ou de carrières
porte sur l'éligibilité du bénéficiaire, la disponibilité du périmètre, l'affichage et la communication de
l'avis... (art.189, 40 et 178 du code minier). Pour être opposable aux tiers, l'enregistrement des actes de
transmission implique le paiement d'un droit proportionnel et son inscription au dos du titre (art 190,
171 et 184 du code minier).
Les conditions et procédures de recevabilité et d'instruction des actes de transmission en
vertu d'un contrat de fusion et pour cause de décès sont similaires à celles prévues pour les actes de
cession des droits miniers (art 191 du code minier). Nonobstant toute clause contraire, la personne en
faveur de laquelle la transmission est faite reste redevable vis-à-vis de l'Etat et des tiers de toutes les
obligations du titulaire initial du droit minier ou d'autorisation d'exploitation de carrière permanente.
27
Un bassin sédimentaire est une zone géographique en dépression dans laquelle sont accumulés les sédiments
d'un certain volume qui sont préservés et d'âges variés.
114
(art.41-loi sur les hydrocarbures). Ils ne produisent leurs effets qu'après approbation par le Président de
la République et sont publiés au Journal officiel dans les soixante jours de leur approbation.
3) Conditions des contrats d'hydrocarbures
Ces contrats sont conclus à l'issue d'une procédure d'appel d'offres telle que prévue par la
législation sur les hydrocarbures (art.33-loi sur les hydrocarbures). Les parties à ces contrats d'une part
l'Etat et, d'autre part, la société nationale et les autres personnes morales auxquelles elle est associée
(art.33-loi sur les hydrocarbures). Les droits et obligations des parties sont fixés par la loi, le règlement
d'hydrocarbures et le contrat lui-même. Dans tous les cas, les clauses contractuelles ne peuvent déroger
aux dispositions prévues par la loi sur les hydrocarbures (art.43).
La procédure de conclusion des contrats d'hydrocarbures étant d'ordre public, l'agent de
l'Etat qui conclut délibérément un contrat d'hydrocarbures en violation de la loi est puni d'une servitude
pénale de trois ans à cinq et/ou d'une amende de cent à deux cents millions de francs congolais (artl87-
loi sur les hydrocarbures).
2°, Sortes des contrats d'hydrocarbures
Les droits d'hydrocarbures (d'exploration ou d'exploitation) octroyés sur la base du contrat
sont inscrits dans un registre tenu par le ministre des hydrocarbures. Ce registre peut être consulté aux
conditions prévues par le règlement des hydrocarbures.
Les droits d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures sont accordés en vertu des actes
dits "contrat de partage de production" ou "contrat de services par bloc".
- la récupération des coûts exposés par le contractant (cette récupération est réalisée après
déduction des royalties dans la limite du cost stop ( art.l33-loi sur les hydrocarbures) ;
- le partage de la quantité d'hydrocarbures produits entre l'Etat et le contractant
Par ailleurs, le contrat de partage de production contient notamment les mentions suivantes :
- les coordonnées géographiques et la superficie du bloc (un bloc est une subdivision d'un bassin
sédimentaire où ont été mises en évidence des structures géologiques susceptibles de contenir
des hydrocarbures et sur lequel peut porter un droit d'hydrocarbures) ;
- le programme minimal des travaux d'exploration ainsi que l'obligation des dépenses y afférentes
pour la première période de validité et les périodes éventuelles de renouvellement ;
- les mesures relatives au respect de l'environnement ;
- les obligations concernant une découverte à caractère commercial et le développement d'un
gisement commercialement exploitable ;
- les modalités du partage de la production ;
- les modalités de participation de l'Etat ;
- les modalités de remboursement des coûts pétroliers
- les régîmes fiscal et douaniers ainsi que les impositions de toute nature ;
- les clauses de renégociation éventuelle conclues par voie d'avenant ;
- les projets d'infrastructures communautaires, de développement durable et les interventions
sociales contenus dans le cahier des charges ;
- les modalités de formation des agents et cadres congolais ;
- les modalités de règlement des différents et l'arbitrage ;
- toute autre condition particulière convenue entre les parties dans le respect, de la loi.
Le contrat de partage de production prend en cas de nullité, accord des parties, résiliation
pour violation de la loi ou des clauses du contrat, renonciation du contractant (la renonciation par un
membre du contractant ne met pas fin au contrat mais les parts du membre qui renonce reviennent à
l'Etat (art,47-loï sur les hydrocarbures). Le contrat prend aussi fin en cas d'expiration de la période
d'exploration sans découverte commerciale ainsi qu'en cas d'arrivée du terme.
