MINSTERE DE L’ENSEIGNEMENT

SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

DROIT MINIER
Spécialités : DMP et MGP
Niveau de parcours : Licence 3
Année académique : 2023 – 2024
OUSMANE Yzou-dine Kéouléré
Ing. Génie Minier Métallogénie
Enseignant en MGP/QHSE
Tel : (+241) 077421629
email: yzoudineousmane@yahoo.fr
 PLAN
• INDRODUCTION
• I - GENERALITES
• II- DROIT DES ACTIVITES MINIERES
• III- ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
• VI– FISCALITE MINIERE ET REGLEMENTATION DE CHANGES EN TERRITOIRE GABONAIS
• V– COMMERCIALISATION DES PRODUITS MINIERS : CAS DU DIAMANT ET DU FER
• CONCLUSION
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
 - Notion de législation minière
- Statut légal de l’activité minière au Gabon
- Cadre institutionnel de l’activité minière au Gabon
- Substances visées par la loi minière au Gabon
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
 - Notion de législation minière :
• C’est un ensemble de dispositions législatives et réglementaires qui a pour but de définir le cadre général d’exercice des activités minières.
• En d’autres termes, la loi minière a pour objectif, d’offrir un cadre légal au développement ordonné de l’industrie minière.
• Elle vise à garantir les facteurs auxquels sont sensibles les investissements de l’entreprise minière que sont :
-La stabilité ;
- La durée de l’amortissement ;
- La simplicité (démarche administrative) ;
- La Souplesse dans la taxation ;
- Etc……..
• Les conditions d’exercice de l’activité minière stipulent qu’aucune personne physique ou morale (gabonaise ou étrangère) ne peut entreprendre
une activité régit par législation minière sans avoir au préalable obtenu un titre minier ou une autorisation de reconnaissance dans les conditions
fixées par la loi minière.
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
- Statut légal de l’activité minière au Gabon :
• Notons de prime d’abord que toutes les substances minérales (mines et eau), ainsi que les gîtes géothermiques sont propriétés exclusives de l’Etat
quelques soit leur environnement de formation (Article 7 du code minier, 2019).
• A ce titre, toutes les activités minières relèvent de la seule compétence de l’autorité publique.
• En Général, le statut légal de ces substances minières se décline en 3 conceptions qui sont :
1- Le Droit du propriétaire du sol : Le propriétaire de la surface est propriétaire du tréfonds. (système gabonais dans le secteur des
carrières)
2- Le Droit de l’inventeur : la mine appartient à celui qui la découvre ;
3- Le droit de l’Etat : ce système connait 2 formes :
- Droit domanial :
• Les gisements sont la propriété de l'État et font partie de son domaine.
• La recherche et l'exploitation de ces richesses nationales font l'objet de contrats passés avec l'État. (système gabonais dans le secteur minier)
- Droit régalien :
• Le sous-sol, la mine ou le gisement sont « res nullius ».
• C'est l'État qui attribue des droits, un délai d'usage et qui fixe les conditions d'exploitation (système français).
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
- Cadre institutionnel de l’activité minière au Gabon :
• Les autorités intervenant dans le domaine minier gabonais sont :
1- Le Président :
• Il intervient surtout en conseil des ministres pour entériner (ratifier juridiquement) par décret l’octroi des titres miniers, sur proposition du
ministre de tutelle et après approbation de l’ensemble des membres du gouvernement.
2- La tutelle : Ministère des mines
• Elle constitue le premier interlocuteur des acteurs miniers. Il a un droit de regard sur toutes les activités minières de la république.
• IL agit à travers la Direction des Mines et entérine par arrêté les actes relevant de sa compétence (autorisations, surveillance, arbitrage,
répression,…).
3- La Direction Générale de la Géologie et de la recherche minière :
• Elle est chargée de la mise à jour de la cartographie géologique du territoire gabonais.
4 - La S.E.M :
• Crée en 2011, c’est l’opérateur national chargé d’identifier et de mettre en valeur le potentiel minier Gabonais par la prise d’actes susceptibles d’y
contribuer (partenariats crédibles, participation à des projets miniers...).
• Elle est aussi chargée d'octroyer les titres et autorisations aux operateurs miniers.
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
- Cadre institutionnel de l’activité minière au Gabon :
• Les autorités intervenant dans le domaine minier gabonais sont :
- Le Ministère de l’Economie et des Finances :
• Il intervient à travers les impositions et taxes spécifiques .