3) Sanctions
Le manquement, par le contractant, à ses obligations donne lieu au paiement d'une amende
fixée par le règlement d'hydrocarbures et le contrat II peut entraîner, le cas échéant, la résiliation du
contrat (art 182,183,47 et 53 de la loi sur les hydrocarbures).
b) Le contrat de service
Le contrat de services est celui par lequel un tiers procède, pour le compte de l'Etat ou de
la société nationale d'hydrocarbures, à ses risques et frais, ou sur financement de l'Etat en cas de contrat
d'assistance technique, à la réalisation de tout ou partie des travaux pétroliers pour la mise en valeur d'un
bloc moyennant une rémunération adéquate en espèces.
117
A la différence du contrat de partage de production pour lequel la loi fixe les conditions
générales, les conditions et modalités de collaboration entre l'Etat ou la société nationale et le prestataire
des services sont définies dans le contrat (art.48 et 49-loi sur les hydrocarbures).
remplacement augmentée de moitié à moins que les biens aient été remis en état (art.71-loi sur les
hydrocarbures).
3) Les servitudes légales d'intérêt commun
A l'intérieur de son bloc, le contractant ne peut faire obstacle à l'exécution des travaux
d'utilité publique. Lorsqu'il n'en résulte aucun obstacle pour ses activités, les voies de communication
créées par le contractant peuvent être utilisées, moyennant une juste indemnisation, pour les travaux sur
les blocs voisins (les contractants voisins peuvent concourir à la réalisation des travaux d'intérêt commun
à leurs activités). Ces voies peuvent aussi être mises gratuitement à l'usage du public (art.72 et suiv.-loi
sur les hydrocarbures).
4) Responsabilité sociétale des entreprises pétrolières
Dans le cadre de sa responsabilité sociétale (art.76 et 77-loi sur les hydrocarbures), le contractant doit,
suivant les modalités fixées dans le contrat et conformément au règlement d'hydrocarbures :
- contribuer annuellement et de manière effective à la formation des nationaux dans le secteur des
hydrocarbures ;
- tenir compte de l'impact social de ses activités sur les populations et, de ce fait, il finance des
projets sociaux et de développement durable (contribution pour les Interventions sociales dans
la phase d'exploration et constitution d'une provision pour les interventions sociales dans la
phase d'exploitation),28
c) Cession et transmission des droits d'hydrocarbures
Par cession, il faut entendre dans ce contexte, toute opération ou transaction au terme de
laquelle s'opère un transfert entre les parties ou toute entité autre que les parties, de tout ou partie des
droits et obligations découlant du contrat d'hydrocarbures. Il demeure que les droits d'hydrocarbures
sont cessibles et transmissibles aux conditions fixées par la loi et le règlement d'hydrocarbures (art.78
et suiv.-lol sur les hydrocarbures). Dans tous les cas, cette cession implique :
- à peine de nullité, l'approbation préalablement par le ministre des hydrocarbures statuant après
avis du Conseil des ministres [elle est refusée en cas de non-respect du programme minimum
des travaux et des budgets y afférents en cours au moment de la cession) ;
- la preuve des capacités financières et techniques du cessionnaire ;
- le droit de préemption de la société nationale d'hydrocarbures ;
- en cas de cession ou transfert à une société affiliée, la garantie du contractant pour les obligations
du cessionnaire ;
- la taxation de la plus-value réalisée à la suite de la cession.
28
Le contractant doit aussi respecter la législation sur la sous-traitance (le sous-traitant étant entendu ici comme
toute personne physique ou morale fournissant du matériel ou effectuant des travaux et/ou des prestations de
services nécessaires pour le compte du contractant dans le cadre de ses activités ; ces travaux incluant
notamment la construction des infrastructures industrielles, administratives, socioculturelles nécessaires au
projet (art. 2, point 37~loi sur les hydrocarbures).
119
Lorsque la cession n'est pas approuvée, le cédant peut, soit continuer d'exécuter ses
obligations, soit renoncer à ses droits.