- La Direction Générale de l’environnement et de la protection de la nature :
• Elle est présente pour les études d’impacts environnementaux (EIE), et la Surveillance et Suivi des activités susceptibles de créer les dégâts sur
l’écosystème sur l’étendue du territoire national.
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
- Substances visées par la loi minière au Gabon :
• Au terme de l’article 7 du code minier, 2019 ; les substances concernées sont appelées ‘’substances minérales’’ parce que, avec ou sans
traitement sont utilisables.
• Ce sont des substances naturelles amorphes ou cristallines, solides, liquides ou gazeuses ainsi que des substances organiques fossilisées et les
gîtes géothermiques.
• Sont considérées comme substance minérales au Gabon :
1- Matière première de l’industrie ou de l’artisanat : Ce sont au sens stricte (or, diamant, fer, bauxite, nickel, tantale, cuivre, charbon,
etc…)
2- Décoration et la collecte : Ce sont des pierres précieuses (émeraude, saphir, améthyste, Diamant, rubis…) ;
3- La construction et les Travaux publics : Matériaux de carrières (matériaux de construction, de viabilisation et de l’industrie céramique)
;
4- Source de boisson ou d’énergie : eaux minérales et les gîtes géothermiques
5- L’amendement : Les déchets de mines et carrières (terrils et haldes) et toutes autres substances du genre.
 DROIT DES ACTIVITES MINIERES
- Substances visées par la loi minière au Gabon :
• Les gîtes naturels de substances minérales et source d’énergie sont considérés comme des mines.
• L’exploitation des mines et matériaux de carrières est considérée comme un acte de commerce.
• On peut classer ces substances en deux catégories.
1- Substances non concessibles :
• Les matériaux de carrières sont réputées ne pas être séparés du sol donc, elles suivent le régime de propriété (elles appartiennent toujours aux
propriétaires de terrain ou elles sont situées).
2- Substances concessibles :
• Les mines constituent une propriété distincte de la propriété du sol. Elles appartiennent à l’Etat et constituent un domaine public particulier.
• Les opérations minières peuvent être industrielle, semi-industrielle et artisanale (procédé rudimentaire, technique de la batée et de faible
rendement).
• Les opérations sont effectuées soit par des personnes physiques , soit des personnes morales de droit Gabonais et droit unique ou mixte.
• Les opérateur miniers jouissent de leur droit civique, inscrit au Registre du Commerce et Crédit Mobilier, non en faillite et jouissant d’un
établissement stable en République Gabonaise.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Historique du Code minier gabonais
- Cadre structural et légal du Code minier gabonais
- Description du cycle minier gabonais
- Instruction de dossiers
- Impératives attachés aux activités minières
- Contrôle, surveillance et répression de fraudes
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Historique du Code minier gabonais :
• L’idée de la réglementation du secteur minier remonte depuis la période précoloniale.
• A cette époque les ressources minières appartenaient à la chefferie traditionnelle et l’activité est réglementée par les lois coutumières.
• Pendant la période coloniale, les ressources minières reviennent à la communauté de la puissance coloniale pour ensuite être transférées aux
producteurs.
• Avec les remous sociaux ayant précédé les indépendances, l’O.N.U adopte une résolution qui attribue la paternité des ressources minières aux
pays producteurs.
• Ainsi, la législation minière commence au Gabon par l’adoption du Premier Code Minier dans les années 1960.
• C'est un recueil qui régit toutes les activités qui composent le cycle minier, portant notamment sur les substances minérales, les eaux minérales
et les gîtes géothermiques.
• Ce 1er Code Minier a été rédigé par les géologues français.
• On assiste par la suite à la mise en place d’un processus de réformes des cadres législatifs et réglementaires des secteurs miniers africains à
partir des années 80, sous l’impulsion des Institutions financières internationales (B.M, F.M.I) avec pour objectifs, la libéralisation des cadres
juridiques et fiscaux du secteur minier, le désengagement partiel de l’Etat par la promotion et la facilitation des investissements privés.
• C’est dans ce contexte que le Code Minier du Gabon a été révisé et adopté en 2000.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Historique du Code minier gabonais :
• Initié par le Président de la République dans le cadre du P.S.G.E, le Code Minier promulgué en 2015 s’est donné pour objectif de clarifier les règles
de l’exploitation minière et de donner un cadre plus favorable aux investisseurs, ainsi qu’en créant des mécanismes de garantie et des procédures
d’arbitrages.