2°, Le droit d'exploration
a) Caractères du droit d'exploration
Le droit d'exploration est un droit exclusif accordé au contractant pour une durée de trois
(quatre ans pour les bassins aux conditions d'accès difficiles) à compter de l'entrée en vigueur. Cette
durée peut être prorogée de six afin de permettre la finalisation des travaux de forage et d'évaluation clé
la commercialité de la découverte (le délai de prorogation est cependant déductible de la période
d'exploration subséquente).
Pour le contractant ayant rempli correctement ses engagements, cette durée est
renouvelable deux fois pour une durée de trois ans moyennant restitution à l'Etat d'un rendu
correspondant au moins à la moitié de la superficie [art50-loî sur les hydrocarbures). En cas de
défaillance, le renouvellement est refusé ; le contrat est rompu sans préjudice du paiement d'une
indemnité compensatoire à l'Etat.
b) Obligations du bénéficiaire du droit d'exploration
En cas de découverte d'hydrocarbures, le contractant en informe le ministre des
hydrocarbures dans les sept jours suivants cette découverte (il en est de même en cas de découverte des
substances autres que les hydrocarbures). Dans les trente jours précédents l'expiration du droit
d'exploration et avant chaque renouvellement, le contractant établit à l'intention du ministre des
hydrocarbures, un rapport au ministre des hydrocarbures. Les données techniques qui y sont annexées
sont la propriété de l'Etat (art.58-loi sur les hydrocarbures).
Si le gisement est présumé commercialisable, les travaux de délimitation et d'évaluation
sont réalisés avec diligence ; un rapporte en est fait au ministre des hydrocarbures.
3°. Le droit d'exploitation
a) Conditions d'obtention du droit d'exploitation
Si l'existence d'un gisement commercialisable est établie, le contractant dispose d'un droit
d'exploitation de ce gisement A cet effet, il établit et soumet le plan de développement à l'approbation
du ministre dans un délai d'un mois. Le ministre statue par voie d'arrêté après avis du Conseil des
ministres.
Au terme de l'article 56 de la loi sur les hydrocarbures, ce plan indique :
- les données techniques et les coordonnées géographiques du gisement ;
- l'évaluation des réserves et des ressources en hydrocarbures ainsi que leurs qualités ;
- l'évaluation du nombre des puits nécessaires à l'exploitation du gisement ;
- la description des installations de développement et de production ;
- le coût de développement et de production ;
- le profil de production ;
- la date de début de la production initiale ;
120
- l'étude d'impact environnement et social préalable assortie de son plan de gestion dûment
approuvé ;
- le plan de développement de production et d'utilisation du gaz associé ;
- le plan de contribution au développement des entités et communautés locales concernées (ce
plan est contenu dans le cahier des charges).
b) Caractères du droit d'exploitation
Le droit d'exploitation est exclusif; il est accordé pour une durée qui ne peut excéder vingt
ans. Cette durée peut être renouvelée une seule fois pour un terme maximal de dix ans aux conditions
fixées par le règlement d'hydrocarbures (art.59-loi sur les hydrocarbures).
Le droit d'exploitation est accordé à travers l'arrêté ministériel d'approbation du plan de
développement et de production. Cet arrêté détermine aussi la superficie du bloc d'exploitation ou
périmètre couvert par ce droit.
Le bloc d'exploitation est un polygone régulier de forme simple représentant la projection
verticale du gisement. 11 peut cependant être étendu, à la demande du contractant, au cas où le gisement
le gisement lui-même s'étend au-delà des limites fixées par l'arrêté. Si le gisement s'étend sur un bloc
déjà couvert par un droit d'exploration, les contractants concernés sont tenus de conclure un accord pour
son exploitation.
c) Obligations du contractant
Le contrat bénéficiaire du droit d'exploration a les obligations suivantes :
- le commencement des travaux de développement dans les douze mois qui suivent L'approbation
du plan de développement et de production (à peine de déchéance du titre sans indemnité) ;
- le respect des exigences environnementales et d'optimisation de la production (il se soumet pour
ce faire aux opérations d'approbation des programmes de travaux et des budgets, de contrôle et
d'inspection aux conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures) ;
- la production, à l'intention du ministre des hydrocarbures, des rapports périodiques sur les
opérations de développement et de production, le mesurage des hydrocarbures produits, les
estimations de la future production, l'état du gisement et des réserves ainsi que sur la survenance
de tout incident lors des opérations d'exploitation.
d) Des gaz et des hydrocarbures non conventionnels
1) Du gaz naturel associé
Le gaz naturel associé est un hydrocarbure gazeux coexistant de quelque façon que ce soit,
avec le pétrole dans un réservoir et produit à l'occasion de l'exploitation du pétrole. Le contractant
accorde, à cette ressource, les mêmes diligences que celles prévues pour les hydrocarbures liquides
auxquels il est associé (évaluation des réserves, établissement des simulations de production,
établissement d'un plan de développement, de production et d'utilisation des gaz naturels associés -
art.85-îoi sur les hydrocarbures).
121
Dans le respect des exigences environnementales, les gaz naturels associés produits sont
affectés à diverses fins : autoconsommation dans les opérations pétrolières, réinjection dans les
gisements pour en améliorer la qualité, consommation nationale, exportation. A défaut d'être utilisés,
les gaz ainsi produits sont la propriété de l'Etat qui les acquiert, sans indemnité aux conditions fixées
dans un avenant au contrat, et les fait valoriser par les partenaires ayant les capacités techniques requises.
La production des hydrocarbures liquides (cas des condensais et du pétrole de gaz liquéfié)
à partir du gaz naturel associé est réalisée en vertu d'un avenant au contrat d'hydrocarbures.
2) Des gaz naturels non associés
Le gaz naturel non associé est un hydrocarbure gazeux formant un gisement spécifique
isolé de celui du pétrole. Le contractant qui le découvre en informe, en toute diligence, le ministre des
hydrocarbures. Il en est de même des informations sur la présomption de commercialité et la
commercialité du gisement (art.89 et suiv.-loi sur les hydrocarbures).
Lorsque le gisement de gaz naturel non associé est commercialisable, le contractant soumet
au ministre des hydrocarbures un plan de développement et de production en vue de la conclusion d'un
avenant fixant les conditions d'exploitation du gaz.
Le droit d'exploitation du gaz naturel non associé est accordé pour une durée qui ne peut
dépasser vingt-cinq ans. Cette durée est renouvelable une seule pour un terme maximal de dix ans aux
conditions fixées par le règlement d'hydrocarbures. Les conditions d'utilisation du gaz naturel non
associé (notamment dans les opérations d'exploitation d'hydrocarbures liquides, autres usages
industriels, production d'électricité...) sont fixées par l'avenant au contrat d'hydrocarbures.
les travaux pétroliers (art.2, point 32} et l'organise en ses articles 137 à 139. Les coûts engagés à cet»
effet sont inclus dans le cost ail. Suivant les modalités définies dans le règlement d'hydrocarbures et le
contrat, le contractant s'acquitte chaque année d'une contribution destinée à :
- la formation des agents de l'Etat dans le secteur des hydrocarbures ;
- l'effort d'exploration des bassins sédimentaires ;
- les interventions sociales [art.77 et 137-loî sur les hydrocarbures) ;
- le fonctionnement de la banque des données pétrolières et gazières ;
- la participation de la République Démocratique du Congo aux organisations internationales du
secteur des hydrocarbures.
La contribution annuelle pour les interventions sociales n'est due qu'en phase d'exploitation. Elle
correspond à 0,5% de la part du profit ail du contractant
2°. Régime douanier des activités d'hydrocarbures en amont
a) Portée de l'application du régime de droit commun
En principe, le contractant est soumis au régime douanier de droit commun. Mais sans
préjudice de la législation en vigueur en matière de contrôle et d'inspection des importations et des
exportations, les opérations d'importation et d'exportation des biens spécifiquement destinés aux
opérations pétrolières ainsi que de celles portant sur l'exportation d'hydrocarbures bruts sont soumises à
régime particulier (artl40-loi sur les hydrocarbures).
Conseils bibliographiques
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gestion rationnelle, formalisée et transparente des ressources naturelles, Larder, Bruxelles,
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3. Dieudonné Tshizanga et Placide Muamba, "Promotion de la sous-traitance et des chaînes des
valeurs dans l'exploitation des ressources naturelles en République Démocratique du Congo",
in Rapport sur l'état des lieux de la sous-traitance et la mise sur pied d'une plate-forme de
monitoring de la sous-traitance, Lubumbashi, 2014
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Université de Lubumbashi, Lubumbashi, 2008
5. Kilomba Ngozi M., "Le règlement des conflits fonciers régis par la coutume en droit congolais",
in La loi du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et
régime des sûretés au Congo. Trente ans après : quel bilan ? Essai d'évaluation, éd. Kazi,
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