• De nouvelles reformes ont vu le jour :
1- Obligation de réaliser une E.I.E approuvée par la D.G.E.P.N avant de réaliser une opération d’exploration.
2- Obligation de verser de 1 à 5% des recettes dans deux fonds développant des projets de R.S.E : le fonds de responsabilité industrielle
et le fonds de responsabilité sociale ;
3- Instauration d’une préférence nationale pour les Gabonais et plafonnement du taux de travailleurs étrangers à 10% dans les
entreprises ;
4- Obligation d’accueillir une prise de participation gratuite de l’Etat de 10% dans tout nouveau projet, une prise de participation
optionnelle et payante de 25% pouvant également être mise en œuvre.
5- Le texte offre, par ailleurs, plus de flexibilité en matière d’imposition selon la nature et la taille de la mine, et met en place un taux à 0%
pendant la période de recherche.
• Le nouveau code minier promulgué en 2019 présente la particularité d’être très soucieuse des dispositions environnementales et sociétales.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Historique du Code minier gabonais :
 Le fonds de responsabilité industrielle : Ce fonds a pour objet :
- de couvrir, dans le cas échéant, les dommages causés aux personnes, aux biens et a l'environnement du fait des activités miniers,
- de prendre en charge les expertises, les contre-entreprises, et les études relatives aux risques et dommages consécutives aux activités
minières d'exploitation,
- d'assurer, en cas de défaillance du titulaire du titre d'exploitation ou en cas d'urgence public, la couverture de la réhabilitation et de la
prise en charge du plan de fermeture de toutes les zones sur lesquelles les activités minières et opérations ont été conduites, ainsi que les
dépendances et les zones avoisinantes.
 Le fonds de responsabilité sociale des entreprises : Ce fonds a pour objet :
- de contribuer au financement des projets de développement socio-économique et industriel de l'Etal,
- de contribuer au financement des projets socio-économiques des communautés locales,
- de contribuer au financement des projets créateurs d'emplois, en faisant la promotion des PME gabonaises,
- de contribuer au financement des projets participant a la préservation de l'environnement.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Cadre structural et légal du Code minier Gabonais :
• Le présent Code Minier porte le n° 037/2018 du 11 juin 2019 portant réglementation du secteur minier en République Gabonaise.
• Avec pour principale innovation de clarifier le cadre fiscal applicable aux entreprises du secteur, ce nouveau code minier porte sur trois grandes
préoccupations, que sont:
1- la prise en compte des attentes des opérateurs miniers ;
2- le besoin d’augmentation des investissements directs dans la recherche et l’exploitation minières dans le pays ;
3- la nécessité d’accroître les revenus budgétaires de l’Etat.
• Il traite aussi :
1- Des conditions d’obtention des titres miniers ou des autorisations et des obligations, droits et devoirs qui incombent à leurs titulaires ;
2- De la surveillance et suivi exercée par l’Administration chargée des Mines, tant en ce qui concerne les clauses des titres miniers et des
autorisations ainsi que des conditions de protection de l’environnement, d’hygiène et de sécurité dans les mines et carrières ;
3- De la fiscalité minière ;
4- Des infractions et mesures répressives y afférent.
• Il contient : des titres (20) qui traitent d’un problème général ; des chapitres (34) qui traient d’un problème particulier du titre et des articles
(298) qui traitent d’un aspect des dispositions du chapitre.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Description du cycle minier Gabonais :
• C’est un ensemble d’opérations liées à l’activité minière et régit par le Code minier dont l’exécution est soumise à des actes administratifs
d’autorités compétentes (Article 2). Il comprend :
1- Une autorisation :
• Toute personne qui veut mener une activité de reconnaissance doit préalablement obtenir une autorisation de l'administration en charge des
mines pour une durée d'un an, non renouvelable.
• Accordée par le Ministre chargé des mines, elle est privée et ne peut donner droit à un titre minier.
• Elle peut s’exercer partout au Gabon et porte sur toutes substances minières.
• La superficie couverte par une autorisation de reconnaissance ne peut excéder 3 000 km².
• Elle n’est ni cessible, ni transmissible et peut être retirée ou restreinte par le Ministre chargé des Mines dans les conditions fixées par voie
réglementaire, sans indemnité ni dédommagement (Article 99 à 101).
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Description du cycle minier Gabonais :
• C’est un ensemble d’opérations liées à l’activité minière et régit par le Code minier dont l’exécution est soumise à des actes administratifs
d’autorités compétentes (Article 2). Il comprend :
2- La recherche :
• Le droit d’explorer les substances minérales en régime minier est subordonné à l’obtention soit d’un Permis de recherche.
• Accordée par un arrêté du Ministre chargé des Mines dans les formes et conditions fixées par voie règlementaire, elle est octroyée pour une
durée de 3 ans renouvelable 2 fois pour la même durée.
• Elle s’exerce en surface et en profondeur de l’aire couverte et porte sur toutes substances minières.
• Elle donne droit à un titre minier, constitue un droit mobilier, n’est indivisible (qui ne peut être divisé), non amodiable, ni susceptible de gage ou
d’hypothèque (Article 102 à 114).
• La superficie couverte par un permis de recherche ne peut excéder 1 500 km². Cette superficie est portée à 5 000 km² pour le diamant.
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Description du cycle minier Gabonais :
3- L’exploitation :
• Le droit d’exploiter les substances minérales en régime minier est subordonné à l’obtention soit d’un Permis d’exploitation ou d’une concession,
tous délivrés par décret pris sur proposition du Ministre chargé des Mines.
 Le permis d’exploitation :
• Superficie cédée contractuellement à un contractant par l’Etat pour une durée déterminée, éventuellement renouvelable.
• Il confère le droit d’effectuer des travaux d’exploitation.
• De courte durée il est appliqué aux gisements de faibles importances ou à ceux dont l’extension est insuffisamment reconnue pour définir le
périmètre d’une concession.
• Il est accordé pour une durée de 10 ans renouvelable pour une ou plusieurs périodes de 5 ans au plus chacune dans les formes et conditions
fixées par voie règlementaire. (Article 147 à 167).
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Description du cycle minier Gabonais :
3- L’exploitation :
 La concession minière :
• Superficie cédée contractuellement à un concessionnaire par l’Etat pour une durée déterminée.
• Le concessionnaire n’est pas propriétaire du gisement qui est une « res nullius » (le gisement n’est pour personne mais reste néanmoins
appropriable) que l’Etat habilite (donner le droit de…).
• Elle permet à son titulaire d’extraire les substances minérales et d’en disposer ainsi que poursuivre les travaux de prospection et de recherche à
l’intérieur du périmètre.
• Elle est accordée pour une durée de 20 ans renouvelable pour une ou plusieurs périodes de 10 ans au plus chacune dans les formes et conditions
fixées par voie règlementaire.
• Elles sont cessibles, transmissibles et amodiables sous réserve de l’autorisation préalable du Ministre chargé des Mines, après avec des services
compétents de l’administration en charge des mines qui statuent notamment sur les capacités juridiques, techniques et financières de l’acquéreur
(Article 147 à 167).
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Description du cycle minier Gabonais :
4- La fermeture :
• C’est l’élément commun à toutes les mines.
• C’est la phase dont on possède à l’arrêt définitif des activités à cause de l’épuisement du gisement ou la baisse des coûts de la matière première
sur le marché international.
• Cette étape constitue à la réhabilitation de l’écosystème de façon saine, durable et autosuffisant qui se prête à l’activité humaine, et des terres
perturbés par les travaux (de la prospection à l’exploitation).
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Impératifs attachés aux activités minières :
 Les impératifs de l’opérateur sont :
4- Les impératifs sociétaux :
• la responsabilité sociétale impose aux titulaires des titres miniers en phase d’exploitation de contribuer aux projets de développement socio-
économiques et industriels de l’Etat, afin d’améliorer de façon significative les conditions de vie des populations et de participer au développement
des collectivités locales ou sont situées les activités minières (Article 241 à 243).
5- Les impératifs Sanitaires et sécuritaires :
• C’est l’exécution des travaux selon les règles de l’art en ce qui concerne la sécurité et la santé pour le bien être des travailleurs et riverains
(Article 216 à 223).
 ETUDE DU CODE MINIER GABONAIS
- Impératifs attachés aux activités minières :
 Les impératifs de l’autorité compétente sont :
• Elle est assujetti au devoir de réserve sur les informations portées à sa connaissance par l’opérateur;
• Elle arbitre les conflits entre acteurs et propriétaires terrain;
• Elle veille à la non violation des zones protégées et des périmètres décris;
• Elle doit enfin lever tous les obstacles administratifs pouvant entraver la bonne marche des travaux.